1945?1949
Carte des zones d'occupation de l'Allemagne en 1947 : le protectorat francais de la
Sarre
apparait en blanc-creme, comme la
Silesie
, la
Pomeranie
et les autres regions allemandes orientales annexees par la Pologne et l'Union sovietique.
Demographie
Population
|
64 260 000
hab.
(1945)
68 080 000
hab.
(1949)
|
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-
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(aide)
L’
occupation
de l’
Allemagne
apres la
Seconde Guerre mondiale
resulte de la volonte des Quatre Puissances
[
a
]
d'eliminer en profondeur le
regime nazi
et de prevenir tout risque de resurgence du militarisme allemand. Prepare depuis 1943, le regime d'occupation mis en place apres la
capitulation
du
soumet entierement l'Allemagne a ses occupants : l'Etat allemand n'existe plus et le territoire allemand est decoupe en quatre zones d'occupation. Mais la mesentente entre les
Allies
, les urgences humanitaire et economique, puis la
guerre froide
se traduisent par de nombreuses et rapides evolutions du regime d'occupation. L'occupation dans sa pleine acception prend fin en 1949 avec la renaissance de l'Allemagne via l'instauration de deux Etats allemands, la
RFA
et la
RDA
. Mais jusqu'a la
reunification
en 1990, les deux Allemagnes ne jouissent pas de leur pleine
souverainete
et d'importantes forces militaires des Quatre Puissances demeurent stationnees sur leur sol.
L'occupation de l'Allemagne connait trois phases successives. Durant la premiere phase, entre
1945
et
1948
, les
Quatre Puissances alliees
[
a
]
exercent l'autorite supreme en Allemagne et il n'existe plus d'Etat allemand central. Durant la deuxieme phase, entre 1949 et 1954, la rupture entre les trois puissances occidentales et l'Union sovietique aboutit a la renaissance de l'Allemagne au prix de sa division en deux Etats, la
Republique democratique allemande
sur le territoire de la
zone d'occupation sovietique
et la
Republique federale d'Allemagne
sur le territoire des zones
americaine
,
britannique
et
francaise
. Les Trois Puissances
[
a
]
occidentales adoptent un statut unique d'occupation qui octroie a la
RFA
une large autonomie administrative et legislative. Durant la troisieme phase, a partir de
1954
, l'existence des deux Etats allemands est consolidee par leur integration complete au sein des blocs de l'
Ouest
et de l'
Est
et leur souverainete est restauree, sauf sur les questions relatives a l'Allemagne dans son ensemble et a Berlin pour lesquelles les Quatre Puissances conservent leurs droits reserves.
Apres 1956, si le
statu quo
prevaut globalement en Europe entre l'Est et l'Ouest, l'Allemagne demeure un enjeu majeur de la
guerre froide
. Les tensions se cristallisent autour de Berlin ou la
crise ouverte en 1958
se conclut par la construction du
mur de Berlin
en 1961. La detente s'installe au debut des annees 1970, et les Quatre Puissances agissant au nom de leurs droits reserves concluent en 1971 un
accord definitif sur Berlin
. Apres la chute du mur de Berlin et des
regimes communistes de l'Est
, le
Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne
signe en 1990, prealablement a la
reunification de l'Allemagne
, est le dernier acte juridique pris par les Quatre Puissances au nom de leurs droits et responsabilites relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble issues des accords d'occupation de l'Allemagne de 1945.
Preparation de l'occupation de l'Allemagne (1943-1945)
[
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]
La question allemande est centrale dans la diplomatie des
Allies
a la fin de la
Seconde Guerre mondiale
et durant les premieres annees de la
guerre froide
. Elle recouvre plusieurs sujets. Le premier d’entre eux est l’existence meme de l’
Allemagne
apres la victoire des Allies sur le
Troisieme Reich
. Il s'agit pour les vainqueurs, apres deux guerres mondiales, que l'Allemagne ne puisse etre a nouveau a l'origine d'un conflit destructeur en Europe. Mais d'autres sujets occupent egalement une place importante dans les negociations : quelles
frontieres instaurer pour l'Allemagne
et plus largement en Europe apres les redecoupages operes par les nazis et les Sovietiques, comment occuper et administrer l'Allemagne pour la demilitariser et eliminer le
nazisme
, quelles reparations de guerre exiger de l'Allemagne, que faire de l'industrie allemande, particulierement de l'industrie lourde capable de produire en quantite du materiel militaire, quelles conditions de vie imposer au peuple allemand ?
Ces questions sont abordees par les dirigeants allies durant les conferences interalliees de
Teheran
(1943), de
Yalta
(
) et de
Potsdam
(
) ou les ≪ Trois grands ≫
[
a
]
jettent les bases de l'organisation du monde de l'apres-guerre et plus particulierement definissent le sort de l'Allemagne apres la cessation des hostilites de la
Seconde Guerre mondiale
.
En complement, fin 1943, les leaders deleguent a une ≪
Commission consultative europeenne
≫ (en anglais
European Advisory Commission (EAC)
)
[
b
]
la tache d'elaborer des propositions detaillees concernant les conditions de reddition, les frontieres et le statut de l'Allemagne
[
c
]
. En
, un
Conseil des ministres des Affaires etrangeres
(CMAE) est instaure en remplacement de l'EAC pour regler toutes les questions restees sans reponse a
Potsdam
et plus particulierement pour etablir des traites de paix entre tous les pays europeens belligerants. De 1945 a 1949, six
conferences
d'une duree de deux a plusieurs semaines se tiennent, mais sans parvenir a un accord sur l'Allemagne et l'Autriche.
Les conditions juridiques et pratiques de la reddition puis de l'occupation de l'Allemagne sont longuement debattues par les trois Grands de 1943 a 1945. La France devient progressivement un quatrieme partenaire, peu associe aux decisions initiales, mais de plein droit pour leur mise en œuvre.
Dans un premier temps, les Allies envisagent de demembrer l’Allemagne a la fin de la guerre pour eviter tout risque de resurgence du militarisme allemand et d’un Etat pouvant a nouveau destabiliser la paix en Europe.
Sur ce theme de l'existence meme de l'Allemagne, viennent se greffer plusieurs questions : quelles frontieres pour l’Allemagne, quelle place pour l’Allemagne dans l’Europe de l’apres-guerre, quelle ≪ autorite ≫ allemande pour negocier le traite de paix entre l’Allemagne et les Allies ? Longtemps, les Allies envisagent le demembrement de l'Allemagne en plusieurs Etats. Cette option ne figure pas dans le communique final de la
conference de Teheran
, mais elle est longuement discutee par
Churchill
,
Roosevelt
et
Staline
le
, conjointement avec la question egalement cruciale des futures frontieres de la Pologne
[
1
]
.
