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Le Tasse

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Torquato Tasso
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait du Tasse, date de 1577 (Furstlich Thurn- und Taxissches Schlossmuseum, Ratisbonne , Allemagne ).
Nom de naissance Torquato Tasso
Alias
Le Tasse
Naissance
Sorrente
Deces (a 51 ans)
Rome
Activite principale
Distinctions
Auteur
Langue d’ecriture italien
Mouvement Humanisme
Genres

Œuvres principales

Torquato Tasso , connu en francais sous l'appellation Le Tasse (en italien , il Tasso ), est un poete italien , ne le a Sorrente (region de Campanie , Italie ), mort le a Rome , passe a la posterite pour son epopee , La Gerusalemme liberata (autrefois traduite sous le titre La Jerusalem delivree , aujourd'hui Jerusalem liberee , 1580), poeme epique ou il depeint, a la maniere des romans de chevalerie, les combats qui opposerent les chretiens aux musulmans a la fin de la Premiere croisade , au cours du siege de Jerusalem .

Souffrant depuis ses 30 ans de maladie mentale, il meurt alors que le pape allait le couronner ≪ roi des poetes ≫. Jusqu'au debut du XIX e  siecle, Le Tasse est l'un des poetes les plus lus en Europe : Jean-Jacques Rousseau admire Le Tasse, dont il cite un vers dans Les Reveries du promeneur solitaire [ 1 ] et dans la lettre XXIII de la premiere partie de la Nouvelle Heloise. Chateaubriand lui consacre de longues pages dans ses Memoires d’outre-tombe [ 2 ] . Auguste Comte en fait le representant de la litterature epique moderne dans son calendrier positiviste, et Simone Weil voit dans la ≪ Jerusalem delivree ≫ l'une des plus hautes expressions de l'esperance chretienne.

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Annees de jeunesse [ modifier | modifier le code ]

Sa maison natale a Sorrente .

Ne a Sorrente , Le Tasse est le fils d’un aristocrate de Bergame , Bernardo Tasso de la maison de Taxis [ 3 ] , poete lyrique et epique d’un certain renom, longtemps secretaire au service du dernier prince de Salerne , Ferrante Sanseverino [ 4 ] . Sa mere, Porzia de Rossi [ 5 ] , est une aristocrate de Toscane etroitement liee aux plus illustres familles napolitaines . Lorsque le prince de Salerne, en conflit ouvert avec le gouverneur espagnol de Naples, est mis au ban et depouille de ses terres, Bernardo Tasso suit son maitre en exil et devient des lors proscrit, comme rebelle a la couronne de Charles Quint . Leur patrimoine est mis sous sequestre et la proscription s'etend a son fils Torquato, alors age de neuf ans. A Naples, jusqu'en 1552, Torquato suit les lecons des Jesuites qui viennent d’etablir un college en cette ville. La precocite de l’enfant ? il sait le grec et le latin, ecrit deja en prose et en vers ?, ainsi que sa ferveur religieuse, font l’admiration unanime des Jesuites, lesquels contribuent a sa celebrite naissante [ 6 ] .

Il vit tout d'abord en France , ou son pere proscrit a suivi son maitre dechu, puis retourne en Italie ou son pere le place chez un ami a Rome pour qu'il poursuive ses etudes. En 1556, sa mere Porzia meurt a Naples, dans des circonstances suspectes, sans avoir pu obtenir la dot promise par ses freres, ce qui n'arrange pas les finances de Bernardo, deja bien modestes.

Bernardo Tasso est un courtisan qui s'adonne a la poesie : aussi accueille-t-il avec empressement l'invitation de la cour d'Urbino en 1557. Son fils Torquato, revenu de Rome pour le suivre, devient le compagnon de recreation et d'etudes du prince-heritier, Francois-Marie della Rovere . Le comte d'Urbino est alors le siege d'une societe d'hommes lettres, qui prisent les arts et les belles-lettres. Torquato grandit ainsi dans une atmosphere a la fois raffinee et quelque peu blasee, qui laisse une empreinte profonde sur le caractere de l'adolescent.

