Le
Parti communiste italien
(en italien :
Partito Comunista Italiano
ou PCI) etait un
parti politique
italien
, issu d'une scission de l'aile gauche du
Parti socialiste italien
au congres de
Livourne
le
. La nouvelle formation, initialement dirigee par
Amadeo Bordiga
, puis, de
1924
a
1927
, par le
philosophe
marxiste
Antonio Gramsci
, prit le nom de
Parti communiste d'Italie (section de l'Internationale communiste)
. Le
, il fut dissous par un decret du gouvernement de
Mussolini
.
Le parti se recomposa ensuite a l'etranger et s'impliqua de facon importante dans la lutte contre le regime fasciste, surtout durant la
guerre civile de 1943-45
. Le
, il prit le nom de Parti communiste italien. Apres la
chute du fascisme
, le PCI joua un role majeur dans la
naissance de la Republique italienne
et la redaction de la
Constitution
. En
1947
, son adhesion au
Kominform
provoqua son exclusion du gouvernement et son passage a l'opposition, de laquelle il ne sortit que brievement a la fin des
annees 1970
.
Apres l'echec du
compromis historique
et la
crise du communisme dans les annees 1980
, le PCI entama un long processus de transformation, qui aboutit, lors du
tournant de Bologne
, a sa scission entre majorite reformiste dans le
Parti democrate de la gauche
(PDS en italien) et minorite conservatrice dans le
Parti de la refondation communiste
(PRC). La disparition du PCI s'inscrivit dans le cadre d'un bouleversement du paysage politique italien, designe abusivement comme le passage de la Premiere a la Seconde Republique, avec la dissolution des deux autres grands partis politiques de la seconde moitie du
XX
e
siecle : le
Parti socialiste italien
et la
Democratie chretienne
.
De
1945
a
1991
, le PCI fut le deuxieme parti politique du pays, derriere la
Democratie chretienne
. Apres etre passe tout pres d'une participation gouvernementale a la fin des
annees 1970
, il declina lentement jusqu'a sa dissolution en
1991
, au milieu de la
chute du bloc de l'Est
. Le PCI fut, en termes de resultats electoraux, le premier parti communiste du monde occidental.
Naissance et periode clandestine (1921-1943)
[
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]
Apres le
II
e
Congres
du
Komintern
a l'ete
1920
, les
bolcheviks
decident d'imposer a ses eventuels membres
21 conditions
, parmi lesquelles l'obeissance aux organes centraux de la
III
e
Internationale, l'adoption d'une ligne revolutionnaire anti-reformiste et l'appellation de Parti Communiste. En
Italie
, l'appel redige par
Lenine
,
Boukharine
et
Zinoviev
est publie le
30 octobre
dans
L'Ordine Nuovo
, journal dirige par
Antonio Gramsci
[
9
]
. Il donne lieu a d'importantes controverses a l'interieur du
Parti socialiste italien
, qui aboutissent, au
Congres de Livourne
(du
15
au
), a la scission d'une partie de ses membres pour former le
Parti communiste d'Italie (section de l'Internationale communiste)
(en
italien
:
Partito Comunista d'Italia (Sezione della Internazionale Comunista)
, abrege en PCd'I) dont le premier secretaire general est
Amadeo Bordiga
.
Comme indique dans son nom, le nouveau parti fonctionne essentiellement en tant qu'organe italien du Komintern
[
10
]
: il adopte un programme et une strategie identiques, et les directives de
Moscou
dominent les choix internes. Selon les instructions de Lenine, le PCd'I s'oppose aussi bien aux partis consideres comme bourgeois qu'au
PSI
, accuse d'avoir ≪ trahi la classe ouvriere ≫ en soutenant la
guerre
. Cependant, il conserve encore une certaine autonomie au niveau structurel : les dirigeants sont pratiquement tous issus du PSI et rallies librement a l'
Internationale communiste
. Jusqu'au milieu des
annees 1920
, le parti anime dans l'Internationale le courant de la
Gauche communiste italienne
. Cela se traduit dans une organisation differente de celle des bolcheviks : en effet, le parti est organise de facon territoriale, et non pas constitue autour de soviets
[
11
]
. Les debuts du PCd'I sont assez positifs : plusieurs organisations se lient a lui
[
12
]
, il remporte 15 sieges de depute aux
elections de 1921
, et, a la fin de l'annee 1921, il revendique 43 000 militants
[
13
]
.
Le programme officiel du Parti communiste d'Italie est alors compose des dix points suivants :
- Dans l'actuel regime capitaliste se developpe un contraste toujours plus important entre les forces productives et les rapports de production, donnant naissance a l'antithese des interets et a la lutte des classes entre le proletariat et la bourgeoisie dominante.
- Les actuels rapports de production sont proteges par le pouvoir de l'Etat bourgeois, qui cree sur le systeme representatif de la democratie, constitue l'organe pour la defense des interets de la classe capitaliste.
- Le proletariat ne peut briser, ni modifier le systeme des rapports capitalistes de production d'ou derive son exploitation, sans l'abattement violent du pouvoir bourgeois.
- L'organe indispensable de la lutte revolutionnaire du proletariat est le parti politique de classe. Le Parti Communiste, en reunissant en soi la partie la plus avancee et consciente du proletariat, unit les forces des masses travailleuses, il a le role de diffuser dans les masses la conscience revolutionnaire et de diriger dans le deroulement de la lutte le proletariat.
- La guerre mondiale, causee par les incurables contradictions du systeme capitaliste qui produisirent l'imperialisme moderne, a ouvert la crise de desintegration du capitalisme dans laquelle la lutte de classe ne peut que se resoudre en un conflit arme entre les masses travailleuses et le pouvoir des Etats bourgeois.
