Freising
, parfois appelee
Frisingue
en francais, est une ville allemande de
Baviere
de 47 000 habitants. Situee au nord de
Munich
, elle est baignee par l’
Isar
. L'
aeroport Franz-Josef-Strauß de Munich
se trouve sur le territoire de cette commune.
Peu apres sa fondation legendaire par l'
apotre Corbinien
, la ville fut, a partir de
739
, le siege d'un
diocese
, lequel sera transfere a
Munich
le
. La
cathedrale Sainte-Marie et Saint-Corbinien
est le siege de l'episcopat.
L'ours de
saint Corbinien
est le symbole de la ville.
On y trouve la plus ancienne brasserie au monde, la
Bayerische Staatsbrauerei Weihenstephan
.
Freising est jumelee avec la ville francaise d'
Arpajon
, distante de 701
km
, dans l'
Essonne
(91).
Freising se trouve au bord de l'Isar, a mi-chemin entre Munich (a 33
km
au sud-ouest) et Landshut (
Haute-Baviere
), a une altitude de 448
m
. Le site est essentiellement marque par deux paysages caracteristiques des Prealpes bavaroises : le
sandur
appele
plaine
glaciaire munichoise (
Munchner Schotterebene
), qui est la partie visible du plateau glaciaire Isar-Inn, et les collines du tertiaire separant la vallee du Danube de celle de l'Isar, qui appartiennent aux collines de Basse-Baviere.
La ville est bornee au sud-ouest par la
tourbiere
de Freising, l'une des grandes exploitations de tourbe preservees en Baviere. Elle s'est formee a un endroit ou le
sandur
etait si compact que l'eau ne pouvait qu'y ruisseler et former ces tourbieres immenses. Les quartiers de Pulling et d’Achering occupent les surelevations de la micro-vallee creusee par un ruisseau post-glaciaire, le
Moosach
. Hormis les ruisseaux naturels, l'exploitation de la tourbe a donne naissance a quelques lacs artificiels. Le plus etendu, le
Pullinger Weiher
, se trouve entre Pulling et Achering, et il s'y trouve une tourbiere encore en exploitation. Le sud-est de la commune voisine avec la tourbiere d'
Erding
, aujourd'hui en grande partie assechee. C'est le faubourg d’Attaching, qui touche a l’
aeroport de Munich
. Le plus important cours d'eau est le
Goldach
, qui s'ecoule au sud-est d’Attaching.
L’Isar, venant du sud et traversant les faubourgs inondables d’Achering et d’Isarbrucke pres de
Marzling
, traverse la ville sur plus de 10
km
. Ses deux berges sont colonisees par une
ripisylve
vivace jusque dans le centre-ville meme de Freising, mais qui, compte tenu de l’
activite anthropique
, a perdu par endroits son caractere strictement naturel. Du fait de la creation du
canal lateral
du Moyen-Isar, depuis plus d'un siecle, la riviere se reduit lors des
etiages
d'ete a un maigre filet d'eau. La canalisation du fleuve, la rectification de l’Isar et la discontinuite du
debit solide
consecutive a la creation du lac de retenue de Sylvenstein, font que le fleuve se creuse chaque annee davantage et le lit mineur est regulierement deprime. Ainsi la ripisylve n'est plus que rarement inondee et la flore s'est profondement adaptee depuis un siecle
[
1
]
. Les prairies inondables naguere desertes du sud de la ville forment a present le quartier populeux de Lerchenfeld. L'autre riviere, de moindre importance, qui irrigue la ville de Freising est le
Moosach
qui, venant de la tourbiere de Freising, se fractionne
intra muros
en de multiples bras, sur lesquels des moulins a aubes etaient installes a l'epoque moderne. Un de ces bras passe au nord de Domberg avant de traverser le centre-ville, tandis que le lit mineur s'ecoule au sud de Domberg, avant de confluer de nouveau a l'est de la commune. Le bras canalise de
Schleifermoosach
traverse la voie ferree et le
lit majeur
de l'Isar avant de se deverser a son tour dans le Moosach a Marzling.
Au nord d’une ligne Pallhausen-Votting-Tuching, le paysage change brutalement. La vallee de l'Isar est encaissee dans des gorges abruptes, couvertes par endroits de forets. Deux des plus hautes collines de ce
massif tertiaire
, celle de Domberg et celle de Saint-Etienne, sont habitees depuis le Moyen Age et leurs edifices sont visibles de loin. La ville, dans ces quartiers en hauteur, suit les contours rectilignes des ruisseaux qui se jettent non loin de la soit dans l'Isar, soit dans le Moosach. Les flancs de ces vallees souvent asymetriques ont ete batis, donnant naissance aux quartiers de Hohenbachern, Sunzhausen, Itzling et Pettenbrunn ainsi qu'au faubourg nord de Freising. Le centre historique, qui jouxte le pied nord du Domberg, est borne au Nord entre les collines de Domberg (
Lehrberg
), de Saint-Etienne (
Nahrberg
) et de l'ancienne caserne (
Wehrberg
). Une ceinture forestiere, desormais
protegee
, contient l'expansion de Freising au nord et au nord-ouest. La plus grande partie forme une foret domaniale, objet d'etudes scientifiques.
