Parti communiste italien

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Parti communiste italien
(it) Partito comunista italiano
Image illustrative de l’article Parti communiste italien
Logotype officiel.
Presentation
Secretaire general Antonio Gramsci
Ruggero Grieco
Palmiro Togliatti
Luigi Longo
Enrico Berlinguer
Alessandro Natta
Achille Occhetto
Fondation
Scission de Parti socialiste italien
Disparition
Siege Via delle Botteghe Oscure 4, Rome
Organisation de jeunesse Federation italienne de la jeunesse communiste   (en)
Journal L'Unita
Positionnement 1921-1924  :
Ultragauche
Avant les annees 1970  :
Extreme gauche [ 1 ] , [ 2 ]
Apres les annees 1970  :
Gauche
Ideologie Communisme
1921-1924  :
Gauche communiste
Avant les annees 1970  :
Marxisme-leninisme [ 3 ] , [ 4 ] , [ 5 ]
Apres les annees 1970  :
Socialisme democratique
Eurocommunisme
Affiliation nationale Comite de liberation nationale (1943-1947)
Front democratique populaire (1947-1956) avec le Parti socialiste italien d'unite proletarienne (1966-1973)
Groupe au Parlement europeen Groupe communiste et apparentes (1973-1989)
Gauche unitaire europeenne (1989-1991)
Affiliation internationale Komintern (1921-1943)
Kominform (1947-1956)
Adherents 2 252 446 ( 1947 ) [ 6 ]
Couleurs Rouge
Drapeau du Parti communiste italien.

Le Parti communiste italien (en italien : Partito Comunista Italiano ou PCI) etait un parti politique italien , issu d'une scission de l'aile gauche du Parti socialiste italien au congres de Livourne le . La nouvelle formation, initialement dirigee par Amadeo Bordiga , puis, de 1924 a 1927 , par le philosophe marxiste Antonio Gramsci , prit le nom de Parti communiste d'Italie (section de l'Internationale communiste) . Le , il fut dissous par un decret du gouvernement de Mussolini .

Le parti se recomposa ensuite a l'etranger et s'impliqua de facon importante dans la lutte contre le regime fasciste, surtout durant la guerre civile de 1943-45 . Le , il prit le nom de Parti communiste italien. Apres la chute du fascisme , le PCI joua un role majeur dans la naissance de la Republique italienne et la redaction de la Constitution . En 1947 , son adhesion au Kominform provoqua son exclusion du gouvernement et son passage a l'opposition, de laquelle il ne sortit que brievement a la fin des annees 1970 .

Apres l'echec du compromis historique et la crise du communisme dans les annees 1980 , le PCI entama un long processus de transformation, qui aboutit, lors du tournant de Bologne , a sa scission entre majorite reformiste dans le Parti democrate de la gauche (PDS en italien) et minorite conservatrice dans le Parti de la refondation communiste (PRC). La disparition du PCI s'inscrivit dans le cadre d'un bouleversement du paysage politique italien, designe abusivement comme le passage de la Premiere a la Seconde Republique, avec la dissolution des deux autres grands partis politiques de la seconde moitie du XX e  siecle : le Parti socialiste italien et la Democratie chretienne .

De 1945 a 1991 , le PCI fut le deuxieme parti politique du pays, derriere la Democratie chretienne . Apres etre passe tout pres d'une participation gouvernementale a la fin des annees 1970 , il declina lentement jusqu'a sa dissolution en 1991 , au milieu de la chute du bloc de l'Est . Le PCI fut, en termes de resultats electoraux, le premier parti communiste du monde occidental.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Naissance et periode clandestine (1921-1943) [ modifier | modifier le code ]

Creation et debuts du parti (1921-1923) [ modifier | modifier le code ]

Portrait d' Antonio Gramsci au debut des annees 1920 .

Apres le II e Congres du Komintern a l'ete 1920 , les bolcheviks decident d'imposer a ses eventuels membres 21 conditions , parmi lesquelles l'obeissance aux organes centraux de la III e Internationale, l'adoption d'une ligne revolutionnaire anti-reformiste et l'appellation de Parti Communiste. En Italie , l'appel redige par Lenine , Boukharine et Zinoviev est publie le 30 octobre dans L'Ordine Nuovo , journal dirige par Antonio Gramsci [ 9 ] . Il donne lieu a d'importantes controverses a l'interieur du Parti socialiste italien , qui aboutissent, au Congres de Livourne (du 15 au ), a la scission d'une partie de ses membres pour former le Parti communiste d'Italie (section de l'Internationale communiste) (en italien  : Partito Comunista d'Italia (Sezione della Internazionale Comunista) , abrege en PCd'I) dont le premier secretaire general est Amadeo Bordiga .

Comme indique dans son nom, le nouveau parti fonctionne essentiellement en tant qu'organe italien du Komintern [ 10 ]  : il adopte un programme et une strategie identiques, et les directives de Moscou dominent les choix internes. Selon les instructions de Lenine, le PCd'I s'oppose aussi bien aux partis consideres comme bourgeois qu'au PSI , accuse d'avoir ≪ trahi la classe ouvriere ≫ en soutenant la guerre . Cependant, il conserve encore une certaine autonomie au niveau structurel : les dirigeants sont pratiquement tous issus du PSI et rallies librement a l' Internationale communiste . Jusqu'au milieu des annees 1920 , le parti anime dans l'Internationale le courant de la Gauche communiste italienne . Cela se traduit dans une organisation differente de celle des bolcheviks : en effet, le parti est organise de facon territoriale, et non pas constitue autour de soviets [ 11 ] . Les debuts du PCd'I sont assez positifs : plusieurs organisations se lient a lui [ 12 ] , il remporte 15 sieges de depute aux elections de 1921 , et, a la fin de l'annee 1921, il revendique 43 000 militants [ 13 ] .

