Manifestations du lundi

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L'eglise Nicolas de Leipzig. Au premier plan, le monument du souvenir, rappelant la Revolution pacifique qui aboutit a la chute du regime communiste en 1989. Cette colonne a l'aspect d'un des piliers de soutien bordant la nef et les transepts , a l'interieur de l'eglise.

Les ≪  Montagsdemonstrationen  ≫ (ou manifestations du lundi ) sont un element essentiel du tournant decisif impose a leur gouvernement en automne 1989 par les citoyens opposes au regime communiste de la RDA (la Republique democratique allemande , appelee aussi Allemagne de l'Est). Le slogan ≪  Wir sind das Volk !  ≫   (de) ( ≪ Nous sommes le peuple ! ≫ ) a rassemble, semaine apres semaine, des centaines de milliers d'habitants en protestation contre la politique du gouvernement et contre le systeme alors en place de Karl-Marx-Platz , d’abord a Leipzig , puis dans de nombreuses villes de RDA. Ces manifestations non violentes ont debouche sur la chute du mur de Berlin et la reunification allemande .

Historique [ modifier | modifier le code ]

Leipzig, 16 octobre 1989.
Leipzig, 8 janvier 1990.

Des prieres pour la paix a l’eglise Nicolas de Leipzig ont ete organisees par les pasteurs Christian Fuhrer   (de) et Christoph Wonneberger   (de) , des le milieu des annees 1980.

L’objectif etait de proposer une reorganisation pacifique et democratique du pays, en particulier du pouvoir politique du Parti socialiste unifie d'Allemagne (le Sozialistische Einheitspartei Deutschlands - SED), c'est-a-dire du parti communiste, au pouvoir depuis 1949. La premiere des grandes manifestations eut lieu le . La police de la RDA reprima avec violence les manifestations avant les festivites du 40 e  anniversaire de la RDA, les 7 et .

A l'origine, il s'agit d'un regroupement spontane d'etudiants a l'occasion de la foire de Leipzig qui accueillait des entreprises occidentales chaque annee en septembre. Quelques banderoles a l'intention des occidentaux et en particulier des journalistes indiquaient par exemple cette revendication : pouvoir voyager librement. La Stasi (police politique), reprima brutalement les manifestants et le lendemain, dans la presse locale, ils etaient qualifies de ≪ voyous ≫. Un pasteur de l' Eglise lutherienne , membre de la Federation des Eglises protestantes de la RDA , proposa pour le lundi suivant une priere pour la paix. Vexes d'avoir ete traites de voyous, les etudiants vinrent nombreux. Apres la priere, les fideles defilerent dans la ville en criant : ≪ Nous ne sommes pas des voyous ! ≫ . Puis, devant la ferveur de la priere collective, le pasteur proposa de revenir tous les lundis soir. Chaque lundi, le nombre de fideles et de futurs manifestants s'est accru. L'exemple polonais , ou l'Eglise catholique etait a la pointe du combat pour la liberte devint contagieux.

Entretemps, des centaines de citoyens de RDA se refugierent a l'ambassade de RFA a Prague et obtinrent de passer a l'Ouest dans des trains speciaux qui devaient traverser la RDA. Ces transferts ont provoque d'importants mouvements de foule dans toutes les gares de passage des trains, ce qui augmenta la mobilisation [ 1 ] .

Le , 70 000 personnes manifestent en criant : ≪  Wir sind das Volk !  ≫ ( ≪ Nous sommes le peuple ! ≫ ), et passent devant le siege de la Stasi sans provocation : des bougies sont allumees sur les marches du batiment. Le secretaire local du Parti communiste , qui avait recu les pleins pouvoirs du bureau politique, demande neanmoins des instructions a Berlin-Est. En effet, il avait ete informe quelques jours auparavant qu' Egon Krenz cherchait a remplacer Erich Honecker par une revolution de palais. Ne recevant aucune instruction, et apres intervention de Kurt Masur , celebre chef d'orchestre du Gewandhaus de Leipzig [ 2 ] , il interdit aux forces paramilitaires presentes de faire usage de leurs armes. Le processus d'effondrement du regime commence.

Des dirigeants importants, comme Wolfgang Berghofer, bourgmestre de Dresde , ou Markus Wolf , ancien chef des services secrets, prennent ouvertement parti pour les manifestants. Cette pression a conduit a la chute du Mur de Berlin le , marquant la chute imminente du regime socialiste de la RDA.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Blaise de Chabalier, ≪ Les convois de la liberte ≫, Le Figaro , encart ≪ Culture ≫, mardi 30 septembre 2014, page 39.
  2. Radio Classique, 20 decembre 2015, 21  h  15 .

Videographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

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