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Protection sociale aux Etats-Unis

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La protection sociale aux Etats-Unis , qui englobe plusieurs programmes dont la securite sociale, couvre 85 % de la population americaine [ 1 ] . Meme si les droits sociaux ne sont pas inscrits dans la Constitution des Etats-Unis , le gouvernement de cette nation applique, depuis le New Deal et la creation de l' Etat-providence ( Welfare State ) plusieurs programmes afin d’aider les personnes en difficulte. En 2000 , 180 millions d’ americains [ 2 ] (pour une population totale d'environ 300 millions) beneficiaient de la Securite sociale .

Le systeme de repartition des aides sociales est pluraliste et decentralise  : l’ Etat federal donne une enveloppe fixe prelevee sur le budget federal des Etats-Unis aux 50 Etats federes . La protection sociale depend de la situation de l'individu : l' assurance maladie n'etait pas obligatoire jusqu'en 2013. Les programmes Medicare et Medicaid , crees par le president Lyndon Johnson dans le cadre de la ≪  guerre contre la pauvrete  ≫, sont le premier poste du budget federal avec 23 % de celui-ci en 2011 et sont utilises par les plus demunis. Les actifs passent en general par des assurances privees ( Managed Care Organizations ). Toutefois, meme pour les assures, le cout des soins de sante demeure tres eleve, et serait selon une etude recente l'une des causes les plus importantes de faillites personnelles [ 3 ] .

L’organisation federale des Etats-Unis entraine des differences geographiques quant aux depenses et aux redistributions sociales. Le pays est aussi le seul de l' Organisation de cooperation et de developpement economiques (OCDE) a ne pas verser des allocations familiales . Enfin, selon l'idee liberale dominante, la meilleure assurance sociale reste le plein emploi  : les divers gouvernements qui se succedent cherchent avant tout a maintenir la croissance economique et a faire baisser le chomage .

D'apres le Pew Research Center , 55 % des americains ont percu des aides sociales gouvernementales d'au moins un des six principaux programmes federaux au cours de leur vie [ 4 ] .

Histoire [ modifier | modifier le code ]

Chronologie [ modifier | modifier le code ]

Evolution de la protection sociale americaine, des origines a l'an 2000 [ modifier | modifier le code ]

Traditionnellement, l'aide aux pauvres etait l'affaire de societes caritatives ou des collectivites locales. Les immigrants fraichement debarques faisaient appel a leurs compatriotes pour les aider a commencer une nouvelle vie. A la fin du XIX e  siecle et au debut du XX e  siecle , plusieurs Etats europeens instaurerent des systemes d' assistance publique , fondes sur un systeme d' assurances sociales obligatoires, et non de charite privee.

Toutefois, le mouvement fut lent a s'installer aux Etats-Unis , la rapidite de l'industrialisation et la grande disponibilite des terres arables semblant confirmer la conviction que toute personne disposee a travailler pouvait trouver un emploi.

La Grande Depression , qui commenca en 1929 fit voler cette conviction en eclats. Pour la premiere fois dans l'histoire, un nombre considerable d'americains se trouverent au chomage a cause de la faillite generalisee des entreprises et des banques. La moitie des personnes agees vit alors dans la misere [ 6 ] .

Le president Herbert Hoover etait convaincu que si le gouvernement n'intervenait pas, le monde des affaires serait capable de redresser l'economie (≪ La prosperite est au coin de la rue ≫, affirmait-il). Pour porter secours aux necessiteux, il fit confiance aux collectivites locales et aux gouvernements des Etats, mais ces derniers ne disposaient pas de fonds suffisants. Pour la plupart des americains de l'epoque, Hoover n'avait pas su combattre la crise, aussi elurent-ils, en 1932, Franklin Roosevelt a la presidence.

Le New Deal [ modifier | modifier le code ]

Roosevelt signant le Social Security Act , le 14 aout 1935.

Quelques jours apres son entree en fonctions, Roosevelt proposa au Congres une legislation de reforme et de redressement. Presque toutes les mesures demandees par Roosevelt furent votees et, bientot, le gouvernement creait des emplois pour des centaines de milliers de personnes dans le cadre d'enormes travaux d'interet public : construction de barrages ( Tennessee Valley Authority ), entretien de routes, renovation de batiments publics, electrification des campagnes, protection des zones naturelles.