- Apres la destruction du pouvoir bourgeois, le proletariat ne peut s'organiser en classe dominante qu'avec la destruction de l'appareil social bourgeois et avec l'instauration de sa propre dictature, c'est-a-dire en basant la representation elective de l'Etat sur la seule classe productive et en excluant de tout droit politique la classe bourgeoise.
- La forme de representation politique de l'Etat proletarien est le systeme des conseils de travailleurs, ouvriers et paysans, presents dans la revolution russe, commencement de la revolution proletarienne et premiere realisation stable de la dictature proletarienne.
- La necessaire defense de l'Etat proletarien contre toutes les tentatives contre-revolutionnaires peut etre garantie seulement en enlevant a la bourgeoisie et aux partis adversaires a la dictature proletarienne tous moyens d'agitation et de propagande politique, et avec les organisations armees du proletariat pour repousser les attaques internes et externes.
- Seul l'Etat proletarien pourra prendre toutes les mesures necessaires a l'intervention dans les rapports de l'economie sociale qui permettrons le remplacement du systeme capitaliste par la gestion collective de la production et de la distribution.
- Par effet de cette transformation economique et des transformations resultantes dans toutes les activites de la vie sociale, la division de la societe en classe s'eliminant, la necessite de l'Etat politique s'eliminera aussi, l'engrenage de celui-ci se reduira progressivement a celui de la rationnelle administration des activites humaines.
Dans les premieres annees de la vie du PCd'I, son chef officiel est
Amadeo Bordiga
(courant de gauche). Les courants minoritaires sont diriges par
Angelo Tasca
(droite) et
Antonio Gramsci
(centre).
Face a la monte du
fascisme
et a la violence des
chemises noires
(les locaux des partis, syndicats et journaux de gauche sont regulierement attaques et des dizaines de militants tues) le PCd'I cree au printemps 1921 son Ufficio I (bureau du travail illegal), une organisation clandestine presente dans toute l'Italie. Ses membres recoivent une formation militaire sommaire et stockent des armes, souvent captures au lendemain des revolutions
en Hongrie
et
en Allemagne
. Les militants communistes s'engagent aussi dans les
Arditi del Popolo
(AdP), une organisation antifasciste non partisane visant a repousser les expeditions punitives fascistes
[
14
]
. En
, le gouvernement exclu les membres du parti des forces armees, mais pas les fascistes
[
14
]
. Le Parti communiste est alors egalement implique dans la lutte contre la
mafia
[
15
]
.
Le PC italien dans la clandestinite (1923-1943)
[
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]
Cependant, a partir de
1923
, le nouveau
regime fasciste
de
Benito Mussolini
commence a persecuter les partis politiques, et en particulier le PCd'I. Une vaste offensive policiere est lancee contre ce dernier en
, conduisant a plus d'un millier d'arrestations dont celles de plusieurs dirigeants, parmi lesquels
Amadeo Bordiga
[
16
]
. Apres l'enlevement puis l'assassinat de
Giacomo Matteotti
par les chemises noires, assumes par Mussolini le
, les deputes communistes prennent part a la
secession de l'Aventin
. A partir de la meme annee, les
lois fascistissimes
entrainent l'arrestation ou la fuite de plusieurs membres
[
17
]
. Le
, tous les partis politiques a l'exception du
Parti national fasciste
sont dissous par decret
[
18
]
: le PCd'I entre totalement en clandestinite. A partir de cette date, il s'engage dans une lutte contre le fascisme, a la fois de l'interieur (malgre de grandes difficultes) et de l'exterieur (depuis la
France
et l'
URSS
surtout). En parallele, le Komintern profite de ces difficultes pour mieux controler le parti en remplacant les membres arretes par des
communistes
moins independants.
Antonio Gramsci
, dont les theses dites centristes a l'interieur du parti sont mieux acceptees par l'Internationale que celles dites de gauche de Bordiga, devient ainsi secretaire national en
1924
. Cette transformation est definitive apres le Congres de
Lyon
en
1926
, ou la motion centriste remporte 90 % des voix, grace egalement a l'absence de nombreux militants detenus ou retenus par le regime.
La resistance au regime mussolinien a travers l’action clandestine est essentiellement le fait de militants du Parti communiste. Ces derniers etant mieux prepares a l’activite clandestine que les militants des autres partis par la structure de leur organisation et du fait d’avoir ete victimes de la repression systematique des autorites. Tout au long de la dictature, le PCI a ete capable de maintenir sur pied et a alimenter un reseau clandestin, a diffuser des brochures et des journaux de propagande, a infiltrer les syndicats et les organisations de jeunesse fascistes. Plus des trois quarts des condamnes politiques entre 1926 et 1943 sont des communistes
[
19
]
.
En
1927
, Gramsci, arrete et condamne a vingt ans d'incarceration, est remplace a la tete du parti par
Camilla Ravera
d'abord, et par
Palmiro Togliatti
, exile a
Moscou
, ensuite. Cependant, le PCI continue de traverser de graves crises internes. En effet, de plus en plus infeode au Komintern, sa lutte
antifasciste
est donc mise en difficulte par la doctrine alors preconisee de ≪ classe contre classe ≫, empechant toute entente avec les socialistes, assimiles a des allies de la
bourgeoisie
. D'autre part, le meneur de l'aile droite du parti,
Angelo Tasca
, lui aussi exile a Moscou, prend publiquement position pour Boukharine face a Staline en
1929
, contraire a la designation des socialistes comme ≪ social-fascistes ≫
[
20
]
. Togliatti decide alors de l'exclure et recentre le parti sur les positions staliniennes. Apres cette epuration a droite, la meme manœuvre est effectuee a gauche avec l'exclusion du membre fondateur
Amadeo Bordiga
et de nombre de ses partisans avec l'accusation de ≪
trotskisme
≫. En effet, plusieurs exclus comme
Pierre Tresso
rejoignent alors la
Quatrieme Internationale
.