Dans la partie nord de la ville, les ondulations moderees du relief sont interrompues par la vallee abrupte et large de l’
Amper
, qui s'etend au-dela de la commune. Les flancs de la vallee sont tres boises, et le lit majeur est tres industrialise depuis qu'il a perdu son caractere marecageux. Ce sont les quartiers de Haindlfing, Garten et Erlau
[
2
]
.
Freising se trouve a la limite du climat oceanique et du
climat continental
sec. De ce fait, la meteo y est tres changeante. En moyenne annuelle, il tombe a Freising environ 790
mm
de precipitations avec des pointes de mai a aout. Certains jours, le
foehn
venu du sud amene un air chaud et sec, qui permet de discerner clairement la ligne de crete des
Alpes bavaroises
. C'est encore par l'effet de foehn que peuvent survenir des temperatures quasi-printanieres les mois d'hiver. La proximite des Alpes rend les hivers parfois tres neigeux. Dans les quartiers sud de Freising, la proximite de la tourbiere d'Erding et de l’Isar rend l'automne
brumeux
. L'ete, les precipitations sont souvent dues a des
orages
.
Donnees climatiques a Freising.
Mois
|
jan.
|
fev.
|
mars
|
avril
|
mai
|
juin
|
jui.
|
aout
|
sep.
|
oct.
|
nov.
|
dec.
|
annee
|
---|
Temperature moyenne (°C)
|
?1,1
|
?0,2
|
4
|
8,2
|
13,2
|
16,1
|
17,9
|
17,4
|
13,2
|
8,7
|
3,3
|
0,1
|
Precipitations (
mm
)
|
41
|
36
|
51
|
48
|
84
|
89
|
107
|
88
|
74
|
58
|
55
|
61
|
790
|
Source : Deutscher Wetterdienst - moyennes mensuelles de 1981 a 2010, station de Weihenstephan Durnast
[
3
]
.
Les plus anciennes traces de colonisation humaine dans la region de Freising, poteries et outils en silex, ont ete mises au jour lors des fouilles du Domberg en 1976. Ces vestiges se rattachent a la
culture neolithique
de
Munchshofen
. On a egalement decouvert de nombreux vestiges de l’
Age du bronze
ancien et la
civilisation des champs d'urnes
. Il y a enfin une
voie romaine
le long de l'Isar connue des archeologues. Si la continuite d'un habitat dans la region n'est pas prouvee, la situation favorable du Domberg dans le cadre regional la rend hautement probable.
Le toponyme est interprete comme
campement de Frigis
: il renvoie probablement a un refuge fonde au cours des
grandes invasions
et est vraisemblablement d’
origine celtique
.
Les premiers temoignages ecrits remontent au haut
Moyen Age
, et evoquent
Frigisinga
comme le
palais
de la
premiere lignee ducale
(vers 555 apr. J.-C.). Une fois que le duc
Theodon
I
er
eut fait, de son vivant, le partage des terres des
Bavarii
entre ses quatre fils, Freising, qui comprenait un
camp romain
, un
corps de logis
et une chapelle mariale, devint des 715 une residence des princes
Agilolfing
. Freising est d'ailleurs la seule ville fondee du temps des
Bavarii
Agilolfing
et c'est ainsi la plus ancienne ville de Haute-Baviere.
L'eglise de la Vierge, qui preceda la cathedrale, etait deja un edifice de pierre et destinee a l'eveque. Le duc Theodon avait effectue un pelerinage a
Rome
et avait plaide aupres du pape
Gregoire II
pour la creation d'un diocese en Baviere : cette demarche est rapportee dans le
Liber pontificalis
et s'est soldee par le decret papal de 716 instituant quatre dioceses en Baviere (
Ratisbonne
,
Passau
,
Salzbourg
et Freising). Pour une raison indeterminee, cependant, ce decret ne fut jamais applique, malgre le besoin qu'avait le duc d'un eveque, afin de consolider sa propre autorite.
Au cours de ses tentatives de doter le
duche
de Baviere-Freising d'un clerge, le duc
Grimoald
(de)
(fils de Theodon II) rencontra l'ermite
franc
Corbinien
, qui selon la tradition serait venu d’
Arpajon
[
4
]
a Freising en 724 (mais plus vraisemblablement en 715). A Freising, l'eveque trouva sur le mont Saint-Etienne un edifice qu'il consacra en chapelle, et dont il fit le centre de son apostolat. C'est pourquoi on regarde Corbinien comme le fondateur et le premier eveque du diocese de Freising, meme s'il fallut attendre 739 pour que
Boniface
proclame la ville chef-lieu de diocese. Corbinien est depuis le
saint patron
de l’
archidiocese de Munich et Freising
. Son attribut, l’
ours
, qui d'apres la legende aurait servi de monture au saint patron a la traversee des Alpes
[
5
]
, apparait sur les armoiries de la ville de Freising.
