Sous-marin nucleaire lanceur d'engins

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Le SNLE-NG Le Temeraire , de la Marine nationale francaise.

Un sous-marin nucleaire lanceur d'engins ( SNLE ), aussi connu comme SSBN ( Sub-Surface Ballistic Nuclear en anglais ) selon le code OTAN , est un sous-marin a propulsion nucleaire navale de tres grande taille, equipe de missiles balistiques strategiques a charge nucleaire en tubes verticaux et lances en plongee. Il est egalement equipe en torpilles et en missiles a changement de milieu , des armes anti-navires pour son auto-defense. Sa mission est la dissuasion nucleaire  ; il assure, a ce titre, la garantie d'une frappe nucleaire de riposte, en raison de la difficulte de le localiser lors de ses patrouilles en plongee, grace notamment a ses qualites de discretion acoustique. La difficulte a localiser et a identifier le sous-marin lanceur d'engins permet en outre l'utilisation en premiere frappe , car la riposte ne saura qui frapper parmi les possesseurs de SNLE (en theorie). Il est possible d'imaginer au pire une attaque anonyme (realisable egalement avec un sous-marin lanceur d'engins a propulsion classique)

Les pays qui disposent au debut du XXI e  siecle de ce type de sous-marin sont les Etats-Unis , la Russie , la France , le Royaume-Uni , la Chine et l' Inde . Les Etats-Unis et la Russie possedent a eux seuls plus de 80 % de la flotte de SNLE mondiale.

Historique [ modifier | modifier le code ]

Le USS Tunny (SSG-282) tirant un missile de croisiere SSM-N-8A Regulus .

Des projets de sous-marins pouvant tirer des missiles contre des cibles terrestres furent imagines par le complexe militaro-industriel allemand durant la Seconde Guerre mondiale mais ne furent jamais realises. Les anciens Allies firent chacun de leur cote des projets en ce domaine.

Apres avoir etudie les missiles allemands, des variantes du V-1 furent tirees depuis la mer par les USS Carbonero (SS-337)   (en) et USS Cusk (SS-348)   (en) en fevrier 1947 , la portee de ces engins etait de 135 milles nautiques et leur erreur circulaire probable de pres de 6  km .

Les Etats-Unis lancerent plusieurs programmes pour se doter de systemes d'armes plus performants. Ils deployerent le missile de croisiere SSM-N-8 Regulus subsonique d'une portee de 900  km dont le premier tir eut lieu en juillet 1953 depuis le USS  Tunny  (SSG-282) . L' USS  Halibut  (SSGN-587) , dote d'un lanceur de missiles Regulus pouvant emporter cinq de ces derniers, lance en janvier 1959. Il est le premier sous-marin nucleaire lanceur de missiles de croisiere [ 1 ] .

Les premiers sous-marins porteurs de missiles balistiques sont, a partir de 1955 , six navires modifies type projet AV611 ou classe Zoulou - V selon le code OTAN de la marine sovietique . Ces sous-marins a propulsion conventionnelle etaient porteurs de deux missiles R-11FM derives du Scud qui devaient etre tires en surface.

L' USS  George Washington  (SSBN-598) , le premier SNLE de l'Histoire.

Mais le premier veritable SNLE fut l' USS  George Washington  (SSBN-598) de l' United States Navy operationnel a partir de 1960 avec ses UGM-27A Polaris d'une portee de 2 200  km .

A partir des annees 1960, ces vecteurs virtuellement indetectables sont un des piliers de la destruction mutuelle assuree grace a leur capacite de seconde frappe en cas d'attaque nucleaire de l'autre camp.

La mise en service de sous-marins lance-missiles a propulsion conventionnelle entraine, dans la liste des codes des immatriculations des navires de l'US Navy , l'utilisation du sigle SSB ( Ballistic Missile Submarine ) pour les sous-marins a propulsion diesel (dans les annees 2010, un sous pavillon chinois, le type 032 et un ou des sous-marins nord-coreens de la classe Sinpo [ 2 ] ) et du sigle SSBN (sigle "SSB(N)" jusqu'au annees 70) pour designer les sous-marins a propulsion nucleaire navale [pas clair] .

Caracteristiques techniques [ modifier | modifier le code ]

La specificite du SNLE est d'emporter des missiles balistiques armes d'une ou plusieurs tetes nucleaires qui jouent un role central dans la dissuasion nucleaire . Il en decoule plusieurs caracteristiques :