Isole par ces manœuvres, le PCd'I renoue le dialogue avec les autres partis ouvriers a partir de
1934
, lorsque, sous l'impulsion de Staline, l'
Internationale communiste
fait volte-face et preconise la strategie de Front populaire face a la montee du
fascisme
en
Europe
. Comme en
France
et en
Espagne
, les communistes italiens rouvrent le dialogue avec les socialistes et signent un pacte d'unite d'action antifasciste
[
21
]
. Au meme moment, un ≪ Appel aux fascistes ≫ tres controverse parait dans le journal du PCd'I a Paris,
Lo Stato Operaio
. Le texte, qui serait inspire par
Togliatti
, appelle a la reunion des communistes et des fascistes autour du programme de Mussolini en
1919
, tout en denoncant les trahisons du
Duce
vis-a-vis de ce dernier et le rapprochement avec l'
Allemagne nazie
[
22
]
. En 1935, le parti mene une campagne contre l'invasion de l’Ethiopie
[
23
]
. Mais en
aout 1939
, le
pacte germano-sovietique
brise la fragile entente antinazie entre communistes et socialistes et pousse de nouveau le PCd'I a une volte-face, l'obligeant a justifier l'alliance entre l'URSS et l'
Allemagne
. Togliatti lui-meme, alors a
Paris
, est condamne a la prison a la suite du pacte, mais n'est pas reconnu, et rejoint
Moscou
apres quelques mois de detention
[
24
]
. De nombreux militants communistes sont de plus arretes en France apres l'
invasion de la Wehrmacht
. L'entree en guerre de l'
Italie
et, surtout, l'
invasion
de l'URSS par
Adolf Hitler
, permettent ensuite une normalisation de la situation et un nouveau pacte d'unite d'action entre communistes et socialistes italiens, signe a
Toulouse
en
1941
[
25
]
. En parallele, le parti est dirige uniquement par Togliatti apres la dissolution du
Comite central
et du
Bureau politique
en
1940
. Le
, apres la dissolution de l'
Internationale communiste
, il prend officiellement le nom de Parti communiste italien (PCI).
Guerre civile et premier parti d'opposition (1943-1972)
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]
Le PCI dans la Resistance et la fondation de la Republique (1943-1947)
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]
Le
, les
Allies
debarquent en Sicile
. La situation de la guerre apparait alors comme catastrophique pour l'
Italie
, et le
, Mussolini est mis en
minorite
par le
Grand Conseil du Fascisme
et emprisonne sur ordre du
roi
. Le
, le
gouvernement du marechal Badoglio
signe un
armistice
avec les forces anglo-americaines : en reaction, les Allemands
liberent Mussolini
et
envahissent la peninsule
jusqu'a la frontiere nord de la
Campanie
. L'Italie est alors divisee en deux : au
Sud
et en
Sardaigne
, le gouvernement du roi, soutenu par les Allies ; au
Centre
et au
Nord
, la
Republique Sociale Italienne
de Mussolini, soutenue par l'
Allemagne hitlerienne
. Entre-temps, de nombreux militants communistes (comme
Mauro Scoccimarro
,
Pietro Secchia
ou
Luigi Longo
) et antifascistes en general reviennent en
Italie
[
26
]
, se reunissant a
Rome
, puis a
Naples
apres l'invasion. Le
, le
Comite de Liberation Nationale
(CLN) est forme, regroupant une large coalition antifasciste : communistes, socialistes, liberaux, democrates-chretiens... Le CLN s'entend sur la necessite de l'union immediate dans la lutte face au fascisme avec les Allies, les divergences politiques etant mises de cote jusqu'a la Liberation. Bien que considere avec defiance par les anglo-americains, le PCI joue un role essentiel dans la
Resistance
[
27
]
: les
Brigades Garibaldi
representent en effet plus de la moitie des effectifs militaires du CLN
[
28
]
. C'est aussi en 1943 que le parti cree les
Gruppi di Diffesa della Donna e per l'assistenza ai combattenti della Liberta
, dont le nom est abrege en GDD, qui sont des groupes feminins charges de soutenir les actions des resistants
[
29
]
.
En
, sur pression de Staline
[
30
]
,
Togliatti
effectue le ≪
tournant de Salerne
≫, lors duquel les communistes acceptent le principe d'un
gouvernement d'union nationale
, non seulement avec les autres partis du CLN, mais aussi avec le roi et le marechal
Badoglio
. De la meme facon les GDD se mettent a accepter toutes les femmes anti-fascistes
[
29
]
. Apres deux ans de resistance acharnee face aux forces allemandes et fascistes, principalement en haute montagne, le PCI puis le CLN declenchent une insurrection generale en
, liberant de nombreuses villes (
Bologne
,
Milan
,
Turin
, etc.) avant meme l'arrivee des forces alliees. Le
, le regime fasciste capitule officiellement. Le gouvernement provisoire s'accorde alors sur la tenue d'un
referendum sur le regime
et sur l'election d'une
Assemblee constituante
. Il faut cependant attendre le retour des prisonniers et la reorganisation administrative du pays. En
avril 1946
, pour la premiere fois depuis
1924
, des elections sont organisees pour elire les conseils municipaux : le PCI obtient de bons resultats, arrivant seul en tete a
Turin
,
Genes
ou
Bologne
, et a
Rome
ou a
Naples
en coalition avec le
PSI
. Cependant, la
Democratie chretienne
(DC) emporte de loin la majorite des suffrages. Lors du referendum, qui se tient le
3 juin
, la Republique, soutenue par l'ensemble du CLN, est proclamee avec 54,3 % des suffrages, tandis que le PCI obtient 18,7 % des voix et 104 sieges sur 556 a l'
Assemblee constituante
, derriere la DC (37,2 % et 207 sieges) et le
PSI
(20,7 % et 115 sieges). Pendant deux ans, le PCI continue de participer aux gouvernements d'union nationale diriges par
Alcide De Gasperi
, decretant notamment l'
amnistie Togliatti
sur les fascistes et participant a la redaction de la nouvelle
Constitution
, promulguee le
. Parti de masse, le PCI n'en a pas moins abandonne ses velleites revolutionnaires au profit de l’unite nationale et du projet de realiser une democratie sociale, qui permettrait a la classe ouvriere de jouer un role politique et d’obtenir des avancees economiques et sociales
[
31
]
.
