Occupation de l'Allemagne apres la Seconde Guerre mondiale

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.
Allemagne occupee

1945?1949

Drapeau
Pavillon marchand .
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des zones d'occupation de l'Allemagne en 1947 : le protectorat francais de la Sarre apparait en blanc-creme, comme la Silesie , la Pomeranie et les autres regions allemandes orientales annexees par la Pologne et l'Union sovietique.
Informations generales
Statut Administration militaire .
Texte fondamental Protocole de Londres
Capitale Berlin
Langue(s) Allemand , anglais , francais et russe .
Monnaie Reichsmark (1945 ? 1948).
Deutsche Mark (en zone occidentale a partir de 1948).
Mark est-allemand (en zone sovietique a partir de 1948).
Demographie
Population 64 260 000  hab. (1945)
68 080 000  hab. (1949)
Histoire et evenements
8 mai 1945 Capitulation allemande.
5 juin 1945 Creation du Conseil de controle allie .
1 er janvier 1947 Union des Zone americaine et Zone britannique en Bizone ; agrandie par la suite en Trizone avec l'arrivee de la Zone francaise .
3 juin 1948 Creation de la Trizone .
17 decembre 1947 Placement de la Sarre sous protectorat francais .
24 juin 1948?12 mai 1949 Blocus de Berlin .
23 mai 1949 La Trizone devient la Republique federale d'Allemagne .
7 octobre 1949 La zone d'occupation sovietique devient la Republique democratique allemande .
Administration
1945?1948 Conseil de controle allie

Entites precedentes :

L’ occupation de l’ Allemagne apres la Seconde Guerre mondiale resulte de la volonte des Quatre Puissances [ a ] d'eliminer en profondeur le regime nazi et de prevenir tout risque de resurgence du militarisme allemand. Prepare depuis 1943, le regime d'occupation mis en place apres la capitulation du soumet entierement l'Allemagne a ses occupants : l'Etat allemand n'existe plus et le territoire allemand est decoupe en quatre zones d'occupation. Mais la mesentente entre les Allies , les urgences humanitaire et economique, puis la guerre froide se traduisent par de nombreuses et rapides evolutions du regime d'occupation. L'occupation dans sa pleine acception prend fin en 1949 avec la renaissance de l'Allemagne via l'instauration de deux Etats allemands, la RFA et la RDA . Mais jusqu'a la reunification en 1990, les deux Allemagnes ne jouissent pas de leur pleine souverainete et d'importantes forces militaires des Quatre Puissances demeurent stationnees sur leur sol.

L'occupation de l'Allemagne connait trois phases successives. Durant la premiere phase, entre 1945 et 1948 , les Quatre Puissances alliees [ a ] exercent l'autorite supreme en Allemagne et il n'existe plus d'Etat allemand central. Durant la deuxieme phase, entre 1949 et 1954, la rupture entre les trois puissances occidentales et l'Union sovietique aboutit a la renaissance de l'Allemagne au prix de sa division en deux Etats, la Republique democratique allemande sur le territoire de la zone d'occupation sovietique et la Republique federale d'Allemagne sur le territoire des zones americaine , britannique et francaise . Les Trois Puissances [ a ] occidentales adoptent un statut unique d'occupation qui octroie a la RFA une large autonomie administrative et legislative. Durant la troisieme phase, a partir de 1954 , l'existence des deux Etats allemands est consolidee par leur integration complete au sein des blocs de l' Ouest et de l' Est et leur souverainete est restauree, sauf sur les questions relatives a l'Allemagne dans son ensemble et a Berlin pour lesquelles les Quatre Puissances conservent leurs droits reserves.

Apres 1956, si le statu quo prevaut globalement en Europe entre l'Est et l'Ouest, l'Allemagne demeure un enjeu majeur de la guerre froide . Les tensions se cristallisent autour de Berlin ou la crise ouverte en 1958 se conclut par la construction du mur de Berlin en 1961. La detente s'installe au debut des annees 1970, et les Quatre Puissances agissant au nom de leurs droits reserves concluent en 1971 un accord definitif sur Berlin . Apres la chute du mur de Berlin et des regimes communistes de l'Est , le Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne signe en 1990, prealablement a la reunification de l'Allemagne , est le dernier acte juridique pris par les Quatre Puissances au nom de leurs droits et responsabilites relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble issues des accords d'occupation de l'Allemagne de 1945.

Preparation de l'occupation de l'Allemagne (1943-1945) [ modifier | modifier le code ]

La question allemande est centrale dans la diplomatie des Allies a la fin de la Seconde Guerre mondiale et durant les premieres annees de la guerre froide . Elle recouvre plusieurs sujets. Le premier d’entre eux est l’existence meme de l’ Allemagne apres la victoire des Allies sur le Troisieme Reich . Il s'agit pour les vainqueurs, apres deux guerres mondiales, que l'Allemagne ne puisse etre a nouveau a l'origine d'un conflit destructeur en Europe. Mais d'autres sujets occupent egalement une place importante dans les negociations : quelles frontieres instaurer pour l'Allemagne et plus largement en Europe apres les redecoupages operes par les nazis et les Sovietiques, comment occuper et administrer l'Allemagne pour la demilitariser et eliminer le nazisme , quelles reparations de guerre exiger de l'Allemagne, que faire de l'industrie allemande, particulierement de l'industrie lourde capable de produire en quantite du materiel militaire, quelles conditions de vie imposer au peuple allemand ?

Ces questions sont abordees par les dirigeants allies durant les conferences interalliees de Teheran (1943), de Yalta ( ) et de Potsdam ( ) ou les ≪ Trois grands ≫ [ a ] jettent les bases de l'organisation du monde de l'apres-guerre et plus particulierement definissent le sort de l'Allemagne apres la cessation des hostilites de la Seconde Guerre mondiale .

En complement, fin 1943, les leaders deleguent a une ≪  Commission consultative europeenne  ≫ (en anglais European Advisory Commission (EAC) ) [ b ] la tache d'elaborer des propositions detaillees concernant les conditions de reddition, les frontieres et le statut de l'Allemagne [ c ] . En , un Conseil des ministres des Affaires etrangeres (CMAE) est instaure en remplacement de l'EAC pour regler toutes les questions restees sans reponse a Potsdam et plus particulierement pour etablir des traites de paix entre tous les pays europeens belligerants. De 1945 a 1949, six conferences d'une duree de deux a plusieurs semaines se tiennent, mais sans parvenir a un accord sur l'Allemagne et l'Autriche.

Les conditions juridiques et pratiques de la reddition puis de l'occupation de l'Allemagne sont longuement debattues par les trois Grands de 1943 a 1945. La France devient progressivement un quatrieme partenaire, peu associe aux decisions initiales, mais de plein droit pour leur mise en œuvre.

Demembrement ou non de l'Allemagne [ modifier | modifier le code ]

Dans un premier temps, les Allies envisagent de demembrer l’Allemagne a la fin de la guerre pour eviter tout risque de resurgence du militarisme allemand et d’un Etat pouvant a nouveau destabiliser la paix en Europe.

Sur ce theme de l'existence meme de l'Allemagne, viennent se greffer plusieurs questions : quelles frontieres pour l’Allemagne, quelle place pour l’Allemagne dans l’Europe de l’apres-guerre, quelle ≪ autorite ≫ allemande pour negocier le traite de paix entre l’Allemagne et les Allies ? Longtemps, les Allies envisagent le demembrement de l'Allemagne en plusieurs Etats. Cette option ne figure pas dans le communique final de la conference de Teheran , mais elle est longuement discutee par Churchill , Roosevelt et Staline le , conjointement avec la question egalement cruciale des futures frontieres de la Pologne [ 1 ] .

A Yalta, en , les Allies precisent leur position commune qui figure dans le protocole des travaux signe par les ministres des Affaires etrangeres, Eden , Molotov et Stettinius  : ≪ Le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'URSS detiendront l'autorite supreme en ce qui concerne l'Allemagne. Dans l'exercice de cette autorite ils prendront telles mesures qu'ils estimeront requises par la paix future et la securite, y compris le desarmement complet, la demilitarisation et le demembrement de l'Allemagne ≫ [ 2 ] .