Le programme officiel du Parti communiste d'Italie est alors compose des dix points suivants :

  1. Dans l'actuel regime capitaliste se developpe un contraste toujours plus important entre les forces productives et les rapports de production, donnant naissance a l'antithese des interets et a la lutte des classes entre le proletariat et la bourgeoisie dominante.
  2. Les actuels rapports de production sont proteges par le pouvoir de l'Etat bourgeois, qui cree sur le systeme representatif de la democratie, constitue l'organe pour la defense des interets de la classe capitaliste.
  3. Le proletariat ne peut briser, ni modifier le systeme des rapports capitalistes de production d'ou derive son exploitation, sans l'abattement violent du pouvoir bourgeois.
  4. L'organe indispensable de la lutte revolutionnaire du proletariat est le parti politique de classe. Le Parti Communiste, en reunissant en soi la partie la plus avancee et consciente du proletariat, unit les forces des masses travailleuses, il a le role de diffuser dans les masses la conscience revolutionnaire et de diriger dans le deroulement de la lutte le proletariat.
  5. La guerre mondiale, causee par les incurables contradictions du systeme capitaliste qui produisirent l'imperialisme moderne, a ouvert la crise de desintegration du capitalisme dans laquelle la lutte de classe ne peut que se resoudre en un conflit arme entre les masses travailleuses et le pouvoir des Etats bourgeois.
  6. Apres la destruction du pouvoir bourgeois, le proletariat ne peut s'organiser en classe dominante qu'avec la destruction de l'appareil social bourgeois et avec l'instauration de sa propre dictature, c'est-a-dire en basant la representation elective de l'Etat sur la seule classe productive et en excluant de tout droit politique la classe bourgeoise.
  7. La forme de representation politique de l'Etat proletarien est le systeme des conseils de travailleurs, ouvriers et paysans, presents dans la revolution russe, commencement de la revolution proletarienne et premiere realisation stable de la dictature proletarienne.
  8. La necessaire defense de l'Etat proletarien contre toutes les tentatives contre-revolutionnaires peut etre garantie seulement en enlevant a la bourgeoisie et aux partis adversaires a la dictature proletarienne tous moyens d'agitation et de propagande politique, et avec les organisations armees du proletariat pour repousser les attaques internes et externes.
  9. Seul l'Etat proletarien pourra prendre toutes les mesures necessaires a l'intervention dans les rapports de l'economie sociale qui permettrons le remplacement du systeme capitaliste par la gestion collective de la production et de la distribution.
  10. Par effet de cette transformation economique et des transformations resultantes dans toutes les activites de la vie sociale, la division de la societe en classe s'eliminant, la necessite de l'Etat politique s'eliminera aussi, l'engrenage de celui-ci se reduira progressivement a celui de la rationnelle administration des activites humaines.

Dans les premieres annees de la vie du PCd'I, son chef officiel est Amadeo Bordiga (courant de gauche). Les courants minoritaires sont diriges par Angelo Tasca (droite) et Antonio Gramsci (centre).

Face a la monte du fascisme et a la violence des chemises noires (les locaux des partis, syndicats et journaux de gauche sont regulierement attaques et des dizaines de militants tues) le PCd'I cree au printemps 1921 son Ufficio I (bureau du travail illegal), une organisation clandestine presente dans toute l'Italie. Ses membres recoivent une formation militaire sommaire et stockent des armes, souvent captures au lendemain des revolutions en Hongrie et en Allemagne . Les militants communistes s'engagent aussi dans les Arditi del Popolo (AdP), une organisation antifasciste non partisane visant a repousser les expeditions punitives fascistes [ 14 ] . En , le gouvernement exclu les membres du parti des forces armees, mais pas les fascistes [ 14 ] . Le Parti communiste est alors egalement implique dans la lutte contre la mafia [ 15 ] .

Le PC italien dans la clandestinite (1923-1943) [ modifier | modifier le code ]

Cependant, a partir de 1923 , le nouveau regime fasciste de Benito Mussolini commence a persecuter les partis politiques, et en particulier le PCd'I. Une vaste offensive policiere est lancee contre ce dernier en , conduisant a plus d'un millier d'arrestations dont celles de plusieurs dirigeants, parmi lesquels Amadeo Bordiga [ 16 ] . Apres l'enlevement puis l'assassinat de Giacomo Matteotti par les chemises noires, assumes par Mussolini le , les deputes communistes prennent part a la secession de l'Aventin . A partir de la meme annee, les lois fascistissimes entrainent l'arrestation ou la fuite de plusieurs membres [ 17 ] . Le , tous les partis politiques a l'exception du Parti national fasciste sont dissous par decret [ 18 ]  : le PCd'I entre totalement en clandestinite. A partir de cette date, il s'engage dans une lutte contre le fascisme, a la fois de l'interieur (malgre de grandes difficultes) et de l'exterieur (depuis la France et l' URSS surtout). En parallele, le Komintern profite de ces difficultes pour mieux controler le parti en remplacant les membres arretes par des communistes moins independants. Antonio Gramsci , dont les theses dites centristes a l'interieur du parti sont mieux acceptees par l'Internationale que celles dites de gauche de Bordiga, devient ainsi secretaire national en 1924 . Cette transformation est definitive apres le Congres de Lyon en 1926 , ou la motion centriste remporte 90 % des voix, grace egalement a l'absence de nombreux militants detenus ou retenus par le regime.