Dans les annees 1940, le parti communiste italien organise l'initiative sociale des
trains du bonheur
, qui verra quelques 70 000 enfants vivant dans le
Mezzogiorno
devaste trouver des familles d'accueil en Italie du Nord
[
32
]
,
[
33
]
.
L'exclusion du gouvernement et l'isolement politique (1947-1972)
[
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]
L'unite eclate en
mai 1947
:
Alcide De Gasperi
forme un
gouvernement
excluant les communistes, opposes au
Plan Marshall
. Lors de la fete des travailleurs, des criminels lies a la mafia
ouvrent le feu sur un rassemblement de paysans communistes
, tuant onze personnes. En septembre, le PCI rejoint le
Kominform
, heritier du Komintern. S'ensuit une situation quasiment insurrectionnelle pendant plusieurs mois : la prefecture de
Milan
est occupee en
novembre
malgre la desapprobation de la direction du parti
[
34
]
, tandis qu'en
juillet 1948
Togliatti est victime d'un attentat
[
35
]
. Une greve generale eclate alors, occasionnant des sequestrations, des manifestations et des affrontements armes avec les forces de l'ordre
[
36
]
. Cependant, la direction du parti et l'URSS bloquent le mouvement, provoque essentiellement par les militants, et mettent fin a l'insurrection au bout de quelques jours. Entre-temps, en
avril
, les
elections generales
ont lieu dans un climat electrique : le PCI et le
PSI
forment une
coalition
face a la
DC
, soutenue elle par les
Etats-Unis
et l'
Eglise catholique
. Les resultats sont sans appel : environ 48 % des voix pour le parti de De Gasperi, contre 30 % pour la coalition de gauche. Au total, c'est un recul pour les forces communistes et socialistes par rapport a
1946
. Dans un cable du
, le diplomate
George F. Kennan
avait soumis au sous-secretaire d’Etat americain
Dean Acheson
un plan pour empecher l'eventuelle victoire electorale des communistes italiens : ≪ Il vaudrait mieux que les elections n’aient pas lieu (…). Je demande s’il n’est pas preferable que le gouvernement italien interdise le Parti communiste et prenne des mesures energiques contre lui avant les elections. Les communistes repondraient probablement par la guerre civile, ce qui nous donnerait un motif pour reoccuper la base aerienne de Foggia, ou toute autre installation que nous souhaiterions. Cela engendrerait certainement une effusion de violence, et une probable division de l’Italie. Mais nous sommes proches de la date limite, et je pense que cette solution est preferable a une election epargnee par le sang
[
37
]
. ≫ L’historien
Eric Hobsbawm
souligne qu'avec le debut de la guerre froide ≪ il etait clair que les Etats-Unis d’Amerique ne permettraient en aucune circonstance que les communistes parviennent au pouvoir en Italie
[
31
]
. ≫
Dans l'environnement de la
guerre froide
, le PCI, comme tous les autres PC occidentaux, est considere comme un parti dangereux a la solde de l'URSS, et en consequence tenu a l'ecart du gouvernement par la majorite des forces politiques
[
38
]
. La
CIA
s'installe en face du siege du parti, a Rome, afin d’espionner les communistes italiens
[
39
]
. L'alignement sur l'URSS maintenu par
Togliatti
malgre la dissolution du
Kominform
isole de plus en plus le parti : en
1956
, le soutien officiel a la repression de l'
insurrection de Budapest
entraine la rupture de l'alliance avec le PSI, et de nombreuses tensions au sein meme du PCI, avec notamment le
Manifeste des 101
[
40
]
. Le PCI et Togliatti commencent alors a developper une doctrine plus independante, dite du
polycentrisme
. Mais la rupture de l'alliance des deux grands partis de gauche ouvre a une ≪ ghettoisation ≫ des communistes : apres plusieurs annees de rapprochement, l'alliance entre
DC
et
PSI
se concretise en
1963
avec l'entree de cinq ministres socialistes au
gouvernement
. Cependant, l'isolement du PCI conduit a en faire la seule opposition aux democrates-chretiens, et donc a augmenter ses scores au detriment du PSI. Ainsi se manifeste a partir de
1953
une progression communiste continue aux elections generales, avec plus de 25 % des voix en
1963
. L'annee suivante, le meneur historique du parti,
Palmiro Togliatti
, decede : ses funerailles a Rome rassemblent plus d'un million de personnes, soit a l'epoque le plus grand rassemblement de l'histoire de la Republique italienne
[
41
]
. Sa succession engendre un debat interne sur la ligne politique a suivre, entre un courant conservateur fidele a l'URSS et les partisans d'un recentrage. C'est finalement le consensuel
Luigi Longo
, meneur historique de la
Resistance
, qui est elu secretaire general, ouvrant la voie au futur
eurocommunisme
. En effet, en
1966
, le
XI
e
Congres du parti approuve une ligne plus moderee, et en
1968
, le PCI condamne officiellement la repression du
Printemps de Prague
par les troupes sovietiques
[
42
]
. L'evolution du monde du travail, le declin demographique de la classe ouvriere italienne, conduisent le PCI a se tourner progressivement vers un modele ≪ attrape-tout ≫, susceptible de s'adresser a toutes les classes. La proportion d'ouvriers dans ses instances dirigeantes diminue
[
31
]
.
