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Pierre d'Alcantara

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Pierre d'Alcantara
Image illustrative de l’article Pierre d'Alcántara
Statue du saint a la basilique Saint-Pierre .
Saint
Naissance 1499
Alcantara
Deces 19 octobre 1562  
Arenas de San Pedro
Nationalite Empire espagnol
Ordre religieux Freres mineurs dechausses
Venere a Arenas de San Pedro , chapelle royale de Saint Pierre d'Alcantara (es)
Beatification 18 avril 1622
par Gregoire XV
Canonisation 4 mai 1669
par Clement IX
Venere par l' Eglise catholique
Fete 18 octobre
Attributs grande croix, colombe.
Saint patron Estremadure , diocese de Coria-Caceres .
Apparition de saint Jean de Capistran (de l'Observance italienne) a saint Pierre d'Alcantara (par Luca Giordano ).

Pierre d'Alcantara ( Alcantara , 1499 - Arenas de San Pedro , ) est un reformateur des Freres mineurs dechausses et participe a celle des Carmelites . A l'origine de la spiritualite dite dechaussee , il est reconnu saint par l' Eglise catholique .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Les annees de formation [ modifier | modifier le code ]

Juan de Sanabria est ne a Alcantara en 1499. Son pere, Pedro Alonso Garavito, juriste de formation est regidor de la ville. A la mort de celui-ci en 1507, sa mere, Maria Vilela de Sanabria, qui provient d'une famille aisee, se remarie. Quant a Juan, apres avoir etudie la grammaire dans sa cite natale, il se rend a Salamanque pour y completer sa formation a l'universite. Entre 1511 et 1515, il se consacre successivement aux arts liberaux , a la philosophie et au droit canon . En 1515, il est admis chez les franciscains de la custodie du Santo Evangelico, fondee en 1502 par Juan de Guadalupe, laquelle depend des Conventuels de la province de Santiago [ 1 ] . Pour commencer, Juan accomplit son noviciat, sous la direction de Francisco de Fregnal, a Caceres, au couvent San Francisco de los Majaretes, dont son oncle, Miguel Roco, est le gardien (= superieur). A sa profession religieuse, il recoit le nom de Pierre, auquel on ajoute, selon la coutume franciscaine, le lieu d'origine. Il poursuit alors sa formation ecclesiastique a Majaretes , puis a Belvis de Monroy . En 1522, il est ordonne sous-diacre, en 1523 diacre , et pretre en 1524 [ 2 ] .

Le contexte franciscain [ modifier | modifier le code ]

A la fin du Moyen Age, l'ordre franciscain est traverse par un desir de reforme, qui provoque en son sein une division entre les conventuels , attaches aux traditions en vigueur, et ceux qui deviendront les freres mineurs de l'Observance , desireux d'une application plus rigoureuse de la regle. En 1517, le pape Leon X , par la bulle Ite et vos in vineam , regroupe tous les essais de reforme sous l'appellation d'Observance, separe les observants des conventuels, et confie la juridiction de l'Ordre au ministre general des premiers. C'est ainsi que le couvent ou est entre Pierre en 1515, se trouve rattache, en 1517, a l'Observance de la province de Santiago [ 2 ] . Attestes des 1480, les observants espagnols, appeles aussi dechaux, prennent, a la mort de Pierre d'Alcantara, le nom d'alcantarins, en hommage au saint qui a reussi a reconcilier, dans une meme reforme (1577), les deux tendances religieuses. Ils forment ainsi l'une des subdivisions, a l'interieur de l'Observance, du mouvement dit "de la stricte Observance" [ 3 ] . A son apogee, ce mouvement compte quelque sept mille membres, repandus en Europe, en Asie et en Amerique. De plus, au sein de la reforme catholique , il inspire assez rapidement un retour a l'austerite primitive dans certains ordres mendiants ( carmes et augustins ), comme dans certaines abbayes ( camaldules et cisterciens ) [ 4 ] .

Dans la province de San Gabriel [ modifier | modifier le code ]

Jusqu'en 1557, Pierre fait partie de la province de San Gabriel, la custodie d' Estremadure ayant ete rattachee a celle-ci durant le chapitre provincial des observants de Santiago, en 1519. Dans cette province, on le retrouve successivement gardien des couvents de Robledillo, Gata, Bradajoz, La Lapa et Plasencia. Il est ensuite appele a de plus hautes responsabilites : Clement VII l'etablit procureur de certaines maisons; il est nomme definiteur en 1535, 1544 et 1551, et provincial de 1538 a 1541, non sans avoir ete pressenti pour la charge a trois autres reprises. Par deux fois, en 1540 et 1552, il est elu comme representant au chapitre general de l'ordre. C'est a l'une de ces occasions que, retenu a Barcelone par la maladie, il rencontre le jesuite saint Francois de Borgia . Dans le meme temps, Pierre d'Alcantara fonde les couvents de Villanueva del Fresno (1538), Tabladilla et Valverde de Leganes (1540). Il voyage egalement a l'etranger : probablement a Nice pour le chapitre general de 1535, et a Rome , ou il aurait ete recu par Jules III en 1554; mais c'est surtout au Portugal qu'il se plait a sejourner, tantot pour aider son parent Martin de Santa Maria Benarides a fonder la custodie observante de l'Arrelida (1539), tantot pour assurer les fonctions de gardien et de maitre des novices a Palhaes (de 1542 a 1544), sans compter d'autres sejours entre 1548 et 1557 [ 2 ] .

