Henri  II (roi de France)

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Henri  II
Illustration.
Portrait d'Henri II par Francois Clouet (1559).
Titre
Roi de France
?
( 12 ans, 3 mois et 9 jours )
Couronnement ,
cathedrale de Reims
Gouvernement Ministres d'Henri  II
Predecesseur Francois  I er
Successeur Francois II
Dauphin de Viennois
?
( 10 ans, 7 mois et 21 jours )
Predecesseur Francois de France
Successeur Francois de France
Duc de Bretagne
?
( 10 ans, 7 mois et 21 jours )
Predecesseur Francois III de Bretagne
Successeur Retour a la couronne
Duc d'Orleans
?
( 17 ans, 4 mois et 10 jours )
Predecesseur Louis XII
Successeur Charles II d'Orleans
Biographie
Dynastie Valois-Angouleme
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Germain-en-Laye ( France )
Date de deces (a 40 ans)
Lieu de deces Hotel des Tournelles , Paris ( France )
Sepulture Necropole royale de la basilique de Saint-Denis
Pere Francois  I er
Mere Claude de France
Conjoint Catherine de Medicis
Enfants Diane de France
Francois II
Elisabeth de France
Claude de France
Louis de France
Charles IX
Henri III
Marguerite de France
Francois de France
Victoire de France
Jeanne de France
Religion Catholicisme
Residence Chateau de Blois
Chateau de Fontainebleau
Chateau de Saint-Germain-en-Laye
Chateau de Madrid

Henri II (roi de France)
Rois de France

Henri  II (ne le a Saint-Germain-en-Laye et mort le a Paris ) est roi de France de 1547 a sa mort. Deuxieme fils de Francois  I er et de Claude de France , il devient l'heritier du trone a la mort de son frere aine Francois de France , en 1536. Il recoit alors les titres de dauphin et de duc de Bretagne .

Sacre roi de France le [ 1 ] a Reims , il prend comme embleme le croissant de lune. Ses devises sont Plena est œmula solis (≪ L'emule du soleil est pleine ≫) et Donec totum impleat orbem (≪ Jusqu'a ce qu'elle remplisse le monde tout entier ≫).

Roi parfaitement representatif de la Renaissance francaise , Henri  II poursuit en partie l'œuvre politique et artistique de son pere. Il continue les guerres d'Italie , en concentrant son attention sur l'empire de Charles Quint qu'il parvient a mettre en echec. Henri  II maintient la puissance de la France.

Son image est attachee a celle de son influente favorite, Diane de Poitiers .

Son regne se termine cependant sur des evenements defavorables comme la defaite de Saint-Quentin (1557) et le traite du Cateau-Cambresis qui met un terme au reve italien.

Son regne marque egalement l'essor du protestantisme qu'il reprime avec davantage de rigueur que son pere. Devant l'importance des adhesions a la Reforme , Henri  II ne parvient pas a regler la question religieuse, qui debouche apres sa mort sur les guerres de Religion .

Le , lors d’un tournoi tenu rue Saint-Antoine a Paris (devant l'ancien hotel des Tournelles ), il est blesse d'un eclat de lance dans l'œil par Gabriel de Montgommery , capitaine de sa garde ecossaise . Il en meurt dix jours plus tard.

Jeunesse [ modifier | modifier le code ]

Enfance tumultueuse [ modifier | modifier le code ]

Henri  II enfant , huile sur panneau de Jean Clouet des annees 1520, musee Conde .

Henri de Valois nait le 31 mars 1519, au Chateau de Saint-Germain-en-Laye . Il est le fils du roi de France Francois Ier , et de son epouse la reine Claude de France .

En tant que second fils du roi de France, Henri recoit le titre de duc d'Orleans des sa naissance. Il recoit le prenom de son parrain Henri VIII d'Angleterre [ 2 ] .

En application du traite de Madrid entre Francois I er et Charles Quint, Henri reste otage en Espagne du 17 mars 1526 au 1er juillet 1530 , en compagnie de son frere aine Francois , dauphin et duc de Bretagne . Cette dure captivite a de lourdes consequences sur son enfance et il en garde des sequelles psychologiques, devenant notamment hypocondriaque . Ce caractere rendra difficiles ses relations avec son pere Francois  I er , qui accorde sa preference a son jeune frere Charles .

Considere comme le dernier roi chevalier, la legende dit qu'il a ete forme a la chevalerie par la lecture d’ Amadis de Gaule pendant sa captivite mais ce roman de chevalerie n'a ete traduit en francais qu'en 1540 [ 3 ] .

Jean Capello, ambassadeur de Venise a la cour de France, le decrit ainsi : ≪ ...la taille haute et bien prise, la figure belle et agreable, le teint un peu brun... ≫ De son cote, Joachim du Bellay affirme, dans son Tumbeau du roy Henry II , que ≪ son visage estoit doulx, mesle de gravite. ≫ A la difference de son pere, Francois  I er , Henri  II est d'une nature plutot taciturne. Selon le Venitien Dandolo, il rit rarement, ≪ au point que nombre de ceux qui sont a la cour assurent ne l'avoir jamais vu rire une seule fois. ≫

Mariage avec Catherine de Medicis [ modifier | modifier le code ]

Il epouse le Catherine de Medicis , fille de Laurent II de Medicis , unique heritiere de ses biens et niece de Leon X , mais son cœur reste voue a sa confidente et preceptrice depuis l'age de 15 ans Diane de Poitiers .

On estime que c'est en 1536, qu'Henri et Diane sont, a respectivement 17 et 36 ans, devenus amants.