La resistance au regime mussolinien a travers l’action clandestine est essentiellement le fait de militants du Parti communiste. Ces derniers etant mieux prepares a l’activite clandestine que les militants des autres partis par la structure de leur organisation et du fait d’avoir ete victimes de la repression systematique des autorites. Tout au long de la dictature, le PCI a ete capable de maintenir sur pied et a alimenter un reseau clandestin, a diffuser des brochures et des journaux de propagande, a infiltrer les syndicats et les organisations de jeunesse fascistes. Plus des trois quarts des condamnes politiques entre 1926 et 1943 sont des communistes [ 19 ] .

Amadeo Bordiga en 1924 .

En 1927 , Gramsci, arrete et condamne a vingt ans d'incarceration, est remplace a la tete du parti par Camilla Ravera d'abord, et par Palmiro Togliatti , exile a Moscou , ensuite. Cependant, le PCI continue de traverser de graves crises internes. En effet, de plus en plus infeode au Komintern, sa lutte antifasciste est donc mise en difficulte par la doctrine alors preconisee de ≪ classe contre classe ≫, empechant toute entente avec les socialistes, assimiles a des allies de la bourgeoisie . D'autre part, le meneur de l'aile droite du parti, Angelo Tasca , lui aussi exile a Moscou, prend publiquement position pour Boukharine face a Staline en 1929 , contraire a la designation des socialistes comme ≪ social-fascistes ≫ [ 20 ] . Togliatti decide alors de l'exclure et recentre le parti sur les positions staliniennes. Apres cette epuration a droite, la meme manœuvre est effectuee a gauche avec l'exclusion du membre fondateur Amadeo Bordiga et de nombre de ses partisans avec l'accusation de ≪  trotskisme  ≫. En effet, plusieurs exclus comme Pierre Tresso rejoignent alors la Quatrieme Internationale .

Isole par ces manœuvres, le PCd'I renoue le dialogue avec les autres partis ouvriers a partir de 1934 , lorsque, sous l'impulsion de Staline, l' Internationale communiste fait volte-face et preconise la strategie de Front populaire face a la montee du fascisme en Europe . Comme en France et en Espagne , les communistes italiens rouvrent le dialogue avec les socialistes et signent un pacte d'unite d'action antifasciste [ 21 ] . Au meme moment, un ≪ Appel aux fascistes ≫ tres controverse parait dans le journal du PCd'I a Paris, Lo Stato Operaio . Le texte, qui serait inspire par Togliatti , appelle a la reunion des communistes et des fascistes autour du programme de Mussolini en 1919 , tout en denoncant les trahisons du Duce vis-a-vis de ce dernier et le rapprochement avec l' Allemagne nazie [ 22 ] . En 1935, le parti mene une campagne contre l'invasion de l’Ethiopie [ 23 ] . Mais en aout 1939 , le pacte germano-sovietique brise la fragile entente antinazie entre communistes et socialistes et pousse de nouveau le PCd'I a une volte-face, l'obligeant a justifier l'alliance entre l'URSS et l' Allemagne . Togliatti lui-meme, alors a Paris , est condamne a la prison a la suite du pacte, mais n'est pas reconnu, et rejoint Moscou apres quelques mois de detention [ 24 ] . De nombreux militants communistes sont de plus arretes en France apres l' invasion de la Wehrmacht . L'entree en guerre de l' Italie et, surtout, l' invasion de l'URSS par Adolf Hitler , permettent ensuite une normalisation de la situation et un nouveau pacte d'unite d'action entre communistes et socialistes italiens, signe a Toulouse en 1941 [ 25 ] . En parallele, le parti est dirige uniquement par Togliatti apres la dissolution du Comite central et du Bureau politique en 1940 . Le , apres la dissolution de l' Internationale communiste , il prend officiellement le nom de Parti communiste italien (PCI).

Guerre civile et premier parti d'opposition (1943-1972) [ modifier | modifier le code ]

Le PCI dans la Resistance et la fondation de la Republique (1943-1947) [ modifier | modifier le code ]

Defile des Brigades Garibaldi a Milan le . En partant de la gauche, on reconnait Luigi Longo , Pietro Secchia et Cino Moscatelli .