A ce stade, il s'agit plus d'une intention que d'une decision etayee par un plan precis. En realite, la question fait debat chez les ≪ Trois Grands ≫ qui n'en definissent pas les modalites pratiques. Le , dans son message de victoire a la population sovietique, Staline affirme que ≪ l'Union sovietique celebre la victoire, meme si elle n'a pas l'intention de demembrer ou de detruire l'Allemagne ≫ . Il confirme le a Harry Hopkins que pour lui aucune decision definitive sur ce sujet n'a ete prise a Yalta. Le sujet est definitivement enterre [ 3 ] , [ 4 ] .

Quelques jours apres la bataille de Berlin , la capitulation militaire allemande est signee les 7 et mettant fin a la Seconde Guerre mondiale en Europe . Les declarations signees a Berlin le par les commandants en chef allies [ d ] fixent definitivement le statut d'occupation de l'Allemagne. Dans le premier document, les Allies constatent qu'il ≪ n'existe pas en Allemagne de gouvernement central, d'autorite centrale en etat d'assumer la responsabilite du maintien de l'ordre ou l'administration du pays, et l'execution des exigences des puissances victorieuses ≫ et declarent qu'en consequence ≪ ils assument l'autorite supreme a l'egard de l'Allemagne y compris tous les pouvoirs detenus par le gouvernement allemand, par le haut commandement allemand et par tout gouvernement ou autorite d'Etat, municipal ou local ≫ . La declaration precise que ≪ la prise de cette autorite et de ces pouvoirs n'a pas pour effet d'annexer l'Allemagne ≫ [ 5 ] , [ 6 ] , [ e ] .

Les ≪ Trois Grands ≫ se retrouvent a Potsdam du au , ou ils ne font que peu de progres sur la definition d'une vision commune du futur de l'Allemagne [ 7 ] . L'article I du protocole final etablit un ≪  Conseil des ministres des Affaires etrangeres  ≫ (CMAE) appele a se reunir trois ou quatre fois par an en vue d'elaborer les traites de paix definitifs avec l'Allemagne et les autres belligerants europeens [ 8 ] . L'article II reprend les dispositions figurant dans les declarations du auxquelles il apporte des precisions sur la denazification et la gouvernance politique de l'Allemagne, placee sous l'autorite des Allies et privee de gouvernement central, dont ≪ l'administration […] devra etre orientee dans le sens de la decentralisation politique ≫ et ou ≪ l'autonomie locale sera retablie [...] d'apres des principes democratiques et plus particulierement grace a des conseils elus ≫ [ 8 ] . En matiere economique, selon les termes de l'article III, la transformation de l'Allemagne en un pays purement agricole, un temps consideree, est definitivement abandonnee, ≪ l'Allemagne sera traitee comme une entite economique unique ≫ , et l'industrie sera severement controlee afin d'empecher toute production utile a une economie de guerre. Les questions relatives aux reparations et aux marines de guerre et marchande allemandes ont occupe une grande place durant la conference et font l'objet specifiquement des articles IV et V du protocole [ 8 ] .

Malgre l’instauration de deux Etats allemands en 1949, le noyau dur des accords de Potsdam, que constitue l'autorite supreme des Allies sur l'Allemagne et le decoupage du pays et de Berlin en quatre zones, demeurera la pierre angulaire des relations diplomatiques entre les quatre puissances jusqu’a la fin de la guerre froide . Le traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne de 1990 et la reunification allemande la meme annee y mettront fin.

Frontieres de l'Allemagne et zones d'occupation [ modifier | modifier le code ]

Positions effectives des troupes d'occupation en (avant l'application des accords de Yalta ) : la zone violette correspond a celle occupee par les Allies occidentaux qui est ensuite evacuee au profit des Sovietiques (deja presents dans la zone marquee ici en rouge), afin que ceux-ci puissent en contrepartie ceder aux Occidentaux les secteurs convenus de Berlin-Ouest .

Le second sujet cle est celui des frontieres allemandes et de l’occupation du pays par les Allies, dont le principe ne fait pas debat, mais dont les modalites sont en revanche un enjeu important a court et moyen terme. Les travaux de la Commission consultative europeenne (EAC) [ 9 ] aboutissent le a un premier protocole d'accord entre les ≪ Trois grands ≫ relativement aux zones d'occupation en Allemagne et a l'administration du Grand Berlin . Ce protocole stipule que ≪ l’Allemagne, a l’interieur de ses frontieres telles que celles-ci existaient au , sera divisee pour les besoins de l’occupation en trois zones, une de ces zones etant attribuee a chacune des trois puissances, et en une zone speciale pour Berlin qui sera occupee conjointement par les trois puissances ≫ [ f ] .

Ce protocole est modifie le . Invitee a participer aux travaux de l' EAC , la France y siege a partir du . Faisant suite a la decision des ≪ Trois Grands ≫ lors de la conference de Yalta en de donner a la France une zone d'occupation prise sur celles des Etats-Unis et du Royaume-Uni [ 10 ] , l'EAC en definit les limites dans un accord signe par les quatre parties le .

La question des frontieres de la Pologne est intimement liee a celles de l'Allemagne. Elle occupe une place considerable dans les seances plenieres entre les trois dirigeants a Yalta comme a Potsdam. Staline veut a tout prix ≪ deplacer ≫ vers l'ouest la Pologne et que l'URSS [ g ] beneficie d'un acces aux eaux libres de la Baltique. Un accord est trouve a Potsdam qui ecorne fortement la reference aux frontieres du . L'article V enterine le fait que ≪ la conference a accepte le principe de la proposition sovietique concernant le transfert definitif a l'URSS de la ville de Koenigsberg et de la region adjacente ≫  ; ces territoires, detaches de la Prusse-Orientale , bordes par la Baltique, vont former l' oblast de Kaliningrad au sein de la Russie , avec laquelle ils ne sont pas contigus. Concernant la Pologne , l'accord se fait a Yalta pour que sa frontiere Est suive la ligne Curzon a quelques modifications mineures pres, puis se fait a Potsdam pour que sa frontiere Ouest suive la ligne Oder-Neisse , situee tres a l'interieur des frontieres allemandes de 1937 [ 8 ] .

L'Allemagne occupee (1945-1948) [ modifier | modifier le code ]

Dans un premier temps, entre 1945 et 1948, l' Etat allemand n'existe plus, mais il ne s'agit pas pour autant d'annexer le pays.

Occupation quadripartite [ modifier | modifier le code ]

Lucius D. Clay.
Marie-Pierre Kœnig.

Les decisions du Conseil de controle allie (CCA), qui siege a Berlin dans le quartier de Schoneberg , doivent etre prises a l'unanimite par les quatre gouverneurs militaires [ 11 ] . Lucius D. Clay , pour les Etats-Unis et Marie-Pierre Koenig pour la France exercent cette responsabilite durant la periode cruciale de 1947 a 1949 qui s'acheve par le blocus de Berlin et la fin de facto de la gouvernance quadripartite.

L'objectif initial est de ne gerer en consensus entre les Allies que les questions touchant l’Allemagne dans son ensemble et de se passer au moins initialement d’un echelon politico-administratif allemand central important. En pratique, le fonctionnement du CCA est chaotique en raison de l'obstruction frequente des Francais, qui ne se sentent pas tenus par les decisions prises a la conference de Potsdam a laquelle ils n'ont pas ete invites a participer, et de celle des Sovietiques. Notamment, la France bloque la creation d'administrations centrales allemandes, pourtant prevues par le protocole de Potsdam. Le CCA n’exerce donc qu'une fraction des fonctions gouvernementales concernant l’Allemagne entiere. Le pouvoir reel se trouve entre les mains des quatre gouvernements militaires allies, chacun se retrouvant ainsi tres libre de son action dans sa zone d’occupation. Aussi, les ≪ Quatre puissances ≫ occupantes exploitent-elles a leur profit le principe adopte a Potsdam que ≪ l'administration de l'Allemagne [soit] orientee dans le sens de la decentralisation politique et du developpement des responsabilites locales ≫ [ 8 ] , [ 12 ] .

Formalise par la directive JCS 1067 du , le regime d'occupation initial mis en place par les Etats-Unis dans leur zone est naturellement inspire de la guerre totale avec le regime nazi. En , durant le deuxieme CMAE [ h ] , Georges Bidault expose le point de vue de la France sur l'occupation de l'Allemagne : il se declare en accord avec les objectifs generaux relatifs au desarmement et a la denazification de l'Allemagne ainsi qu'a l'octroi de reparations aux pays ayant souffert de la guerre, soutenus egalement par V. Molotov . En revanche, il rappelle que les demandes de la France que la Ruhr , la Rhenanie et la Sarre soient separees de l'Allemagne n'ont pas ete prises en compte a Potsdam [ 13 ] , [ 14 ] .