A Venise , puis a Padoue ou son pere l'emmene, il retrouve le meme climat intellectuel. Mais a Padoue, le jeune homme delaisse les etudes de droit que son pere veut lui imposer, pour la philosophie et la poesie. L'annee 1562 n'est pas encore terminee qu'il a deja compose un poeme, Rinaldo [ 5 ] (≪ Renaud ≫), ou il combine la regularite de l’ epopee de Virgile aux seductions de l’ epopee medievale [ 7 ] . ≪ Rinaldo ≫ apporte une telle originalite qu'on proclame son auteur le poete le plus prometteur du moment. Flatte, son pere autorise l'impression du poeme de son fils qui, apres une nouvelle annee d'etudes a Bologne , peut entrer au service du cardinal Luigi d'Este a Ferrare .

Castello degli Estensi, Ferrare.

Entre la cour de France et celle de Ferrare [ modifier | modifier le code ]

C’est en 1565 que Le Tasse fait son entree a la cour de Ferrare , ou plus tard, il fera l’experience de la plus grande gloire, mais aussi de la misere morale la plus profonde. Apres la publication de Rinaldo , il developpe, dans ses Discours sur l’ Art poetique , ses principes personnels au sujet du poeme epique. C'est l'occasion pour lui de se demarquer de ses contemporains, ce qui lui vaut une reconnaissance accrue comme critique litteraire, alors qu'il n'a que 18 ans.

Il semble que les annees 1565-1570 soient les plus heureuses de sa vie, malgre le chagrin que lui cause la disparition de son pere, en 1569. Il dedie les deux premiers recueils de ses cinq-cents odes a deux dames de la cour, Lucrezia Bendidio , qu'il a rencontree a Padoue , et Laura Peverara , dont il s'est epris a Mantoue .

Il accompagne le cardinal d'Este a Paris en 1570 [ 5 ] , ou ce dernier doit s'entretenir avec Charles IX au sujet des calvinistes [ 6 ] . Mais la franchise un peu brutale du Tasse, conjuguee a un manque de tact caracteristique, lui font perdre la faveur de son mecene. Il quitte la France l’annee suivante, pour entrer au service du duc Alphonse II de Ferrare .

Les princesses Lucrece d'Este , future duchesse d'Urbin, et Leonore d'Este , toutes deux plus agees que lui d'une dizaine d'annees et sœurs du duc de Ferrare, le prennent sous leur protection et l'admettent dans le cercle de leurs intimes : il sera toute sa vie redevable de leur tendresse indefectible.

Les quatre annees suivantes sont marquees par la publication d’ Aminta [ 5 ] en 1573 et l’achevement de La Jerusalem delivree [ 5 ] en 1574. Aminta est une pastorale a la trame tres depouillee, mais d’un charme lyrique exquis [ 5 ] . Sa parution coincide avec le moment ou, sous l'impulsion de Palestrina , la musique commence a s'imposer comme le premier des arts en Italie . Or Aminta , avec sa melodie douce et sa melancolie sensuelle, se trouve parfaitement en resonance avec l’esprit du temps : elle marque de son influence l’ opera et la cantate pour les deux siecles suivants.

La Jerusalem delivree [ modifier | modifier le code ]

La Jerusalem delivree occupe une place a part dans l’histoire de la litterature europeenne . Pourtant, les merites de cette epopee ? qui revelent au monde la riche personnalite du Tasse et l'elevent au rang d'auteur classique, admire tout autant du peuple que des elites ? ne sont pas sans rapport avec la grace lyrique d’ Aminta .

A cette epoque, en Italie , la poesie epique est tres prisee, et La Jerusalem delivree arrive apres l’ Italia liberata de Trissino (1547), l’ Orlando furioso de L'Arioste (1532) ou l’ Orlando inamorato de Boiardo (1483).

Le heros en est Godefroy de Bouillon , le chef de la premiere croisade , et l'apogee en est la reconquete de la Ville Sainte .

Alors que Le Tasse, qui n’a que 31 ans, vient d'achever son manuscrit, la periode faste de son existence atteint son terme : son chef-d’œuvre est accompli.

Il se trouve immediatement en proie aux soucis. Plutot que de suivre son instinct et de publier La Jerusalem delivree telle qu'il l'a composee, il est pris de scrupules et redoute la critique ? ce qui constitue l'autre facette de sa personnalite.