A Yalta, en
, les Allies precisent leur position commune qui figure dans le protocole des travaux signe par les ministres des Affaires etrangeres,
Eden
,
Molotov
et
Stettinius
:
≪ Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'URSS detiendront l'autorite supreme en ce qui concerne l'Allemagne. Dans l'exercice de cette autorite ils prendront telles mesures qu'ils estimeront requises par la paix future et la securite, y compris le desarmement complet, la demilitarisation et le demembrement de l'Allemagne ≫
[
2
]
.
A ce stade, il s'agit plus d'une intention que d'une decision etayee par un plan precis. En realite, la question fait debat chez les ≪ Trois Grands ≫ qui n'en definissent pas les modalites pratiques. Le
, dans son message de victoire a la population sovietique, Staline affirme que
≪ l'Union sovietique celebre la victoire, meme si elle n'a pas l'intention de demembrer ou de detruire l'Allemagne ≫
. Il confirme le
a Harry Hopkins que pour lui aucune decision definitive sur ce sujet n'a ete prise a Yalta. Le sujet est definitivement enterre
[
3
]
,
[
4
]
.
Quelques jours apres la
bataille de Berlin
, la
capitulation militaire allemande
est signee les
7 et
mettant fin a la
Seconde Guerre mondiale
en
Europe
. Les
declarations signees a Berlin
le
par les commandants en chef allies
[
d
]
fixent definitivement le statut d'occupation de l'Allemagne. Dans le premier document, les Allies constatent qu'il
≪ n'existe pas en Allemagne de gouvernement central, d'autorite centrale en etat d'assumer la responsabilite du maintien de l'ordre ou l'administration du pays, et l'execution des exigences des puissances victorieuses ≫
et declarent qu'en consequence
≪ ils assument l'autorite supreme a l'egard de l'Allemagne y compris tous les pouvoirs detenus par le gouvernement allemand, par le haut commandement allemand et par tout gouvernement ou autorite d'Etat, municipal ou local ≫
. La declaration precise que
≪ la prise de cette autorite et de ces pouvoirs n'a pas pour effet d'annexer l'Allemagne ≫
[
5
]
,
[
6
]
,
[
e
]
.
Les ≪ Trois Grands ≫ se retrouvent a
Potsdam
du
au
, ou ils ne font que peu de progres sur la definition d'une vision commune du futur de l'Allemagne
[
7
]
. L'article I du protocole final etablit un ≪
Conseil des ministres des Affaires etrangeres
≫ (CMAE) appele a se reunir trois ou quatre fois par an en vue d'elaborer les traites de paix definitifs avec l'Allemagne et les autres belligerants europeens
[
8
]
. L'article II reprend les dispositions figurant dans les declarations du
auxquelles il apporte des precisions sur la denazification et la gouvernance politique de l'Allemagne, placee sous l'autorite des Allies et privee de gouvernement central, dont
≪ l'administration […] devra etre orientee dans le sens de la decentralisation politique ≫
et ou
≪ l'autonomie locale sera retablie [...] d'apres des principes democratiques et plus particulierement grace a des conseils elus ≫
[
8
]
. En matiere economique, selon les termes de l'article III, la transformation de l'Allemagne en un pays purement agricole, un temps consideree, est definitivement abandonnee,
≪ l'Allemagne sera traitee comme une entite economique unique ≫
, et l'industrie sera severement controlee afin d'empecher toute production utile a une economie de guerre. Les questions relatives aux reparations et aux marines de guerre et marchande allemandes ont occupe une grande place durant la conference et font l'objet specifiquement des articles IV et V du protocole
[
8
]
.
Malgre l’instauration de deux Etats allemands en 1949, le noyau dur des accords de Potsdam, que constitue l'autorite supreme des Allies sur l'Allemagne et le decoupage du pays et de Berlin en quatre zones, demeurera la pierre angulaire des relations diplomatiques entre les quatre puissances jusqu’a la fin de la
guerre froide
. Le
traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne
de 1990 et la
reunification allemande
la meme annee y mettront fin.
Frontieres de l'Allemagne et zones d'occupation
[
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]
Le second sujet cle est celui des frontieres allemandes et de l’occupation du pays par les Allies, dont le principe ne fait pas debat, mais dont les modalites sont en revanche un enjeu important a court et moyen terme. Les travaux de la
Commission consultative europeenne
(EAC)
[
9
]
aboutissent le
a un premier protocole d'accord entre les ≪ Trois grands ≫ relativement aux zones d'occupation en Allemagne et a l'administration du
Grand Berlin
. Ce protocole stipule que
≪ l’Allemagne, a l’interieur de ses frontieres telles que celles-ci existaient au
, sera divisee pour les besoins de l’occupation en trois zones, une de ces zones etant attribuee a chacune des trois puissances, et en une zone speciale pour
Berlin
qui sera occupee conjointement par les trois puissances ≫
[
f
]
.
Ce protocole est modifie le
. Invitee a participer aux travaux de l'
EAC
, la France y siege a partir du
. Faisant suite a la decision des ≪ Trois Grands ≫ lors de la
conference de Yalta
en
de donner a la France une zone d'occupation prise sur celles des Etats-Unis et du Royaume-Uni
[
10
]
, l'EAC en definit les limites dans un accord signe par les quatre parties le
.
La question des frontieres de la Pologne est intimement liee a celles de l'Allemagne. Elle occupe une place considerable dans les seances plenieres entre les trois dirigeants a Yalta comme a Potsdam. Staline veut a tout prix ≪ deplacer ≫ vers l'ouest la Pologne et que l'URSS
[
g
]
beneficie d'un acces aux eaux libres de la Baltique. Un accord est trouve a Potsdam qui ecorne fortement la reference aux frontieres du
. L'article V enterine le fait que
≪ la conference a accepte le principe de la proposition sovietique concernant le transfert definitif a l'URSS de la ville de Koenigsberg et de la region adjacente ≫
; ces territoires, detaches de la
Prusse-Orientale
, bordes par la Baltique, vont former l'
oblast de Kaliningrad
au sein de la
Russie
, avec laquelle ils ne sont pas contigus. Concernant la
Pologne
, l'accord se fait a
Yalta
pour que sa frontiere Est suive la
ligne Curzon
a quelques modifications mineures pres, puis se fait a
Potsdam
pour que sa frontiere Ouest suive la
ligne Oder-Neisse
, situee tres a l'interieur des frontieres allemandes de 1937
[
8
]
.
Dans un premier temps, entre 1945 et 1948, l'
Etat allemand
n'existe plus, mais il ne s'agit pas pour autant d'annexer le pays.
Les decisions du
Conseil de controle allie
(CCA), qui siege a
Berlin
dans le quartier de
Schoneberg
, doivent etre prises a l'unanimite par les quatre gouverneurs militaires
[
11
]
.
