한국   대만   중국   일본 
Leopold?III (roi des Belges) ? Wikipedia Aller au contenu

Leopold  III (roi des Belges)

Un article de Wikipedia, l'encyclopedie libre.

Leopold  III
Illustration.
Le roi Leopold  III en 1934.
Titre
Roi des Belges
?
( 17 ans, 4 mois et 23 jours )
Regent Charles de Belgique (1944-1950)
Premier ministre Georges Theunis
Paul Van Zeeland
Paul-Emile Janson
Paul-Henri Spaak
Hubert Pierlot
Jean Duvieusart
Joseph Pholien
Predecesseur Albert I er
Successeur Baudouin
Prince heritier de Belgique [ 1 ]
?
( 24 ans, 1 mois et 25 jours )
Monarque Albert I er
Predecesseur Albert de Belgique
Successeur Baudouin de Belgique ,
duc de Brabant
Biographie
Titre complet Voir Titulature
Dynastie Maison de Belgique
Nom de naissance Leopold Philippe Charles Albert Meinrad Hubertus Marie Miguel de Saxe-Cobourg
Date de naissance
Lieu de naissance Palais du marquis d'Assche ( Belgique )
Date de deces (a 81 ans)
Lieu de deces Woluwe-Saint-Lambert ( Belgique )
Sepulture Crypte royale en l' eglise Notre-Dame de Laeken
Pere Albert I er de Belgique
Mere Elisabeth en Baviere
Conjoint Astrid de Suede (1926-1935)
Lilian Baels (1941-1983)
Enfants Josephine-Charlotte de Belgique
Baudouin Souverain
Albert II Souverain
Alexandre de Belgique
Marie-Christine de Belgique
Marie-Esmeralda de Belgique
Religion Catholicisme romain
Residence Chateau de Laeken
Palais royal de Bruxelles
Chateau d'Argenteuil

Signature de Léopold III

Léopold III (roi des Belges)
Rois des Belges
Leopold  III sur un bas-relief de Pierre de Soete
Statue de la reine Astrid au Memorial Reine Astrid a Bruxelles .
Buste de la Reine Astrid a Court-Saint-Etienne .

Leopold  III , ne le a Bruxelles et mort le a Woluwe-Saint-Lambert est le quatrieme roi des Belges du au , et le fils d’ Albert I er et d’ Elisabeth en Baviere . Declare dans l'impossibilite de regner de juin 1940 a juin 1950 , il abdique l'annee suivante au terme d'une longue polemique sur la question royale suscitee par son comportement controverse lors de la Seconde Guerre mondiale .

Premieres annees [ modifier | modifier le code ]

Naissance et enfance [ modifier | modifier le code ]

Leopold Philippe Charles Albert Meinrad Hubertus Marie Miguel de Saxe-Cobourg nait le au palais du marquis d'Assche au Quartier Leopold a Bruxelles ou habitent alors ses parents, a deux pas de l’eglise Saint-Joseph, dans le batiment qui abrite depuis 1948 le Conseil d’Etat . A la suite du deces de Leopold II en 1909, il devient duc de Brabant conformement a la tradition royale belge selon laquelle c'est le prince heritier qui recoit ce titre.

Premiere Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

Le 5 avril 1915, il est incorpore, encore adolescent, comme simple soldat au sein du 12 e regiment de ligne . De septembre 1915 a septembre 1919, il suit les cours du prestigieux College d'Eton en Angleterre avec quelques interruptions pour les vacances a La Panne avec sa famille.

Immediat apres guerre [ modifier | modifier le code ]

Du au , il se rend avec ses parents aux Etats-Unis pour une visite officielle triomphale [ 2 ] . Fin 1919, Il suit des cours particuliers qui completent sa formation typiquement anglaise d'Eton avec des professeurs censes le preparer a l'entree a l' Ecole royale militaire . Il voyage ensuite au Bresil a l'automne 1920 avec ses parents.

Fin novembre 1920, il rejoint l'Ecole royale militaire dans la promotion infanterie-cavalerie et en sort en decembre 1922 sous-lieutenant designe pour le regiment des Grenadiers [ 3 ] . Le 10 janvier 1923, Leopold, officier fraichement promu, prete serment a la Constitution et aux lois du peuple belge comme l'avaient fait eux-memes, Leopold II et Albert I er lors d'une ceremonie solennelle [ 4 ] . En 1923, il visite avec sa mere, la reine Elisabeth de Belgique , l'Egypte ou vient d'avoir lieu la decouverte du tombeau de Touth-Ank-Amon . En 1925, il fait son premier voyage au Congo belge .

Premier mariage [ modifier | modifier le code ]

Le duc de Brabant et la princesse de Suede au temps de leurs fiancailles (1926)
Cette illustration a ete retouchee par une IA ( voir l'original ).

Il rencontre a Stockholm la princesse Astrid de Suede , nee le , fille du prince Carl de Suede et d’ Ingeborg de Danemark et niece du roi Gustave V . Le mariage a lieu le ; ils auront trois enfants :

Roi des Belges [ modifier | modifier le code ]

Accession au trone [ modifier | modifier le code ]

Son pere Albert I er s’etant tue le dans un accident d’alpinisme, Leopold accede au trone en pretant le serment constitutionnel le , sous le nom de Leopold  III de Belgique.

Mort de la reine Astrid [ modifier | modifier le code ]

Le 29 aout 1935, un accident de voiture a Kussnacht ( Suisse ) cause la mort de la reine Astrid et blesse le roi, qui etait au volant. La disparition de cette reine tres populaire est ressentie comme un deuil national particulierement douloureux.

Second mariage [ modifier | modifier le code ]

Le , il epouse en secondes noces Lilian Baels , dont il a trois enfants :

  • Alexandre , prince de Belgique, ne le et decede le . Il epouse le Lea Wolman (nee le ). Sans posterite.
  • Marie-Christine , princesse de Belgique, nee le . Elle epouse le Paul Druker (dont elle divorce le ) et Jean-Paul Gourgues le . Sans posterite.
  • Marie-Esmeralda , princesse de Belgique, nee le . Elle epouse le Sir Salvador Moncada . Elle est maintenant journaliste sous le nom d’Esmeralda de Rethy (titre de sa mere). Elle a deux enfants :
    • Alexandra, nee le
    • Leopoldo, ne le

Si les enfants du roi et de Lilian Baels portent bien le titre de prince et princesse de Belgique, ils n’entrent toutefois pas dans l’ordre de succession au trone.

Leopold  III serait ≪ egalement ≫ le pere de Ingeborg Verdun (nee en 1940), et plausiblement d'un autre fils [ 5 ] .

Premices de la Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

Sous la pression du Mouvement flamand et par antipathie pour le Front populaire francais de Leon Blum (juin 1936-avril 1938), les gouvernements et le roi Leopold  III proclament en juillet 1936, la neutralite de la Belgique , alors qu’elle avait ete l’alliee de la France et du Royaume-Uni pendant la Premiere Guerre mondiale. Le roi des Belges, Leopold  III , appuyait pleinement cette politique dite des ≪ mains libres ≫. Celle-ci signifiait le retour a la neutralite qui, jusqu’en 1914, avait ete une obligation depuis le traite international de 1831 garantissant l’existence de la Belgique. La raison de la decision belge residait dans la faiblesse des democraties face aux coups de force successifs des Allemands au mepris du traite de Versailles (reoccupation de la Rhenanie , demantelement de la Tchecoslovaquie avec l'assentiment resigne de la France et du Royaume-Uni) [ref. necessaire] .

La premiere consequence de la neutralite belge fut, des 1936, de supprimer tout contact officiel entre les etats-majors militaires francais et belges. En realite, des le , le general Laurent, attache militaire francais a Bruxelles commenca des contacts secrets avec le general van Overstraeten, conseiller militaire particulier du roi et avec l’accord de celui-ci. Il en retira de quoi communiquer de precieux renseignements sur les plans militaires belges au ≪ Deuxieme bureau ≫ du service de renseignements francais du ministere de la Defense, a Paris [ 6 ] , [ 7 ] . En plus de cela, en , apres la declaration de guerre de la France et du Royaume-Uni a l’Allemagne, le roi convint avec le general en chef francais Maurice Gamelin d’une concertation renforcee. Vu la necessite de parachever le rearmement, vu l’attentisme des Franco-Britanniques sur le front, il etait necessaire pour la Belgique d’eviter toute provocation vis-a-vis de l’Allemagne, l’armee n’etant pas encore prete a resister a une attaque allemande que l’on sentait venir. Ces contacts franco-belges furent reveles par le general francais lui-meme dans ses memoires [ 8 ] et aussi par la parution, apres la guerre, d’une publication officielle francaise [ 9 ] . Connaissant l’existence en Belgique d’une ≪  cinquieme colonne  ≫ d’espions pro-nazis, on avait voulu proteger le secret en organisant la transmission des informations par la liaison la plus courte, assuree par le lieutenant-colonel Hautcœur, attache militaire francais a Bruxelles qui avait succede au general Laurent et qui communiquait personnellement avec le generalissime francais. Parfois meme, la liaison entre le roi Leopold  III et le general en chef francais Gamelin se faisait directement, ou alors par l’intermediaire du general van Overstraeten , conseiller militaire du roi, qui avait des contacts suivis avec Hautcœur qu’il connaissait personnellement pour l’avoir eu comme eleve a l’ Ecole royale militaire de Bruxelles . Avec l’accord du gouvernement dont le Premier ministre etait le tres catholique Hubert Pierlot et le ministre des Affaires etrangeres Paul-Henri Spaak representant le Parti socialiste (qui s’appelait alors Parti ouvrier), ces echanges continuerent jusqu’a l’attaque allemande [ 10 ] .