Le , les Allies debarquent en Sicile . La situation de la guerre apparait alors comme catastrophique pour l' Italie , et le , Mussolini est mis en minorite par le Grand Conseil du Fascisme et emprisonne sur ordre du roi . Le , le gouvernement du marechal Badoglio signe un armistice avec les forces anglo-americaines : en reaction, les Allemands liberent Mussolini et envahissent la peninsule jusqu'a la frontiere nord de la Campanie . L'Italie est alors divisee en deux : au Sud et en Sardaigne , le gouvernement du roi, soutenu par les Allies ; au Centre et au Nord , la Republique Sociale Italienne de Mussolini, soutenue par l' Allemagne hitlerienne . Entre-temps, de nombreux militants communistes (comme Mauro Scoccimarro , Pietro Secchia ou Luigi Longo ) et antifascistes en general reviennent en Italie [ 26 ] , se reunissant a Rome , puis a Naples apres l'invasion. Le , le Comite de Liberation Nationale (CLN) est forme, regroupant une large coalition antifasciste : communistes, socialistes, liberaux, democrates-chretiens... Le CLN s'entend sur la necessite de l'union immediate dans la lutte face au fascisme avec les Allies, les divergences politiques etant mises de cote jusqu'a la Liberation. Bien que considere avec defiance par les anglo-americains, le PCI joue un role essentiel dans la Resistance [ 27 ]  : les Brigades Garibaldi representent en effet plus de la moitie des effectifs militaires du CLN [ 28 ] . C'est aussi en 1943 que le parti cree les Gruppi di Diffesa della Donna e per l'assistenza ai combattenti della Liberta , dont le nom est abrege en GDD, qui sont des groupes feminins charges de soutenir les actions des resistants [ 29 ] .

En , sur pression de Staline [ 30 ] , Togliatti effectue le ≪  tournant de Salerne  ≫, lors duquel les communistes acceptent le principe d'un gouvernement d'union nationale , non seulement avec les autres partis du CLN, mais aussi avec le roi et le marechal Badoglio . De la meme facon les GDD se mettent a accepter toutes les femmes anti-fascistes [ 29 ] . Apres deux ans de resistance acharnee face aux forces allemandes et fascistes, principalement en haute montagne, le PCI puis le CLN declenchent une insurrection generale en , liberant de nombreuses villes ( Bologne , Milan , Turin , etc.) avant meme l'arrivee des forces alliees. Le , le regime fasciste capitule officiellement. Le gouvernement provisoire s'accorde alors sur la tenue d'un referendum sur le regime et sur l'election d'une Assemblee constituante . Il faut cependant attendre le retour des prisonniers et la reorganisation administrative du pays. En avril 1946 , pour la premiere fois depuis 1924 , des elections sont organisees pour elire les conseils municipaux : le PCI obtient de bons resultats, arrivant seul en tete a Turin , Genes ou Bologne , et a Rome ou a Naples en coalition avec le PSI . Cependant, la Democratie chretienne (DC) emporte de loin la majorite des suffrages. Lors du referendum, qui se tient le 3 juin , la Republique, soutenue par l'ensemble du CLN, est proclamee avec 54,3 % des suffrages, tandis que le PCI obtient 18,7 % des voix et 104 sieges sur 556 a l' Assemblee constituante , derriere la DC (37,2 % et 207 sieges) et le PSI (20,7 % et 115 sieges). Pendant deux ans, le PCI continue de participer aux gouvernements d'union nationale diriges par Alcide De Gasperi , decretant notamment l' amnistie Togliatti sur les fascistes et participant a la redaction de la nouvelle Constitution , promulguee le . Parti de masse, le PCI n'en a pas moins abandonne ses velleites revolutionnaires au profit de l’unite nationale et du projet de realiser une democratie sociale, qui permettrait a la classe ouvriere de jouer un role politique et d’obtenir des avancees economiques et sociales [ 31 ] .

Dans les annees 1940, le parti communiste italien organise l'initiative sociale des trains du bonheur , qui verra quelques 70 000 enfants vivant dans le Mezzogiorno devaste trouver des familles d'accueil en Italie du Nord [ 32 ] , [ 33 ] .

L'exclusion du gouvernement et l'isolement politique (1947-1972) [ modifier | modifier le code ]

Luigi Longo et Palmiro Togliatti au VIII e Congres de , a Rome .

L'unite eclate en mai 1947  : Alcide De Gasperi forme un gouvernement excluant les communistes, opposes au Plan Marshall . Lors de la fete des travailleurs, des criminels lies a la mafia ouvrent le feu sur un rassemblement de paysans communistes , tuant onze personnes. En septembre, le PCI rejoint le Kominform , heritier du Komintern. S'ensuit une situation quasiment insurrectionnelle pendant plusieurs mois : la prefecture de Milan est occupee en novembre malgre la desapprobation de la direction du parti [ 34 ] , tandis qu'en juillet 1948 Togliatti est victime d'un attentat [ 35 ] . Une greve generale eclate alors, occasionnant des sequestrations, des manifestations et des affrontements armes avec les forces de l'ordre [ 36 ] . Cependant, la direction du parti et l'URSS bloquent le mouvement, provoque essentiellement par les militants, et mettent fin a l'insurrection au bout de quelques jours. Entre-temps, en avril , les elections generales ont lieu dans un climat electrique : le PCI et le PSI forment une coalition face a la DC , soutenue elle par les Etats-Unis et l' Eglise catholique . Les resultats sont sans appel : environ 48 % des voix pour le parti de De Gasperi, contre 30 % pour la coalition de gauche. Au total, c'est un recul pour les forces communistes et socialistes par rapport a 1946 . Dans un cable du , le diplomate George F. Kennan avait soumis au sous-secretaire d’Etat americain Dean Acheson un plan pour empecher l'eventuelle victoire electorale des communistes italiens : ≪ Il vaudrait mieux que les elections n’aient pas lieu (…). Je demande s’il n’est pas preferable que le gouvernement italien interdise le Parti communiste et prenne des mesures energiques contre lui avant les elections. Les communistes repondraient probablement par la guerre civile, ce qui nous donnerait un motif pour reoccuper la base aerienne de Foggia, ou toute autre installation que nous souhaiterions. Cela engendrerait certainement une effusion de violence, et une probable division de l’Italie. Mais nous sommes proches de la date limite, et je pense que cette solution est preferable a une election epargnee par le sang [ 37 ] . ≫ L’historien Eric Hobsbawm souligne qu'avec le debut de la guerre froide ≪ il etait clair que les Etats-Unis d’Amerique ne permettraient en aucune circonstance que les communistes parviennent au pouvoir en Italie [ 31 ] . ≫

