Chun Doo-hwan

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Chun Doo-hwan
全斗煥
Illustration.
Chun Doo-hwan en 1983
Fonctions
President de la republique de Coree
?
( 7 ans, 5 mois et 23 jours )
Election 25 fevrier 1981
Premier ministre Yoo Chang-soon
Kim San-hyup
Chin Iee-chong
Sin Byeong-hyeon (interim)
Roh Shin-yeong
Lee Han-key
Kim Chung-yul
Predecesseur Choi Kyu-ha
Successeur Roh Tae-woo
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance District de Hapcheon , Gyeongsang du Sud ( Coree )
Date de deces (a 90 ans)
Lieu de deces Seoul ( Coree du Sud )
Nationalite sud-coreenne
Parti politique Parti de la justice et de la democratie
Conjoint Lee Soon-ja
Religion Bouddhisme Protestantisme

Signature de Chun Doo-hwan전두환

Chun Doo-hwan
Presidents de la republique de Coree

Chun Doo-hwan
Hangeul 全斗煥
Hanja 全斗煥
Romanisation revisee Jeon Duhwan
McCune-Reischauer Ch?n Tuhwan

Chun Doo-hwan (en coreen  : 全斗煥 , / t ? ? n t u ? w ? n / / t ? ? n d u ? w ? n / ), ne le a Naechonri , en Coree et mort le a Seoul [ 1 ] , est un general et homme d'Etat sud-coreen . Il est president de la Republique du au apres avoir renverse son predecesseur.

Apres l'assassinat en 1979 du president Park Chung-hee , un dictateur militaire au pouvoir depuis 1962. Chun orchestre le coup d'Etat militaire du 12 decembre 1979, mettant fin a la breve phase de democratisation qui avait suivi la mort de Park. Il consolide sa dictature militaire lors d'un second coup d’Etat le 17 mai 1980 , a la suite duquel il declare la loi martiale et cree des camps de reeducation. Il instaure la tres autoritaire Cinquieme Republique le 3 mars 1981, puis cede le pouvoir en 1987 a son allie Roh Tae-woo .

En 1996, apres la chute de Roh Tae-woo en 1993, Chun est condamne a mort pour son role dans le massacre de Gwangju qui fit des milliers de morts en 1980, mais est gracie l'annee suivante, en meme temps que Roh Tae-woo, par le president Kim Young-sam . Il est cependant condamne a payer une amende de 203 millions de dollars, soit la somme qu'il avait detourne a son profit durant son regime.

Enfance [ modifier | modifier le code ]

Chun est ne le a Yulgok-myeon, une petite commune pauvre de Hapcheon , dans la province du Gyeongsang du Sud , pendant la colonisation imperiale japonaise de la Coree . Chun Doo-hwan est le fils de Chun Sang-woo et Kim Jeong-mun [ 2 ] . Les deux grands freres de Chun, Yeol-hwan et Kyuu-gon, decedent lors d'un accident alors qu'il etait enfant. Aux environs de 1936, la famille de Chun emmenage a Daegu , endroit ou il integre l'ecole primaire de Horan. Son pere etait en conflit avec la police japonaise dans le passe, et celui-ci tue un officier de police en hiver 1939 [ 2 ] . Sa famille fuit immediatement vers Jilin , en Chine, endroit dans lequel la famille reste cachee deux ans avant de revenir.

Carriere [ modifier | modifier le code ]

Issu d'une famille paysanne, Chun Doo-hwan est entre a l'Academie militaire coreenne en 1951 dont il sort diplome en 1955. Il a ensuite exerce des fonctions de commandement des troupes sud-coreennes, engagees aux cotes des Etats-Unis lors de la guerre du Viet Nam [ 3 ] . En , il est nomme chef du commandement integre des forces de securite.

Accession au pouvoir [ modifier | modifier le code ]

Apres l'assassinat le du general Park Chung-hee , president de la Republique, par le chef des services secrets sud-coreens Kim Jae-kyu   (en) , la Coree du Sud entre dans une breve phase de democratisation, a laquelle met fin le coup d'Etat militaire du 12 decembre 1979 qu'il conduit.

Ayant ete nomme en chef des services secrets sud-coreens (KCIA), il mene le coup d'Etat du 17 mai qui voit la loi martiale etre imposee dans tout le pays. Il participe a la repression du soulevement de Gwangju qui s'ensuit et qui proteste contre l'extension de la loi martiale [ 4 ] . Des milliers de manifestants, etudiants, syndicalistes, sont tues pendant les neuf jours de repression organises par le regime sud-coreen [ 5 ] .

Le , il dissout l' Assemblee nationale en deployant l'armee dans celle-ci. Puis il contraint le president Choi Kyu-ha a demissionner le . Il se debarrasse de ses rivaux potentiels au sein du regime militaire, ordonnant l'arrestation du chef d’etat-major, au motif fallacieux de complicite dans l’assassinat de Park, ainsi que d'une vingtaine d'hommes politiques [ 6 ] .