Le Tasse adresse le manuscrit du poeme a plusieurs erudits ? dont Scipion de Gonzague (fils du duc de Mantoue), qu'il avait rencontre a l' universite de Padoue ? en exprimant le desir de connaitre leur avis. Les hommes de lettres sollicites, tout en manifestant leur admiration pour l'epopee, emettent un certain nombre de reserves.

En consequence, Le Tasse doit non seulement repondre a toutes ces critiques, mais il doit en outre mettre son chef-d'œuvre en conformite avec les principes qu'il a si fierement enonces.

Dans La Jerusalem delivree , comme auparavant dans le Rinaldo , il cherche a relever le style epique italien en observant une stricte unite d'action et en rehaussant l'expression poetique de la langue italienne . Pour cela, il se donne Virgile pour modele, adapte les elements de la premiere croisade a son sujet et infuse toute sa ferveur religieuse dans la creation de son heros Godefroy de Bouillon. Toutefois son inclination naturelle le porte a la poesie amoureuse.

En depit du zele et de l’ingeniosite du poete, le theme principal aura, comme dans Rinaldo , moins suscite le genie que les scenes d’amour qui le ponctuent. C'est ainsi que Godefroy de Bouillon, melange de piete paienne inspiree d’ Enee et de catholicisme tridentin , n'est pas le veritable heros de la Jerusalem . En effet, le farouche et passionne Renaud, le chevalier Roger, l’impulsif et melancolique Tancrede, tout comme les chevaleresques Sarrasins avec qui ils rivalisent aux armes et en amour, se disputent l’interet du lecteur et le detournent de il Goffredo , dans l'edition partielle de 1580 qui regroupe les quatorze premiers chants.

Le Tasse, depasse par ses ecrits de jeunesse, en proie a l'excitation de la vie de cour et a un travail litteraire surhumain, s'effondre alors devant les difficultes : sa sante devient chancelante. Il se plaint de maux de tete, souffre de fievres malariennes , et cherche a s'eloigner de Ferrare .

Scandales a la cour de Ferrare [ modifier | modifier le code ]

Alphonse II d'Este , portrait de Girolamo da Carpi .

Alphonse II d'Este , le protecteur du Tasse, redoute que le depart de ce dernier ne fasse des Medicis les dedicataires de La Jerusalem liberee . C'est pourquoi il endure les sautes d'humeur du poete, afin de ne lui fournir aucun pretexte pour quitter la cour de Ferrare .

Mais au cours de ces annees 1575-77, la sante du Tasse continue de se deteriorer, et la jalousie pousse les autres courtisans a se moquer de lui et a intriguer a ses depens. Son caractere orgueilleux, susceptible et irritable, ainsi que sa pusillanimite en font une proie facile pour la malveillance. Tout au long des annees 1570, le Tasse developpe une manie de persecution qui fait de lui l'archetype du poete maudit, solitaire et a demi-fou.

Il est a present convaincu que ses domestiques complotent contre lui, qu'ils le denoncent a l’ Inquisition , et qu'ils cherchent a l'empoisonner. L'actualite politique et litteraire de la cour ajoute a sa detresse mentale.

A l’ , le Tasse s'en prend a un gentilhomme de Ferrare, Maddalo, qui a evoque son homosexualite supposee. La meme annee, il reproche a son ami Luca Scalabrino son amour pour un jeune homme de 21 ans, Orazio Ariosto. Un jour de l' , il menace d'un poignard un domestique sous les yeux de la duchesse d’Urbino, Lucrece d'Este . Il est arrete, mais le duc le libere, et l'emmene avec lui dans sa villa en exigeant de lui qu'il se fasse soigner par un medecin.

L'opinion de certains biographes, a propos de cet episode, selon laquelle le Tasse aurait accepte de feindre la folie pour proteger l'honneur de Lucrece d'Este, est sans fondement [ 8 ] .

La suite de ses peregrinations est a l'image de son inconstance. En juin 1577, il quitte la cour de Ferrare pour rejoindre sa sœur Cornelia a Sorrente dans le royaume de Naples . S'y ennuyant rapidement, il demande au duc de Ferrare la permission de revenir dans sa cour, un an apres l'avoir quittee. Mais son retour ne lui apportant toujours pas de satisfaction, il la quitte une deuxieme fois pour se rendre dans les Etats du duc d'Urbino , mari de Lucrece d'Este. Ses inquietudes et ses terreurs imaginaires le reprennent tres vite et il decide d'implorer la protection du duc de Savoie a Turin [ 6 ] . Il recoit chaque fois un accueil digne de sa reputation, mais sa maladie mentale le rattrape constamment jusqu'a son internement.

