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Scandale du Nigergate

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Le scandale des du Nigergate est un scandale politique qui vient d' Italie . Des agents italiens de l' Agence de renseignement et de securite interieure confectionnent, pour le compte des autorites americaines , un dossier fictif sur l'achat presume d' uranium (du yellowcake du Niger ) par le president irakien Saddam Hussein . Ce dossier a fourni la caution morale pour l' intervention americaine en Irak .

Historique [ modifier | modifier le code ]

En , alors que le gouvernement Bush prepare ses plans d' attaque contre l'Irak , le directeur de la CIA George Tenet et le secretaire d'Etat Colin Powell affirment devant le Comite des affaires etrangeres du Senat des Etats-Unis que Saddam Hussein est en train d'essayer d'acheter du yellowcake au Niger. Au meme moment, le gouvernement britannique de Tony Blair pretend aussi que le dictateur irakien essaierait d'acheter de l'uranium dans un pays africain. En , le departement d'Etat des Etats-Unis reprend cette accusation dans un rapport titre Illustrative Examples of Omissions From the Iraqi Declaration to the United Nations Security Council [ 1 ] .

Lors de son discours sur l'etat de l'Union du , le president George W. Bush monte en epingle cette affaire, citant des sources d'intelligence britanniques : ≪ The British government has learned that Saddam Hussein recently sought significant quantities of uranium from Africa. ≫ Plus tard, son gouvernement declarera que ≪ ces 16 mots n'auraient jamais du etre inclus ≫ dans l'adresse a l'Union, en attribuant l'erreur a la CIA [ 2 ] .

Cependant, trois officiels americains avaient tente de verifier ces allegations en . Le vice-commandant des forces armees americaines en Europe, le general Carlton W. Fulford, Jr. , est alle au Niger pour rencontrer son president, Mamadou Tandja , accompagne de l'ambassadeur americain au Niger, Barbro Owens-Kirkpatrick . Il en conclut qu'il y avait peu de chances qu'une partie de l'uranium du Niger ait ete detourne des filieres officielles, et envoya son rapport au secretaire du Joint Chiefs of Staff , le general Richard Myers . Owens-Kirkpatrick en tira des conclusions similaires, envoyant lui aussi un rapport au departement d'Etat des Etats-Unis [ 3 ] . En outre, selon CNN ( , avant l'invasion de l'Irak), l' AIEA (Agence internationale de l'energie atomique) avait aussi considere les documents comme des contrefacons [ 4 ] . Enfin, la CIA envoya en 2002 l'ambassadeur Joseph C. Wilson verifier ces allegations. Celui-ci revint du voyage en confirmant leur faussete [ 5 ] , mais les agents de la CIA omirent par la suite de transmettre cette information au directeur de l'agence [ 6 ] .

Le , apres l'invasion de l'Irak, Joseph Wilson publie une tribune dans le New York Times , titree What I Didn't Find in Africa , qui devoile le mensonge de Bush lors du discours sur l'etat de l'Union de 2003 [ 7 ] . Or, ces fausses accusations contre Saddam Hussein etaient le principal pretexte pour l'attaque de Irak. Quelques jours plus tard, le commentateur conservateur Robert Novak affirme que la decision d'envoyer Joseph Wilson n'avait pas ete prise par le directeur de la CIA, George Tenet, mais qu'il aurait ete envoye sur les conseils de sa femme, Valerie Plame . Ce faisant, il devoile que cette derniere etait agent de la CIA, ce qui constitue un crime federal aux Etats-Unis [ 8 ] . C'est le debut de l' affaire Plame-Wilson .

Origines des documents [ modifier | modifier le code ]

Selon l'enquete des journalistes italiens Giuseppe D'Avanzo et Carlo Bonini , du quotidien la Repubblica , Rocco Martino , un ancien carabinier , et collaborateur du SISMI (service de renseignement militaire) jusqu'en 1999, aurait monte le dossier. Le colonel Antonio Nucera, chef des services de contre-espionnage au SISMI et de la section dediee a la proliferation des armes de destruction massive, a demande a Martino de servir d'intermediaire entre une femme appartenant a l'ambassade nigeriane et le SISMI [ 9 ] . Martino a ensuite transmis ces documents officiels et contrefaits par la suite a la journaliste Elisabetta Burba , qui les transmet elle-meme, sur ordres de son redacteur en chef au Panorama (journal detenu, via Mondadori , par Silvio Berlusconi , l'un des principaux soutiens a la guerre en Irak), a l'ambassade americaine a Rome en [ 10 ] , [ 11 ] .

Martino aurait lui-meme eut des contacts avec les services de renseignement francais, qui n'ont ni nie ni confirme qu'il avait ete une source d'information [ 12 ] .

Selon le journaliste Seymour Hersh , la contrefacon aurait pu etre un piege delibere mis en place par certains agents de la CIA pour se venger de Dick Cheney et d'autres neoconservateurs [ 13 ] . Cette piste a neanmoins ete ecartee par la suite, les documents ayant transite directement du SISMI italien a la Maison Blanche.

Dans un entretien publie le , Vincent Cannistraro , ex-directeur des operations contre-terroristes a la CIA et ancien directeur du Conseil de securite nationale sous Reagan , declare au journaliste Ian Masters que l'ex-membre du Conseil de securite nationale Michael Ledeen , qui travaillait en Italie lors des annees de plomb , pouvait bien etre a la source des documents contrefaits [ 14 ] . Ledeen, qui a ete un moment le conseiller principal en relations internationales pour Karl Rove , lui-meme ex-eminence gris de Bush, a nie toute implication dans le scandale ? l'article en question mentionne qu'il a travaille dans le temps pour Panorama [ 15 ] . Les informations de Cannistraro ont ete confirmees le par son partenaire Philip Giraldi , ancien de la CIA, qui declara a Scott Horton que les contrefacons avaient ete fabriquees par ≪ plusieurs anciens officiers de la CIA qui sont familiers avec cette partie du monde et qui sont associees avec un certain neo-conservateur bien connu qui a des relations tres proches avec l'Italie ≫. Lorsque Horton affirma qu'il devait s'agir de Michael Ledeen, Giraldi confirma, ajoutant que des compensations financieres avaient probablement ete versees [ 16 ] .

Dans un second entretien avec Horton, Giraldi a affirme que Michael Ledeen et d'autres anciens de la CIA ont travaille avec l'Irakien Ahmad Chalabi et le Congres national irakien , qui soutenaient alors les projets d'invasion de l'Irak [ 17 ] .

Neanmoins, le quotidien italien La Repubblica a publie par la suite une serie d'articles affirmant que Nicolo Pollari , alors chef du SISMI, avait amene directement les contrefacons a la Maison-Blanche a la suite des refus reiteres de la CIA d'avaler cette histoire en 2001 et 2002 [ 18 ] . Le SISMI a transmis ces fausses informations a la CIA le , ainsi qu'aux services britanniques. Le , Pollari rencontrait a Washington Stephen Hadley , alors vice-conseiller a la securite nationale du president des Etats-Unis (cela a ete confirme par le porte-parole du Conseil de la securite nationale, Frederick Jones [ 10 ] ).

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

References [ modifier | modifier le code ]

Source [ modifier | modifier le code ]