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Veh-Ardashir

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Veh-Ardashir
Kokhe
Localisation
Pays Drapeau de l'Irak Irak
Coordonnees 33° 05′ 57″ nord, 44° 33′ 07″ est
Geolocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Veh-Ardashir
Veh-Ardashir
Histoire
Epoque IV e ??? VIII e  siecle

Veh-Ardashir (≪ Ville d'Ardashir ≫), connue aussi comme Coche , Kokhe , nouvelle Seleucie ou Mahoza est une ancienne ville sassanide situee au bord de la rive ouest du Tigre , entre Seleucie du Tigre et Ctesiphon en Babylonie , a environ 35  km au sud de Bagdad . En arabe, l'ensemble de ces villes est connu sous le nom de Al-Mada'in .

Apres le declin de Seleucie du Tigre , Seleucie fut l'une des plus celebres cites de la Mesopotamie . Au cours de la periode hellenistique , beaucoup de colons de Beotie sont venus resider a Seleucie et sa region. Apres la periode hellenistique et pendant le regne de la dynastie sassanide , la ville a ete dediee au premier roi de cette dynastie, Ardachir I er .

Histoire [ modifier | modifier le code ]

La ville est fondee par Ardachir I er (224-241), le fondateur de la dynastie perse des Sassanides . Apres sa victoire contre Artaban IV , Ardachir installe le siege de son pouvoir dans l'ancienne capitale parthe Ctesiphon. Il fonde une nouvelle ville, Veh-Ardashir sur la rive opposee du Tigre, a proximite de l'ancienne capitale seleucide Seleucie du Tigre . Veh-Ardashir est occupee jusqu'au V e ??? VI e  siecle. Une partie est alors inondee par le Tigre dont le cours se deplace vers l'ouest. Seule la colline de Tell Baruda continue a etre occupee. Le site est fouille par des equipes allemandes entre 1928 et 1931 puis par des equipes italiennes de l' universite de Milan en 1966 et 1976 [ 1 ] .

Veh-Ardashir occupe une surface 700 ha. Son plan est plus ou moins circulaire, ce type de plan est analogue a certaines autres fondations sassanides telle que la ville d'Ardashir Khurrah (≪ Gloire divine d'Ardashir ≫), a proximite Firouzabad en Iran. Veh-Ardashir est fondee a l'emplacement d'une ancienne agglomeration appelee Coche ( Kokhe ) en arameen . Elle inclut l'ancienne citadelle appelee en aramaeen Aqra d’Kokhe et Garondagan en moyen-perse . La citadelle correspond peut-etre a Tell Baruda au centre du site [ 2 ] >. La ville possede d’autres edifices publics dont un temple du feu zoroastrien et une academie rabbinique [ 1 ] . La ville est fortifiee par un mur en brique mesurant environ 10  m a sa base. Le mur est equipe de tours defensives tous les 30-35 m. La ville semble divisee en differents quartiers plus ou moins rectangulaires. Une grande voie de 7  m de large separe deux des secteurs qui ont ete fouilles. Differentes activites economiques se melangent au sein d'un quartier. On a retrouve des ateliers de verrerie et de metal dans le meme secteur [ 2 ] . Ces decouvertes font echo a des descriptions du Talmud de Babylone qui decrit la presence de tailleurs, de tanneurs, d'enseignants ou d'ouvriers dans un meme quartier [ 3 ] . Coche est mentionnee par Arrien lors de la campagne de Trajan contre les Parthes . Il s'agit d'un village proche de Seleucie. La ville est refondee vers 230 par Ardachir. Lors des campagnes romaines des empereurs Carus (283) et Julien (363) contre les Sassanides, Ctesiphon et elle apparaissent comme deux villes jumelles puissamment fortifiees de part et d'autre du Tigre [ 4 ] . Elle est apparemment prise par Carus. Ses defenses lui permettent de supporter l'attaque de Julien ainsi que les premieres attaques au debut de la conquete arabe [ 2 ] .

Communaute juive [ modifier | modifier le code ]

Dans les sources classiques, la ville n'est jamais mentionnee par son nom officiel perse. Elle est toujours appelee Coche ou confondue avec l'ancienne Seleucie, situee plus a l'ouest et alors en ruines. Dans les sources juives, elle est connue sous le nom de Mahoza. Ce nom vient de l' akkadien ma??zu et signifie ≪ la ville ≫ [ 5 ] . Il semble aussi connu d' Ammien Marcellin qui utilise le nom Maiozamalcha , c'est-a-dire mahoza malka , ≪ la ville royale ≫ [ 6 ] . Elle abrite une importante communaute juive, bien connue par les sources rabbiniques et dont la presence est attestee archeologiquement par les bols d'incantations decouverts dans la ville. Elle est le siege d'une importante academie talmudique . L'academie de Mahoza est la plus recente des academies juives de Babylonie . Elle prend de l'importance a la suite de la destruction de Nehardea et de son academie juive en 261 par les Romains. Des maitres partent alors pour Mahoza. Au cours du IV e  siecle , elle est dirigee par le docteur du Talmud Rava dont le pere, Joseph bar ?ama, vit a Mahoza. Elle attire des membres de l'academie de Poumbedita qui s'y installent apres le deces d' Abaye (338). A la fin du IV e  siecle , l' exilarque Mar Zutra II prend la tete d'une revolte qu'il dirige depuis Mahoza. Cette revolte intervient pendant une periode de troubles au debut du regne de Kavadh I er . Selon la chronique juive du Seder Olam Zoutta , Mar Zutra dirige un etat independant pendant 7 ans, de 495 a 502, avant d'etre vaincu et mis a mort [ 7 ] .