Les Allies veulent etre a l'abri d'une renaissance militaire de l'Allemagne en lui interdisant de remettre sur pieds des forces armees et en s'assurant que son appareil industriel ne soit pas en mesure de produire a nouveau des equipements militaires. Si le premier sujet fait consensus, il n'en va pas de meme du sort a reserver a l'industrie allemande.

Du chaos au debut de la reconstruction allemande [ modifier | modifier le code ]

≪ Ces atrocites : votre faute !≫.

Lorsque les armes se taisent le , l’Allemagne n'est pas consideree comme un territoire libere, mais comme un pays vaincu, coupable d'avoir declenche la plus meurtriere des guerres et d'avoir commis les crimes les plus abominables. Durant les premiers mois de l'occupation, le pays est en plein chaos et le sort de la population n'est pas la priorite des Allies davantage mobilises pour le desarmement, la denazification et le demontage des usines pour les expedier dans leur propre pays [ 15 ] .

Les Allemands qualifient ce moment d'≪ heure zero ≫ (" Stunde Null ") tant tout est a reconstruire, qu'il s'agisse des logements, de l'economie, de la vie politique. Les grandes villes ont ete detruites a 50-70 % par les bombardements allies. Mais surtout, la population a faim et froid, d'autant plus que les hivers 1945-46 et 1946-47 sont particulierement rigoureux. Cette situation n'est pas propre a l'Allemagne, le charbon manque partout en Europe, rendant difficiles les negociations entre les Quatre puissances sur la repartition du charbon produit en Allemagne. Les zones d'occupation occidentales sont structurellement deficitaires sur le plan agricole, mais les Sovietiques controlent toutes les sorties de marchandises de leur zone et negocient cherement les maigres exportations agricoles qu'ils autorisent. La ration alimentaire quotidienne est d'environ 1 000  calories, ce qui est tres insuffisant [ 16 ] , [ 17 ] . Dans la zone britannique, la nourriture manque durant le premier trimestre 1946 ; un rationnement a 1 000  calories par jour est en place qui a pour effet de faire baisser de 20 % la production de charbon dans la Ruhr [ 18 ]  ; des trains sont pilles par la population pour se procurer vivres et charbon [ 19 ] .

Les politiques menees par les occupants deviennent rapidement propres a chacune des quatre puissances, mais partout la necessite de cooperer avec la population allemande et de compter sur ses propres capacites a se relever du chaos, a entreprendre la reconstruction et a relancer l'agriculture et l'industrie s'impose. Ce changement d'attitude, plus precoce et marque chez les Americains, est illustre par le discours du secretaire d'Etat James Byrnes a Stuttgart en qui insiste sur le transfert aux Allemands de la gestion de leurs affaires interieures, sous surveillance alliee [ 15 ] , [ 20 ] .

Aide americaine a l'Allemagne occupee de 1946 a 1952 (en millions USD) [ 17 ]
Source de l'aide 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 Total
GARIOA et autres 196 298 850 652 443 -9 15 2 445
Plan Marshall 0 0 0 606 290 402 92 1 390
Aide militaire 260 203 463
Total 196 298 850 1258 733 653 310 4 298

L'aide americaine et britannique pour permettre a la population allemande de survivre s'organise des 1945. A partir de 1946, le programme public americain Government Aid and Relief in Occupied Areas (GARIOA) finance d'importantes importations de nourriture dans la zone americaine d'occupation, et les Britanniques sont forces d'en faire autant dans leur zone qui inclut la Ruhr, tres industrielle mais peu agricole [ 17 ] . De 1945 a la fin du plan Marshall en 1952, l'aide americaine represente environ 4,3 milliards de dollars (soit 29,6 milliards en dollars de 2005) dont 3,3 milliards sous forme de dons [ 17 ] . L'aide anglaise represente de 1945 a 1948 environ 750 millions de dollars, dont 627 millions verses en 1945 et 1946. En 1947 le Royaume-Uni, financierement exsangue, reduit fortement cette aide qui cesse a partir de 1948 [ 21 ] .

Les Etats-Unis veulent des le depart que l'Allemagne soit integree au plan Marshall . A partir de 1947, les Americains sont convaincus que le redemarrage a grande echelle de l'industrie allemande est une des conditions sine qua non du relevement de l'Europe occidentale, lui-meme indispensable pour qu'elle ne passe pas sous le controle des communistes. Le soutien constant des Etats-Unis a la reprise de la vie economique et politique en Allemagne aboutit en moins de trois ans a un changement radical de la relation : les Etats-Unis, puis le Royaume-Uni, ne sont plus percus comme des occupants mais comme des protecteurs, image qui sera sacralisee en 1948-1949 par la reussite du pont aerien mis en place pour contrecarrer le blocus de Berlin [ 22 ] .

Reprise de la vie politique dans l'Allemagne occupee [ modifier | modifier le code ]

Les Allies sont conscients qu'ils ne peuvent par eux-memes administrer et prendre en charge totalement la population allemande. Les Allies peuvent s'appuyer sur les Lander preexistants, ou d'autres nouvellement crees, a la tete desquels ils placent des hommes de confiance (souvent d' anciens resistants allemands , voire, avant la denazification , des nazis plus ou moins repentis), afin de pouvoir administrer chacune de leurs zones. Aussi les echelons politiques et administratifs locaux et regionaux, les Lander, sont-ils restaures des 1946. Soumis a autorisation des Allies, les partis politiques ≪ democratiques ≫ peuvent se reformer.

Affiche appelant a voter pour la CDUD .

Dans la zone d'occupation sovietique , la SMAD cree cinq Lander et autorise en 1945 la reconstitution de quatre partis : le Parti communiste (KPD), le Parti social-democrate (SPD), l' Union chretienne-democrate (CDUD) et le Parti liberal-democrate (LDPD). Le KPD et le SPD sont forces de fusionner pour former le Parti socialiste unifie (SED) lors d'un congres joint organise du 19 au a Berlin. Staline attend du SED qu'il soit le parti de l'unite allemande, capable de rayonner meme dans les zones d'occupation Ouest [ 23 ] , [ 24 ] . Le SED obtient une courte majorite aux elections locales de , et s'approche de la majorite dans les cinq Lander lors des elections d' , les dernieres qui puissent etre considerees comme libres malgre les avantages dont le SED beneficie durant les campagnes electorales. Ces resultats ne satisfont pas Staline qui veut pouvoir s'appuyer sur une ≪ vague populaire ≫ pour justifier la mise en place du modele sovietique dans sa zone d'occupation.

Dans le Grand Berlin , la situation est differente : les elections y sont organisees de facon globale sans distinction de zone. Lors de l'election au conseil municipal du Grand Berlin du , le SPD obtient 48,7 % des votes, la CDU 22,2 % et le SED 19,8 %. Aucune autre election ne se tiendra pour le Grand Berlin jusqu'a la reunification de l'Allemagne [ 25 ] .

Entre 1946 et 1947, des elections locales et regionales ? dans les nouveaux Lander crees par les quatre puissances occupantes ?ont lieu partout mais selon des modalites propres a chaque zone d'occupation. Dans les annees 1948 a 1956, le SPD devance la CDU au total des voix recueillies dans les Lander des zones d'occupation occidentales. Autorise a presenter des listes, le KPD ne recueille que 6,5 % des votes en 1946, chiffre qui tombe a 0,5 % en 1956, annee de sa dissolution par le Tribunal constitutionnel federal , au motif d'etre une organisation inconstitutionnelle [ 26 ] .

Impossible accord entre les quatre puissances sur l'avenir de l'Allemagne [ modifier | modifier le code ]

Zones d'occupation en Allemagne et en Autriche . La Pologne recupere des territoires de l'Est de l'Allemagne et la moitie sud de la Prusse-Orientale , l'URSS annexant le Nord de cette derniere.

Les reunions successives du Conseil des ministres des Affaires etrangeres n'apportent que des progres limites concernant l'elaboration d'un traite de paix avec l'Allemagne.

