Premiere guerre des Boers

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Premiere guerre des Boers
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Bataille de Majuba le .
Informations generales
Date du
au
Lieu Afrique du Sud
Issue Victoire du Transvaal (Republique boer)
Traite de Pretoria
Belligerants
Republique sud-africaine du Transvaal Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Commandants
Commandant-general
Piet Joubert
Drapeau du Royaume-Uni Major-general
Sir George Pomeroy Colley
Forces en presence
3 000 hommes 1 200 hommes
Pertes
41 morts ,
47 blesses
408 morts ,
315 blesses

Batailles

La premiere guerre des Boers ( anglais  : First Boer War , afrikaans  : Eerste Vryheidsoorlog , litteralement ≪ premiere guerre de Liberation ≫) egalement connue en tant que premiere guerre anglo-boer ou encore guerre du Transvaal , est un conflit qui se deroule entre le et le .

Circonstances [ modifier | modifier le code ]

La menace britannique contre les republiques boers [ modifier | modifier le code ]

La partie sud du continent africain fut dominee au XIX e  siecle par une serie de luttes visant a la creation d'un Etat unique unifie. Les ambitions britanniques pour ce faire avaient trois motivations principales : en premier controler la route vers les Indes , la principale colonie de la Couronne, et passant par Le Cap  ; ensuite, la decouverte en 1868 d'un important gisement de diamants dans la region de Kimberley a la limite entre la Colonie du Cap et l' Etat independant d'Orange , puis en 1886 un important gisement d'or au Transvaal; enfin le cadre general du partage de l'Afrique , la lutte engagee par les puissances coloniales europeennes pour acquerir des territoires en Afrique. Les colonisateurs potentiels comptaient ainsi le Portugal (qui controlait deja les actuels territoires du Mozambique et de l' Angola ), l' Allemagne (l'actuelle Namibie ), et plus au nord la Belgique ( Etat independant du Congo ) et la France ( Afrique occidentale et equatoriale , Madagascar ).

Les tentatives britanniques d'annexion du Transvaal en 1880 et celle en 1899 du Transvaal et de l'Etat libre d'Orange (menant a la seconde guerre des Boers ) furent les principales incursions en Afrique australe, mais il y en eut d'autres. En 1868, les Britanniques annexerent le Basutoland dans les monts du Drakensberg (l'actuel Lesotho , entoure par les deux colonies britanniques du Cap et du Natal , ainsi que les deux Etats boers) a la suite d'une demande de Moshesh , le commandant d'un groupe de refugies des guerres zouloues , qui demanda aux Britanniques une protection contre les Zoulous et les Boers. Dans les annees 1880 , le Bechuanaland (le Botswana moderne, situe au nord du fleuve Orange ) fut l'objet d'un contentieux entre les Allemands a l'ouest, les Boers a l'est, et la colonie britannique du Cap au sud. Bien que le Bechuanaland n'avait a l'epoque que peu de valeur economique, la ≪ route des missionnaires ≫ passait par le territoire vers le nord. Lorsque les Allemands annexerent le Damaraland et le Namaqualand (la Namibie moderne) en 1884 , les Britanniques annexerent le Bechuanaland en 1885.

La Grande-Bretagne acquit la colonie du Cap en 1814 apres les guerres napoleoniennes . Certains groupes de colons neerlandais (les ≪ Boers ≫) n'accepterent pas le controle britannique, bien que celui-ci permit un essor economique. Il y eut des lors plusieurs vagues de migration de ces fermiers (denommes des lors Trekboers ), d'abord vers l'est en direction de la region du Natal, puis finalement davantage vers le nord et l'interieur du continent, ou ils etablirent deux Etats, l'Etat libre d'Orange et le Transvaal (litteralement ≪ au-dela de la riviere Vaal ≫, un affluent du fleuve Orange).

