Marcel Paul
, ne le
a
Paris
et mort le
a
l'Ile-Saint-Denis
(
Seine-Saint-Denis
), est un
homme politique
francais
.
Syndicaliste
et militant
communiste
, il est notamment ministre du
general de Gaulle
en 1945. Il est depute de la
Haute-Vienne
de 1945 a 1948.
Enfant trouve le
dans le
14
e
arrondissement
de
Paris
ou il avait ete abandonne
place Denfert-Rochereau
, Marcel Paul est ≪ place ≫ a
Monce-en-Belin
(
Sarthe
) ou son instituteur lui fait reussir le
certificat d’etudes primaires
[
1
]
et il commence a travailler a l'age de
13 ans
comme valet de ferme toujours dans la Sarthe. Il milite a
15 ans
aux
Jeunes Socialistes
, contre la guerre. Mobilise dans la marine, il participe a la revolte des equipages de
Brest
, puis a celle des marins qui refusent de faire fonctionner la centrale electrique de
Saint-Nazaire
contre les ouvriers en greve.
A sa demobilisation, il s'installe tout d'abord a
Saint-Quentin
, dans l'
Aisne
, ou il travaille dans le batiment et commence a exercer une activite syndicale. Il est ensuite embauche comme electricien, profession qu'il a apprise au sein de la Marine nationale
[
2
]
, a la
Societe des transports en commun de la region parisienne
(STCRP). En 1923, il adhere au
parti communiste
.
De 1931 a 1936, Marcel Paul occupe le poste de secretaire general de la Federation des services publics, hospitaliers, eclairage et force motrice (
CGTU
). Il est nomme ensuite secretaire general adjoint, puis secretaire general (en 1937) de la Federation reunifiee de l'eclairage
[
3
]
. En 1932, il est violemment agresse a la sortie d'une reunion syndicale du personnel soignant de l'
Hotel-Dieu de Marseille
. Une infirmiere qui l'accompagne, Edmee Dijoud, est tuee. Devenu proche de
Maurice Thorez
, il est presente par le
Parti communiste
aux
elections municipales de 1935
dans le
14
e
arrondissement de Paris
, ou il est elu, ainsi que
Leon Mauvais
.
En 1938, il se rend en
Espagne
et en
Tchecoslovaquie
au nom de la
CGT
.
En 1939, Marcel Paul est mobilise dans l'infanterie, car la marine refuse son incorporation. Apres la signature du
pacte germano-sovietique
, il est exclu, ainsi que les autres communistes, de la direction de la Federation de l'eclairage (Clement Delsol le remplace a la tete de la federation dite ≪ legale ≫). Fait prisonnier, il s'evade deux fois. Il rejoint la Bretagne, ou il occupe avec
Auguste Havez
la fonction de responsable inter-regional du Parti communiste. Il s'occupe alors de ramasser des armes et des explosifs pour constituer des depots, puis, sur ordre de la direction du parti, revient a Paris en
tout en suivant les actions dans l'Ouest jusqu'en
. Tres actif dans le milieu de l'eclairage et des services publics, il s'investit dans la mise sur pied de comites populaires dans la region parisienne. Engage egalement dans l'
Organisation speciale
(OS), il apprend, a partir de
, le maniement des explosifs avec
France Bloch-Serazin
et organise avec Jean Baillet
[
4
]
et Maurice Ottino en
un attentat manque contre un train officiel allemand
[
1
]
.
Denonce, il est arrete en
. Detenu au commissariat, puis a l'hopital de Saint-Denis ou il tente de se suicider, il est ensuite transfere a la
prison de la Sante
. Juge en
par la
section speciale
, il est condamne a quatre ans de prison. A l'ete 1943, il est transfere, avec d'autres detenus, a la
centrale de Fontevraud
. Livre en
aux Allemands, Marcel Paul tente une nouvelle fois de s'evader. Il est deporte le
a
Auschwitz
, ou un matricule lui est tatoue sur l'avant-bras gauche. Le
, il est transfere a
Buchenwald
avec les hommes de son convoi
[
5
]
,
[
6
]
.
Dans le camp, membre du triangle de resistance avec
Andre Leroy
et
Jean Lloubes
[
7
]
, il devient l'un des chefs de la resistance clandestine, au sein du ≪ comite des interets francais ≫. Il est l'un des cinq membres du bureau. L'idee de Marcel Paul etait de creer, a l'echelle du camp, un comite a l'image du
Conseil national de la Resistance
, avec un double objectif : sauver le plus grand nombre de Francais possible, et poursuivre derriere les barbeles l’œuvre de la Resistance
[
8
]
. Il peut decider de l'affectation des detenus aux postes de travail. Il sauve ainsi de nombreux deportes francais, dont
Marcel Dassault
, dont les idees politiques etaient tres eloignees de celles du PCF, mais Marcel Paul etait conscient que la France liberee aurait besoin d'hommes tels que Marcel Dassault pour la reconstruction. Marcel Dassault sera toute sa vie reconnaissant envers Marcel Paul en soutenant financierement la federation des deportes
FNDIRP
. . Mais l'administration du camp de Buchenwald le charge aussi d'envoyer d'autres resistants tels que Jean Bertin en convoi disciplinaire
[
9
]
.
Tous les temoignages concordent pour affirmer que Marcel Paul joua un role essentiel dans l’insurrection du camp de Buchenwald, qui conduisit a sa liberation.
Alors qu’il est en passe de faire nationaliser les
Charbonnages de France
, une campagne de calomnie sur son attitude a Buchenwald est dirigee a son encontre par le journal
Paroles francaises
, hebdomadaire du
Parti republicain de la liberte
(PRL), la formation politique la plus a droite que connaisse alors la France, avec comme objectif de ne pas faire aboutir cette loi de nationalisation. Cette campagne, commencee le
, dure cinq semaines. Le
, en soutien a Marcel Paul, une soiree de solidarite est organisee a Paris. Plusieurs milliers de personnes sont presentes, parmi lesquelles de nombreux rescapes de Buchenwald,
Marcel Dassault
, le general
Alfred Heurteaux
, le general
Louis-Alexandre Audibert
ou Raymond Allouche (representant des israelites francais internes a Buchenwald). Ces preuves de soutien ont ete reunies dans un livre blanc qui fait plus de
450 pages
[
10
]
.
Deux ans apres sa mort, une polemique autour de sa memoire est provoquee par quelques lignes publiees par
Laurent Wetzel
, conseiller municipal
CDS
de
Sartrouville
et agrege d'histoire, dans un article du
Courrier des Yvelines
. L'auteur y explique pourquoi il refuse de s'associer a l'inauguration d'une rue Marcel-Paul dans sa municipalite. Il ecrit : ≪ Deporte a
Buchenwald
, Marcel Paul entra a la direction interne du camp. Il disposa alors du sort ? c'est-a-dire de la vie et de la mort ? de nombreux camarades. Dans ses fonctions, il tint compte essentiellement de l'interet de son parti. ≫ Les deux associations que Marcel Paul presida, l'Association Dora-Buchenwald et la
FNDIRP
, portent plainte pour diffamation. Le proces, devant le tribunal de Versailles, voit defiler de nombreux anciens deportes. Le
, Laurent Wetzel est relaxe, la cour refusant de statuer sur la verite historique
[
11
]
.
L'ancien resistant
Pierre-Henri Teitgen
denonce en
l'attitude pour le moins ambigue de Marcel Paul a Buchenwald dans un article de
Ouest France
intitule ≪ L'engrenage ≫
[
11
]
.
L'apres-guerre : depute, ministre et dirigeant d'associations de deportes
[
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|
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]
Rapatrie en priorite avec des personnalites, il reste peu de temps a Paris et repart a Buchenwald pour s'occuper du retour des autres deportes. De retour a Paris, Marcel Paul entre au Comite central du
Parti communiste francais
(PCF), elu lors du
X
e
congres
de
. Il reprend ses activites syndicales et est nomme membre de l’
Assemblee consultative
, ou il intervient le
en faveur de la nationalisation du gaz et de l'electricite.
Pour apaiser les conflits declenches en
Limousin
par l'indiscipline de
Georges Guingouin
, le Parti communiste presente en
la candidature de Marcel Paul dans la
Haute-Vienne
a la premiere Assemblee nationale constituante. Il est elu avec
Alphonse Denis
au quotient avec 33,95 % des voix, mais sa liste arrive derriere celle de la
SFIO
, que conduit
Adrien Tixier
et qui obtient 50,53 % des voix et trois sieges. Marcel Paul est nomme membre de la Commission de l'equipement national, de la production et des communications, de la Commission de l'interieur et de la sante publique, de la Commission des prisonniers et deportes et des pensions et de la Commission permanente de coordination des affaires economiques et sociales. Le
, il prend part a la discussion des resolutions sur la nationalisation du gaz et de l'electricite.
En 1945, il fonde avec le
colonel Manhes
la
Federation nationale des deportes et internes resistants et patriotes
(FNDIRP), dont il est president jusqu'a sa mort. Il fonde aussi avec ce dernier en 1945 et preside l'
Association francaise Buchenwald Dora et Kommandos
.
Dans un contexte politique fortement
anticommuniste
, Marcel Paul peine a se faire reconnaitre en tant que ≪ deporte resistant ≫
[
12
]
. La Commission nationale des deportes et internes resistants oppose, par deux fois, un refus ; en janvier 1953, elle indique :
≪ Le comportement de Marcel Paul dans les camps allemands justifierait en tout etat de cause une decision de rejet, comme entrainant l'application du 2e alinea de l'article 16 de la loi du 6 aout 1948, lequel exclut du statut de deportes et internes resistants ceux qui, au cours de leur deportation, ou de leur internement, se sont rendus coupables d'activites contraires a l'esprit de la Resistance ≫
, puis en juin 1953 :
≪ Les pieces du dossier demontrent que l'arrestation a ete la consequence d'une activite politique, et non de l'accomplissement d'actes qualifies de resistance a l'ennemi ≫
[ref. necessaire]
. Marcel Paul obtient finalement sa carte de deporte resistant en 1955
[
12
]
.
En tant que prisonnier eminent du camp de concentration de Buchenwald, Marcel Paul s'est exprime a l'occasion des celebrations de la liberation du camp au Memorial national de Buchenwald, en
Republique democratique allemande
(RDA)
[
13
]
.
Nomme ministre de la production industrielle le
, dans le gouvernement de
Charles de Gaulle
, succedant a
Robert Lacoste
, il reste a ce poste dans les gouvernements de
Felix Gouin
et de
Georges Bidault
, jusqu'en
. Le
, il vote la nationalisation de la
Banque de France
et des organismes de credit. Le
, il propose la nationalisation de l'energie et organise la creation d'
EDF-GDF
, qui est votee le
[
14
]
. Il fait de la nouvelle entreprise publique un modele social en organisant le statut du personnel. Le
, dans le cadre de la nationalisation d’EDF-GDF, il œuvre a la creation du
Conseil central des œuvres sociales
(CCOS) finance sur le 1?% minimum des benefices hors taxes des ventes d'electricite et de gaz de l'entreprise etatisee
[
15
]
qui, par la suite, subira regulierement les accusations de financement occulte de la
CGT
[
16
]
,
[
17
]
,
[
18
]
. En tant que ministre de la Production industrielle, il depose, le
, un projet de loi relatif au personnel des exploitations minieres et assimilees, plusieurs projets sur les elections aux Chambres de metiers et, le
, un projet portant reglementation des conditions d'acces a la profession de coiffeur. Le
, il vote pour l'adoption de la Constitution et le
pour la nationalisation des societes d'assurance.
Aux elections de la seconde Assemblee nationale constituante de
, Marcel Paul est a nouveau candidat du PCF en Haute-Vienne. La liste communiste arrive cette fois en tete, avec 66 815 votes sur un total de 175 214 suffrages exprimes. Marcel Paul et Alphonse Denis sont donc reelus. La
SFIO
, avec 63 942 n'obtient que deux sieges, ceux de
Jean Le Bail
et d'
Andre Foussat
. Le dernier siege est obtenu par
Robert Schmidt
, tete de la liste
MRP
qui recueille 36 977 voix.
En
, il est elu a l'
Assemblee nationale
et nomme membre de la Commission de production industrielle. Il quitte le ministere en
. Apres un mois d'un gouvernement socialiste homogene, les ministres communistes sont rappeles en
, mais pas Marcel Paul. A partir de
, Marcel Paul reprend la tete de la federation CGT de l'eclairage, fonction qu'il occupera jusqu'en 1966, de fait jusqu'en 1963.
En
, le gouvernement socialiste de
Paul Ramadier
ecarte les ministres communistes. En
, il devient president du Conseil central des œuvres sociales (CCOS) d'
EDF-GDF
, ou il reste jusqu'a la dissolution de l'organisation par le gouvernement de
Rene Pleven
, le
. Le lendemain, la police envahit les locaux du CCOS, 22
rue de Calais
, Paris
9
e
, et en chasse le personnel
[
19
]
.
Voulant se consacrer plus totalement a sa mission syndicale, il demissionne de son mandat de depute le
. Il n'est pas candidat aux elections de 1951.
En 1964, il n'est pas reelu au Comite central du Parti communiste, a la suite de divergences concernant la reprise des œuvres sociales d'
EDF-GDF
qu'il avait creees. Depuis 1951, la gestion en est devenue patronale et le gouvernement met comme condition a la reprise de l'activite par les syndicats l'eviction de Marcel Paul, ce que la direction federale se resout a accepter en 1962.
Il est nomme officier de la
Legion d'honneur
[
20
]
en
. A l'issue de la ceremonie du
,
place de l'Etoile
a Paris, il est pris d'un malaise fatal. Il meurt chez lui quelques heures plus tard.
- De nombreuses rues, avenues, places, salles et stations de tramway portent son nom.
- Une stele lui rendant hommage a notamment ete erigee au sommet de la falaise surplombant le site nucleaire de
Flamanville (Manche)
.
- En 1992
La Poste
francaise emet un
timbre-poste
en hommage a sa memoire.
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Il exerce cette fonction jusqu'en 1939
- ↑
Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, ≪
BAILLET Jean, Philippe
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maitron.fr
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- ↑
≪ Presentation du "convoi des tatoues" ≫
, par Paul Le Goupil, site de la Fondation pour la memoire de la deportation.
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