Swinging Sixties

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Carnaby Street en 1969.

Swinging London ou Swinging Sixties est une expression rendant compte de la vitalite culturelle de Londres dans les annees 1960 , devenue une capitale de la culture pop et de la mode . Menee par les jeunes, elle valorise la modernite et l' hedonisme . La musique et la mode de Londres en sont l'un des principaux fleurons. Cette evolution est alimentee par le baby boom et la forte croissance economique de l'apres- Seconde Guerre mondiale . Elle constitue le pendant consumeriste de la contre-culture underground qui se developpe au meme moment.

Parmi les symboles de cette periode, on trouve les Beatles , le premier groupe de la British Invasion  ; la minijupe de Mary Quant  ; les mannequins populaires comme Twiggy ou Jean Shrimpton  ; la sous-culture mod  ; les grandes zones commerciales de Londres, King's Road , Kensington et Carnaby Street  ; le militantisme du mouvement antinucleaire  ; et la liberation sexuelle .

La musique occupe une place preponderante dans cette culture, avec des groupes comme les Who , les Kinks , les Small Faces ou les Rolling Stones , dont les chansons passent frequemment sur les radios pirates comme Radio Caroline ou Swinging Radio England   (en) . Cette revolution touche egalement le cinema britannique .

Histoire [ modifier | modifier le code ]

La musique pop, l'art pop et la mode pop au Royaume-Uni deviennent, dans les annees 1960 , des formes de culture populaires au sein de la jeunesse, au rayonnement mondial. Au milieu de la decennie, Londres symbolise le dynamisme, la renaissance culturelle et la confiance de toute une nation. La Swinging London constitue une fusion du design, de l'architecture, de boutique de mode et de la culture pop.

La capitale du Royaume-Uni rayonne alors a travers le monde par sa vitalite et attire les nouvelles generations, britanniques et etrangeres, dans ses boutiques, clubs et galeries d'art. Les magasins deviennent des lieux de rencontre. Ils sont amenages pour accueillir et faire rester les clients, et non plus seulement pour vendre. Soho et Carnaby Street ou officiait Mary Quant qui diffuse la minijupe dans le monde, fixent les tendances, bien qu'etant au depart un quartier plus ou moins malfame. La ville semble aussi offrir la possibilite d'une societe plus ouverte. Pourtant, David Bailey , acteur de cette epoque, decrit cela, ulterieurement, avec son esprit provocateur : ≪ Les annees 1960 etaient fantastiques a Londres pour une elite de 500 a 2 000 personnes. Mais si vous etiez chauffeur de taxi ou mineur de fond, rien ne changeait [ 1 ] . ≫

L'expression Swinging London trouve son origine dans un titre de Time Magazine du  : ≪  London : The Swinging City  ≫ [ 2 ] , [ 3 ] , [ 4 ] .

Les classes superieures bohemes frequentent les proletaires embourgeoises grace a leurs succes artistiques : par exemple le coiffeur Vidal Sassoon ou le photographe David Bailey . Les grands mannequins vedettes d'alors comme Dorothy McGowan , Penelope Tree , Paulene Stone , mais surtout Twiggy et Jean Shrimpton sont pour beaucoup originaires de Grande Bretagne et font carriere a Londres. Ces dernieres incarnent mondialement le ≪  London Look  ≫ [ 5 ] , [ 6 ] , [ 7 ] .

L'ouverture en 1973 d'une nouvelle boutique geante Biba par Barbara Hulanicki marque symboliquement la fin des Swinging Sixties [ 8 ] .

Dans la culture populaire [ modifier | modifier le code ]

La serie Chapeau melon et bottes de cuir est caracteristique de ce Swinging London  ; Steed represente la classe superieure et M me Peel (habillee par John Bates ), femme liberee, est artiste et a une origine sociale plus populaire. Les Beatles , James Bond (cree par Ian Fleming ), les mods , sont caracteristiques de cette ≪  Belle Epoque  ≫ quand l'Angleterre pouvait enfin se lancer dans le consumerisme apres des annees de guerre et d'austerite. On peut citer les debuts de Pink Floyd ou les series Le Prisonnier et Adam Adamant lives ! comme suivant la meme esthetique.