Heritier du trone de France [ modifier | modifier le code ]

Il succede a son frere Francois, mort en 1536 , comme dauphin et duc de Bretagne, sans en gouverner le duche dont son pere garde l’usufruit. Apres avoir fait ses armes en Picardie , Henri rejoint les armees francaises au Piemont pour en commander l'avant-garde, participe a la prise de Moncalieri ( ), ou il rencontre Filippa Duci pour une breve aventure dont nait son premier enfant, Diane de France . Cette naissance rassure le dauphin sur sa capacite a assurer sa descendance malgre l'absence d'heritier 4 ans apres son mariage. Son infertilite temporaire est en fait due a une malformation penienne causee par un hypospadias , comme le diagnostique son medecin Jean Fernel qui lui recommande avec succes de pratiquer le coitus more ferarum pour pouvoir procreer [ 4 ] .

Tensions a la cour de Francois I er [ modifier | modifier le code ]

Le , Henri est investi de la jouissance de son duche, ≪ pour son entretenement ≫ , le roi conservant la haute main sur les affaires du Dauphine et du duche. Henri n'a en realite aucune marge de manœuvre politique, son autorite se limite a la nomination de ses courtisans et amis a des charges et des terres. Ainsi donne-t-il a sa maitresse Diane de Poitiers les anciennes terres ducales de Rhuys et de Fougeres .

La rupture entre le roi et le dauphin eclate a la disgrace du connetable de Montmorency en 1541 auquel le dauphin etait tres attache [ a ] . La cour se trouve alors divisee en deux partis :

Campagnes militaires victorieuses [ modifier | modifier le code ]

En aout 1542 , il commande l'armee du Roussillon dans la quatrieme campagne de son pere et de ses allies allemands et turcs contre Charles Quint et participe au siege de Perpignan .

A l'automne 1544, il repousse les Anglais dans Calais , leve le siege de Montreuil , et echoue de peu a reprendre Boulogne-sur-Mer , finalement rachetee en 1550.

Dernieres annees de son pere [ modifier | modifier le code ]

Durant les dernieres annees du regne de Francois I er , les deux factions rivalisent a la cour de France : la premiere menee par les conseillers du roi, l' amiral de France d'Annebault et le cardinal de Tournon , la seconde composee des appuis du dauphin Henri, autour de Diane de Poitiers et du connetable Anne de Montmorency .

Dans ce contexte, il fit pourtant donner un bal a Fontainebleau a l’occasion du bapteme de sa fille, Elisabeth de Valois , en . Il s'y montra sous le costume evocateur de Capitaine tenant le baton de commandement , dessine par Le Primatice , ( Nationalmuseum , Stockholm ).

Roi de France [ modifier | modifier le code ]

Henri  II apres son sacre par le Cardinal de Lorraine pratiquant le toucher des ecrouelles , livre d'heures , BnF.

Une administration nouvelle [ modifier | modifier le code ]

Une revolution de palais [ modifier | modifier le code ]

Francois de Lorraine , duc d'Aumale, devenu duc de Guise en 1550.
Portrait par Francois Clouet .
Anne de Montmorency , connetable de France.
Portrait par Leonard Limosin .
Henri  II par Francois Clouet .
Antoine de Bourbon , duc de Vendome puis roi de Navarre a partir de 1555, par Francois Clouet .

L'annee 1547 , avec la disparition de Francois  I er et l'avenement d'Henri  II , voit un renouvellement complet du personnel de la Cour et des conseillers du souverain. L'ancienne faction au pouvoir est chassee sans menagement et certains hauts responsables politiques sont emprisonnes et poursuivis par la justice royale. Les places au sein du conseil royal et les charges honorifiques de la cour sont redistribuees aux proches du nouveau roi : a cote d' Anne de Montmorency , on trouve desormais Jacques d'Albon de Saint-Andre fait marechal et premier gentilhomme de la Chambre, et les princes lorrains , les freres Francois futur duc de Guise , et Charles , cardinal de Guise , futur cardinal de Lorraine .

Double henri d'or a l'effigie d'Henri  II , 1554, Bourges.

Le nouveau roi, a 28 ans , desire marquer une rupture avec le train de vie de son predecesseur et un courant d'austerite souffle passagerement sur la cour royale. Le nombre de dames d'honneur est reduit et l'acces a la personne royale, resserre. Henri  II s'entoure de nouveaux conseillers.

Politique administrative [ modifier | modifier le code ]

Poursuivant la politique administrative de son pere, Henri  II reforme certaines institutions qui contribuent a faire de la France un Etat puissant au pouvoir centralise. Henri  II ordonne ainsi en 1557 qu'un type unique de poids et mesures soit desormais applique a l'ensemble de la banlieue de Paris, puis dans un second temps a tout le ressort du Parlement de Paris, avec depot d'un etalon a l' hotel de ville .

Des le debut de son regne, il met en place un veritable systeme ministeriel, generalisant le gouvernement de son pere. En 1547, l'administration est supervisee par quatre secretaires d'Etat, choisis dans la compagnie des notaires-secretaires du roi. Ils sont charges des commandements du roi et plus particulierement de l'expedition des affaires financieres. A l'origine charges d'un secteur topographique du royaume, ils prennent en 1557 le titre de secretaire d'Etat et des finances du roi . Les registres du Tresor royal sont confies a un controleur general . Henri  II poursuit egalement l'unification du systeme judiciaire avec la creation (par l' ordonnance de janvier 1551 ), des presidiaux , tribunaux intermediaires entre les parlements et les juridictions inferieures. Ces presidiaux sont composes de 9 juges chacun et sont situes au siege des bailliages et senechaussees ).

En 1553 , une ordonnance royale prevoit que les maitres des requetes visitent chaque annee les provinces.

Politique financiere [ modifier | modifier le code ]

L'annee 1555 voit l'institution du Grand Parti de Lyon , un emprunt geant leve aupres des marchands-banquiers de la ville de Lyon (principale place financiere du royaume de France) qui refinance a long terme l'ensemble des dettes royales existantes. Le caractere innovant de cet emprunt n'empeche pas les circonstances militaires et politiques de le faire s'achever par une faillite qui entraine la convocation par le roi des etats generaux de Paris en pour en obtenir le vote d'une contribution.