La plupart de ces projets lances pendant la crise etaient des mesures temporaires, mais l'un d'entre eux, la Securite sociale , prevue par le Social Security Act de 1935 , est devenu une institution nationale. La loi avait ete impulsee par un comite d'experts de l'entourage de Roosevelt, sous la direction d'Edwin E. Witte.

Les partisans de ce projet estimaient qu'il permettrait de soulager les enfants qui assumaient la charge de s'occuper de leurs parents et qu'il libererait des emplois occupes jusqu'ici par les seniors. La mesure faisait donc partie du New Deal, le programme general de Roosevelt pour faire baisser le chomage. Cette assurance vieillesse etait financee non par de nouveaux impots mais sur les salaires des employes et par une contribution patronale. En 1937, deux arrets de la Cour supreme affirment la constitutionnalite de la loi [ 7 ] .

Finance par les cotisations des salaries, le systeme garantit aux retraites une pension mensuelle modeste et aux personnes dans le besoin une indemnite de chomage, une allocation en cas d'accident du travail et d'autres prestations. Le versement des pensions peut commencer a 62 ans, mais beaucoup attendent l'age de 65 ans pour les percevoir, car elles sont alors un peu plus elevees. Recemment, on s'est inquiete du fait que la Securite sociale ne disposera peut-etre pas de fonds suffisants pour couvrir ses obligations au XXI e  siecle , epoque qui verra la population agee augmenter de maniere considerable. Les dirigeants politiques ont propose divers moyens de compenser le deficit attendu, mais on discute toujours d'une solution a long terme.

La Great Society [ modifier | modifier le code ]

Le president Lyndon Johnson signant le Medicare Bill le 30 juillet 1965.

Le president Lyndon Johnson inscrit sa politique de ≪  Great Society  ≫ au programme de travail du Congres en janvier 1965  : aide a l'education, lutte contre la maladie, securite sociale , renovation urbaine, embellissement, ecologie, developpement des zones negligees, lutte a grande echelle contre la pauvrete , controle et prevention du crime et de la delinquance , disparition des derniers obstacles au droit de vote . Le Congres vote rapidement les lois correspondant aux recommandations de Johnson (dont le Food Stamp Act et le Economic Opportunities Act ). A partir de 1965 , des millions de personnes agees ont beneficie de l'amendement Medicare a la Loi sur la Securite sociale .

Sous Bill Clinton , le droit aux indemnites chomage fut limite ; des programmes de formations furent lances pour stimuler l'emploi [ 8 ] .

Assistance envers les demunis [ modifier | modifier le code ]

Contrairement aux idees recues, le sort des pauvres ne laisse pas indifferent aux Etats-Unis [ 9 ] . Un sondage effectue au debut des annees 1990 montrait neanmoins qu’a peine un Americain sur six pensait qu’il etait du ressort de l’Etat de reduire les inegalites sociales [ 10 ] .

Contrairement a l' Etat-providence europeen, le modele americain du welfare state fonctionne davantage aux aides sociales qu'aux securites sociales, aides qui ne sont versees qu'aux plus necessiteux. Les entreprises assurent parfois leurs employes. Ainsi, les Big Three ( General Motors , Ford et Chrysler ) assuraient directement, en 2009, (sante et retraite) 2 millions d'employes ou de retraites [ 11 ] .

En outre, la charite privee conserve une large importance : il y a plus de 650 000 associations caritatives aux Etats-Unis. Environ la moitie des lyceens sont inscrits dans des programmes d’interets generaux (appeles ≪  community service  ≫) [ 9 ] .

En 2009 , alors que la crise s'aggravait , 28 millions de personnes recevaient des food stamps , tandis que les programmes federaux alimentaires visant a nourrir les eleves apres l'ecole voyaient leur frequentation exploser [ 12 ] .

Statistiques [ modifier | modifier le code ]

En 2011 , 46,2 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvrete, selon l'Humanite [ 13 ] .

En 2005 , le revenu median annuel des Americains etait de 46 326 dollars. On recensait 37 millions d'Americains vivant sous le seuil de pauvrete, soit environ 12,6 % de la population [ 14 ] . Ce chiffre etait de 22 % en 1962 [ 15 ] .