En , le general belge van Overstraeten prevint les Francais que l’attaque allemande etait prevue en Ardenne , comme le prouvaient des documents strategiques saisis par les Belges dans un avion allemand qui avait fait un atterrissage force en Belgique [ 11 ] . Encore, des le , puis le , sur la foi de renseignements de l’attache militaire a Berlin recoupes par des sources provenant d’espions allies en Allemagne, le roi en personne avertit le general Gamelin, chef supreme de l’armee francaise, que le plan allemand prevoyait une attaque par l’Ardenne [ 12 ] . Et l’attache militaire francais a Berne envoyait, le 1 er mai, un message radio a son etat-major disant que l’attaque aurait lieu entre le 8 et le avec Sedan comme but de l’effort principal [ 13 ] . Mais l’etat-major francais se rangeait a l’avis du marechal Petain , personnalite prestigieuse et vice-president du Conseil superieur de la Guerre de France, selon qui l’Ardenne etait impenetrable pour une armee moderne [ 14 ] . Aussi, les avertissements belges resterent-ils sans suite.

La campagne des 18 jours .

La Seconde Guerre mondiale [ modifier | modifier le code ]

La campagne des dix-huit jours [ modifier | modifier le code ]

Le a lieu l’attaque allemande redoutee. C’est ce que l’on appellera la campagne des 18 jours . A cette date, l’armee belge occupe un arc de cercle de 500 kilometres depuis l’ Escaut jusqu’a l’Ardenne. La quasi-totalite de l’effectif de 650 000 hommes (plus 50 000 conscrits et 10 000 gendarmes equipes militairement) est engage dans des combats tandis qu’il est fait appel aux futurs soldats des classes 40 et 41 pour un total de 95 000 hommes - qui seront envoyes en France des le 15 pour y recevoir un entrainement avec l’accord du gouvernement francais - et un ordre est egalement lance de preparer l’enrolement de tous les jeunes de 16 a 20 ans des classes 42 et 43, soit 200 000 hommes, tout en y joignant les sursitaires des classes precedentes et les demobilises provisoires pour cause d’utilite publique (ingenieurs, mineurs de fond entre autres), soit 89 000 hommes. En theorie, l’armee belge est la plus forte jamais vue avec, plus ou moins, 1 000 000 de mobilises en perspective et un peu moins de 700 000 hommes effectivement engages. Effectif enorme pour un pays de 8 000 000 d’habitants. C’est le plan du roi et du ministre Deveze , concu des 1937. Mais le temps manque pour organiser la totalite de la levee en masse car l’armee est bousculee sur le canal Albert ou le fort d’ Eben-Emael tombe en vingt-quatre heures, pris par des troupes deposees par avions legers et utilisant des charges creuses, munition que les Allemands sont seuls a posseder. Cependant, au nord, en trois jours la defaite eclair de l’armee hollandaise menace le flanc gauche de l’armee belge. Et, pendant ce temps, comme le service belge de renseignement en avait prevenu les Francais longtemps a l’avance, la Wehrmacht perce vers Sedan , en Ardenne francaise. C’est le que commence la percee, soit apres deux jours de resistance d’elements avances belges, les chasseurs ardennais , qui remplissent donc le role de retardement qui leur etait imparti a Bodange , Martelange et Chabrehez , allant meme jusqu’a repousser avec des blindes des troupes allemandes deposees par des avions legers Fieseler Fi 156 a l’arriere de l’armee belge, dans la region de Witry , Nimy et Leglise . Pendant ce temps, les troupes francaises de Sedan, qui avaient dispose d’un ultime delai de 48 heures pour se preparer depuis le , mais qui etaient composees de reservistes de serie B, mal equipes et installes dans des defenses embryonnaires [ 15 ] etaient bousculees le et faisaient retraite (la ≪ panique de Bulson  ≫) devant la Wehrmacht qui atteignait rapidement la Meuse . C’etait le resultat de la doctrine de Petain selon laquelle il n’y avait rien a craindre en Ardenne.

Le roi et son etat-major s’etant places sous le commandement du general en chef francais Gamelin, l’armee belge, en recul devant la percee de la Meuse, et aussi menacee sur son flanc gauche par le vide laisse par les Hollandais, lie ses mouvements a ceux des Francais qui reculent au sud. Le roi avait accueilli, des le , un nouvel officier superieur francais de liaison, le general Champon arrive au Grand quartier general belge de Breendonck, porteur des plans allies et d’une delegation de commandement que le roi acceptait pour lui-meme, comme elle avait deja ete faite par le general en chef francais Gamelin au general Georges [ 16 ] . Mais les tentatives de ressouder un front franco-belgo-anglais n’aboutissent pas, la strategie alliee du front continu, inspiree de 1914-1918, se revelant inadaptee a la strategie allemande faite de puissantes percees etroites menees par des chars rapides sous le parapluie d’une aviation en surclassement.

Finalement, apres des reculs successifs en liaison avec les allies franco-anglais auxquels elle ne pouvait que lier son sort, l’armee belge se trouva acculee sur la Lys apres deux semaines de combats. Mais, des le , le mot defaite avait ete prononce par le president du Conseil francais Paul Reynaud dans un appel telephonique angoisse au Premier ministre britannique Winston Churchill [ 17 ] . Des bruits pessimistes commencaient a courir dans les etats-majors et dans le personnel politique des pays attaques par l’Allemagne. Ils parvenaient jusqu’au roi par des amis qui avaient des relais dans les milieux politiques francais et anglais et, notamment, dans l’aristocratie anglaise.

Le , dans le chateau de Wynendaele a lieu l'entretien decisif entre le roi Leopold  III et ses principaux ministres, a l'issue duquel le roi refuse de suivre ceux-ci hors du territoire national [ 18 ] . Celui-ci est parfois appele drame de Wynendaele [ 18 ] .

Apres la dure et couteuse bataille de la Lys livree par l’armee belge pendant cinq jours, la seule bataille d’arret de toute la campagne de , le roi Leopold  III decida la reddition des forces belges combattant sur le front des Flandres . Le roi interprete litteralement l'article 68 de la Constitution ( Le Roi commande les forces terrestres et navales ), estime que l'article 64, qui dispose qu'aucun acte du roi ne peut avoir force s'il n'est pas contresigne par un ministre (actuel article 106 [ 19 ] ) ne s'applique pas aux armees, et commande seul, malgre les avis d'experts comme le general de Selliers de Moranville ayant servi Albert I er , qui pense que le contreseing ministeriel est necessaire [ 20 ] , [ 21 ] .

Il n’y eut pas de signature du roi, ce qui aurait ete necessaire s’il se fut agi d’une capitulation generale de toutes les forces. Or, si la constitution affirme que le roi declare la guerre et fait la paix, des actes consideres comme etant civils autant que militaires, cela entraine la cosignature d’au moins un ministre, comme pour tout acte gouvernemental du roi. Aussi, le Premier ministre Pierlot et le ministre des Affaires etrangeres Spaak, restes en Belgique, entendaient-ils etre associes a toute decision royale de cesser les hostilites. Mais, selon le roi, il ne s’agissait pas d’un acte de gouvernement, mais d’une decision purement militaire concernant uniquement le chef de l’armee, et cela sous l’empire de la loi martiale qui subordonne aux decisions militaires tous les effets des lois civiles. S’estimant seul en droit de decider d’une reddition purement militaire, n’ayant de compte a rendre a aucune autorite superieure, le roi prend le mot reddition, le , dans le sens limite d’une cessation des combats dans une zone donnee, ce qui ne concerne pas les forts de l’Est dont le dernier, Tancremont , ne succombe que le , apres dix-neuf jours de resistance sous les assauts de l’infanterie et le pilonnage allemands. Et les forces du Congo belge n’etaient pas incluses dans la reddition, au contraire des forces francaises d’Afrique du nord que les Francais allaient accepter d’inclure dans l’armistice de juin. La Force publique du Congo belge put ainsi continuer le combat. En 1941, aux cotes des anglais en Afrique orientale, elle remportera les victoires qui permettraient a la Belgique de se ranger aux cotes des allies durant toute la guerre, de meme que la reconstitution de forces belges de terre et de l’air en Grande-Bretagne. Pour Leopold III, la reddition du etait une decision strictement militaire du ressort exclusif du commandement sur le terrain et il n’y avait pas lieu d’y associer le gouvernement, l’etat de guerre entre la Belgique et l’Allemagne n’etant en rien remis en cause. Et, pour que les choses soient claires, c’est le sous-chef d’etat-major, le general Derousseau, qui, en sa qualite de responsable de la situation des troupes sur le terrain, fut charge de se rendre aupres des Allemands et de signer avec eux une reddition au sens le plus etroit, celle-ci ne concernant que l’armee de campagne. Aussi, les Allemands exigerent-ils un ordre separe de reddition adresse par radio aux derniers forts de l’Est encore tenus par l’armee de forteresse ? dont le commandement etait distinct de celui de l’armee de campagne ? pour qu’ils acceptent de se rendre. Mais l’armee du Congo ne fut en rien comprise dans la reddition (ce n’etait pas l’intention du roi ni du gouvernement qui craignaient que, dans ce cas, les possessions belges d’Afrique tombent dans les mains anglaises). La situation belge, a ce moment-la, se situait a l’inverse de ce qui se passa lors de l’armistice franco-allemand qui incluait un controle germano-italien des troupes francaises d’Afrique.

