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Soulevement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne ? Wikipedia Aller au contenu

Soulevement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne

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Soulevement des 17 et 18 juillet 1936
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de l'Espagne au lendemain du coup d'Etat. En rose : zone sous controle gouvernemental. En beige : zone sous controle rebelle.
Informations generales
Date et
Lieu Commence a Melilla , puis gagne toute l' Espagne et le protectorat espagnol au Maroc
Issue Echec du putsch
Declenchement de la guerre civile espagnole
Belligerants
République espagnole Republique espagnole [ note 1 ] Bando nacional
Commandants
République espagnole Jose Miaja Jose Sanjurjo
Emilio Mola

Guerre d'Espagne

Le soulevement nationaliste des et en Espagne est une tentative de coup d'Etat militaire dirige contre le gouvernement de la Seconde Republique espagnole . Le semi-echec (les nationalistes prennent le controle d'une partie seulement de l'Espagne) de cette tentative fut a l'origine du declenchement de la guerre civile espagnole , se soldant par la defaite finale de la Republique le et debouchant sur l'etablissement de la dictature franquiste , qui dura jusqu'en 1975 .

Climat politique et social a la veille du coup d'Etat [ modifier | modifier le code ]

La radicalisation des positions [ modifier | modifier le code ]

Depuis 1931 et l'avenement de la republique, l'Espagne connait une situation de violence et d’extremisme politique. L'arrivee de la CEDA au pouvoir, en 1934 , a donne lieu a un regain de violence politique, lors de l'eclatement de la revolution de 1934 , puis de sa repression [ note 2 ] .

La victoire du Frente Popular , le , provoque une polarisation encore plus importante de la societe. Les organisations revolutionnaires qui ont part au Front populaire ? le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), l' Union General de Trabajadores (UGT), le Parti communiste d'Espagne (PCE), la Confederation Nationale du Travail (CNT) et le Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) ? se lancent dans des campagnes de mobilisation des masses : greves generales, greves, protestations, occupations de terres, incendies d'eglises, dans une ambiance clairement pre-revolutionnaire.

Des groupes revolutionnaires et contre-revolutionnaires s'affrontent de plus en plus ouvertement, creant une spirale de violence basee sur l'alternance action-reaction. Les groupes les plus extremistes se developpent sur le mecontentement des partisans des deux camps : la Phalange espagnole recoit les decus de la CEDA, le PCE de Francisco Largo Caballero (surnomme le ≪ Lenine espagnol ≫) ceux du PSOE. Quant a l'Etat republicain, il est rejete a la fois par les forces conservatrices (Eglise, armee, oligarchie), qui le jugent impuissant a maintenir l'unite de la nation, et par les forces populaires, qui ne voient en lui que le dernier avatar d'un Etat oppressif. Ainsi, la presse de droite alimente la panique en rapportant les discours martiaux de Jose Maria Gil-Robles et Jose Calvo Sotelo , et la presse de gauche felicite Largo Caballero a chacune de ses proclamations guerrieres.

Dans cette ambiance deletere que connait l'Espagne au printemps 1936, les classes superieures de la societe craignent de plus en plus que se dechaine une vague de violence ≪ athee ≫ et ≪ revolutionnaire ≫. Cette peur s'accroit regulierement avec la montee des actes violents et est renforcee par les discours extremistes de chaque bord, communistes et phalangistes.

La montee du mecontentement militaire [ modifier | modifier le code ]

Au moment de la victoire du Frente popular , plusieurs officiers monarchistes ou conservateurs commencent a preparer un soulevement militaire. Le but de ces putschistes est de renverser non vraiment la Republique mais surtout le gouvernement du Frente popular pour le remplacer par un gouvernement conservateur favorable a leurs idees.

Au ministere de la Guerre, le general Carlos Masquelet decide de laisser ses collegues Villegas, Saliquet , Losada, Gonzalez Carrasco, Joaquin Fanjul , Luis Orgaz Yoldi et Jose Enrique Varela sans affectation et deplace Manuel Goded , Francisco Franco et Emilio Mola vers des postes moins importants [ note 3 ] . Cependant, la reaction ne se fait pas attendre. La premiere reunion des conjures a bien lieu le , au domicile madrilene de Delgado Barreto, ancien collaborateur de Primo de Rivera . Ils decident d'un soulevement le et se separent apres avoir laisse la preparation entre les mains d'une junte presidee par Rodriguez del Barrio. Toutefois, le gouvernement decouvre la conspiration et Rodriguez del Barrio, gravement malade, fait marche arriere.

Preparation du coup d'Etat [ modifier | modifier le code ]

Ralliement des putschistes [ modifier | modifier le code ]

Emilio Mola prend alors en charge la preparation du putsch et, n'etant que general de brigade, s'appuie sur l'autorite du lieutenant-general Jose Sanjurjo , alors exile au Portugal . Sous le pseudonyme de Director , le general Mola etend son reseau dans les garnisons avec l'aide de l' Union militaire espagnole (UME), une societe militaire. La conspiration reussit a rallier non seulement des militaires mecontents et ennemis du regime, comme Jose Sanjurjo, Manuel Goded et Joaquin Fanjul mais aussi une paire de generaux republicains : Gonzalo Queipo de Llano , irrite parce que son ami Niceto Alcala Zamora vient d'etre destitue de la presidence de la Republique, et Miguel Cabanellas , avec lequel il avait evolue vers le ≪  lerrouxisme  ≫.