Le duc Grimoald et Corvinien se querellerent au sujet de mariage du duc avec Pilitrud, la veuve du frere Theodolt de Grimoald : conformement au
droit canon
de l'epoque, Corbinien avait appele a l'annulation de cette union. Alors la duchesse Pilitrud tenta d'empoisonner Corvinien, lequel prit la fuite pour
Caines
(pres de
Meran
) et ne revint a Freising que des annees plus tard. Le duc Grimoald venait de mourir et son neveu
Hugibert
regnait desormais sur la Baviere. Le monastere Hugibert fut edifie en 725 sur le Domberg, date a laquelle Freising n'est plus citee comme residence ducale.
En 788, vers la fin du regne de cette premiere
lignee ducale
, et la petite ville (
civitas
,
oppidum
) qui avait naissance alentour devinrent domaine temporel de l’Eglise et la colline ou se dressait le chateau (
Burgberg
) devint la ≪ colline de la cathedrale ≫ (
Domberg
). Freising s’epanouit desormais comme une ville de clercs, avec ses monasteres, ses bibliotheques, ses
Scriptoriums
et un
seminaire
. L'eveque
Arbeon de Freising
(723?784), qui est considere comme le premier ecrivain de langue allemande, y composa le
Codex Abrogans
, un glossaire latin-
tudesque
, dont le manuscrit est le plus ancien texte en allemand de l’
abbaye de Saint-Gall
.
C'est vers 860 que l'eveque Annon de Freising fit raser l'ancienne chapelle pour y edifier a la place une eglise a trois nefs, qui est la plus ancienne eglise mariale du Diocese. Jusqu'a la consecration de Waldo de Freising, chancelier du roi Charles III, les rois etaient indifferents au choix du detenteur du trone episcopal de Freising, mais pour les 250 annees qui suivirent, ce furent les rois de
Francie orientale
qui deciderent de la nomination de l'eveque. Ces prelats etaient presque toujours chancelier, secretaire ou
missi dominici
du duc. Ils jouissaient du plus haut prestige aupres des rois et empereurs romains germaniques :
Louis le Germanique
et
Louis l'Enfant
furent eleves du seminaire de Freising, l'empereur
Henri II
eut l’eveque
Abraham
pour precepteur et l'empereur
Conrad le Salique
confia l'education de son fils aine a l’eveque
Egilbert
.
La cathedrale fut la proie d'un premier incendie en 903, dont les degats etaient deja repares en 906 ; et lorsqu'en 955 la ville fut mise a sac par les
Magyars
, le Domberg fut miraculeusement epargne. Au cours des decennies suivantes, on mit cela sur le compte des
prieres
de l'eveque d'alors, Lantbert, qui avait su invoquer une ≪ nuee miraculeuse ≫. Il est, avec Corbinien, le seul eveque de Freising a avoir ete
canonise
.
Dans l'intervalle, la ville qui avait pris naissance autour de la cathedrale ne parvenait pas, contrairement a ses rivales
Augsbourg
et Ratisbonne, a s'emanciper de l’autorite de l'eveque. Freising resta en effet tout le
Moyen Age
une principaute ecclesiastique, reputee pour ses clercs, qui en faisaient le centre culturel, artistique et religieux de la vieille Baviere, et designee comme le
mons doctus
. En effet, la plupart des toponymes de Haute-Baviere sont mentionnes pour la premiere fois dans les
cartulaires
de Freising (
Freisinger Traditionsbuchernc
). L’art de l’ecriture et de l’
enluminure
prospererent a Freising, avec par exemple la composition, entre 972 et 1039, des "memorials de Freising", trois textes en slovene qui sont les plus anciens temoins ecrits de cette langue, et aussi le premier exemple d’une
langue slave
transcrite en
alphabet latin
: ils contiennent le texte d’une donation en 973 par l'empereur
Otton II
de la terre de
?kofja Loka
en Slovenie a l'eveque Abraham de Freising.
La facture d’instruments et la musique sacree furent aussi des atouts de Freising a cette epoque : ainsi des 873, le pape
Jean VIII
demande a l’eveque
Annon
de lui procurer un orgue et un organiste pour sa cour de
Rome
[
6
]
. Le plus ancien chant d’eglise en allemand, le
Petrusleich
, a ete compose au
X
e
siecle
a Freising et le premier
mystere sacre
en latin, le
Dreikonigsspiel
(le ≪ Jeu des Trois Rois ≫), a ete represente la premiere fois dans le chœur de la cathedrale de Freising.
Les Archives d'Etat de Baviere a Munich conservent le diplome signe d’
Otton III
a Freising en 996, accordant a la ville le droit de Foire, de monnaie et d’octroi. Ce diplome comporte aussi une donation de terres de la region de
Neuhofen an der Ybbs
par l'empereur a l'eveque
Gottschalk de Freising
en les situant dans une
regione vulgari vocabulo
Ostarrichi
, qui est sans doute la premiere mention ecrite de l’≪
Autriche
≫. La
brasserie
qui se trouve depuis 1040 sur le Mont
Saint Etienne
serait la plus ancienne au monde.