A l'instar de son predecesseur, Henri  II doit faire face a d'importants besoins financiers et suit l'exemple de Francois I er en recourant a l'augmentation des impots existants (tentatives d'uniformisation de la gabelle, creation du taillon et application de nouvelles crues de taille , developpement des taxes sur les importations [ b ] ). Les memes causes produisant des effets similaires, Henri  II doit faire face, comme Francois I er a La Rochelle en 1542 , a une revolte paysanne, la jacquerie des Pitauds , qui contamine les villes, dont Bordeaux . Henri  II confie la repression au connetable Anne de Montmorency . La reaction de Montmorency est brutale : la cite perd ses privileges, est desarmee, doit verser une amende de 200 000 livres , voit son parlement suspendu. 140 personnes sont condamnees a mort. La repression s’etend ensuite dans les campagnes d'alentour ou l’on pend les meneurs. En 1549, Henri  II amnistie la cite.

A l'instar de son pere, il veille egalement a ameliorer le recouvrement de l'impot, et ordonne (edit de ) la reunion des 4 tresoriers de France et des 4 generaux des finances en un meme corps de tresoriers generaux , dont l'effectif est porte a 17.

Apres les reformes administratives et fiscales engagees successivement par Francois I er et Henri  II , l'essentiel des ressources de l'Etat provient desormais des aides .

Les relations etrangeres [ modifier | modifier le code ]

L'Angleterre [ modifier | modifier le code ]

Des 1548 , Henri  II connait son premier conflit en tant que roi de France. Il se heurte au roi d'Angleterre Edouard VI , qui s'offusque de la reception a la cour de France de Marie Stuart , reine d'Ecosse, qui doit epouser le dauphin Francois . La jeune reine d'Ecosse est obligee de se refugier en France pour echapper aux troupes anglaises qui entendent marier Marie a Edouard VI . Les Ecossais, defaits a Pinkie Cleugh , font jouer la vieille alliance avec la France, la Auld Alliance , et Henri  II accepte d'accueillir la jeune reine a la cour de France. De plus, Marie Stuart, fille de Marie de Guise , est la niece des Lorrains , dont l'influence sur Henri  II a permis d'arranger ce mariage. En 1549 et 1550 , les armees d'Henri  II , sous le commandement de Francois de Guise et de Leone Strozzi , assiegent Boulogne-sur-Mer que les Anglais occupent depuis 1544 . Le , le traite d'Outreau restitue la ville a la France, et impose la domination d'Henri  II en Ecosse. Plus tard, en 1558 , les troupes du duc de Guise reprennent la ville de Calais , derniere possession anglaise en territoire francais.

Les Habsbourg [ modifier | modifier le code ]

Les relations d'Henri  II avec les Habsbourg s'inscrivent dans la continuite de celles de son predecesseur.

Des 1551 , Henri  II ecoute les princes reformes d'Allemagne, qu'il avait bien connus lorsqu'il etait dauphin . En , il recoit a Chambord le margrave Albert de Brandebourg qui lui suggere d'occuper Cambrai , Verdun , Toul et Metz (ces trois dernieres villes constituant les Trois-Eveches ), cites d'Empire de langue francaise et beneficiant traditionnellement d'une certaine autonomie. Henri  II y prendrait le titre de ≪  vicaire d'Empire  ≫. Le traite de Chambord est signe le , scellant l'alliance d'Henri  II avec les princes reformes, contre Charles Quint .

Le ≪  voyage d'Allemagne  ≫ debute a Joinville , ou l'armee francaise est rassemblee en , sous le commandement du connetable de Montmorency et du duc de Guise . Cambrai, Verdun et Toul ouvrent leurs portes sans opposer de resistance ; le , Henri  II entre dans Metz. En , sur ordre de Charles Quint, Ferdinand Alvare de Tolede , duc d'Albe , met le siege devant Metz , ou reste une faible garnison sous les ordres de Francois de Guise. Le siege dure quatre mois et reste voue a l'echec, ce malgre le deploiement d'importantes forces imperiales : 35 000 fantassins, 8 000 cavaliers et 150 canons .

La poursuite des guerres d'Italie [ modifier | modifier le code ]

Pour l'Italie comme en d'autres domaines, Henri  II tente d'inscrire ses pas dans ceux de son pere. Au-dela des motivations italiennes de ses predecesseurs, il faut rappeler que Catherine de Medicis entretient une cour tres italianisee et que les Guise sont allies a la famille d' Este  : Francois a epouse Anne d'Este , fille du duc de Ferrare .

En 1545 , le pape Paul III donne le duche de Parme et Plaisance a son fils Pierre-Louis Farnese . Apres l'assassinat de ce dernier, le duche passe a Octave Farnese mais reste convoite par Ferrand Gonzague, vice-roi de Milan . Henri  II accepte d'intervenir en appui des Farnese d'autant plus que Jules III , nouveau pape elu, penche nettement du cote de l'Empire. Les troupes royales, commandees par les marechaux de Brissac et de Thermes , affrontent l'armee imperiale augmentee de contingents pontificaux.

En avril 1552 , une premiere treve est negociee par le cardinal Francois de Tournon . Ce dernier, ambassadeur d'Henri  II en Italie de 1551 a 1556 , est plus enclin a la diplomatie qu'a la guerre et s'emploie a faire echouer un projet d'expedition contre Naples . Il reussit a faire placer la ville de Sienne , qui a evacue sa garnison espagnole, sous la protection du royaume de France.

Les 8 et , une expedition du marechal de Thermes, qui s'est adjoint l'appui d'une flotte turque, enleve la Corse aux Genois .

Le pape Paul IV .

En 1554 , Sienne cherche a en decoudre avec Florence . L'armee royale, commandee par Pierre Strozzi , est defaite le a Marciano della Chiana par l'armee de Florence ; Sienne est assiegee. Defendue par Monluc , la ville tombe le et passe sous controle florentin.