Lucius D. Clay
, pour les Etats-Unis et
Marie-Pierre Koenig
pour la France exercent cette responsabilite durant la periode cruciale de 1947 a 1949 qui s'acheve par le
blocus de Berlin
et la fin de facto de la gouvernance quadripartite.
L'objectif initial est de ne gerer en consensus entre les Allies que les questions touchant l’Allemagne dans son ensemble et de se passer au moins initialement d’un echelon politico-administratif allemand central important. En pratique, le fonctionnement du CCA est chaotique en raison de l'obstruction frequente des Francais, qui ne se sentent pas tenus par les decisions prises a la conference de Potsdam a laquelle ils n'ont pas ete invites a participer, et de celle des Sovietiques. Notamment, la France bloque la creation d'administrations centrales allemandes, pourtant prevues par le protocole de Potsdam. Le CCA n’exerce donc qu'une fraction des fonctions gouvernementales concernant l’Allemagne entiere. Le pouvoir reel se trouve entre les mains des quatre gouvernements militaires allies, chacun se retrouvant ainsi tres libre de son action dans sa zone d’occupation. Aussi, les ≪ Quatre puissances ≫ occupantes exploitent-elles a leur profit le principe adopte a Potsdam que
≪ l'administration de l'Allemagne [soit] orientee dans le sens de la decentralisation politique et du developpement des responsabilites locales ≫
[
8
]
,
[
12
]
.
Formalise par la
directive JCS 1067
du
, le regime d'occupation initial mis en place par les Etats-Unis dans leur zone est naturellement inspire de la guerre totale avec le regime nazi. En
, durant le deuxieme
CMAE
[
h
]
,
Georges Bidault
expose le point de vue de la France sur l'occupation de l'Allemagne : il se declare en accord avec les objectifs generaux relatifs au desarmement et a la
denazification
de l'Allemagne ainsi qu'a l'octroi de reparations aux pays ayant souffert de la guerre, soutenus egalement par
V. Molotov
. En revanche, il rappelle que les demandes de la France que la
Ruhr
, la
Rhenanie
et la
Sarre
soient separees de l'Allemagne n'ont pas ete prises en compte a
Potsdam
[
13
]
,
[
14
]
.
Les Allies veulent etre a l'abri d'une renaissance militaire de l'Allemagne en lui interdisant de remettre sur pieds des forces armees et en s'assurant que son appareil industriel ne soit pas en mesure de produire a nouveau des equipements militaires. Si le premier sujet fait consensus, il n'en va pas de meme du sort a reserver a l'industrie allemande.
Du chaos au debut de la reconstruction allemande
[
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|
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]
Lorsque les armes se taisent le
, l’Allemagne n'est pas consideree comme un territoire libere, mais comme un pays vaincu, coupable d'avoir declenche la plus meurtriere des guerres et d'avoir commis les crimes les plus abominables. Durant les premiers mois de l'occupation, le pays est en plein chaos et le sort de la population n'est pas la priorite des Allies davantage mobilises pour le desarmement, la
denazification
et le demontage des usines pour les expedier dans leur propre pays
[
15
]
.
Les Allemands qualifient ce moment d'≪ heure zero ≫ ("
Stunde Null
") tant tout est a reconstruire, qu'il s'agisse des logements, de l'economie, de la vie politique. Les grandes villes ont ete detruites a 50-70 % par les bombardements allies. Mais surtout, la population a faim et froid, d'autant plus que les hivers 1945-46 et 1946-47 sont particulierement rigoureux. Cette situation n'est pas propre a l'Allemagne, le charbon manque partout en Europe, rendant difficiles les negociations entre les Quatre puissances sur la repartition du charbon produit en Allemagne. Les zones d'occupation occidentales sont structurellement deficitaires sur le plan agricole, mais les Sovietiques controlent toutes les sorties de marchandises de leur zone et negocient cherement les maigres exportations agricoles qu'ils autorisent. La ration alimentaire quotidienne est d'environ
1 000
calories, ce qui est tres insuffisant
[
16
]
,
[
17
]
. Dans la zone britannique, la nourriture manque durant le premier trimestre 1946 ; un rationnement a
1 000
calories par jour est en place qui a pour effet de faire baisser de 20 % la production de charbon dans la Ruhr
[
18
]
; des trains sont pilles par la population pour se procurer vivres et charbon
[
19
]
.
Les politiques menees par les occupants deviennent rapidement propres a chacune des quatre puissances, mais partout la necessite de cooperer avec la population allemande et de compter sur ses propres capacites a se relever du chaos, a entreprendre la reconstruction et a relancer l'agriculture et l'industrie s'impose. Ce changement d'attitude, plus precoce et marque chez les Americains, est illustre par le discours du secretaire d'Etat
James Byrnes
a
Stuttgart
en
qui insiste sur le transfert aux Allemands de la gestion de leurs affaires interieures, sous surveillance alliee
[
15
]
,
[
20
]
.
Aide americaine a l'Allemagne occupee de 1946 a 1952 (en millions USD)
[
17
]
Source de l'aide
|
1946
|
1947
|
1948
|
1949
|
1950
|
1951
|
1952
|
Total
|
GARIOA et autres
|
196
|
298
|
850
|
652
|
443
|
-9
|
15
|
2 445
|
Plan Marshall
|
0
|
0
|
0
|
606
|
290
|
402
|
92
|
1 390
|
Aide militaire
|
|
|
|
|
|
260
|
203
|
463
|
Total
|
196
|
298
|
850
|
1258
|
733
|
653
|
310
|
4 298
|
L'aide americaine et britannique pour permettre a la population allemande de survivre s'organise des 1945. A partir de 1946, le programme public americain
Government Aid and Relief in Occupied Areas
(GARIOA) finance d'importantes importations de nourriture dans la zone americaine d'occupation, et les Britanniques sont forces d'en faire autant dans leur zone qui inclut la Ruhr, tres industrielle mais peu agricole
[
17
]
. De 1945 a la fin du
plan Marshall
en 1952, l'aide americaine represente environ 4,3 milliards de dollars (soit 29,6 milliards en dollars de 2005) dont 3,3 milliards sous forme de dons
[
17
]
. L'aide anglaise represente de 1945 a 1948 environ 750 millions de dollars, dont 627 millions verses en 1945 et 1946. En 1947 le Royaume-Uni, financierement exsangue, reduit fortement cette aide qui cesse a partir de 1948
[
21
]
.