Des qu’il eut pris sa decision, le roi l’ecrivit dans une lettre au roi d’Angleterre en precisant qu’il s’agirait d’une reddition militaire et que, en aucun cas, il ne serait question de traiter politiquement avec l’Allemagne. Le roi fit part de sa decision en s’adressant personnellement au general francais Blanchard , commandant de l’armee du Nord, des le . Il decrivait la situation de l’armee belge, ne donnant plus que peu de temps a celle-ci, pour s’effondrer, ce qui se produisit le 28. Au moment de la reddition, des troupes lachaient prise, tant pour des raisons morales que parce que l’on arrivait au bout des stocks de munitions. La communication de la decision royale fut enregistree par le colonel Thierry des services francais d’ecoute, comme le precise un auteur francais, le colonel Remy. On ne sait si cette communication arriva jusqu’a l’etat-major francais [ 22 ] . Avant meme de prendre sa decision, le roi avait constate que son armee epuisee etait abandonnee, a sa droite, par l’armee britannique qui preparait son rembarquement a Dunkerque , aussi informa-t-il l’officier de liaison anglais, Keyes en personne, des consequences qui allaient en resulter. Cet officier anglais avoue dans ses memoires : ≪ J’ai l’intention de ne pas dire encore aux Belges que le corps expeditionnaire britannique a l’intention de les abandonner ≫ [ 23 ] . Mais le roi Leopold et l’Etat-major belge, avant meme d’etre avertis officiellement par Keyes, avaient ete mis au courant par leurs propres soldats qui avaient constate le vide laisse a leur droite par l’abandon anglais. A ce moment, une parole qui merite d’etre qualifiee d’historique est prononcee par le general en chef anglais Gort . Force, sur ordre express de Londres, d’abandonner l’armee belge, il dit a l’officier de liaison anglais Keyes : ≪ Les Belges nous considerent-ils comme de vrais salauds ? ≫ [ 24 ] . Il a ete verifie depuis, et avec une absolue certitude, que le Premier ministre britannique Winston Churchill, d’accord avec Anthony Eden des Affaires etrangeres, avait donne l’ordre formel a Lord Gort de retraiter vers Dunkerque pour y rembarquer en lui interdisant d’en informer le haut commandement belge [ 25 ] . Tout cela, le general en chef francais Maxime Weygand l’ignorait, quoiqu’il ait eu toute raison d’etre pessimiste en constatant l’absence de Lord Gort a la conference d’Ypres du convoquee pour tenter d’etablir une nouvelle tactique entre les Francais, les Anglais et les Belges. Mais les troupes anglaises avaient recu l’ordre de ≪ filer vers la mer ≫ selon l’expression meme de l’attache militaire anglais dans ses memoires [ 26 ] .

Paul-Henri Spaak
Hubert Pierlot

Le general Raoul Van Overstraeten , conseiller personnel du roi et heros de 1914-1918, en Belgique et en Afrique, etait d’avis de continuer les combats pour qu’il soit clair que les Belges ne baissaient pas les bras les premiers. Les quelques ministres belges restes au pays, exposes a tomber aux mains de l’ennemi, etaient opposes non a la reddition, mais a la date de celle-ci qu’ils voulaient au moins repousser, en tout cas pour permettre au roi de les accompagner en France en vue d’y continuer la lutte. Mais le roi leur signifia qu’il pensait, au contraire, qu’il devait rester au pays, comptant que sa position royale, qu’il croyait propre a en imposer a Hitler, pourrait lui permettre de s’opposer a toute entreprise allemande envers l’integrite nationale, comme cela avait ete le cas pendant la Premiere Guerre mondiale lorsque le pays avait ete divise. Apres de dramatiques confrontations avec les principaux ministres, dont Hubert Pierlot , Premier ministre, et Paul-Henri Spaak , ministre des Affaires etrangeres, qui voulaient le convaincre de se soustraire a l’ennemi, le roi renonca a les revoquer comme il en avait pourtant le droit constitutionnel [ 27 ] . Il est important de savoir que la revocation aurait ete valable si un seul membre du gouvernement y avait associe sa signature. Or le ministre de la Defense, le general Denis, y etait pret.

Derriere l’apparence de l’autorite, le roi Leopold  III de Belgique montrait alors, selon certains temoins, les signes d’un effondrement psychologique. Le Premier ministre Hubert Pierlot decrit le roi : ≪ Echevele, l’œil fixe et, pour tout dire, hagard… Sous l’influence des emotions des derniers jours [ 28 ] . ≫ Les faiblesses que les democraties avaient montrees avant la guerre, l’insuffisance militaire alliee, y compris belge, devant l’armee allemande, venant s’ajouter au lachage anglais constituerent, pour le roi, une somme qui, soudain, le laissa seul et nu devant l’evidence d’une defaite qui lui parut un abime dans lequel la Belgique risquait de disparaitre. Se fondant sur une conception aristocratique de sa fonction royale, il crut alors qu’il pourrait, a lui tout seul, faire obstacle a des menees allemandes contre la survie du pays.

Mais, quand il prend sa decision, il ne s’agit pas, pour Leopold  III , de conclure un armistice entre la Belgique et l’Allemagne. Le roi fait savoir a l’officier de liaison britannique, l’amiral Sir Roger Keyes ≪ qu’il n’est pas question de faire quoi que ce soit qui ressemble a une paix separee  ≫ . L’armee, a bout, s’effondra, mais la Belgique restait, de fait, en etat de guerre. Au contraire de ce que repetent des ouvrages etrangers, Leopold  III ne signa aucune capitulation, il faut le rappeler, ni les ministres partis en exil porteurs de tous leurs pouvoirs. L’acte de reddition ne comporta aucune clause politique, au contraire de l’armistice que les Francais negocieront trois semaines plus tard, engageant la France dans la voie de la collaboration [ 29 ] .

La controverse : le debut de ≪ la Question royale ≫ [ modifier | modifier le code ]

De cette reddition a decoule toute ≪ la Question royale ≫ qui a provoque, apres la guerre, l’abdication de Leopold  III . Le roi fut tout d’abord accuse d’avoir trahi la cause alliee dans un discours radiophonique prononce le par Paul Reynaud , president du Conseil francais [ 30 ] . Cependant, Winston Churchill, dans ses memoires d’apres la guerre, lavera l’armee belge de tout soupcon d’avoir compromis le rembarquement de Dunkerque, mais apres l’avoir condamnee en mai- [ 31 ] . La decision du roi de se constituer prisonnier, prise contre l’avis du gouvernement, fut d’ailleurs blamee, plus tard, par une partie du Parlement belge replie en France (a Poitiers , puis Limoges ) sans que cela ait un effet, comme de prononcer la decheance du roi, puisque c’est 143 presents sur 369 qui condamnerent la decision du roi. La majorite simple n’etait pas atteinte, vu l’insuffisance de l’effectif reuni, ce qui s’explique par l’impossibilite de convoquer tous les parlementaires, beaucoup ayant rejoint l’armee, les autres etant soit restes en Belgique, soit injoignables au sein de la masse des refugies. D’ailleurs, le roi avait signifie aux ministres qu’etant legalement le commandant en chef de l’armee, il n’avait pas de comptes a rendre aux autorites civiles pour decider une reddition, cela de par la loi martiale qui, en temps de guerre, donne tous les pouvoirs aux militaires, ce qui entraine, ipso facto , un pouvoir total pour le roi [ 32 ] , alors que, pour un armistice (a la facon des Francais, un mois plus tard), la signature d’au moins un ministre est necessaire pour avaliser la decision royale, car c’est un acte politique [ 32 ] et non plus militaire. Mais, comme le roi l’avait dit a l’attache militaire anglais, il ne s’agissait pas, pour lui, de signer une paix separee. En plus de son pouvoir civil, le roi des Belges detenait de par la Constitution [ 33 ] , et comme beaucoup de chefs d’Etat, le commandement supreme des forces armees. Mais, au contraire de la plupart des chefs d’Etat dont le pouvoir militaire est purement symbolique, Leopold  III avait une veritable autorite a la tete de son etat-major a la tete duquel il n’a cesse d’etre present en uniforme de lieutenant-general durant les dix-huit jours de combat. C’est donc comme chef d’armee qu’il entend rester avec les soldats. Il s’y croit encourage par l’attache militaire anglais Keyes. Selon celui-ci, Churchill, interroge sur le sort de la famille royale, a repondu : ≪ La place d’un chef est au milieu de son armee ≫ [ 34 ] . Et c’est toujours Keyes, le , qui transmet au ministre belge Gutt un memorandum anglais qui signale que l’evacuation de la famille royale et des ministres est possible, mais qu’il n’est pas souhaitable, selon les meilleurs avis militaires, qu’il faille presser le roi de quitter son armee dans la nuit [ 35 ] . L’opinion anglaise eut-elle ete differente le 28 ? On ne pouvait le savoir car les communications avec Londres cesserent des le 27. Et, de toute facon, on sait que, dans la conception rigide que Leopold  III a toujours eue de sa fonction royale [ 36 ] , il n’etait pas question pour lui de se plier a des decisions etrangeres, meme alliees, et encore moins ennemies. Il etait donc resolu a n’exercer aucun pouvoir sous la pression allemande, se refusant a toute collaboration, comme ce fut par contre le cas du gouvernement du marechal Petain apres l’armistice franco-allemand de juin.

Il s’agissait, pour le roi, de n’abandonner en aucun cas le pays dont il avait jure par son serment de defendre l’integrite [ 37 ] . Considerait-il, des lors, qu’il voulait, par sa seule presence faire obstacle au demantelement du pays, comme l’Allemagne l’avait entrepris en 1914-1918 ? En tout cas, la derniere phrase de sa proclamation a l’armee du dit explicitement que : ≪ la Belgique doit se remettre au travail pour relever le pays de ses ruines ≫ , et il ajoutera : cela ≪ ne signifie nullement que les Belges doivent travailler pour l’Allemagne ≫ [ 38 ] , [ 39 ] .