Dans l'environnement de la guerre froide , le PCI, comme tous les autres PC occidentaux, est considere comme un parti dangereux a la solde de l'URSS, et en consequence tenu a l'ecart du gouvernement par la majorite des forces politiques [ 38 ] . La CIA s'installe en face du siege du parti, a Rome, afin d’espionner les communistes italiens [ 39 ] . L'alignement sur l'URSS maintenu par Togliatti malgre la dissolution du Kominform isole de plus en plus le parti : en 1956 , le soutien officiel a la repression de l' insurrection de Budapest entraine la rupture de l'alliance avec le PSI, et de nombreuses tensions au sein meme du PCI, avec notamment le Manifeste des 101 [ 40 ] . Le PCI et Togliatti commencent alors a developper une doctrine plus independante, dite du polycentrisme . Mais la rupture de l'alliance des deux grands partis de gauche ouvre a une ≪ ghettoisation ≫ des communistes : apres plusieurs annees de rapprochement, l'alliance entre DC et PSI se concretise en 1963 avec l'entree de cinq ministres socialistes au gouvernement . Cependant, l'isolement du PCI conduit a en faire la seule opposition aux democrates-chretiens, et donc a augmenter ses scores au detriment du PSI. Ainsi se manifeste a partir de 1953 une progression communiste continue aux elections generales, avec plus de 25 % des voix en 1963 . L'annee suivante, le meneur historique du parti, Palmiro Togliatti , decede : ses funerailles a Rome rassemblent plus d'un million de personnes, soit a l'epoque le plus grand rassemblement de l'histoire de la Republique italienne [ 41 ] . Sa succession engendre un debat interne sur la ligne politique a suivre, entre un courant conservateur fidele a l'URSS et les partisans d'un recentrage. C'est finalement le consensuel Luigi Longo , meneur historique de la Resistance , qui est elu secretaire general, ouvrant la voie au futur eurocommunisme . En effet, en 1966 , le XI e Congres du parti approuve une ligne plus moderee, et en 1968 , le PCI condamne officiellement la repression du Printemps de Prague par les troupes sovietiques [ 42 ] . L'evolution du monde du travail, le declin demographique de la classe ouvriere italienne, conduisent le PCI a se tourner progressivement vers un modele ≪ attrape-tout ≫, susceptible de s'adresser a toutes les classes. La proportion d'ouvriers dans ses instances dirigeantes diminue [ 31 ] .

De l'eurocommunisme a la disparition (1972-1991) [ modifier | modifier le code ]

Les annees de plomb et le ≪ compromis historique ≫ (1972-1979) [ modifier | modifier le code ]

Enrico Berlinguer , secretaire general du PCI de 1972 a 1984 , dans les annees 1970 .

A partir de l' attentat de la piazza Fontana en decembre 1969 , l' Italie entre dans la periode des annees de plomb . Des groupes extremistes commencent a utiliser le terrorisme et la strategie de la tension pour detruire la democratie italienne : a gauche, on trouve un grand nombre d'organisations marxistes , dont les fameuses Brigades rouges  ; a droite, plusieurs partis neo-fascistes comme Ordine Nero . En parallele, le choc petrolier de 1973 met fin au Miracle economique et plonge l'Italie dans la crise. Le nombre croissant d'attentats et la repression en consequence donnent lieu a une veritable crise politique, posant alors la question d'un renouvellement du modele de gouvernement italien, base sur l'hegemonie de la Democratie chretienne depuis 1945 . En 1977 , la tension atteint son comble : 15 000 arrestations, 4 000 condamnations, plusieurs centaines de morts et de blesses [ 43 ] .