Le Talmud decrit une ville riche et cosmopolite [ 8 ] . Il donne aussi des indications sur sa topographie. Il mentionne par exemple les deux ponts sur le Tigre qui la reliait a la capitale Ctesiphon [ 9 ] . Il offre une description vivante de la vie economique et sociale de la ville. Ainsi indique-t-il que les femmes etaient effrayees par les gardes aux portes de la ville lorsqu'elles sortaient le soir pour se baigner [ 10 ] .

Premier siege de l'eglise de l'Orient [ modifier | modifier le code ]

Le ruines de Kokhe ("huttes" en Arameen [ 11 ] ) temoignent de l'anciennete de l’Eglise de l'Orient.

Selon Jean-Maurice Fiey , une premiere eglise y aurait ete fondee entre 79 et 120 [ 12 ] , [ 13 ] . Saint-Thomas, premier eveque de l’Eglise de l'Orient (selon l'une des traditions) etait titulaire du siege de Seleucie-Ctesiphon (probablement Kokhe) avant de partir pour l'Inde [ 14 ] .

D'autres traditions attribuent a Mar Addai (Thaddee d'Edesse) la fondation de l'eglise de l'Orient, Mar Aggai et Mar Mari lui succederent et ce serait Mar Mari qui aurait fonde la premiere eglise de Kokhe [ 15 ] , [ 16 ] .

Les Catholicos de l'Orient residerent a Kokhe (Veh-Ardashir) de 310 a 780, la ville etant consideree comme le premier siege patriarcal de l’ Eglise de l'Orient . L'eglise de Kokhe aurait ete agrandie au VI e  siecle par le Catholicos Mar Awa le Grand [ 11 ] .

De nombreux missionnaires partirent de cette ville pour evangeliser la Perse, l'Inde, puis la Chine [ 17 ] .

Le siege patriarcal fut transfere a Bagdad en 780 [ 14 ] par Mar Thimotee I er [ 15 ] , mais la consecration des patriarches avait toujours lieu a Kokhe [ 11 ] , [ 18 ] .

Les ruines du siege patriarcal ainsi qu'une vingtaine de tombes de Catholicos etaient encore visibles sur le site en 2020. Attirant pelerins et touristes, une restauration de ce site archeologique etait envisagee en 2018 [ 17 ] , ce projet associerait communautes chretiennes et musulmanes [ 11 ] .

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Aharon Oppenheimer, Babylonia Judaica in the Talmudic Period ,
  • (en) St John Simpson , ≪ Ctesiphon ≫ , dans Eric M. Meyers (dir.), Oxford Encyclopaedia of Archaeology in the Ancient Near East , vol.  2, Oxford et New York, Oxford University Press, , p.  78-79
  • (en) Markham J. Geller , The Archaeology and Material Culture of the Babylonian Talmud : in memory of Joe Turner, who believed in Twrah ?im derek ?ere? , vol.  16, Leiden/Boston (Mass), Brill, ( ISBN   978-90-04-30488-8 )
  • (en) St John Simpson , ≪ Sasanian Cities: Archaeological Perspectives on the Urban Economy and Built Environment of an Empire ≫ , dans Eberhard W. Sauer (ed.), Sasanian Persia : Between Rome and the Steppes of Eurasia , Edinburgh University Press,

References [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b Simpson 1997 .
  2. a b et c Simpson 2017 .
  3. TB Baba Batra 21b
  4. Oppenheimer 1983 , p.  226-227.
  5. Oppenheimer 1983 , p.  186.
  6. Oppenheimer 1983 , p.  231.
  7. Oppenheimer 1983 , p.  191.
  8. St John Simpson, ≪ The Land behind Ctesiphon: The Archaeology of Babylonia during the Period of the Babylonian Talmud ≫ dans Geller (dir.) 2015
  9. Yaakov Elman, ≪ Shopping in Ctesiphon : A Lesson in Sasanian Commercial Practice ≫, dans Geller (dir.) 2015
  10. TB Nidda 67b
  11. a b c et d Vittoria Traverso, ≪  Irak : chretiens et musulmans au chevet de l’une des plus anciennes eglises du monde  ≫, sur fr.aleteia.org , (consulte le ) .
  12. Celine Hoyeau, ≪  Des mages aux chaldeens, retour sur l’histoire de l’Eglise de Perse  ≫, La Croix ,‎ ( ISSN   0242-6056 , lire en ligne )
  13. Laurence Gree-Beauvais, ≪  Histoire de l'eglise syriaque d'Antioche  ≫, Œuvre d'Orient , vol.  55, n o  706,‎ , p.  630 ( lire en ligne )
  14. a et b ≪  Edifices chretiens de Bagdad  ≫, sur archeologie.culture.fr , (consulte le ) .
  15. a et b Yacoub Joseph, ≪  Ninive endeuillee. Un des berceaux de la Chretiente  ≫, Revue d'ethique et de theologie morale , n o  282,‎ , p.  105-112 ( DOI   10.3917/retm.282.0105 , lire en ligne )
  16. Jerome Labourt, ≪  Le christianisme dans l'empire des Perses  ≫, Revue d'histoire et de litterature religieuses ,‎ , p.  102,107 ( lire en ligne )
  17. a et b Pascal Maguesyan, ≪  Kokhe : Premier siege de l’Eglise de L'Orient  ≫, sur mesopotamiaheritage.org , (consulte le ) .
  18. Scher, Addai, Histoire nestorienne : chronique de Seert (traduction) , vol.  2, t.  VII, Paris, Firmin-Didot et Cie, coll.  ≪ Patrologia Orientalis ≫, , 201  p. ( lire en ligne ) , p.  57

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

≪  Kokhe : Premier siege de l'eglise d'Orient  ≫, sur mesopotamiaheritage.org , (consulte le )