D’un point de vue militaire, le roi se considerait comme prisonnier, n’ayant pas voulu abandonner ses soldats, d’un point de vue politique il comptait utiliser sa presence dans le pays pour se dresser, face a l’Allemagne, en incarnant a lui tout seul la legitimite belge, sans collaboration d’aucune sorte, conception qui parut porter ses fruits, au debut, l’Allemagne etant obligee de gerer le pays en y installant un gouverneur militaire sans intention, apparemment, de le diviser. On peut citer trois temoignages, parmi d’autres, de la foi du roi dans une victoire finale qui chasserait l’Allemagne de Belgique. Le , une declaration au recteur f. f. de l’ universite de Gand  : ≪ Les Anglo-Saxons gagneront cette guerre, mais ce sera long… et dur et nous devons nous organiser en vue de sauver l’essentiel ≫ [ 40 ] . Deja, le , une declaration du roi a l’officier de liaison britannique Keyes : ≪ Vous (l’Angleterre) aurez le dessus, mais non sans passer par un enfer ≫ . Une autre declaration, du , au depute-bourgmestre de Namur Huart : ≪ Je ne crois pas a une paix de compromis avec l’Allemagne, mais a une victoire de l’Angleterre, ce qui ne sera pas avant 1944 au plus tot ≫ [ 40 ] .

Les ministres, n’ayant pu convaincre le roi de les suivre en exil, partirent pour la France afin d’y continuer la guerre, comme le gouvernement belge l’avait fait en 1914-1918 [ 41 ] . Au debut, le gouvernement n’avait a sa disposition que quelques rares forces militaires belges rejetees vers la France et les conscrits et sursitaires sans formation militaires des classes 1924 a 1926. Il y avait aussi l’enorme potentiel economique du Congo belge dont les autorites inclinaient vers les Allies. Les ministres Pierlot, Spaak et Gutt quittaient la Belgique, decides a incarner la legitimite nationale face a l’etranger, croyant que la France allait continuer la guerre. Une masse considerable de Belges s’y etaient refugies, mais la defaite francaise les ramena en Belgique, tandis que le Premier ministre Pierlot et le ministre des Affaires etrangeres Spaak allaient rester en France jusqu’au bout, c’est-a-dire jusqu’a la defaite francaise. Les autres membres du gouvernement etant, pour la plupart, partis en Angleterre, les deux rescapes allaient voir la confiance qu’ils avaient mise en la France trahie par la decision du gouvernement du marechal Petain de les priver de toute protection diplomatique vis-a-vis de l’Allemagne. Se sentant menaces dans leur refuge du village de Sauveterre de Guyenne, et apres une vaine tentative d’entrer en rapport avec Bruxelles ou le silence de l’occupant allemand a leur egard ne leur disait rien de bon, les deux rescapes du gouvernement belge entreprirent une rocambolesque et dangereuse fuite a travers l’ Espagne franquiste (alliee de fait avec l’Allemagne) caches dans une camionnette a double fond qui les conduirait au Portugal d’ou le gouvernement anglais les fit sortir pour les amener a Londres.

En attendant ces peripeties, les ministres arrives en France le avaient deja pu mesurer l’effondrement du prestige de la Belgique a travers le discours radiophonique du Premier ministre Paul Reynaud accusant le roi de trahison pour avoir, soi-disant, capitule sans prevenir les allies franco-anglais [ 42 ] , [ 43 ] , [ 44 ] . En l’occurrence, Reynaud temoignait de son ignorance des faits. Car Leopold  III avait prevenu le roi d’Angleterre en personne, par une lettre du , de l’effondrement de l’armee belge qu’il estimait proche, lettre remise personnellement a l’envoye special de Churchill, le general Dill , en presence de l’attache militaire Keyes [ 45 ] , [ 46 ] . Et du point de vue francais, le colonel francais Thierry, chef du central de telephonie par radio de l’armee francaise, a temoigne au colonel francais Remy qu’il avait capte, des le , les messages du roi au general francais Blanchard avertissant celui-ci qu’il serait dans la necessite de se rendre dans les deux jours [ 47 ] . Le roi prit une decision qui apportait encore un ultime concours aux allies en profitant de la pagaille qui accompagnait la debacle militaire pour soustraire a la captivite la 60 e  division francaise qui combattait aux cotes des Belges en la faisant transporter dans des camions belges vers Dunkerque [ 48 ] sous un ciel occupe par une aviation allemande toute puissante qui mitraillait tout ce qu’elle pouvait sans egard pour les 800 000 refugies (et certains auteurs vont jusqu’a citer 2 000 000 de refugies pour la totalite de la zone encore tenue par l’ensemble des forces alliees [ref. necessaire] ). Avec un minimum de connaissances militaires et de bon sens, on comprend que ces masses de civils opposaient passivement leur foule terrorisee a la progression des troupes de la Wehrmacht sans que les generaux allemands trouvent encore un pretexte pour les faire massacrer, comme quelques jours auparavant, lorsque leurs soldats utilisaient des masses d’otages en les faisant avancer devant eux sous le feu des troupes belges, a Vinkt , pendant la bataille de la Lys . En 1940, des massacres de civils furent donc perpetres en pleine bataille sans motif militaire, repetant les atrocites allemandes de 1914. Apres l’arret des combats, les chefs de l’armee allemande se trouvaient obliges de respecter la population de refugies qui encombraient la zone des combats s’ils ne voulaient pas devoir endosser les memes accusations que lors la guerre precedente au sujet du comportement violent de leur armee sur la personne des civils. L’armee allemande perdit donc encore 24 heures a se frayer un chemin a travers la pagaille engendree par la defaite belge, terrain encombre d’ambulances, de pieces d’artillerie et de charroi militaire et civil detruit ou en panne, les soldats belges se laissant desarmer tout en se refugiant dans une totale inertie. Les Franco-Anglais de Dunkerque y gagnaient un jour supplementaire pour organiser leur defense. A l’issue de ces dix-huit jours de guerre de la Belgique, on peut citer, entre autres temoignages allemands, celui de Ulrich von Hassell  : ≪ Parmi nos adversaires, ce furent les Belges qui combattirent le mieux ≫ [ 49 ] .

Devant le fait indeniable d’une reelle resistance belge, on ne peut expliquer le discours du president du Conseil francais Paul Reynaud du , dans lequel il traitait la capitulation belge de traitrise, que par la necessite de se decharger sur plus faible que lui de la defaite qui se profilait, mais aussi parce que l’on peut, a coup sur, avancer qu’il n’etait pas au courant des derniers developpements de la situation en Belgique. Si cela peut constituer une excuse, on doit savoir, par un aveu ulterieur anglais, que Winston Churchill ne l’avait pas mis au courant de l’ordre qu’il avait donne d’evacuer les troupes anglaises en abandonnant les Belges, mis ainsi dans une situation desesperee, tout en condamnant les combats a se terminer en defaite, y compris pour les troupes francaises [ 50 ] . On a d’ailleurs une autre preuve de l’ignorance du president du Conseil francais quant aux evenements militaires par le fait que, deja, le , au cours d’une reunion franco-anglaise, il avait constate ne pas etre au courant de la situation de l’armee francaise [ 51 ] en apprenant de la bouche du general en chef Gamelin qu’on lui avait cache l’absence de reserves militaires francaises pour combler le vide laisse devant l’armee allemande par la percee de Sedan , d’ou decoulait que les Franco-Anglo-Belges etaient dans une situation dramatique, etant tournes par le Sud [ 52 ] . Manifestement, le president du Conseil francais Paul Reynaud ne recevait pas a temps les informations sur la situation militaire.

Quoi qu’il en soit et sans s’informer davantage, Paul Reynaud, en proie a une colere impuissante devant les evenements, fit radier le roi de l’ordre de la Legion d'honneur . Pendant ce temps, la reine Wilhelmine des Pays-Bas , dont l’armee s’etait rendue au bout de cinq jours, etait arrivee a Londres amenee par un navire de guerre neerlandais qui n’avait pu la debarquer en Zelande ou elle aurait voulu s’installer pour incarner la legitimite nationale. La grande-duchesse Charlotte de Luxembourg , elle, s’etait refugiee a Londres des le . Le gouvernement belge, quant a lui, refugie en France, nanti de tous ses pouvoirs, declara le roi ≪ dans l’impossibilite de regner ≫, comme le prevoit la Constitution belge lorsque le roi est dans une situation qui le met hors d’etat d’exercer sa fonction, ce qui etait incontestablement le cas puisqu’il etait soumis a l’ennemi. Dans ce cas, la Constitution prescrit que le gouvernement doit exercer le pouvoir collegialement, mais avec l’approbation du Parlement, lequel doit alors nommer un regent. Devant l’impossibilite de reunir valablement les deputes et les senateurs en nombre suffisant, alors que plusieurs etaient partis a l’armee et que les autres etaient soit restes en Belgique, soit refugies on ne savait trop ou, le gouvernement decida de se passer de formalites legales et d’exercer son pouvoir de fait et par force majeure jusqu’a la liberation de la Belgique. Finalement, en 1944, les chambres reunies peu apres la liberation de Bruxelles ratifierent les actes du gouvernement durant la guerre.

L’occupation allemande. Le roi en Belgique, le gouvernement en exil [ modifier | modifier le code ]

Des lors, il y eut, en Angleterre, un gouvernement belge en exil et, en Belgique, un roi en residence surveillee au chateau de Laeken , a Bruxelles. Le , Leopold  III fut convoque par Adolf Hitler pour s’entendre prophetiser le sort d’une future Europe allemande englobee dans le ≪ grand Reich germanique ≫. Le roi tenta de discuter du sort de la population civile et de la liberation des soldats prisonniers, mais sans obtenir de resultats. L’entrevue fut froide. Il n’y eut point d’entente, comme avec Petain a Montoire, pour une pretendue collaboration dans l’honneur, selon les mots du marechal. Au contraire de la France, la Belgique etait toujours en guerre, le roi n’ayant pas signe d’armistice comme les Francais, et rien fait qui puisse faire croire a une paix separee. Le roi passa la guerre empeche de poser tout acte politique.