Les Etats-Unis veulent des le depart que l'Allemagne soit integree au
plan Marshall
. A partir de 1947, les Americains sont convaincus que le redemarrage a grande echelle de l'industrie allemande est une des conditions
sine qua non
du relevement de l'Europe occidentale, lui-meme indispensable pour qu'elle ne passe pas sous le controle des communistes. Le soutien constant des Etats-Unis a la reprise de la vie economique et politique en Allemagne aboutit en moins de trois ans a un changement radical de la relation : les Etats-Unis, puis le Royaume-Uni, ne sont plus percus comme des occupants mais comme des protecteurs, image qui sera sacralisee en 1948-1949 par la reussite du
pont aerien
mis en place pour contrecarrer le
blocus de Berlin
[
22
]
.
Reprise de la vie politique dans l'Allemagne occupee
[
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|
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]
Les Allies sont conscients qu'ils ne peuvent par eux-memes administrer et prendre en charge totalement la population allemande. Les Allies peuvent s'appuyer sur les
Lander
preexistants, ou d'autres nouvellement crees, a la tete desquels ils placent des hommes de confiance (souvent d'
anciens resistants allemands
, voire, avant la
denazification
, des nazis plus ou moins repentis), afin de pouvoir administrer chacune de leurs zones. Aussi les echelons politiques et administratifs locaux et regionaux, les Lander, sont-ils restaures des 1946. Soumis a autorisation des Allies, les partis politiques ≪ democratiques ≫ peuvent se reformer.
Dans la
zone d'occupation sovietique
, la
SMAD
cree cinq Lander et autorise en 1945 la reconstitution de quatre partis : le
Parti communiste
(KPD), le
Parti social-democrate
(SPD), l'
Union chretienne-democrate
(CDUD) et le
Parti liberal-democrate
(LDPD). Le KPD et le SPD sont forces de fusionner pour former le
Parti socialiste unifie
(SED) lors d'un congres joint organise du 19 au
a Berlin. Staline attend du SED qu'il soit le parti de l'unite allemande, capable de rayonner meme dans les zones d'occupation Ouest
[
23
]
,
[
24
]
. Le SED obtient une courte majorite aux elections locales de
, et s'approche de la majorite dans les cinq Lander lors des elections d'
, les dernieres qui puissent etre considerees comme libres malgre les avantages dont le SED beneficie durant les campagnes electorales. Ces resultats ne satisfont pas Staline qui veut pouvoir s'appuyer sur une ≪ vague populaire ≫ pour justifier la mise en place du modele sovietique dans sa zone d'occupation.
Dans le
Grand Berlin
, la situation est differente : les elections y sont organisees de facon globale sans distinction de zone. Lors de l'election au conseil municipal du Grand Berlin du
, le SPD obtient 48,7 % des votes, la CDU 22,2 % et le SED 19,8 %. Aucune autre election ne se tiendra pour le Grand Berlin jusqu'a la reunification de l'Allemagne
[
25
]
.
Entre 1946 et 1947, des elections locales et regionales ? dans les nouveaux Lander crees par les quatre puissances occupantes ?ont lieu partout mais selon des modalites propres a chaque zone d'occupation. Dans les annees 1948 a 1956, le
SPD
devance la
CDU
au total des voix recueillies dans les
Lander
des zones d'occupation occidentales. Autorise a presenter des listes, le
KPD
ne recueille que 6,5 % des votes en 1946, chiffre qui tombe a 0,5 % en 1956, annee de sa dissolution par le
Tribunal constitutionnel federal
, au motif d'etre une organisation inconstitutionnelle
[
26
]
.
Impossible accord entre les quatre puissances sur l'avenir de l'Allemagne
[
modifier
|
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]
Les reunions successives du
Conseil des ministres des Affaires etrangeres
n'apportent que des progres limites concernant l'elaboration d'un traite de paix avec l'Allemagne.
Rendant compte du deuxieme
CMAE
, qui se tient d'avril a
, Byrnes se plaint du refus sovietique de discuter de la proposition americaine d'un traite de desarmement de l'Allemagne pour vingt-cinq ans et de l'obstruction sovietique mais aussi francaise a ce que les agences centrales chargees d'administrer globalement l'Allemagne voient le jour. Il en tire la conclusion que
≪ l'Allemagne est administree dans quatre compartiments fermes entre lesquels la circulation des personnes, du commerce et des idees sont plus etroitement restreintes qu'entre la plupart des pays independants ≫
[
27
]
. Au cours de ce meme
CMAE
, Molotov reaffirme que pour les Sovietiques, ce serait
≪ une erreur d'adopter une politique d'elimination de l'Allemagne en tant qu'Etat, ou d'en faire un pays strictement agraire en detruisant ses principaux centres industriels ≫
. Illustrant le dialogue de sourds qui s'installe entre les Sovietiques et les Americains, Molotov insinue que ceux-ci veulent demembrer l'Allemagne, mettre en place une organisation federale et detacher la Ruhr du reste du pays a leur profit
[
28
]
.
Le point d'achoppement principal est celui de la recreation d'un gouvernement central allemand. Dans un entretien accorde a l'
United Press
en
,
Staline
se prononce en faveur de l'unite economique et politique de l'Allemagne et de la restauration d'un Etat central allemand. En revanche, il dit douter que le processus democratique se deroule de facon satisfaisante, une maniere de prendre ses distances avec les elections organisees durant les mois precedents dans les zones autres que celle administree par les Sovietiques. Or les Occidentaux font de la tenue d'elections nationales veritablement libres un prealable a la constitution de ce gouvernement central
[
29
]
.
Le
GPRF
a ete tenu a l'ecart de la conference de Potsdam. Dans un memorandum remis des
aux delegations du CMAE, la France fait part de ses reserves concernant
≪ la prevision d'une reconstitution d'un gouvernement central en Allemagne ≫
, du moins tant que les frontieres de l'Allemagne n'auront pas ete fixees, et reitere sa demande que la Sarre et la region rheno-westphalienne soient separees de l'Allemagne
[
30
]
. Le depart de
Charles de Gaulle
en
ne modifie pas la position francaise. Un nouveau memorandum sur la separation et sur la reorganisation du controle des territoires de la Rhenanie, de la Ruhr et de la Sarre est presente par la France en
durant le deuxieme CMAE qui s'acheve sans qu'aucun accord sur l'Allemagne ne soit trouve par les quatre puissances
[
31
]
,
[
27
]
,
[
32
]
.