Le , Charles Quint abdique en faveur de son fils Philippe II mais conserve la couronne imperiale qu'il transmet a son frere Ferdinand I er du Saint-Empire puis se retire au monastere de Yuste . De son cote, le roi de France perd progressivement ses appuis: les princes allemands reformes ont signe la Paix d'Augsbourg leur donnant la liberte de religion et les Turcs se revelent moins actifs en Mediterranee occidentale. Le nouveau roi d'Espagne et la France signent donc une treve a l' abbaye de Vaucelles . La treve est destinee a durer 5 ans et reconnait a la France ses conquetes territoriales du Piemont et des Trois-Eveches . Cet accord souffre neanmoins d'un defaut majeur: tout comme la paix d'Augsbourg, il n'a pas recu l'aval du pape.

Paul IV , elu pape en 1555 , est anime d'une haine farouche envers l'Empereur : ≪ Depuis mille ans, il n'est pas ne un homme aussi mechant que lui ≫ . Il multiplie les provocations envers Philippe II et envoie son neveu le cardinal Carlo Carafa comme legat a la cour de France en 1556 . Ce dernier en revient avec une promesse d'intervention d'Henri  II .

En novembre 1556 , le duc de Guise, aureole de sa gloire messine , rejoint le marechal de Brissac en Piemont, avec l'objectif avoue d'enlever Naples aux Espagnols. Les manœuvres de Philippe II et de ses allies anglais et savoyards au nord de la France remettent rapidement en cause ce plan et Francois de Guise est contraint de rentrer precipitamment en France apres la defaite francaise de Saint-Quentin . Cette derniere tentative manquee marque la fin des ambitions francaises en Italie, formalisee par le traite du Cateau-Cambresis par lequel Henri  II restitue l'ensemble des possessions francaises dans le pays, y compris la Corse.

Derniers affrontements entre Philippe II et Henri  II [ modifier | modifier le code ]

Portrait de Philippe II d’Espagne
par Titien .

Philippe II se marie en 1554 avec Marie Tudor , alliance qui lui permet de beneficier de la puissance maritime de l'Angleterre. Il dispose egalement aux Pays-Bas d'une armee de 60 000 hommes sous les ordres du duc Emmanuel-Philibert de Savoie . Les allies profitent du depart de l'armee du duc de Guise pour l'Italie pour lancer l'offensive vers Paris, a travers l' Artois . L'armee francaise, commandee par le connetable Anne de Montmorency essuie une terrible defaite a Saint-Quentin le , avec plus de 3 000 morts et plusieurs milliers de prisonniers dont le propre connetable, l' amiral de Coligny et le marechal de Saint-Andre [ c ] .

Henri  II confie au duc de Nevers Francois de Cleves la constitution d'une nouvelle armee et rappelle le duc de Guise d'Italie pour lui confier les operations militaires dans le Nord du pays en tant que lieutenant general du royaume. Guise choisit de marcher sur Calais , qu'il enleve le , puis retourne vers Thionville qu'il atteint le et enleve en .

L'armee commandee par le marechal de Thermes est battue a Gravelines par les Espagnols. La route de Paris est ouverte. Henri  II reunit alors une armee de 50 000 hommes et se porte a la rencontre de ses adversaires. Mais les Espagnols doivent licencier leur armee, faute d'argent [ d ] .

Les Anglais chasses du sol francais et les Imperiaux repousses au-dela de la Moselle , l'equilibre est a peu pres retabli. Les deux royaumes n'ont pas vraiment les moyens de continuer la guerre, d'autant que Philippe II , veuf de Marie Tudor depuis le , ne peut plus compter sur les ressources de l'Angleterre. Les deux pays conviennent donc d'un traite de paix signe le au Cateau-Cambresis . Henri  II restitue a Philippe II toutes ses possessions dont le Piemont , la Savoie , et la Bresse , pourtant occupee depuis 30 ans , ainsi que la Corse , mais conserve les trois eveches de Metz , Toul et Verdun ainsi que cinq places fortes en Piemont pour trois ans. La paix est sanctionnee par deux mariages :

  • Henri  II donne sa fille Elisabeth en mariage a Philippe II  ;
  • sa sœur Marguerite epouse le duc Emmanuel-Philibert de Savoie.

De son cote, la nouvelle reine d'Angleterre, Elisabeth I re , doit assurer son trone apres une succession delicate et n'est pas en mesure de disputer la ville de Calais au roi de France. Par le premier traite du Cateau-Cambresis , signe les et , elle permet aux Francais de conserver la ville contre une indemnite de 500 000 ecus.

Les affaires religieuses [ modifier | modifier le code ]

Repression du protestantisme [ modifier | modifier le code ]

Sous le regne d'Henri  II , la reforme protestante continue de se developper. Sous l'influence de Diane de Poitiers , le roi, fervent catholique, decide de prendre de severes mesures a l'egard de la nouvelle religion.

Des le , une chambre ardente est constituee au Parlement de Paris , chargee de connaitre des proces d'heresie, avec a sa tete l' inquisiteur Matthieu Ory . En trois ans, elle rend plus de 500 arrets contre les protestants, et est a l'origine d'une violente repression a leur encontre entre 1547 et 1549 .

Le , l'edit de Paris rend une partie de leur pouvoir aux juges ecclesiastiques.

Le , l' edit de Chateaubriant remet aux juges seculiers les causes des ≪ heretiques ≫ ayant provoque des troubles et coordonne la repression. Seuls les catholiques sont autorises a ouvrir des ecoles.

Il est complete le de l'edit de Compiegne , qui accentue la repression, y compris contre les catholiques qui aident ou hebergent des protestants.