Cependant, il ne manquait pas de Belges pour rever de voir le roi Leopold  III prendre la tete d’un regime autoritaire, voire d’une ≪ dictature royale ≫. Cela aurait pu correspondre a certains de ses penchants connus pour les solutions autoritaires en vogue dans l’Europe d’avant-guerre. Son opposition ouverte au gouvernement lors de la capitulation pouvait le laisser penser, quoiqu’il ait renonce a revoquer les ministres. Or, il avait le droit de le faire a la condition d’avoir la signature d’un ministre pour enteriner sa decision, ce qui etait le cas puisque le ministre de la Defense etait pret a se devouer. Qu’il ne l’ait point fait ne peut que signifier qu’il ne voulait pas priver la Belgique de gouvernement. Il ne pouvait, en effet, en nommer un autre puisque l’impossibilite de reunir le Parlement en pleine guerre et sous l’occupation allemande interdisait la perspective d’un hypothetique vote parlementaire pour introniser un nouveau gouvernement. Les pouvoirs legaux definis par la constitution etaient, en effet, suspendus par le fait meme que le pouvoir etait assume par un gouverneur allemand. Laisser partir le gouvernement legal en possession de tous ses pouvoirs, c’etait donc, des le , eviter un vide politique peut-etre mortel pour la souverainete nationale vis-a-vis de l’etranger. C’etait la garantie que le gouvernement d’Hubert Pierlot pourrait exercer legalement sa souverainete sur ce qui restait de territoire belge libre, c’est-a-dire sur le Congo belge. C’etait enlever aux Anglais la tentation d’invoquer le vide politique laisse par la Belgique en Afrique pour y exercer leur souverainete sur le domaine colonial (Congo, Ruanda, Burundi). Les partisans de Leopold  III y voient la preuve d’un patriotisme habile fonde sur un double jeu vis-a-vis de l’Allemagne. Dans cette perspective, c’etait, selon les lois de la guerre, laisser aux Allemands la responsabilite de gerer le pays tout en conservant un gouvernement libre echappant a leur autorite et qui, depuis l’etranger, pouvait preserver la souverainete belge sur ce qui restait de Belgique libre. La Belgique libre c’etait le Congo (a l’epoque territoire belge), avec ses richesses strategiques en minerais, et la marine marchande, et aussi les quelques troupes disponibles en France dont une petite partie, comptant quelques dizaines d’aviateurs, avait pu gagner l’Angleterre.

D’autre part, dans la suite des evenements, les encouragements officieux donnes a des personnalites collaborationnistes en territoire occupe comme Robert Poulet allaient etre averes. Mais la decision d’Hitler, le , de considerer le roi Leopold  III comme prisonnier de l’armee allemande en lui interdisant toute activite politique, venant apres la constatation par le gouvernement belge, en juin, de l’impossibilite de regner pour un roi des Belges prisonnier, mirent de fait Leopold  III a l’abri de toute tentation de prise du pouvoir [ 53 ] .

La seule facon pour le roi d’exercer le pouvoir legalement eut donc ete de preserver son pouvoir constitutionnel. Pour cela, il aurait du negocier un armistice, ce qui est un acte non seulement militaire, mais politique, cela necessitant un accord gouvernemental. Mais il n’y eut pas d’armistice politique, contrairement a une opinion encore repandue. L’etat de guerre etait donc, de fait, maintenu. Sinon, le roi aurait peut-etre obtenu des Allemands de conserver son pouvoir legal, comme ce fut le cas lorsque les Francais obtinrent, le , que les Allemands reconnaissent le pouvoir legal du marechal Petain sur la France. Le marechal pourrait alors, croyait-on, exercer legitimement son autorite au regard de la loi francaise, et ≪ dans l’honneur ≫ face a l’Allemagne, comme il le declara dans un discours aux Francais [ 54 ] (ce qui allait se reveler illusoire). Or, le ? alors que l’on ne pouvait predire ce que serait le choix des Francais en juin ? Leopold  III , en se limitant a une reddition militaire signee seulement par un sous-chef d’etat-major adjoint, avait exclu d’office toute entente politique avec l’Allemagne nazie qui eut pu paraitre une collusion. Il avait vu juste car cette situation de complicite serait celle, plus tard, du gouvernement francais avec l’Allemagne. Le resultat de l’attitude royale fut que la Belgique allait, d’emblee, etre traitee par l’Allemagne comme un pays occupe sans gouvernement. Les collusions avec l’ennemi furent le fait d’individus ou de partis et non de l’Etat qui n’existait plus que sous la forme d’un gouvernement en exil a qui les allies reconnaissaient le pouvoir legal sur le Congo et sur les Belges dans le monde. Ce fut l’honneur de ceux qui continuerent le combat d’incarner une Belgique en guerre au nom du regime legal, ce qui ne fut pas le cas du Danemark dont le roi s’etait mis avec son gouvernement sous la ≪ protection de l’Allemagne ≫. Ce qui ne fut pas non plus le cas de la France qui dut assumer une collaboration avec l’Allemagne qui la mena jusqu’a participer, en tant qu’Etat souverain, a l’effort de guerre du Reich et aux persecutions exercees par la Milice. Rien de tout cela en Belgique. Les actions anti-patriotiques furent uniquement le cas de membres de l’administration et de societes privees qui choisirent de se mettre au service de l’ennemi [ ref.  souhaitee] .

Leopold  III , qui n’exercait plus aucun pouvoir legal, savait qu’il ne pouvait defendre les Belges contre les abus de l’occupant que par sa seule presence, notamment contre des intentions de separation de la Flandre et de la Wallonie . Aussi, des 1941 , Hitler regrettait-il que le roi des Belges ≪ n’ait pas decampe comme le roi de Norvege et la reine des Pays-Bas ≫. Prisonnier de l’armee allemande, le roi confortait de fait le pouvoir de celle-ci sur la Belgique sous l’autorite du gouverneur militaire Alexander von Falkenhausen (qui se revela plus tard anti-hitlerien). Selon une conception toute militaire que le haut commandement de la Wehrmacht etait parvenu a imposer a Hitler, seul un general de la Wehrmacht, et de surcroit membre de la noblesse comme Falkenhausen, etait habilite a garder un prisonnier de l’envergure d’un roi, qui avait, de plus, lui-meme le grade de general commandant en chef, le plus eleve de l’armee belge. Cette situation empecha Hitler d’appliquer en Belgique une Zivilverwaltung , c’est-a-dire de remplacer le gouverneur von Falkenhausen par une administration civile allemande, autrement dit de mettre une administration SS au pouvoir. De ce fait, la presence royale put retarder les intentions allemandes d’annihilation de la Belgique [ 55 ] , [ 56 ] . Mais les projets nazis finirent tout de meme par se realiser, lorsque le Fuhrer abandonna la retenue legaliste qu’il avait affectee pour menager les generaux traditionalistes de la Wehrmacht (sous l’influence aussi des diplomates allemands de la vieille ecole). Hitler deporta le roi et rappela le gouverneur von Falkenhausen qui fut mis en prison. La separation de la Flandre et de la Wallonie allait suivre, les regions rebaptisees Gaue germaniques etant placees sous l’autorite de traitres belges entres dans la SS, trop tard heureusement car cette decision fut prise alors que la fin de la guerre etait proche.

Le choix de Leopold  III le rendit tres populaire au debut de l’occupation allemande, la population en desarroi lui etant reconnaissante d’etre reste au milieu d’elle sur le sol national en compagnie de sa mere, la tres respectee reine Elisabeth, symbole de l’intransigeance anti-allemande durant les quatre annees de combats de l’armee belge en 1914-18. Le peuple voyait dans le souverain un repere et meme un bouclier contre les occupants. Et l’Eglise, par la voix du cardinal Van Roey , apporta son soutien au roi. Une partie de la Resistance active belge , dite ≪ leopoldiste ≫, se reclamera egalement du roi. L’attitude de celui-ci sera souvent approuvee et defendue comme une forme de ≪ resistance passive ≫, notamment par la partie catholique et flamande de la population [ 56 ] .

Pourtant, Leopold  III n’eut aucun signe de solidarite connu envers le gouvernement belge en exil dont les principaux membres furent, durant toute la guerre, le Premier ministre Hubert Pierlot et le ministre des Affaires etrangeres Paul-Henri Spaak qui continuaient la lutte a Londres. Des contacts eurent bien lieu par l’intermediaire d’agents belges infiltres depuis l’Angleterre, mais la derniere de ces tentatives se termina par l’arrestation et la mise a mort du messager alors qu’il tentait de rentrer en Angleterre. Ce contact aurait peut-etre ete decisif car c’est le propre beau-frere du Premier ministre Pierlot qui s’etait devoue pour entrer clandestinement en Belgique. Il parvint a rencontrer le roi, mais, du fait de son execution, on ne saura peut-etre jamais si ce contact aurait pu permettre une entente politique en vue d’une conciliation avec le gouvernement en exil. Ce qui est sur, c’est qu’a la place de cette entente, on assista au developpement d’une profonde mefiance royale vis-a-vis du monde politique, et meme des Allies, qui s’exprime bien dans le ≪ testament politique ≫ du roi.