Les Britanniques ne tenterent pas d'empecher les Trekboers de quitter le Cap. Ils les consideraient comme des pionniers, colonisant l'interieur et ouvrant la voie a l'occupation des territoires, permettant a terme d'agrandir la Colonie du Cap vers l'est. L'annexion de Natalia permit par ailleurs la creation de la colonie du Natal en 1845 . Vers l'interieur, les Anglais reconnurent les deux nouvelles republiques boers creees par deux traites : la Convention de Sand River en 1852 qui reconnaissait la republique du Transvaal, et la Convention de Bloemfontein de 1854 qui reconnaissait l'independance de l'Etat libre d'Orange. Cependant, l'expansion coloniale britannique ne se fit pas sans divers affrontements entre d'une part les Boers, et d'autre part les tribus locales dont le territoire etait progressivement incorpore au cours du XIX e  siecle.

La decouverte de diamants en 1867 pres de la riviere Vaal , a environ neuf cents kilometres au nord du Cap , mit fin a l'isolement des Boers et changea l'histoire de l' Afrique du Sud . Cette decouverte declencha une ≪ ruee sur les diamants ≫ attirant des gens du monde entier vers Kimberley, qui devint rapidement une ville de 50 000 habitants, attirant les convoitises de l' Empire britannique . Des les annees 1870 , les Britanniques annexerent le Griqualand Ouest , site de la decouverte des diamants de Kimberley.

Le secretaire d'Etat aux Colonies Lord Carnarvon tenta un moment d'etendre l'influence britannique en 1875 en proposant aux deux republiques boers l'organisation d'une federation de l'Afrique du Sud sur le modele mis en place en 1867 pour les provinces francophones et anglophones du Canada , mais les dirigeants boers declinerent l'invitation. Les annexions britanniques successives, et en particulier l'annexion du Griqualand Ouest, creerent un climat de mefiance entre les Britanniques et les republiques boers.

La menace zouloue [ modifier | modifier le code ]

Il y avait egalement d'autres pressions contre le territoire des deux republiques boers . L'Etat libre d'Orange et le Transvaal etaient entoure par les colonies du Cap et du Natal au sud, mais aussi le Royaume zoulou a l'est et d'autres puissances coloniales (dont les territoires britanniques de Rhodesie et du Bechuanaland ).

Durant les annees 1870 , il y eut une serie d'escarmouches entre le Transvaal et les ≪ tribus ≫ locales, en particulier avec les Pedi diriges par Sekhukhune Ier , et avec lesquelles une guerre se deroula en 1876 , au cours de laquelle les Boers furent defaits, les Pedi ayant acquis des armes a feu apres avoir travaille dans les mines de Kimberley.

Il y avait egalement des tensions importantes entre la Republique du Transvaal et les Zoulous commandes par le roi Cetshwayo . Les Zoulous occupaient un royaume au sud-est, limite d'un cote par la Republique du Transvaal et de l'autre par le Natal britannique. Depuis sa prise de trone, le roi Cetshwayo avait etendu son royaume et reintroduit de nombreuses pratiques militaires de l'illustre roi Shaka . Il avait aussi commence a equiper ses impis avec des armes a feu, bien que le processus d'equipement ne soit pas acheve, la majorite des guerriers n'etant armes que de boucliers , de cannes , d' epieux et de sagaies ... Au nombre de plus de 40 000, les guerriers zoulous, motives, disciplines et fiables furent une formidable force sur leur propre terrain, compensant le manque d'armes modernes. Le roi Cetshwayo bannit alors les missionnaires europeens de son royaume, et il incita vraisemblablement d'autres communautes indigenes a se soulever contre les Boers au Transvaal. Les Boers du Transvaal se sentirent de plus en plus menaces, mais le roi Cetshwayo garda de bonnes relations avec les Britanniques afin de pouvoir gerer le cas echeant la menace boer.

L'annexion de 1877 [ modifier | modifier le code ]

En 1877 , le Transvaal etait en situation de banqueroute et etait menace par une offensive imminente des armees zoulous en provenance du Natal. Lord Carnavon, le ministre des colonies britanniques, un partisan de la creation d'une federation d'Afrique du Sud, pensa alors que les habitants du Transvaal ne pourraient que se rejouir d'une annexion par le Royaume-Uni.