Crise gallicane (1551) [ modifier | modifier le code ]

En 1551, dans le contexte de la guerre et de la gestion des affaires italiennes, un violent conflit oppose Henri  II au pape Jules III . Le , le pape lance l'anatheme contre le roi. En reaction, Henri  II rompt toutes ses relations avec la papaute et l'idee d'un schisme, quoique vite ecartee, est evoquee. Henri  II prefere prendre des mesures de retorsions. Il interdit le transfert des benefices a Rome, il s'oppose a la participation des prelats francais au concile de Trente et le 13 aout , il declare la guerre au pape. Inquiet de la rupture engagee, le pape cherche a se reconcilier des le mois d'octobre.

Le roi beneficie de l'appui du Parlement de Paris , toujours hostile a l'ingerence de Rome dans les affaires francaises. Ainsi, en 1557 , celui-ci s'oppose au retablissement de l'Inquisition dans le royaume.

L'attachement du roi a la religion catholique ne l'empeche pas de soutenir les princes reformes d'Allemagne et de maintenir l'alliance avec les Turcs qu'avait initiee Francois I er , dans une dynamique propre au XVI e  siecle d'affirmation des interets de l’Etat, meme contre d'autres monarques catholiques.

Extension du protestantisme [ modifier | modifier le code ]

Malgre tous les edits repressifs, le protestantisme connait a la fin des annees 1550 une croissance exponentielle qu'il n'avait encore jamais connue. Les adhesions se multiplient dans la noblesse. Deux princes du sang, Antoine de Navarre et son frere le prince de Conde , contribuent a diffuser les nouvelles idees en se faisant notamment accompagner dans leurs deplacements par des ministres . Les deux freres participent egalement aux celebrations du Pre-aux-Clercs organisees a Paris par les protestants en et auxquelles participent plusieurs centaines de personnes. Les premieres eglises reformees se mettent en place et en , a lieu le premier synode national des eglises, au Faubourg Saint-Honore, qui publie la Confession de foi des eglises francaises en 40 articles .

Un mouvement de sympathie nait au sein-meme de la cour, dans l'entourage de la reine, de la sœur du roi, Marguerite et du roi lui-meme avec les neveux d' Anne de Montmorency ? Francois d'Andelot , le cardinal de Chatillon et l'amiral Gaspard de Coligny . Comme eux, de nombreux gentilshommes hesitent par fidelite au roi a afficher leurs convictions.

Crispations croissantes (1558-1559) [ modifier | modifier le code ]

En , une emeute eclate a Paris rue Saint-Jacques, ou des reformes s'etaient rassembles. En , Henri  II est victime d'une tentative d'assassinat par un denomme Caboche, vite maitrise par la garde du roi, et execute dans les heures ayant suivi son arrestation, sans proces ni interrogatoire. Cette promptitude a executer le regicide entraine a l'epoque la conviction qu'il s'agit d'un attentat commandite par le parti protestant, sans que la preuve ait pu en etre apportee [ref. necessaire] .

Henri  II repond aux tensions religieuses avec l' edit d'Ecouen , le , qui stipule que tout protestant revolte ou en fuite sera tue, et nomme egalement des commissaires charges de poursuivre les reformes. De nombreux parlementaires sont acquis aux idees de la Reforme et, a l'occasion de la mercuriale du , le roi embastille ceux qui critiquent ouvertement sa politique de repression. La plupart se retractent, a l'exception d' Anne du Bourg , qui est brule en place de Greve quelques mois apres la mort du roi.

Mort et succession [ modifier | modifier le code ]

Le tournoi fatal. Gravure allemande du XVI e  siecle.
L'agonie d'Henri  II a l'hotel des Tournelles.
Panneau Histoire de Paris
≪  Rue Saint-Antoine  ≫.

A l'occasion du double mariage d' Elisabeth de France avec Philippe II d’Espagne et de Marguerite de France , sœur du roi, avec le duc de Savoie , un tournoi est organise le rue Saint-Antoine , la plus large rue de Paris a l’epoque [ e ] , car elle a deja les dimensions qu’on lui connait de nos jours.

Au cours d’une joute se deroulant devant l’hotel de Sully (soit au niveau de l’actuel numero 62 ), Henri  II , desarconne de son destrier nomme "Malheureux", est grievement blesse par Gabriel de Lorges , comte de Montgommery, capitaine de sa garde ecossaise . Les deux lances se brisent a l'impact, celle de Montgommery, emporte par son elan, heurte violemment l’œil du roi, la visiere de son heaume etant a ce moment levee. Il est transporte a l’ hotel des Tournelles , residence royale toute proche situee a l'emplacement de l'actuelle place des Vosges . Malgre les soins des medecins (dont Francois Pidoux ) et des chirurgiens royaux (dont Ambroise Pare ), ainsi que d' Andre Vesale , chirurgien particulier de Philippe II d’Espagne appele d'urgence de Bruxelles au chevet du blesse, le roi meurt dans d'atroces souffrances le .

Les entrailles et le cœur du monarque furent portes a l'eglise des Celestins, tandis que le corps etait embaume. Le , on exposa l'effigie du roi sur une estrade haute de quatre marches, surmontee d'un dais. Pare des ornements royaux (la couronne fermee, la tunique de satin violet semee de fleur de lys , le manteau fourre d' hermine ), tandis que le sceptre et la main de justice etaient places de part et d'autre, le mannequin temoignait de l'eclat permanent de la dignite royale. Pendant six jours, on servit les repas comme s'il s'agissait d'un etre vivant. Le , l'effigie fut enlevee. Le cercueil abritant le corps perissable du monarque etait desormais expose seul, sur de simples treteaux. Le , l'effigie et le corps furent portes solennellement a la cathedrale Notre-Dame, ou l'on celebra deux jours des messes de requiem et enfin le , le cortege funebre se rendit a Saint-Denis.