Dans la province de San Jose [ modifier | modifier le code ]

Sanctuaire ou fut inhume Pierre d'Alcantara, a Arenas de San Pedro.

A partir de 1557, Pierre releve de la custodie de San Jose, pour laquelle il obtient du pape Pie IV le rang de province, en 1561. Des 1555, en effet, il demande la permission de se retirer dans la solitude, a Santa Cruz de Paniagua ( Caceres ), ou il a fait la connaissance de Juan Pascual, fondateur de la custodie de San Simon en Galice , qui dependait de Santiago. Deux ans plus tard, a la mort de celui-ci, il lui succede comme Commissaire general des conventuels reformes. La meme annee, il fonde le couvent du Pedroso de Acim (Concepcion del Palancar), celui du Tiers-Ordre feminin regulier a Jerez de los Caballeros ( Badajoz ), en 1558 [ 2 ] , et encore ceux d'Aldea de Palo et d'Arenas, en 1561. Apres avoir assiste a un ultime chapitre general en 1559, Pierre d'Alcantara meurt chez son medecin, a Arenas , le [ 2 ] . Organisateur de la vie consacree et animateur de la vie interieure, il aura renove le franciscanisme espagnol, en developpant de petites communautes de huit religieux, tres pauvres et tres austeres, qui ne consacraient pas moins de trois heures par jour a l'oraison [ 5 ] .

Spiritualite [ modifier | modifier le code ]

Le temoignage de Ste Therese d'Avila [ modifier | modifier le code ]

Tableau représentant un saint auréolé et chauve, donnant la communion à Thérèse agenouillée.
Saint Pierre d'Alcantara donnant la communion a sainte Therese d’Avila (par Livio Mehus ).
Saint Pierre d'Alcantara : pauvrete, ascese et oraison.

Vers 1560, sainte Therese d'Avila fait la connaissance de Pierre d'Alcantara, a Aldea del Palo, chez dona Guiomar de Ulloa, peu apres l'episode de la transverberation [ 6 ] . Comme elle s'en explique dans son autobiographie, cette rencontre, a l'aube de ses grands realisations pour le Carmel, devait marquer toute son existence [ 7 ] . C'est d'abord a l'expert en spiritualite qu'elle s'adresse, et celui-ci lui garantit l'authenticite de ses premieres experiences mystiques, pour les avoir lui-meme connues, et s'en porte garant aupres des directeurs de la sainte [ 6 ] . Une autre fois, c'est l'organisateur de la vie religieuse, qui la soutient dans son projet de fonder a Avila un monastere reforme ou se pratiquerait la pauvrete, la solitude et le silence, c'est-a-dire d'emprunter une orientation ascetique inspiree de celle adoptee par les franciscains dechausses [ 8 ] . A ce propos, Pierre d'Alcantara determine l'eveque d'Avila, Alvaro de Mendoza, a proteger fidelement Therese dans sa rupture avec les carmes chausses [ 9 ] . Le recit de ces contacts avec le franciscain, fournit d'ailleurs a la sainte l'occasion de brosser un portrait assez impressionnant, voire effrayant, de Pierre d'Alcantara. Sans doute s'agit-il tout a la fois de montrer la conformite du saint aux plus rudes exigences de la reforme, et de preparer sa canonisation , dont le proces s'ouvre a Arenas en 1601. C'est ainsi que Therese affirme avoir beneficie de la vision posthume de son conseiller, nimbe de la gloire celeste que lui a value une vie de penitence. Une certaine outrance de l' hagiographie baroque ne doit pas faire oublier les vertus plus accessibles de Pierre, car celui-ci est, avant tout, ≪ calme et prudent, pauvre et genereux, disponible et obeissant, humble et magnanime, penitent et accueillant ≫ [ 2 ] .

Le Traite sur l'oraison [ modifier | modifier le code ]

L'œuvre ecrite de Pierre d'Alcantara baigne dans l'atmosphere platonico - augustinienne du siecle d'or de la mystique espagnole. Elle se caracterise toutefois par l'accent mis sur la pauvrete, la penitence et la priere : il s'agit de vivre l'ideal de la descalcez , qui se presente comme une spiritualite active et missionnaire, sensiblement differente de l'orientation quietisante prise par le mouvement concurrent de la capucha [ 4 ] . Cette spiritualite va trouver son expression la plus accomplie dans le Tratado de oracion y meditacion , a travers lequel l'auteur cherche a atteindre, non sans hardiesse, un public pauvre en moyens et en temps, auquel il livre, non un savant traite de theologie, mais un enseignement solide et complet sur l' oraison , sous forme d'un manuel, dans lequel il condense, sur la base des instructions de son ami dominicain Louis de Grenade , l'essentiel de son experience dans le domaine de la priere et du discernement.