Rendant compte du deuxieme CMAE , qui se tient d'avril a , Byrnes se plaint du refus sovietique de discuter de la proposition americaine d'un traite de desarmement de l'Allemagne pour vingt-cinq ans et de l'obstruction sovietique mais aussi francaise a ce que les agences centrales chargees d'administrer globalement l'Allemagne voient le jour. Il en tire la conclusion que ≪ l'Allemagne est administree dans quatre compartiments fermes entre lesquels la circulation des personnes, du commerce et des idees sont plus etroitement restreintes qu'entre la plupart des pays independants ≫ [ 27 ] . Au cours de ce meme CMAE , Molotov reaffirme que pour les Sovietiques, ce serait ≪ une erreur d'adopter une politique d'elimination de l'Allemagne en tant qu'Etat, ou d'en faire un pays strictement agraire en detruisant ses principaux centres industriels ≫ . Illustrant le dialogue de sourds qui s'installe entre les Sovietiques et les Americains, Molotov insinue que ceux-ci veulent demembrer l'Allemagne, mettre en place une organisation federale et detacher la Ruhr du reste du pays a leur profit [ 28 ] .

Le point d'achoppement principal est celui de la recreation d'un gouvernement central allemand. Dans un entretien accorde a l' United Press en , Staline se prononce en faveur de l'unite economique et politique de l'Allemagne et de la restauration d'un Etat central allemand. En revanche, il dit douter que le processus democratique se deroule de facon satisfaisante, une maniere de prendre ses distances avec les elections organisees durant les mois precedents dans les zones autres que celle administree par les Sovietiques. Or les Occidentaux font de la tenue d'elections nationales veritablement libres un prealable a la constitution de ce gouvernement central [ 29 ] .

Demandes particulieres de la France [ modifier | modifier le code ]

Le GPRF a ete tenu a l'ecart de la conference de Potsdam. Dans un memorandum remis des aux delegations du CMAE, la France fait part de ses reserves concernant ≪ la prevision d'une reconstitution d'un gouvernement central en Allemagne ≫ , du moins tant que les frontieres de l'Allemagne n'auront pas ete fixees, et reitere sa demande que la Sarre et la region rheno-westphalienne soient separees de l'Allemagne [ 30 ] . Le depart de Charles de Gaulle en ne modifie pas la position francaise. Un nouveau memorandum sur la separation et sur la reorganisation du controle des territoires de la Rhenanie, de la Ruhr et de la Sarre est presente par la France en durant le deuxieme CMAE qui s'acheve sans qu'aucun accord sur l'Allemagne ne soit trouve par les quatre puissances [ 31 ] , [ 27 ] , [ 32 ] .

Concernant la Sarre , Georges Bidault , ministre des Affaires etrangeres du GPRF, annonce en l'intention de la France de s'approprier les mines de la Sarre et de former une union economique, douaniere et monetaire entre la Sarre et la France. Faute qu'un accord soit trouve en CMAE, la France adopte de 1946 une 1948 une politique des ≪ petits pas ≫, plus ou moins avec l'assentiment des Americains et des Britanniques, avec le soutien d'une large majorite de la population sarroise. Le ministre des Affaires etrangeres britannique, E. Bevin , se declare en d'accord avec l'incorporation de la Sarre dans le systeme economique et administratif de la France, sans qu'il s'agisse d'une annexion [ 33 ] . En , sur ordre du general Koenig, une frontiere est etablie entre la Sarre et le Land de Rhenanie-Palatinat voisin, surveillee par 1 200 douaniers francais. Issue des elections regionales du , l'assemblee constituante approuve une constitution par laquelle la Sarre devient un Etat partiellement autonome sous le nom de Saarland, place sous tutelle francaise. Fin 1947, le franc est introduit comme monnaie legale en Sarre. En , la Sarre est pleinement integree a la zone douaniere et monetaire francaise. A partir du , les Sarrois peuvent entrer librement en France. Le , une citoyennete sarroise distincte (≪ Sarrois ≫) est creee, reconnue en France et en Sarre mais pas internationalement [ 34 ] , [ 35 ] .

Premieres initiatives americaines et britanniques [ modifier | modifier le code ]

Les Americains et les Britanniques sont, entre 1945 et 1948, constamment a l'initiative pour faire evoluer les modalites d'occupation de l'Allemagne. Leurs motivations sont un melange de considerations ideologiques, humanitaires et de pur realisme politique. Ce n'est pas encore tout a fait la guerre froide avec Moscou, mais trouver un terrain d'entente entre les Allies devient de plus en plus difficile, que ce soit au niveau politique lors des reunions du Conseil des ministres des Affaires etrangeres (CMAE) ou au niveau du Conseil de controle allie (CCA).

Des , le secretaire d'Etat James Byrnes appelle a la paix avec le peuple allemand et prone l'instauration d'un Etat federal allemand [ 20 ] . Les decisions s'enchainent dans les mois qui suivent : fusion de la zone d'occupation americaine avec celle des Britanniques pour former la ≪  bizone  ≫, transfert aux administrations allemandes des Lander de tous les pouvoirs executifs, legislatifs et judiciaires a l'exception de ceux explicitement du ressort du CCA, mise en place d'une premiere organisation integree d'administration de leurs deux zones fusionnees, consistant en un Conseil economique ( Wirtschaftsrat) et un Comite executif ( Exekutivausschuss) ou siegent des elus et des fonctionnaires allemands, prefigurant une administration d'Etat allemande, entree en vigueur de la nouvelle directive d'occupation JCS 1776. La France decline l'offre de joindre sa zone a la bizone anglo-americaine. Le PCF est au faite de sa puissance et la diplomatie francaise mise encore sur une forme d'equilibre entre les Americains et les Sovietiques, dans la logique du traite d'alliance entre la France et l'URSS [ 36 ] .

Apres l'echec du cinquieme CMAE qui se tient a Londres fin 1947 , les Occidentaux souhaitent aller plus loin dans la voie du redressement de l'Europe en y incluant l'Allemagne. Dans cette optique, s'ouvre le la conference de Londres entre les ≪ Trois Puissances ≫ occidentales [ a ] et les trois pays du Benelux en vue de definir une vision conjointe sur l'Allemagne. A l'issue de cette conference , le communique commun publie le pose le principe de la creation d'un Etat federal allemand [ 37 ] . Le , les gouverneurs militaires des trois puissances remettent aux presidents des Lander les documents de Francfort , base de travail pour la redaction de la Loi fondamentale de la Republique federale d'Allemagne [ 38 ] , [ 39 ] .

Dans le meme temps, le Congres americain approuve le Plan Marshall , ce qui permet a Truman de signer le Foreign Assistance Act le et de debloquer les premiers versements de l'aide aux Europeens [ 40 ] .

Les Occidentaux s'accordent aussi sur l'urgence de la mise en place d'une reforme monetaire pour retirer de la circulation l’excedent monetaire, eliminer le marche noir et favoriser l'augmentation de la production. Bloquee au niveau du CCA, elle est neanmoins preparee en secret par les trois puissances occidentales et annoncee le . Sa dimension la plus spectaculaire en est l'introduction, le , d'une nouvelle monnaie le Deutsche Mark en remplacement du Reichsmark [ 41 ] , [ 42 ] . Par cette reforme monetaire, les Occidentaux detachent economiquement leur trizone de la zone sovietique [ 43 ] . Les Occidentaux veulent etendre cette reforme a Berlin , ce que les Sovietiques refusent [ 44 ] , [ 45 ] .

Refus du plan Marshall et echec du blocus de Berlin instaure par Staline [ modifier | modifier le code ]

Staline est sur la defensive. Il reussit sans difficulte majeure a prendre le controle des pays d'Europe de l'Est ≪ liberes ≫ par l'Armee rouge auxquels il refuse la participation au plan Marshall initie en . En revanche, la situation en Allemagne n'evolue pas dans le sens de sa mainmise sur l'Allemagne et meme dans la zone d'occupation sovietique les elections organisees dans les Lander en 1946 ne donnent qu'entre 20 et 50 % des voix au Parti communiste.

Les Sovietiques decident fin 1947 d'utiliser Berlin pour forcer les allies occidentaux a renoncer a leurs projets concernant l'Allemagne ou, a defaut, a quitter Berlin, ce qui consoliderait leur mainmise sur la partie orientale de l'Allemagne [ 46 ] . Staline espere par ce moyen de pression ramener les Occidentaux a la table des negociations pour conserver l’unite de l’Allemagne et donc garder l'espoir d'en prendre le controle a terme. En reaction a la concretisation des initiatives occidentales, Staline impose a partir du un blocus total de Berlin-Ouest en violation de l’accord quadripartite qui prevoit que son ravitaillement soit assure en mettant les approvisionnements en commun. Seul le ravitaillement par voie aerienne reste possible [ 47 ] . Le pont aerien organise par les Occidentaux va faire echec au plan de Staline qui doit se resoudre a lever le blocus le en echange simplement de la tenue d'une nouvelle ≪ Conference des quatre ministres des Affaires etrangeres ≫ a partir du suivant [ 48 ] , [ 49 ] .