De plus, l'emergence de mouvements communistes extra-parlementaires, met en danger la position hegemonique du PCI au sein du mouvement communiste italien. Enfin, le coup d’Etat d'Augusto Pinochet au Chili fait craindre un basculement de l'Italie vers un regime autoritaire sous la pression de la strategie de la tension orchestree par les organisations d'extreme droite [ 31 ] . Enrico Berlinguer , secretaire general depuis 1972 , lance en parallele le parti dans le mouvement de l' eurocommunisme , definissant une ≪ voie nationale ≫ vers le socialisme, et une autonomie majeure vis-a-vis du Parti communiste de l'Union sovietique (PCUS) et du leninisme , sans pour autant aller jusqu'a la rupture [ 44 ]  : pour la periode allant de 1971 a 1990 , malgre une reduction des fonds accordes [ 45 ] , le PCI recoit en effet secretement 47 millions de  dollars de la part du gouvernement sovietique. En comparaison, le Parti communiste francais recoit 50 millions, et le Parti communiste des Etats-Unis d'Amerique 42 millions [ 46 ] . Ce recentrage du PCI, additionne a sa forte poussee aux elections de 1976 (maximum historique avec plus de 34 % des voix), suggere l'idee d'un ≪  compromis historique  ≫ entre les deux plus grands partis italiens (PCI et DC) pour former un gouvernement d'union face a la crise politique et economique. Par ce compromis, le PCI entend preserver les institutions democratiques et obtenir des reformes sociales. Berlinguer trouve un interlocuteur dans la personne d' Aldo Moro , dirigeant de la Democratie Chretienne. En 1976 , pour la premiere fois, les parlementaires du PCI s'abstiennent au lieu de s'opposer lors du vote de confiance a un gouvernement democrate-chretien (le gouvernement Andreotti III ). Mais, le , alors que se prepare le vote de confiance du premier gouvernement soutenu par les communistes depuis 1947 (le gouvernement Andreotti IV ) [ 47 ] , Aldo Moro est enleve par un commando des Brigades rouges . Apres plusieurs semaines de negociations, durant lesquelles le PCI se montre un partisan de la ligne dure rejetant le compromis avec les terroristes, il est finalement execute le 9 mai . Son corps est retrouve dans le coffre d'une voiture le meme jour. L'assassinat de Moro marque non seulement la faillite du compromis historique, du reste deja mis en difficulte par la composition du nouveau gouvernement, mais aussi la fin de la progression continue du PCI depuis 1953 .

Le retour a l'opposition et le declin (1979-1989) [ modifier | modifier le code ]

En effet, aux elections anticipees de 1979 , le PCI chute a 30 % des suffrages exprimes. Apres l'echec du rapprochement avec les communistes, la Democratie chretienne prend la decision de revenir a la strategie anterieure d'alliance avec le Parti socialiste italien , provoquant une ascension de celui-ci. Face a ce retour a l'isolement, Berlinguer decide de revenir sur des positions plus radicales, tout en declarant sa distance avec l'URSS apres la repression de l' insurrection polonaise en 1981  : il declare alors epuisee la ≪ force propulsive de la revolution d'Octobre  ≫ [ 48 ] . Il lutte neanmoins activement contre les euromissiles et soutient plusieurs greves conjointement a la Confederation generale italienne du travail . En Italie comme ailleurs en Europe, la crise economique favorise un tournant conservateur. Face a la hausse de l'inflation et du chomage, le mouvement ouvrier mobilise moins et doit moderer ses revendications. A l'automne 1980, la grande greve des usines Fiat se solde par un echec [ 31 ] .

Le depute communiste Pio La Torre est assassine en par la mafia . Il etait a l'origine d'une loi qui creait un nouveau type de crime dans le systeme judiciaire italien, la conspiration mafieuse, et permettait aux tribunaux de saisir et confisquer le patrimoine des membres d'un reseau mafieux [ 49 ] .

Berlinguer, historique secretaire general du parti, decede brusquement le 11 juin 1984 et est remplace par Alessandro Natta , berlingueriano convaincu. Aux elections europeennes de la meme annee, le PCI rassemble plus de 33 % des voix et obtient pour la premiere (et seule) fois de son histoire la majorite relative, devant les democrates-chretiens. Entre-temps, l'accession du socialiste Bettino Craxi a la presidence du Conseil de 1983 a 1987 engendre un grave conflit entre les deux partis majeurs de la gauche : Craxi est alors defini comme un ≪ ennemi de la classe ouvriere ≫ par les communistes, et les militants et sympathisants des deux partis s'opposent durement au sein des organisations syndicales [ 50 ] . Le paroxysme est atteint en 1984 - 1985 , lorsque Craxi opere par decret une coupe de quatre points sur l' echelle mobile des salaires , instauree en 1975. Le PCI propose un referendum abrogatif  : il a lieu les 9 et 10 juin 1985 et marque la defaite du PCI avec 45,68 % des voix en faveur de l'abrogation a 54,32 % en faveur du maintien de la norme.

Ce revers plonge le PCI dans une crise profonde. Sa rupture avec l'ensemble des autres organisations politiques est consommee, et les voix le poussant vers la social-democratie sont de plus en plus nombreuses, notamment celle du quotidien La Repubblica [ 51 ] . La Perestroika menee par Mikhail Gorbatchev en URSS accentue cet elan : le PCI, comme tous les autres PC occidentaux, est alors traverse de fortes tensions entre communistes conservateurs et partisans assumes d'une transition vers le reformisme et la social-democratie . En 1987 , il chute a environ 27 % des voix, son score le plus bas depuis vingt ans. Cependant, malgre le contexte d' effondrement du communisme en Europe de l'Est , le PCI se maintient a des niveaux relativement eleves et reste le deuxieme parti italien et le premier a gauche, avec deux fois plus de voix que le PSI . En 1988 , Natta est remplace au secretariat general par Achille Occhetto , l'un des meneurs de l'aile reformiste du parti.

Le ≪ tournant de Bologne ≫ et la disparition du PCI (1989-1991) [ modifier | modifier le code ]

Achille Occhetto a l'epoque du tournant de Bologne .