Le , sir Theophilus Shepstone penetra dans la republique boer avec 25 hommes de la police montee du Natal. Ce fut sans rencontrer de resistance qu'il atteignit Pretoria , ou les discussions avec le gouvernement boer aboutirent a l'annexion du Transvaal par l'Empire britannique le . Le vice-president de la Republique, Paul Kruger , fut alors l'un des rares dirigeants boers a s'y opposer. Mais aussi longtemps que la menace zouloue etait presente, les Boers prefererent se satisfaire d'un statu quo . S'ils se dressaient contre l'Empire britannique, ils craignaient de se voir attaquer par le roi Cetshwayo et ses armees zouloues. Ils craignaient egalement de devoir faire face a des fronts supplementaires face aux tribus locales. Le ressentiment contre l'Empire britannique et le sentiment nationaliste grandirent a la suite de l'annexion.

C'est avec Piet Joubert et Marthinus Wessel Pretorius que Paul Kruger commenca a organiser une resistance armee qui ne fut en mesure de passer a l'action qu'a la fin de l'annee 1880.

Les Boers du Transvaal diriges par Paul Kruger (le futur president du Transvaal) deciderent de gerer en premier la menace zouloue, et d'autres tribus locales, avant de s'opposer a l'annexion britannique. Paul Kruger fit deux visites a Londres pour des pourparlers directs avec le gouvernement britannique. En , au retour de sa seconde visite, Kruger rencontra a Pietermaritzburg les representants britanniques sir Henry Bartle Frere et le lieutenant general Frederic Augustus Thesiger (peu apres avoir herite du titre de lord Chelmsford), pour discuter des progres des negociations.

La guerre zouloue [ modifier | modifier le code ]

Sir Theophilus Shepstone , en sa qualite de gouverneur britannique, eprouvait des inquietudes quant a l'expansion zouloue et la menace que representait l'armee zouloue du roi Cetshwayo, qui commencait a s'equiper de mousquets et d'autres armes modernes. En tant qu'administrateur du Transvaal, il en etait egalement le protecteur et etait concerne par le contentieux territorial entre les Zoulous et le Transvaal. Les demandes boers et les manœuvres diplomatiques de Paul Kruger ajouterent a la pression. Il y eut des incidents impliquant des soldats zoulous des deux cotes de la frontiere Transvaal/Natal, et les Britanniques commencerent a se mefier de Cetshwayo (qui n'avait pas de partisans au Natal sauf l' eveque Colenso ) car ayant permis certains debordements et se montrant d'allure ≪ defiante ≫. Shepstone des lors convainquit Sir Bartle Frere que le roi Cetshwayo et son armee zouloue representait une menace pour la paix dans la region. En , Bartle Frere ordonna a Cetshwayo de demanteler son armee. Cetshwayo refusa et mobilisa ses troupes pour la guerre.

Le , les Britanniques envahirent le Zoulouland avec 7 000 hommes, un meme nombre d'auxiliaires africains et un millier de volontaires blancs. Les Britanniques anticiperent la guerre avec les Zoulous, pensant avec la force levee pouvoir contrer l'armee zouloue dont la motivation et le nombre ne tiendraient pas face au professionnalisme d'une armee coloniale solidement armee. Differents observateurs locaux (dont Paul Kruger ) qui connaissaient les Zoulous avaient un grand respect pour les armees zouloues et leurs capacites offensives, et recommanderent des lors des strategies defensives dont un feu nourri a partir d'un point fortifie, tel le laager qui fit ses preuves a la bataille de Blood River . Cependant, l'avertissement fut ignore et le , les Britanniques perdirent plus de 1 600 soldats lorsqu'ils furent surpris par l'armee zouloue a la bataille d'Isandhlwana . Peu apres cependant a Rorke's Drift a la frontiere entre le Zoulouland et le Natal, les Britanniques reussirent a tenir tete a l'armee zouloue en un poste promptement fortifie, en lui infligeant d'importantes pertes. Une fois les renforts arrives, les Britanniques remporterent une serie d'escarmouches et s'emparerent de la capitale zouloue Ulundi en , ce qui consacra la fin de l'independance zouloue.