Concernant la
Sarre
,
Georges Bidault
, ministre des Affaires etrangeres du GPRF, annonce en
l'intention de la France de s'approprier les mines de la Sarre et de former une union economique, douaniere et monetaire entre la Sarre et la France. Faute qu'un accord soit trouve en CMAE, la France adopte de 1946 une 1948 une politique des ≪ petits pas ≫, plus ou moins avec l'assentiment des Americains et des Britanniques, avec le soutien d'une large majorite de la population sarroise. Le ministre des Affaires etrangeres britannique,
E. Bevin
, se declare en
d'accord avec l'incorporation de la Sarre dans le systeme economique et administratif de la France, sans qu'il s'agisse d'une annexion
[
33
]
. En
, sur ordre du general Koenig, une frontiere est etablie entre la Sarre et le Land de
Rhenanie-Palatinat
voisin, surveillee par 1 200 douaniers francais. Issue des elections regionales du
, l'assemblee constituante approuve une constitution par laquelle la Sarre devient un Etat partiellement autonome sous le nom de Saarland, place sous tutelle francaise. Fin 1947, le franc est introduit comme monnaie legale en Sarre. En
, la Sarre est pleinement integree a la zone douaniere et monetaire francaise. A partir du
, les Sarrois peuvent entrer librement en France. Le
, une citoyennete sarroise distincte (≪ Sarrois ≫) est creee, reconnue en France et en Sarre mais pas internationalement
[
34
]
,
[
35
]
.
Premieres initiatives americaines et britanniques
[
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]
Les Americains et les Britanniques sont, entre 1945 et 1948, constamment a l'initiative pour faire evoluer les modalites d'occupation de l'Allemagne. Leurs motivations sont un melange de considerations ideologiques, humanitaires et de pur realisme politique. Ce n'est pas encore tout a fait la
guerre froide
avec Moscou, mais trouver un terrain d'entente entre les Allies devient de plus en plus difficile, que ce soit au niveau politique lors des reunions du
Conseil des ministres des Affaires etrangeres
(CMAE) ou au niveau du
Conseil de controle allie
(CCA).
Des
, le
secretaire d'Etat
James Byrnes
appelle a la paix avec le peuple allemand et prone l'instauration d'un Etat federal allemand
[
20
]
. Les decisions s'enchainent dans les mois qui suivent : fusion de la zone d'occupation americaine avec celle des Britanniques pour former la ≪
bizone
≫, transfert aux administrations allemandes des Lander de tous les pouvoirs executifs, legislatifs et judiciaires a l'exception de ceux explicitement du ressort du CCA, mise en place d'une premiere organisation integree d'administration de leurs deux zones fusionnees, consistant en un Conseil economique (
Wirtschaftsrat)
et un Comite executif (
Exekutivausschuss)
ou siegent des elus et des fonctionnaires allemands, prefigurant une administration d'Etat allemande, entree en vigueur de la nouvelle directive d'occupation JCS 1776. La France decline l'offre de joindre sa zone a la bizone anglo-americaine. Le
PCF
est au faite de sa puissance et la diplomatie francaise mise encore sur une forme d'equilibre entre les Americains et les Sovietiques, dans la logique du
traite d'alliance entre la France et l'URSS
[
36
]
.
Apres l'echec du
cinquieme CMAE qui se tient a Londres fin 1947
, les Occidentaux souhaitent aller plus loin dans la voie du redressement de l'Europe en y incluant l'Allemagne. Dans cette optique, s'ouvre le
la
conference de Londres
entre les ≪ Trois Puissances ≫ occidentales
[
a
]
et les trois pays du Benelux en vue de definir une vision conjointe sur l'Allemagne. A l'issue de cette
conference
, le communique commun publie le
pose le principe de la creation d'un Etat federal allemand
[
37
]
. Le
, les gouverneurs militaires des trois puissances remettent aux presidents des Lander les
documents de Francfort
, base de travail pour la redaction de la
Loi fondamentale de la Republique federale d'Allemagne
[
38
]
,
[
39
]
.
Dans le meme temps, le
Congres americain
approuve le
Plan Marshall
, ce qui permet a Truman de signer le
Foreign Assistance Act
le
et de debloquer les premiers versements de l'aide aux Europeens
[
40
]
.
Les Occidentaux s'accordent aussi sur l'urgence de la mise en place d'une reforme monetaire pour retirer de la circulation l’excedent monetaire, eliminer le marche noir et favoriser l'augmentation de la production. Bloquee au niveau du CCA, elle est neanmoins preparee en secret par les trois puissances occidentales et annoncee le
. Sa dimension la plus spectaculaire en est l'introduction, le
, d'une nouvelle monnaie le
Deutsche Mark
en remplacement du
Reichsmark
[
41
]
,
[
42
]
. Par cette reforme monetaire, les Occidentaux detachent economiquement leur trizone de la zone sovietique
[
43
]
. Les Occidentaux veulent etendre cette reforme a
Berlin
, ce que les Sovietiques refusent
[
44
]
,
[
45
]
.
Refus du plan Marshall et echec du blocus de Berlin instaure par Staline
[
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]
Staline est sur la defensive. Il reussit sans difficulte majeure a prendre le controle des pays d'Europe de l'Est ≪ liberes ≫ par l'Armee rouge auxquels il refuse la participation au
plan Marshall
initie en
. En revanche, la situation en Allemagne n'evolue pas dans le sens de sa mainmise sur l'Allemagne et meme dans la zone d'occupation sovietique les elections organisees dans les Lander en 1946 ne donnent qu'entre 20 et 50 % des voix au Parti communiste.
Les Sovietiques decident fin 1947 d'utiliser Berlin pour forcer les allies occidentaux a renoncer a leurs projets concernant l'Allemagne ou, a defaut, a quitter Berlin, ce qui consoliderait leur mainmise sur la partie orientale de l'Allemagne
[
46
]
. Staline espere par ce moyen de pression ramener les Occidentaux a la table des negociations pour conserver l’unite de l’Allemagne et donc garder l'espoir d'en prendre le controle a terme. En reaction a la concretisation des initiatives occidentales, Staline impose a partir du
un
blocus total de Berlin-Ouest
en violation de l’accord quadripartite qui prevoit que son ravitaillement soit assure en mettant les approvisionnements en commun. Seul le ravitaillement par voie aerienne reste possible
[
47
]
. Le pont aerien organise par les Occidentaux va faire echec au plan de Staline qui doit se resoudre a lever le blocus le
en echange simplement de la tenue d'une nouvelle ≪ Conference des quatre ministres des Affaires etrangeres ≫ a partir du
suivant
[
48
]
,
[
49
]
.
L'Allemagne renaissante mais divisee (1949-1954)
[
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]
Dans un second temps, entre 1949 et 1954, la rupture entre les trois puissances
[
a
]
occidentales et l'Union sovietique aboutit a la renaissance de l'Allemagne au prix de sa division en deux Etats, la
RFA
sur le territoire des zones
americaine
,
britannique
et
francaise
, la
RDA
sur le territoire de la
zone d'occupation sovietique
. La ligne de demarcation entre les deux Etats allemands forme la ≪
frontiere interieure allemande
≫.