L'eveque
Otton de Freising
(1112?1158) de la dynastie des princes de
Babenberg
,
abbe du Morimond
est l'un des plus fameux chroniqueurs du Moyen Age. Vers 1140, il etablit aux lisieres de la ville le monastere des
Premontres
de
Kloster Neustift
. En 1143 il entreprit la composition de son histoire du Monde,
Chronica sive Historia de duabus civitatibus
(de)
, dont le huitieme et ultime volume presente sa vision du
Jugement dernier
. Othon fut aussi le biographe de l'empereur Frederic
I
er
(
Die Taten Friedrichs oder richtiger Chronica
).
En 1158, le duc de Baviere
Henri le Lion
fit incendier l'octroi de
Fohring
gere par la ville, afin d'assurer l'exclusivite du commerce du sel
apud Munichen
, jusqu'alors simple communaute monastique du Petersberg dependant de l'
Abbaye de Tegernsee
. Alors l'eveque en appela a l’empereur. Lors du
Lit de justice
d'Augsbourg, le 14 juin 1158, l’empereur
Frederic Barberousse
trancha l'affaire de l'octroi sur l'Isar au benefice de Henri le Lion, bien que l'eveque Othon fut son propre oncle. Cette decision etait motivee par la
raison d’Etat
, car l'empereur etait l'oblige du duc guelfe, et il redoutait un affrontement avec les Grands de l'Empire. Munich obtint le droit de foire et de battage, mais devait en contrepartie reverser un tiers de ses benefices a Freising. Ces versements se maintinrent jusqu'en 1803 au benefice du diocese de Freising et finalement jusqu'en 1852 au
Royaume de Baviere
. Le 14 juin 1158 est aussi la date officielle de la fondation de Munich, qui marque la premiere etape de l’accession de cette ville au statut de
metropole
. Apres la
mise au ban
de Henri, Munich, au terme du partage de Ratisbonne (1180), echut a l'eveque de Freising, avant d'etre confiee en 1240 aux princes de Wittelsbach, a nouveau ducs de Baviere, qui en firent leur palais en 1255.
En 1159, l'ancienne eglise fut detruite dans un incendie, et on entreprit d'edifier a sa place une
cathedrale
romane a cinq nefs. Les causes de l'incendie du 5 avril 1159, qui ravagea la ville et son eglise, demeurent mysterieuses. Il est cependant contemporain du paroxysme de l'affrontement opposant l'eveque de Freising et Henri le Lion. Lors de la reconstruction (qui se prolongea jusqu'en 1205), l'empereur Frederic Barberousse et son epouse
Beatrice Ire de Bourgogne
, en tant que parrains, visiterent plusieurs fois le chantier. Le couple imperial est immortalise par une sculpture a l'interieur du portail roman. L'edifice fut le premier construit au Nord des Alpes en briques depuis la chute de l'Empire romain. L'eveque
Albert Ier de Harthausen
fut le second maitre d’œuvre de cette cathedrale massive, au plan modifie a de multiples reprises, mais dont le modele reste fondamentalement celui de la basilique romaine a colonnes, avec deux tours en facade et une crypte souterraine. Le bestiaire represente sur les chapiteaux des colonnes a chapiteaux de la
crypte
(
Bestiensaule
, vers 1160) est unique en son genre en Allemagne.
A la
fin du Moyen Age
Freising emergea comme une grande ville, dont les princes-eveques successifs (Freising etait depuis 1294 chef-lieu de diocese) se signalerent surtout par leur attachement au prestige culturel de leur ville. L'octroi d'une charte a la ville en 1359 par l'eveque Albert marque une nouvelle etape dans l'emergence du pouvoir bourgeois. Pour les princes de la
Maison de Wittelsbach
, le
diocese de Freising
, avec ses comtes et ses villes vassales (
Garmisch-Partenkirchen
,
Mittenwald
,
Ismaning
,
Burgrain
et
Isen
) etaient une epine dans le pied de leur duche de Baviere ; aussi essayerent-ils de placer a la tete de l'eveche des membres de leur famille, mais n'y parvinrent vraiment qu'a partir du
XV
e
siecle
.
L’eveque
Gui Adam Gepeckh von Arnsbach
(1618?1651) realisa d'importants amenagements dans la cathedrale (dont le panneau du maitre-autel de la cathedrale, la
Femme de l'Apocalypse
, œuvre de
Pierre-Paul Rubens
) et fit edifier le palais episcopal. Il gouverna Freising aux heures sombres de la
guerre de Trente Ans
, lorsqu'en 1632, le
roi Gustave-Adolphe
, se portant vers Munich, s'empara de Freising, exigea une rancon de 30 000 florins et malgre son versement incendia la ville. La famine et les epidemies faisaient encore rage lorsqu'en 1646 les Suedois refirent irruption dans le pays. Le successeur de l’eveque,
Albrecht Sigismond de Baviere
, fit consacrer en 1674 la colonnade de
Mariensaule
, sur la place du centre-ville, en action de graces pour l'extinction de l’epidemie de
peste
. Il fit construire le portail monumental de la cathedrale et amenagea un jardin princier par dela les remparts de la ville.