Sir Garnet Wolslely s'occupa alors des Pedis du Transvaal, qui furent finalement battus par les troupes britanniques en 1879.

Declenchement de la guerre des Boers [ modifier | modifier le code ]

Rassemblement boer a Paardekraal ( Krugersdorp ) en 1891, pour les 10 ans du serment.

Avec la defaite des Zoulous et des Pedis, les Boers du Transvaal commencerent a donner de la voix contre l'annexion du Transvaal intervenue en 1877, affirmant que celle-ci avait ete realisee en violation de la convention de Sand River de 1852 et la convention de Bloemfontein de 1854.

Le major-general sir George Pomeroy Colley , apres etre retourne brievement en Inde, revint en tant que gouverneur du Natal et du Transvaal, haut-commissaire du Sud-Est africain et commandant militaire en . Divers engagements empecherent Colley de se rendre au Transvaal ou il avait une experience des Boers. Au lieu de cela, il se basa sur les rapports de l'administrateur du territoire, Sir Owen Lanyon, qui n'avait que peu de connaissance des Boers. Lanyon demanda tardivement un renforcement des troupes en , mais fut depasse par les evenements.

Le , 6 000 Boers se rassemblerent sur le site de Paardekraal (de nos jours a Krugersdorp , qui ne sera fonde qu'en 1887), et jurerent de se battre pour recuperer leur independance.

Les Boers declencherent une revolte le et passerent a l'action contre la colonne britannique ≪ 94th Foot ≫, arrivee pour renforcer Pretoria.

Deroulement de la guerre [ modifier | modifier le code ]

Boers au combat. Gravure parue dans l' Illustrated London News , 1881.

Apres que le Transvaal eut formellement declare son independance du Royaume-Uni , la guerre debuta le par des tirs de Boers du Transvaal a Potchefstroom . Cela conduisit a la bataille de Bronkhorstspruit le , ou les Boers attaquerent et detruisirent un convoi de l'armee britannique. Du au , les garnisons de l'armee britannique de tout le Transvaal (dont celles de Pretoria , Potchefstroom, Rustenburg et Lydenburg ) se retrouverent assiegees.

Bien que l'on parle generalement a ce moment de guerre, les engagements ne concernaient a l'epoque que peu de troupes pour une duree limitee d'une dizaine de semaines d'actions sporadiques.

Les peuples boers ne disposaient pas d'une armee reguliere. Lorsqu'un danger menacait, tous les hommes d'un meme territoire se rassemblaient en unites militaires appelees kommandos , elisant ses officiers. En tant que milice civile, chaque homme portait les vetements qu'il desirait, vetement de tous les jours, ou tenue kaki de fermier, pantalon, veste et chapeau. Chaque homme amenait son arme et sa propre monture. Le citoyen boer moyen etait un fermier qui avait passe l'essentiel de sa vie a arpenter la nature, et dont la survie dependait autant de son arme que de sa monture pour son alimentation. Ils etaient des tireurs aguerris et de bons cavaliers, connaisseurs du terrain. La plupart des Boers disposaient de fusils a un coup a culasse tels le Westley Richards   (en) , le Martini-Henry , ou le Remington Rolling Block   (en) . Quelques-uns disposaient d'armes a repetition, tel une Winchester ou un Swiss Vetterli. Ces tireurs avaient l'habitude de tirer caches, d'une position couchee devant atteindre leur but au premier coup, sachant qu'une seconde chance se presentait difficilement. En rassemblements, des competitions de tir etaient regulierement organisees, prenant par exemple pour cible un œuf distant de 100 metres . Les kommandos boers etaient experts en cavalerie legere , capables d'utiliser chaque subtilite du terrain et d'utiliser a bon escient leurs fusils a culasse pour terrasser les troupes britanniques.

