Jacques Ozanam
, ne le
a
Sainte-Olive
(
Ain
) et mort le
a
Paris
, est un
mathematicien
francais
. Il est surtout connu pour ses differents ecrits mathematiques, dont un portant sur des tables
trigonometriques
et
logarithmiques
.
Jacques Ozanam est issu d'une lignee de laboureurs de la Dombes, dont on ignore les liens avec la famille de
Frederic Ozanam
[
1
]
. Quoiqu'il eut commence l'etude de la theologie pour complaire a son pere, il se sentait plus fortement attire par les mathematiques, qu'il maitrisa sans l'aide d'un precepteur. A l'age de quinze ans il redigea un traite de mathematiques. A la mort de son pere, il renonca a la theologie qu’il avait etudiee pendant quatre ans et commenca, a
Lyon
, a donner gratuitement des lecons privees de mathematiques. Plus tard, comme les biens de la famille etaient entierement passes a son frere aine, il dut a contrecœur accepter d’etre paye.
En 1670, il publia des tables trigonometriques et logarithmiques plus precises que celles d'
Adriaan Vlacq
, de
Pitiscus
et de
Henry Briggs
qui existaient alors. Un acte de charite (il avait prete de l’argent a deux etrangers) attira sur lui l’attention de Henri d'Aguesseau, pere du
chancelier Henri Francois d'Aguesseau
, qui l’invita a s’etablir a
Paris
. La, il connut la prosperite et une vie heureuse pendant plusieurs annees. Il se maria, eut une grande famille et tira des revenus suffisants des lecons privees de mathematiques qu’il donnait surtout a des eleves etrangers. Jacques Ozanam confie au docteur Elie Richard, medecin a
La Rochelle
, le soin de realiser un prototype d'un vehicule ≪ dans lequel on pourrait se deplacer, sans chevaux ≫. Cet ancetre de la voiture automobile est decrite dans le
21
e
des cinquante problemes de mecanique formant la premiere partie du tome II de ses
Recreations Mathematiques et Physiques qui contiennent plusieurs problemes utiles et agreables [...]
, publiees en
1696
. Derriere le conducteur, qui tient dans ses mains les renes, se tient debout un valet qui actionne avec les pieds deux planches montees sur ressort, donnant ainsi l'impulsion au charriot.
Ses publications mathematiques etaient nombreuses et bien accueillies. Le manuscrit intitule
Les six livres de l'Arithmetique de
Diophante
augmentes et reduits a la specieuse
merita l'eloge de
Leibniz
[
2
]
.
Recreations
, traduit plus tard en anglais et bien connu aujourd'hui, fut publie en
1694
. Ozanam fut nomme eleve geometre a l'
Academie royale des sciences
en
1701
et associe mecanicien apres la mort de
Jean Mathieu de Chazelles
, en 1710
[
3
]
. La mort de sa femme le plongea dans la douleur la plus profonde et la perte due a la
Guerre de Succession d'Espagne
de ses eleves etrangers le reduisit a la pauvrete. Il mourut a Paris le
.
Il a ete honore plus a l'etranger que dans sa patrie. Il etait devot, charitable, courageux et de foi simple. Au temps ou il etait un jeune homme, il avait su vaincre sa passion pour le jeu. Il avait l'habitude de dire qu'il appartenait aux docteurs de la
Sorbonne
de discuter, au pape de decider, et a un mathematicien d'aller au ciel par une ligne perpendiculaire.
Selon l’
eloge de M. Ozanam
prononce par
Bernard Le Bouyer de Fontenelle
[
4
]
, Jacques Ozanam est decede le dimanche
. Mais ceci souleve quelques points d'interrogation. Selon des membres de sa famille, le deces serait survenu le dimanche
. Voici quelques elements avances par un membre de la famille en faveur de cette these.
- Le Bouyer de Fontenelle parle du dimanche
: or c'etait un samedi, alors que le
etait bien un dimanche
[
5
]
.
- Robert Courrier
et
Louis de Broglie
, secretaires perpetuels de l'academie, ont confirme dans une lettre a la famille les points suivants : Jacques Ozanam etait present a la seance du
. Sa mort fut annoncee a la seance du
(1718). Son eloge par Fontenelle fut lu le
.
- Le testament olographe de Jacques Ozanam date du
et l'inventaire apres deces de ses biens date du
se trouvent aux Archives nationales sous la cote Z.2, 3622, annee 1718.