Forme d'elus des onze Lander occidentaux, le
Conseil parlementaire
procede a partir du
1
er
septembre
1948
a la redaction de la
Loi fondamentale
portant creation de la
Republique federale d’Allemagne
. Celle-ci est adoptee le
, quatre ans apres la reddition du
Reich allemand
. Les
premieres elections federales
ont lieu le
.
Konrad Adenauer
(CDU) est investi au poste de
chancelier federal
le
[
50
]
. Parallelement, les trois allies occidentaux s'accordent le
sur un
statut unique d'occupation
qui allege tres sensiblement le regime d'occupation et octroie a la
RFA
en voie d'etre constituee une large autonomie administrative et legislative. Les gouverneurs militaires sont remplaces par des hauts-commissaires civils charges de superviser le respect des engagements pris par les autorites allemandes. Ils forment ensemble la
Haute Commission alliee
, organe supreme de controle allie en RFA
[
51
]
. Les dispositions regissant les relations entre les trois allies occidentaux et la RFA sont definies par l'
accord de Petersberg
du
[
52
]
,
[
i
]
.
Le
les trois allies occidentaux publient une declaration par laquelle ils reaffirment que la restauration d'une Allemagne unifiee ne peut advenir que sur la base d'elections libres et d'autres conditions dans les domaines des libertes individuelles et politiques
[
53
]
.
En application de cet accord, la RFA entre au
Conseil de l'Europe
le
[
54
]
. Le
, la RFA signe le traite instituant la
Communaute europeenne du charbon et de l'acier
(CECA) qui traduit son integration dans la construction de l'Europe communautaire occidentale
[
55
]
.
Moins de cinq mois apres la fondation de la RFA, la
Republique democratique allemande
(RDA) est proclamee le
[
56
]
. L'Union sovietique etablit des relations diplomatiques avec la RDA le
, mais les Occidentaux refusent de reconnaitre la RDA qui, comme la RFA, pretend parler pour toute l'Allemagne
[
57
]
. Dans les mois qui suivent, la RDA etablit des relations diplomatiques avec tous les Etats communistes.
De facon symetrique avec l'evolution du statut d'occupation de la RFA, l'Union sovietique transfere aux autorites de la RDA les fonctions administratives qu'exercait son
administration militaire en Allemagne
(SMAD), qu'elle dissout le
et remplace par la Commission de controle sovietique (SKK), elle-meme dissoute le
[
58
]
. Un Haut commissaire d'Union sovietique en Allemagne est alors nomme.
La RDA devient membre du
Conseil d'assistance economique mutuelle
en
. De nombreux accords de cooperation sont ensuite signes entre la RDA et l'Union sovietique
[
57
]
.
L'Allemagne divisee mais restauree dans sa souverainete et rearmee (1954-1956)
[
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|
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]
Dans un troisieme temps, entre 1954 et 1956, l'existence des deux Etats allemands est consolidee par leur integration complete et leur rearmement au sein des blocs de l'
Ouest
et de l'
Est
. Leur souverainete complete est aussi restauree sauf sur les questions relatives a l'Allemagne dans son ensemble et a
Berlin
pour lesquelles les quatre puissances conservent leurs droits reserves.
La
guerre froide
s'intensifie et l'eclatement de la
guerre de Coree
en
met les questions de securite en Europe au premier rang des preoccupations des Occidentaux. Les puissances alliees occidentales considerent que la securite de l'Europe de l'Ouest ne peut etre assuree sans le rearmement de l'Allemagne de l'Ouest dont la situation geographique en premiere ligne face au bloc de l'Est et le ≪
miracle economique
≫ justifient qu'elle participe pleinement a sa defense et a celle du
bloc de l'Ouest
. Une premiere formule est trouvee en 1950 qui consiste a former, avec les six Etats - dont la RFA - deja partenaires dans la
CECA
, une
Communaute europeenne de defense
(CED), dont les forces seraient integrees avec celles des Etats-Unis dans l'OTAN
[
59
]
,
[
60
]
.
En echange de son soutien au rearmement de la RFA voulu par les ≪ Trois Puissances ≫, le chancelier allemand
Konrad Adenauer
obtient que la RFA accede a la pleine souverainete. Les negociations aboutissent a la signature des
accords de Bonn
, le
, dont le texte principal est la Convention sur les relations entre les Trois Puissances et la Republique federale d’Allemagne qui stipule que
≪ la Republique federale a pleine autorite sur ses affaires interieures et exterieures, sous reserve des exceptions figurant dans la presente Convention ≫
[
61
]
. Les
accords de Bonn
mettent fin au statut d'occupation a l'exception des questions internationales touchant l'Allemagne dans son ensemble et Berlin pour lesquelles les trois puissances conservent leurs droits reserves. Les Accords de Bonn sont ratifies par la RFA, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, mais ils ne peuvent entrer en vigueur du fait que l’
Assemblee nationale
francaise refuse de ratifier le traite CED auquel ils sont lies
[
60
]
.
L'echec de la ratification de la CED par la France en 1954 implique de trouver une autre solution pour le rearmement allemand. Les
conferences de Londres
et de Paris conduisent a la signature des
accords de Paris
le
, qui prevoient notamment que l'Allemagne de l'Ouest accede au
traite de l'Atlantique nord
et que ses futures forces militaires soient integrees dans celles de l'
OTAN
. Les
accords de Bonn
de 1952 voient finalement le jour sous une forme amendee par le ≪ Protocole sur la cessation du regime d'occupation dans la RFA ≫ signe dans le cadre des accords de Paris et entre en vigueur le
. Le chancelier
Adenauer
signe a Paris l'accession officielle de la RFA au
Traite de l'Atlantique nord
le
[
62
]
. La RFA entreprend la mise sur pied de son armee, la Bundeswehr, dans le courant de 1956
[
63
]
.
L'Union sovietique publie le
une declaration par laquelle elle reconnait la pleine souverainete de la RDA, tout en conservant - comme les puissances occidentales - ses droits reserves resultant des accords de 1945 entre les quatre Allies
[
64
]
.
Le
, quelques jours seulement apres l'entree en vigueur des
accords de Paris
, l'Union sovietique fonde sa propre organisation de defense, le
pacte de Varsovie
, avec l'
Allemagne de l'Est
, la
Bulgarie
, la
Tchecoslovaquie
, la
Hongrie
, la
Pologne
, la
Roumanie
et l'
Albanie
. Le traite instituant cette alliance en justifie la creation en affirmant que
≪ la situation qui s’est creee en Europe par suite de la ratification des accords de Paris qui prevoient la formation d’un nouveau groupement militaire sous la forme de l’Union de l’Europe occidentale avec la participation de l’Allemagne occidentale en voie de remilitarisation et avec son integration au bloc nord-atlantique, (…) augmente le danger d’une nouvelle guerre et cree une menace a la securite nationale des Etats pacifiques ≫
[
65
]
.