De l'eurocommunisme a la disparition (1972-1991)
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]
Les annees de plomb et le ≪ compromis historique ≫ (1972-1979)
[
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]
A partir de l'
attentat de la piazza Fontana
en
decembre 1969
, l'
Italie
entre dans la periode des
annees de plomb
. Des groupes extremistes commencent a utiliser le
terrorisme
et la strategie de la tension pour detruire la democratie italienne : a gauche, on trouve un grand nombre d'organisations
marxistes
, dont les fameuses
Brigades rouges
; a droite, plusieurs partis
neo-fascistes
comme
Ordine Nero
. En parallele, le
choc petrolier de 1973
met fin au
Miracle economique
et plonge l'Italie dans la crise. Le nombre croissant d'attentats et la repression en consequence donnent lieu a une veritable crise politique, posant alors la question d'un renouvellement du modele de gouvernement italien, base sur l'hegemonie de la
Democratie chretienne
depuis
1945
. En
1977
, la tension atteint son comble : 15 000 arrestations, 4 000 condamnations, plusieurs centaines de morts et de blesses
[
43
]
.
De plus, l'emergence de mouvements communistes extra-parlementaires, met en danger la position hegemonique du PCI au sein du mouvement communiste italien. Enfin, le
coup d’Etat d'Augusto Pinochet
au
Chili
fait craindre un basculement de l'Italie vers un regime autoritaire sous la pression de la
strategie de la tension
orchestree par les organisations d'extreme droite
[
31
]
.
Enrico Berlinguer
, secretaire general depuis
1972
, lance en parallele le parti dans le mouvement de l'
eurocommunisme
, definissant une ≪ voie nationale ≫ vers le socialisme, et une autonomie majeure vis-a-vis du
Parti communiste de l'Union sovietique
(PCUS) et du
leninisme
, sans pour autant aller jusqu'a la rupture
[
44
]
: pour la periode allant de
1971
a
1990
, malgre une reduction des fonds accordes
[
45
]
, le PCI recoit en effet secretement 47 millions de
dollars
de la part du gouvernement sovietique. En comparaison, le
Parti communiste francais
recoit 50 millions, et le
Parti communiste des Etats-Unis d'Amerique
42 millions
[
46
]
. Ce recentrage du PCI, additionne a sa forte poussee aux
elections de 1976
(maximum historique avec plus de 34 % des voix), suggere l'idee d'un ≪
compromis historique
≫ entre les deux plus grands partis italiens (PCI et DC) pour former un gouvernement d'union face a la crise politique et economique. Par ce compromis, le PCI entend preserver les institutions democratiques et obtenir des reformes sociales. Berlinguer trouve un interlocuteur dans la personne d'
Aldo Moro
, dirigeant de la Democratie Chretienne. En
1976
, pour la premiere fois, les parlementaires du PCI s'abstiennent au lieu de s'opposer lors du vote de confiance a un gouvernement democrate-chretien (le
gouvernement Andreotti III
). Mais, le
, alors que se prepare le vote de confiance du premier gouvernement soutenu par les communistes depuis
1947
(le
gouvernement Andreotti IV
)
[
47
]
, Aldo Moro est enleve par un commando des
Brigades rouges
. Apres plusieurs semaines de negociations, durant lesquelles le PCI se montre un partisan de la ligne dure rejetant le compromis avec les terroristes, il est finalement execute le
9 mai
. Son corps est retrouve dans le coffre d'une voiture le meme jour. L'assassinat de Moro marque non seulement la faillite du compromis historique, du reste deja mis en difficulte par la composition du nouveau gouvernement, mais aussi la fin de la progression continue du PCI depuis
1953
.
Le retour a l'opposition et le declin (1979-1989)
[
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|
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]
En effet, aux
elections anticipees de 1979
, le PCI chute a 30 % des suffrages exprimes. Apres l'echec du rapprochement avec les communistes, la
Democratie chretienne
prend la decision de revenir a la strategie anterieure d'alliance avec le
Parti socialiste italien
, provoquant une ascension de celui-ci. Face a ce retour a l'isolement,
Berlinguer
decide de revenir sur des positions plus radicales, tout en declarant sa distance avec l'URSS apres la repression de l'
insurrection polonaise
en
1981
: il declare alors epuisee la ≪ force propulsive de la
revolution d'Octobre
≫
[
48
]
. Il lutte neanmoins activement contre les
euromissiles
et soutient plusieurs greves conjointement a la
Confederation generale italienne du travail
. En Italie comme ailleurs en Europe, la crise economique favorise un tournant conservateur. Face a la hausse de l'inflation et du chomage, le mouvement ouvrier mobilise moins et doit moderer ses revendications. A l'automne 1980, la grande greve des usines Fiat se solde par un echec
[
31
]
.
Le depute communiste
Pio La Torre
est assassine en
par la
mafia
. Il etait a l'origine d'une loi qui creait un nouveau type de crime dans le systeme judiciaire italien, la conspiration mafieuse, et permettait aux tribunaux de saisir et confisquer le patrimoine des membres d'un reseau mafieux
[
49
]
.