L'Allemagne renaissante mais divisee (1949-1954) [ modifier | modifier le code ]

Dans un second temps, entre 1949 et 1954, la rupture entre les trois puissances [ a ] occidentales et l'Union sovietique aboutit a la renaissance de l'Allemagne au prix de sa division en deux Etats, la RFA sur le territoire des zones americaine , britannique et francaise , la RDA sur le territoire de la zone d'occupation sovietique . La ligne de demarcation entre les deux Etats allemands forme la ≪  frontiere interieure allemande  ≫.

Avenement de la RFA [ modifier | modifier le code ]

Forme d'elus des onze Lander occidentaux, le Conseil parlementaire procede a partir du 1 er septembre 1948 a la redaction de la Loi fondamentale portant creation de la Republique federale d’Allemagne . Celle-ci est adoptee le , quatre ans apres la reddition du Reich allemand . Les premieres elections federales ont lieu le . Konrad Adenauer (CDU) est investi au poste de chancelier federal le [ 50 ] . Parallelement, les trois allies occidentaux s'accordent le sur un statut unique d'occupation qui allege tres sensiblement le regime d'occupation et octroie a la RFA en voie d'etre constituee une large autonomie administrative et legislative. Les gouverneurs militaires sont remplaces par des hauts-commissaires civils charges de superviser le respect des engagements pris par les autorites allemandes. Ils forment ensemble la Haute Commission alliee , organe supreme de controle allie en RFA [ 51 ] . Les dispositions regissant les relations entre les trois allies occidentaux et la RFA sont definies par l' accord de Petersberg du [ 52 ] , [ i ] .

Le les trois allies occidentaux publient une declaration par laquelle ils reaffirment que la restauration d'une Allemagne unifiee ne peut advenir que sur la base d'elections libres et d'autres conditions dans les domaines des libertes individuelles et politiques [ 53 ] .

En application de cet accord, la RFA entre au Conseil de l'Europe le [ 54 ] . Le , la RFA signe le traite instituant la Communaute europeenne du charbon et de l'acier (CECA) qui traduit son integration dans la construction de l'Europe communautaire occidentale [ 55 ] .

Avenement de la RDA [ modifier | modifier le code ]

Moins de cinq mois apres la fondation de la RFA, la Republique democratique allemande (RDA) est proclamee le [ 56 ] . L'Union sovietique etablit des relations diplomatiques avec la RDA le , mais les Occidentaux refusent de reconnaitre la RDA qui, comme la RFA, pretend parler pour toute l'Allemagne [ 57 ] . Dans les mois qui suivent, la RDA etablit des relations diplomatiques avec tous les Etats communistes.

De facon symetrique avec l'evolution du statut d'occupation de la RFA, l'Union sovietique transfere aux autorites de la RDA les fonctions administratives qu'exercait son administration militaire en Allemagne (SMAD), qu'elle dissout le et remplace par la Commission de controle sovietique (SKK), elle-meme dissoute le [ 58 ] . Un Haut commissaire d'Union sovietique en Allemagne est alors nomme.

La RDA devient membre du Conseil d'assistance economique mutuelle en . De nombreux accords de cooperation sont ensuite signes entre la RDA et l'Union sovietique [ 57 ] .

L'Allemagne divisee mais restauree dans sa souverainete et rearmee (1954-1956) [ modifier | modifier le code ]

Dans un troisieme temps, entre 1954 et 1956, l'existence des deux Etats allemands est consolidee par leur integration complete et leur rearmement au sein des blocs de l' Ouest et de l' Est . Leur souverainete complete est aussi restauree sauf sur les questions relatives a l'Allemagne dans son ensemble et a Berlin pour lesquelles les quatre puissances conservent leurs droits reserves.

Nouvelles initiatives des Occidentaux [ modifier | modifier le code ]

La guerre froide s'intensifie et l'eclatement de la guerre de Coree en met les questions de securite en Europe au premier rang des preoccupations des Occidentaux. Les puissances alliees occidentales considerent que la securite de l'Europe de l'Ouest ne peut etre assuree sans le rearmement de l'Allemagne de l'Ouest dont la situation geographique en premiere ligne face au bloc de l'Est et le ≪  miracle economique  ≫ justifient qu'elle participe pleinement a sa defense et a celle du bloc de l'Ouest . Une premiere formule est trouvee en 1950 qui consiste a former, avec les six Etats - dont la RFA - deja partenaires dans la CECA , une Communaute europeenne de defense (CED), dont les forces seraient integrees avec celles des Etats-Unis dans l'OTAN [ 59 ] , [ 60 ] .

En echange de son soutien au rearmement de la RFA voulu par les ≪ Trois Puissances ≫, le chancelier allemand Konrad Adenauer obtient que la RFA accede a la pleine souverainete. Les negociations aboutissent a la signature des accords de Bonn , le , dont le texte principal est la Convention sur les relations entre les Trois Puissances et la Republique federale d’Allemagne qui stipule que ≪ la Republique federale a pleine autorite sur ses affaires interieures et exterieures, sous reserve des exceptions figurant dans la presente Convention ≫ [ 61 ] . Les accords de Bonn mettent fin au statut d'occupation a l'exception des questions internationales touchant l'Allemagne dans son ensemble et Berlin pour lesquelles les trois puissances conservent leurs droits reserves. Les Accords de Bonn sont ratifies par la RFA, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, mais ils ne peuvent entrer en vigueur du fait que l’ Assemblee nationale francaise refuse de ratifier le traite CED auquel ils sont lies [ 60 ] .

L'echec de la ratification de la CED par la France en 1954 implique de trouver une autre solution pour le rearmement allemand. Les conferences de Londres et de Paris conduisent a la signature des accords de Paris le , qui prevoient notamment que l'Allemagne de l'Ouest accede au traite de l'Atlantique nord et que ses futures forces militaires soient integrees dans celles de l' OTAN . Les accords de Bonn de 1952 voient finalement le jour sous une forme amendee par le ≪ Protocole sur la cessation du regime d'occupation dans la RFA ≫ signe dans le cadre des accords de Paris et entre en vigueur le . Le chancelier Adenauer signe a Paris l'accession officielle de la RFA au Traite de l'Atlantique nord le [ 62 ] . La RFA entreprend la mise sur pied de son armee, la Bundeswehr, dans le courant de 1956 [ 63 ] .

Reactions des Sovietiques [ modifier | modifier le code ]

L'Union sovietique publie le une declaration par laquelle elle reconnait la pleine souverainete de la RDA, tout en conservant - comme les puissances occidentales - ses droits reserves resultant des accords de 1945 entre les quatre Allies [ 64 ] .

Le , quelques jours seulement apres l'entree en vigueur des accords de Paris , l'Union sovietique fonde sa propre organisation de defense, le pacte de Varsovie , avec l' Allemagne de l'Est , la Bulgarie , la Tchecoslovaquie , la Hongrie , la Pologne , la Roumanie et l' Albanie . Le traite instituant cette alliance en justifie la creation en affirmant que ≪ la situation qui s’est creee en Europe par suite de la ratification des accords de Paris qui prevoient la formation d’un nouveau groupement militaire sous la forme de l’Union de l’Europe occidentale avec la participation de l’Allemagne occidentale en voie de remilitarisation et avec son integration au bloc nord-atlantique, (…) augmente le danger d’une nouvelle guerre et cree une menace a la securite nationale des Etats pacifiques ≫ [ 65 ] .

Les Sovietiques denoncent vivement les accords de Paris dans une declaration conjointe avec les dirigeants de tous les Etats satellites d'Europe de l'Est publiee le [ 66 ] . Toutefois, ils mettent fin a l'etat de guerre avec l'Allemagne le , puis etablissent des relations diplomatiques officielles avec la RFA le [ 57 ] .