En revanche, Mola ne parvient pas d'abord a convaincre Franco [ note 4 ] . Pour le faire ceder, Angel Herrera y Oria convainc Joan March Ordinas , un financier espagnol, de deposer 500 000  pesetas a son nom dans une banque francaise. Il finance aussi la location d'un avion britannique ( Dragon Rapide ) pilote par un mercenaire, le capitaine Bebb, que Luis Bolin , correspondant d' ABC a Londres , fait envoyer aux iles Canaries par ordre de l'editeur du journal ABC , Juan Ignacio Luca de Tena . Dans l'hypothese du ralliement de Franco a la conspiration, l'appareil doit servir a le transporter au Maroc pour remplacer le general Agustin Gomez Morato , considere comme loyal a la Republique.

Les conjures planifient le declenchement du coup d'Etat a la mi-juillet, entre le et le . Ils ont effectivement besoin de temps afin d'obtenir l'appui de l'ensemble des phalangistes et des mouvements conservateurs et catholiques , en particulier les carlistes , qui souhaitent encore un retour de la monarchie. Le coup d'Etat doit etre place sous la direction de Sanjurjo. C'est bien Mola qui reste toutefois en position de force : mute dans une region parmi les plus antirepublicaines d'Espagne, il peut comploter a loisir. Le , il elabore meme un premier projet politique fonde sur la disparition de la republique.

Le , plusieurs officiers putschistes pretent serment a Ketama (Maroc) a l'appel du Llano Amarillo , qui precisait les details du coup d'Etat.

L'assassinat de Calvo Sotelo, detonateur de la crise [ modifier | modifier le code ]

Le meme jour, le lieutenant des Gardes d'assaut Jose del Castillo est abattu par des tueurs d'extreme-droite, carlistes ou phalangistes selon les interpretations. Ce militant de gauche, membre de l' Union militaire republicaine antifasciste   (es) (UMRA) et instructeur des milices de la Jeunesse socialiste, etait notamment connu pour avoir refuse d'intervenir contre les revolutionnaires en 1934. Il etait egalement considere comme responsable de la mort d' Andres Saenz de Heredia , cousin de Jose Antonio Primo de Rivera du cote de sa mere. A tous ces titres, il etait en deuxieme position sur la liste noire recensant les officiers pro-republicains, redigee par l'association militaire clandestine conservatrice Union militaire espagnole (UME) : le numero 1, le capitaine Carlos Faraudo   (es) , avait deja ete assassine le .

Aux premieres heures du lendemain, le , un groupe de gardes d'assaut sort avec un vehicule du gouvernement dans les rues de Madrid afin de venger l'assassinat de Castillo. Ils cherchent tout d'abord Antonio Goicoechea et Gil-Robles, mais ne les trouvant pas, ils s'emparent de Calvo Sotelo et le tuent.

L'acte est aussitot condamne par le gouvernement, qui arrete immediatement quinze officiers des gardes d'assaut, mais les doutes d'implication du gouvernement dans l'assassinat ne sont pas dissipes par le debat parlementaire qui suit. La situation finit de convaincre les putschistes de la necessite de prendre le pouvoir par la force a un gouvernement qui est a leurs yeux incapable, voire criminel par son inaction. Les conspirateurs se saisissent de l'occasion pour declencher le coup d'Etat projete de longue date, et les derniers officiers encore indecis, tels que Franco, rejoignent le mouvement [ 1 ] .

Deroulement du coup d'Etat [ modifier | modifier le code ]

Violence du coup d'Etat [ modifier | modifier le code ]

Finalement, la date de l'insurrection est fixee au au Maroc et au pour le reste de l'Espagne. Le general Mola prevoit une action extremement rapide et violente. Cette strategie est justifiee a ses yeux par la necessite de renverser rapidement les autorites republicaines et les dirigeants politiques et syndicaux mais aussi de convaincre les officiers trop peu fideles au coup d'Etat :

≪ Il faut avertir les timides et les vacillants que celui qui n'est pas avec nous est contre nous, et sera traite comme un ennemi. Pour les compagnons qui n'en seront pas, le mouvement triomphant sera inexorable [ trad 1 ] . ≫

Effectivement, des les premieres heures du coup d'Etat, les opposants subissent une feroce repression, en particulier les militaires qui manifestent encore leur soutien loyal au gouvernement en place ou montrent des doutes, sans exception pour les liens d'amitie ou de famille. Ainsi, des officiers loyaux sont juges par des conseils de guerre et condamnes pour rebellion.