Freising connut une periode de prosperite sous le regne de l’eveque
Johann Franz Eckher von Kapfing und Liechteneck
(1696?1727). Ce prelat consacra une chapelle a
Saint Maximilien
, qui aurait lance depuis Freising l’evangelisation de la ville quelque 1500 ans plus tot. On doit aussi a l’eveque Eckher la construction du
Furstengang
, une galerie de portraits de tous les princes-eveques de Freising et de paysages des territoires dependant de Freising. Il crea en 1697 la premiere ecole secondaire de Freising, le Lycee de la
Marienplatz
, et fit construire la tour baroque de l'eglise paroissiale Saint-Georges. Pour le jubile des mille ans de la ville (1724), il chargea les
freres Asam
de renover entierement la decoration de la cathedrale. Il confia en outre au
pere benedictin
Karl Meichelbeck
, la redaction d'une nouvelle Chronique du diocese : cet ouvrage en deux volumes,
Historia Frisingensis
, est cite comme le premier travail de critique historique du monde germanophone ; il s'inscrivait dans la tradition deja longue des chroniques composees en Baviere. Une page particulierement sombre de l'histoire du pays est la
chasse aux sorcieres
de Freising, au cours de laquelle de nombreux enfants furent executes
[
7
]
.
: bataille de Freising
La
secularisation
de 1802-03 mit un terme a l'eveche millenaire et au regne des
princes-eveques
de Freising. Le 23 aout 1802, la ville etait occupee par l'armee revolutionnaire. Le 27 novembre 1802, le baron Johann Adam von Aretin, nomme commissaire a la
requisition des biens du clerge
, devenait l'administrateur provisoire de la ville. Il proclama la dissolution du diocese, organisa la requisition et expulsa les chanoines et religieux, ainsi que leur cour, des edifices publics. Le palais des princes-eveques fut annexe au Royaume de Baviere. Vingt ans plus tard, l’archeveche revoyait le jour, mais cette fois comme ≪
Archidiocese de Munich et Freising
≫, avec cathedrale a Munich. Tous les monasteres et la plupart des eglises subirent le contrecoup de cette secularisation, soit par le pillage et le demantelement, soit par la profanation et la reconversion des sites. Les eglises, les abbayes Saint-Andre du Domberg et Saint-Vit furent entierement detruites, et l’abbaye saint-Etienne, en grande partie demantelee. Meme la cathedrale et les deux eglises adjacentes (l’abbaye Saint-Jean-de-Freising et l’eglise Saint-Benoit) devaient etre rasees ; mais le general francais Duverdien, qui voulait amenager ces lieux de priere pour l'anniversaire de
Napoleon Bonaparte
, s'y opposa. Par contre, la perte de la chapelle Saint Corbinien des
freres Asam
, edifiee a l'emplacement d'une source merveilleuse (source de Corbinien), antique lieu de
pelerinage
sur le Mont Saint-Etienne, reste une perte irreparable. Ses ruines sont aujourd'hui les seuls vestiges de la secularisation en Baviere.
Les batiments du couvent des
Premontres
,
Neustift
(qui deviendra un quartier de la ville lors de la reforme administrative de 1905) etaient des chefs-d'œuvre d’architecture
rococo
qui abritaient le parlement de Baviere. L'
abbaye benedictine
Saint-Etienne, fondee en 1020, survecut comme brasserie puis comme ferme-modele. Elle abrite aujourd'hui le lycee agricole Saint-Etienne-Triesdorf et le Centre de recherche Saint-Etienne pour l'Agro-alimentaire, l'Amenagement du territoire et l'Environnement de l’
universite technique de Munich
.
La secularisation frappa tres durement le chef-lieu de diocese en remettant en question non seulement la vocation religieuse de la ville, mais son existence meme. On regrettait la disparition des biens de l’Eglise ; la dissolution du gouvernement princier et du
clerge
charge des affaires locales mettait au chomage une grande partie de la population de Freising, et la plongeait dans la precarite : il faudra une decennie pour que la ville se remette de ce coup. Meme les jurandes specialisees (facteurs d'instrument et orfevres), dont l'etablissement remontait au Moyen Age, furent mises en peril.
De 1817 a 1819, le ruisseau de Nierenbach, defluent du
Moosach
urbain, fut buse sous la Grand-Rue (
Hauptstraße
) et la
Heiliggeistgasse
[
8
]
.
A l'occasion du jubile des 25 annees de regne du
roi Maximilien-Joseph
, on erigea en 1824 dans le
Schulgarten
(non loin de l'hospice du Saint-Esprit) un monument, le
Konigsstein
, qui fut ensuite deplace dans le
Furstendamm
(1853)
[
9
]
.
En 1834, le lycee retrouva sa vocation d'ecole de theologie, d'ou naitra l’Institut de Theologie, actif entre 1923 et 1969. Il avait pris le relai du
Lycæum
fonde en 1697 et ferme par decision revolutionnaire en 1803. Ses locaux accueillent aujourd'hui la
bibliotheque
diocesaine de Freising, qui est, avec plus de 322 000 volumes, l'une des plus grandes bibliotheques diocesaines d'Allemagne
[
10
]
.