  • C'est un sous-marin de gros tonnage car les missiles sont de grande taille (une dizaine de metres de haut) et ils ont une masse individuelle qui depasse les 50 tonnes pour les missiles recents ( Trident , M51 ,...). Compte tenu du cout d'un SNLE, celui-ci emporte plus d'une dizaine de missiles (jusqu'a 24, plus generalement 16). Il en decoule que le maitre-bau de ces navires est de l'ordre de 9 a 10 metres, sinon plus, et que le deplacement en plongee depasse en general 9 000 tonnes. La partie du navire qui contient les missiles (la tranche missiles) represente entre un quart et un tiers du volume du sous-marin.
  • La discretion pour le SNLE est vitale car s'il est repere il sera intercepte avant d'avoir pu remplir son role principal. Tous les equipements sont penses en fonction de ce critere. Le sous-marin dispose de detecteurs (sonars) particulierement sophistiques lui permettant d'identifier et de localiser d'eventuelles menaces exterieures afin de pouvoir s'en eloigner.
  • Pour remplir sa mission, le SNLE va durant sa sortie rester plusieurs mois sous l'eau en croisant loin des zones frequentees. La resistance psychologique de l'equipage, qui reste enferme durant toute la mission, constitue la principale limite de cette patrouille. Les amenagements de l'equipage (nourriture, cabines, espaces de detente, volumes, suivi medical) sont beaucoup plus elabores que sur les autres types de sous-marins.
  • Compte tenu de son role le SNLE emporte des torpilles et eventuellement des missiles anti-navires qui sont utilisees uniquement en tant qu'armes defensives.
Schema d'un SNLE (ici le classe Redoutable) en coupe (la coque epaisse est tracee en bleu) : 1 Tubes lance-torpilles (x4) - 2 Antenne sonar - 3 Ballasts avant - 4 Elevateur a torpilles - 5 Salle des torpilles - 6 Sas avant - 7 Propulseur d'etrave - 8 Cabines de l'equipage - 9 Cabines des officiers - 10 Batteries electriques - 11 Carre des officiers - 12 Sas du massif - 13 Cabines des officiers mariniers - 14 Cafeteria - 15 Poste de veille - 16 Foret des periscopes - 17 Poste central navigation/operations (PCNO) - 18 Tube de missile (x16) - 19 Atelier, usines oxygene... - 20 Enceinte chaufferie nucleaire - 21 Cœur du reacteur nucleaire - 22 Generateurs de vapeur (x2) - 23 Poste central propulsion (PCP) - 24 Ballasts arriere - 25 Sas arriere - 26 Usine frigorifique - 27 Turbo-alternateur - 28 Turbines - 29 Reducteur - 30 Embrayeur - 31 Moteur electrique auxiliaire - 32 Verin barre de plongee. La coque epaisse est subdivisee sur sa longueur en tranches (A,B,C,D,E,F,G) isolees par des cloisons etanches qui peuvent etre resistantes (en bleu) ou non. La coque epaisse est percee par quatre sas ( s ) qui permettent a l'equipage d'y penetrer et comporte trois breches ( b ) utilisees lors des grandes revisions pour remplacer les plus grosses pieces ou recharger le reacteur nucleaire.

Mise en œuvre [ modifier | modifier le code ]

Specificites du SNLE [ modifier | modifier le code ]

Le SNLE a pour mission de rester dissimule, a l'ecoute permanente des instructions, pret a tirer ses missiles, des que l'ordre lui en est donne, vers les cibles designees. La puissance des charges militaires (pour un SNLE francais en 2020 : 96 tetes nucleaires, chacune ayant une puissance egale a plusieurs fois celles de la bombe d'Hiroshima) et la difficulte a localiser un SNLE en plongee sont au cœur du principe de la dissuasion nucleaire . Les systemes de detection classiques (cameras, radars) ne fonctionnent pas dans l'eau ; seules les ondes acoustiques (sonar) permettent de reperer un sous-marin en plongee, toutefois avec une portee limitee (de quelques kilometres a quelques dizaines de kilometres). Ces sonars deviennent inoperants si le sous-marin plonge sous une thermocline, c'est-a-dire sous la limite entre les couches d'eau superficielles plus chaudes et les couches d'eau plus profondes. Pour accroitre ses chances de dissimulation, la signature sonore des SNLE est particulierement soignee. A une profondeur superieure a 100 metres il est impossible, meme dans des eaux cristallines, d'identifier visuellement un sous-marin ; or les SNLE ont une profondeur d'immersion d'au moins 300 metres. La propulsion nucleaire permet au SNLE de rester en permanence en plongee [ 3 ]

Pour etre credible, la force de dissuasion nucleaire d'un pays doit maintenir en permanence au moins un SNLE pret a tirer dans son secteur de patrouille c'est-a-dire dans un lieu non identifiable. En France et au Royaume-Uni, cet objectif necessite de disposer d'une flotte de quatre SNLE compte tenu de la necessite d'assurer les maintenances lourdes (IPER en France), d'effectuer la releve des equipages, la maintenance courante et les temps de transit jusqu'a la zone de patrouille [ 3 ] .

Criteres de selection de la zone de patrouille [ modifier | modifier le code ]

Le secteur de patrouille est choisi en tenant compte des objectifs et des contraintes suivantes [ 4 ]  :

  • La distance entre le sous-marin et les cibles potentielles doit etre compatible avec les capacites des missiles. Cette contrainte imposait aux SNLE de la classe Le Redoutable, a leur debut, de naviguer au large de la Norvege car les missiles M1 ne portaient pas a plus de 2 450 kilometres (a l'epoque la cible etait l'Union sovietique). Les SNLE francais actuels n'ont plus cette contrainte pour cette cible (portee de 9 000 kilometres). Les patrouilles se deroulent dans l' ocean Atlantique . Les Etats-Unis, confrontes aux nouvelles menaces potentielles ( Coree du Nord ou Chine ), ont reparti recemment leur flotte de SNLE entre l'ocean Atlantique et l' ocean Pacifique .
  • La zone de patrouille doit permettre de parcourir de grandes distances, en disposant en permanence de suffisamment de fond (au minimum plusieurs centaines de metres).
  • Elle doit etre a l'ecart des routes commerciales.
  • Le SNLE doit eviter les navires militaires ou les navires civils aux activites susceptibles de contribuer a sa detection (chalutiers russes ou chinois).
Debut de patrouille du SNLE francais Le Terrible .

Deroulement d'une patrouille [ modifier | modifier le code ]

La duree d'une patrouille n'est pas limitee par la quantite de carburant car le reacteur nucleaire peut fonctionner durant plusieurs annees avant de renouveler son combustible. C'est la resistance de l'equipage (et surtout le ravitaillement) qui fixent la duree d'une patrouille. Pour les SNLE francais celle-ci dure en moyenne 4 a 6 mois selon les besoins et la crise en cours ainsi que la duree de maintenance des autres SNLE. Le SNLE quitte son port d'attache (l'ile Longue pres de Brest pour les SNLE francais) avec une escorte chargee de traquer d'eventuels navires (sous-marins) ou les dispositifs d'ecoute destines a identifier la signature du SNLE (ces navires blanchissent la zone d'appareillage). En France cette escorte comprend un sous-marin d'attaque qui fait fonction d'eclaireur. Le SNLE dont le tirant d'eau est de plus de 10 metres navigue en surface tant qu'il n'a pas atteint la limite du plateau continental a partir de laquelle debutent les grands fonds. Il plonge alors et revient en surface en fin de patrouille [ 4 ] .