Le gouvernement belge en exil continue la guerre sans le roi [ modifier | modifier le code ]

Grace au gouvernement en exil, la Belgique continua a etre presente dans la guerre avec 28 pilotes belges engages dans la bataille d’Angleterre . Plus tard, trois escadrilles belges combattirent dans la Royal Air Force et dans la South African Air Force . La totalite de la flotte marchande belge fut mise a la disposition des Allies. Des unites belges integrees dans la 4 e  armee americaine et dans la 8 e  armee britannique iraient participer a la campagne d’Italie en 1943-1944. Une unite militaire de force terrestre reconstituee en Grande-Bretagne, la brigade Piron , allait participer, en 1944 et 1945, aux combats de la liberation dans le nord de la cote francaise et en Belgique , ainsi que, une fois reconstituee en regiment, a la prise de l’ ile de Walcheren d’ou les Allemands barraient l’acces des navires allies au port d’ Anvers . Le gouvernement belge en exil prepara une nouvelle force militaire de 105 000 hommes comprenant de l’infanterie, des blindes legers et des troupes du genie. Armes par les Allies, des bataillons de fusiliers allerent servir les troupes americaines confrontees, en , a l’offensive allemande en Ardenne. Tout cela sous l’autorite nominale du prince regent, chef de l’armee a la place du roi selon la constitution. Lors de l’ultime offensive allemande de 1944, en Ardenne, un bataillon de fusiliers combattit aux cotes des Americains et se porta ensuite vers le pont de Remagen sur le Rhin pour achever la guerre par la prise de Pilsen en Tchecoslovaquie. A la fin de la guerre, des troupes belges etaient engagees sur l’ensemble du front ouest, liberant les camps de Dora et de Nordhausen [ 57 ] . En Yougoslavie, des commandos belges combattirent dans les commandos interallies. En Afrique, les troupes de la colonie commandees par le major-general Gilliaert , penetrant en Afrique de l’Est , remporterent, en Abyssinie , les victoires de Gambela , Bortai, Saio et Asosa , coupant la retraite des troupes du general Gazzera qui capitula avec 7 000 hommes et un important materiel [ 58 ] .

En plus de l’effort de guerre de ses combattants, le Congo belge participa au conflit aux cotes des Allies par ses capacites agricoles et son caoutchouc, mais aussi, et surtout, par ses richesses minerales transportees par la flotte marchande qui s’etait echappee de Belgique. Il s’agissait de cuivre, d’etain, mais aussi d’uranium dont le minerai de base, la pechblende , avait discretement ete mis a la disposition des Americains des 1940, entrepose dans des entrepots new-yorkais sur une initiative de l’ Union miniere du Haut Katanga qui dependait de la Societe generale de Belgique (la direction de celle-ci etait restee a Bruxelles pour y defendre ses interets face aux requisitions allemandes que l’on savait inevitables, tandis qu’une large delegation de pouvoirs etait devolue aux autorites de la societe installees a l’etranger pour qu’elles puissent continuer leurs activites de facon a eviter toute tentation de sequestre ou d’expropriation par les Anglais et les Americains) [ 59 ] .

Cependant, des apres la capitulation de fin , le roi Leopold  III avait encore tente d’exercer une influence, malgre sa situation de prisonnier de l’ennemi, en communiquant a l’ambassadeur de Belgique en Suisse, Louis d’Ursel , les ≪  instructions de Berne  ≫, par lesquelles il recommandait que le Congo soit place en etat de neutralite, ajoutant qu’il souhaitait que le corps diplomatique belge a travers le monde se montre courtois avec les diplomates allemands [ 60 ] .

Quant au corps diplomatique, a part quelques demissions, il se rangea du cote du gouvernement belge des 1940.

Le remariage du roi et ses consequences dans une Belgique ecrasee [ modifier | modifier le code ]

Leopold  III se remaria secretement en septembre 1941 et l’annonce en fut faite dans toutes les paroisses le . Il epousait une jeune roturiere, Lilian Baels , lui refusant le titre de reine et l’elevant au rang de princesse de Rethy. Ce mariage avait ete impose par le cardinal Van Roey pour qui un roi catholique ne pouvait vivre dans le peche avec une maitresse. Ce souci de moralite entraina une situation trois fois contraire aux lois belges : d’abord, le roi s’etait marie religieusement avant de se marier civilement, ensuite tout mariage royal en Belgique doit etre approuve par le gouvernement pour des raisons d’interet national, enfin, croyant plaire a l’opinion publique en excluant les enfants a naitre de la succession au trone, le Palais (c’est-a-dire le roi et l’entourage catholique qui le conseillait) anticipait sur une decision normalement devolue au Parlement. Mais il s’agissait sans doute de montrer que les enfants de la defunte reine Astrid ne risquaient pas d’etre evinces de leurs droits, cela afin de ne pas deplaire a l’opinion publique qui restait tres attachee au souvenir de la reine disparue. Mais les Belges furent defavorablement impressionnes par l’annonce faite par les autorites allemandes que le Fuhrer Adolf Hitler avait fait envoyer des fleurs et un mot de felicitations a l’occasion du mariage, ce qui parut accrediter l’opinion que la nouvelle epouse avait des sympathies pro-allemandes.

Les partisans du roi ont invoque la disparition du parlement comme un cas de force majeure pour justifier le comportement du roi, cense s’en remettre a un parlement futur pour ratifier son mariage apres la victoire esperee. Mais, dans la situation dramatique ou se trouvait la Belgique, la majorite des citoyens, qui n’oubliaient pas la tres populaire reine Astrid morte en 1935, n’apprecierent donc pas ce remariage. Celui-ci semblait demontrer que Leopold  III n’etait pas si prisonnier qu’on le croyait, tandis que les soldats prisonniers de guerre, eux, restaient separes de leurs familles depuis 1940 et que le peuple voyait sa vie de plus en plus precarisee sous l’effet de penuries diverses (alimentation, chauffage) et des menees de plus en plus dures de la police d’Etat allemande ( Gestapo ) assistee par des traitres.

La durete de l’occupation, le roi de plus en plus isole, le developpement de la resistance armee [ modifier | modifier le code ]

De nombreux patriotes entres dans la resistance active et la presse clandestine etaient arretes, deportes, tortures et fusilles, tandis que le peuple voyait son sort de plus en plus precarise et aggrave par le marche noir. Dans cette situation, la proclamation du roi, lancee a la population belge lors de la capitulation, disant qu’il partageait le sort de son peuple, se trouvait reduite a rien tant cette situation faisait apparaitre son impuissance a soulager la misere de la Belgique. En effet, Leopold  III voulut, a deux reprises, montrer son souci du sort de la population en protestant par lettre a Adolf Hitler, contre les deportations et la penurie de charbon, tout en demandant a nouveau la liberation des militaires prisonniers [ 61 ] . Pour toute reponse, il fut menace d’etre deporte lui-meme, ce qui finit d’ailleurs par arriver.

La Belgique n’avait donc plus, sur son territoire, d’autorite legitimement en droit d’exercer le moindre pouvoir au nom du gouvernement refugie a l’etranger, et pas davantage au nom du roi. Il faut repeter que celui-ci etait dans l’incapacite de regner de par la constitution nationale, ce qui etait clairement etabli par le gouvernement belge appuye sur l’avis de jurisconsultes. Avec leurs propres raisons, les nazis avaient rencheri dans le meme sens. Le pays etait integralement soumis a l’Allemagne, les hauts fonctionnaires et toutes les administrations, en ce compris les bourgmestres et les commissaires de police, devaient obeir aux autorites d’occupation, une opposition a celles-ci pouvant entrainer la revocation sans traitement et meme l’arrestation de ceux qui pretendaient appliquer les lois belges contre la volonte allemande (alors qu’en France, le gouvernement Laval avait garde l’autorite sur les prefets et les maires, meme dans la zone occupee). Des 1942, de plus en plus de collaborateurs des nazis, VNV et rexistes , furent nommes par les Allemands a des postes importants en remplacement de Belges patriotes qui osaient defier l’occupant. Des chefs d’entreprises, dans les industries et les banques, etaient arretes. Certains furent meme assassines par des traitres belges au service des SS et de la Gestapo, comme le gouverneur general de la Societe generale de Belgique , Alexandre Galopin , considere par les Allemands comme jouant double jeu en accord secret avec les Allies. Ceux-ci, et particulierement les Anglais, avaient installe en Belgique des reseaux destines a engager des actions nuisant a l’utilisation des industries, notamment les plus importantes, qui dependaient du groupe de la Generale. Une autre raison de l’hostilite allemande etait la participation, au Congo belge , des societes du groupe de la Generale a l’effort de guerre des Allies sous l’egide du gouvernement belge en exil. En Belgique, les mines et les usines requisitionnees pour etre au service de la production de guerre allemande n’etaient pas seulement celles des grands groupes industriels, mais aussi des PME et des societes publiques comme la Societe nationale des chemins de fer belges (SNCB) ou des Allemands etaient installes a divers postes, notamment pour surveiller les machinistes de locomotives. Un reseau de sabotage influence par les communistes se developpa d’ailleurs au sein des chemins de fer.

A tout cela s’ajoutait la penurie alimentaire due aux saisies agricoles, lesquelles etaient accompagnees de rafles d’otages et de Juifs ; dans le meme temps, la repression de la resistance entrainait emprisonnements, tortures et executions capitales. Le fort de Breendonk , une ancienne position de la ceinture fortifiee d’Anvers, avait d’ailleurs ete transforme en camp de concentration des 1940. Le pays etait ecrase par l’occupant et le roi n’avait plus qu’un pouvoir imaginaire, celui qu’il s’attribuait d’etre un rempart contre la division du pays. Ses deux lettres de protestation a Hitler contre les deportations n’ayant eu aucun effet, les Juifs de Belgique ? que les Allemands deportaient petit a petit pour un soi-disant regroupement leur offrant un territoire a l’est de l’Europe ? deciderent d’envoyer en Allemagne un Belge non juif nomme Victor Martin , membre de la resistance belge (le F.I., Front de l'independance ) pour tenter de voir de ses yeux ce qui se passait. Il en revint, apres avoir atteint les portes d’ Auschwitz , porteur d’une information sans equivoque, le destin des deportes etait la mort.