Dans la foulee, le traite concernant les relations entre l'URSS et la RDA , signe le 20 septembre 1955 , etablit la base legale de la presence en RDA des forces armees sovietiques et reaffirme sa souverainete, en symetrie avec les accords de Paris [ 67 ] . Le , la RDA cree un ministere de la Defense et son armee, la Nationale Volksarmee (NVA), qui est integree aux structures de commandement des forces du pacte de Varsovie [ 68 ] .

Droits reserves des Quatre Puissances apres 1954 [ modifier | modifier le code ]

Entre 1954 et 1956, la RFA et la RDA ont retrouve leur souverainete, a l'exception des questions internationales touchant l'Allemagne dans son ensemble et Berlin pour lesquelles les Quatre Puissances conservent leurs droits reserves issus des accords d'occupation de 1945. Elles vont les utiliser a l'occasion de la crise de Berlin (1958-1963) et de son reglement en 1971. Elles y mettent fin en 1990 lors de la reunification allemande . En definitive, il n'y eut jamais de traite de paix avec l'Allemagne consecutivement a la Seconde Guerre mondiale . En 1990, le traite de Moscou prend acte de la reunification et met fin a ce qui restait des accords de Potsdam [ 69 ] .

L'Allemagne et Berlin au cœur de la guerre froide en Europe (1954-1989) [ modifier | modifier le code ]

En ouvrant une nouvelle crise a Berlin en 1958 , Moscou tente une nouvelle fois de faire bouger les lignes en sa faveur. Il s'agit au minimum que les Occidentaux abandonnent Berlin-Ouest et au mieux de detacher la RFA du bloc de l'Ouest. Les pressions sovietiques echouent, la crise se conclut par la construction du mur de Berlin en 1961. La situation demeure tendue a Berlin, meme si des accords ponctuels permettent de faciliter les transits entre la RFA et Berlin-Ouest, et entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. La detente qui s'installe entre les deux blocs a la fin des annees 1960 permet de trouver un terrain d'entente sur le statut de Berlin et a ses conditions d'acces. Apres dix-sept mois de negociations, l' accord quadripartite sur Berlin est signe le dans les locaux du Conseil de controle allie . Il entre en vigueur le lors de sa ratification en session du CMAE . Cet accord est conclu par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union sovietique ≪ agissant sur la base de leurs droits et responsabilites quadripartites et des accords et decisions correspondants des quatre puissances au temps de la guerre et de l'apres-guerre, qui ne sont pas affectes ≫ . Ce rappel montre que jusqu'a la fin de la guerre froide en 1990, les anciens allies tiennent a conserver un droit de regard sur les questions concernant l'Allemagne qui ont un impact sur le statu quo en Europe et l'equilibre Est-Ouest. De ce point de vue diplomatique et juridique, le statut de l'Allemagne n'evolue plus jusqu'a sa reunification [ 70 ] .

L'Allemagne reunifiee (1990) [ modifier | modifier le code ]

La chute du mur de Berlin le et plus largement la chute des regimes communistes en Europe de l'Est ouvrent la voie a la reunification de l'Allemagne . Le Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne est signe a Moscou le . Par ce traite, les ≪ Quatre Puissances ≫ reconnaissent qu'avec ≪ l'unification de l'Allemagne en tant qu'Etat democratique et pacifique, [leurs] droits et responsabilites (…) relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble perdent leur fonction ≫ [ 71 ] . Le traite stipule que ≪ l'Allemagne unie jouira (…) de la pleine souverainete sur ses affaires interieures et exterieures ≫ . Les restrictions a la souverainete allemande qui figuraient dans les Accords de Paris et dans les traites entre la RDA et l'Union sovietique disparaissent. Bien qu'il n'en porte pas le titre, ce traite fait office de traite de paix en mettant fin aux droits et responsabilites des Quatre Puissances relatifs a Berlin et a l'Allemagne dans son ensemble [ 71 ] , [ 69 ] .

Delimitation geographique des zones d'occupation [ modifier | modifier le code ]

Les zones d'occupation ont ete definies sans s'appuyer sur les decoupages territoriaux qui preexistaient. Aussi, les Lander recrees dans les zones d'occupation ne recoupent-ils que partiellement les limites des anciens Lander d'avant-guerre. Seules les structures communales sont encore en place au debut de l'occupation. Elles vont constituer le point de depart de la renaissance de l'organisation administrative et politique en Allemagne [ 12 ] .

Zone americaine [ modifier | modifier le code ]

Elle etait constituee par :

Son quartier general etait situe dans le batiment de l'IG Farben a Francfort-sur-le-Main en Hesse . La 7 e  armee americaine fut la force terrestre chargee de l'occupation militaire avec la 3 e  armee qui rentra aux Etats-Unis en 1947.

Zone britannique [ modifier | modifier le code ]

Elle etait constituee par :

Son quartier general etait etabli dans la ville de Bad Oeynhausen en Rhenanie-du-Nord-Westphalie .

Zone francaise [ modifier | modifier le code ]

Elle etait constituee par :

Son quartier general etait situe a Baden-Baden dans le Land de Bade .

Zone sovietique [ modifier | modifier le code ]

Infrastructures routieres detruites par les bombardements aeriens a Wolgast sur l'ile de Usedom , a 30 kilometres de l'actuelle frontiere avec la Pologne, en 1946.

Elle etait constituee par :

Son quartier general etait situe a Berlin-Est , dans le quartier de Karlshorst ( district de Lichtenberg ).

Zones d'occupation a Berlin [ modifier | modifier le code ]

Les secteurs d'occupation ont ete delimites par rapport aux 20 districts administratifs etablis lors de la creation du Grand Berlin en 1920  :

La ville est placee sous la direction quadripartite d'une Kommandatura interalliee   (en) siegeant a Dahlem dans le batiment servant actuellement de siege administratif a l' Universite libre de Berlin [ 72 ] .

Formation des nouveaux Lander [ modifier | modifier le code ]

Superficie et population des Lander en
et rattachement aux zones d'occupation
Land ou territoire Zone d'occupation Superficie
(km2)
Population
(millions)
Baviere Americaine 70 238 8,74
Hesse Americaine 21 109 3,97
Wurttemberg-Bade Americaine 15 703 3,58
Breme Americaine 21 109 0.48
Zone americaine 128 159 16,77
Rhenanie-du-Nord-Westphalie Britannique 33 948 11,68
Basse-Saxe Britannique 47 288 6,22
Schleswig-Holstein Britannique 15 668 2,57
Hamburg Britannique 747 1,40
Zone britannique 97 651 21,87
Rhenanie-Palatinat Francaise 19 828 2,74
Bade Francaise 9 952 1,18
Wurttemberg-Hohenzollern Francaise 10 095 1,05
Sarre (protectorat) Francaise 2 559 0,85
Zone francaise 42 434 5,82
Saxe Sovietique 16 992 5,51
Saxe-Anhalt Sovietique 24 669 4,14
Thuringe Sovietique 15 598 2,91
Brandebourg Sovietique 26 976 2,51
Mecklembourg-Pomeranie-Occidentale Sovietique 22 938 2,11
Zone sovietique 107 173 17,18
Berlin Ouest USA/GBR/FRA 481 2,01
Berlin Est Sovietique 403 1,17
Berlin 884 3,18
Total Allemagne 376 301 64,82

Desireux de pouvoir s'appuyer sur une administration allemande de niveau regional, les Americains structurent des leur zone d'occupation en trois zones administratives appelees ≪ Etats ≫ [ l ] , les futurs Lander , dotees d'un gouvernement dirige par un ministre-president  : la Baviere , la Hesse et le Wurttemberg-Bade [ 73 ] . Ces Etats sont soumis a l'autorite superieure du gouvernement militaire americain, mais disposent de pleins pouvoirs legislatifs, judiciaires et executifs, dans la mesure ou leur exercice ne contredit pas les mesures anterieures et futures prises par le CCA. La mise en place d'institutions democratiques, qui suppose l'organisation d'elections, est prevue [ 73 ] .

Les Britanniques definissent durant l'ete 1946 l'organisation administrative de leur zone en concertation avec un ≪ Conseil consultatif ≫ compose des representants de toutes les provinces et de tous les partis politiques. Ce conseil est preside par Kurt Schumacher , personnalite politique de premier plan qui refonde le SPD en Allemagne au lendemain de la guerre. Le Land de Rhenanie-du-Nord-Westphalie est cree par amalgame de la province de Westphalie et le Nord de la province de Rhenanie dont la partie meridionale est sous occupation francaise. Ce Land comprend toute la Ruhr , dont l'avenir est a ce moment-la au cœur des desaccords entre les Allies [ 74 ] .