Apres la crise des subprimes , 31,6 millions d'Americains recevaient des bons alimentaires en (soit 10,3 % de la population), record en chiffre absolu atteint depuis la loi de 1964 (Food Stamp Act) [ 16 ] .

Les aides sociales [ modifier | modifier le code ]

Les aides sociales sont designees par le terme ≪  welfare  ≫ et sont distribuees aux familles vivant en dessous du seuil de pauvrete  ; le seuil de pauvrete est publie par le departement de la sante et de l'aide publique. Dans la moitie des Etats, les individus doivent travailler pour la collectivite (en entretenant par exemple les lieux publics) pour avoir droit a leurs allocations [ 17 ] . Les aides sont administrees et financees par les Etats. Les Etats federes recoivent aussi des fonds du gouvernement federal. Ils ont obligation de resultats et mettent en place des programmes d’insertion : plus le nombre d’indigents diminue, plus l’aide federale est substantielle.

  • L’AFDC (Aid to Families with Dependent Children) entre 1935 et 1997 , gere par l'United States Department of Health and Human Services : il s’agit d’aides versees aux meres au foyer ; le montant est proportionnel au nombre d’enfants a charge. Cette aide permet egalement d’avoir acces aux soins , aux repas gratuits des enfants dans les cantines scolaires [ 18 ] et aux coupons alimentaires (les ≪  food stamps  ≫ [ 19 ] ).
  • Sous le mandat de Bill Clinton, l’AFDC est remplacee par le Temporary Assistance for Needy Families (TANF) : plus restrictif (la duree de l’aide est reduite a cinq ans, deux ans pour trouver un travail), le nombre de ses beneficiaires a fortement recule : en 2005 , 1,9 million de familles recevaient des allocations contre 4,4 millions en 1996 [ 14 ] .
  • Programme Headstart [ 20 ]  : aide aux enfants de moins de cinq ans.
  • Le Early Childhood Intervention est un programme d’aide en faveur des enfants en difficulte et de leur famille. Il implique un enseignement specialise et une aide juridique et psychologique pour la famille.
  • Le SSI (Supplemental Security Income) est attribue aux personnes agees dans le besoin, aux aveugles et aux handicapes [ 15 ] .
  • Le Low Income Home Energy Assistance Program (LIHEAP) [ 21 ] paie une partie des depenses d’energie des plus pauvres.

Aides aux handicapes et aux invalides [ modifier | modifier le code ]

  • Le SSI ( Supplemental Security Income ) est attribue aux personnes agees dans le besoin, aux aveugles et aux handicapes [ 15 ] . Au total, cette aide financiere touche 6,6 millions d’Americains [ 2 ] .
  • l’OASDHI ( Old-Age, Survivors, Disability and Health Insurance ) est percue par les retraites, les chomeurs, les handicapes et les veuves.

Assurance maladie [ modifier | modifier le code ]

Weston State Hospital en Virginie-Occidentale .

En 2001 , les depenses de sante s’elevaient a 1 400 milliards de dollars, soit 14 % du PNB des Etats-Unis [ 22 ] . Celles-ci ont augmente pour atteindre 16 % du PIB en 2007 [ 23 ] . Si ces depenses sont elevees, les resultats sont cependant moins satisfaisants que d'autres pays industrialises [ 24 ] . Ainsi, les Etats-Unis etaient 15 e en 1997-1998 concernant les deces pouvant etre evites ( preventive deaths ) et 19 e en 2002-2003, alors que le budget total augmentait [ 24 ] . Les preventive deaths incluent des deces dus, par exemple, a la rougeole , ou, quand ils arrivent avant l'age de 70 ans, a l' epilepsie ou aux hernies [ 24 ] . Selon une etude du Commonwealth Fund   (en) fondee sur des statistiques de l' OMS , pres de 100 000 vies par an (soit 0,03 % de la population americaine) pourraient etre sauvees si le systeme de sante fonctionnait comme en France , au Japon ou en Australie [ 24 ] .