Centre de transmission de Rosnay communiquant avec les SNLE en patrouille.

Le SNLE entame alors la manœuvre de dilution  : en naviguant a vitesse reduite, de maniere a limiter sa signature sonore, en modifiant regulierement sa route et en se tenant a l'ecart de tout navire susceptible de le detecter, il empeche les forces hostiles d'identifier et de prevoir sa position. L'equipage reste en permanence a l'ecoute de son environnement en utilisant les sonars passifs tres sophistiques dont dispose le sous-marin (sonar d'etrave, sonars de flancs et sonar remorque) et en comparant les signatures sonores avec une bibliotheque sonore constituee au fil du temps. Chaque type de navire se distingue par sa signature sonore qui resulte notamment des caracteristiques de son systeme propulsif (helice,...). Les ondes electromagnetiques ne penetrant pas dans l'eau, le SNLE utilise une antenne filaire qui flotte a quelques metres de la surface pour recevoir informations et instructions venant de sa base. Celle-ci transmet des informations sur la situation militaire (position des navires allies ou ennemis, manœuvres en cours, situation geopolitique) et eventuellement les instructions de tir. Les communications se font en ondes a tres basse frequence car celles-ci permettent de communiquer a tres grande distance et peuvent penetrer dans l'eau jusqu'a une faible profondeur. Les stations de transmission a terre (il y en a quatre pour la France : Rosnay (36), Saint-Assise (77), Kerlouan (29) et La Regine (11)) disposent d'antennes geantes soutenues par d'immenses pylones. La contrepartie de cette longueur d'onde est que le volume d'informations transmis est faible. Dans les sous-marins francais, chaque membre d'equipage peut recevoir une fois par semaine un message de ses proches, limite a quelques dizaines de mots, qui passe par la censure a l'emission ainsi qu'a la reception. En principe, le SNLE n'emet jamais pour eviter toute detection. Seules des situations d'urgence medicale (incident de sante mettant en danger la personne concernee, sans possibilite de soin a bord) ou de panne technique grave peuvent amener le sous-marin a emerger partiellement ou totalement et a emettre. A l'issue de la patrouille, le SNLE regagne son port d'attache en emergeant peu avant lorsque les fonds ne permettent plus de se maintenir en plongee en securite [ 4 ] , [ 5 ] .

Lancement des missiles [ modifier | modifier le code ]

Le declenchement du tir nucleaire est decide par les plus hautes autorites du pays. A reception de l'ordre par le SNLE, deux hommes, le commandant et son second, executent simultanement les memes actions de lancement dans des locaux separes pour que celles-ci soient prises en compte [ 6 ] . Les instructions de lancement ainsi que l'actualisation de la position sont chargees dans chaque ordinateur embarque de chaque missile. La sequence de lancement se deroule ensuite pratiquement sans intervention humaine une fois que le sous-marin est remonte a une immersion de quelques dizaines de metres. Les missiles sont tires en sequence. A l'interieur du tube du missile, la pression est equilibree avec la pression exterieure puis la porte du tube est ouverte. Un systeme de chasse utilisant de l'air comprime expulse le missile a une vitesse d'environ 100   km/h . Celui-ci perfore la membrane qui empeche l'eau d'envahir le tube. Le premier etage du missile s'allume alors que celui-ci est encore sous l'eau. Lorsqu'il emerge, son orientation est corrigee pour la rapprocher de la verticale. L'arret de la phase propulsee du dernier etage est commandee par un systeme d'arret de poussee car la precision du tir est etroitement liee a la vitesse terminale du missile (un ecart de vitesse de 1 m/s se traduit par un ecart de 1 kilometre a l'arrivee). Le missile poursuit son ascension avec la vitesse acquise et decrit une trajectoire balistique qui culmine a plusieurs centaines de kilometres d'altitude [ 7 ] .

Les flottes de SNLE [ modifier | modifier le code ]

Etats-Unis [ modifier | modifier le code ]

Lancement des deux premiers missiles Polaris tire en immersion depuis le USS  George Washington  (SSBN-598) le 20 juin 1960.
Le premier sous-marin de la classe Ohio avec ses puits de lancement ouverts en 1981.

En 2021, la marine americaine possede 14 sous-marins de ce type.

Le projet Polaris a l'origine de la premiere serie de SNLE en service fait suite a l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy en novembre 1956. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'a quatre missiles Jupiter . Le projet est abandonne car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles ; les missiles Jupiter, a carburant liquide, devaient etre remplis avant chaque tir, une operation dangereuse a bord d'un sous-marin.

Premiere generation : classe George Washington [ modifier | modifier le code ]

Le tout premier SNLE est le USS  George Washington  (SSBN-598) qui est mis sur cale en janvier 1957 originellement en tant que SNA de la classe Skipjack nomme USS Scorpion . En 1958, les ingenieurs americains y ajoutent une tranche missiles de 40 metres de long avec 16 tubes de lancement, qui abritent les premiers missiles a propergol solide UGM-27 Polaris A-1 d'une portee de 1 800  km , et le rebaptisent. Il est lance le et entre en service en decembre 1959 [ 8 ] .