Avec les annees, les mouvements de resistance se developperent. Des officiers et soldats qui n’etaient pas prisonniers avaient fonde, des la fin de 1940, la legion belge qui allait s’appeler plus tard l’ Armee secrete , reconnue comme unite militaire combattante legale par le gouvernement belge en exil et par les gouvernements etrangers en guerre contre l’Allemagne. D’autres mouvements apparurent, de tendances politiques diverses, comme le Front de l’Independance, tres a gauche, le Mouvement national belge et le Mouvement national royaliste qui entretenait des contacts secrets avec le roi (dont les membres furent les soutiens du roi durant la Question royale, affirmant que Leopold  III les avait encourages a combattre dans la Resistance et que c’est un proche du roi qui leur avait fourni des armes prelevees dans des stocks qui avaient ete caches aux Allemands) [ 62 ] . Des groupes autonomes s’organiserent spontanement un peu partout, dans les villes pour y faire du renseignement et du sauvetage d’aviateurs allies abattus, dans les forets d’Ardenne et en Flandre, comme la Brigade blanche (ou Witte Brigade ) animee par des Flamands patriotes, ainsi que dans des entreprises et dans les universites. L’ universite de Bruxelles se saborda se sachant promise a devenir une universite allemande ? que l’occupant n’eut pas le temps d’installer ? et des ingenieurs de cette universite fonderent le ≪  groupe G  ≫ voue a organiser des sabotages sophistiques. Le resultat en fut ≪ la grande panne ≫ du 15 janvier 1944, provoquee par la destruction simultanee de dizaines de pylones et de stations et sous-stations du reseau a haute tension alimentant des industries belges requisitionnees par l’occupant, ainsi que des usines allemandes qui captaient l’electricite belge.

C’est l’ex-chef de la Maison militaire de Leopold  III , le general Tilkens, laisse par les Allemands en liberte surveillee, qui s’activa a fournir des armes a des groupements de resistance avec, dit-on, l’accord du roi. Celui-ci, par un acte de soutien personnel a la resistance, approuva la nomination, par le gouvernement belge de Londres, du colonel Bastin a la tete des ≪ Forces de l’Interieur ≫, principal mouvement de resistance armee [ 63 ] . Leopold  III sut donc manifester, dans le secret, ce qui parut etre une identite de vues et d’action avec le gouvernement belge en exil dans la mesure ou le permettait sa situation de residence surveillee qui le placait sous la coupe d’une unite militaire allemande occupant les palais royaux. Cet apparent souci du roi d’un rapprochement avec le gouvernement belge en exil ne devait plus se manifester en 1944 et dans les annees suivantes.

Les justifications invoquees par le roi face a l’Allemagne [ modifier | modifier le code ]

Le motif qui resiste le mieux a l’examen parmi ceux qui ont ete invoques par Leopold  III pour justifier sa decision de rester en Belgique en 1940 est que l’on pouvait craindre que l’Allemagne reprendrait sa politique de division de 1914-1918. Le roi jugea que par sa seule presence il pourrait s’y opposer, etant dans l’obligation, pour etre fidele a son serment constitutionnel, de defendre l’integrite du territoire, faute de quoi il serait traitre a la patrie. L’armee ayant cesse d’exister, en Belgique, et le gouvernement etant a l’etranger d’ou il gerait les interets de la Belgique libre engagee dans la guerre, il s’etait cree une situation dans laquelle Leopold  III estimait que c’etait a lui, present en Belgique, d’empecher l’Allemagne d’y faire ce qu’elle voulait. Ce choix, qui consistait a croire qu’un seul homme pouvait s’opposer a la machine hitlerienne, parut d’abord empecher les pires projets allemands, grace d’ailleurs a la complicite au moins tacite du gouverneur militaire allemand von Falkenhausen . Ce dernier, par calcul, ne favorisa pas les collaborateurs de l’Allemagne dans leurs visees separatistes. Aristocrate prussien secretement oppose aux nazis et a leurs visees, il finira d’ailleurs par etre arrete sur ordre d’Hitler et remplace, au debut de 1944, par le Gauleiter nazi Josef Grohe . A ce sujet, dans les memoires du ministre allemand de la Propagande Joseph Goebbels , on releve, en date du , une plainte contre le roi dont le ministre voudrait se debarrasser en meme temps que de von Falkenhausen [ 64 ] . C’etait la repetition des plaintes formulees, par le meme ministre et par Hitler, en 1940, quand ceux-ci voulaient eliminer Leopold  III pour que l’Allemagne soit totalement debarrassee de la fiction politique d’une survie de la Belgique a travers son roi. Cette situation contrastait avec celle des Pays-Bas et de la Norvege ou les nazis avaient les mains libres, les souverains de ces pays s’etant enfuis apres une resistance symbolique. Quant au Danemark, pratiquement depourvu d’armee, il s’etait trouve occupe d’emblee. Les Allemands purent y compter sur la collaboration officielle par decision royale en accord avec le gouvernement sans qu’il fut necessaire de proceder a des requisitions ou des revocations et des arrestations, comme ils durent le faire en Belgique.

L’attitude allemande face au roi [ modifier | modifier le code ]

Les diplomates allemands traditionalistes, qui avaient garde une certaine influence malgre les nazis, parvinrent a imposer une reserve inspiree par la vieille ecole aux depens, provisoirement, de la conception nazie des relations humaines et protocolaires. Cela n’avait pas empeche cette derniere de se manifester au lendemain de la capitulation, le , lorsqu’un medecin allemand SS nomme Karl Gebhardt (medecin de Himmler ) s’invita d’office chez le roi qui venait d’etre mis en residence surveillee a Bruxelles. Ce visiteur tentait d’organiser une rencontre ≪ spontanee ≫ avec Hitler dans le but d’orienter la politique belge vers une collaboration active comme celle de Petain-Laval. Cette demarche ne produisit aucun resultat. Il y eut bien une rencontre, le , mais le roi se borna a reclamer la liberation de tous les prisonniers belges et le respect de l’independance. Mais il n’obtint aucun engagement de la part d’Hitler. Il faut signaler que, lors d’une deuxieme visite forcee de Ghebhardt, en 1943, celui-ci alla jusqu’a presenter au roi et a son epouse des fioles de poison qu’il tenta de leur faire accepter, comme s’il avait voulu faire d’eux des complices des dirigeants allemands qui, disait-il, en possedaient tous et ne manqueraient pas de s’en servir [ 65 ] , [ 66 ] . Leopold  III et la princesse de Rethy, qui n’avaient aucune raison de se suicider, comme s’ils avaient ete les complices des dirigeants allemands, refuserent ce cadeau empoisonne avec l’impression que leur vie etait de plus en plus en danger. Finalement, Hitler ordonna la deportation du roi et de sa famille en juin 1944, comme l’avait voulu Joseph Goebbels depuis 1940. Heinrich Himmler ordonna que la famille soit gardee dans la forteresse de Hirschstein en Saxe depuis l’ete jusqu’a la fin de l’hiver 1944-45, puis a Strobl , pres de Salzbourg . Pendant ce temps, la Belgique etait divisee par les nazis en deux Gaue (territoires), comme elle l’avait ete en 1917. La Flandre et Bruxelles etaient separees de la Wallonie, celle-ci etant destinee a etre germanisee, tandis que la Flandre devait, avec les Pays-Bas, devenir allemande a bref delai par annexion. La crainte de Leopold  III se realisait donc des sa deportation. La principale des raisons qui avaient decide le roi a rester en Belgique, a savoir empecher par sa presence la division du pays, se revela finalement n’avoir offert qu’un delai de grace qui venait de prendre fin des qu’il ne fut plus la.

Le chateau du Reposoir a Pregny (Suisse) ou vecurent le roi et sa famille de 1945 a .

Le roi et sa famille furent liberes par l’armee americaine le a Strobl , en Autriche, ou les Allemands les avaient deplaces. Des entrevues avec le gouvernement rentre d’exil ne permirent pas de regler a l’amiable le differend ne le , aucune des deux parties ne voulant faire de concessions. Le roi ne voulait pas admettre qu’il aurait du quitter le territoire national en 1940 et le gouvernement refusant de revenir sur la condamnation de cette attitude qu’il avait prononcee en 1940 devant les parlementaires belges refugies en France. Leopold  III et sa famille s’etablirent alors en Suisse en attendant qu’une solution intervienne et la Belgique entama sa reconstruction sous le regne du frere du roi, le regent Charles . Celui-ci etait dote des memes pouvoirs que le roi et d’aucuns suggeraient qu’il devint roi sous le nom de Charles  I er de Belgique. On dit que celui-ci y songea, mais il ne favorisa pas publiquement ce projet, ne voulant pas bafouer ouvertement son frere aine.