Berlinguer, historique secretaire general du parti, decede brusquement le 11 juin
1984
et est remplace par
Alessandro Natta
,
berlingueriano
convaincu. Aux
elections europeennes
de la meme annee, le PCI rassemble plus de 33 % des voix et obtient pour la premiere (et seule) fois de son histoire la majorite relative, devant les democrates-chretiens. Entre-temps, l'accession du socialiste
Bettino Craxi
a la
presidence du Conseil
de
1983
a
1987
engendre un grave conflit entre les deux partis majeurs de la gauche : Craxi est alors defini comme un ≪ ennemi de la classe ouvriere ≫ par les communistes, et les militants et sympathisants des deux partis s'opposent durement au sein des organisations syndicales
[
50
]
. Le paroxysme est atteint en
1984
-
1985
, lorsque Craxi opere par decret une coupe de quatre points sur l'
echelle mobile des salaires
, instauree en 1975. Le PCI propose un
referendum abrogatif
: il a lieu les 9 et 10 juin 1985 et marque la defaite du PCI avec 45,68 % des voix en faveur de l'abrogation a 54,32 % en faveur du maintien de la norme.
Ce revers plonge le PCI dans une crise profonde. Sa rupture avec l'ensemble des autres organisations politiques est consommee, et les voix le poussant vers la
social-democratie
sont de plus en plus nombreuses, notamment celle du quotidien
La Repubblica
[
51
]
. La
Perestroika
menee par
Mikhail Gorbatchev
en URSS accentue cet elan : le PCI, comme tous les autres PC occidentaux, est alors traverse de fortes tensions entre communistes conservateurs et partisans assumes d'une transition vers le
reformisme
et la
social-democratie
. En
1987
, il chute a environ 27 % des voix, son score le plus bas depuis vingt ans. Cependant, malgre le contexte d'
effondrement du communisme en Europe de l'Est
, le PCI se maintient a des niveaux relativement eleves et reste le deuxieme parti italien et le premier a gauche, avec deux fois plus de voix que le
PSI
. En
1988
,
Natta
est remplace au secretariat general par
Achille Occhetto
, l'un des meneurs de l'aile reformiste du parti.
Le ≪ tournant de Bologne ≫ et la disparition du PCI (1989-1991)
[
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]
Neanmoins, les chutes successives des regimes communistes en
Europe
posent de plus en plus la question de l'avenir du PCI. Les voix s'elevent pour reclamer un changement de nom, un abandon du
centralisme democratique
, et meme une union avec le
PSI
pour former une nouvelle gauche unie, travailliste et
social-democrate
. Cependant, les militants et les electeurs communistes restent majoritairement opposes a un abandon des symboles du parti
[
52
]
. Mais trois jours apres la
chute du Mur de Berlin
,
Occhetto
annonce d'importants changements a venir lors du
XIX
e
Congres, a
Bologne
, en
mars 1990
: c'est le ≪
tournant de Bologne
≫. Trois motions s'y opposent alors. La premiere, soutenue par les reformistes comme
Occhetto
ou
D'Alema
, propose la construction d'un nouveau parti politique acceptant le principe de l'
economie de marche
. Les deux autres, une de
Natta
, l'autre d'
Armando Cossutta
, s'opposent a la transformation du nom et des symboles du parti (
la faucille et le marteau
notamment). Pour les reformateurs, le tournant propose doit permettre d'enrayer le declin du parti, l'aider a rassembler un electorat plus large que le monde ouvrier, et lui conferer une credibilite aupres des milieux de pouvoir censee lui ouvrir les portes du gouvernement
[
31
]
. La proposition du secretaire general remporte 67 % des voix, enterinant definitivement le processus d'evolution du PCI du
communisme
vers la
social-democratie
. L'historien Guido Liguori dans une etude sur la disparition du PCI souligne le poids decisif du legitimisme (la tendance a maintenir l'unite en refusant les divisions, la confiance accorde au groupe dirigeant) dans ce tournant que beaucoup de militants ont vecu avec douleur
[
31
]
.
Un an plus tard, en
fevrier 1991
, se tient a
Rimini
le
XX
e
et dernier congres du PCI. La motion proposant la transformation en
Parti democrate de la gauche
(PDS en italien) est alors approuvee par plus de 67 % des militants, contre environ 26 % pour celle des conservateurs. Le
, le PCI est officiellement dissous en deux entites : le PDS d'une part, auquel se rallie la majeure partie des elus, cadres et militants, et le
Parti de la refondation communiste
(PRC) de l'autre. En
1998
, le PRC connait lui-meme une scission, portant a la formation du
Parti des communistes italiens
(PdCI).
Le PCI, premier parti communiste occidental et deuxieme parti politique italien pendant des decennies, disparait donc avant meme la
dissolution effective
de l'URSS. En
1991
, le PCI revendique encore 177 deputes, 101 senateurs, 22 deputes europeens et plus d'un million de militants, signe de son influence dans le paysage politique italien.
Le PCI laissa derriere lui un heritage marquant dans la gauche italienne
[
53
]
. En effet, le
Parti democrate de gauche
(PDS), egalement rejoint par beaucoup d'anciens cadres et militants du
PSI
(comme
Giuliano Amato
) apres la disparition de celui-ci, conserva longtemps la base politique emanant du PCI, jusque dans son meneur
Massimo D'Alema
, membre historique du parti. Le tournant reformiste opere par la majorite des anciens communistes permit, au sein du PDS, la realisation du
compromis historique
, puisque de nombreux membres de l'aile gauche de la
Democratie chretienne
(comme
Romano Prodi
) adhererent au parti apres
1994
. Cette alliance permit a la coalition de
L'Olivier
, formee autour du PDS, de remporter les
elections de 1996
et de gouverner jusqu'en
2001
, marquant l'arrivee au gouvernement de nombreux anciens communistes. L'influence du PCI sur la gauche italienne perdura encore de nombreuses annees, puisqu'aux
elections de 2008
, l'ancien communiste
Walter Veltroni
mena la liste de centre-gauche du
Parti democrate
.