Ce sous-marin tire ses premiers missiles le 20 juillet 1960 pendant la presidence d'Eisenhower. Mais si durant la crise de Cuba d' octobre 1962 , 6 SNLE sont deja armes de 16 Polaris A1, la fiabilite globale de ce missile n'etait estimee qu'a 25 %. En effet, le lanceur lui-meme avait un taux de fiabilite de 50 % ou moins, et on estimait a 50 % la probabilite de bon fonctionnement de l'ogive W47 Y1 de 600 kilotonnes. Mais lors d'essais en 1966, il y eut trois echecs sur quatre, ce qui fait tomber le taux reel de fiabilite a 12,5 % [ 9 ] . Les Polaris A-1 sont remplaces ou convertis par les versions A2 et A3 dans les annees qui suivent.

Deuxieme generation : classes Ethan Allen , Lafayette et Benjamin Franklin [ modifier | modifier le code ]

La marine americaine souhaitait disposer d'au moins de 45 SNLE en 1965, repartis en cinq flottilles de neuf sous-marins (trois dans l'Atlantique, deux dans l'ocean Pacifique) [ 10 ] .

Les suivants sont construits a grande cadence dans quatre chantiers navals, en moindre nombre et moins rapidement qu'espere. En 1967, quarante-et-un sous-marins nucleaires lanceurs d'engins des classe George Washington (1959?1985), classe Ethan Allen (1961?1992), classe Lafayette (1963?1994), classe James Madison (1964?1995) et classe Benjamin Franklin (1965?2002) sont en service, equipes chacun de seize missiles ; ce nombre baisse a partir de 1979 [ 11 ] . Ils remplacent rapidement les quatre sous-marins conventionnels et le SSGN emportant le missile de croisiere SSM-N-8 Regulus qui effectueront 41 patrouilles de dissuasion entre septembre 1959 et juillet 1964 .

Leurs missiles balistiques sont de forme cylindrique et sont lances en plongee a faible vitesse ? moins de 3 nœuds ( 6 km/h ) ? a l'aide d'un generateur de gaz/vapeur d'eau. La mise a feu du premier etage est declenchee automatiquement apres l'emersion, a 30 metres environ au-dessus de la surface.

Au debut des annees 1970, sur les quarante-et-un batiments en service, une quinzaine est a tout moment operationnelle et prete a faire feu, douze en entretien courant et sept en grand carenage .

Ils sont dotes de centrale a inertie pour la navigation inertielle et, a partir de la fin des annees 1960, du systeme Transit de navigation par satellite.

Transbordement de missiles Trident C-4 depuis le ravitailleur de sous-marins USS  Simon Lake  (AS-33) au SNLE USS  Francis Scott Key  (SSBN-657) de la classe Benjamin Franklin en 1981.

Les sous-marins sont regroupes en cinq flottilles dans l' ocean Atlantique dans les bases de Holy Loch en Ecosse et de Rota en Espagne et dans l' ocean Pacifique dans les bases d' Apra a Guam et de Pearl Harbour a Hawaii . Ils s'appuient sur quatre navires ravitailleurs de sous-marins et sur des docks flottants specialises ; aux Etats-Unis contigus , les SNLE sont attaches a la base de Charleston en Caroline du Sud et, accessoirement, a celle de New London dans le Connecticut [ 12 ] .

Troisieme generation : classe Ohio [ modifier | modifier le code ]

En 1985, durant la derniere phase de la Guerre froide , trente-sept sous-marins pouvant emporter un total de six cent quarante missiles balistiques sont en service (Six classe Ohio , dix-neuf classe Lafayette et douze classe Benjamin Franklin ) [ 13 ] .

Coupe d'un SNLE de la classe Ohio  :
1 Dome du sonar - 2 Reservoirs des ballasts principaux - 3 Salle des ordinateurs - 4 PC radio - 5 Local sonar - 6 Poste de commandement et de controle (PCNO) - 7 Poste central de navigation - 8 Local controle des missiles - 9 Salle des machines - 10 Compartiment reacteur - 11 Compartiment des auxiliaires n o  1 - 12 Poste d'equipage - 13 Compartiment des auxiliaires n o  2- 14 Poste torpilles - 15 Carre des officiers - 16 Poste des officiers-mariniers superieurs - 17 Tranche missile

Les sous-marins de la classe Ohio, dont le premier devient operationnel en 1981, sont actuellement les seuls de ce type en service aux Etats-Unis depuis le retrait du dernier des SNLE de premiere generation le 12 avril 1993 .

Depuis les traites de reduction des armes strategiques , la moitie des sous-marins en mer sont dans un etat de semi-alerte. Il faut environ 18 heures a l'equipage pour realiser les procedures necessaires au lancement d'un missile nucleaire.

En 2021, l’essentiel de la force de dissuasion americaine continue de reposer sur la composante oceanique de la flottille de classe Ohio qui compte quatorze sous-marins armes de 24 Trident II (D5) d'une portee de plus de 8 000  km equipes de quatre a six ogives sur les dix-huit construits. En 2009, il y aurait eu 1 152 ogives operationnelles W76 et W88 destinees aux 288 missiles Trident II D5 en service [ 14 ] . En fin des annees 2010, leur nombre devait etre reduit a 12 [ 15 ] .

Ce sont les deuxiemes plus gros sous-marins du monde apres les sous-marins russes de la classe Typhoon . Ils sont tous bases dans les deux bases navales de Kings Bay , en Georgie sur la cote Atlantique, sous le commandement du Submarine Group 10 cree le et de Kitsap dans la peninsule de Kitsap pres de Bangor , dans l' Etat de Washington sur la cote Pacifique, sous le commandement du Submarine Group 9 cree le [ 16 ] . 60 % de la capacite nucleaire sous-marine americaine est a cette date deployee dans l' ocean Pacifique contre 15 % durant les annees 1980 avec six SNLE stationnes a Kings'Bay et huit a Bangor [ 17 ] .