Evenements [ modifier | modifier le code ]

Le coup d'Etat debute comme prevu le au Maroc espagnol, ou Franco prend le commandement des troupes apres qu'il est arrive en avion des iles Canaries via le Maroc francais . Il en profite d'ailleurs pour mettre sa femme et sa fille en lieu sur a Casablanca . Le putsch touche l'ensemble de la metropole des le lendemain. Ensuite, malgre l'absence de veritable coordination nationale, le coup d'Etat suit partout un schema similaire :

  • insurrection ;
  • detention et execution des officiers opposes au soulevement et des indecis ;
  • adhesion des milices phalangistes ou carlistes la ou elles existaient ;
  • prise de controle des rues et des points strategiques ;
  • incursions dans les quartiers ouvriers et assassinat des maires, gouverneurs civils, fonctionnaires et chefs de file ouvriers et politiques de gauche.

Quand le soulevement eclate, le gouvernement republicain se trouve paralyse. Ses premiers communiques, au bout de vingt-quatre heures, se veulent rassurants, le gouvernement reconnaissant seulement qu'une partie de l'armee s'est soulevee au Maroc, refusant de donner des armes aux travailleurs qui en reclament et menacant de faire fusiller ceux qui leur en fourniraient. A Seville , des travailleurs desarmes tentent en vain de s'opposer au soulevement, dirige par Queipo de Llano .

En revanche, le gouvernement republicain tente une conciliation avec les militaires. Le president Manuel Azana propose la mise en place d'un gouvernement de compromis a la place du Frente popular  : le , il nomme Diego Martinez Barrio chef du gouvernement. Dans la nuit du 18 au , a deux heures du matin, ce dernier appelle au telephone le general Mola en vue d'un compromis bien que ni du cote nationaliste avec Mola , ni du cote republicain avec Francisco Largo Caballero , on n'en veut veritablement. Le lendemain de sa nomination, Martinez Barrio demissionne, remplace par Jose Giral .

Situation au 20 juillet 1936 [ modifier | modifier le code ]

Division de l'Espagne au (zone rose : zone republicaine loyaliste. Zone jaune : zone soulevee).

Quelques jours apres le debut du soulevement, l’Armee se trouve divisee en deux camps pratiquement equilibres, avec un leger avantage pour les insurges : parmi les plus de 18 000 officiers et cadets , environ 8 900 sont dans des zones controlees par le camp republicain contre environ 9 300 dans la zone ≪ nationaliste ≫ [ 2 ] .

S'il n'existe pas de date officielle pour la fin du coup d'Etat en lui-meme, la date du est communement retenue comme celle qui marque la fin de la phase du soulevement et le debut de la guerre civile proprement dite.

A ce moment, les rebelles controlaient approximativement un tiers du territoire :

Ces zones sont de grandes regions agricoles, mais la plupart des regions industrielles et des grandes villes, comme Madrid, Barcelone , Valence et Bilbao , echappent aux rebelles.

A Barcelone, depuis le , les militants de la CNT ont commence a s'armer dans les arsenaux et les chantiers navals. Leur determination fait basculer de leur cote la Garde civile et la Garde d'assaut et oblige les militaires a capituler. Quand le gouvernement decide de donner des armes a la population, celle-ci est de fait deja armee. A Madrid, des armes sont finalement distribuees aux ouvriers mais depourvues de culasses. La population lance cependant un assaut, le , contre la caserne de la Montana et s'en empare.

Le , le coup d'Etat a partiellement echoue, et aucun des deux camps n'entend ceder a l'autre. Le meme jour, le general Sanjurjo , oppose a Franco, meurt dans un accident d'avion pres de Lisbonne. L'Espagne, coupee en deux, entre dans une meurtriere guerre civile de trois ans .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. Il peut paraitre surprenant que les deux camps aient le meme drapeau, il ne faut pas oublier que c'est seulement le que les forces rebelles, dirigees par la Junte de Defense Nationale , ont decide de retablir le drapeau bicolore, rouge et or Forces soulevées.
  2. Cette violence extreme a meme permis a certains historiens de presenter 1934 comme une date pertinente pour le debut de la guerre civile.
  3. Emilio Mola est mute a Pampelune en Navarre , Franco aux iles Canaries .
  4. Quatre ans auparavant, pendant l'ete 1932, lors du proces de Sanjurjo pour rebellion militaire et alors que ce dernier encourait la peine de mort, Franco s'etait refuse a le defendre avec une phrase cruelle : ≪ General, vous avez gagne le droit de mourir, non pas pour vous etre souleve, mais parce que vous avez echoue ≫ . Depuis lors, Sanjurjo le haissait.

Citations originales [ modifier | modifier le code ]

  1. (es) ≪  Ha de advertirse a los timidos y vacilantes, que el que no este con nosotros, esta contra nosotros, y que como enemigo sera tratado. Para los companeros que no son companeros el movimiento triunfante sera inexorable.  ≫

References [ modifier | modifier le code ]

  1. ≪  la muerte del lider monarquico fue para la derecha una util justificacion para el inminente golpe y un acicate para cerrar filas y concertar los ultimos compromisos insurreccionales. El magnicidio no provoco el levantamiento militar, pero aumento la determinacion de los conjurados y animo a dar el paso a los que aun dudaban en participar en la asonada que se preparaba  ≫ ( Gonzalez Calleja 2015 , p.  304).
  2. Alia Miranda 2018 , p.  123.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Article connexe [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]