Les Sovietiques denoncent vivement les accords de Paris dans une declaration conjointe avec les dirigeants de tous les Etats satellites d'Europe de l'Est publiee le
[
66
]
. Toutefois, ils mettent fin a l'etat de guerre avec l'Allemagne le
, puis etablissent des relations diplomatiques officielles avec la RFA le
[
57
]
.
Dans la foulee, le
traite concernant les relations entre l'URSS et la RDA
, signe le
20
septembre
1955
, etablit la base legale de la presence en RDA des
forces armees sovietiques
et reaffirme sa souverainete, en symetrie avec les accords de Paris
[
67
]
. Le
, la RDA cree un ministere de la Defense et son armee, la
Nationale Volksarmee
(NVA), qui est integree aux structures de commandement des forces du pacte de Varsovie
[
68
]
.
Droits reserves des Quatre Puissances apres 1954
[
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|
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]
Entre 1954 et 1956, la RFA et la RDA ont retrouve leur souverainete, a l'exception des questions internationales touchant l'Allemagne dans son ensemble et
Berlin
pour lesquelles les Quatre Puissances conservent leurs droits reserves issus des accords d'occupation de 1945. Elles vont les utiliser a l'occasion de la
crise de Berlin (1958-1963)
et de son reglement en 1971. Elles y mettent fin en 1990 lors de la
reunification allemande
. En definitive, il n'y eut jamais de traite de paix avec l'Allemagne consecutivement a la
Seconde Guerre mondiale
. En 1990, le
traite de Moscou
prend acte de la reunification et met fin a ce qui restait des
accords de Potsdam
[
69
]
.
L'Allemagne et Berlin au cœur de la guerre froide en Europe (1954-1989)
[
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|
modifier le code
]
En ouvrant une nouvelle
crise a Berlin en 1958
, Moscou tente une nouvelle fois de faire bouger les lignes en sa faveur. Il s'agit au minimum que les Occidentaux abandonnent Berlin-Ouest et au mieux de detacher la RFA du bloc de l'Ouest. Les pressions sovietiques echouent, la crise se conclut par la construction du
mur de Berlin
en 1961. La situation demeure tendue a Berlin, meme si des accords ponctuels permettent de faciliter les transits entre la RFA et Berlin-Ouest, et entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. La detente qui s'installe entre les deux blocs a la fin des annees 1960 permet de trouver un terrain d'entente sur le statut de Berlin et a ses conditions d'acces. Apres dix-sept mois de negociations, l'
accord quadripartite sur Berlin
est signe le
dans les locaux du
Conseil de controle allie
. Il entre en vigueur le
lors de sa ratification en session du
CMAE
. Cet accord est conclu par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union sovietique
≪ agissant sur la base de leurs droits et responsabilites quadripartites et des accords et decisions correspondants des quatre puissances au temps de la guerre et de l'apres-guerre, qui ne sont pas affectes ≫
. Ce rappel montre que jusqu'a la fin de la
guerre froide
en 1990, les anciens allies tiennent a conserver un droit de regard sur les questions concernant l'Allemagne qui ont un impact sur le
statu quo
en Europe et l'equilibre Est-Ouest. De ce point de vue diplomatique et juridique, le statut de l'Allemagne n'evolue plus jusqu'a sa reunification
[
70
]
.
La chute du mur de Berlin le
et plus largement la
chute des regimes communistes en Europe
de l'Est ouvrent la voie a la
reunification de l'Allemagne
. Le
Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne
est signe a Moscou le
. Par ce traite, les ≪ Quatre Puissances ≫ reconnaissent qu'avec
≪ l'unification de l'Allemagne en tant qu'Etat democratique et pacifique, [leurs] droits et responsabilites (…) relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble perdent leur fonction ≫
[
71
]
. Le traite stipule que
≪ l'Allemagne unie jouira (…) de la pleine souverainete sur ses affaires interieures et exterieures ≫
. Les restrictions a la souverainete allemande qui figuraient dans les Accords de Paris et dans les traites entre la RDA et l'Union sovietique disparaissent. Bien qu'il n'en porte pas le titre, ce traite fait office de traite de paix en mettant fin aux droits et responsabilites des Quatre Puissances relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble
[
71
]
,
[
69
]
.
Delimitation geographique des zones d'occupation
[
modifier
|
modifier le code
]
Les zones d'occupation ont ete definies sans s'appuyer sur les decoupages territoriaux qui preexistaient. Aussi, les Lander recrees dans les zones d'occupation ne recoupent-ils que partiellement les limites des anciens Lander d'avant-guerre. Seules les structures communales sont encore en place au debut de l'occupation. Elles vont constituer le point de depart de la renaissance de l'organisation administrative et politique en Allemagne
[
12
]
.
Elle etait constituee par :
Son quartier general etait situe dans le
batiment de l'IG Farben
a
Francfort-sur-le-Main
en
Hesse
. La
7
e
armee americaine
fut la force terrestre chargee de l'occupation militaire avec la
3
e
armee
qui rentra aux Etats-Unis en 1947.
Elle etait constituee par :
Son quartier general etait etabli dans la ville de
Bad Oeynhausen
en
Rhenanie-du-Nord-Westphalie
.
Elle etait constituee par :
Son quartier general etait situe a
Baden-Baden
dans le
Land de Bade
.
Elle etait constituee par :
Son quartier general etait situe a
Berlin-Est
, dans le quartier de
Karlshorst
(
district de Lichtenberg
).
Les secteurs d'occupation ont ete delimites par rapport aux 20 districts administratifs etablis lors de la creation du
Grand Berlin
en
1920
:
- Secteur americain
: les districts de
Kreuzberg
,
Neukolln
,
Tempelhof
,
Schoneberg
,
Steglitz
et
Zehlendorf
.
- Secteur britannique
: les districts de
Tiergarten
,
Charlottenburg
,
Wilmersdorf
et
Spandau
.
- Secteur francais
: les districts de
Reinickendorf
et
Wedding
.
- Secteur sovietique
: les districts de
Mitte
,
Prenzlauer Berg
,
Friedrichshain
,
Treptow
,
Kopenick
,
Lichtenberg
,
Weißensee
,
Pankow
,
Marzahn
*,
Hohenschonhausen
* et
Hellersdorf
*
[
k
]
.
La ville est placee sous la direction quadripartite d'une
Kommandatura interalliee
(en)
siegeant a
Dahlem
dans le batiment servant actuellement de siege administratif a l'
Universite libre de Berlin
[
72
]
.