Les uniformes de l'infanterie britannique etaient des vestes rouges, un pantalon bleu avec un lisere rouge et un casque proeminent, une tenue particulierement visible dans les territoires africains. Les Highlanders portaient le kilt . L'arme standard de l'infanterie etait le Martini-Henry, a culasse et un coup, disposant d'une longue baionnette . Les artilleurs de la Royal Artillery portaient des vestes bleues. Ce qui permettait aux snipers boers d'atteindre aisement les troupes britanniques a distance. Les Boers ne possedaient pas de baionnettes, ce qui les desavantageait en combat rapproche, ce qu'ils evitaient des lors. Habitues aux escarmouches de frontieres depuis des annees, ils avaient davantage developpe des qualites de mobilite, de discretion, d'habilete au tir, alors que les troupes britanniques etaient axees sur les valeurs de reponse aux ordres, de discipline, de formation et de tir synchronise. Le soldat britannique moyen etait peu autonome et avait peu de pratique de tir sur cible : l'entrainement au tir consistait essentiellement en des tirs synchronises collectifs sur ordre.

A la premiere bataille de Bronkhorstspruit , le lieutenant-colonel Anstruther et les 120 hommes de la ≪ 94th Foot ≫ (Connaught Rangers) furent tues ou blesses en juste quelques minutes de tirs boers. Les Boers totaliserent 2 morts et 5 blesses. Ce regiment essentiellement irlandais marchait vers l'ouest en direction de Pretoria , conduit par le lieutenant-colonel Anstruther, quand il fut arrete par un kommando boer. Son commandant, Piet Joubert, ordonna a Anstruther et sa colonne de quitter ce territoire qui etait desormais de nouveau une republique independante, toute nouvelle avancee etant consideree comme un acte de guerre. Anstruther refusa et ordonna une distribution de munitions. Les Boers ouvrirent le feu et les assaillants furent aneantis. Anstruther ordonna de se rendre.

La revolte boer prit par surprise les six forts britanniques dissemines dans le Transvaal, et abritant quelque 2 000 hommes, dont des troupes irregulieres, et en des positions aussi faibles que le fort de Lydenburg et ses 50 hommes dans l'Est, qu'Anstruther venait juste de quitter. Isoles et aussi faiblement occupes, de tels forts ne pouvaient que soutenir un siege et devaient attendre d'etre secourus. Les cinq autres forts, separes chacun d'un minimum de 80 kilometres , se trouvaient a Wakkerstroom et Standerton au sud, Marabastadt au nord, et Potchefstroom et Rustenburg a l'ouest.

La garnison britannique de Pretoria etait par ailleurs assiegee. Elle ne put se defaire de ce siege, et eut a combattre a l'occasion des batailles d' Elandsfontein et Rooihuiskraal .

Les trois principales batailles de la guerre se tinrent toutes a peine 25 kilometres l'une de l'autre au debut 1881, a Laing’s Nek ( ), la riviere Ingogo ( ) et a la colline de Majuba ( ). Ces batailles etaient des tentatives du major-general sir George Pomeroy Colley pour aller delivrer les forts assieges. Colley avait demande des renforts qui ne pourraient le rejoindre avant la mi-fevrier. Il etait cependant convaincu que les garnisons assiegees ne tiendraient pas jusque-la. En consequence, a Newcastle, a proximite de la frontiere du Transvaal, il monta une troupe de liberation (la ≪ Natal Field Force ≫) constituee de soldats disponibles, mais qui ne comprit que 1 200 hommes. Les troupes de Colley etaient desavantagees en ce qu'elles etaient peu montees, un serieux desavantage sur ce type de terrain en un tel type de conflit. La plupart des Boers etaient montes et d'excellents cavaliers. Malgre cela, les forces de Colley se mirent en route vers le nord le vers Laing’s Nek pour aller delivrer Wakkerstroom et Standerton, les forts les plus proches.