L’asile d’alienes de Sainte-Anne [ modifier | modifier le code ]

Revenu a la cour de Ferrare en , ses exces de violence le reprennent, a tel point que le duc , convaincu que le poete est devenu fou, juge que l'hospice Sainte-Anne est l'etablissement le plus sur pour lui [ 5 ] .

≪ Le Tasse a l’Hopital Sainte-Anne de Ferrare ≫ par Eugene Delacroix . Le Tasse y fut interne entre 1579 et 1586.

Au bout de quelques mois, Le Tasse s'y voit octroyer des appartements spacieux, pour recevoir ses amis, sortir ou bon lui semble, et correspondre librement. C'est ainsi que Montaigne lui rend visite en 1581, visite qu'il relatera dans ses Essais  : ≪ J’eus plus de despit que de compassion de le veoir a Ferrare en si piteux estat survivant a soy mesme, mescognoissant et soy et ses ouvrages, lesquels sans son sceu et toutefois a sa veue on a mis en lumiere incorrigez et informes [ 9 ] . ≫ Les lettres ecrites de l'hospice Sainte-Anne ? adressees aux princes d'Italie, a des admirateurs enthousiastes et aux plus fameux artistes de son temps ? eclairent non seulement sur sa condition, mais aussi sur son caractere en general.

Le Tasse en prison visite par Montaigne par Fleury Richard , Musee des Beaux-Arts, Lyon.

Il occupe ses loisirs forces par de copieuses compositions : l'essentiel de ses dialogues en prose sur des sujets philosophiques et ethiques sont ecrits au cours de ces annees. A l'exception de quelques odes ou sonnets de circonstance ? au ton tres rhetorique, mais dont quelques-uns sont inspires par une souffrance mentale poignante ?, il s'eloigne de la poesie.

Depuis des annees, ses ecrits sont mis sous sequestre . Or un beau jour de l'annee 1580, il apprend que ses amis Angelo Ingegneri et Febo Bonna viennent de publier la premiere partie de sa Jerusalem delivree [ 5 ] , et l'annee suivante, son integralite. En quelques mois, l'ouvrage connait six reeditions. En outre, son rival a la cour de Ferrare, Giovanni Battista Guarini , se charge en 1582 d'editer ses autres poesies. C'est ainsi que Le Tasse, depuis l'asile de Saint-Anne, doit se resoudre a voir ses odes, sonnets, pieces lyriques et compliments officiels, compiles en recueil sans son consentement.

Quelques annees plus tard, en 1585, deux erudits de l’ Accademia della Crusca font circuler des pamphlets contre la Jerusalem delivree . Malgre la facture mediocre de ces ecrits, le Tasse se sent oblige d'y repondre, et le fait avec une moderation et une courtoisie qui revelent, non seulement son comportement de gentilhomme, mais aussi la pleine possession de ses moyens. Tout au long de son sejour en asile, il cherche a placer ses deux neveux, fils de sa sœur Cornelia, au service d'une cour princiere : l'un d'eux trouve emploi a la cour de Guillaume de Mantoue , l'autre a celle du duc de Parme Octave Farnese .

L'errance et l'apotheose [ modifier | modifier le code ]

Statue du Tasse a Sorrente.

En juillet 1586, apres sept ans et deux mois, Le Tasse sort de l'asile Sainte-Anne sur ordre de Vincent I er de Mantoue [ 5 ] . Le poete suit son jeune liberateur a la ville de Bergame , jouissant d'une liberte retrouvee et des plaisirs de la cour. Il y recoit un accueil splendide et retrouve meme l'energie d’achever une tragedie de son pere, Torrismond . Cependant, apres quelques mois, son humeur noire reprend le dessus.

A l'automne 1587 , il part pour Rome via Bologne et Notre-Dame de Lorette , ou il s'installe chez un vieil ami, Scipione Gonzaga , devenu patriarche de Jerusalem . L'annee suivante, il repart pour Naples , ou il compose un mediocre poeme sur le mont Oliveto .