L'ouvrage se compose ainsi de deux parties : d'une part, en douze chapitres, les voies purgative et illuminative sont balisees par des conseils traitant respectivement de la meditation et de l'oraison ; d'autre part, en cinq chapitres, la voie illuminative donne a Pierre d'Alcantara l'occasion de developper ses vues sur la notion de devotion, selon une thematique reprise a Thomas d'Aquin . Dans la premiere partie, apres avoir presente les fruits a attendre de l'oraison, le saint propose des sujets de meditation : celui qui vient de se convertir, c'est-a-dire de revenir a Dieu, commencera par reflechir a la situation de l'homme et aux bienfaits de Dieu dans la perspective du jugement dernier , puis il passe a la Passion , Resurrection et Ascension du Christ , distribuees en sept meditations pour chaque jour de la semaine. Il convient de souligner, en passant, que les premiers sujets correspondent aux meditations du soir chez Louis de Grenade et aux deux premieres semaines des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola (qu'Alcantara connait peut-etre), tandis que les derniers sujets fournissent les meditations du matin chez Louis de Grenade et les troisieme et quatrieme semaines chez Ignace. Ensuite, l'auteur expose les six parties de l'oraison : preparation, lecture, meditation, action de grace, offrande et demande; il s'inspire ici de Francisco de Osuna , mais aussi de Louis de Blois-Chatillon [ 10 ] . Enfin, au terme d'une serie de conseils spirituels, Pierre d'Alcantara en arrive au stade de la contemplation acquise, puisqu'a travers un exercice melant meditation et contemplation, il propose de pratiquer l'oraison de simplicite. Une fois la vie interieure posee sur ces fondements, la deuxieme partie montre comment l'entretenir de maniere a favoriser la devotion, dont l'auteur souligne qu'elle est a l'amour ce que la flamme est au feu [ 11 ] .

Iconographie [ modifier | modifier le code ]

Vers 1725, un peintre italien Giambattista Pittoni a peint pour l'autel de l' Eglise Santa Maria dei Miracoli a Venise , un retable L'Apotheose de Saint Jerome et Pierre d'Alcantara , aujourd'hui conserve a la National Gallery of Scotland a Edimbourg. L'eglise etait dirigee alors par des religieuses franciscaines et au premier plan se trouve un frere franciscain qui peut etre identifie comme Saint Pierre d'Alcantara. Il met l'accent sur le caractere spirituel de l'evenement, experimentant interieurement la vision de saint Jerome [ 12 ] .

Un peu plus tard, vers 1765, toujours a Venise , Francesco Fontebasso decore la chapelle Contarini de l' Eglise San Francesco della Vigna de peintures representant Pierre d'Alcantara : sur le plafond, La Gloire de San Pedro de Alcantara et, sur les murs, San Pedro de Alcantara et Therese d'Avila , San Pedro de Alcantara et la reine Isabelle d'Espagne , La Mort de San Pedro de Alcantara et l'Ascension de Pedro de Alcantara au ciel .

On peut voir au Museo Nacional de Arte a La Paz une toile datant de 1702 du peintre Melchor Perez de Holguin intitulee "Extasis de San Pedro de Alcantara", ou le saint est represente en train d'etre nourri par la Christ et un ange.

Autre [ modifier | modifier le code ]

Plusieurs membres de familles royales ou nobles portent comme prenom Pierre d'Alcantara, notamment :

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Œuvres de saint Pierre d'Alcantara [ modifier | modifier le code ]

  • Tratado de la oracion y meditation .
  • Super psalmum Miserere (1561).
  • Constituciones de la province de San Gabriel (1540).
  • Constituciones de la province de San Jose (1561-1562).
  • 12 Lettres .

Etudes sur saint Pierre d'Alcantara [ modifier | modifier le code ]

  • M. Acebal Lujan , ≪ Pierre d'Alcantara (saint) ≫ , dans Dictionnaire de spiritualite ascetique et mystique , Paris, Beauchesne, , p.1489-149, fascicules LXXX-LXXXI-LXXXII .
  • O. Englebert, ≪ Saint Pierre d'Alcantara ≫ , dans La fleur des saints , Paris, Albin Michel, , p.339-340 .

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Acebal Lujan 1985 , p.  1489.
  2. a b c d e et f Acebal Lujan 1985 , p.  1490.
  3. A. Rotzetter, W. Van Dijk, T. Matura, Un chemin d'evangile, l'esprit franciscain hier et aujourd'hui , Paris, Mediaspaul et Editions Paulines, 1982, p. 164.
  4. a et b Acebal Lujan 1985 , p.  1494.
  5. Englebert 1984 , p.  339-340.
  6. a et b E. Renault, Sainte Therese d'Avila et l'experience mystique , Seuil, coll.  ≪ Maitres Spirituels ≫, , p.47 .
  7. "Vie de sainte Therese ecrite par elle-meme", chapitre XXVII.
  8. Renault 1958 , p.  50.
  9. Renault 1958 , p.  53.
  10. Acebal Lujan 1985 , p.  1492.
  11. Acebal Lujan 1985 , p.  1493.
  12. Notice de la National Gallery of Scotland