Neanmoins, les chutes successives des regimes communistes en Europe posent de plus en plus la question de l'avenir du PCI. Les voix s'elevent pour reclamer un changement de nom, un abandon du centralisme democratique , et meme une union avec le PSI pour former une nouvelle gauche unie, travailliste et social-democrate . Cependant, les militants et les electeurs communistes restent majoritairement opposes a un abandon des symboles du parti [ 52 ] . Mais trois jours apres la chute du Mur de Berlin , Occhetto annonce d'importants changements a venir lors du XIX e Congres, a Bologne , en mars 1990  : c'est le ≪  tournant de Bologne  ≫. Trois motions s'y opposent alors. La premiere, soutenue par les reformistes comme Occhetto ou D'Alema , propose la construction d'un nouveau parti politique acceptant le principe de l' economie de marche . Les deux autres, une de Natta , l'autre d' Armando Cossutta , s'opposent a la transformation du nom et des symboles du parti ( la faucille et le marteau notamment). Pour les reformateurs, le tournant propose doit permettre d'enrayer le declin du parti, l'aider a rassembler un electorat plus large que le monde ouvrier, et lui conferer une credibilite aupres des milieux de pouvoir censee lui ouvrir les portes du gouvernement [ 31 ] . La proposition du secretaire general remporte 67 % des voix, enterinant definitivement le processus d'evolution du PCI du communisme vers la social-democratie . L'historien Guido Liguori dans une etude sur la disparition du PCI souligne le poids decisif du legitimisme (la tendance a maintenir l'unite en refusant les divisions, la confiance accorde au groupe dirigeant) dans ce tournant que beaucoup de militants ont vecu avec douleur [ 31 ] .

Un an plus tard, en fevrier 1991 , se tient a Rimini le XX e et dernier congres du PCI. La motion proposant la transformation en Parti democrate de la gauche (PDS en italien) est alors approuvee par plus de 67 % des militants, contre environ 26 % pour celle des conservateurs. Le , le PCI est officiellement dissous en deux entites : le PDS d'une part, auquel se rallie la majeure partie des elus, cadres et militants, et le Parti de la refondation communiste (PRC) de l'autre. En 1998 , le PRC connait lui-meme une scission, portant a la formation du Parti des communistes italiens (PdCI).

Le PCI, premier parti communiste occidental et deuxieme parti politique italien pendant des decennies, disparait donc avant meme la dissolution effective de l'URSS. En 1991 , le PCI revendique encore 177 deputes, 101 senateurs, 22 deputes europeens et plus d'un million de militants, signe de son influence dans le paysage politique italien.

L'heritage politique du PCI [ modifier | modifier le code ]

Le PCI laissa derriere lui un heritage marquant dans la gauche italienne [ 53 ] . En effet, le Parti democrate de gauche (PDS), egalement rejoint par beaucoup d'anciens cadres et militants du PSI (comme Giuliano Amato ) apres la disparition de celui-ci, conserva longtemps la base politique emanant du PCI, jusque dans son meneur Massimo D'Alema , membre historique du parti. Le tournant reformiste opere par la majorite des anciens communistes permit, au sein du PDS, la realisation du compromis historique , puisque de nombreux membres de l'aile gauche de la Democratie chretienne (comme Romano Prodi ) adhererent au parti apres 1994 . Cette alliance permit a la coalition de L'Olivier , formee autour du PDS, de remporter les elections de 1996 et de gouverner jusqu'en 2001 , marquant l'arrivee au gouvernement de nombreux anciens communistes. L'influence du PCI sur la gauche italienne perdura encore de nombreuses annees, puisqu'aux elections de 2008 , l'ancien communiste Walter Veltroni mena la liste de centre-gauche du Parti democrate .

Les formations issues de l'aile conservatrice du PCI connurent elles une trajectoire declinante. Le Parti de la refondation communiste (PRC), apres avoir obtenu 5 % des voix en 1992 , choisit de s'allier avec le PDS lors des deux elections successives. Mais tres vite, le parti se divisa entre son secretaire general Fausto Bertinotti , partisan d'une independance vis-a-vis des reformistes, et son president Armando Cossutta , favorable a un maintien de l'alliance. Le , le parti se scinda en deux sur la question du vote de confiance : a la suite de la chute du gouvernement Prodi I pour une voix, la fraction du parti dirigee par Cossutta fit scission pour former le Parti des communistes italiens (PdCI). Les deux organisations declinerent cependant durant la decennie suivante, ne parvenant pas a adopter une ligne fixe entre marxisme assume et alliance avec le centre gauche , jusqu'a disparaitre du Parlement apres les elections generales de 2013 . Une grande partie des membres se dirigerent entretemps vers le parti de Nichi Vendola (lui-meme ancien cadre du PRC), Gauche, ecologie et liberte , fonde en 2009 .

Courants internes au sein du PCI [ modifier | modifier le code ]

Les statuts du PCI interdisaient le regroupement en minorites internes, au nom du centralisme democratique [ 54 ] . Cependant, il est possible, au cours de son histoire, de distinguer plusieurs tendances informelles qui ont marque son evolution.