La plupart des Americains qui sont assures le sont via leur entreprise (58 % des Americains en 2007 [ 23 ] ). A l'inverse, 37 millions de personnes n'etaient officiellement declares comme couverts chaque jour par une assurance maladie en 1998 [ 25 ]  ; leur nombre a augmente sous l' administration George W. Bush (46,6 millions en 2005 , soit 15,6 % de la population americaine) [ 14 ] . La plupart de ces personnes etaient entre deux emplois ou eligibles au programme de soins gratuits pour les personnes agees (donc couverts mais non encore enregistrees dans ce programme, dont les benefices sont retroactifs) ou encore presents dans le premier quintile des revenus. Ceux qui n'ont pas d'assurance maladie ont recours aux urgences, aux consultations des hopitaux publics ou a but non lucratif, aux centres de sante communautaires, aux hopitaux universitaires, qui offrent des soins gratuits [ 26 ] . En 2009 , 80 millions d'Americains sur une population totale de 305 millions d'habitants n'avaient soit pas d'assurance sante, soit etaient sous-couverts [ 24 ] .

Le Health Maintenance Organization Act de 1973   (en) a requis des entreprises employant plus de 25 salaries qu'elles offrent a ces derniers la possibilite de souscrire gratuitement a une HMO (Health maintenance organization). Outre les HMO, le Managed Care Organization (nom par lequel on designe les systemes d'assurance maladie) comprennent aussi les PPO (Preferred provider organization). Les HMO restreignent les soins de sante possibles a l'interieur d'un reseau specifique (d'hopitaux, de medecins, etc.), tandis qu'avec un PPO, plus couteux, il est possible de consulter ou on veut.

Dans certains cas, il peut etre difficile de s'assurer de facon individuelle lorsqu'on ne peut passer par l'entreprise, notamment en fonction de son etat de sante au moment de la demande d'assurance [ 27 ] . Cela peut aussi couter tres cher (par exemple jusqu'a 2 000 dollars par mois pour la famille d'une avocate de 43 ans vivant en Pennsylvanie [ 28 ] ).

Malgre les assurances privees, le cout des soins demeure prohibitif, en particulier en raison des franchises imposes par de nombreuses assurances. Selon le American Journal of Medicine (2007 [ 29 ] ), 62 % des faillites personnelles ont ete provoquees, en 2007 , par le cout des soins de sante; en 2001 (selon une etude faite sur cinq Etats [ 3 ] ), cette proportion etait de 46 % [ 3 ] , [ 30 ] . Le nombre de faillites induit a cause de problemes de sante a donc augmente de 50 % entre 2001 et 2007 [ 3 ] . La plupart de ces faillites ont touche des personnes des classes moyennes, ayant fait de bonnes etudes [ 3 ] . En 1981, 8 % des familles se mettant en faillite le faisaient apres un probleme serieux de sante [ 3 ] .

Le caractere prive des assurances-maladie a suscite d'importantes disparites, qui creent d'importants frais administratifs. Les assurances ne sont pas les memes en fonction de l’age, de la profession, des ressources, du lieu, de la compagnie d'assurance, etc. C'est egalement la diversite qui marque les statuts des hopitaux americains : hopital public (dans les grandes villes, finance par les collectivites locales), hopital prive, hopital a but non lucratif (loi 501c ), etc.

Peu d'Etats ( Massachusetts [ 31 ] , Hawai ) ont leur propre systeme de sante universel. Depuis 2000 , l' Arizona a institue apres un referendum d'initiative populaire une mesure de couverture medicale minimale pour les pauvres [ 32 ] .

Outre ces assurances privees, l'Etat federal a mis en place, dans le cadre de la guerre contre la pauvrete initiee par le president Johnson , le Medicare et le Medicaid . Le Medicare, payant, s'applique aux retraites et aux handicapes. Similaire au Medicare, le Medicaid est reserve aux Americains les plus pauvres de tous les ages ; il est gratuit, finance par les Etats federes et subventionne par le gouvernement federal. Son financement differe selon les Etats. En 2001 , 33 millions d’Americains percevaient le Medicaid [ 2 ]  ; ils etaient environ 40 millions en 2007 [ 23 ] .

Depuis 1997 , il existe aussi un programme d'assurance-sante pour enfants (SCHIP ou State Children's Health Insurance Program ) [ 33 ] . Ce systeme est gere par les Etats federes et a permis de diminuer le nombre d'enfants non assures d'un tiers en dix ans [ 33 ] . En septembre 2007 , le Congres americain votait une rallonge du budget de ce programme, financee par la taxe federale sur le tabac [ 34 ] . Plus de 70 % des Americains soutenaient alors cette initiative, d'apres un sondage effectue pour le journal The Washington Post et ABC [ 34 ] .