En 1589, il revient a Rome, logeant toujours chez le patriarche de Jerusalem. Mais un jour, les domestiques du prelat le trouvent ≪ hors de lui ≫, et refusent de le laisser entrer. Il tombe malade, et une nouvelle fois est conduit dans un hospice. En 1590, le patriarche l'accueille de nouveau chez lui, mais l'esprit sans repos du Tasse le pousse a partir, encore et encore : tout d'abord Florence , puis Rome, Mantoue , Florence, Rome, Naples , Rome, Naples ? telles sont, entre 1590 et 1594, les etapes de son odyssee dictee par la maladie, l'indigence et le malheur. Il a beau voir s'ouvrir pour lui les palais des princes, des cardinaux, des patriarches, voire du pape : nulle part il ne trouve le repos.

En meme temps que sa sante devient chancelante, son talent s'emousse. En 1592, il donne au public sa version revisee de la Jerusalem , Gerusalemme Conquistata . Tout ce qui faisait le charme primesautier du poeme original est reecrit en mauvais vers, et les passages importants de l’intrigue sont ponctues de developpements rhetoriques ennuyeux. Toutefois, cette ultime version obtient la faveur de certains critiques [ 5 ] . La meme annee, il publie une composition en vers blancs italiens , Le Sette Giornate (≪ Les Sept Journees de la Creation ≫), œuvre qui n'est guere lue de nos jours, et qui s'inspire du premier chapitre de la Genese .

L'un des traits singuliers de la destinee du Tasse, c'est que, alors que la maladie mentale, la decheance physique et la perte d'inspiration semblaient devoir le condamner a l'oubli, la roue de la fortune parait tourner a son avantage. Le pape Clement VIII , monte sur le trone en 1592, veut organiser le triomphe du poete. Avec son neveu, le cardinal Aldobrandini de San Giorgio , il l'invite en 1594 a Rome pour qu'il y recoive la couronne de lauriers sur le Capitole , comme Petrarque plus de deux cents ans avant lui.

Epuise par la maladie, Le Tasse n'arrive a Rome qu'au mois de novembre 1594. La ceremonie de son couronnement doit etre reportee a cause de circonstances diverses, mais dans l'intervalle, le pape lui accorde une pension.

Le couvent Sant'Onofrio, ou vint mourir Le Tasse.

En mars 1595, alors qu'il est sur le point de recevoir enfin la couronne de poete laureat , ses forces le quittent et il est transporte a l' eglise de Saint Onuphre sur le Janicule ou il meurt le 25 avril 1595, a 51 ans [ 10 ] .

Posterite artistique et esthetique [ modifier | modifier le code ]

Avec sa reputation d’elegiaque et de polemiste, Le Tasse, de par son triste destin, connut un regain de ferveur aupres des Romantiques .

  • La rue Le Tasse , dans le 16 e  arrondissement de Paris , lui rend hommage.
  • Andre Sempoux, universitaire belge specialiste de la litterature italienne a ecrit un roman ou il mele le destin de son narrateur a un recit sensible de la vie du Tasse, Torquato, l'ami d'un autre temps ( ed. Luce Wilquin , Bruxelles, 2002).

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

Œuvres de fiction [ modifier | modifier le code ]

  • Renaud , 1562
  • Aminta , 1573, publie par Jamet Mettayer traduit par De la Brosse en 1592
  • Gerusalemme liberata ( La Jerusalem delivree ou Jerusalem liberee ), 1581, Lire en ligne en italien , en francais Tome 1 et Tome 2 . Sa version remaniee par l'auteur, la Gerusalemme conquistata , ne parut qu'en 1592.
  • Rime (≪ Rimes ≫), est un recueil en neuf livres d'environ 2 000 vers, compose entre 1567 et 1593. On y retrouve l'influence du Canzoniere de Petrarque : l'auteur y recherche principalement la musicalite et privilegie la richesse de delicates images et la peinture des sentiments subtils.
  • Galealto re di Norvegia , (1573-4), une tragedie inachevee, fut continuee sous un autre titre : Le Roi Torrismonde [ 12 ] ( Re Torrismondo , 1587). Elle est inspiree des tragedies de Sophocle et de Seneque , et narre l'histoire de la princesse Alvida de Norvege , mariee contre son gre au roi des Goths Thorismond, alors qu'elle est eprise de roi de Suede Germond, son ami d'enfance. En 1647, l'ecrivain grec Joannes Andreas Troilos s'inspira du Roi Torrismonde pour sa tragedie Le Roi Rhodolinos [ 13 ] .