Un montage des diverses phases du lancement d'un missile Trident I (C4) en 1981.

Entre le 15 novembre 1960 et novembre 2004 , il y a eu un total de 3 632 patrouilles de dissuasion effectuees par les SNLE americains :

  • 1 245 avec des missiles Polaris (Polaris A-1 du 15 novembre 1960 au 14 octobre 1965, Polaris A-2 du 26 juin 1962 au 9 juin 1974, Polaris A-3 du 28 septembre 1964 au 1 er octobre 1981) ;
  • 1 182 avec des missiles Poseidon du 31 mars 1971 au  ;
  • 397 avec des missiles Trident C-4 a bord d'anciennes classes de sous-marins, ce type d'engin sera en service du 20 octobre 1979 au 15 decembre 2003 ;
  • 481 avec des missiles Trident C-4 a bord de classe Ohio ;
  • 327 avec des missiles Trident D-5 a bord de classe Ohio depuis le 29 mars 1990 [ 18 ] .

Depuis la fin de la Guerre Froide, le nombre de patrouilles de dissuasion effectuees par les SNLE americains diminue. Il etait encore de 64 en 1999, de 31 patrouilles par an en 2008 et 2009 et il n’etait plus que de 28 en 2011 [ 19 ] . Plus des deux tiers ont desormais lieu dans le Pacifique face a la Chine, comparativement a seulement 1/ 7 e durant la guerre froide tandis que 4 missiles Trident II ont ete tires lors d'exercices en 2009 [ 20 ] .

Avec la chute du Bloc de l'Est et la detente qui a suivi sur le plan des armements nucleaires strategiques, quatre sous-marins de la classe Ohio ont ete convertis en sous-marins lanceurs de missiles de croisiere ( SSGN selon la terminologie OTAN) dont trois dependent du Submarine Squadron 16   (en) et un du Submarine Squadron 20   (en) . Les tubes de lancements peuvent emporter un total de 154 Tomahawk , ce qui donne a chacun de ces sous-marins une puissance de feu considerable contre des objectifs terrestres.

Il est prevu en 2012 que le plus ancien batiment de la classe Ohio, le USS  Henry M. Jackson  (SSBN-730) sera desarme en 2027 apres 42 ans de service. La marine va ensuite retirer les 13 autres SNLE de la classe Ohio a un rythme d'un par an.

Quatrieme generation : classe Columbia [ modifier | modifier le code ]

Caracteristiques du SSBN(X) defini en 2012.

Le 31 aout 2012 a ete signe au Washington Navy Yard un protocole d'accord tracant les lignes directrices du programme de remplacement de la classe Ohio, le Projet SSBN-Xqui prend le nom de classe Columbia en 2016 [ 21 ] , ainsi que du programme de remplacement des SNLE britanniques de classe Vanguard . La cible pour les Etats-Unis serait de remplacer les 14 SNLE Ohio par 12 SNLE de la generation suivante, sans pour autant perdre en capacite de dissuasion. La premiere unite, tete de classe, sera mise sur cale en 2021 pour entrer en service, selon les previsions de 2019, au plus tard en octobre 2030 [ 22 ] . La premiere patrouille devra pouvoir etre conduite en 2031. Le programme devra etre operationnel jusqu'aux annees 2080 [ 23 ] . En 2012, on declare que ce SSBN-X sera derive de la conception des sous-marins nucleaires d'attaque de la classe Virginia et reprendra de nombreux composants, pour un cout unitaire (sous-marins 2 a 12) de 4,9 milliards de dollars americains [ 24 ] .

Russie [ modifier | modifier le code ]

Un Delta IV en surface en 1994.
Un sous-marin de classe Typhoon dans la glace, un geant en voie de disparition

La marine russe possede, en juillet 2010, 12 SNLE, dont 4 sont en travaux ou en essais emportant, selon des estimations, un total de 160 missiles strategiques et 576 ogives operationnels [ 25 ] , contre 15 SNLE en 2006 ? 12 operationnels ? et 67 en 1984 au temps de la marine sovietique .

Les premiers sous-marins equipes de missiles balistiques furent des unites de la classe Whiskey (Projet 613, 644 et 665)

Le premier SNLE equivalent aux sous-marins americains fut le K-137 du projet 667A , connu sous le code OTAN de classe Yankee , commissionne le 6 novembre 1967 et emportant 16 missiles strategiques.

En 1971, l' URSS disposait de 22 sous-marins lance-missiles balistiques a propulsion nucleaire et 20 autres sous-marins diesel portant chacun 2 a 3 missiles R-13 [ 26 ] .

Elle possede, fin 2010, quatre types differents de SNLE, dont les plus gros sous-marins du monde, ceux de classe Typhoon bases dans deux bases sous-marines, la base navale de Gadjievo appartenant a la Flotte du Nord sur la peninsule de Kola regroupant la majorite des SNLE et la base navale de Vilioutchinsk sur la peninsule du Kamtchatka ou sont bases les sous-marins de la classe Delta - III [ 27 ]  ; en 2008, chacun des 10 SNLE operationnels aurait accompli une mission de dissuasion et en 2009 sept tirs d'essais de missiles strategiques ont ete notes.