Les formations issues de l'aile conservatrice du PCI connurent elles une trajectoire declinante. Le
Parti de la refondation communiste
(PRC), apres avoir obtenu 5 % des voix en
1992
, choisit de s'allier avec le PDS lors des deux elections successives. Mais tres vite, le parti se divisa entre son secretaire general
Fausto Bertinotti
, partisan d'une independance vis-a-vis des reformistes, et son president
Armando Cossutta
, favorable a un maintien de l'alliance. Le
, le parti se scinda en deux sur la question du vote de confiance : a la suite de la chute du
gouvernement Prodi I
pour une voix, la fraction du parti dirigee par Cossutta fit scission pour former le
Parti des communistes italiens
(PdCI). Les deux organisations declinerent cependant durant la decennie suivante, ne parvenant pas a adopter une ligne fixe entre
marxisme
assume et alliance avec le
centre gauche
, jusqu'a disparaitre du
Parlement
apres les
elections generales de 2013
. Une grande partie des membres se dirigerent entretemps vers le parti de
Nichi Vendola
(lui-meme ancien cadre du PRC),
Gauche, ecologie et liberte
, fonde en
2009
.
Les statuts du PCI interdisaient le regroupement en minorites internes, au nom du
centralisme democratique
[
54
]
. Cependant, il est possible, au cours de son histoire, de distinguer plusieurs tendances informelles qui ont marque son evolution.
- Les ≪
miglioristi
≫ : Representants de l'aile droite du parti. Heritiers de
Giorgio Amendola
, ils etaient proches du
socialisme reformiste
et s'opposerent a l'URSS (officieusement) et a l'
extreme-gauche
en
1968
et pendant les
annees de plomb
. Ils etaient partisans du dialogue et de l'unite d'action avec le
Parti socialiste italien
, surtout durant la direction de
Craxi
, voire avec le
Parti social-democrate italien
. Les
miglioristi
soutinrent presque unanimement les motions deposees par
Occhetto
en
1990
et
1991
pour la transformation reformiste du parti et l'abandon aux references marxistes-leninistes. Parmi eux, on trouve notamment
Giorgio Napolitano
,
President de la Republique
de
2006
a
2015
, ainsi que
Paolo Bufalini
,
Gerardo Chiaromonte
,
Napoleone Colajanni
,
Guido Fanti
,
Nilde Iotti
,
Luciano Lama
,
Emanuele Macaluso
,
Antonello Trombadori
.
- Les ≪
ingraiani
≫ : Representants de l'aile gauche du parti. Heritiers de
Pietro Ingrao
, adversaire de
Giorgio Amendola
au sein du PCI, ils formaient le noyau activiste du parti, tres bien implantes au sein de la
Federation des Jeunes Communistes Italiens
(FGCI en italien) et de la
Confederation Generale Italienne du Travail
(CGIL). Ils etaient fermement opposes a l'aile droite et se definissaient avant tout comme
marxistes-leninistes
. Les
ingraiani
furent moins critiques que les
miglioristi
et les
berlingueriani
a l'egard des organisations d'extreme-gauche des
annees 1970
et parvinrent a attirer un certain nombre de leurs militants dans le parti. Ils s'opposerent largement au
tournant de Bologne
, rejoignant en large part le
Parti de la refondation communiste
. Parmi eux, on trouve notamment
Nichi Vendola
, ainsi qu'
Alberto Asor Rosa
,
Antonio Baldassarre
,
Antonio Bassolino
,
Fausto Bertinotti
,
Bianca Bracci Torsi
,
Lucio Colletti
,
Aniello Coppola
,
Sandro Curzi
.
- Les ≪
berlingueriani
≫ : Representants du centre du parti. Heritiers de
Luigi Longo
, cette tendance fut essentiellement constituee par des transfuges des deux suscitees lors de la direction d'
Enrico Berlinguer
, meneur du courant, a la tete du PCI. Defiante vis-a-vis des organisations d'extreme-gauche comme
Democratie Proletarienne
, elle etait favorable a une prise d'autonomie vis-a-vis de l'URSS et de la recherche d'une voie italienne vers le socialisme, differente a la fois du
stalinisme
et de la
social-democratie
. Apres l'echec du
compromis historique
, les
berlingueriani
tenterent de provoquer l'alternance en amenant dans le debat public la question de la moralite des
partis politiques
et en s'opposant vigoureusement au
PSI
de
Craxi
. Ils se diviserent sur le
tournant de Bologne
, bien que la majorite adhera par la suite au
Parti democrate de la gauche
. Parmi eux, on trouve notamment
Massimo D'Alema
, ainsi qu'
Alessandro Natta
,
Achille Occhetto
,
Piero Fassino
,
Pietro Folena
,
Renzo Imbeni
,
Walter Veltroni
,
Gavino Angius
,
Giancarlo Pajetta
.