Plusieurs astrologues auraient conseille au roi d'eviter tout combat singulier [ f ] . Le quatrain I -35 , par lequel Nostradamus aurait anticipe la mort de Henri  II , est l'un de ses plus celebres, mais ni Nostradamus ni ses contemporains n'ont relie le quatrain a l’evenement [ 6 ] , [ 7 ]  :

≪ Le lion jeune le vieux surmontera
En champ bellique par singulier duelle,
Dans cage d'or les yeux lui crevera,
Deux classes une puis mourir mort cruelle. ≫

Au cours de la Revolution francaise , son tombeau en la basilique Saint-Denis fut profane . Le vendredi , son cercueil fut extrait du caveau des Valois et son corps jete dans une fosse commune. Son gisant, le representant aux cotes de Catherine de Medicis, realise par Germain Pilon en 1565 est encore visible dans la basilique.

Un monument funeraire appele les Trois Graces [ g ] , contenant le cœur du roi, et conserve au musee du Louvre , est reste erige jusqu'a la Revolution dans la chapelle d'Orleans de l'eglise du couvent des Celestins a Paris. A la Restauration , le vase de cuivre contenant la relique est remplace par une copie en bois.

Francois II , fils aine d'Henri  II , lui succede a l'age de 15 ans .

Ronsard a celebre Henri  II dans Les Hymnes de 1555 . Le poete avait deja ecrit une Avant-entree du Roi tres chrestien a Paris pour l'entree solennelle du 16 juin 1549 .

Le mecene [ modifier | modifier le code ]

Les arts [ modifier | modifier le code ]

Spectacle nautique donne lors de l’entree royale d’Henri  II a Rouen, le .

Henri  II s'inscrit egalement dans la continuite de son pere dans son soutien au developpement artistique et intellectuel, quoique de facon moins flamboyante. La nouveaute du regne est caracterisee surtout dans la mise en scene du pouvoir royal , par la multiplication des entrees royales et des festivites. La monarchie fait travailler ensemble poetes, architectes, sculpteurs et peintres pour magnifier le pouvoir royal a l'occasion de fetes ephemeres. Pour les entrees royales, des ouvrages sont publies pour rappeler le souvenir des portes splendidement decorees, tels des arcs de triomphe , parfois accompagnes de poemes et de musique jouee au passage du roi. Celui-ci fait egalement appel a des orfevres reputes pour le faire revetir de luxueuses armures de parade. Cette politique de mise en scene artistique sera habilement reprise a sa mort par son epouse Catherine de Medicis .

Aile Lescot au Louvre .

Henri  II modifie les plans d'amenagement du palais du Louvre tels que concus quelques annees avant la mort de Francois I er et confirme l'architecte Pierre Lescot a la tete des travaux. L'architecte de predilection d'Henri  II reste neanmoins Philibert Delorme , le premier a porter le titre d' architecte du roi , qui dirige nombre de projets de construction ou de reamenagements de chateaux ( Saint-Maur , Anet , Meudon…), inventeur de l' ordre francais . Toujours sur un plan architectural, le regne d'Henri  II voit arriver l' ordre colossal en France, introduit par Jean Bullant [ h ] dans la reconstruction du chateau d'Ecouen ou dans la construction du Petit Chateau a Chantilly et du Chateau Neuf a Saint-Germain .

Les sculptures de l'aile dite Lescot du Louvre sont l'œuvre de Jean Goujon , sculpteur du roi Henri  II . L'autre sculpteur emblematique du XVI e  siecle, Germain Pilon se fait une specialite des sculptures funeraires, avec la realisation des tombeaux et des gisants des rois de France.

La litterature francaise s'enrichit egalement de l'œuvre de grands ecrivains, tels Michel de Montaigne et Etienne de La Boetie , et d'un nouveau mouvement poetique, la Pleiade , avec Pierre de Ronsard , Joachim du Bellay

Le Nouveau Monde [ modifier | modifier le code ]

La baie de Guanabara en 1555.

En 1555 , un demi-siecle apres la decouverte du Bresil par Cabral , Henri  II charge le vice-amiral de Bretagne Nicolas Durand de Villegagnon de l'installation d'une colonie francaise dans la baie de Guanabara (au Bresil), reconnue cinq ans auparavant par le navigateur et cartographe Guillaume Le Testu . Des Havrais ont installe un comptoir quelques annees plus tot, proche de l'actuel Cabo Frio , afin de fournir l'industrie drapiere de Rouen en Bresil ( pau brasil en portugais), dont est tiree une teinture rouge.

Accompagne de 600 colons , Villegagnon fonde la France antarctique et fait construire une bourgade, Henryville, et le Fort Coligny pour en defendre l'acces. Villegagnon a lance son expedition avec d'importantes difficultes de recrutement et doit faire face a des defections dues a sa rigueur morale, opposee aux relations charnelles entre colons et indiennes tupinambas . Il renvoie Le Testu en France pour solliciter des renforts. L'amiral Gaspard de Coligny accede a cette requete qui rejoint son objectif de creer une colonie protestante dans cette region du monde. Trois navires quittent Honfleur le avec a leur bord un groupe de reformes, dont le pasteur Jean de Lery .

Ce dernier evoque, dans son recit , les dissensions continuelles au sein de la colonie, notamment ses affrontements avec Andre Thevet , moine franciscain et aumonier de l'expedition initiale de Villegagnon . Les divisions religieuses de la communaute profitent aux Portugais qui, en 1560 , prennent et detruisent le fort Coligny et signent la fin de la premiere aventure francaise en Amerique du Sud [ i ] . Les premiers echantillons de petun ( tabac ou herbe angoumoisine ) auraient ete ramenes en France par Thevet a l'occasion de ces voyages, bien que la diffusion de l'usage de cette plante soit imputee a Jean Nicot , qui en a ramene de Lisbonne et en a vante les proprietes curatives a Catherine de Medicis .

