Djami
(en
persan
:
????
), de son nom complet
Mawl?n?
Abd al-Ra
?
m?n ibn 'A?mad N?r al-D?n
?
?m?
(en
persan
:
?????? ??? ?????? ?? ???? ??? ????? ????
), ne le
a
Khargerd
ou
Djam
, dans la banlieue de
Herat
(
Empire timouride
) et mort le
a Herat, est un des poetes
persans
les plus reputes du
XV
e
siecle
, et un des derniers poetes
soufis
de
Perse
. Il a travaille pour le grand
emir
timouride
Husayn Bayqara
a
Herat
.
Il a ete appele a la cour du sultan
Abou-Said
. Certains de es poemes mystiques inspirent des compositions du celebre
miniaturiste
Behzad
(1470-1506).
Il est ne dans le hameau de
Khargerd
, dans le
Khorasan
, mais passe son enfance dans le village voisin de Djam (d'ou il tirera son nom ? Djami, c'est-a-dire ≪ de
Djam
, Djamien ≫
[
1
]
. Il vient d'une famille de dignitaires religieux
[
2
]
. Sa famille emigre bientot a Herat (
Afghanistan
actuel), qui etait alors une grande ville de culture
[
3
]
. Il y etudie d'ailleurs le
peripateticisme
, les mathematiques, la
litterature arabe
, les
sciences naturelles
, et la
philosophie islamique
a l'universite
Nizamiyyah
.
Apres quoi, il part pour
Samarcande
, le plus grand centre d'etudes scientifiques du monde islamique a l'epoque, ou il termine ses etudes. Il devient un soufi de premier plan, au sein de la
confrerie
de la
naqshbandiiyya
, qui avait ete introduite a Herat
[
4
]
,
[
3
]
.
Il passera l'essentiel de sa vie a Herat, quittant la ville pour un
pelerinage
au sanctuaire de
Mashhad
et un autre pelerinage (
hajj
) a
La Mecque
et a
Medine
. Il meurt a Herat, en 1492, honore par les souverains de l'epoque
[
1
]
.
En tant que
cheykh
soufi, Jami met au point plusieurs voies d'enseignement du
soufisme
. De son point de vue, l'amour est la pierre angulaire fondamentale pour bien commencer une journee tournee vers la spiritualite. A l'un de ses eleves qui clamait qu'il n'avait jamais aime, il dit :
≪ Va d'abord trouver l'amour, ensuite reviens pres de moi, je te montrerai le chemin ≫
.
Djami a ecrit pres de quatre-vingt-sept livres et lettres, dont certains ont ete traduits en anglais, en allemand, en russe ou en francais. Son œuvre comprend de la
prose
et de la poesie, et elle touche des sujets
profanes
et religieux. On lui doit egalement quelques traites historiques.
Sa poesie est inspiree par les
ghazals
d'
Hafez
et son
Haft awrang
(
Sept
trones
en
persan
, designe la
Grande Ourse
). De son propre aveu, Djami a aussi ete influence par les travaux de
Nizami
. En effet,
≪ Djami etait a la fois un poete, ecrivain, essayiste mystique et biographe. Trois poetes persans ont eu une influence incontestable sur lui : Nizami par sa
Khamse
,
Saadi
par son
Golistan
, et Hafez par son
Divan
. Les trois divans et les cinq masnavis de Djami sont a l'imitation de la
Khamse
de Nizami, le
Baharistan
a l'imitation du
Golestan
de Saadi. Pourtant, Djami ne manque absolument pas d'originalite. Sa maitrise de la litterature persane montre la richesse de son style fin et recherche. Ainsi, Djami est considere comme le dernier grand poete de l'epoque classique de la litterature persane ≫
.
Les plus remarquables de ses nombreux ouvrages sont
[
5
]
:
- La Chaine d'or
:
- Selman et Absal
(c'est-a-dire
Salomon
et
Absalon
), traduit par James Madden, 1850 ;
- Le Rosaire des justes
;
- Yousouph et
Soleika
(c'est-a-dire
Joseph fils de Jacob
et la femme de
Potiphar
), traduit par
Auguste Bricteux
, 1927 ;
- Medjnoun et Leila
, poeme traduit par
Antoine-Leonard Chezy
,
Paris
, 1807
- Le Beharistan
(≪ Sejour du printemps ≫), poeme moral, mele de prose et de vers, traduit du persan par
Henri Masse
, 1925. Edition P. Geuthner.
- Fables
, traduites par
Louis Langles
,
1788
.
Au
XVI
e
siecle
, la poesie de Djami, extremement populaire dans le
monde iranien
, permet d'enrichir l'art de la peinture de nouveaux themes. Cela marque l'apparition du developpement de nombreuses
ecoles artistiques
, surtout en Iran.
- ↑
a
et
b
≪ Djami. 1. Life and Works ≫, in
Encyclopaedia Iranica
(v. Bibliographie).
- ↑
Masse 1997
,
p.
174.
- ↑
a
et
b
Thierry Zarcone
, ≪ La Naqachbandiyya ≫ in
Alexandre Popovic (Dir.) et
Gilles Veinstein
(Dir.),
Les Voies d'Allah. Les ordres mystiques dans le monde musulman des origines a aujourd'hui
, Paris, Fayard,
, 711
p.
(
ISBN
978-2-213-59449-1
)
,
p.
453
- ↑
Schimmel 2020
,
p.
448.
- ↑
Mohammad Javad
Kamali
, ≪
Bibliographie francaise de la litterature persane
≫, Sokhangostar, autumne 2014
- Youssouf et Zouleikha
, traduit pour la premiere fois du persan en francais par Auguste Bricteux, Paris,
Librairie orientaliste Paul Geuthner
, 1927.
- Salaman et Absal
, traduit pour la premiere fois du persan en francais, avec une introduction et des notes par Auguste Bricteux, Paris, Charles Carrington, 1911, 218 p.
[
lire en ligne
(page consultee le 10 fevrier 2023)]
- (en)
Claude Huart
et
Henri Masse
, ≪
D?j??m?
≫
, sur
referenceworks.brillonline.com
,
Encyclopaedia of Islam, Second Edition
, Brill,
(consulte le
)
- (en)
Thibaut d'Hubert and Alexandre Papas (Eds.),
J?m? in Regional Contexts: The Reception of ?Abd Al-Ra?m?n J?m?’s Works in the Islamicate World
, Leide, Brill,
, 866
p.
(
ISBN
978-9-004-38560-3
)
- (en)
Chad G. Lingwood (Ed.),
Politics, Poetry, and Sufism in Medieval Iran. New Perspectives on J?m?’s Sal?m?n va Abs?l
, Leide - Boston, Brill,
, 230
p.
(
ISBN
978-9-004-25404-6
)
- (en)
Auteurs multiples, ≪
Djami
≫, sur
iranicaonline.org
,
(consulte le
)
- Patrick Ringgenberg, ≪ La beaute et l'amour chez Djami ≫, in revue
Aurora
, automne-hiver 2006.
- Annemarie Schimmel
,
Le soufisme ou les dimensions mystiques de l'islam
, Paris, Cerf,
(
1
re
ed.
1975), 630
p.
(
ISBN
978-2-204-14864-1
)
,
p.
70-75 et passim
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