Le
projet de loi visant a securiser et reguler l'espace numerique
, dit
projet de
loi SREN
, est un
projet de loi
francais
ayant pour but de mettre en place de nouvelles dispositions legales dans le domaine du
numerique
. Il prevoit des mesures dans plusieurs domaines, comme l'acces a la
pornographie
par les mineurs, le
cyberharcelement
ou la
propagande
en ligne.
Presente le
par
Jean-Noel Barrot
en
Conseil des ministres
, il fait l'objet d'importants debats, impliquant notamment la
Commission europeenne
, et d'un premier vote au
Parlement francais
. Il est vote definitivement par l'
Assemblee nationale
le
, apres avoir ete approuve au
Senat
le
. Les 17 et 19 avril, le
Conseil constitutionnel
est saisi par 120 deputes de l'opposition, appartenant notamment aux groupes
Rassemblement national
et
La France insoumise
.
La loi transpose dans le
droit francais
le
reglement sur les services numeriques
de l'
Union europeenne
.
Le projet prend appui sur des
rapports parlementaires
s'interessant a l'
industrie pornographique
et a la
souverainete numerique
de la France
[
1
]
. Plusieurs domaines sont concernes par la loi : l'acces a la pornographie par les mineurs, le cyberharcelement, les escroqueries en ligne ou la diffusion de la propagande sur Internet
[
2
]
.
Presente le
par
Jean-Noel Barrot
en
Conseil des ministres
[
2
]
, le vote du projet est retarde par des discussions tendues avec la
Commission europeenne
. Il transpose en effet dans le
droit francais
le
reglement sur les services numeriques
(ou
Digital Services Act
) adopte par l'
Union europeenne
le
[
3
]
. Le projet est vote une premiere fois par l'
Assemblee nationale
en octobre 2023, apres avoir ete adopte par le
Senat
en juillet. Cependant, le texte vote n'est pas identique, avec de nombreux amendement adoptes dans les deux chambres
[
4
]
.
Il est donc modifie lors de la
commission mixte paritaire
(CMP) pour trouver une version commune
[
4
]
et tenir compte de l'avis de la Commission europeenne, qui demande sa mise en conformite avec le
droit europeen
[
1
]
. La CMP s'accorde sur une version definitive le
, qui est ensuite proposee au vote
[
4
]
. Il est finalement vote par l'Assemblee nationale le
, apres avoir ete approuve au Senat le
. Au Senat, le projet de loi est vote par 302 senateurs, seulement 2 s'y opposant
[
5
]
.
Les 17 et 19 avril, le
Conseil constitutionnel
est saisi par 120 deputes de l'opposition, appartenant notamment aux groupes
Rassemblement national
et
La France insoumise
[
1
]
.
Le texte prevoit plusieurs mesures phares.
Pour lutter contre la diffusion de la pornographie aupres des mineurs, le gouvernement peut ordonner aux
fournisseur d'acces a Internet
le blocage de sites pornographiques, mais cette action necessite un accord juridique. Le texte vise a supprimer cette procedure juridique, en permettant a l'
Arcom
d'ordonner directement le blocage. L'action en justice ne deviendrait alors qu'un moyen de recours. Les sanctions sont egalement alourdies en cas de diffusion de contenu
pedopornographique
par les plateformes, s'il n'est pas retire dans les
24
h
[
1
]
. Les peines encourues peuvent atteindre
≪ une peine de prison maximale d’un an et une amende de 250 000 euros. Si jamais l’infraction est commise regulierement, le texte autorise une sanction pouvant atteindre 4 % du chiffre d’affaires annuel du groupe ≫
[
2
]
.
Pour lutter contre les
escroqueries en ligne
, le texte prevoit de mettre en place un filtre contre les arnaques, appele
≪ filtre national de cybersecurite grand public ≫
, qui bloquera a titre conservatoire, tout
nom de domaine
susceptible de donner lieu a des arnaques. Ce blocage peut etre etendu si le proprietaire de l'
adresse URL
ne repond pas aux sollicitations. Cette mesure s'appuie sur la participation des
navigateurs web
et des
DNS
[
2
]
.
Le projet de loi vise egalement a lutter contre la
propagande
et la
desinformation
propagees sur Internet par des puissances etrangeres. L'Arcom doit recevoir des prerogatives supplementaires pour mettre fin a la diffusion des contenus rapidement. Des medias controles par des acteurs etrangers pourront etre bloques s'ils sont
≪ manifestement destines a la desinformation et a l’ingerence ≫
. La mesure fait notamment suite au blocage dans l'
Union europeenne
des sites de
propagande russe
Sputnik
et
RT
apres le debut de l'
invasion de l'Ukraine par la Russie
[
2
]
.
La loi SREN a egalement pour objectif de combattre le
cyberharcelement
, notamment chez les jeunes. Elle permettrait, si elle est adoptee, le bannissement des cyberharceleurs des plateformes de
medias sociaux
, pour six mois en cas de premiere infraction, puis pour un an si le coupable recidive. Elle etablit des sanctions ? jusqu'a 75 000 euros d'amende ? contre les plateformes qui permettraient aux personnes visees de recreer facilement un nouveau compte
[
2
]
. Un delit d'
outrage
en ligne doit egalement etre cree, qui sanctionnerait d'une
amende forfaitaire
de 300
€
la publication de contenus
≪ injurieux, discriminatoires ou harcelants ≫
[
1
]
.
Enfin, le projet de loi a pour but de reguler le marche du
cloud computing
, en regulant les prix et en encadrant les pratiques des operateurs du secteur
[
2
]
. Elle vise notamment a favoriser l'interoperabilite et la
reversibilite
en limitant les credits cloud et les frais de transfert. Concernant les donnees strategiques et sensibles, le principe de la doctrine ≪ cloud au centre ≫ est inscrite dans un amendement.
Si des membres du gouvernement se felicitent des avancees permises par le projet de loi
[
4
]
, il est aussi critique pour ses dispositions reduisant les libertes numeriques.
Membre de la CMP, la deputee LFI
Segolene Amiot
denonce notamment la mise en place d'
≪ outils pratiques d’un controle social de masse ≫
, ciblant notamment le bannissement d'utilisateurs ou la suppression de certains contenus
[
4
]
.
L'association
Wikimedia France
, chapitre de la
Fondation Wikimedia
en France, s'inquiete de mesures qui
≪ risquent de fragiliser les plateformes comme
Wikipedia
et
Wikimedia Commons
qui n’ont ni les moyens financiers et humains de mettre en place des obligations supplementaires instaurees par le projet de loi SREN ≫
. Elle estime que le projet
≪ n’est pas adapte a l’encyclopedie en ligne et menace son fonctionnement ≫
[
3
]
.
- ↑
a
b
c
d
et
e
≪
Projet de loi visant a securiser et a reguler l'espace numerique
≫, sur
vie-publique.fr
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(consulte le
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- ↑
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Julien
Lausson
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Loi SREN pour ≪ securiser et reguler ≫ le numerique : 6 nouveautes a retenir
≫, sur
Numerama
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- ↑
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Remy
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, ≪
Le projet de loi "Reguler et securiser l'espace numerique" : une nouvelle contrainte pour un Internet libre et ouvert
≫, sur
Wikimedia France
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- ↑
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≪
Regulation de l’espace numerique : deputes et senateurs s’accordent sur une nouvelle version du projet de loi SREN
≫,
Le Monde.fr
,
(
lire en ligne
, consulte le
)
- ↑
≪
Projet de loi visant a securiser et reguler l'espace numerique
≫, sur
Senat
(consulte le
)