La compagnie ferroviaire
AG der Bayerischen Ostbahnen
lanca en 1858 la construction de la premiere ligne de Munich a Ratisbonne, desservant Freising et
Landshut
. La gare de Freising fut implantee au sud de la ville ; la voie ferree passait en dehors de la ville entre l'Isar et le pied du Domberg
[
11
]
. La rentabilite croissante du trafic et les faibles inegalites du relief pousserent les autorites a abattre les portes fortifiees medievales au cours des decennies suivantes. Des fortifications de Freising, il ne subsiste guere que la
Burgerturm
, devenue musee, et la
Karlsturm
. En revanche, les portes d'acces au Domberg sont encore intactes
[
8
]
.
Sur les terrains du doyenne Saint-Andre du Domberg,
Matthias Berger
edifia entre 1868 et 1870 le seminaire pour enfants (
Erzbischoflichen Knabenseminar
), qui est devenu aujourd'hui le musee du Domberg
[
8
]
.
Comme il fallait deplacer la
garnison
de
Neustift
(qui occupait les batiments de l'ancienne abbaye de meme nom) a Freising, le 7 decembre 1904 la construction de la caserne Prince-Arnolphe (rebaptisee plus tard ≪ quartier Vimy ≫). La commune de Neustift perdait ainsi une source de revenu importante, et c'est pourquoi elle reclama en compensation son incorporation a Freising, enterine par les autorites le
1
er
janvier 1905
[
12
]
,
[
13
]
.
La residence du Domberg, devenue seminaire, connut entre 1900 et 1902 des agrandissements confies a l’architecte
Gabriel von Seidl
. En 1904-05, l’architecte Gunther Blumentritt dirigea le chantier du nouvel hotel de ville sur la Marienplatz. A l'occasion du creusement du canal lateral, en 1908, le
ruisseau buse
de Nierenbach fut asseche
[
8
]
.
En 1918, la
revolution de novembre
balaya la monarchie et
Kurt Eisner
proclama la republique. A Freising comme ailleurs en Baviere, il se constitua un
Conseil ouvrier et de soldats
. Pour autant, la municipalite, reunie autour du bourgmestre
Stephan Bierner
restait en place. Lors des elections regionales du 20 janvier 1919, le
Parti populaire bavarois
et le
SPD
sortirent vainqueurs a Freising avec respectivement 48 et 39 % des voix. Dans le gouvernement Eisner, Freising etait representee par
Hans Unterleitner
au poste de ministre des Affaires sociales
[
14
]
Quelques jours apres l'assassinat d'Eisner, le 7 avril 1919, on proclama a Freising comme a Munich la
Republique des conseils
. Freising se comporta d'abord de facon neutre envers le nouveau regime, meme si sa garnison y etait vraisemblablement favorable. Puis le 26 avril 1919, des troupes venant de Ratisbonne firent irruption en ville, et forcerent le gouvernement a prendre l'exil pour Bamberg. La ville se rallia au regime parlementaire, mais entendait assurer la securite des anciens partisans de la Republique des Conseils et ne pas les livrer. Le 30 avril, la troupe partit pour Munich et mit a bas la Republique des Conseils
[
14
]
.
Le 7 septembre 1922 se creait a Freising l’antenne locale du
parti nazi
. Des 1925, la ligne de chemin de fer Munich?Landshut etait electrifiee.
En 1924, les festivites des 1200 ans de l'eveche durerent une semaine. Pres de 50 000 fideles assisterent aux messes, defiles et
processions
. Le 14 septembre 1930, les
Pallottins
inaugurerent un seminaire et une eglise, l’Eglise Saint-Jean-Baptiste, au nord de la ville.
En 1933, le premier bourgmestre
Stephan Bierner
, depuis 30 ans aux affaires, fut ecarte a l'initiative du commissaire extraordinaire
Hans Lechner
et du chef local du
parti nazi
, Georg Preiser. Le bourgmestre tint cependant a preciser lors d'un ultime discours qu'il etait contraint de partir. Quoiqu'il ne fut pas nazi, c'etait un conservateur nationaliste bon teint. Ses successeurs furent le conseiller d’Etat
Gottlieb Schwemmer
, puis
Karl Lederer
. Le
1
er
avril 1937, des faubourgs de la commune de Votting etaient rattaches a Freising
[
12
]
, puis le 22 mai 1940 annexes a l'arrondissement de Freising.
Apres le Quartier Vimy, on construisit deux autres casernes dans les annees 1930 a Freising. Sur la rue Haindlfinger, on etablit entre 1933 et 1936 la caserne dite ≪ de reserve ≫ (
Ersatz-Kaserne
ou
E-Kaserne
), qui servit d'abord de centre d'entrainement des SA, puis en 1936-37 on construisit la
caserne
du general von Stein sur le
Mainburger Berg
[
13
]
.