Premiere generation : Projet 658 [ modifier | modifier le code ]

Le sous-marin K-33 de classe Hotel II
Projet Code OTAN
658 Hotel I
658 Hotel II
701 Hotel III
  • Le K-19 de la classe Hotel (projet 658) est le premier sous-marin a propulsion nucleaire de l'Union sovietique a etre equipe de missiles balistiques ; il est entre en service le 30 avril 1961. Son armement etait compose de trois R-13 ( code OTAN  : SS-N-4 Sark ) d'une portee d'environ 600  km .
  • Huit unites de la classe Hotel etaient en service dans les annees 60, elles seront desarmees et demantelees a la fin des annees 80.
  • Plusieurs versions :
    • Hotel I : Version initiale avec trois R-13 et systeme de lancement D-2 obligeant le tir apres 12 minutes de surfacage.
    • Hotel II : En 1961-63, modification de 7 unites Hotel I avec du nouveau systeme de lancement D-4 et de missiles R-21 (code OTAN : SS-N-5 Sark/Serb , indice GRAU  : 4K55 ) d'une portee de 1 200 km pouvant etre tires a une profondeur de 16 m.
    • Hotel III : En 1969, le K-145 ( Hotel I ) a ete modifie (projet 701) et embarque 6 lanceurs de missiles R-29 Vysota (Code OTAN : SS-N-8 Sawfly).

Deuxieme generation : Projet 667 [ modifier | modifier le code ]

Le K-114 Toula de classe Delta-IV dans un centre de reparation de Severodvinsk en 2017
Projet Code OTAN
667A Навага , 667AУ Налим (Navaga; Nalim , Baudroie ) Yankee I
667AM Навага-М ( Navaga-M ) Yankee II
667Б Мурена ( Murena , anguille ) Delta I
667БД Мурена-М ( Murena-M , anguille ) Delta II
667БДР Кальмар ( Kal'mar , calmar ) Delta III
667БДРМ Дельфин ( Del'fin , dauphin ) Delta IV
  • Projet 667A Navaga ou 667AU Nalim classe Yankee - I : Entree en service pour la premiere fois en 1968 ; 34 unites construites. Ils embarquent 16 missiles balistiques R-27 Zyb d'une portee de 1 500 milles marins (2 778 km) a 2 500 milles marins (4 630 km).
  • Projet 667AM Navaga M classe Yankee - II : cette version modifiee des sous-marins Yankee I ne comportera qu’un seul batiment : le K-140 qui sera converti pour pouvoir emporter 12 missiles R-31 (SS-N-17).
  • Projet 667B Murena classe Delta - I : En 1991, sur un total de 18 unites mises en service dans les annees 70, neuf sous-marins de la classe Delta-I restent en service actif. Tous les sous-marins de la classe avaient ete retires du service en 1998 et avaient ete demanteles en 2005.
  • Projet 667BD Murena-M classe Delta - I : Seuls quatre sous-marins seront construits d'apres cette specification et seront rapidement supplantes par les sous-marins de la classe Delta-III, tous les Delta-II avaient ete retires du service en 1996.
  • Projet 667BDR Kalmar classe Delta - III  : construit a 14 exemplaires a partir de 1976, 4 sont en service, reconvertis comme sous-marin nucleaire auxiliaire (SSAN). Il peut transporter 16 missiles R-29 . 3 lots de ces missiles emportant 3 ogives soit un total 196 ogives etaient prevus.
  • Projet 667BDRM Del'fin classe Delta - IV  : version amelioree du Projet 667BDR. L'URSS en a construit 7, dont 6 sont en service. En 1999, ils etaient en travaux de remise a niveau. Deux etaient encore en chantier en 2010. Ils peuvent transporter 16 missiles R-29 emportant 4 ogives soit un total de 384 ogives emportees pour 4 sous-marins.
  • Le 6 aout 1991 , lors de l' operation Behemoth -2, le sous-marin de classe Delta -IV K-407 Novomoskovsk tire en plongee une salve de 16 missiles R-29RM devenant le seul batiment, en 2014, a avoir lance l'ensemble de sa dotation de missiles [ 28 ] .

Troisieme generation : Projet 941 [ modifier | modifier le code ]

Projet 941 Акула
Projet Code OTAN
941 Акула ( Akula , requin ) Typhoon (l'OTAN utilise ≪ Akula ≫ pour parler du Shchuka-B )
  • Projet 941 Akula classe Typhoon  : il peut transporter 20 missiles nucleaires strategiques R-39 Rif   (en) (SS-N-20 Sturgeon). A sa mise en service dans les annees 80, il etait le plus silencieux des sous-marins sovietiques. Sur un total de six construits, le TK-208 Dimitri Donskoi fut le premier et le dernier mis en service et a servi de banc d'essai a une nouvelle generation de missiles balistiques , le 3M14 SS-N-30 (3M14 Boulava ), son retrait du service a ete annonce le 20 juillet 2021. Trois exemplaires deja retires du service ont ete demanteles.

Quatrieme generation : Projet 955 [ modifier | modifier le code ]

Le K-535 Iouri Dolgorouki en essais en 2010. Il s'agit du premier SNLE de la classe Borei.
Le K-551 "Владимир Мономах" ( Vladimir Monomakh ) en 2016
Projet Code OTAN
955 Борей ( Borei ) Borei
  • Project 955 classe Borei  : fin 2014, trois sous-marins de cette classe sont en service alors que la Marine de guerre russe prevoit la mise en chantier de deux batiments supplementaires. Cette classe devait initialement comprendre un total de 8 navires d'ici 2020 et remplacer les elements des generations precedentes qui sont retires en 2018. Ils peuvent emporter 16 missiles R-30 Boulava (sur 20 silos prevus) [ 29 ] , [ 30 ] . La planification a du retard et le quatrieme entre en service en janvier 2020, un cinquieme en 2021 et un sixieme prevu en 2022. En 2022, 4 unites sont en construction. un total de dix etait prevu en 2020 [ 31 ] . Deux unites sont rajoutees en 2021 portant le total a 12 [ 32 ] .

