Informations generales
Date
|
17 avril -
|
Lieu
|
Thionville
|
Issue
|
Victoire francaise
|
Onzieme guerre d'Italie
Batailles
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France
Siege de Thionville
|
Siege de Thionville
|
Geolocalisation sur la carte :
Moselle
Siege de Thionville
|
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Le
siege de
Thionville
qui eut lieu du
au
est une victoire de l'armee francaise commandee par
Francois de Guise
sur l'armee espagnole.
La
prise de Calais
permet a
Francois
I
er
de Lorraine-Guise
de contre-attaquer les Espagnols.
Le
roi de France Henri II
decide de porter l'effort sur la place forte de
Thionville
qui est a cette epoque l'une des plus fortes tenue par l’
empereur Charles Quint
, que l'on estimait imprenable et qui incommodait la ville francaise de
Metz
.
- Royaume de France
20
enseignes d'infanterie
et de l'artillerie provenant de Metz, 1 compagnie de gendarmes, 1 de
chevau-legers
du
comte d'Espinay
plus d'autres troupes de cavalerie et d'infanterie provenant principalement de
Toul
et de
Verdun
arrivent le
devant Thionville, sans
tambours
ni
fanfares
, renforcer les troupes de
seigneur de Vieilleville
, qui ont investi la place forte depuis le
17 avril
. Ce dernier a fait installer les ponts de bateaux et baliser les
gues
. L'artillerie, composee de 12 canons de
calibre empereur
[
4
]
, de 6 grandes
couleuvrines
de
18 pieds de chasse
pour battre les defenses
[
4
]
et d'autres pieces de campagne
[
4
]
, prend position. Des troupes provenant, entre autres, de
Brie
, de
Champagne
, du
Bassigny
et du
duche d'Orleans
viennent renforcer le dispositif. En outre, 6 princes allemands
[
5
]
ont leve chacun une
cornette
de
reitres
afin de servir le
roi de France
.
L'ensemble des troupes francaises est alors evalue a 12 000 hommes
[
3
]
.
Debut mai, le
duc de Guise
envoie une
estafette
demandant au
seigneur de Vieilleville
d'attendre son arrivee avec 400
hommes d'armes
, 500
chevau-legers
et 1 000
arquebusiers
a cheval.
Selon certaines sources
[
3
]
, les forces francaises sont de 12 000 a 14 000 hommes. Selon d'autres sources
[
2
]
, les forces francaises reunies autour de la place, sur les deux rives de la
Moselle
, sont de 30 000 hommes parmi lesquels il n'y avait que 10 000 Francais.
-
Monarchie espagnole
La garnison est d'environ 3 000 hommes et les remparts sont garnis de 50
couleuvrines
ou autres pieces d'artillerie
[
2
]
.
Le
, les premieres troupes du
seigneur de Vieilleville
arrivent sous les murs de Thionville et s'installent aux points clefs, empechant ainsi l'arrivee des vivres.
Le
26 avril
, les troupes allemandes alliees de la France et les autres troupes de renforts acheminees par
Imbert de Bourdillon
arrivent a Thionville, permettant l'investissement total de la ville.
Le
28 mai
, les troupes du
duc de Guise
et du
marechal Strozzi
arrivent enfin.
Francois de Scepeaux de Vieilleville
fait alors immediatement preparer l'artillerie sur 15 grands bateaux et 20 moyens, avec toutes les munitions necessaires,
≪ jusqu'a tirer 15 000 coups ≫
.
L'ensemble se dirige ensuite a
Neufville-aux-Noyers
[
6
]
, sur la
Moselle
, ou se situe le quartier general.
La premiere nuit du siege,
Philippe de Montmorency-Nivelle
tente, avec trois enseignes de troupes espagnoles aguerries, de porter secours a
Thionville
, mais les abords sont si bien gardes qu'il est force de se retirer sur
Luxembourg
.
Deux jours apres, 4 compagnies de
Flandre
et de
Namur
avec 50 chevaux, tentent egalement de porter, vainement, secours a la ville.
Apres ces deux echecs, les Espagnols ne tenteront plus rien. La garnison de Thionville fut abandonnee a elle-meme.
Le
3
e
jour, les Francais amenent un canon de calibre empereur sur le bord de la
riviere
. Les 6 grandes
couleuvrines
de
18 pieds de chasse
sont amenees sur une butte situee a environ 1 500
pas
de la ville.
L'ensemble commence un tir nourri sur la ville, leurs defenses sont brisees ainsi que leur artillerie qui etait sur des plates-formes et tous les
gabions
sont detruits.