Essais litteraires et philosophiques [ modifier | modifier le code ]

  • Discours de l’art poetique (1565-66)
  • Les ≪ Dialogues ≫ ( Dialoghi ) ont ete composes entre 1578 et 1594. Ces 28 textes traitent de sujets varies, des plus abstraits (l'amour, la vertu, la noblesse) aux plus profanes (l'art des masques , le jeu, l'art de faire sa cour et la beaute). Parfois Le Tasse aborde les grands themes de son epoque : par exemple, le conflit entre religion et liberte d'opinion , ou encore la lutte entre la Chretiente et l’Islam a Lepante .
  • Les Discours sur le poeme heroique ( Discorsi del poema eroico ) furent publies en 1594. Ils constituent le principal acces a l’ art poetique du Tasse. Ils furent probablement rediges au moment des corrections de la Gerusalemme Liberata .

Traductions recentes en francais [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Cf. les Notes d'edition par Samuel Silvestre de Sacy du Folio 186 publie chez Gallimard, v. p.  89 et la note 3 p.  259.
  2. Francois-Rene de Chateaubriand (edition de Jean-Claude Berchet), Memoires d’outre-tombe , t.  4, Paris, Le Livre de Poche, , p.  433-447
  3. Jerusalem delivree: poeme par Torquato Tasso .
  4. D'apres Jo Ann Cavallo, The Romance Epics Of Boiardo, Ariosto, and Tasso : from Public Duty to Private Pleasure , University of Toronto Press , coll.  ≪ Toronto Italian Studies ≫, , 300 Pages ( ISBN   0-8020-8915-1 , lire en ligne ) , ≪ XIII - Bernardo Tasso, L'Amadigi (1560) ≫ .
  5. a b c d e f g h i et j D'apres Giuseppe Gallavresi, Catholic Encyclopaedia , New York, Robert Appleton Co., , ≪ Tasso (Torquato) ≫ .
  6. a b et c Jean Baptiste Antoine Suard, Notice sur la vie et le caractere du Tasse , Paris, Garnier Freres, en preface d'une traduction en francais de "Jerusalem delivree" par Le Prince Lebrun
  7. Appreciation de Anthony Esolen, Tasso's Life. Introduction to Torquato Tasso's Jerusalem Delivered , Johns Hopkins University Press , .
  8. La passion du Tasse pour Eleonore d'Este, et le fait que le duc se serait venge de cet adultere en emprisonnant le poete, constitue la trame des Lamentations du Tasse de Byron, du Torquato Tasso de Goethe, et de l'opera de Donizetti ( cf. infra ) ; elle n'est plus d'aucun credit de nos jours : (en) Margaret Drabble, The Oxford Companion to English Literature , Oxford/New York, Oxford University Press , , 1172  p. ( ISBN   0-19-866244-0 ) , p.  964-965 .
  9. Michel de Montaigne , Essais , livre II, chapitre XII.
  10. Notice consacree au Tasse par Henri Hauvette dans sa Litterature italienne, 1921, p.275-298, inseree dans l'edition de La Jerusalem delivree de 1932 a lire sur ebooks-bnr.com .
  11. Dans ses Amoretti (d'apres Margaret Drabble dans The Oxford Companion to English Literature , art. Tasso) et surtout The Faerie Queene  ; cf. a ce sujet M. H. Abrams , Norton Anthology of English Literature , vol.  1, New York, W.W. Norton & Co., , 7 e   ed. , p.  623 .
  12. Exemplaire numerise en ligne .
  13. Alexandre Embiricos, La Renaissance cretoise , t.  I, Paris, Les Belles Lettres, coll.  ≪ Collection de l'Institut d'Etudes Byzantines et Neohelleniques de l'Universite de Paris ≫, , 301  p. , p.  159-161 .

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Pierre-Louis Ginguene , Histoire litteraire d'Italie , Paris, L.G. Michaud, ( reimpr.  1823, 2 e ed.), 9 volumes in-8° .

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Bases de donnees et dictionnaires [ modifier | modifier le code ]