- Tables des Sinus, Tangentes et Secantes et des Logarithmes de sinus et des tangentes ; et des nombres depuis l’unite jusques a 10000. Avec un traite de Trigonometrie par de nouvelles Demonstrations & des Pratiques tres-faciles
, Chez l’Auteur et Estienne Michallet, Paris, 1685 ; Ch. A. Jombert, 1741.
- Traite des lignes du premier genre, expliquees par une methode nouvelle et facile. Traite de la construction des equations, pour la solution des problemes indetermines. Traite des lieux geometriques expliques par une methode courte et facile
, Paris, Michallet, 1687.
- L'Usage du
Compas de Proportion
explique et demontre d'une maniere courte et facile et augmente d'un Traite de la division des Champs
, Etienne Michallet, 1688 ; Jombert, 1769.
Texte en ligne
- Methode de Lever les Plans et les Cartes de terre et de Mer, avec toutes sortes d'Instruments, & sans Instruments. La description & l'usage de ces Instruments, qui sont le Demi-cercle, la Planchette de diverses facons, la Boussole, l'Instrument universel, & le Recipiangle. Et la maniere de faire les remarques des marees, courants, ecueils, &c. & de lever les Plans des Villes ennemies
, Paris, Michallet, 1693 ; Paris, Claude Jombert, 1716.
- Recreations mathematiques et physiques, qui contiennent plusieurs problemes d’arithmetique, de geometrie, de musique, d'optique, de gnomonique, de cosmographie, de mecanique, de pyrotechnique, & de physique. Avec un traite des horloges elementaires
,
1
re
edition, Paris, Jombert, 1694 ;
2
e
edition, 2 volumes, Jombert, 1725 ; Jombert, 1735 ; nouvelle edition, rev., corr. & augm., 4 volumes, Paris, Jacques Rollin, 1750 ; Firmin-Didot, 1790. L'ouvrage apporte une approche ludique des mathematiques a travers nombre de problemes distrayants et techniques nouvelles de calcul tels la ≪ multiplication par les doigts ≫. Cette edition est consideree comme la plus pertinente parue jusqu'alors et comporte un traite des horloges elementaires de
Domenico Martinelli
, une longue dissertation sur les lampes perpetuelles et surtout des ≪ tours de gibeciere ≫ (tours de prestidigitation).
Texte en ligne sur Gallica 1
2
3
4
et sur le site du CNUM
- Cours de mathematique, qui comprend toutes les parties les plus utiles & les plus necessaires a un homme de guerre, & a tous ceux qui se veulent perfectionner dans cette science
, 5 volumes, Paris, Jean Jombert, 1697.
- Methode facile pour arpenter ou mesurer toutes sortes de superficies, et pour toiser exactement la maconnerie, les vidanges des terres, & tous les autres corps, dont on peut avoir besoin dans la pratique ; avec le toise du bois de charpente selon la Coutume de Paris, & un traite de la separation des terres
, Paris, Jombert, 1699 ; 1725 ; 1747.
- La Fortification Reguliere Et Irreguliere Qui Comprend la Construction L'attaque & la Defense de Toutes Sortes de Places
, Claude Jombert, 1711.
- Traite de fortification contenant les methodes anciennes et modernes pour la construction et la defense des places, et la maniere de les attaquer, expliquee au plus long qu'elle n'a ete jusques a present
, Paris, Jean Jombert, 1694
[1]
- La Perspective Theorique et Pratique, ou l’on enseigne la maniere de mettre toutes sortes d’objets en perspective, tiree du Cours de Mathematique
. Paris, Claude Jombert, 1711
- Les elements d'
Euclide
du R. P. Dechalles, de la compagnie de Jesus ; et de M. Ozanam, de l’academie des sciences. Demontres d'une maniere nouvelle & facile, & augmentes d'un grand nombre de propositions & d'usages, & d'un traite complet des rapports
, Jombert, 1735 ; 1753.
- La
gnomonique
, ou l'on donne par un principe general la maniere de faire des
cadrans
sur toutes sortes de surfaces, & d'y tracer les heures astronomiques, babylonniennes & italiques, les arcs des signes, les cercles des hauteurs, les verticaux & les autres cercles de la sphere
, Paris, Quay des Augustins, chez Charles-Antoine Jombert, 1746.
- Fontenelle
,
Eloge de M. Ozanam
, dans
Histoire de l'Academie royale des sciences - Annee 1717
, Imprimerie royale, Paris, 1719,
p.
86-92
(
lire en ligne
)
- Table generale des matieres contenues dans l'"Histoire" et dans les "Memoires de l'Academie royale des sciences"
, par la Compagnie des libraires, Paris, 1731, tome 3,
1711-1720
,
p.
263-264
(
lire en ligne
)