Au cours de la
nuit de Cristal
, une foule de 3 000 citoyens de Freising defila dans le centre-ville, chassant de chez eux les juifs. La fille d'un commercant, poussee dans la rue, fut designee a la haine publique puis embarquee dans un fourgon (
Schutzhaft
) avec son pere. L'avocat
Max Lehner
, futur bourgmestre, fut aussi arrete cette nuit-la. Quoiqu'il ne fut pas juif, il fut moleste et traine a travers la ville avec un ecriteau portant la mention
Juda verrecke
. On lui reprochait sa ≪ juiverie ≫ parce qu'il defendait les juifs au tribunal. Des 16 juifs habitant Freising en 1933, il n'en restait que deux en 1945 : ils s'etaient enfuis l'un en Angleterre, l'autre en Palestine, et revinrent apres la guerre en Allemagne.
Pendant presque toute la guerre, la ville fut epargnee. Pour la population comme pour les autorites nazies, elle passait pour un endroit sur, car il n'y avait pas d'industrie d'interet militaire a proximite et l'hopital militaire du Domberg soignait des officiers prisonniers. Ce n'est que le 18 avril 1945 qu'un bombardement visant la gare (mene par 61
Boeing B-17
) fit 224 victimes. Les constructions mecaniques Steinecker et Schluter furent serieusement touchees, l'eglise de l'Ascension du Christ entierement detruite, ainsi qu'une chapelle a flanc de coteau ; les quartiers de Worth et de la Kochbackergasse etaient egalement devastes. On enterra les victimes dans une fosse commune du cimetiere de Neustift
[
15
]
,
[
16
]
.
Au debut de l'apres-midi du 29 avril 1945, l'armee americaine atteignait les faubourgs nord, qu'elle commenca par bombarder. Quelques commercants, parmi lesquels l'hotelier Dettenhofer (hotel Bayerischer Hof), tacherent de convaincre le gouverneur militaire de se rendre, mais ce dernier craignait les
SS
. Alors ils hisserent le drapeau blanc au clocher de l'eglise Saint-George, mais en vain. Vers 18 heures, les SS quittaient la ville en faisant exploser le pont Corvinien franchissant l'Isar. Des le lendemain matin, le genie militaire americain avait etabli un pont provisoire, et cinq jours plus tard, une passerelle en bois retablissait la communication entre les deux rives. Le 2 juin, les entreprises de Freising lancaient un nouveau pont permettant le passage de vehicules lourds. Le nouveau pont Corvinien, de facture assez differente de l'ancien, sera reconstruit en 1948
[
16
]
.
Le 30 avril 1945, le commissaire de police fut designe comme bourgmestre provisoire, remplace a ce poste des le 2 mai par Emil Berg. Le 8 mars 1946, Freising retrouvait son autonomie d'avec l'arrondissement. Les premieres elections municipales d'apres-guerre, remportees par le CSU, se tinrent le 26 mai 1946, et le conseil municipal porta Karl Wiebel au poste de bourgmestre
[
16
]
. Le dernier gouverneur militaire allie quitta la ville le 15 janvier 1952, marquant par la le retrait des forces d'occupation americaines de la politique locale (→
Denazification
).
Le boulevard reliant la
Johannisplatz
a la gare (l'actuelle
Johannisstraße
) a ete perce en 1956. Au debut de l'annee suivante, le premier contingent du regiment du train Erding I de la
Luftwaffe
(300 soldats) prit ses quartiers a Freising, dans la caserne d'Artillerie (quartier
General-von-Stein
), aux cotes des soldats americains encore stationnes la. Le 18 juillet, la caserne etait restituee officiellement aux autorites de la
RFA
, mais il faudra encore attendre 1966 pour que les trois autres casernes de la ville soient remises par les autorites americaines a la Bundeswehr
[
13
]
.
En 1959, les reseaux de gaz, d'eau potable et d'electricite furent confies aux ateliers municipaux de Freising. La nouvelle station d'epuration fut inauguree le 8 septembre de cette meme annee et le 30 septembre 1965, l'ancienne prison de la
Fischergasse
etait definitivement evacuee.
En 1967, le gouvernement federal prononca l'expropriation de l'exploitation forestiere de Hofoldingen et de la tourbiere d'Erding, aux portes de la ville, afin d'y construire le nouvel aeroport international de Munich ; mais la decision d’expropriation de la tourbiere d’Erding, le 6 aout 1969, dechaina un premier mouvement de protestation.
Le 14 decembre 1976, le parking de l'
universite technique de Munich
de
Weihenstephan
, a Freising a ete le theatre de l’enlevement de
Richard Oetker
, fils d'un industriel. L'otage a ete libere deux jours plus tard apres versement d'une rancon de 21 millions de DM
[
17
]
.
En 1989, Freising a celebre le jubile des 1250 ans du diocese et en 1996, le millenaire de la foire annuelle.
De 1988 a 1995, le quartier de Worth compris entre les deux bras du Moosach a ete entierement reconstruit. Les friches laissees par les anciens jardins de la ville et le parking ont cede la place a un quartier d'habitation
[
8
]
.