Fiefs reunis a la Couronne [ modifier | modifier le code ]

L'extension territoriale realisee sous Francois I er , la brievete du regne d'Henri  II et le succes relatif de ses campagnes militaires expliquent la faible evolution du territoire de la Couronne a la mort du roi. Il convient neanmoins de mentionner l' union de la Bretagne a la France , effective du fait du sacre d'Henri, deja duc de Bretagne, bien qu'elle soit logiquement portee au credit de Francois I er .

Les territoires italiens et savoyards, ainsi que la Corse , sont perdus a la suite des defaites de Saint-Quentin et Gravelines . Les seuls succes en la matiere sont donc l'annexion des Trois-Eveches en 1555 et celle des comtes de Calais et d'Oye en 1558 .

Ascendance [ modifier | modifier le code ]

Descendance [ modifier | modifier le code ]

Tableau de famille de Henri  II et de son epouse.

Catherine de Medicis a longtemps ete consideree comme sterile car, en 1543, apres dix ans de mariage, elle n'avait toujours pas donne de descendants au roi Henri II. La situation a ete debloquee par l'intervention du mathematicien astronome Jean Fernel , premier medecin du roi, qui, ayant decouvert que celui-ci souffrait d' hypospadias , a conseille aux epoux d'adopter la position dite "more ferarum" qui a permis a Catherine de Medicis de tomber bientot enceinte et d'enfanter en 1544 le futur Francois II. Au final, en douze ans, la reine a donne a Henri  II dix enfants, dont trois morts en bas age :

Il a egalement des enfants illegitimes :

La devise aux croissants.
Le meme symbole sur les stalles de l' eglise Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris .

Emblematique [ modifier | modifier le code ]

Comme de nombreux princes de la Renaissance, Henri  II utilise une emblematique riche et variee. Sa principale devise personnelle lui vient de sa jeunesse. Il s'agit du croissant ou plus souvent du triple croissant entrelace, associe a la phrase latine donec totum impleat orbem (jusqu'a ce qu'il emplisse le monde entier). Le croissant provient-il de la brisure des Valois-Angouleme, qui rompaient les armes de France d'un lambel d'argent charge de trois croissants de gueules ? Comme souvent, ce corps de devise formait un jeu de mots avec la sentence : a l'origine, il soulignait le fait que le jeune prince n'etait que le dauphin et ne jouissait donc pas de la plenitude de son pouvoir. Le croissant etait certes un cercle evide, inacheve, mais il fallait egalement le prendre a son sens litteral. La gloire des trois croissants avait ainsi vocation a s'accroitre jusqu'a s'etendre au monde entier, orbem signifiant a la fois cercle et monde. Cette devise s'inscrivait dans la tradition imperiale et providentialiste de la dynastie. Mais le croissant est aussi l'embleme de Diane chasseresse, bien entendu utilise par Diane de Poitiers , y compris dans sa forme entrelacee…

Monogramme de Henri  II et Catherine de Medicis sur la colonne Medicis .

Le monogramme forme un autre element important de l'emblematique henricienne. Il est compose d'un H et de deux C. Les deux C sont entrelaces dos a dos avec le H. Le probleme est que les branches des C ne depassent pas les jambages du H, de sorte qu'on lit plus facilement D que C. Belle ambiguite qui semble voulue mais dont Catherine n'a pas ete dupe. Apres la mort d'Henri  II , elle a fait redessiner le chiffre avec les extremites des C qui depassent nettement les jambages du H, de sorte que plus aucune confusion n'est possible.

Honore de Balzac, dans Sur Catherine de Medicis (1841-1843) refuse de croire qu'on ait pu vouloir mettre l'initiale de Diane [ 9 ]  :

≪ C’est ici le lieu de detruire une de ces opinions populaires erronees que repetent quelques personnes, d’apres Sauval d’ailleurs. On a pretendu que Henri  II poussa l’oubli des convenances jusqu’a mettre le chiffre de sa maitresse sur les monuments que Catherine lui conseilla de continuer ou de commencer avec tant de magnificence. Mais le double chiffre qui se voit au Louvre dement tous les jours ceux qui sont assez peu clairvoyants pour donner de la consistance a ces niaiseries qui deshonorent gratuitement nos rois et nos reines. L’H de Henri  II et les deux C adosses de Catherine, paraissent aussi former deux D pour Diane. Cette coincidence a du plaire a Henri  II , mais il n’en est pas moins vrai que le chiffre royal contenait officiellement la lettre du roi et celle de la reine. Et cela est si vrai, que ce chiffre existe encore sur la colonne de la Halle au Ble, batie par Catherine seule. On peut d’ailleurs voir ce meme chiffre dans les caveaux de Saint-Denis sur le tombeau que Catherine se fit elever a elle-meme de son vivant a cote de celui de Henri  II , et ou elle est representee d’apres nature par le sculpteur pour qui elle a pose. ≫

Croissants et monogrammes sont les elements les plus souvent employes. On les trouve frequemment sur les monnaies [ 10 ] . Les commandes royales en regorgent, que ce soient les reliures de la bibliotheque royale, les decors sculptes du Louvre de Pierre Lescot ou les bronzes du chateau de Fontainebleau .

La relation avec Diane forme un autre pole important de la mythologie developpee par Henri  II et l'emblematique qui en decoule. Prenant pretexte de sa passion pour la chasse, Henri  II fait realiser de nombreux decors en rapport avec la deesse antique de la chasse, Diane . Les arcs et les fleches, les cerfs et les chiens, caracteristiques de la divinite, sont tres frequents dans l'emblematique henricienne. On les retrouve ainsi dans les vitraux que le roi offrit a la Sainte-Chapelle de Vincennes ou au plafond de l'escalier Henri  II du Louvre .

Henri  II dans la culture [ modifier | modifier le code ]

Edouard Detaille , La mort du roi Henri II au tournoi de l’hotel des Tournelles , 1906.

Citation [ modifier | modifier le code ]

≪ Reste a avoir bon cœur et ne s'etonner de rien ≫ , ecrit apres la bataille de Saint-Quentin remportee par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie .

Cinema et television [ modifier | modifier le code ]

Litterature [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Anne de Montmorency est rappele par Henri sitot celui-ci devenu roi.
  2. Taxes qui presentent de plus l'avantage de proteger les nouvelles manufactures du Royaume, par ailleurs favorisees par divers privileges et exemptions.
  3. Cette journee du , jour de la saint Laurent, va a jamais rester dans l'esprit de Philippe II , qui la commemore ensuite par la construction du site royal de saint Laurent de l'Escurial , dont la structure en forme de grille rappelle le martyre de ce saint.
  4. Commentaire de Monluc a la nouvelle du retrait de l'armee espagnole : ≪ Je tenois le royaume pour perdu ; aussi feust-il plus conserve par la volonte de Dieu qu'autrement, car Dieu osta par miracle l'entendement au roy d'Espagne et au duc de Savoye de ne suivre leur victoire droict sur Paris ≫ .
  5. Elle etait appelee La Grant rue Saint Anthoine .
  6. On parle des astrologues Jerome Cardan et Luca Gaurico [ 5 ] .
  7. Germain Pilon sculpta Les Trois Graces et Domenico del Barbieri le piedestal.
  8. Architecte de la maison de Montmorency , avant d'acceder au statut d'architecte de la reine mere Catherine de Medicis en 1570 a la mort de Philibert Delorme.
  9. L'ilot sur lequel fut construit le fort Coligny porte encore aujourd’hui le nom d’ Ilha de Villegagnon .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Jacques Broquin, Lexique militaire et guide medieval , ( lire en ligne ) , p.  148 .
  2. ≪  Titre a preciser  ≫, sur linternaute.com .
  3. En francais, Nicolas d’Herberay des Essarts publie huit volumes entre 1540 et 1548. Six autres volumes paraissent entre 1551 et 1574 traduits par diverses auteurs : Gilles Boileau, Claude Colet Jacques Gohorry, Guillaume Aubert, Jacques Gohorry et Antoine Tyron. Ces quatorze volumes representent la traduction francaise de l’ Amadis espagnol. Gabriel Chappuys s’attele a la traduction des tomes suivants. Entre 1577 et 1582, il publie sept volumes en francais, chez differents editeurs lyonnais. Voir Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres. Tome premier , Paris, Firmin Didot, 1860, pp. 206-219.
  4. (en) Laurence S. Baskin, Hypospadias and Genital Development , Springer, ( lire en ligne ) , p.  5 .
  5. Le Fur , p.  542.
  6. Cloulas , ed. 1985, p.  546.
  7. Anatole Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Nostredame ( lire en ligne ) , p.  72, note 1 .
  8. Pierre Miquel , Les Guerres de Religion , Paris, Fayard , , 596  p. ( ISBN   978-2-21300-826-4 , OCLC   299354152 , presentation en ligne ) ., p.  327.
  9. ≪  Titre a preciser  ≫, sur corpusetampois.com .
  10. Gildas Salaun, ≪  Le Douzain aux croissants d'Henri  II , la marque de l'ambition  ≫, Monnaie magazine ,‎ , p.  38-41 ( ISSN   1626-6145 )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Source partielle [ modifier | modifier le code ]

  • Marcel Reinhard (sous la direction), Histoire de France , Larousse, 1954

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Marie-Noelle Baudouin-Matuszek, ≪  Henri  II et les expeditions francaises en Ecosse  ≫, Bibliotheque de l'Ecole des chartes , t.  145, deuxieme livraison,‎ , p.  339-382 ( lire en ligne ) .
  • Ivan Cloulas , Henri  II , Paris, Fayard, ( 1 re   ed. 1985), 691  p. ( ISBN   2-213-01332-2 , lire en ligne ) .
  • Didier Le Fur , Henri  II , Paris, Tallandier, , 624  p. ( ISBN   978-2-84734-297-0 , presentation en ligne ) .
  • Herve Oursel et Julia Fritsch, Henri  II et les arts : actes du colloque international , Ecole du Louvre et musee national de la Renaissance ( Ecouen ), La Documentation Francaise, coll.  ≪ Rencontres de l'Ecole du Louvre ≫, .
  • Lucien Romier , ≪  Les guerres d'Henri  II et le traite du Cateau-Cambresis (1554-1559)  ≫, Melanges d'archeologie et d'histoire , t.  30,‎ , p.  3-50 ( lire en ligne )  ;
  • Lucien Romier , ≪  La mort de Henri  II  ≫, Revue du seizieme siecle , Paris, Edouard Champion, Publications de la societe des etudes rabelaisiennes, t.   I er ,‎ , p.  99-152 ( lire en ligne )  ;
  • Lucien Romier , Les Origines politiques des guerres de Religion , t.   I er  : Henri  II et l'Italie (1547-1555) , Paris, Perrin, ( reimpr.  fac-simile, Geneve, Slatkine Reprints, 1974), IX -579  p. ( presentation en ligne , lire en ligne ) , [ presentation en ligne ] , [ presentation en ligne ]  ;
  • Lucien Romier , Les Origines politiques des guerres de Religion , t.   II  : La fin de la magnificence exterieure, le roi contre les protestants (1555-1559) , Paris, Perrin, ( reimpr.  fac-simile, Geneve, Slatkine Reprints, 1974), 464  p. ( presentation en ligne , lire en ligne ) , [ presentation en ligne ] , [ presentation en ligne ] .
  • Nathanael Weiss, La Chambre ardente : etude sur la liberte de conscience en France sous Francois I er et Henri  II (1540-1550) , Paris, Librairie Fischbacher, ( lire en ligne ) .
  • Michel Huguier, Henri  II , Catherine de Medicis, Diane de Poitiers et la Renaissance , Montceaux-les-Meaux, editions Fiacre, 2019. (978-2-917231-74-6)

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]