Une attaque est decidee par la rive droite de la Moselle, dirigee sur la Tour-aux-Puces et vers les murailles et fortifications de la partie Sud-Est de la ville. Une breche est faite et les soldats francais se lancent a l'assaut mais ils sont repousses, perdant une centaine d'hommes.
Durant les 4 jours suivants
[
7
]
, les troupes
s'entre-arquebusent
. Le
21 juin
, alors qu'il visite les positions d'artillerie, voulant faire se rapprocher des murailles les 6 couleuvrines sur un nouvel emplacement, le
marechal Strozzi
est touche d'un coup d'
arquebuse
au
thorax
tire a 500 pas. Il meurt une demi-heure apres. Sa mort fut soigneusement cachee afin qu'elle ne demoralisat pas les soldats.
La mort du
marechal Strozzi
permet au
seigneur de Vieilleville
de reprendre la main, qu'il avait perdue, et decide d'attaquer la ville a partir de la rive gauche. Il donne l'ordre aux commissaires de l'artillerie et aux canonniers de faire amener les 6 couleuvrines, qui ne servaient plus a rien dans le lieu ou elles etaient, dans un bosquet place idealement pour abattre les defenses du boulevard et de la porte de Luxembourg et fait creuser des tranchees. Il envoie ensuite chercher a Metz d'autres pieces d'artillerie.
On place quatre canons qui tirent sans discontinuer, durant une heure, sur une tour qui n'est ni percee, ni flanquee et qui ressemble plus a un colombier qu'a une tour fortifiee. Des qu'une breche est apparue, les soldats francais se jettent dans la trouee et prennent la tour. Le seigneur de Vieilleville, accompagne de 100 a 120 pionniers, fait commencer la
sape
, puis amene deux canons qui tirent chacun 4 a 5 coups a l'interieur de celle-ci, ebranlant la muraille de la ville.
Le lendemain, de Vieilleville
≪ arme de toutes pieces, comme au jour d'une bataille, de
greves
,
genouilleres
,
cuissots
,
cuirasse
,
brassards d'avant-bras
et
d'arriere-bras
et l'
armet
sur la tete, la visiere baissee jusqu'au
solerets
, se presente avec sa troupe de favoris, gendarmes et arquebusiers pour entrer dans la ville ou mourir ≫
.
Le premier assaut est repousse, car toute la ville fait son devoir de combattant. Un second assaut est lance avec une telle furie qu'il met pied dans la ville avec une trentaine d'hommes criant : ≪ France ! France ! Ville gagnee ! ≫.
Francois de Guise
fait alors sonner la trompette pour parlementer, indiquant a Jean Carrebe, commandant de la place, que si les defenseurs ne sont pas sortis de place dans 3 heures, il fera pendre soldats, hommes, femmes et enfants, sans misericorde. Jean Carrebe renvoie le parlementaire en dictant ses conditions. Francois de Guise, indiquant que ce n'etait pas aux vaincus de dicter la loi aux vainqueurs, fait alors tirer 5 ou 6 coups de canons contre les maisons. Le commandant de la place se soumet a la volonte du vainqueur et est autorise a quitter la ville avec ses soldats et les habitants sans marque d'honneur, c'est-a-dire sans tambour ni trompette, ni deploiement d'enseignes et autres armes qu'une epee en laissant toutes les autres armes dans la ville.
Le
, les troupes francaises prennent possession de la ville.
Francois de Scepeaux
propose alors de demanteler les fortifications de la ville en represailles de la destruction de
Therouanne
en 1553 par Charles Quint. Le duc de Guise s'y oppose. La ville devient francaise, mais totalement videe de ses habitants qui pour la plupart perdent leurs biens et sont exiles soit parce qu'ils refusent de preter serment de fidelite a Henri soit que l'ardeur de la population a la defense de la ville a deplu au duc de Guise, et donc aucun thionvillois n'est autorise a y rester.
La ville se repeuple d'habitants pour l'essentiel
messins
venus la de gre ou de force et investissent les maisons ainsi videes. La jouissance de cette ville par les Francais ne dure guere. L'annee suivante,
Henri II
signe les
traites du Cateau-Cambresis
. Celui qui est signe avec l'Espagne le
est si desavantageux pour la France, qu'il fait perdre en un trait de plume cette place forte que les armees espagnoles n'auraient vraisemblablement pas pu reprendre de sitot.
Apres le traite, les Francais quittent Thionville. Les bourgeois thionvillois expulses l'annee precedente y reviennent et cherchent a reprendre possession de leurs biens dans une ville qui a beaucoup souffert de l'occupation francaise et dont la population ne redevient immediatement pas en nombre, ce qu'elle etait avant le siege.