- Les ≪
cossuttiani
≫ : Tendance au sein de l'aile gauche du parti. Heritiers d'
Armando Cossutta
, cette tendance etait favorable au maintien de liens etroits avec l'URSS et au developpement de relations avec tous les autres pays socialistes (
Cuba
par exemple). Ils critiquerent l'action de
Berlinguer
au sein du parti, que ce soit la distance prise avec le PCUS ou la tentative de
compromis historique
. Lors du
XIX
e
Congres a
Bologne
, la motion numero 3 de
Cossutta
obtint seulement 3 % des voix. Parmi les
cossuttiani
, on trouve
Guido Cappelloni
,
Gian Mario Cazzaniga
,
Giulietto Chiesa
,
Aurelio Crippa
,
Oliviero Diliberto
,
Claudio Grassi
,
Marco Rizzo
,
Fausto Sorini
,
Graziella Mascia
.
- I
er
congres - Livourne, 21 janvier 1921
- II
e
congres - Rome, 20-24 mars 1922
- III
e
congres - Lyon, 20-26 janvier 1926 (en exil)
- IV
e
congres - Cologne, 14-21 avril 1931 (en exil)
- V
e
congres - Rome, 29 decembre 1945 - 6 janvier 1946
- VI
e
congres - Milan, 4-10 janvier 1948
- VII
e
congres - Rome, 3-8 avril 1951
- VIII
e
congres - Rome, 8-14 decembre 1956
- IX
e
congres - Rome, 30 janvier - 4 fevrier 1960
- X
e
congres - Rome, 2-8 decembre 1962
- XI
e
congres - Rome, 25-31 janvier 1966
- XII
e
congres - Bologne, 8-15 fevrier 1969
- XIII
e
congres - Milan, 13-17 mars 1972
- XIV
e
congres - Rome, 18-23 mars 1975
- XV
e
congres - Rome, 30 mars - 3 avril 1979
- XVI
e
congres - Milan, 2-6 mars 1983
- XVII
e
congres - Florence, 9-13 avril 1986
- XVIII
e
congres - Rome, 18-22 mars 1989
- XIX
e
congres - Bologne, 7-11 mars 1990
- XX
e
congres - Rimini, 31 janvier - 3 fevrier 1991
[
55
]
- Majorite
(1946-1947)
- Opposition
(1947-1976)
- Majorite
(1976-1979)
- Opposition
(1979-1991)
Le Parti communiste italien representa une exception dans le paysage politique europeen. En effet, des
annees 1950
a sa disparition, les pourcentages de voix qu'il obtint en firent le plus grand parti communiste d'
Europe de l'Ouest
et la deuxieme force politique italienne (la premiere de l'opposition), position habituellement occupee par les partis socialistes dans les autres pays occidentaux.
Le PCI atteignit son plus haut niveau en 1976, avec 34,4 % des voix a la
Chambre des Deputes
. Lors des
elections europeennes de 1984
, porte par l'onde emotionnelle provoquee par la mort d'
Enrico Berlinguer
, le PCI parvint, pour la premiere et seule fois de son histoire, a surpasser la
Democratie chretienne
par 33,33 % a 32,97 %.
Plusieurs fois, en particulier lors des periodes de collaboration entre PCI et
PSI
, plusieurs villes importantes - et notamment celles industrielles - furent administrees par des maires communistes :
Rome
,
Florence
,
Genes
,
Turin
,
Naples
.
Bologne
, quant a elle, n'eut que des maires affilies au PCI de 1946 a 1991.
Elections
|
Liste
|
Voix
|
%
|
Sieges
|
Royaume d'Italie
|
1921
|
Parti communiste d'Italie
|
304 719
|
4,6
|
|
1924
|
Parti communiste d'Italie
|
268 191
|
3,7
|
|
Republique Italienne
|
1946
|
Parti communiste italien
|
4 356 686
|
18,9
|
|
1948
|
Front democratique populaire
|
8 136 637
|
31,0
|
|
1953
|
Parti communiste italien
|
6 120 809
|
22,6
|
|
1958
|
Parti communiste italien
|
6 704 454
|
22,7
|
|
1963
|
Parti communiste italien
|
7 767 601
|
25,3
|
|
1968
|
Parti communiste italien
|
8 551 347
|
26,9
|
|
1972
|
Parti communiste italien
|
9 072 454
|
27,1
|
|
1976
|
Parti communiste italien
|
12 616 650
|
34,4
|
|
1979
|
Parti communiste italien
|
11 139 231
|
30,4
|
|
1983
|
Parti communiste italien
|
11 032 318
|
29,9
|
|
1987
|
Parti communiste italien
|
10 254 591
|
26,6
|
|
Elections
|
Liste
|
Voix
|
%
|
Sieges
|
1948
|
Front democratique populaire
|
7 015 092
|
31,1
|
|
1953
|
Parti communiste italien
|
4 912 093
|
20,2
|
|
1958
|
Parti communiste italien
|
5 701 019
|
21,8
|
|
1963
|
Parti communiste italien
|
6 461 616
|
23,5
|
|
1968
|
PCI -
PSIUP
|
8 577 473
|
30
|
|
1972
|
PCI -
PSIUP
[
56
]
|
8 475 141
|
28,1
|
|
1976
|
Parti communiste italien
|
10 637 772
|
33,8
|
|
1979
|
Parti communiste italien
|
9 859 044
|
31,4
|
|
1983
|
Parti communiste italien
|
9 577 071
|
30,8
|
|
1987
|
Parti communiste italien
|
9 181 579
|
28,3
|
|
Elections
|
Liste
|
Voix
|
%
|
Sieges
|
1979
|
Parti communiste italien
|
10 361 344
|
29,6
|
|
1984
|
Parti communiste italien
|
11 714 428
|
33,3
|
|
1989
|
Parti communiste italien
|
9 598 369
|
27,6
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Notices dans des dictionnaires ou encyclopedies generalistes
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