La reforme de l'assurance sante voulue par le president americain Barack Obama est votee par le Senat en et par la Chambre des representants le [ 35 ] . Elle contraint tous les Americains a souscrire une assurance avant 2014 sous peine d'amende [ 36 ] . Elle interdit aux assurances de refuser de les couvrir en raison de leurs antecedents medicaux [ 36 ] . Elle octroie une aide financiere aux familles qui ont des revenus inferieurs a 88 000 dollars par an [ 36 ] . La reforme doit couter 940 milliards de dollars (695 milliards d'euros) sur dix ans [ 36 ] . Son financement doit etre assure par des taxes sur les revenus eleves et la baisse des depenses de soins [ 36 ] .

Depuis 2017, au Texas , les avortements sont exclus des assurances maladie, meme en cas de viol [ 37 ] .

Le taux de mortalite maternelle aux Etats-Unis est le plus eleve des pays developpes. En augmentation depuis les annees 1980, il se situe en 2016 a 42,8 pour 100 000 naissances vivantes pour les Afro-Americaines. Pour les femmes blanches, le taux est moindre, mais eleve lui aussi : 12,5, contre 9,6 en France et 4 en Suede [ 38 ] . Selon la National Organization for Women , ce record tient a l’absence d’assurance-maladie pour de nombreuses meres [ 38 ] .

Avantages sociaux des actifs [ modifier | modifier le code ]

Generalites [ modifier | modifier le code ]

Les conditions de travail sont reglementees par la loi federale FLSA ( Federal Labor Standards Act ) qui fixe notamment la duree du travail hebdomadaire maximale.

Au , le salaire minimum federal est de 7,25 dollars de l'heure [ 39 ] . Chaque Etat et meme chaque ville peut fixer son propre salaire minimum, a la condition que celui-ci soit superieur au plancher federal. Par exemple, Santa Fe , au Nouveau-Mexique , a un salaire minimum en 2009 de 9,92  $ de l'heure et San Francisco , en Californie de 9,79  $ [ 39 ] . Il est de 8  $ de l'heure dans le Massachusetts et de 8,55  $ dans l' Etat de Washington [ 39 ] .

Le nombre de personnes payees au salaire minimum (essentiellement des femmes) est en baisse ; entre 1997 et 2004 , il a chute de 2,8 millions aux Etats-Unis pour ne representer que 1,4 % de la population salariee aujourd'hui [ 40 ] . En 2009 , le seuil de pauvrete est de 18 310 dollars pour une famille de trois personnes.

Assurance chomage [ modifier | modifier le code ]

L'assurance chomage a ete instituee sur une base nationale en vertu de la loi de securite sociale de 1935 . Il s'agit d'un programme mixte (federal et Etat). Chaque Etat gere son propre programme en respectant les lois cadres fixees au niveau federal.

Pour pouvoir pretendre a des prestations, il faut que le travailleur se retrouve involontairement au chomage, soit inscrit aupres d'un bureau de chomage public et justifie d'une certaine duree d'activite anterieure ainsi que de certains revenus au cours de la periode de reference, soit apte au travail et fasse des efforts pour retrouver un emploi.

Le montant des prestations hebdomadaires servies varie en fonction de la formule utilisee dans chaque Etat et du salaire percu anterieurement a la realisation du risque. Le montant varie dans la limite d'un minimum et d'un maximum.

La periode de reference de prise en compte des salaires, et les formules de calcul des prestations en fonction de ces salaires varient fortement entre les Etats.

La duree de versement des prestations est en general de 26 semaines. Toutefois les prestations peuvent etre versees pendant 13 semaines supplementaires lorsque le taux de chomage de la region est tres eleve. Le financement de ces prestations supplementaires est effectue pour moitie sur les reserves des Etats et pour moitie par l' Union [ 41 ] .

Invalidite [ modifier | modifier le code ]

Retraites [ modifier | modifier le code ]

En 2005 , le systeme des retraites procurait plus de la moitie de leurs revenus aux deux tiers des retraites des Etats-Unis [ 42 ] . Dans le systeme des retraites americain, il existe plusieurs regimes d’assurance :

  • Social security  : retraite federale instituee pendant le New Deal , calculee en fonction du nombre d’annees travaillees, des cotisations versees et de l’ inflation . A la fin des annees 1990 , le gouvernement federal depensait 289 milliards de dollars pour le systeme des retraites obligatoires [ 43 ] .
  • Pensions  : payees par les grandes entreprises et les administrations publiques : voir la loi ERISA ( Employee Retirement Income Security Act ) et fonction publique aux Etats-Unis .
  • Retraite par capitalisation ou IRA ( Individual Retirement Account ) consiste en des plans d’epargne-retraite et des fonds de pension .
  • Medicare est le systeme de soins pour les Americains ages de plus de 65 ans. Le retraite paye une cotisation mensuelle de 135$ en 2019 (obligatoire) et, pour couvrir les petits soins non couverts, une petite cotisation supplementaire assurance-maladie (facultative).
  • Les retraites les plus pauvres recoivent des aides federales complementaires (l’OASDHI) et pour les soins (Medicaid, un regime gratuit qui remplace Medicare, le systeme payant).

Polemique sur l'aide sociale : programmes conditionnels et workfare [ modifier | modifier le code ]

Certains aspects du systeme d'aide sociale ? en particulier les allocations versees au titre de l'AFDC ? ont souleve de nombreuses critiques depuis les annees 1980 , tandis que le systeme lui-meme est devenu un enjeu electoral. Bien des Americains de la classe moyenne desapprouvent que l'argent de leurs impots serve a entretenir des personnes qui, estiment-ils, ne sont pas disposees a travailler. Certains detracteurs, tel Lawrence Mead affirment que la dependance a l'egard de l' aide sociale tend a devenir un etat permanent qui se transmet d'une generation a l'autre [ 44 ] . Mais d'autres experts soutiennent qu'a moins de detruire les causes de la pauvrete ? manque de formation et absence d'ouvertures ? l'aide sociale demeure le seul rempart contre la misere absolue.

L'idee que les programmes sociaux ont tendance a pieger les pauvres (en particulier a travers les ≪  trappes a inactivite  ≫) et a les condamner a la dependance en leur refusant la maitrise de leur existence a fait redefinir certains projets federaux. Ainsi, les locataires de logements sociaux ont desormais la possibilite d'en devenir proprietaires et d'en assurer la gestion et l'entretien. Le welfare a progressivement ete transforme en workfare , bien que ce nouveau modele ait lui aussi fait l'objet de critiques, certains parlant de ≪  slavefare  ≫.

Divers programmes conditionnels , concus pour inciter a l' insertion dans le monde professionnel, ont ete mis en œuvre dans les annees 1980. L'aide sociale n'est alors versee qu'a condition que le recipiendaire satisfasse certaines obligations (assiduite scolaire, recherche d'emploi, travaux d'interet general, etc.). Le premier programme WIN ( Work Incentive , mis en place a New York, date de 1967) [ 45 ] . En 1986 , la Californie a mis en place le programme GAIN ( Greater Avenues for Independence ). Mais pour des raisons diverses, ces programmes n'ont rempli que de facon tres modeste leurs objectifs [ 46 ] . Ainsi, sur 650 000 familles qui etaient au welfare au debut des annees 1990 , moins de 2 000 effectuaient des travaux de workfare en echange des allocations percues [ 46 ] .

Le Family Support Act de 1988 marque ainsi un tournant [ 47 ] , en mettant en avant une exigence de formation pour les recipiendaires de l'AFDC, et octroyant des subventions pour inciter les Etats a prendre en charge les enfants des meres, afin qu'elles puissent travailler [ 47 ] .

On a aussi parle de programmes Workfare, Learnfare, Wedfare [ 48 ] . Ainsi, depuis 1988 , dans le Wisconsin , les allocations sont reduites si les enfants ne vont pas a l'ecole [ 48 ] . De meme, au Wisconsin et dans le New Jersey , des allocations supplementaires sont versees si les parents se marient, et au contraire bloquees s'ils ont de nouveaux enfants [ 48 ] .

Un consensus s'est forme en 1996 en faveur d'une action elargie. Une nouvelle loi a reformule l'aide sociale en remplacant l'AFDC par le Programme d'assistance temporaire aux familles necessiteuses (TANF), un systeme d'assistance alimente par des fonds federaux, mais administre par les Etats. La loi limite en outre l'assistance a cinq ans, exige des adultes en bonne sante qu'ils travaillent au bout de deux ans d'allocations, supprime les indemnites accordees aux immigrants qui ne se sont pas fait naturaliser et n'accorde de bons alimentaires que pour une periode de trois mois, sauf si les beneficiaires travaillent. Le est signe le Personal Responsibility and Work Opportunity Act (≪ loi sur la responsabilite individuelle et le travail ≫). La Chambre des representants decrit, dans son rapport de soutien a la loi, le systeme d'assistance publique comme contredisant les valeurs americaines que sont le travail, la famille, la responsabilite personnelle et l'autosuffisance [ 49 ] . Le sociologue Loic Wacquant juge qu'elle ≪ instaure le dispositif social le plus regressif promulgue par un gouvernement democratique au XX e  siecle ≫ [ 50 ] .

En 2006 , 47 millions sur 305 millions d'Americains n'avaient pas de couverture sociale [ 51 ] .

Les republicains veulent annuler l'≪  Obamacare  ≫, qui avait augmente le nombre de personnes couvertes par l'assurance maladie. Ils defendent egalement l'idee de reduire l’acces aux aides sociales pour les pauvres en les conditionnant au travail. Ainsi, les personnes pauvres sans emplois perdraient leur acces a la couverture maladie. Ou encore restreindre l’aide alimentaire accordee sous forme de coupons (food stamps) [ 52 ] .

Selon l'universitaire americaine Ioana Marinescu ≪ Il est vraisemblable que la pauvrete tue particulierement aux Etats-Unis parce que les politiques d’assurance sociale et d’aide aux plus defavorises sont parmi les moins genereuses parmi les pays riches [ 52 ] . ≫

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Andre Kaspi , Les Etats-Unis d'aujourd’hui , Paris, Plon, 1999, p.  183
  2. a b et c A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p.  112
  3. a b c d e et f (en) Medical Bankruptcy in the United States, 2007: Results of a National Study - Am. J. Med. , par David U. Himmelstein, MD, Deborah Thorne, PhD, Elizabeth Warren, JD, Steffie Woolhandler, MD, MPH [PDF]
  4. (en) A Third of Americans Have Benefited From Multiple Entitlement Programs - Pew Research Center , 2 janvier 2013
  5. A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p.  109
  6. (en) ≪  A Reader's Companion to American History: POVERTY  ≫, sur college.hmco.com (consulte le )
  7. Steward Machine Company v. Davis , 301 U.S, 548 ; Helvering v. Davis , 301 U.S. 619
  8. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amerique ? , Paris, editions du Seuil, 2005, ( ISBN   2-02-079950-2 ) , p.  39
  9. a et b A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p.106
  10. sondage du debut des annees 1990, cite dans Herve Veillard-Baron, ≪ Des banlieues francaises aux peripheries americaines ≫, dans Herodote , n o  122, 3 e  trimestre 2006, [ lire en ligne ]
  11. Laurent Carroue, Le cœur de l’automobile americaine a cesse de battre , Le Monde diplomatique , fevrier 2009
  12. Megan Greenwell, The Last Hope for Hungry Kids , Washington Post , 30 mai 2009
  13. Edition du 18 septembre 2011 ; [ lire en ligne ] .
  14. a b et c Laurent Mauriac, ≪ 46,6 millions d'Americains depourvus de couverture sante, soit 1,3 million de plus qu'en 2005 ≫, dans Liberation du 30 aout 2006 ; [ lire en ligne ] .
  15. a b et c A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La Civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p. 108.
  16. (en) ≪ Welfare as We Knew It ≫ , editorial du New York Times , 26 decembre 2008 (en ligne le 25 decembre 2008).
  17. a et b Marie-Paule Massiani-Fayolle, Vie politique et societe americaines, Paris, PUF, 1999, p.115
  18. Cette aide est appelee ≪  School lunch program  ≫ et 28 millions d’enfants americains en beneficiaient en 2003 ; voir aussi A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p.108 et p.112
  19. 17,2 millions de beneficiaires en 2001 ; voir A. Kaspi, F. Durpaire, H. Harter, A. Lherm, La civilisation americaine , Paris, PUF, 2004, p.112
  20. HSIPC -- Information Center
  21. National Energy Assistance Referral - LIHEAP Clearinghouse
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Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]