Liste des dirigeants du PCI [ modifier | modifier le code ]

Liste des Congres du PCI [ modifier | modifier le code ]

  • I er congres - Livourne, 21 janvier 1921
  • II e congres - Rome, 20-24 mars 1922
  • III e congres - Lyon, 20-26 janvier 1926 (en exil)
  • IV e congres - Cologne, 14-21 avril 1931 (en exil)
  • V e congres - Rome, 29 decembre 1945 - 6 janvier 1946
  • VI e congres - Milan, 4-10 janvier 1948
  • VII e congres - Rome, 3-8 avril 1951
  • VIII e congres - Rome, 8-14 decembre 1956
  • IX e congres - Rome, 30 janvier - 4 fevrier 1960
  • X e congres - Rome, 2-8 decembre 1962
  • XI e congres - Rome, 25-31 janvier 1966
  • XII e congres - Bologne, 8-15 fevrier 1969
  • XIII e congres - Milan, 13-17 mars 1972
  • XIV e congres - Rome, 18-23 mars 1975
  • XV e congres - Rome, 30 mars - 3 avril 1979
  • XVI e congres - Milan, 2-6 mars 1983
  • XVII e congres - Florence, 9-13 avril 1986
  • XVIII e congres - Rome, 18-22 mars 1989
  • XIX e congres - Bologne, 7-11 mars 1990
  • XX e congres - Rimini, 31 janvier - 3 fevrier 1991 [ 55 ]

Effectifs militants du PCI [ modifier | modifier le code ]

Evolution des militants du PCI, du PSI et de la DC , de 1922 a 1994 .

Le PCI dans les institutions italiennes [ modifier | modifier le code ]

Participation gouvernementale [ modifier | modifier le code ]

Royaume d'Italie [ modifier | modifier le code ]

Republique italienne [ modifier | modifier le code ]

President de l'Assemblee constituante [ modifier | modifier le code ]

President de la Chambre des Deputes [ modifier | modifier le code ]

Position parlementaire [ modifier | modifier le code ]

Royaume d'Italie [ modifier | modifier le code ]

  • Opposition (1921-1926)

Republique italienne [ modifier | modifier le code ]

  • Majorite (1946-1947)
  • Opposition (1947-1976)
  • Majorite (1976-1979)
  • Opposition (1979-1991)

President de groupe parlementaire [ modifier | modifier le code ]

A la Chambre des Deputes [ modifier | modifier le code ]

Au Senat [ modifier | modifier le code ]

Resultats electoraux [ modifier | modifier le code ]

Le Parti communiste italien representa une exception dans le paysage politique europeen. En effet, des annees 1950 a sa disparition, les pourcentages de voix qu'il obtint en firent le plus grand parti communiste d' Europe de l'Ouest et la deuxieme force politique italienne (la premiere de l'opposition), position habituellement occupee par les partis socialistes dans les autres pays occidentaux.

Le PCI atteignit son plus haut niveau en 1976, avec 34,4 % des voix a la Chambre des Deputes . Lors des elections europeennes de 1984 , porte par l'onde emotionnelle provoquee par la mort d' Enrico Berlinguer , le PCI parvint, pour la premiere et seule fois de son histoire, a surpasser la Democratie chretienne par 33,33 % a 32,97 %.

Plusieurs fois, en particulier lors des periodes de collaboration entre PCI et PSI , plusieurs villes importantes - et notamment celles industrielles - furent administrees par des maires communistes : Rome , Florence , Genes , Turin , Naples . Bologne , quant a elle, n'eut que des maires affilies au PCI de 1946 a 1991.

Elections a la Chambre des deputes [ modifier | modifier le code ]

Elections Liste Voix % Sieges
Royaume d'Italie
1921 Parti communiste d'Italie 304 719 4,6
15   /   535
1924 Parti communiste d'Italie 268 191 3,7
19   /   535
Republique Italienne
1946 Parti communiste italien 4 356 686 18,9
104   /   556
1948 Front democratique populaire 8 136 637 31,0
130   /   574
1953 Parti communiste italien 6 121 922 22,6
143   /   590
1958 Parti communiste italien 4 208 111 22,7
140   /   596
1963 Parti communiste italien 6 704 706 25,3
166   /   630
1968 Parti communiste italien 8 551 347 26,9
177   /   630
1972 Parti communiste italien 9 072 454 27,1
179   /   630
1976 Parti communiste italien 12 616 650 34,4
228   /   630
1979 Parti communiste italien 11 139 231 30,4
201   /   630
1983 Parti communiste italien 11 032 318 29,9
198   /   630
1987 Parti communiste italien 10 254 591 26,6
177   /   630

Elections au Senat [ modifier | modifier le code ]

Elections Liste Voix % Sieges
1948 Front democratique populaire 7 015 092 31,1
72   /   237
1953 Parti communiste italien 4 912 093 20,2
51   /   237
1958 Parti communiste italien 5 701 019 21,8
59   /   246
1963 Parti communiste italien 6 461 616 23,5
78   /   315
1968 PCI - PSIUP 8 577 473 30
101   /   315
1972 PCI - PSIUP [ 56 ] 8 475 141 28,1
94   /   315
1976 Parti communiste italien 10 637 772 33,8
116   /   315
1979 Parti communiste italien 9 859 044 31,4
109   /   315
1983 Parti communiste italien 9 577 071 30,8
107   /   315
1987 Parti communiste italien 9 181 579 28,3
101   /   315

Elections au Parlement europeen [ modifier | modifier le code ]

Elections Liste Voix % Sieges
1979 Parti communiste italien 10 361 344 29,6
24   /   81
1984 Parti communiste italien 11 714 428 33,3
27   /   81
1989 Parti communiste italien 9 598 369 27,6
22   /   81

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

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Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

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Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]