La construction de l’
aeroport de Munich-Franz-Josef Strauss
en 1980, et son inauguration en 1992, ont bouleverse la vie a Freising, tout en provoquant une explosion du chiffre de la population. Cette infrastructure, qui empiete sur une partie du territoire de la commune, n’est qu'a 5
km
du centre-ville, et a 3
km
du quartier de Lerchenfeld. La construction d'un troisieme aerogare, plus pres encore, est tres critiquee par les habitants de Freising, car il affecterait beaucoup le faubourg d'Attaching de vols a basse altitude
[
18
]
,
[
19
]
.
Le 14 septembre 2006, le pape
Benoit XVI
a conclu son tour de Baviere par une visite a Freising, ou il avait etudie de 1946 a 1951 la
theologie
et la
philosophie
en tant que Josef Ratzinger, avant de prendre les sacrements de pretre dans la cathedrale de Freising, puis de devenir lui-meme professeur de theologie en 1954.
- ↑
Cf. le rapport
(de)
Isar Gewasserentwicklungskonzept (GEK) Mittlere Isar
- ↑
Cf.
(de)
Rapport descriptif et urbanisme de Freising (1998)
(PDF; 249 kB)
- ↑
≪
Messwerte 1981-2010, Weihenstephan Durnast
≫, sur
Deutscher Wetterdienst
(consulte le
)
- ↑
L’
Allgemeine Deutsche Biographie
indique Saint-Germain-de-Chatres (qui s'appelle aujourd'hui Saint-Germain-les-Arpajon). Cf.
(de)
Max Budinger
(de)
,
≪
Corbinian
≫
, dans
Allgemeine Deutsche Biographie
(ADB)
,
vol.
4, Leipzig,
Duncker & Humblot
,
,
p.
472-473
- ↑
Cf.
Max
Budinger
,
Allgemeine Deutsche Biographie (ADB)
,
vol.
4, Leipzig, Duncker & Humblot,
(
lire en ligne
)
, ≪ Corbinian ≫,
p.
472 et suiv.
- ↑
D’apres
H. Bewerunge,
Catholic Encyclopædia
, New York, Robert Appleton Co.,
(
lire en ligne
)
, ≪ Organ ≫
:
≪ ...la facture d'orgue semble avoir prospere en Allemagne, car nous savons (
Baluze
,
Miscellanea
, vol. V, p. 480) que le pape Jean VIII (872-80) demanda a Annon, eveque de Freising, de lui envoyer un orgue de bonne qualite et un organiste. ≫
- ↑
Sabine Seidel:
Kindermund tut (nicht immer) Wahrheit kund ? Betrachtung zur Rolle der Kinder in europaischen Hexenprozessen (unter Berucksichtigung sudosteuropaischer Magievorstellungen).
Diplomarbeit an der
Karl-Franzens-Universitat
, Graz 2003.
- ↑
a
b
c
d
et
e
Britta von Rettberg,
Freising-Stadttopographie und Denkmalpflege
, Petersberg, Imhof,
, 336
p.
(
ISBN
978-3-86568-354-0
,
OCLC
254632700
)
- ↑
D'apres
Sebastian Gleixner, ≪
Der Konigsstein. Ein Verfassungsdenkmal
≫,
Amperland. Heimatkundliche Vierteljahrschrift fur die Kreise Dachau, Freising und Furstenfeldbruck
,
n
o
32,
,
p.
433?438
.
- ↑
D'apres
(de)
La bibliotheque diocesaine de Freising
sur le site de l'archeveche
- ↑
D'apres
Siegfried Haberstetter et Erich Bockschweiger,
150 Jahre Eisenbahnstrecke Munchen?Landshut 1858 bis 2008
,
.
- ↑
a
et
b
Wilhelm Volkert (Hrsg.),
Handbuch der bayerischen Amter, Gemeinden und Gerichte 1799?1980
, Munich, C.H.Beck’sche Verlagsbuchhandlung,
, 601
p.
(
ISBN
3-406-09669-7
)
- ↑
a
b
et
c
Andreas Beschorner, ≪
201 Jahre Garnisonsstadt Freising
≫,
FINK
,
,
p.
22 et suiv.
(
ISSN
1869-4225
,
lire en ligne
[PDF; 6,7 MB])
- ↑
a
et
b
Florian Lehrmann, ≪
Freising wahrend der Revolution 1918/19
≫,
FINK
,
,
p.
12 et suiv.
(
ISSN
1869-4225
,
lire en ligne
[PDF; 5,4 MB])
- ↑
Cf.
(en)
Combat Chronology of the US Army Air Forces April 1945
- ↑
a
b
et
c
A. Wandinger,
Freising von 1945 bis 1950. 21. Sammelblatt des Historischen Vereins Freising
, Munich, Neue Munchner Verlags GmbH.,
(
lire en ligne
)
- ↑
Christoph Bachmann: Dieter Zlof und die Entfuhrung von Richard Oetker.
In:
Historisches Lexikon Bayerns
(22 aout 2012)
- ↑
(de)
Le point de vue des autorites de l'aviation civile
sur muc-ausbau.de
- ↑
(de)
Petition contre la troisieme aerogare de Munich
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopedie generaliste
: