Jim Morrison

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Jim Morrison
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Photo promotionnelle de Jim Morrison (juin 1969).
Informations generales
Surnom

The Lizard King [ a ]

Mr Mojo Risin’ [ a ]
Nom de naissance James Douglas Morrison
Naissance
Melbourne , Floride ( Etats-Unis )
Deces (a 27 ans)
Paris ( France )
Activite principale Auteur-compositeur-interprete , poete
Activites annexes

Cineaste

Acteur
Genre musical Rock psychedelique , blues rock
Instruments Voix
Maracas
Tambourin
Harmonica
Annees actives 1965 - 1971
Labels Elektra
Influences Frank Sinatra [ 1 ]
Elvis Presley [ 1 ]
Arthur Rimbaud [ ref.  souhaitee]
Friedrich Nietzsche [ ref.  souhaitee]
Michael McClure et la Beat Generation
Jerome Bosch
James Frazer [ 2 ]

James Douglas Morrison [ b ] , dit Jim Morrison [  d?? ? m ? m ? ? ? s ? n ] [ c ] , ne le a Melbourne (Floride) et mort le a Paris ( France ), est un chanteur et poete americain , cofondateur du groupe de rock americain The Doors , dont il fut membre de 1965 a sa mort.

Sex-symbol au comportement volontairement excessif, il devient une veritable idole du rock , mais aussi intellectuel engage [ 3 ] dans le mouvement du protest song , en particulier contre la guerre du Viet Nam , il ne revendique toutefois aucune idee politique. Attire par le chamanisme , on lui attribue une reputation de ≪  poete maudit  ≫ que sa mort prematuree, a 27 ans, dans des circonstances mal elucidees, transforme en legende, notamment fondatrice de ce qui est connu sous le nom de Club des 27 .

Le culte que lui vouent ses fans eclipse cependant une œuvre poetique d'une grande richesse que Morrison lui-meme a pu considerer comme sa principale activite, au moins a partir de l'ete 1968 [ d ] .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Un enfant instable mais brillant (1943-1965) [ modifier | modifier le code ]

George Stephen Morrison , le pere de Jim Morrison.

Jim Morrison est l'aine des trois enfants issus du mariage entre George Stephen Morrison , officier de l' United States Navy , et Clara Clarke, femme au foyer qui lui donne une education severe et qui est decrite comme une mere castratrice [ 4 ] . Il a une sœur, Anne et un frere, Andy. Il nait deux ans (presque jour pour jour) apres l' attaque de Pearl Harbor . Au moment de sa naissance, la guerre du Pacifique fait rage entre troupes americaines et japonaises.

Jim Morrison vit entre les demenagements lies aux changements d'affectation de son pere, de Washington D.C. a la Californie, en passant par Albuquerque au Nouveau-Mexique. En 1957, la famille Morrison en est deja a son neuvieme demenagement [ 5 ] . L'instabilite de Jim Morrison se developpe tres tot par des jeux etranges, des faceties, de l'indiscipline, mais aussi dans ses dessins, murs pour son age [ 5 ] .

Une experience mystique precoce [ modifier | modifier le code ]

A quatre ou cinq ans, lors d'un trajet familial en voiture de Santa Fe a Albuquerque , Jim Morrison est temoin d'un grave accident, qu'il decrira plus tard comme l'un des plus importants moments de sa vie. Il y fait allusion notamment dans la chanson Ghost Song  : ≪ Indians scattered on dawn's highway bleeding / Ghosts crowd the young child's fragile eggshell mind. ≫ (≪ Indiens eparpilles sur la grande route a l'aube, sanguinolents/des fantomes qui s'attroupent dans l'esprit du jeune enfant, fragile comme une coquille d'œuf ≫). Tout petit et secoue par des sanglots hysteriques, alors que son pere s'est arrete pour preter son aide, il insiste pour aider lui aussi [ 5 ] . Il raconte, sur le disque posthume An American Prayer , que ces Indiens defunts ont saute dans son ame [ e ] .

Adolescent caracteriel et genie incompris [ modifier | modifier le code ]

En , le pere de Jim Morrison repart en mission, ce qui amene la famille a demenager a Los Altos. L'annee suivante, nait le troisieme enfant de la famille, un garcon baptise Andrew (Andy) Lee. En 1951, Steve Morrison est nomme en poste a Washington, D.C. , ou la famille emmenage pour la seconde fois. Elle n'y reste cependant que quelques mois, car Steve est envoye en mission en Coree en 1952, la famille Morrison s'installe alors a Claremont en Californie. En 1955, Steve est nomme a nouveau a Albuquerque ou les Morrison reviennent. Ces multiples deplacements et les missions frequentes assignees a Steve Morrison (neuf environ), qui terminera amiral, reduisant sa presence aupres de sa famille, ont certainement joue un role dans la personnalite complexe de Jim Morrison, qui decouvre son huitieme domicile alors qu'il n'a que onze ans. En particulier, il se lie peu avec ses camarades de classe et presente un comportement de plus en plus instable, turbulent, voire asocial. Lecteur vorace, il se desinteresse de la vie familiale et s'evade dans les romans. Il martyrise volontiers son petit frere - il va jusqu'a lui jeter des pierres, a le reveiller en pleine nuit sans motif, a lui jouer toutes sortes de tours dangereux [ 5 ] . Il invente egalement des mensonges de plus en plus elabores, ce qui lui permet de raffiner son talent de conteur et de ≪ tester ≫ les reactions de ses interlocuteurs. Il aime aussi agir de maniere totalement inattendue, contrevenant aux codes sociaux les plus elementaires, pour destabiliser son entourage : ainsi, lors d'un repas de famille solennel, intime-t-il a sa mere, d'un ton tres poli, de ≪ faire moins de bruits repugnants en mangeant ≫ [ 5 ] . Les parents de Jim Morrison sont d'autant plus deconcertes que leur fils reussit remarquablement en classe et maintient des moyennes excellentes dans toutes les matieres.

En 1958, Jim Morrison lit le grand classique de la litterature beat , le roman de Jack Kerouac On the Road ( Sur la route ). Tres impressionne par le personnage de Dean Moriarty , sorte de voyou terrifiant et magnifique, il s'identifie a lui et commence a imiter [ref. necessaire] son ricanement caracteristique.

Jusqu'en 1962, Jim Morrison effectue ses annees d'ecole secondaire en excellent eleve, avec une moyenne de 88,32 % [ 5 ] . Tres au-dessus de la moyenne nationale, son quotient intellectuel est evalue a 149 [ 5 ] . Son appetit de lecture ne se dement pas, son interet va pour la litterature et la poesie, de James Joyce , William Blake , Arthur Rimbaud , aux ≪  beat poets  ≫ Allen Ginsberg , Lawrence Ferlinghetti et surtout Michael McClure , avec qui il se liera d'amitie en 1968, mais egalement pour l'histoire antique (il se passionne pour les Vies paralleles de Plutarque ) et pour la philosophie, surtout pour les ecrits de Friedrich Nietzsche qui le marquent considerablement. De meme, son professeur de litterature de la derniere annee de lycee avait declare : ≪ Jim lisait autant si ce n'est plus de livres que les autres eleves de sa classe mais tout ce qu'il lisait etait tellement decale qu'il fallait verifier si les livres cites par lui existaient. On suspectait qu'il nous mentait sur la nature des livres qu'il nous citait car c'etaient des ouvrages ayant pour sujet la demonologie  ≫ [ 5 ] . Ses resultats, ses centres d'interet, mais aussi le statut de son pere, lui valent d'etre approche par plusieurs fraternites importantes, auxquelles il refusera toujours de se joindre, avec dedain. Il reste distant dans tous ses rapports sociaux, participe rarement aux fetes, n'appartient a aucun club, mais cette froideur n'entame en rien sa popularite : beau garcon, volontiers charmeur, capable de tenir un auditoire en haleine avec des histoires invraisemblables mais narrees avec une grande force de conviction, il constitue, selon les temoignages de ses camarades d'ecole, un veritable pole d'attraction au sein du lycee.

A cette meme epoque, il accomplit un acte inaugural : rassemblant tous les cahiers dans lesquels, depuis plusieurs annees, il tenait son journal, prenait des notes de lecture, realisait des croquis ou des esquisses, copiait des citations, elaborait des vers, il les jette a la poubelle. Il declarera plus tard : ≪  maybe if I'd never thrown them away, I'd never have written anything original […]. I think if I'd never gotten rid of them I'd never been free.  ≫ [ 6 ]  : ≪ Peut-etre, si je ne les avais pas jetes a la poubelle, n'aurais-je jamais rien ecrit d'original […]. Je pense que si je ne m'en etais pas debarrasse, je n'aurais jamais ete libre. ≫ Cette ≪ liberation ≫ lui permet d'elaborer un style poetique tres personnel, d'un abord obscur mais d'une grande force evocatrice. Il ecrit des cette epoque le poeme Horse Latitudes , qui figurera sur le deuxieme album du groupe, Strange Days .

Un etudiant atypique [ modifier | modifier le code ]

Photo d'identite judiciaire prise lors de son arrestation en 1963.

Sitot sorti de l'ecole secondaire, Morrison s'installe chez ses grands-parents a Clearwater pour suivre des cours au St. Petersburg junior college . En particulier, il s'inscrit dans deux cursus qui le marqueront profondement : d'une part, un cours sur la ≪ philosophie de la contestation ≫, qui lui permet d'etudier Montaigne , Jean-Jacques Rousseau , David Hume , Jean-Paul Sartre et Friedrich Nietzsche  ; d'autre part, un cours sur la ≪ psychologie des foules ≫ inspire de l'ouvrage de Gustave Le Bon La Psychologie des foules .

Morrison se montre, dans ce cours, tres brillant. Le professeur James Geschwender reste stupefait devant ses connaissances. Il maitrise parfaitement non seulement l'ouvrage de Gustave Le Bon , mais aussi Sigmund Freud et Carl Gustav Jung [ 5 ] . Morisson dialogue avec son professeur pour incorporer l'apport de la psychanalyse a la reflexion de Le Bon. Dans son memoire final, s'appuyant sur l'idee jungienne de l' inconscient collectif , Morrison evoque l'idee de nevroses touchant de nombreuses personnes dans un groupe (des ≪ nevroses sociales ≫, si l'on ose dire) et specule sur la possibilite de traiter ces nevroses par des therapies de groupe. James Geschwender declarera plus tard que ce memoire ≪ aurait pu devenir une these solide ≫ [ 5 ] .

Pendant l'ete 1963 , Jim Morrison s'inscrit a un cours d' histoire medievale europeenne. Il ecrit un memoire s'efforcant de prouver que le peintre Jerome Bosch avait fait partie des adamites . Les arguments presentes par Morrison ne sont pas suffisamment convaincants pour le professeur, qui n'en reste pas moins eberlue par la culture generale de son eleve. Il est une premiere fois arrete a Tallahassee , le , pour avoir fait une farce douteuse alors qu'il assiste, ivre, a un match de football americain [ 7 ] .

A ce moment pourtant, Morrison desire depuis plusieurs mois changer d'universite pour s'inscrire a l' Universite de Californie a Los Angeles (UCLA), la toute nouvelle faculte de cinema. La famille Morrison s'oppose a cette nouvelle orientation, mais il maintient sa decision. En janvier 1964 , alors que son pere est promu capitaine de vaisseau , Jim Morrison entre a UCLA. Des le debut de l'annee, tout en continuant a ≪ tester ≫ les gens (en particulier ses colocataires aupres de qui il se rend rapidement insupportable), il s'encanaille, s'enivre de maniere de plus en plus reguliere, frequente les quartiers ≪ chauds ≫ des bas-fonds de Los Angeles , et touche sans doute des cette epoque aux drogues hallucinogenes , en particulier le LSD [ 8 ] .

Il faut preciser qu'en 1964, et en particulier a UCLA, il est extremement facile de se procurer du LSD, cette drogue n'est reglementee que depuis 1962 aux Etats-Unis, et de nombreux programmes de recherche universitaires portent sur les proprietes du LSD ou d'autres substances psychoactives : il suffit donc aux etudiants aventureux de s'inscrire comme ≪ volontaires ≫ pour obtenir des doses non seulement quotidiennes, mais gratuites. De plus, Morrison se trouve doublement incite a ≪ experimenter ≫ les drogues, d'un point de vue poetique d'abord, qui le rattache a des poetes comme Henri Michaux , Edgar Poe , Arthur Rimbaud , Aldous Huxley , Thomas de Quincey et aux poetes de la beat generation , tres admires par Morrison. D'un point de vue mystique ensuite, la consommation de psychotropes le rapproche du chamanisme , dont la transe est souvent provoquee par des hallucinogenes naturels comme la mescaline ou encore l' ayahuasca .

A l'ete 1964, Jim Morrison emmene son frere Andy - qui a 16 ans - pour un bref voyage jusqu'a la ville d' Ensenada , au Mexique . Andy est sidere par l'assurance de son frere, qui roule a toute vitesse dans les rues de la ville, connait bien les bars et discute en espagnol argotique avec les tenanciers et les prostituees [ 5 ] .

Pendant l'automne 1964, poursuivant son cursus de cinema, il prend des notes sur les techniques cinematographiques, sur l' histoire du cinema et sur les reflexions philosophiques que ce media lui inspire. Ces notes, remaniees, ordonnees et compilees sous forme de brefs aphorismes , deviendront le premier ≪ recueil ≫ publie par Morrison ( The Lords. Notes On The Vision , publie a compte d'auteur en 1969). Morrison consacre le premier semestre 1965 a tourner et a monter le film qu'il lui faut realiser pour obtenir son diplome. Son travail se solde malheureusement par une deception : il n'obtient son diplome, en juin, qu'avec un mediocre ≪  D  ≫. Pourtant, ce resultat ne l'affecte guere : depuis le printemps, Morrison evalue les divers moyens dont il pourrait user pour toucher le public. Peut-etre poursuit-il sa reflexion sur la psychologie des foules et sur la possibilite d'organiser de gigantesques seances de therapie collective. Le cinema lui apparaissait sans doute comme le moyen ideal mais, au debut de l'ete 1965 , une autre idee se fait jour dans son esprit : la fondation d'un groupe de rock.

Un ≪  frontman  ≫ charismatique et imprevisible (1965-1968) [ modifier | modifier le code ]

Au cours du mois de juillet 1965 , Jim Morrison, alors sans emploi, vit sur le toit d'un entrepot non loin de Venice Beach, a Los Angeles . Il raconte, dans un des poemes du recueil Far Arden  : ≪  I left school & went down/to the beach to live./I slept on a roof./At night the moon became/a woman's face./I met the Spirit of Music.  ≫ ( ≪ Je quittai l'ecole et descendis/a la plage pour vivre./Je dormis sur un toit./La nuit la lune devint/un visage de femme./Je rencontrai l'Esprit de la Musique. ≫ ) L'allusion explicite au titre de Friedrich Nietzsche , The Birth Of Tragedy from the Spirit of Music (en francais : La Naissance de la tragedie - Hellenisme et pessimisme ), vaut presque programme : dans le cadre de la theorie esthetique nietzscheenne, la tragedie grecque provient des celebrations en l'honneur du dieu grec Dionysos .

La fondation du groupe The Doors [ modifier | modifier le code ]

The Doors

Morrison commence a ecrire des chansons, dont plusieurs figurent sur les trois premiers albums de The Doors. Un jour qu'il se promene sur la plage de Venice Beach, il croise Ray Manzarek , lui aussi fraichement diplome en cinema. Les deux anciens eleves de l' UCLA discutent, en viennent a parler musique. Ray Manzarek qui joue de l'orgue dans un groupe de rock, demande a Morrison de lui chanter une de ses compositions. Morrison aurait alors chante Moonlight Drive , un titre qui figurera sur Strange Days , le deuxieme disque de The Doors. Immediatement seduit par l'intensite lyrique des paroles, Ray Manzarek se serait exclame : ≪  Hey, man, let's form a rock band and make a million dollars !  ≫ [ 9 ] ( ≪ Eh, mec, formons un groupe de rock et gagnons un million de dollars ! ≫ ). Jim Morrison propose alors immediatement le nom de ≪  The Doors  ≫, en le justifiant de cette facon : ≪ Il y a le connu. Il y a l'inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c'est ca que je veux etre ≫ [ 5 ] . Il fait ainsi reference au livre de Aldous Huxley , Les Portes de la perception , titre lui-meme tire d'une citation de William Blake  : ≪  If the doors of perception were cleansed everything/would appear to man as it is - infinite.  ≫ ( ≪ Si les portes de la perception etaient nettoyees toute chose/apparaitrait a l'homme telle qu'elle est - infinie. ≫ , tire de The Marriage of Heaven and Hell ).

Plaque apposee sur la tombe de Jim Morrison, portant l'inscription en grec  :
≪ ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ ≫ (≪ Fidele a son propre demon ≫) [ f ] .

Manzarek frequente le groupe de Meditation transcendantale fonde par Maharishi Mahesh Yogi . Il y rencontre le batteur John Densmore qui quitte le groupe des Psychedelic Rangers pour rejoindre The Doors. Densmore est bientot imite par le guitariste des Rangers, Robbie Krieger . The Doors desormais au complet enregistrent une premiere demo. Le groupe effectue des repetitions et compose des chansons notamment Light My Fire dans la maison a Los Angeles de Robbie Krieger [ 10 ] . A la fin de l'ete, Jim Morrison rencontre Pamela Courson (1946?1974), etudiante en art et fille de militaire comme lui; ils s'installent ensemble, en , a Rothdell Trail dans le quartier de Laurel Canyon . Elle restera sa compagne et l'inspiratrice de certains de ses textes jusqu'a la fin de sa vie, malgre une relation tumultueuse alternant querelles violentes et retrouvailles passionnees. Ensemble, ils experimentent LSD, amphetamines et mescaline; elle se pique a l'heroine (Jim Morrison qui deteste les piqures y est plus reticent) et prend pour amant son dealer Jean de Breteuil [ 11 ] . En septembre, apres une reunion de famille particulierement ratee, Jim Morrison rompt toute relation avec ses parents. Il ne les reverra jamais [ 5 ] .

Au debut de l'annee 1966, The Doors gagnent un maigre salaire en animant un bar de Los Angeles , The London Fog , mais ils y acquierent un grand professionnalisme qui jouera ensuite un role determinant dans leur succes. Le groupe apprend en effet a se confronter a des publics parfois difficiles ou peu enthousiastes. Jim Morrison, d'abord tres timide dans son role de chanteur, tourne le dos a la salle et chante a voix basse, presque inaudible, mais progressivement, il gagne en assurance, commence a se dehancher de maniere suggestive, apprend a jouer avec le public, a obtenir des reponses, a plaisanter au bon moment, puis ose des cris, des sauts, des chutes, dans un style rappelant les danses amerindiennes ou la transe chamanique. Les melodies du groupe melent des influences tres diverses, musique classique de Ray Manzarek , jazz apporte par John Densmore , flamenco et musique indienne qu'affectionne Robbie Krieger , et servent beaucoup ces prestations sceniques et l'atmosphere a la fois tribale et religieuse des concerts.

Celebrite [ modifier | modifier le code ]

Jim Morrison sur scene en 1967.

The Doors , remarques par Jac Holzman de la maison de disques Elektra , signent en juin 1966 un accord de production pour six albums. Le mois suivant, Jim Morrison commet son premier incident serieux : lors d'un concert donne au Whiskey A Go Go , pendant la partie melodique centrale d'une longue et melancolique composition, The End , le chanteur improvise l'histoire d'un assassin qui traverse une maison puis parvient a la porte d'une salle ou se trouvent ses parents. S'inspirant alors probablement du complexe d'Œdipe cher a Freud , Morrison declare : ≪  Father, I want to kill you. Mother, I want to fuck you all night long  ≫ ( ≪ Pere, je veux te tuer. Mere, je veux te baiser toute la nuit. ≫ ). Le groupe ne pourra pas terminer la chanson : le patron du bar les jette dehors. Ils n'en ont pas moins cree l'evenement : la chanson, qui paraitra sur le premier disque (intitule The Doors ), conservera le texte audacieux et deviendra un morceau culte de l'histoire du rock.

The Doors enregistrent leur premier album au cours de l'automne 1966. Dans la notice biographique destinee a la presse, Morrison declare que ses parents sont morts. En , la sortie du single Light My Fire , qui devient rapidement un tube, apporte un succes presque immediat et fait decoller les ventes de l'album. Un deuxieme album est enregistre au cours de l'ete. Tandis que le groupe multiplie les apparitions sceniques, Morrison pose pour plusieurs magazines. Son physique d'ephebe, son sourire desarmant, sa coupe de cheveux rappelant celle d' Alexandre le Grand (Morrison s'est peut-etre souvenu de Plutarque ) le transforment en sex-symbol aussi adule que James Dean ou Marilyn Monroe .

La musique psychedelique des Doors nous plonge dans un univers etrange, proche de celui du chamanisme, dans lequel on alterne entre conscience endormie et reve eveille . On a le sentiment que Morrison, la plupart du temps en etat modifie de conscience (rendu possible par l'absorption quasi-quotidienne de psychotropes divers), n'etait jamais reellement reveille, jamais reellement endormi. Cet etat se reflete pleinement dans la musique du groupe.

L'annee 1967 est egalement marquee par l'engagement progressif des Etats-Unis dans la guerre du Viet Nam  : 500 000 ≪  boys  ≫ sont stationnes au Viet Nam sur l'ordre du president Lyndon Johnson . Morrison ecrit, a l'automne 1967, ses chansons les plus expressement engagees, en particulier Unknown Soldier qui figurera sur le troisieme opus des Doors, Waiting for the Sun .

Le succes fulgurant des Doors, leur notoriete soudaine et les avantages qui suivent destabilisent pourtant rapidement Morrison, d'autant que les paroles de ses chansons, qui pronent l'amour libre, l'usage de la drogue, la consommation d'alcool, le rejet de la morale puritaine, la revolte contre l'autorite, le militantisme contre la guerre, en font un personnage remuant que les services de police decident de surveiller de pres. Supportant tres mal l'intrusion des agents en uniforme dans les concerts, Morrison profite souvent d'etre sur la scene pour improviser quelques railleries, voire pour provoquer la foule a se rebeller. Un incident plus grave conduit, le , a New Haven , a une interpellation en plein milieu d'un concert. Morrison est arrete pour ≪ comportement immoral ≫, ≪ trouble a l'ordre public ≫ et ≪ refus d'obtemperer ≫.

Un desinteret grandissant pour le rock [ modifier | modifier le code ]

Jim Morrison en concert a Copenhague en 1968.

Le comportement de Morrison, qui devient antisocial et agressif au cours de l'hiver 1967 - 1968 , laisse supposer que le concert de New Haven et l'interpellation qui s'ensuivit ont marque le chanteur. Il commence a comprendre que sa notoriete peut le pieger en l'entrainant dans une logique du ≪ toujours plus ≫ en matiere de provocation. Ensuite, le public a laisse Morrison se faire arreter; personne n'a bouge.

Si, comme son adolescence et ses annees d'etudiant peuvent amener a le croire, Morrison a pour ambition de remanier en profondeur les valeurs de la societe americaine en s'appuyant sur les forces sociales actives du Flower Power et leur potentiel revolutionnaire, l'immobilisme du public, pourtant jeune et familiarise avec l'idee de revolte, a du surprendre et decevoir le chanteur. Morrison, nerveux, maussade, se refugie dans l'alcool et ses beuveries prennent des proportions inquietantes, au point que les autres membres du groupe decident d'engager Bobby Neuwirth pour le surveiller.

Les relations avec le groupe se tendent lors de l'enregistrement du troisieme album. Apres reflexion, The Doors decident de couper la tres longue composition, Celebration of the Lizard qui devait occuper une face entiere du disque, pour n'en garder que le morceau central sous le titre Not to Touch the Earth . Morrison, qui travaillait le texte de Celebration depuis 1965, se demotive soudain. Il laisse a Robby Krieger le soin de composer les chansons restantes de l'album, finalement acheve en . Ce meme mois, Jim Morrison rencontre Michael McClure , le poete de la beat generation dont il a lu et admire l'œuvre depuis ses annees de lycee. Cette rencontre marque un tournant dans la vie de Morrison, qui va progressivement prendre ses distances avec le monde du rock. Sitot Waiting For The Sun enregistre, Morrison exprime d'ailleurs aux autres membres du groupe son intention d'interrompre sa carriere. Alarme a l'idee de ce depart, Ray Manzarek parvient neanmoins a le convaincre de continuer pendant six mois [ 5 ] .

Au cours de cette periode de transition, les performances sceniques de Morrison gagnent encore en intensite : le , lors d'une apparition a Chicago , il transforme, pour la premiere fois, un concert en emeute. Il recommence plusieurs fois au cours de cette annee, d'autant que le dernier vers de la chanson The Unknown Soldier , ≪ the war is over ≫ , est bientot repris en slogan politique par les opposants a la guerre du Viet Nam . La chanson a un effet d'autant plus violent sur le public que le groupe, dans une mise en scene elaboree, fait mine de fusiller le chanteur. Un jeu de lumiere finement regle rend l'effet frappant.

Apres une tournee en Europe au cours du mois de septembre, Morrison prend quelques jours de repos a Londres en compagnie de Pamela Courson . Ils y sont rejoints par Michael McClure qui, apres avoir lu les poemes de Morrison, incite le chanteur a les publier. Flatte par les encouragements de son aine, Morrison se decide d'envoyer a l'editeur, fin octobre, ses notes sur le cinema redigees en 1964 reunies sous le titre The Lords. Notes on the Vision , et un long poeme en vers libres, The New Creatures .

Ce meme mois, il visionne les ebauches du film d'un concert donne quelques mois plus tot. Ce document le stupefie. Il declare : ≪ voir une serie d'evenements que je croyais controler… Je me suis d'un seul coup rendu compte (…) que j'etais le jouet de nombreuses forces dont je n'avais qu'une vague notion ≫ [ 12 ] . Par la suite, il devient de plus en plus prudent dans ses ≪ manipulations ≫ du public. Le , lors d'un concert a Los Angeles , il parvient a calmer une foule houleuse en quelques phrases seulement : ≪ Nous sommes venus pour jouer de la musique, mais vous en voulez plus, pas vrai ? Vous voulez plus que de la musique, hein ? Eh bien, allez vous faire voir : nous, nous ne sommes la que pour jouer de la musique. ≫ Et le groupe n'interprete qu'une seule chanson, Celebration of the Lizard et la fait durer trois quarts d'heure. Il n'y a aucun incident ; c'est a peine s'il y a des applaudissements. La foule se disperse en silence, matee [ 5 ] .

Le ≪ poete maudit ≫ (1969-1971) [ modifier | modifier le code ]

Morrison, l'anti-hippie ? [ modifier | modifier le code ]

Dessin representant Jim Morrison.

Deux evenements marquent le debut de l'annee 1969 . D'une part, le ≪ delai de six mois ≫ arrache par Ray Manzarek apres l'enregistrement de Waiting for the Sun touche a sa fin, et le rapprochement entre Morrison et Michael McClure mais aussi avec le Living Theatre , ainsi que son interet croissant pour la production cinematographique, parait signaler sa volonte de quitter le star-system . D'autre part, il rencontre, a l'occasion d'une interview en , la journaliste du magazine Jazz&Pop Patricia Kennealy , avec qui il vivra une relation amoureuse tres intense, allant jusqu'a ≪ l'epouser ≫ en 1970 au cours d'une ceremonie wicca [ 13 ] . Lors de cette interview, Jim Morrison declare : ≪ j'aime la musique, j'aime bien chanter sur scene, mais certaines choses que j'ai a dire ne peuvent etre mises en musique et un livre serait mieux a meme de les communiquer ≫ .

L'enregistrement d'un quatrieme album, The Soft Parade , retarde cependant le depart de Morrison. Son desinteret pour The Doors parait evident : il n'ecrit que quatre des neuf chansons de l'album, passe le minimum de temps au studio et se conduit systematiquement en rustre. Une violente querelle eclate lorsqu'il decouvre que les autres membres du groupe, sans l'en avertir, ont vendu la melodie de Light My Fire , leur premier disque d'or, au constructeur automobile Buick .

La sensation de trahison que Jim Morrison a du connaitre a cette occasion a pu accentuer sa desillusion : s'il avait cru possible de modifier les valeurs americaines via le rock, il decouvrait que ses proches les plus intimes cedaient aux puissances de l'argent. A ce stade, il faut poser la question du rattachement de Morrison au mouvement hippie . Il a embrasse explicitement certaines ≪ grandes causes ≫ du ≪  Flower Power  ≫ comme la liberation sexuelle et le pacifisme contre la guerre du Viet Nam . Il y a meme contribue activement, par ses chansons et sa conduite. Mais, lecteur assidu de Nietzsche , admirateur de Jerome Bosch , fan de Kerouac fascine par Dean Moriarty au point d'imiter son ricanement sadique, pouvait-il adherer sans reserve au ≪  peace and love  ≫, a l'ideologie de ≪ l'harmonie universelle ≫ et a la ≪ spiritualite ≫ New Age de la Meditation transcendantale , de la conscience cosmique et de l' Ere du Verseau  ? Son pessimisme, son gout pour le cynisme, le second degre et les faux-semblants, sa fascination pour la criminalite et le chaos, pouvaient-ils se conjuguer avec l'hedonisme naif des hippies ?

Ray Manzarek et John Densmore ont chacun, a leur maniere, avoue que Morrison plaisantait volontiers, a l'occasion de maniere cruelle, sur l'exotisme un peu factice de la philosophie hippie. L'organiste et le batteur, tous deux adeptes de la Meditation transcendantale , presenterent Morrison a Maharishi Mahesh Yogi . Morrison composa ensuite, ≪ en l'honneur ≫ du gourou [ref. necessaire] , la chanson Take It As It Comes (figurant sur le premier album) ( ≪  Take it easy, babe/Take it as it comes/Don't move too fast/If you want your love to last/Oh, you've been movin' much too fast  ≫ ? ≪ Detends-toi, cherie/Prend les choses comme elles viennent/Ne t'emballe pas/Si tu veux que ton amour dure/Oh, tu as ete beaucoup trop vite ≫ ). John Densmore , qui s'affichait ≪  flower child  ≫, se souvient egalement des moqueries ambigues de Morrison a son egard : par exemple, il jetait, en plein concert, des marguerites sur la caisse claire de Densmore : ≪ il riait comme un fou, parce qu'il savait que je ne pouvais pas m'arreter, a moins d'interrompre le concert, alors mes baguettes faisaient eclater les petales. ≫ [ 14 ] .

Le concert de Miami [ modifier | modifier le code ]

Cette perspective eclaire le sens du concert des Doors donne a Miami le . Pour la premiere fois, le groupe partait en tournee ≪ longue ≫ : 19 dates etaient prevues dans des villes comme Cleveland , Saint Louis , Providence ou encore Dallas . Pourtant, le premier concert vire a la catastrophe. Sugerman et Hopkins, entre autres biographes de Morrison, pointent du doigt l'incurie des organisateurs qui avaient vendu beaucoup plus de tickets qu'il n'y avait de places, si bien que The Doors se presenterent devant une salle bondee, surchauffee et deja passablement nerveuse.

Cette tension s'accroit encore avec le retard de Morrison : emeche, il a rate son avion. Pendant le vol, il continue a boire. Lorsqu'il parvient enfin a la salle de concert, c'est un frontman barbu et ivre mort qu'on doit convaincre, contre son gre, d'entrer en scene. Incapable de chanter, Morrison interrompt les chansons, pour digresser, invectiver la foule, l'insulter. Au cours de la chanson Five To One , le discours de Morrison prend une tournure explicitement anarchiste et passablement agressive a l'egard des fans : ≪  You're all a bunch of fuckin' idiots ! Lettin' people tell you what you're gonna do ! Lettin' people push you around ! How long d'ya think it's gonna last ? How long are you gonna let it go on ? […] How long ? Maybe you like it, maybe you like being pushed around… Maybe you love it, maybe you love gettin' you face stuck in the shit […] You love it, don't ya ? You love it. You're all a bunch of slaves !  ≫ ( ≪ Vous etes tous une bande de putains d'idiots ! A laisser les gens vous dire quoi faire ! A laisser les gens vous bousculer ! Combien de temps ca va encore durer, a votre avis ? Combien de temps est-ce que vous allez laisser continuer ca ? […] Combien de temps ? Peut-etre que vous aimez ca, peut-etre que vous aimez qu'on vous bouscule… Peut-etre que vous adorez ca, peut-etre que vous adorez qu'on vous mette la tete dans la merde […] Vous adorez ca, n'est-ce pas ? Vous adorez ca. Vous etes tous une bande d'esclaves ! ≫ [ g ] )

Mais de toute evidence, cette diatribe ne suffit pas : le public applaudit, pousse des cris de joie a chaque insulte. Morrison pousse encore l'outrage : taquinant la salle, il annonce qu'il va montrer son penis. L'a-t-il effectivement fait ? Un doute subsiste, meme pour Morrison qui avouera plus tard au juge avoir ete trop ivre pour se souvenir ; quant au principal temoin de l'accusation, Bob Jennings, il s'agit du fils d'un policier de Miami, ce qui jette un doute sur son impartialite, d'autant que plusieurs autres accusateurs se retracteront avant ou pendant les audiences. En tout etat de cause, le mal est fait : le concert finit dans un desordre incontrolable et, le , un mandat d'arret est delivre contre Morrison sous quatre chefs d'accusation : ≪ comportement indecent ≫, ≪ exhibition indecente ≫, ≪ outrage aux bonnes mœurs ≫ et ≪ ivresse publique ≫. Aussitot, tous les concerts de la tournee sont annules et The Doors devront attendre juin pour pouvoir se presenter a nouveau devant le public.

Les journaux, a l'epoque, titrent : ≪ Morrison derape ≫. Telle est aussi la version de l'incident retenue par les principaux biographes de Morrison (notamment Hopkins et Sugerman, mais aussi John Densmore ) et il parait delicat de contester ces temoignages de premiere main. Pourtant, la question se pose : Morrison n'a-t-il pas ≪ derape ≫ au moment qui lui convenait ? N'a-t-il pas ≪ derape ≫ d'une maniere tres sincere, comme ses insultes a la foule semblent le suggerer ? Le rejet du mouvement hippie qu'il semble exprimer dans son comportement et dans ses textes (y compris des chansons pour The Doors comme The Soft Parade , voir ci-apres) n'indique-t-il pas que Morrison a pu vouloir faire exploser The Doors en plein vol, au tout debut d'une tournee aussi longue que prometteuse, en , c'est-a-dire trois mois apres la fin du ≪ delai de grace ≫ qu'il avait accorde apres l'enregistrement de Waiting For The Sun  ? [Interpretation personnelle ?]

Une saturation nerveuse [ modifier | modifier le code ]

Si Morrison a effectivement voulu saborder The Doors , il a echoue. Sans doute, le fiasco de Miami a-t-il refroidi les organisateurs de concerts qui annulent de facto la tournee de The Doors ; mais dans un second temps, Morrison recoit le soutien de son entourage et de nombreux fans, qui voient dans le proces intente au chanteur une preuve de la persecution perpetree par l'institution puritaine contre le mouvement hippie et les opposants a la guerre du Viet Nam . Des juin, seulement trois mois apres Miami, The Doors jouent a nouveau en public. L'album The Soft Parade sort en juillet et devient disque d'or. En septembre, le groupe entame des repetitions pour un cinquieme album.

Jim Morrison semble donc se resigner a ≪ continuer ≫ avec The Doors, bien que la poesie soit a ce moment sa preoccupation principale. En avril, il a recu de la maison d'edition Western Lithographers les exemplaires de The Lords et de The New Creatures , publies a compte d'auteur sous le nom ≪ James Douglas Morrison ≫. Ce meme mois, interviewe sur la chaine de television PBS par Richard Goldstein et Patricia Kennealy , Morrison refuse de parler de The Doors et se contente de lire des extraits de The New Creatures . Le journal Rolling Stone publie, dans son numero d' , le texte integral d'un long poeme intitule An American Prayer , et precise que les droits d'auteur sont attribues a James Douglas Morrison.

Il convient d'insister sur ce point : bien qu'utilisant le prenom ≪ Jim ≫ comme nom de scene avec The Doors, Morrison a toujours insiste pour que son travail poetique soit publie sous son patronyme complet. Il souhaitait, de toute evidence, sanctuariser son travail poetique par rapport a son image de star pop ; mais ce souci de ≪ categoriser ≫ ses activites va bien au-dela du domaine professionnel. Morrison appartenait simultanement a plusieurs ≪ cercles sociaux ≫ differents qu'il s'efforcait de ne jamais melanger. Ainsi Michael McClure ne fit-il jamais partie de la petite ≪ cour ≫ qui gravitait autour de The Doors. Il en alla de meme pour Patricia Kennealy [ 15 ] , que Morrison avait pourtant ≪ epousee ≫ au cours d'une ceremonie wicca mais non legalement. Du reste, Jim Morrison continuait a entretenir des relations suivies avec plusieurs anciens eleves de la faculte de cinema d'UCLA sans jamais les presenter a ses autres amis.

Ces separations entre divers groupes d'amis avaient sans doute pour but, aux yeux de Morrison, de proteger en partie sa vie privee : d'un groupe a l'autre, il pouvait exprimer toutes les facettes de sa personnalite sans pourtant s'ouvrir completement a quiconque. Or deux consequences suivent de cette attitude. D'une part, a dissimuler toujours une partie de lui-meme a ses interlocuteurs, Morrison etait forcement toujours ≪ en representation ≫, en train de jouer un role qui ne correspondait pas exactement a ce qu'il etait ; cette timidite, voire cette dissimulation, allant de pair avec une vive inventivite, un indeniable talent de conteur et un certain degre d'hypocrisie, constitue sans doute l'un des principaux traits de caractere de Morrison. Il n'est jamais completement sincere, sauf peut-etre dans quelques moments exceptionnels (voir ci-dessous le temoignage de Michael McClure a propos de la reception de The Lords and The New Creatures ) et lorsqu'il s'avoue, precisement, menteur, trompeur, calculateur. Ainsi dans les chansons The Changeling ( ≪  I'm a changeling/See me change  ≫  : ≪ Je suis un changeforme/Regarde-moi me transformer ≫ ) et la tres derangeante The Spy ( ≪  I'm a spy in the house of love/I know the dream that you're dreaming of/[...] I know your deep and secret fears/I know everything/Everything you do/Everywhere you go/Everyone you know  ≫ ? ≪ Je suis un espion dans l'antre de l'amour/Je connais le reve que tu reves/[...] Je connais tes terreurs secretes/Je connais tout/Tout ce que tu fais/Tous les endroits ou tu vas/Tous les gens que tu connais ≫ ). Aussi tous les temoins directs de la vie de Morrison ont-ils une vision necessairement biaisee de Jim/James Douglas, non seulement parce qu'ils sont subjectifs, mais aussi (surtout) parce que Morrison lui-meme entretenait la confusion, mentait sans vergogne, promettait ce qu'il savait ne pas vouloir tenir.

D'autre part, au cours de l'annee 1969, cette strategie de separation entre divers groupes d'amis commence a montrer ses limites et meme son caractere pervers : menant de front sa carriere de chanteur, son travail de poete et une activite de realisateur-producteur de cinema, Morrison se trouve tiraille entre plusieurs imperatifs inconciliables, d'ou un stress professionnel intense aggrave par la peur d'un proces et l'eventualite d'une condamnation a de la prison ferme. A cela s'ajoute la dissimulation dont il fait preuve a l'egard de sa compagne, Pamela Courson , car depuis , Morrison entretient une relation avec Patricia Kennealy [ 16 ]  ; or cette jeune journaliste n'a rien de la ≪ groupie ≫. Fiere militante feministe, elle ne se laisse pas impressionner par le statut de ≪ star ≫, et sa solide culture generale lui permet de rivaliser intellectuellement avec Morrison, lequel se montre par ailleurs fascine par le fait que Patricia Kennealy pratique la sorcellerie wicca [ 13 ] . Mais en meme temps, Morrison souhaite menager Pamela dans la mesure ou elle l'encourage dans sa carriere de poete (en , elle lui demande meme d'interrompre sa carriere avec The Doors ). C'est d'ailleurs par l'intermediaire de la sœur de Pamela que Morrison a pu rencontrer Michael McClure [ 5 ] . Ce sera neanmoins avec Pamela qu'il quittera les Etats-Unis pour Paris.

Une telle tension nerveuse epuise lentement Morrison : il cherche a la dissiper dans l'alcool. A cette epoque, il ne dessaoule presque jamais. Il ecrit de maniere lapidaire : ≪  I drink so that I can talk to assholes./This includes me.  ≫ ( ≪ Je bois pour pouvoir parler aux cons./Moi compris. ≫ )

A cette meme epoque, Pamela Courson lui conseille d'aller consulter un psychiatre. Il ne se rendra qu'a une seule seance. Selon plusieurs proches du chanteur, il presentait tous les symptomes d'une personnalite dite borderline tels que le sentiment d'etre abandonne, l'abus de substances (alcool, stupefiants), des relations interpersonnelles instables, des comportements a risques ou encore une tendance certaine a l'auto-destruction.

Le debut de l'annee 1970 semble pourtant favoriser Morrison. Une serie de concerts reussis a New York , l'enregistrement et la sortie du cinquieme album de The Doors, Morrison Hotel (qui recoit des critiques elogieuses), la signature de contrats pour l'adaptation cinematographique du roman de Michael McClure The Adept , redonnent un elan a Morrison. Ces succes se completent, en avril, par la publication, a compte d'editeur, du double recueil The Lords and The New Creatures (chez Simon & Schuster). Meme si le volume avait ete publie, contre ses indications, sous le nom de ≪ Jim Morrison ≫ (Morrison avait expressement demande ≪ James Douglas ≫), il telegraphia le jour meme a ses editeurs : ≪ Merci a vous […]. Le livre depasse toutes mes esperances ≫  ; le poete Michael McClure, ami de Morrison qui l'avait encourage a publier ses poemes, le vit ce jour-la. Il raconte : ≪ Je trouvai Jim dans sa chambre. Il pleurait. Il etait assis la, le livre a la main, en larmes, et il me dit ≪ C'est la premiere fois qu'on ne m'a pas baise ≫. Il le repeta deux fois [ 17 ]  ≫ . Patricia Kennealy ecrit, dans le numero de mai de Jazz&Pop , une critique favorable au recueil.

Fin de vie et entree dans la legende [ modifier | modifier le code ]

Les derniers mois [ modifier | modifier le code ]

Photos d'identite judiciaire prise par le Department of Public Safety de Miami , Floride , le 20 septembre 1970.

Le proces du concert de Miami s'ouvre le . Morrison a decide de plaider non coupable. Le 14, Patricia Kennealy , presente a ses cotes, lui annonce qu'elle est enceinte. Apres une discussion tendue, la journaliste accepte d'avorter. Morrison lui promet d'etre present lors de l'operation. Il ne tiendra pas sa promesse : en novembre, Patricia Kennealy subira seule l'intervention [ 13 ] .

Le a lieu le dernier concert filme du groupe au festival de l'ile de Wight devant un public de 600 000 personnes, tard dans la nuit. Jim Morrison, alourdi, barbu et tout de noir vetu reste immobile, les yeux clos, accroche a son micro sur pied, tel un fantome, durant toute la prestation du groupe qui dure environ une heure. Immediatement apres le concert, le groupe retourne aux Etats-Unis. L'annee precedente le groupe avait refuse de participer au festival de Woodstock [ 18 ] .

Le , les juridictions de Floride emettent une sentence curieuse : les chefs de ≪ comportement indecent ≫ et ≪ d'ivresse publique ≫ sont ecartes (alors que Morrison admettait avoir ete ivre), mais Morrison est reconnu coupable ≪ d'outrage aux bonnes mœurs ≫ et ≪ d'exhibition indecente ≫. Il ecope de huit mois de prison ferme et de 500 dollars d'amende. L'avocat de Morrison, Max Fink, engage aussitot une procedure d'appel et obtient la liberation de Morrison moyennant une caution de 50 000 dollars [ 19 ] .

Une ambiance macabre domine alors le monde du rock : Brian Jones meurt le (Un poeme sera ecrit par Morrison a ce sujet : "Ode a L.A., en songeant a Brian Jones, decede"), Jimi Hendrix le , et Janis Joplin le de la meme annee. Morrison plaisante : a ses compagnons de beuverie, il declare, mi-figue mi-raisin  : ≪ Vous etes en train de boire avec le n o  4 ≫ .

Le , pour son anniversaire, Jim Morrison se rend seul au studio. Il passe la journee a enregistrer une lecture de certains poemes, notamment le long travail An American Prayer deja publie par le magazine Rolling Stone , mais egalement d'autres poemes divers qui seront plus tard publies sous le titre Far Arden . The Doors donnent des concerts a Dallas et a La Nouvelle-Orleans les 11 et  ; ce seront les dernieres apparitions publiques de Morrison.

Au printemps 1971 , juste apres avoir fini l'enregistrement du sixieme album de The Doors, L.A. Woman , Jim Morrison quitte Los Angeles pour Paris , ou il rejoint Pamela Courson . Il semble avoir l'intention de se consacrer a la poesie et de reduire sa consommation d'alcool. Epuise par le star system , il voudrait aussi prendre de longues vacances. Au cours du printemps, Jim Morrison et Pamela Courson visitent la France, l'Espagne, le Maroc [ 5 ] . Pendant ce temps, aux Etats-Unis, l'album LA Woman , sorti en avril, est recu par une critique unanime comme ≪ le meilleur ≫ des Doors. A Paris, il frequente l'actrice Zouzou et le journaliste Herve Muller [ 20 ] .

Le , cependant, une rumeur court a Los Angeles selon laquelle Jim Morrison serait mort. Rien de bien alarmant : au cours des annees 1967-1968, il s'etait rarement ecoule un mois sans que de telles rumeurs ne courussent [ 5 ] . Neanmoins, depeche a Paris le , le manager des Doors, Bill Siddons, ne peut que constater la mort du chanteur, retrouve sans vie dans la baignoire du petit appartement qu'il occupait au troisieme etage du 17-19, rue Beautreillis ( 4 e  arrondissement de Paris ). En presence de cinq personnes, l'inhumation a lieu le au cimetiere du Pere-Lachaise , ou se trouve toujours la tombe de Morrison.

Elle est situee non loin de celle d' Oscar Wilde , son auteur prefere. Pendant plusieurs annees, il ne s'agit que d'un tas de terre. Un monument funeraire est finalement erige. En 1981, l'artiste croate Mladen Mikulin   (es) l'orne d'un buste, qui disparait en 1988. En 1990, la tombe est renovee. La famille du defunt y fait graver en grec l'inscription ≪ Fidele a ses demons ≫ . En 2004, des barrieres de securite sont installees. En effet, des rassemblements de groupe paiens qui y laissaient des bouteilles d'alcool avaient conduit a la degradation de la tombe [ 21 ] . Il s'agit de nos jours de l'une des sepultures les plus visitees du cimetiere [ 22 ] .

Le deces de Jim Morrison [ modifier | modifier le code ]

La tombe encore sans pierre tombale en 1978.
La tombe avec le buste en marbre (apres juin 1981).
Tombe de Jim Morrison au cimetiere du Pere-Lachaise en 2014.

Le rapport de police temoignant du deces de Jim Morrison mentionne comme origine une crise cardiaque, ayant eu lieu dans sa baignoire, dans l'appartement du 17-19 rue Beautreillis dans le 4 e arrondissement. Des rumeurs de causes differentes ont circule, jusqu'a ce que recemment des temoignages et des aveux de proches confirment un deces par overdose [ 23 ] .

Rapport de police : crise cardiaque dans sa baignoire [ modifier | modifier le code ]

La vie d'exces menee par Morrison pendant six ans l'avait affaibli : il abusait de l'alcool, participait volontiers a des orgies et se vantait d'avoir pris deux cents fois de l'acide [ 5 ] . Des temoins, notamment son ami Alain Ronay, ont rapporte qu'il etait suivi de pres par un cardiologue et qu'il faisait montre de signes d'insuffisance cardiaque, d'œdeme pulmonaire et de profonde depression la veille de sa mort (difficulte a respirer, toux avec rejets sanguinolents, hoquets).

Les details du sont developpes dans la biographie de Stephen Davis [ 24 ] . Jim Morrison a bu toute la journee du en compagnie d'Alain Ronay. En fin de journee, le journaliste le laisse dans un cafe et prend le metro pour aller rejoindre la chanteuse Marianne Faithfull avec qui il doit diner. Il se retourne une derniere fois vers son ami, il ne le reverra jamais.

Le rapport de police du deces temoigne de la suite de la soiree, decrite par Pamela Courson  : apres avoir dine, Jim retrouve Pamela et vont voir au cinema le film La Vallee de la peur . De retour dans leur petit appartement du 17-19 rue Beautreillis , ils ecoutent de la musique [ 25 ] , puis vers 3 h 30 Pamela indique : "J'ai ete reveillee par le bruit que faisait mon ami en respirant [...] j'avais l'impression qu'il etouffait [...] Il s'est reveille et m'a dit qu'il se sentait bien et ne voulait pas voir de medecin." Jim vomit du sang a plusieurs reprises mais souhaite juste prendre un bain. "Il me semblait que mon ami allait mieux [...] je suis alle me recoucher [...] Je ne sais combien de temps j'ai pu dormir. Je me suis reveillee en sursaut et j'ai vu que mon ami n'etait pas couche pres de moi. J'ai couru a la salle de bains et [je l'ai vu] dans la baignoire sa tete n'etait pas dans l'eau, il semblait dormir. [...] J'ai secoue mon ami, j'ai cru pouvoir le reveiller, je croyais qu'il avait un malaise et etait inconscient. J'ai essaye de le sortir de la baignoire mais n'ai pas pu." [ 25 ] . Maitrisant mal le francais elle contacte alors par telephone son ami Alain Ronay qui vient avec Agnes Varda, constatent les faits et appellent les pompiers [ 25 ] .

Le deces est constate environ 45 minutes plus tard, par le D r Max Vassille, medecin requis par les services de police prevenus par les pompiers, qui conclut a une mort naturelle par crise cardiaque. Le rapport medico legal indique "aucune trace suspecte de traumatisme ou de lesion quelconque. Un peu de sang au niveau des narines. L'evolution de sante de M. Morrison telle qu'elle nous a ete racontee par un ami present sur les lieux peut se reconstituer ainsi, M. Morrison se plaignait depuis quelques semaines de douleurs precordiales avec dyspnee d'effort. Il s'agit manifestement de troubles coronariens peut-etre aggraves par l'abus de boisson alcoolisees. On peut concevoir qu'a l'occasion d'un changement de temperature exterieure suivi d'un [bain] ces troubles se soient aggraves brusquement donnant le classique infarctus du myocarde cause de mort subite" [ 23 ] . Le dossier medical de Jim Morrison concordant avec les declarations de ses proches n'aurait pas pousse la police a mener une enquete plus approfondie, le tout pouvant etre associe a la temperature caniculaire et l'atmosphere du debut des vacances d'ete [ 23 ] . Il faut rappeler que Jim Morrison etait peu connu en France a l'epoque et circulait dans le plus grand anonymat a Paris [ 23 ]  : le rapport de police mentionne le nom de James Morrison, ecrivain, vivant de sa fortune personnelle [ 23 ] . Le constat de deces mentionne Douglas Morrison [ 23 ] .

Temoignages d'une overdose dans un bar [ modifier | modifier le code ]

Des temoins, dont Sam Bernett [ 23 ] , patron du bar parisien branche de la rive gauche , le Rock 'n' Roll Circus , affirment y avoir vu Morrison ce soir-la [ 21 ] . Sam Bernett temoigne avoir vu Morrison aupres de deux hommes travaillant pour Jean de Breteuil [ 23 ] , dealer alors connu des services de police, probablement pour chercher de l'heroine pour Pamela Courson [ 11 ] . Morrison ayant subitement disparu de la salle sans sortir dans la rue pour autant, Sam Bernett indique l'avoir cherche puis retrouve inconscient dans des WC fermes dont il a du forcer la porte [ 23 ] . Un medecin du bar a constate le deces, semble t-il par une overdose d' heroine [ 23 ] . Les acolytes de Jean de Breteuil, par crainte d'etre impliques a la suite de la vente de l'heroine ont emmene le corps de Morrison jusqu'a l'appartement de la rue Beautreillis qu'il partageait avec Pamela Courson, ce qui arrangeait egalement Sam Bernett qui aurait risque la fermeture administrative de son club [ 23 ] . Jim Morrison y a ete immerge dans un bain chaud, afin de compliquer la determination de l'heure du deces [ 23 ] .

Cette version est confirmee par Marianne Faithfull, qui etait au moment des faits la compagne de Jean de Breteuil . Ce dernier, fournisseur en heroine et cocaine du couple Morrison, a fui au Maroc avec elle des le lendemain matin du deces de Jim [ 26 ] . Marianne Faithfull considere Jean de Breteuil responsable du deces de Morrison pour lui avoir fourni une dose d'heroine pure et donc trop forte provoquant son overdose [ 27 ] . Jean de Breteuil meurt a son tour d'une overdose pres d'un an plus tard [ 26 ] . Pamela Courson meurt egalement d'une overdose trois ans plus tard.

Cette version est egalement confirmee en 2019 par Philippe Manœuvre , qui explique qu' Agnes Varda aurait ensuite ete appelee pour maquiller l'histoire avec un medecin [ 28 ] .

Cette version tend vers celle d'un suicide par overdose [ 29 ] , [ 30 ] , [ 23 ] .


On peut s'etonner du caractere sommaire de l'enquete de police et de l'absence d'autopsie. La mort de Jim Morrison pouvait facilement etre associee aux importants reseaux internationaux de trafic de cocaine et d'heroine a Paris a l'epoque. Or, Jean de Breteuil, fournisseur de drogue de Jim Morrison, beneficiait de facilites diplomatiques grace aux anciennes connaissances de son pere Charles de Breteuil . Ainsi La mort de Jim Morrison aurait ete etouffee sur ordre du ministre de l'Interieur Raymond Marcellin pour ne pas faire de scandale mediatique et ne pas susciter de desordres comparables a ceux arrives lors de la mort de Brian Jones ou de Jimi Hendrix; et egalement ne pas envenimer les relations avec les Etats-Unis et ne pas compromettre la famille de Breteuil [ h ] si l'on apprenait que leur fils Jean avait partie liee avec la french connection de Marseille qui inondait le marche americain, cette affaire de stupefiants faisant alors l'objet d'un important litige entre la France et les Etats-Unis. L'enquete officielle baclee, sans autopsie, avait commence vers h du matin pour durer deux heures avant l'octroi du permis d'inhumer alors que, selon le scenario (l'overdose accidentelle au Rock 'n' Roll Circus ), sa mort serait intervenue la veille vers 23  h . Jean de Breteuil aurait eu alors largement le temps d'intervenir entretemps pour sauvegarder ses interets via les nombreuses relations politiques de son pere et eviter le scandale. [ref. necessaire] . On peut neanmoins se demander pourquoi, alors que l'affaire aurait ete etouffee, Jean de Breteuil aurait eu besoin de fuir au Maroc.

Theorie d'un Jim Morrison vivant [ modifier | modifier le code ]

De nombreux fans pensent plutot que Morrison aurait prepare un ≪ depart definitif ≫ depuis plusieurs mois, et lui-meme orchestre un ≪ faux deces ≫ destine a couvrir sa fuite. Il serait donc en fait toujours vivant. On n'hesite guere, dans cette version, a comparer Morrison a Arthur Rimbaud qui, cessant toute activite litteraire, partit vivre en Afrique a vingt-quatre ans. Cette idee, pourtant, semble relever davantage de la legende ? voire du fantasme ? que de la piste serieuse. [ref. necessaire] .

De nombreux artistes font l'objet de rumeurs semblables, comme Elvis Presley [ 31 ] , John Lennon [ 32 ] , Jimi Hendrix ou encore Michael Jackson [ 33 ] .

Posterite [ modifier | modifier le code ]

Le deces premature de Morrison dans des circonstances peu claires n'a pu qu'aureoler la figure fascinante de Morrison et lui conferer une dimension legendaire. Il reste aujourd'hui une icone majeure de l'histoire du rock, dont on souligne volontiers les provocations, les exces et le destin tragique. Telle a ete, en particulier, l'optique retenue par les premiers biographes de Morrison, Jerry Hopkins et Danny Sugerman, dans leur livre No One Here Gets Out Alive ( Personne ne sortira d'ici vivant , publie en 1980), dont Oliver Stone s'est inspire pour son film The Doors sorti en 1991, le role de Jim Morrison etant tenu par Val Kilmer . En parallele, l'œuvre proprement poetique de Morrison commence, a son tour, a etre reconnue.

A la fin des annees 1970 , les membres restants de The Doors se reforment brievement pour composer des melodies destinees a servir de fond musical aux poemes enregistres par Morrison le . Il en resulte l'album An American Prayer , sorti en 1978, mais il faut attendre 1988 pour que le premier volume des poemes inedits de Morrison soit publie sous le titre Wilderness , suivi, en 1990 , d'un second volume intitule The American Night .

Jim Morrison est entre dans le mythique Club des 27 regroupant les figures du rock'n'roll decedees a vingt-sept ans, comme Robert Johnson (1911-1938), Brian Jones (1942-1969), Alan Wilson (1943-1970), Janis Joplin (1943-1970), Jimi Hendrix (1942-1970), Pete Ham (1947-1975) du groupe Badfinger , Kurt Cobain (1967-1994) et Amy Winehouse (1983-2011).

En , pour celebrer l'anniversaire des 15 ans de sa disparition, un concert sauvage fut organise par des musiciens parisiens avec a leur tete le bassiste Marco le Gaucher, le seul qui sera interpelle par la police a la fin du happening. On estime a 20 000 personnes presentes devant les grilles principales du Pere-Lachaise pour une serie de concerts sur une scene montee dans un temps record pour que les premiers groupes jouent des la fin de l'apres-midi et se succederent jusqu'a 22  h  30 a laquelle la prefecture ordonna la dispersion sans heurts et la soiree se finit au Gibus .

Ouvrages [ modifier | modifier le code ]

En anglais
  • Celebration of the Lizard , , (morceau initialement prevu pour figurer sur l'album Waiting for the Sun , seules les paroles figureront sur la pochette du disque, devenant ainsi le premier texte publie par Morrison).
  • Jim Morrison raps , revue Eye , numero d' .
  • The Lords. Notes On The Vision , a compte d'auteur, 100 exemplaires , Western Lithographers, 1969.
  • The New Creatures , a compte d'auteur, 100 exemplaires , Western Lithographers, 1969.
  • An American Prayer , revue Rolling Stone , numero d' .
  • Ode To LA, while thinking of Brian Jones, Deceased , (poeme imprime sous forme de tract et distribue lors d'un concert de The Doors a Los Angeles, ).
  • An American Prayer , compte d'auteur, 500 exemplaires , Western Lithographers, 1970.
  • The Lords and The New Creatures , Simon & Schuster, .
  • The Lost Writings of Jim Morrison - volume I - Wilderness , Vintage Books, 1988 (ce volume inclut egalement Far Arden et As I Look Back ).
  • The Lost Writings of Jim Morrison - volume II - The American Night , Vintage, 1990.
Editions bilingues
  • Ecrits , traducteurs divers, Christian Bourgois, 1993, 1.182 p. Contient tout ce qui a ete ecrit par Jim Morrison, incluant les textes des chansons des Doors, ainsi que les pieces de l'album An American Prayer . La page de gauche est en anglais alors que celle de droite est la traduction francaise.
  • Wilderness , trad. Patricia Devaux, C. Bourgois, 1991, dern. reed. 2010.
  • La Nuit americaine , trad. Patricia Devaux, C. Bourgois, 1992, dern. reed. 2010.
  • Arden lointain , trad. Sabine Prudent et Werner Reimann, C. Bourgois, 1988, reed. 1992.
  • Une priere americaine et autres ecrits , trad. Herve Muller, C. Bourgois, 1978, dern. reed. 1997.
  • Seigneurs et nouvelles creatures (Lords and the New Creatures) , trad. Yves Buin et Richelle Dassin, C. Bourgois, 1976, dern. reed. 2001.

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

  • HWY, an american pastoral , 1970. Duree : 50 minutes . Western metaphysique contemporain dont le personnage principal, interprete par Morrison, barbu, cheveux longs, portant une canadienne, un pantalon de cuir noir et des bottes, descend depuis un lac primordial les encaissements de collines desertiques (litteralement ≪ prehistoriques ≫), rejoint une highway . Puis, apres avoir longtemps fait du stop, reussi a trouver son conducteur, et enfin traverse une serie d'epreuves et de rencontres, il arrive seul au volant a l'oree de Los Angeles, ville qui devient alors, pendant un travelling d'une vingtaine de minutes, le nouveau personnage principal dans lequel celui joue par Morrison s'est fondu. Il reapparait vers la fin du film, la nuit, entre un motel et une boite de jazz. Le film s'acheve sur un panorama nocturne de Los Angeles ou l'on devine un instant le reflet mouvant du pantalon de cuir, sur fond de sirenes hurlantes et de bruits de guerre.

References dans la culture populaire [ modifier | modifier le code ]

Films et series [ modifier | modifier le code ]

Litterature [ modifier | modifier le code ]

  • Horizon Motel , ouvrage bilingue d' Estelle Valls de Gomis , paru en 2007 aux editions Le Calepin Jaune, est un hommage au poete et a l'artiste, en photos, poemes et nouvelles.
  • Dans Le roi Lezard de 2012, polar de Dominique Sylvain le fantome de Jim Morrison est tres present.
  • Stephen King conte, dans Le Fleau , la rencontre de l'un des protagonistes, Stu Redman, avec Jim Morrison (lequel etait cense etre decede au moment de cette rencontre).

Musique [ modifier | modifier le code ]

  • Bernard Lavilliers a ecrit une chanson a sa memoire, Plus dure sera la chute , sur son album Les Barbares (1976), et elle figure sur deux de ses albums live.
  • Serge Gainsbourg a ecrit une chanson, interpretee par Jane Birkin , dans laquelle il cite de grands noms d'artistes disparus. Parmi eux, Jim ( chanson et album Ex-fan des sixties , 1978).
  • Le chanteur Renaud fait allusion a Jim Morrison dans sa chanson P'tite conne , en 1985. Chanson denoncant les drogues ≪ dures ≫, en particulier la cocaine ( ≪ P'tite conne, allez, repose-toi tout pres de Morrison et pas trop loin de moi ≫ ).
  • Thom Yorke , du groupe Radiohead , a ecrit la chanson Anyone Can Play Guitar , sortie en , dans laquelle il rend hommage a Morrison en ecrivant : ≪ Grow my hair... grow my hair I'm Jim Morrison, grow my hair..., I wanna be wanna be Jim Morrison... ≫.
  • Francis Lalanne a ecrit et chante Ode to Jim , sur une musique des Doors (sur son album Les inedits , 1994).
  • Alain Souchon fait reference a Jim Morrison dans le dernier vers de sa chanson Chanter, c'est lancer des balles , sur son album C'est deja ca (1993) ( ≪ Des blagues au telephone / Pour faire rire les personnes / Et la mere de Jim Morrison ≫ ). Il fait egalement allusion a la courte passion entre Jim Morrison et la chanteuse Nico dans la chanson Rive gauche , sur son album Au ras des paquerettes (1999) ( ≪ Miles Davis y sonne sa Greco / Tous les Morrison leur Nico ≫ ).
  • Jonny Greenwood, guitariste du groupe Radiohead , fait explicitement reference a Morrison dans les paroles de la chanson Anyone can play guitar (1993), quand il ecrit: ≪ Grow my hair, grow my hair, I am Jim Morrison. Grow my hair, I wanna be Jim Morrison ≫ ( ≪ Laisser pousser mes cheveux, laisser pousser mes cheveux, je suis Jim Morrison. Laisser pousser mes cheveux, je veux etre Jim Morrison. ≫ ).
  • L'influence de Jim Morrison est tres importante dans les textes de Damien Saez et notamment dans sa chanson Voici la mort , sur l'album God blesse (2002).
  • Dans son premier album, Back to Bedlam (2004), James Blunt lui rend hommage avec la chanson So Long, Jimmy , dont certains phrases musicaux sont quasiment ceux de Riders on the Storm .
  • Le groupe ecossais Mogwai commence son album The Hawk Is Howling , paru en 2008, par une chanson intitulee I'm Jim Morrison, I'm dead .
  • En 2010, la chanson sur Kurt Cobain La Crasse americaine du groupe francais Les Rois de la Suede fait reference a Jim Morrison : ≪ t'as rejoint les morts a 27 ans, les partis avant l'heure, Jim Morrison, Janis Joplin et Cindy Sander  ≫ .
  • En 2014, le collectif de rap ≪ l'Entourage ≫ intitule une de ses chansons Jim Morrison .
  • Le chanteur Hubert-Felix Thiefaine fait reference a Jim Morrison dans sa chanson Rock Autopsie  : ≪ Grand-mere va plus au Pere Lachaise pleurer sur Morrison. Avec ses Melody Maker elle fait des paillassons ≫.
  • Dans sa chanson Wasting the Down , le groupe de rock finlandais The 69 Eyes fait reference au Lizard symbolisant le chanteur dans le vers ≪ Where the lizard lingers long under the sun ≫ suivi immediatement de la date et du lieu de sa mort, avec ≪ under the sun forgettin' the night darkest July Paris '71 ≫ .
  • A la fin de la saison 1 de Nerdz , la chanson The End accompagne le generique jusqu'a la fin du premier couplet.
  • Le groupe israelien Infected Mushroom a repris plusieurs morceaux du groupe, comme Light my fire ou Riders on the storm .
  • La chanteuse americaine Lana Del Rey l'evoque dans sa chanson Gods & Monsters : "No one's gonna take my soul away I'm living like Jim Morrison"
  • Francis Ford Coppola a utilise The End comme theme musical principal, dans son film Apocalypse Now .

Sports [ modifier | modifier le code ]

  • Le catcheur americain John Hennigan lui rend hommage depuis en changeant son allure de star hollywoodienne pour celle de rock star. Il se fait appeler ≪ John Morrison ≫, a la meme coupe de cheveux que Jim et a nomme sa prise de finition le ≪  Moonlight Drive  ≫, du meme nom que la chanson des Doors.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b ▶Traduction de : The Lizard King ( ≪ Le Roi Lezard ≫ ). Ce surnom est extrait du long poeme-chanson lyrique et metaphorique The Celebration Of The Lizard ( ≪ La Celebration du Lezard ≫ ), ou il dit I am the Lizard King / I can do anything / I can make the earth stop in its tracks... ( ≪ Je suis le Roi Lezard / Je peux tout [ou : Je peux faire tout ce que je veux] / Je peux arreter la terre dans sa course et le temps... ≫ ). Ce morceau ne sera jamais finalise en studio dans son integralite, on en trouve un extrait dans le morceau Not to Touch the Earth de l'album Waiting for the Sun  ; mais il est totalement present dans leur album live  : Absolutely Live (1970), et le travail de studio sera repris en bonus sous la forme de work in progress dans la reedition CD de Waiting for the Sun en 2006. A noter que les metaphores reptiliennes sont frequentes dans ses poemes et ses chansons, et qu'elles se rattachent chez Morrison a une thematique liee a la fois aux traditions chamaniques et aux archetypes jungiens qu'il connaissait bien. [Voir a ce sujet la section ≪  Le poeme d'origine : The Celebration of the Lizard  ≫ de l'article consacre a la chanson Not to Touch the Earth ].
    ▶Traduction de : Mr Mojo Risin’ ( ≪ Ma queue se leve ≫ ). Cette serie de lettres est l' anagramme de son nom "Jim Morrison". L'expression ( argotique ) est reprise ad libitum en fin de la chanson L.A. Woman , cinquieme titre de l'album eponyme des Doors et dernier du vivant de Morrison (1971). Source : ≪  Mr Mojo Risin’  ≫, sur Histoires et Nouvelles.wordpress.com , (consulte le ) .
    ▷Ces deux surnoms ont ete choisis par Jim Morrison lui-meme comme des alter-egos pour exprimer des aspects differents de sa personnalite ou bien par provocation, les allusions et propos sexuels explicites etant nombreux dans ses textes et fondes sur sa connaissance de la psychanalyse , ou encore par auto-derision de son statut de sex-symbol . Et ils ne lui ont pas ete attribues par ses amis ou ses fans comme c'est souvent le cas.
  2. Son acte de deces le nomme James DOUGLAS MORRISON
  3. Prononciation en anglais americain retranscrite selon la norme API .
  4. ≪ J'aime la musique, j'aime bien chanter sur scene, mais certaines choses que j'ai a dire ne peuvent etre mises en musique et seraient communiquees au mieux par le biais d'un livre ≫ declare Morrison en janvier 1969, lors d'une interview accordee au magazine Jazz&Pop. Il dit aussi, sur l'album posthume An American Prayer  : ≪  I'll always be a word man better than a bird man  ≫ ( ≪ Je serai toujours un homme de mots plus qu'un homme oiseau ≫ , ce qui semble signifier qu'il se sent plus ecrivain que chanteur).
  5. ≪  [We] were driving through the desert, at dawn, and a truck load of Indian workers had either hit another car, or just - I don't know what happened - but there were Indians scattered all over the highway, bleeding to death. […] That was the first time I tasted fear. […] The reaction I get now thinking about it, looking back - is that the souls or the ghosts of those dead Indians… maybe one or two of 'em… were just running around freaking out, and just leaped into my soul. And they're still in there.  ≫
    ( ≪ Nous roulions a travers le desert, a l'aurore, et un camion plein d'ouvriers indiens avait soit percute une autre voiture soit seulement - enfin, je ne sais pas ce qui s'etait passe - mais il y avait des Indiens qui gisaient, eparpilles sur la route, agonisant, perdant du sang.[…] Ce fut la premiere fois que je goutais la peur. […] Ma reaction aujourd'hui en y repensant, en les revoyant - c'est que les ames ou les esprits de ces Indiens defunts... peut-etre d'un ou deux d'entre eux… etaient en train de courir dans tous les sens, paniques, et ils ont tout simplement saute dans mon ame. Et ils sont toujours la. ≫ )
  6. Le dictionnaire Bailly donne la traduction ≪ comme il plait aux dieux ≫ de l’expression ≪ κατ? δα?μονα ≫
  7. Ces paroles ont ete immortalisees : on les entend sur le disque Without A Safety Net , disponible dans The Doors Box Set .
  8. connue dans le milieu de la presse (cofondatrice du magazine L'Express ) et politiquement influente tant a Paris qu'a Rabat aupres du roi du Maroc Mohammed V .

References [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b (en) Stephen Davis, Jim Morrison. Life, Death, Legend , Random House , , p.  154 .
  2. (en) Jerry Hopkins et Danny Sugerman, No One Here Gets Out Alive [≪ Personne ne sortira d'ici vivant ≫], Plexus (reed. Grand Central Publishing ), 1980 (reed. 1995), 388 (reed. 416 p.) ( ISBN   978-0446602280 et 0446602280 ) . Voir aussila section " Sens du texte " de l'article consacre a la chanson Not to Touch the Earth .
  3. Interview de Jim Morisson - Ben Fong-Torres, Rolling Stone , printemps 1971.
  4. Steven Jezo-Vannier, The Doors. Ship of fools , Le Mot et le Reste , , p.  11 .
  5. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Jerry Hopkins et Danny Sugerman, No One Here Gets Out Alive .
  6. Self-Interview prologue du recueil Wilderness .
  7. (en) ≪  FSU Arrest  ≫, sur American Legends (consulte le ) .
  8. (en) Stephen Davis, Jim Morrison. Life, Death, Legend , Random House , , p.  51 .
  9. Interview de Ray Manzarek figurant sur le DVD The Doors - No One Here Gets Out Alive .
  10. ≪  The Doors : When You're Strange | ARTE  ≫ (consulte le ) .
  11. a et b Sam Bernett , Jim Morrison, 1971-2011 : La verite , ed. Du Rocher, 2011.
  12. Interview de Jim Morrison disponible sur le DVD The Doors 30 Years Commemorative Edition .
  13. a b et c Patricia Kennealy, My Life With And Without Jim Morrison . Hopkins et Sugerman, op. cit. .
  14. John Densmore, Riders On The Storm .
  15. Dixit Patricia Kennealy elle-meme, My Life With And Without Jim Morrison .
  16. Hopkins et Sugerman, op. cit. . John Densmore, op. cit. .
  17. James Riordan et Jerry Prochnicky, Break On Through, The Life And Death Of Jim Morrison .
  18. Radio France , ≪  The Doors a l'ile de Wight enfin restaure.  ≫ (consulte le )
  19. Interview de Jim Morisson - Salli Stevenson, Circus , hiver 1970.
  20. Hommage a Herve Muller , gonzomusic.fr , 23 mars 2021.
  21. a et b Olivier Nuc, ≪  Sur les traces parisiennes de Jim Morrison  ≫, Le Figaro ,‎ 17-18 octobre 2020, p.  30 ( lire en ligne ) .
  22. ≪  A Paris, Jim Morrison hante encore le Pere-Lachaise  ≫, sur Le Point , (consulte le ) .
  23. a b c d e f g h i j k l et m Voir egalement le documentaire ≪  Les derniers jours de Jim Morrison, chanteur du groupe "The Doors", mort le 3 juillet 1971 a Paris  ≫ sur YouTube . Consulte le 11 juillet 2021.
  24. Jim Morrison : vie, mort, legende , traduit par Cecile Pournin, Flammarion, 2005.
  25. a b et c Extraits du rapport de police etabli par l'officier de police judiciaire Jacques Manchez du commissariat de l'Arsenal, le 3 juillet 1971 a 15h40
  26. a et b L'Obs, ≪  Marianne Faithfull livre sa verite sur la mort de Jim Morrison  ≫, L'Obs ,‎ ( lire en ligne , consulte le ) .
  27. ≪  Jim Morrison : la declaration fracassante de Marianne Faithfull  ≫, sur lefigaro.fr , .
  28. ≪  Philippe Manœuvre raconte comment Jim Morrison est vraiment mort  ≫ (consulte le ) .
  29. (en) The shocking truth about how my pal Jim Morrison REALLY died - The Daily Mail , 7 juillet 2007.
  30. Sam Bernett, The End : Jim Morrison , Editions Prive, 2007 ( ISBN   2-3507-6052-9 ) .
  31. ≪  Histoire de folles rumeurs. Elvis n'est pas mort  ≫, sur Franceinfo , (consulte le ) .
  32. https://www.facebook.com/LExpressDeToronto/ , ≪  Et si John Lennon etait toujours vivant... cache dans le Nord de l'Ontario  ≫, sur l-express.ca , lexpressdetoronto, (consulte le ) .
  33. ≪  Michael Jackson toujours vivant ? Ils y croient...  ≫, sur www.20minutes.fr (consulte le ) .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

En francais
  • Herve Muller, Jim Morrison au-dela des Doors , Albin Michel (coll. Rock & Folk), 1973.
  • Jerry Hopkins et Danny Sugerman, Personne ne sortira d'ici vivan t. Trad de l'anglais " No one here gets out alive " (1980) par Pierre Alien, Bourgois 1981, 379 p. ( ISBN   2-264-01711-2 )
  • Herve Muller, Jim Morrison mort ou vif , Ramsay, 1991.
  • Frank Lisciandro, trad. Francois Tetreau. Morrison : un festin entre amis , Le Castor astral & Triptyque, 1996.
  • Frank Lisciandro, trad. Francois Tetreau. James Douglas Morrison, photojournal , Le Castor astral, 2005.
  • Tracey Simpson, Le dernier poeme du dernier poete : la poesie de Jim Morrison , Grasset/Le Monde de l'Education, 1998, 374 p.
  • Ray Manzarek , trad. Jacques Collin, The Doors : la veritable histoire , Hors collection, 1999, 384 p.
  • Christophe Dauphin , Preface de Rem, James Douglas Morrison ou la nuit du lezard , l'Acanthe (coll. L'or du temps), 2001.
  • Patricia Butler, trad. Emmanuel dazin. Preface Jerry Hopkins. La tragique romance de Pamela et Jim Morrison , Castor Austral, 2001.
  • Jacob Thomas Matthews, preface de Gilles Yepremian. Communication d'une star : Jim Morrison , L'Harmattan (coll. Communication sociale), 2003, 261 p.
  • Jean-Yves Reuzeau , Jim Morrison et les Doors : la vie en accelere , Librio musique, 2005.
  • Jean-Yves Reuzeau, Jim Morrison , Folio, 2012.
  • John Densmore , trad. Lenaik Le They. The Doors, les cavaliers de l'orage : Ma vie avec Jim Morrison et les Doors , Camion Blanc, 2005, 415 p. Autre version du titre (meme editeur, meme annee) : The Doors, le vaisseau de cristal : Ma vie avec Jim Morrison et les Doors , 411 p.
  • Stephen Davis, trad. Cecile Pournin, Jim Morrison : vie, mort, legende , Flammarion, 2005, 478 p. + 16 p. de photos N&B.
  • Gerald et Ralph Faris, trad. Francois Tetreau. Janis Joplin et Jim Morrison face au gouffre , Le Castor astral, 2007.
  • Romain Renard, The End, Jim Morrison (bande dessinee), Casterman, 2007, 48 p.
  • Wallace Folie, trad. Anne-Marie Caquot-Pietri et Fredaine Combet, Rimbaud et Jim Morrison : Portrait du poete en rebelle , Hors Commerce (coll. Hors Bleu), 30 aout 2007, 199p.

En anglais [ modifier | modifier le code ]

  • John Densmore , Riders On The Storm: My Life with Jim Morrison and The Doors , Dell, 1990, 319 p. + 32 p. de photos N&B.
  • Andrew Doe et John Tobler, The Doors in their own words, Perigee Books, 1991, 94 p. ( ISBN   0-399-51659-X )
  • David Dalton, Mr. Mojo Risin Jim Morrison: the Last Holy Fool , St. Martin's, 1991.
  • Frank Lisciandro, Morrison: a Feast of Friends , Warner, 1991.
  • James Riordan et Jerry Prochnicky, Break On Through: The Life And Death Of Jim Morrison , William Morrow, 1991, 544 p. + 33 p. de photos N&B.
  • Jerry Hopkins, The Lizard King: the Essential Jim Morrison , Plexus, 1992.
    Traduit en francais sous le titre Jim Morrison, le roi lezard , ed. 10/18, 1994.
  • Patricia Kennealy-Morrison , Strange Days: My Life with and without Jim Morrison , HarperCollins, 1992.
  • Wallace Fowlie, Rimbaud & Jim Morrison: The Rebel as Poet , Duke University Press, 1994. 132 p. Double biographie de Rimbaud et Morrison proposee par un universitaire americain.
  • Stephen Davis, Jim Morrison, life, death, legend , Gotham, 2004.

En allemand [ modifier | modifier le code ]

  • Rainer Moddemann, The Doors: Heel-Verlag, 1991, 275 p. ( ISBN   3-89365-237-X ) .
  • Philip Steele, City of Light: Die letzten Tage von Jim Morrison: Heyne Verlag/Random House, 2008.

Films [ modifier | modifier le code ]

Documentaires
  • The Doors - No One Here Gets Out Alive , Hollywood Heartbeat Production, 1981 (DVD 196 802 9)
  • The Doors - 30 Years Commemorative Edition , Universal Studios, 2001 (DVD 902 589 2)
  • When You're Strange , Tom DiCillo , 2009
  • Les derniers jours de Jim Morrison , Michaelle Gagnet, sur une idee d'Arnaud Hamelin, pour la serie de documentaires Infrarouge, diffuse par France 2 en
Fictions

Emissions radiophoniques [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

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