Devenu le nouvel homme fort du regime militaire, Chun Doo-hwan est elu president le par la Conference nationale pour la reunification , election presidentielle confirmee en [ 7 ] .

Presidence [ modifier | modifier le code ]

Le regime militaire du general Chun Doo-hwan est marque par la poursuite du ≪ miracle economique ≫ sud-coreen, caracterise par des taux de croissance economique eleves mais egalement par un fort endettement et la repression des mouvements syndicaux [ 8 ] .

Son regne est aussi marque par l'usage generalise de la torture contre les dissidents et la repression de la liberte d'expression [ 9 ] . A partir d'aout 1980, des dizaines de milliers de personnes sont arretees dans le cadre d'une campagne de nettoyage social visant a eliminer les maux sociaux tels que la contrebande et la drogues. Quelque 42 000 victimes ont ete detenues dans le camp de reeducation de Samchung pour y etre soumises a une ≪ education purificatrice ≫. Plus de 60 000 personnes ont ete arretees en six mois, entre aout 1980 et janvier 1981, subissant des violences et des travaux forces dans les camps de reeducation [ 10 ] .

Le , l' attentat de Rangoun organise par la Coree du Nord contre Chun Doo-hwan au Mausolee du Martyr, pres de la pagode Shwedagon , fait 17 morts dans son entourage, dont quatre ministres [ 11 ] . Malgre la rencontre de parlementaires des deux Coree le , la Coree du Sud refuse la proposition nord-coreenne de coorganiser les Jeux olympiques prevus a Seoul en 1988 [ 12 ] . Impulsees par les etudiants, les manifestations pour la democratisation du regime mettent l'accent sur l'election du president de la Republique au suffrage universel ainsi que sur le depart des troupes americaines de Coree du Sud . Face a l'ampleur des mouvements de contestation, le general Chun Doo-hwan accepte la tenue de l'election presidentielle au suffrage universel direct en . Le candidat qu'il soutient, le general Roh Tae-woo , est elu a la faveur de la division de l'opposition. L'ancien bras droit de Chun Doo-hwan rompt toutefois avec la politique de son predecesseur en prenant des mesures de liberalisation politique [ 13 ] .

Rencontre entre le president americain Ronald Reagan et Chun Doo Hwan, le .

Condamnation [ modifier | modifier le code ]

Poursuivi pour son implication dans le coup d'Etat de 1979 et la repression du soulevement de Gwangju en 1980, ainsi que pour corruption, Chun Doo-hwan est tout d'abord condamne a mort lors de son premier proces en 1996 avant que la cour supreme transforme cette peine en prison a vie en 1997 [ 14 ] . Il est libere apres avoir ete emprisonne deux ans, sur l'intervention du nouveau president Kim Dae-jung elu fin 1997 [ 15 ] . Cette decision a ete prise dans une volonte de reconciliation nationale [ 16 ] par l'ancien opposant Kim Dae-jung, lui-meme condamne a mort par le regime militaire en [ 17 ] .

Mort [ modifier | modifier le code ]

Il meurt le a l’age de 90 ans.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Former South Korean military dictator Chun Doo-hwan dies at 90
  2. a et b (ko) Choi Jin, ≪  大統領의 아버지, 누구인가?…가난한 農事꾼에서 巨濟島 甲富까지 ①  ≫, JoongAng Ilbo ,‎ (consulte le ) .
  3. (en) Chun Doo-hwan sur l’ Encyclopædia Britannica .
  4. Source : Thayer Watkins, universite de San Jose
  5. ≪  Le president sud-coreen a une commemoration contre la dictature  ≫, Challenges ,‎ ( lire en ligne , consulte le )
  6. ≪  L’ancien president de Coree du Sud, Chun Doo-hwan, est mort  ≫, Le Monde.fr ,‎ ( lire en ligne , consulte le )
  7. Article du Larousse
  8. Eric Toussaint, "Coree du Sud, le miracle demasque"
  9. ≪  Coree du Sud: l'ex-dictateur Chun Doo-hwan meurt a 90 ans  ≫, sur LEFIGARO , (consulte le )
  10. (ja) ≪  National Human Rights Commission of Korea Recommended Equal Compensations for Foreign Victims of "Samchung Re-education Camp"  ≫, sur www.hurights.or.jp
  11. Coree du Nord et Birmanie decident de retablir leurs relations diplomatiques , 24 avril 2007, Aujourd'hui la Coree. Consulte le 24 avril 2007.
  12. ≪  Chronologie de la Coree du Sud  ≫, sur Clio.fr (consulte le )
  13. Eric Toussaint, art. cit . . Consulte le 24 avril 2007.
  14. Lee Kyung-mi et Ha Eo-young, ≪ Former dictator comes out of isolation to salute military academy cadets ≫ , The Hankyoreh, le 11 juin 2012.
  15. Source : New York Times et Archives du New York Times
  16. Source : Radio Canada
  17. Source : www.fil-info-france.com

Liens externes [ modifier | modifier le code ]