A la bataille de Laing's Nek le , la ≪ Natal Field Force ≫ dirigee par le major-general sir George Pomeroy Colley s'engagea dans des attaques de cavalerie et d'infanterie pour emporter les positions boers des monts du Drakensberg pour delivrer les garnisons britanniques. Les Britanniques furent repousses en subissant de lourdes pertes de la part des Boers commandes par Piet Joubert . Des 480 Britanniques ayant participe aux charges, 150 ne revinrent pas. De plus les tirs boers avaient blesse ou tue de nombreux officiers.

D'autres actions se deroulerent dont la bataille de Schuinshoogte (egalement connue sous le nom de bataille d'Ingogo) le , ou une autre troupe britannique echappa de peu a l’aneantissement. Le major-general sir George Pomeroy Colley trouva refuge avec la Natal Field Force au mont Prospect, a cinq kilometres au sud en l'attente de renforts. Le , un courrier vers Newcastle fut attaque par les Boers, et dut retourner au Mont Prospect. Le jour suivant, Colley, determine a garder ses routes et communications ouvertes, accompagna le courrier avec une escorte importante. Les Boers attaquerent le convoi au passage de la riviere Ingogo, avec une troupe de 300 hommes . Les forces en presence etaient relativement equilibrees et le combat dura plusieurs heures. Les Boers garderent cependant l'avantage, et une tempete permit opportunement de retourner a Mont Prospect. Au cours de cet affrontement, les Britanniques perdirent 139 hommes et officiers, soit la moitie de la troupe qui escortait le convoi.

Majuba Hill vue depuis Laing's Nek ; a droite le centre d'accueil et le musee.

Les hostilites furent suspendues le , en attendant l'issue des negociations debutees sur une offre de Paul Kruger. Durant cette periode, les renforts promis par Colley arriverent, precedant d'autres annonces. Le gouvernement britannique proposa une Commission royale d'investigation et un possible retrait des troupes, avec une attitude conciliante avec les Boers. Colley etait critique a l'egard d'une telle position, et prit l'initiative d'attaquer de nouveau afin de donner aux Britanniques une position plus forte pour les negociations. Il en resulta le desastre de la bataille de Majuba le , la plus grande des humiliations pour les Britanniques.

Le , Colley entreprit une marche nocturne accompagne de 360 hommes pour occuper le sommet de la colline de Majuba qui surplombait les positions boers. Des le debut de la matinee, les Boers apercurent les troupes britanniques au sommet de la colline, et entamerent immediatement l'ascension pour attaquer. Les Boers, tirant a bon escient et utilisant les avantages du terrain, penetrerent les positions britanniques. Les trois groupes, arrives du nord puis entourant la colline, emporterent les troupes britanniques qui subirent un revers considerable, le general Colley etant lui-meme tue dans la bataille. Cette defaite eut un tel impact qu’au cours de la seconde guerre des Boers , un des slogans des troupes britanniques fut Souvenez vous de Majuba . Les Boers n'eurent qu'un seul mort a deplorer et quelques blesses.

Les hostilites se poursuivirent jusqu'au , lorsqu'une treve fut declaree, ironiquement selon les memes termes proposes par Colley. Les forts du Transvaal avaient tenu, contrairement aux previsions de Colley, avec des sieges generalement calmes, les Boers attendant la faim et la maladie pour frapper. Les forts ne subirent que de faibles pertes, avec des engagements sporadiques, si ce n'est a Potchefstroom, ou 24 soldats perdirent la vie, ainsi que 17 a Pretoria, dans les deux cas a la suite de raids occasionnels sur des positions boers.