Des leur retour, les Espagnols, se rendant parfaitement compte des causes de la chute de Thionville le
, tirent la lecon du siege et font de Thionville une place forte de premier ordre. En contrepartie, les Francais conscients de l'effort considerable qu'a necessite la prise de Thionville tiennent desormais cette place pour un element redoutable et en 1564, edifient a Metz une grosse citadelle. Les deux cites deviennent alors symboliquement et materiellement les deux bastions avances de deux monarchies implacablement rivales
[
8
]
.
- Royaume de France
- Francois de Guise
, commandant en chef
- Francois de Scepeaux, seigneur de Vieilleville
- Pierre Strozzi
†
- Ludovic de Gonzague
,
duc de Nevers
, conduisant l'avant-garde
- Jacques de Savoie
,
duc de Nemours
, commandant la cavalerie legere et poste sur la route de
Luxembourg
- Blaise de Montluc
, alors
colonel-general
des
Bandes francaises
, l'infanterie de l'epoque.
- Pierre-Bertrand de Monluc
, fils de Blaise de Montluc surnomme le
capitaine Perrot
.
- Jean d'Estrees
,
grand-maitre de l'artillerie
, aieul de
Gabrielle d'Estree
- Francois III
comte de La Rochefoucauld
, qui sera l'une des victimes du
massacre de la Saint-Barthelemy
- Charles de La Rochefoucault
,
comte de Randan
, frere de Francois III comte de La Rochefoucauld, qui sera mortellement blesse au
siege de Rouen
en
1562
- Francois de Vendome, vicomte de Chartres
- Jean de La Marck, seigneur de
Jametz
, frere du
duc de Bouillon
- Charles de Hallwin
, seigneur de
Piennes
qui sera gouverneur de
Metz
en
1573
- Guillaume de Balzac d'
Entragues
, aieul d'
Henriette de Balzac, marquise de Verneuil
- Gaspard de Saulx-Tavannes
,
marechal de camp
- Leonor Babou de la Bourdaisiere
,
panetier
du Roi
- Imbert de La Platiere de Bourdillon
, alors
marechal de camp
, il servit au siege et a la prise de Thionville
[
9
]
-
Monarchie espagnole
- Jean Carrebe. Apres la capitulation, accuse de lachete, il fut longtemps detenu en Espagne.
- ↑
Jean Carrebe n'etait pas un militaire, mais un juge (l'auteur ecrit judicature) qui venait de la mairie de
Louvain
- ↑
a
b
c
d
e
et
f
Histoire de Thionville Par G.F. Teissier
- ↑
a
b
et
c
Memoires de la vie de
Francois de Scepeaux
, sire de Vieilleville
par
Vincent Carloix
- ↑
a
b
et
c
A l'epoque d'
Henri II
, il existait, pour la France, 6 calibres pour l'
artillerie de campagne
: 1/ Le canon, dont le projectile pesait de 33 livres 4 onces a 34 livres. 2/ La grande
couleuvrine
, dont le projectile ordinaire de 15 livres 2 onces ne depassait pas 15 livres 4 onces. 3/ La coulevrine batarde, avec un projectile, en moyenne, de 7 livres 2 onces ou 7 livres 3 onces. 4/ la coulevrine moyenne, avec un projectile de 2 livres. 5/ Le faucon, avec un projectile de 1 livre 1 once. 6/ Le
fauconneau
, avec un projectile de 14 onces.
- ↑
Les 6 princes allemands sont :
Henri de Brunswick-Dannenberg
, second fils du
duc de Lunebourg
; le neveu du duc de Georges de Symerch : le frere puine du duc des Deux-Ponts ; le batard du
duc de Wurtemberg
; le neveu de l’
archeveque de Mayence
,
prince electeur
; le neveu de l’
archeveque de Treves
,
prince electeur
- ↑
Dans
Histoire de Thionville
par G.F. Teissier, celui-ci indique qu'aucun village, ni aucune ferme ne porte le nom de
Neufville-aux-Noyers
sur ou a proximite de la
Moselle
. Il pose la question : la guerre aura-t-elle fait disparaitre ce lieu ?
- ↑
Le
40
e
jour est le
15
e
jour du siege, soit le 20 juin
- ↑
Gabriel Stiller,
Un siecle d'Histoire thionvilloise 1559-1659
, Metz, Edition Le Lorrain,
,
p.
112-113
- ↑
Le Bulletin heraldique de France
, 1892, page 601.
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