Superficie et population des Lander en
et rattachement aux zones d'occupation
Land ou territoire
|
Zone d'occupation
|
Superficie
(km2)
|
Population
(millions)
|
Baviere
|
Americaine
|
70 238
|
8,74
|
Hesse
|
Americaine
|
21 109
|
3,97
|
Wurttemberg-Bade
|
Americaine
|
15 703
|
3,58
|
Breme
|
Americaine
|
21 109
|
0.48
|
Zone americaine
|
128 159
|
16,77
|
Rhenanie-du-Nord-Westphalie
|
Britannique
|
33 948
|
11,68
|
Basse-Saxe
|
Britannique
|
47 288
|
6,22
|
Schleswig-Holstein
|
Britannique
|
15 668
|
2,57
|
Hamburg
|
Britannique
|
747
|
1,40
|
Zone britannique
|
97 651
|
21,87
|
Rhenanie-Palatinat
|
Francaise
|
19 828
|
2,74
|
Bade
|
Francaise
|
9 952
|
1,18
|
Wurttemberg-Hohenzollern
|
Francaise
|
10 095
|
1,05
|
Sarre (protectorat)
|
Francaise
|
2 559
|
0,85
|
Zone francaise
|
42 434
|
5,82
|
Saxe
|
Sovietique
|
16 992
|
5,51
|
Saxe-Anhalt
|
Sovietique
|
24 669
|
4,14
|
Thuringe
|
Sovietique
|
15 598
|
2,91
|
Brandebourg
|
Sovietique
|
26 976
|
2,51
|
Mecklembourg-Pomeranie-Occidentale
|
Sovietique
|
22 938
|
2,11
|
Zone sovietique
|
107 173
|
17,18
|
Berlin Ouest
|
USA/GBR/FRA
|
481
|
2,01
|
Berlin Est
|
Sovietique
|
403
|
1,17
|
Berlin
|
884
|
3,18
|
Total Allemagne
|
376 301
|
64,82
|
Desireux de pouvoir s'appuyer sur une administration allemande de niveau regional, les Americains structurent des
leur zone d'occupation en trois zones administratives appelees ≪ Etats ≫
[
l
]
, les futurs
Lander
, dotees d'un gouvernement dirige par un
ministre-president
: la
Baviere
, la
Hesse
et le
Wurttemberg-Bade
[
73
]
. Ces Etats sont soumis a l'autorite superieure du gouvernement militaire americain, mais disposent de pleins pouvoirs legislatifs, judiciaires et executifs, dans la mesure ou leur exercice ne contredit pas les mesures anterieures et futures prises par le CCA. La mise en place d'institutions democratiques, qui suppose l'organisation d'elections, est prevue
[
73
]
.
Les Britanniques definissent durant l'ete 1946 l'organisation administrative de leur zone en concertation avec un ≪ Conseil consultatif ≫ compose des representants de toutes les provinces et de tous les partis politiques. Ce conseil est preside par
Kurt Schumacher
, personnalite politique de premier plan qui refonde le
SPD
en Allemagne au lendemain de la guerre. Le
Land
de
Rhenanie-du-Nord-Westphalie
est cree par amalgame de la province de
Westphalie
et le Nord de la province de
Rhenanie
dont la partie meridionale est sous occupation francaise. Ce Land comprend toute la
Ruhr
, dont l'avenir est a ce moment-la au cœur des desaccords entre les Allies
[
74
]
.
Les Lander vont etre les acteurs de la constitution d'un Etat federal central. La
Republique federale d'Allemagne
est formee en 1949 des 11
Lander
des zones d'occupation americaine, britannique et francaise et de
Berlin-Ouest
qui beneficie d'un statut particulier. En 1952, les Lander de
Bade
,
Wurtemberg-Hohenzollern
et
Wurtemberg-Bade
sont fusionnes pour creer le
Bade-Wurtemberg
. En 1957, la
Sarre
rejoint la RFA et en devient le dixieme Land. Cette organisation administrative demeure jusqu'a la
reunification allemande
en 1990, date a laquelle les cinq Lander situes en
RDA
sont integres a l'
Allemagne
.
Berlin
est reunifiee et redevient la capitale du pays en 1991.
Un recensement de la population allemande est realise en
, apres que des deplacements de population concernant plusieurs millions de personnes ont eu lieu en provenance des regions a forte population allemande desormais incluses en Pologne et Tchecoslovaquie essentiellement
[
75
]
.
- ↑
a
b
c
d
e
et
f
Les ≪ Trois Grands ≫ designent durant la
Seconde Guerre mondiale
les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS. Ensuite, durant la
guerre froide
, les ≪ Quatre puissances ≫ designent le plus souvent les puissances occupantes de l'Allemagne, c'est-a-dire les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union sovietique ; l'expression les ≪ Trois puissances occidentales ≫ designe les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.
- ↑
La ≪ Commission Consultative europeenne ≫ (EAC) siege a Londres de
a
. Elle est dissoute en
, apres la creation lors de la conference de Potsdam, d'un ≪ Conseil des ministres des Affaires etrangeres ≫.
- ↑
Les travaux de l'EAC portent egalement sur l'Autriche, l'Italie et la Pologne.
- ↑
Initialement, en 1945, le general de
Lattre de Tassigny
pour la France, le general
Einsenhower
pour les Etats-Unis, le marechal
Montgomery
pour le Royaume-Uni et le marechal
Joukov
pour l'Union sovietique.
- ↑
La deuxieme declaration indique que les quatre gouvernements allies ont l'intention de consulter les gouvernements d'autres membres des
Nations Unies
en ce qui concerne l'exercice de leur autorite en Allemagne.
- ↑
Les frontieres au
sont celles de l'Allemagne avant les
premieres annexions hitleriennes
.
- ↑
En pratique, les territoires annexes se trouvent inclus pour Kaliningrad et sa region dans la RSS de Russie, et pour le reste dans les RSS de Bielorussie et d’Ukraine.
- ↑
La deuxieme conference des ministres des Affaires etrangeres (CMAE) se deroule a Paris en deux temps : une premiere session a lieu du
au
, une seconde session a lieu du
au
. Les ministres sont
James Byrnes
pour les Etats-Unis,
Georges Bidault
pour la France,
Ernest Bevin
pour le Royaume-Uni et
Viatcheslav Molotov
pour l'URSS.
- ↑
Ce regime d'occupation demeure en force jusqu'a l'entree en vigueur le
des accords de Paris signes le
.
- ↑
Les Pays-Bas occupent quelques villages frontaliers en litige jusqu'en 1963. Ces villages sont restitues a la suite de la normalisation avec l'Allemagne.
- ↑
Les 23 districts nommes ici sont ceux qui existaient a la veille de la
reunification
de la ville en 1990. Ceux crees apres 1945 sont marques d'un asterisque et etaient tous dans la zone sovietique.
- ↑
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