Les Lander vont etre les acteurs de la constitution d'un Etat federal central. La Republique federale d'Allemagne est formee en 1949 des 11 Lander des zones d'occupation americaine, britannique et francaise et de Berlin-Ouest qui beneficie d'un statut particulier. En 1952, les Lander de Bade , Wurtemberg-Hohenzollern et Wurtemberg-Bade sont fusionnes pour creer le Bade-Wurtemberg . En 1957, la Sarre rejoint la RFA et en devient le dixieme Land. Cette organisation administrative demeure jusqu'a la reunification allemande en 1990, date a laquelle les cinq Lander situes en RDA sont integres a l' Allemagne . Berlin est reunifiee et redevient la capitale du pays en 1991.

Un recensement de la population allemande est realise en , apres que des deplacements de population concernant plusieurs millions de personnes ont eu lieu en provenance des regions a forte population allemande desormais incluses en Pologne et Tchecoslovaquie essentiellement [ 75 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

  1. a b c d e et f Les ≪ Trois Grands ≫ designent durant la Seconde Guerre mondiale les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS. Ensuite, durant la guerre froide , les ≪ Quatre puissances ≫ designent le plus souvent les puissances occupantes de l'Allemagne, c'est-a-dire les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union sovietique ; l'expression les ≪ Trois puissances occidentales ≫ designe les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.
  2. La ≪ Commission Consultative europeenne ≫ (EAC) siege a Londres de a . Elle est dissoute en , apres la creation lors de la conference de Potsdam, d'un ≪ Conseil des ministres des Affaires etrangeres ≫.
  3. Les travaux de l'EAC portent egalement sur l'Autriche, l'Italie et la Pologne.
  4. Initialement, en 1945, le general de Lattre de Tassigny pour la France, le general Einsenhower pour les Etats-Unis, le marechal Montgomery pour le Royaume-Uni et le marechal Joukov pour l'Union sovietique.
  5. La deuxieme declaration indique que les quatre gouvernements allies ont l'intention de consulter les gouvernements d'autres membres des Nations Unies en ce qui concerne l'exercice de leur autorite en Allemagne.
  6. Les frontieres au sont celles de l'Allemagne avant les premieres annexions hitleriennes .
  7. En pratique, les territoires annexes se trouvent inclus pour Kaliningrad et sa region dans la RSS de Russie, et pour le reste dans les RSS de Bielorussie et d’Ukraine.
  8. La deuxieme conference des ministres des Affaires etrangeres (CMAE) se deroule a Paris en deux temps : une premiere session a lieu du au , une seconde session a lieu du au . Les ministres sont James Byrnes pour les Etats-Unis, Georges Bidault pour la France, Ernest Bevin pour le Royaume-Uni et Viatcheslav Molotov pour l'URSS.
  9. Ce regime d'occupation demeure en force jusqu'a l'entree en vigueur le des accords de Paris signes le .
  10. Les Pays-Bas occupent quelques villages frontaliers en litige jusqu'en 1963. Ces villages sont restitues a la suite de la normalisation avec l'Allemagne.
  11. Les 23 districts nommes ici sont ceux qui existaient a la veille de la reunification de la ville en 1990. Ceux crees apres 1945 sont marques d'un asterisque et etaient tous dans la zone sovietique.
  12. Dans le texte en allemand de la proclamation du gouvernement militaire americain, le mot ≪ Staat ≫ (en francais ≪ Etat ≫) est employe, et non le mot ≪ Land ≫. En , la possibilite qu'a terme l'Allemagne soit decoupee en plusieurs Etats est encore consideree par les Allies.

References [ modifier | modifier le code ]