Bien que les Boers aient exploite au mieux leurs qualites, leurs tactiques non conventionnelles, leurs habitudes de chasseurs et leur mobilite n'expliquent pas completement les lourdes pertes britanniques. Comme les Boers, les Britanniques utilisaient des fusils a culasse a un coup (le Martini-Henry), mais ils etaient, contrairement aux Boers, des professionnels et l'Armee britannique avait combattu sur des terrains difficiles des armees aussi mobiles telles des tribus du Nord de l'actuel Afghanistan . Une bonne partie de la defaite peut etre imputee au commandement britannique et au major-general sir George Pomeroy Colley, et en particulier le peu d'intelligence tactique et de mauvaises communications. A Laing’s Nek, Colley ne sous-estima pas seulement le nombre de ses adversaires, mais il fut egalement mal informe, et fut surpris de la force de l'attaque de ses adversaires. La confrontation a Ingogo fut vraisemblablement imprudente, sachant que les renforts etaient en route, et que Colley avait deja eu l'experience du combat avec les Boers. De fait, la question peut etre posee si le convoi avait du etre envoye en sachant qu'il etait fort vulnerable a une attaque et s'il etait necessaire que ce soit Colley lui-meme qui conduise l'expedition. La decision de Colley d'entreprendre une attaque sur Majuba Hill pendant les discussions et la treve apparut comme une initiative peu pertinente de par le peu de valeur strategique d'une telle action, le sommet de la colline se trouvant a portee de tir des Boers. Une fois la bataille de Majuba Hill entamee, le commandement de Colley et sa comprehension de la situation se deteriorerent, envoyant notamment des messages confus par heliographe a Mount Prospect, demandant d'abord des renforts puis annoncant la retraite des Boers. Malheureusement, les consequences de ces mauvais commandement, intelligence et communications causerent la mort de nombreux soldats britanniques.

La paix de 1881 [ modifier | modifier le code ]

O'Neil's Cottage, lieu de signature du traite, a proximite de Majuba
Bas-relief representant les discussions tenues a O'Neil's Cottage , sur le socle de la statue de Paul Kruger a Pretoria

Le gouvernement britannique de William Gladstone se montra conciliant et realisa que toute action supplementaire demandait un renforcement considerable des troupes pour une guerre qui s'avererait hasardeuse et couteuse. Ne souhaitant pas prolonger cette guerre lointaine dont il ne pensait pas pouvoir tirer grand chose (le Transvaal ne possedait pas a l'epoque de ressources minieres ou autres connues, se trouvant etre un pays d'agriculture et d'elevage), le gouvernement decreta une treve.

Sous instruction du gouvernement britannique, sir Evelyn Wood (qui remplaca Colley a la suite de sa mort le ) signa l'armistice de la fin de la guerre et un traite de paix fut signe avec Kruger a O'Neil's Cottage (a quelques centaines de metres au sud de Majuba Hill - 27° 30′ 03″ S, 29° 51′ 24″ E ) le . Par le traite de paix final du , les Britanniques accorderent une independance de gouvernement sous une tutelle britannique theorique, les Boers acceptant nominalement la loi de la Reine et le controle britannique sur les affaires africaines et les territoires indigenes. Une commission de trois hommes etablit la convention de Pretoria du , qui fut ratifiee le par le Transvaal Volksraad (parlement du Transvaal). Ce qui conduisit au retrait des dernieres troupes britanniques.

En 1884, la convention de Londres redonna sa pleine souverainete au Transvaal reorganisee sous sa forme originelle de republique d'Afrique du Sud.

En 1886, une autre ressource minerale d'importance fut decouverte a environ 50 kilometres au sud de Pretoria , dans une zone de collines appelee Witwatersrand (litteralement ≪ la cordillere de l'eau blanche ≫), et qui s'avera le plus important filon d'or du monde. Il est a l'origine de la creation de la ville de Johannesburg . Moins riche que les filons canadien et australien , l'exploitation du Witwatersand s'avera cependant la plus profitable.

En 1899, quand les tensions aboutirent au declenchement de la seconde guerre des Boers , l'enjeu de l' or suscita davantage l'investissement de l'Empire britannique et l'augmentation des couts de la guerre pour remporter la victoire.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Annexes [ modifier | modifier le code ]

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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Duxbury, Geo. R., David and Goliath: The First War of Independence, 1880-1881 , Johannesburg: SA National Museum of Military History, 1981.
  • Gross, David (ed.), We Won’t Pay!: A Tax Resistance Reader , ( ISBN   1-4348-9825-3 ) ( p.   169-174 ).

Liens externes [ modifier | modifier le code ]