Le personnage principal du film Blow-Up de Michelangelo Antonioni est l'archetype du Swinging London , tout comme la serie de films Austin Powers . Les films A cœur joie (1967) de Serge Bourguignon et Deep end (1970) de Jerzy Skolimowski situent egalement leur action a Londres dans ce contexte.

Dans Swimming Pool de Francois Ozon (2002), Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier font notamment reference au Swinging London .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]

References [ modifier | modifier le code ]

  1. Aurelie Rava, ≪  David Bailey : sexe, drogues & photos  ≫, Paris Match , n o  3399,‎ 10 au 16 juillet 2014, p.  115 a 118 ( ISSN   0397-1635 )
  2. Valerie Mendes et Amy de la Haye ( trad.  de l'anglais par Laurence Delage, et al. ), La mode depuis 1900 [≪  20th Century Fashion  ≫], Paris, Thames & Hudson , coll.  ≪ L'univers de l'art ≫, , 2 e   ed. ( 1 re   ed. 2000), 312  p. ( ISBN   978-2-87811-368-6 ) , chap.  6 (≪ Abondance et nouveau defi de la jeunesse ≫), p.  179
  3. Marnie Fogg ( dir. ) et al. ( trad.  de l'anglais par Denis-Armand Canal et al. , pref.   Valerie Steele ), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques , Paris, Flammarion , coll.  ≪ Histoire de l'art ≫, ( 1 re   ed. 2013 Thames & Hudson ), 576  p. ( ISBN   978-2-08-130907-4 ) , ≪ La revolution de la vente au detail ≫, p.  356
  4. [image] La couverture du Time sur content.time.com
  5. Cally Blackman ( trad.  de l'anglais par Helene Tordo), 100 ans de mode [≪  100 years of fashion  ≫], Paris, La Martiniere , , 399  p. ( ISBN   978-2-7324-5710-9 , presentation en ligne ) , ≪ 1960-… ≫, p.  216 puis 225

    ≪ En 1965, elle [Mary Quant] part a l'assaut des Etats-Unis pour promouvoir le London Look […] Dans la premiere moitie des annees 1960, c'est une ≪ invasion britannique ≫ qui deferle sur les Etats-Unis, et Mary Quant en represente une facette, de meme que le photographe David Bailey et ses series de photos en plein cœur de Manhattan avec Jean Shrimpton […] ≫

    ≪ En 1965, sa tournee promotionnelle aux Etats-Unis fait sensation : les mannequins defilent pieds nus en dansant sur le podium. la ≪ petite Anglaise ≫ confirme sa position de reine internationale du London look . ≫

  6. Claire Baldewyns, ≪  Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue  ≫, Gala , n o  1080,‎ , p.  45 ( ISSN   1243-6070 )

    ≪ […] le mannequin Twiggy devient alors l'ambassadrice iconique de ce London look immortalise par le photographe David Bailey. ≫

  7. (en) Design Museum et Paula Reed , Fifty fashon looks that changed the 1960s , Londres, Conran Octopus, , 114  p. ( ISBN   978-1-84091-604-1 ) , ≪ Jean Shrimpton - 1960 ≫ , p.  12

    ≪  Shrimpton was a totem for British fashion […] In New York it's the "London Look". In Paris it's "le style anglais".  ≫

  8. Valerie Mendes et Amy de la Haye ( trad.  de l'anglais par Laurence Delage, et al. ), La mode depuis 1900 [≪  20th Century Fashion  ≫], Paris, Thames & Hudson , coll.  ≪ L'univers de l'art ≫, , 2 e   ed. ( 1 re   ed. 2000), 312  p. ( ISBN   978-2-87811-368-6 ) , chap.  7 (≪ Eclectisme et ecologie ≫), p.  217

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Sophie Kurkdjian ( dir. ), ≪ Swinging london ou l’anticonformisme anglais ≫ , dans Geopolitique de la mode. : Vers de nouveaux modeles , Paris, Le Cavalier Bleu, ( lire en ligne ) , p.  37-43

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]