France [ modifier | modifier le code ]

Le Redoutable , premier des SNLE francais entra en service le .
Comparaison des systemes d'armes : a gauche, SNLE equipe du M4. A droite, SNLE-NG equipe du M45 , et a droite le futur M51 dont on voit en transparence la silhouette dans le tube du M45.

Les SNLE de la force oceanique strategique forment l'une des deux composantes actuelles de la strategie de dissuasion nucleaire francaise , avec les moyens aeroportes de la force aerienne strategique et de l'aeronautique navale ( FANU ). L'atout principal du SNLE reside dans sa discretion acoustique.

Depuis le lancement de ce programme dans les annees 1960, la base operationnelle des SNLE francais est l’ Ile Longue dans la rade de Brest .

La decision de construire un sous-marin diesel destine aux essais des futurs missiles mer-sol balistiques strategiques francais est prise le 6 decembre 1960. Le Gymnote (S655) de 3 000 tonnes qui servira de banc d'essai pour ce systeme d'arme sera construit avec les troncons avant et arriere du projet abandonne de SNA Q 244 et equipe de quatre tubes verticaux lance-missiles. Il entre en service le 17 octobre 1966 et sera desarme le 1 er octobre 1986 [ 33 ] .

La premiere classe de SNLE francais fut la classe Le Redoutable de 7 500  t dont la mise sur cale de la tete de serie a ete autorisee en mars 1963  ; la construction debuta en 1964 a l' arsenal de Cherbourg et il fut lance le 29 mars 1967 en presence du president Charles de Gaulle . Ses essais debuterent en 1969 et il entra finalement en service le 1 er decembre 1971 .

De 1972 a avril 2014, 471 patrouilles de SNLE francais ont ete realisees et 15 ont ete interrompues, une heure ou deux, pour proceder a des evacuations sanitaires [ 34 ] . Une patrouille dure environ 17 a 26 semaines, au cours de laquelle le SNLE doit rester indetectable. Les 135 hommes d'equipage vivent donc confines a bord du sous-marin, sans pouvoir donner de nouvelles a leurs proches. Pour des raisons de discretion acoustique , la telemedecine est proscrite : en cas de probleme de sante, un medecin-chirurgien, assiste d'un infirmier-anesthesiste, peut effectuer a bord du SNLE des interventions chirurgicales [ 35 ] .

Premiere generation : SNLE [ modifier | modifier le code ]

Six sous-marins de la Classe Le Redoutable pouvant emporter seize missiles balistiques sont construits :

En novembre 1987 , ces SNLE representent une puissance de destruction de 44  megatonnes [ 36 ] .

Deuxieme generation : SNLE NG [ modifier | modifier le code ]

Quatre SNLE de nouvelle generation (SNLE/NG) de la classe Le Triomphant de 12 600  t sont en service en 2010 dans la force oceanique strategique de la Marine nationale  :

Le systeme d'armes des SNLE-NG est compose de :

Les vecteurs sont, dans les annees 2000, 64 missiles mer-sol balistiques strategiques M45 qui sont remplaces dans les annees 2010 par 60 M51 , soit 3 lots de missiles pour 4 sous-marins. La mission d'un SNLE francais est simple : quitter son port d'attache , de la facon la plus discrete possible, puis rester indetectable tout au long de sa mission pour pouvoir a tout moment declencher le feu nucleaire, sur ordre du president de la Republique francaise .

Troisieme generation  : SNLE 3G [ modifier | modifier le code ]

Vision d'artiste du SNLE 3G.

La construction du premier navire de la classe debutera en 2024 aux chantiers de Naval Group a Cherbourg [ 37 ] , pour une mise en service du premier sous-marin en 2035.

Chine [ modifier | modifier le code ]

Un SNLE type 094, appele aussi classe Jin.

La marine de l'armee populaire de liberation a mis a flot son premier SNLE du type 092 (appele Classe Xia par les forces occidentales), le 406 Changzheng le 30 mars 1981 , il est entre en service en 1987. Un second exemplaire portant le meme numero de coque lance en 1982 aurait ete perdu en mer en 1985.

C'est en fait un classe Delta - III sovietique modifie qui transporte 12 missiles nucleaires chinois Ju Lang-1 ( Code OTAN CSS-N-3) d'une portee de 2 150  km et possedant aussi 6 tubes lance-torpilles de 533  mm . Son port d'attache est la base navale de Jianggezhuang   (en) a 25  km de Qingdao .

Les Chinois mettent au point un autre SNLE de conception entierement chinoise, le type 094 (appele classe Jin par les forces occidentales) arme de 12 Ju Lang-2 d'une portee estimee a 8 000  km dont le premier est lance en juillet 2004 . Mais l' Office of Naval Intelligence affirme, en 2009, qu'il est trop bruyant [ 38 ] .

En mai 2008, deux 094 ont ete lances [ 39 ] et au debut de 2016, quatre sont a flot. Le sixieme, le Changzheng-18 , est mis en service le 23 avril 2021 [ 40 ] . On estime a cette date que huit seront construits au total.

Des maquettes d'une prochaine generation designee type 096 pouvant emporter 24 missiles ont fait leur apparition en 2009, des rumeurs couraient en 2013 sur une premiere patrouille en 2014 [ 41 ] .

Le SSB Golf type 31 (immatricule 200) est un batiment d'essais servant aux experimentations des SLBM , lance en 1966 qui aurait ete remis en etat en 2009 [ 42 ] . En 2012, entre en service son successeur, le type 032 , qui est le plus grand sous-marin diesel de nos jours avec une longueur de 92,6  m et un deplacement en plongee estime a 6 628 tonnes et disposant de deux puits de lancement [ 43 ] .

Il semble que ces sous-marins n'embarquent pas d'armes nucleaires hors periode de crise [ 44 ] jusqu'en 2015 ou l'on annonce leur premiere mission de dissuasion.