  1. (en) ≪  Foreign Relations of the United States: Diplomatic Papers, The Conferences at Cairo and Tehran, 1943  ≫, sur Laguerrefroide.fr , (consulte le )
  2. Protocole des travaux de la Conference de Yalta 11 fevrier 1945
  3. (en) Philip E. Mosely, ≪  Dismemberment of Germany the Allied Negotiations from Yalta to Potsdam  ≫, Foreign Affairs ,‎ ( lire en ligne )
  4. (en) Harry Hopkins, ≪  Foreign Relations of the United States: Diplomatic Papers, The Conference of Berlin (The Potsdam Conference), 1945, Volume I Document 26  ≫, sur U.S. Department of State - Office of the Historian ,
  5. Declarations alliees du 5 juin 1945 a Berlin
  6. Marie-Aude Bonniel, ≪  Les Allies prennent en Allemagne l'autorite supreme (1945)  ≫, Le Figaro ,‎ ( lire en ligne )
  7. ≪  La conference de Potsdam  ≫, sur Cvce.eu , (consulte le )
  8. a b c d et e Protocole de la conference de Potsdam, 1 aout 1945
  9. (en) ≪  Report on the Work of the European Advisory Commission  ≫, sur U.S. Department of State - Office of the Historian
  10. Protocole des travaux de la Conference de Yalta 1945
  11. Jacques Benoist, ≪  Le Conseil de controle et l'occupation de l'Allemagne  ≫, Politique etrangere ,‎ ( lire en ligne )
  12. a et b Krebs et Schneilin, L'Allemagne 1945-1955 1996 , Les changements de la politique d’occupation en Allemagne de 1945 a 1949
  13. (en) Georges Bidault, ≪  Declaration concernant la position de la France sur les conditions d'occupation de l'Allemagne  ≫, sur Cvce.eu ,
  14. (en) Viatcheslav Molotov, ≪  Declaration relative au point de vue de l'URSS sur l'avenir politique, economique et militaire de l'Allemagne.  ≫, sur Cvce.eu ,
  15. a et b Krebs et Schneilin, L'Allemagne 1945-1955 1996 , Bilan d'une decennie
  16. Une nouvelle histoire de l'Allemagne , Chap. 9 - L'apres-guerre allemand : de la denazification a la separation (1945-1961), p.  237-271
  17. a b c et d (en) ≪  U.S. Occupation Assistance: Iraq, Germany, and Japan Compared  ≫, sur EveryCRSReport.com , (consulte le )
  18. ≪  Les livraisons de charbon de la Ruhr seront-elles suspendues ?  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  19. ≪  Repression du sabotage dans la Ruhr  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  20. a et b (en) ≪  Address given by James F. Byrnes (Stuttgart, 6 September 1946)  ≫, sur Cvce.eu
  21. (en) Helge Berger, ≪  Germany and the Political Economy of the Marshall Plan, 1947-52: a Re-revisionist View  ≫, sur ResearchGate , (consulte le )
  22. (en) Manfred Knapp, ≪  Reconstruction and West-Integration: The Impact of the Marshall Plan on Germany  ≫, sur JSTOR , (consulte le )
  23. The History of the Soviet Bloc - A Chronology Part I 1945-1952 , page 72
  24. Menudier, l'Allemagne occupee 1945-1949 , Chronologie thematique 1945-1949
  25. (de) ≪  20. Oktober 1946 - Erste und bis 1990 letzte freie Wahlen zur Stadtverordnetenversammlung von Groß-Berlin  ≫, sur Bundeszentrale fur Politische Bildung , (consulte le )
  26. (de) ≪  Vollstandige Ergebnisse der Landtagswahlen in Deutschland seit 1946  ≫, sur Wahlen in Deutschland ,
  27. a et b (en) James Byrnes, ≪  Second Meeting of the Council of Foreign Ministers, Paris  ≫, sur Yale Law School - The Avalon Project ,
  28. (en) Viacheslav Molotov, ≪  Statement on on Germany's political, economic and military future  ≫, sur Cvce.eu ,
  29. (en) ≪  J.V. Stalin on Post-War International Relations - Full text of interviews to press correspondents and exchanges of messages 1946-1947  ≫, sur Marxists Internet Archives , (consulte le )
  30. Documents francais relatifs a l'Allemagne (1945-1947) , Memorandum remis a la CMAE par la delegation francaise, p.  13-15
  31. ≪  Memorandum francais presente au Conseil des Ministres des Affaires etrangeres  ≫, sur Cvce.eu ,
  32. Georges Bidault, ≪  M. Georges Bidault maintient et precise la these du gouvernement francais sur l'amenagement de l'Ouest de l'Allemagne  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  33. ≪  M. Bevin se declare d'accord avec M. Byrnes sur le reglement de la question allemande " La Grande-Bretagne accepte les propositions francaises concernant la Sarre "  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  34. ≪  Quatorze ans de negociation  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  35. (de) ≪  Geschichte des Saarlandes vom Ende des Zweiten Weltkriegs (1945) bis zum Anschluss an die Bundesrepublik Deutschland (1957)  ≫, sur Saar-Nostalgie , (consulte le )
  36. ≪  La France et la fusion des zones occidentales  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  37. Communique de la conference de Londres, 7 juin 1948
  38. (en) ≪  Authorization for Convocation of a Constituent Assembly in the Trizone (July 1, 1948)  ≫, sur GHDI ,
  39. ≪  Fondation de la RFA  ≫, sur Cvce.eu , (consulte le )
  40. (en) ≪  Foreign Assistance Act of 1948  ≫ (consulte le )
  41. Berlin on the Brink , p.  68-71
  42. ≪  La reforme monetaire en Allemagne occidentale  ≫, sur Persee , (consulte le )
  43. Summary of the First Law of Currency Reform Promulgated by the Three Western Military Governors, Effective June 20, 1948 , United States-Department of State. Documents on Germany 1944-1985. Washington: Department of State, [s.d.], p.   147-148 .
  44. Tripartite Statement Announcing Extension of the Western “Deutsche Mark” as Currency in the Western Sectors of Berlin, Effective June 24, 1948 , United States-Department of State. Documents on Germany 1944-1985. Washington: Department of State, [s.d.], p.   149-450 .
  45. Berlin on the Brink , p.  68 - 74
  46. Berlin on the Brink , p.  44-45
  47. Berlin on the Brink , p.  71-74
  48. Berlin on the Brink - Chap. 12 Dealing Sensibly with Established Fact , p.  270-281
  49. (en) ≪  Germany: Removal of Restrictions on Communications, Transportation, and Trade (End of Berlin Blockade)  ≫, sur Library of Congress , (consulte le )
  50. ≪  Prestation de serment de Konrad Adenauer (Bonn, 15 septembre 1949)  ≫, sur Cvce.eu
  51. Statut d'occupation des zones americaine, britannique et francaise, 8 avril 1949
  52. Protocole de Petersberg, 22 novembre 1949
  53. ≪  Declaration by the Western Foreign Ministers, on Free Elections, May 14, 1950  ≫, sur Laguerrefroide.fr , (consulte le )
  54. ≪  Adhesion de l'Allemagne au Conseil de l'Europe  ≫, sur Cvce.eu ,
  55. ≪  La signature du traite CECA  ≫, sur Cvce.eu ,
  56. ≪  La fondation de la RDA  ≫, sur Cvce.eu ,
  57. a b et c (en) ≪  Soviet-German Agreements  ≫, sur The Free Dictionary ,
  58. ≪  Chronologies  ≫, sur Universite Paris 8 , (consulte le )
  59. ≪  Les premiers pas de la construction europeenne, de la CECA aux traites de Rome  ≫, sur Toute l'Europe , (consulte le )
  60. a et b La decision de rearmer l'Allemagne ... 1993
  61. Convention sur les relations entre les Trois Puissances et la RFA 1952
  62. ≪  Adhesion de la RFA a l'OTAN (Paris, 6 mai 1955)  ≫, sur Cvce.eu (consulte le )
  63. (de) ≪  Armee im Kalten Krieg  ≫, sur Bundeswehr , (consulte le )
  64. (en) Edmund Jan Osma?czyk, Encyclopedia of the United Nations and International Agreements : G to M , Routledge , ( lire en ligne ) , German Democratic Republic Sovereignty Act, March 25, 1954
  65. ≪  Traite d'amitie, de cooperation et d'assistance mutuelle (connu sous le nom de pacte de Varsovie)  ≫, sur Cvce.eu , (consulte le )
  66. Declaration des gouvernements de l'URSS, de la Pologne, de la Tchecoslovaquie, de la RDA, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie et de l'Albanie , t.  Volume 226, ONU, ( lire en ligne ) , Pages 153-186
  67. Traite concernant les relations entre l'URSS et la RDA 1955
  68. East Germany: a country study 1987 , p.  231-232
  69. a et b ≪  Le traite 2 + 4 portant reglement definitif concernant l'Allemagne  ≫, sur Cvce.eu ,
  70. Accord quadripartite sur Berlin 1971
  71. a et b Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne 1990
  72. Jacques Leprette, ≪  Le statut de Berlin  ≫, Annuaire francais de droit international ,‎ ( lire en ligne )
  73. a et b (de) Militarregierung - Deutschland Amerikanische Zone, ≪  Proklamation Nr. 2  ≫, sur Verfassungen der Welt - Die Verfassungen Deutschlands , (consulte le )
  74. ≪  L'organisation de la zone britannique : le nouvel Etat de la Ruhr  ≫, Le Monde ,‎ ( lire en ligne )
  75. (de) ≪  Gebiet und Bevolkerung Deutschlands 1939, 1946, und 1950  ≫, sur Digitzeitschriften , (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Documents des conferences de Teheran, Yalta et Potsdam et declarations alliees [ modifier | modifier le code ]

Renaissance de l'Allemagne - RFA [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Communique of the London Conference on Germany , Londres, U.S. Department of State - Office of the Historian, ( lire en ligne ) .
  • (en) Authorization for Convocation of a Constituent Assembly in the Trizone , Francfort, GHDI, ( lire en ligne ) .
  • Loi fondamentale pour la Republique federale d'Allemagne , Die Bundesregierung, ( lire en ligne ) .
  • (en) Protocol of the Agreements Reached between the Allied High Commissioners and the Chancellor of the German Federal Republic , Petersberg, GHDI, ( lire en ligne ) .
  • (en) Decisions of the Conference of the Foreign Ministers of the Three Western Powers : Text of the Occupation Statute , Washington, DC, GHDI, ( lire en ligne ) .
  • Convention sur les relations entre les Trois Puissances et la Republique federale d'Allemagne , Digitheque MJP, ( lire en ligne ) .
  • Protocole sur la cessation du regime d'occupation dans la Republique federale d'Allemagne , Digitheque MJP, ( lire en ligne ) .
  • Protocole N° I modifiant et completant le traite de Bruxelles , ( lire en ligne ) .
  • Protocole d'Accession au traite de l'Atlantique nord de la Republique Federale d'Allemagne , ( lire en ligne ) .
  • Accord conclu entre le gouvernement de la Republique federale d'Allemagne et le gouvernement de la Republique francaise sur le statut de la Sarre , Digitheque MJP, ( lire en ligne ) .

Renaissance de l'Allemagne - RDA [ modifier | modifier le code ]

  • Traite concernant les relations entre l'URSS et la RDA (texte du traite) , ONU - Recueil des traites, ( lire en ligne ) .

Berlin et reunification de l'Allemagne [ modifier | modifier le code ]

  • Accord quadripartite sur Berlin , Berlin, Cvce.eu, ( lire en ligne ) .
  • Traite portant reglement definitif concernant l'Allemagne , Moscou, Cvce.eu, ( lire en ligne ) .

Ouvrages [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Csaba Bekes ( dir. ), The History of the Soviet Bloc 1945-1991 - A Chronology Part I 1945-1952 , Cold War History Research Center Budapest, , 370  p. ( ISBN   978-963-12-7938-2 , lire en ligne ) .
  • (en) Daniel F. Harrington, Berlin on the Brink: The Blockade, the Airlift, and the Early Cold War , University Press of Kentucky, , 432  p. ( ISBN   978-0813136134 ) .
  • Marc Hillel, L'Occupation francaise en Allemagne : 1945-1949 , Jacob Duvernet, , 400  p. ( ISBN   978-2715804418 ) .
  • Gilbert Krebs ( dir. ) et Gerard Schneilin ( dir. ), L'Allemagne 1945-1955. De la capitulation a la division , Presses Sorbonne Nouvelle, , 319  p. ( ISBN   978-2910212056 , lire en ligne ) .
  • Henri Menudier ( dir. ), L’Allemagne occupee (1945?1949) , Presses Sorbonne Nouvelle, , 332  p. ( ISBN   978-2870273678 , lire en ligne ) .
  • Marie-Benedicte Vincent, Une nouvelle histoire de l'Allemagne : XIX e ??? XXI e  siecle , Perrin, , 407  p. ( ISBN   978-2262051389 ) .

Complements [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]