Pekin construit dans les annees 2000 une base navale secrete a Sanya (aussi connue sous le nom de Yulin) sur l'ile de Hainan dotee des infrastructures necessaires pour dissimuler une flotte entiere de sous-marins nucleaires des regards indiscrets de satellites espions adverses [ 45 ] .

Royaume-Uni [ modifier | modifier le code ]

Premiere generation: Classe Resolution [ modifier | modifier le code ]

Maquette du HMS  Resolution , le 1 er SNLE britannique. On distingue les 2 rangees de silos entre le kiosque et la salle des machines.
Le HMS  Repulse dans le Firth of Clyde en 1979.

Dans les annees 50, la dissuasion nucleaire du Royaume-Uni etait basee sur des frappes aeriennes mais l'evolution des radars et du missile surface-air rendent de plus en plus vulnerables les bombardiers de la force de frappe strategique . La Royal Navy se retourne donc sur le nouveau systeme Polaris pour developper un nouveau sous-marin. Cinq SNLE de la classe Resolution sont alors prevus, mais seules quatre unites sont commandees en mai 1963 a Vickers Armstrongs Shipbuilders et Cammell Laird . Le design est une modification du sous-marin de classe Valiant pour integrer le compartiment des 16 missiles entre l'aileron et le reacteur nucleaire. Ils sont lances entre 1966 et 1968 et la tete de serie est entree en service en octobre 1967 ; leur port d'attache est la Her Majesty's Naval Base Clyde dans la region d' Argyll and Bute dans l'ouest de l' Ecosse . Il s'agissait des :

Seconde generation: classe Vanguard [ modifier | modifier le code ]

Le HMS  Vanguard en 1994.
Le HMS  Victorious en 2013.

La classe Vanguard est une classe de 4 SNLE de nouvelle generation de la Royal Navy, commissionnes de 1994 a 1999 . Ils deplacent presque le double de leurs predecesseurs de la classe Resolution .

Pouvant emporter 16 missiles Trident D5 , ils sont l'unique vecteur de l' arsenal nucleaire du Royaume-Uni depuis le retrait des bombes nucleaires larguees par bombardiers en 1998 .

Depuis 1999, la Royal Navy deploie quatre SNLE de la classe Vanguard , emportant au total environ 160 ogives; Dependant du Royal Navy Submarine Service , il s'agit des :

Leur port d'attache est la Her Majesty's Naval Base Clyde dans le comte d' Argyll and Bute dans l'ouest de l' Ecosse .

En juin 2011 , le nombre de tetes nucleaires embarquees sur chaque sous-marin nucleaire lanceur d’engins britannique a ete reduit de 48 a 40 ; le nombre de missiles operationnels Trident D5 embarques sur chaque sous-marin sera reduit a 8 et le nombre total de tetes nucleaires operationnelles passera de 160 a 120 d’ici 2015 [ 46 ] .

La Grande-Bretagne attribue a ses patrouilles de SNLE une mission ≪ substrategique ≫ pour completer son role strategique. Sur le plan operationnel, cela signifie probablement que certains des missiles ont une seule ogive. Ces ogives pourraient etre utilises pour attaquer des adversaires regionaux (Etats dits ≪ voyous ≫) qui possedent des armes de destruction massive, une mission qui ne necessiterait pas une attaque importante. La mission substrategique peut egalement exiger des petites options de rendement d'ogives. Ceci peut etre obtenu en choisissant de faire exploser uniquement la partie primaire d'une ogive, qui produirait une explosion d'une kilotonne ou moins, ou en choisissant de faire exploser la partie primaire stimulee, ce qui produirait une explosion de l'ordre de quelques kilotonnes.

Troisieme generation: Classe Dreadnought [ modifier | modifier le code ]

D'ici 2015, la Royal Navy prevoit de maintenir a quatre son nombre de SNLE. En 2007, le Parlement du Royaume-Uni a decide de lancer un programme de renouvellement de la flotte avec mise en service de trois nouveaux sous-marins pour remplacer les Vanguard a partir de 2022. En 2016, il est decide le lancement de 4 SNLE de la classe Dreadnought a partir de 2028 [ 47 ] , ces navires devant rester en service jusqu'aux annees 2060 [ 48 ] .

Inde [ modifier | modifier le code ]

Vue d'artiste du lancement d'un missile balistique Sagarika depuis un sous-marin de classe Arihant .

La marine indienne a mis sur cale en 1998 son premier SNLE de la classe Arihant de 110  m de long. Ce projet etait appele Advanced Technology Vessel avant de recevoir le nom de Arihant . Il a ete lance le 26 juillet 2009 [ 49 ] .

La mise en service de l'Arihant avec douze missiles K-15 Sagarika de plus 700  km de portee est prevue pour 2015. En juillet 2013 , la divergence du reacteur nucleaire de l’Arihant a lieu, et a l’issue d’une serie d’essais a la base navale de Vishakhapatnam , dans le golfe du Bengale , il prend la mer pour la premiere fois [ 50 ] .

Le deuxieme sous-marin de cette classe a ete mis sur cale en mai 2011 pour un lancement annonce, en decembre 2015, pour 2016 [ 51 ] . Il devrait etre arme directement de quatre K-4 [ 52 ] .

Le troisieme SNLE indien, immatricule S4 et en cours de construction en 2022, fait environ 130  m de long et aurait 8 puits a missiles dans une seule rangee [ 53 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

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  6. Jean-Louis Vichot, ≪  Le feu nucleaire : une expression de la violence absolue ?  ≫, Inflexions , Armee de terre, n os  2016/1,‎ , p.  23-28 ( DOI   10.3917/infle.031.0023 , lire en ligne ) .
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Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]