La question royale en 1950 [ modifier | modifier le code ]

Le roi n’avait pu rentrer en Belgique immediatement apres sa liberation du fait qu’une partie du personnel politique et de la population belge etait opposee a son retour jusqu’a ce que fut reglee la question fondamentale de savoir si le roi aurait du ou non quitter le pays en 1940 pour continuer la lutte plutot que de se constituer prisonnier. De plus, il ne voulait pas rentrer en acceptant les conditions fixees par le gouvernement, notamment celle de prononcer et de rendre publique un declaration qui lui est soumise par le Gouvernement dans laquelle il aurait notamment du rendre un vibrant hommage aux Allies et aux resistants et condamner fermement l'occupation de l'armee allemande. Sous la regence du prince Charles , son frere appele a cette fonction par le Parlement et repute avoir ete plus favorable aux theses du gouvernement belge de Londres et de ses partisans, des dissensions apparaissaient entre Wallons et Flamands . Les premiers paraissaient majoritairement moins favorables au roi dont ils demandaient, pour le moins, des excuses pour ce que l’on considerait comme son defaitisme, ce que ne pouvait accepter un homme comme Leopold  III qui estimait que la royaute a des privileges. Les Flamands semblaient majoritairement favorables au retour du roi, mais sans que l’on puisse, en 1945, estimer valablement ou se situait la majorite de l’opinion publique belge. En cas de felure dans le corps de la nation, l’existence de la Belgique aurait-elle pu etre menacee a l’epoque ? Sans doute pas, mais la couronne chancelait et donc la dynastie risquait de devoir quitter la scene. On aurait vu alors s’installer, sur la Cote d’Azur ou en Suisse , une de ces familles d’ex-souverains en exil comme d’autres, ce qui, au vu de la situation financiere, a ce moment-la, de la famille royale belge, n’aurait pas ete un sort enviable. Plus tard, revenu a la vie privee, le regent Charles eut ce mot, pour justifier la regence qui lui permit de preserver le trone, ≪ J’ai sauve la baraque ≫. Le cote simple et familier de l’ex-regent apparait dans cette apostrophe qui le montre tres different de son frere aine Leopold dont la mentalite aristocratique l’avait empeche de comprendre que l’Allemagne et son Fuhrer n’avaient rien a voir avec les monarchies des siecles passes avec lesquelles on pouvait esperer s’entendre entre gens de bonne compagnie.

Le caractere aristocratique de Leopold  III etait clairement apparu dans son ≪ Testament politique ≫ confie par lui a des personnes sures au moment de sa deportation en Allemagne et destine a etre publie dans le cas de son absence lors de la liberation de la Belgique. Ce document, d’abord garde quelque temps secret par le gouvernement Pierlot a son retour a Bruxelles, fut la cause, des qu’il fut porte a la connaissance des Belges, d’une controverse qui aggrava le debat au sein de l’opinion. Le gouvernement belge a Londres, qui n’avait jamais mis en cause publiquement le Roi pendant ses annees d’exil et avait espere jusqu’au bout un compromis avec lui, n’apprecia pas de lire que le roi demandait des excuses publiques de la part des ministres l’ayant ≪ diffame ≫, disait-il, en 1940. Les Allies n’aimerent pas davantage la demande du Roi de reconsiderer les traites conclus par le gouvernement en exil que le roi estimait defavorables aux interets belges. Il en naquit une controverse principalement centree sur les traites economiques avec les Etats-Unis concernant la livraison de minerais et surtout de l’uranium congolais indispensable pour la construction des bombes atomiques americaines. Pourtant, la participation militaire de la Belgique libre, en Afrique et en Europe, ainsi que les livraisons economiques avaient constitue un argument qui, plus tard, joua un role fondamental dans le payement des dettes alliees, ce qui constitua la cause principale du retour rapide du pays a la prosperite. Grace a la politique du gouvernement en exil, la Belgique etait ainsi un cas exceptionnel parmi les pays vaincus en 1940. Ni les Pays-Bas, prives de leur colonie d’ Indonesie par les Japonais des 1941, ni le Danemark , ni la Norvege ne mirent au service des Allies des ressources humaines et des richesses comparables a celles que la Belgique libre investit dans la lutte contre les forces de l’Axe. On a comptabilise que 100 000 personnes environ travaillerent et combattirent en comptant les auxiliaires, les marins les aviateurs et les forces terrestres en Angleterre et en Afrique. Le texte du testament politique du roi ne formulait pourtant aucune reconnaissance pour l’action des Belges exiles et des ministres belges de Londres, alors qu’en quittant le pays ils avaient expose leurs familles aux persecutions nazies (ce qui fut le cas, entre autres, de la famille du ministre des Affaires etrangeres, Paul-Henri Spaak, dont l’epouse et les enfants durent se cacher et dont une belle-sœur fut executee et du Premier ministre Pierlot dont le beau-frere assuma une mission secrete en Belgique qui entraina sa mort, et du ministre Camille Gutt qui perdit deux fils au service des Allies). De plus, le testament politique de Leopold  III traduisait une vision etroite du monde et se fixait surtout sur les problemes belgo-belges, ne disant mot de la Resistance , a laquelle il avait pourtant apporte un soutien en autorisant le chef de la maison militaire royale, le general Tilkens a apporter une aide armee au Mouvement national royaliste. Se voyant exclu des evenements politiques et militaires, avec pour consequence son maintien de force en Allemagne par les Americains qui l’avaient libere avec sa famille, le roi allait critiquer, en 1946, la persistance de la presence alliee en Belgique liberee comme une ≪ occupation ≫. Winston Churchill , frappe du decalage entre la situation reelle de la Belgique et la vision du monde que revelait le testament politique du roi, remarqua : ≪ Il n'a rien oublie et rien appris ≫ .

Cependant, en 1946, une commission d’enquete officielle exonera Leopold  III de toute accusation de trahison en 1940, au vu de son renoncement a un armistice, acte politique qui lui eut ouvert les voies pour la constitution d’un gouvernement collaborationniste, a l’instar de ce qui se passa en France avec le gouvernement Laval installe par le marechal Petain avec l’accord de l’Allemagne. Neanmoins la controverse sur sa loyaute continua. Une consultation populaire eut lieu en 1950 qui autorisa a 57 % le roi a rentrer en Belgique. Cependant, le scrutin revelait un pays coupe en deux. En majorite, les Wallons et certains noyaux industriels ou urbains flamands avaient vote contre son retour, mais celui-ci fut nettement approuve par les habitants des campagnes wallonnes et par une forte majorite des Flamands, ce qui fit taxer le souverain de ≪ roi des Flamands ≫ par certains de ses opposants [ 67 ] .

A peine le souverain rentre le , des troubles eclaterent, surtout dans les provinces wallonnes. La greve generale paralysa une bonne partie du pays, le parti communiste se montrant particulierement actif dans l’action anti-monarchique, notamment a Anvers dans le milieu des dockers. On compta plusieurs dizaines de sabotages a l’explosif en Wallonie et quatre morts, abattus par la gendarmerie au cours d’une manifestation : la fusillade de Grace-Berleur (commune de la peripherie liegeoise).

Abdication du roi [ modifier | modifier le code ]

Le 1950, apres une entrevue dramatique avec d’anciens deportes politiques, le roi Leopold  III accepta de confier la lieutenance generale du royaume a son fils aine le prince Baudouin afin de preserver l’unite du pays, puis il abdiqua le , la situation n’ayant pas evolue.

Dernieres annees [ modifier | modifier le code ]

Influence sur Baudouin [ modifier | modifier le code ]

Leopold  III influenca le regne de son fils Baudouin jusqu’au mariage de ce dernier. En 1959, le gouvernement lui demanda alors de cesser de vivre sous le meme toit que son fils et de quitter le chateau de Laeken . L’ancien monarque se retira alors au chateau d’Argenteuil , proche de Bruxelles, dans la foret de Soignes et n’eut plus aucun role politique.

Deces et funerailles [ modifier | modifier le code ]

Leopold  III decede dans la nuit du 24 au , a l’age de 81 ans a la clinique universitaire Saint-Luc de Woluwe-Saint-Lambert a Bruxelles des suites d’une lourde intervention chirurgicale sur les coronaires . Il est inhume, comme tous les rois et reines des Belges, dans la crypte royale de Notre-Dame de Laeken a Bruxelles, aux cotes de ses deux epouses.

Leopold  III , roi alpiniste et explorateur [ modifier | modifier le code ]

Son pere Albert I er , grand alpiniste belge, l'initie a l'escalade. En 1924, Leopold III fait a 23 ans sa premiere ascension, le Campanile Toro dans les Dolomites en sa compagnie. En aout 1925, il fait son premier 4 000  m , le Finsteraarhorn dans l' Oberland Bernois [ 68 ] . Grimpeur sur et efficace, son pere lui confie le poste de premier de cordee. En 1926, il accepte la Presidence d'honneur du Club alpin belge [ 69 ] . Dans les annees suivantes, retenu par ses obligations officielles, il grimpe principalement dans les rochers belges [ 70 ] et ouvre parfois de nouveaux itineraires [ 71 ] . C'est ainsi qu'il est, avec son pere, un des pionniers de l'escalade en Belgique. En 1932, il repete avec le tres fort grimpeur italien Emilio Comici un itineraire ouvert par ce dernier peu de temps auparavant a la Torre di Diavolo. En septembre 1933 avec Attilio Tissi et quelques autres alpinistes, il conquiert un sommet vierge dans les Dolomites denomme en son honneur ≪ Campanile di Brabante ≫ [ 72 ] . D'autres grands grimpeurs de l'entre-deux-guerres sont aussi ses compagnons de cordee: Tita Piaz , Giusto Gervasutti et Aldo Bonacossa [ 73 ] . Apres le deces d'Albert I er en 1934, il passe presque chacune de ses vacances dans les Dolomites et le Tyrol et y fait de l'alpinisme dans la plus grande discretion. Au Tyrol, il fait des ascensions dans le massif du Kaisergebirge ou il gravit la face est et la face ouest de la Fleischbank de niveau tres difficile avec le celebre couple d'alpinistes Hans Steger et Paula Wiesinger . En Belgique, il ouvre une voie a la falaise de la Chamia pres de Waulsort [ 74 ] et une autre a l'arete de Waulsort de la roche Al'Rue.

Apres la Seconde Guerre mondiale , entre 1950 et 1966, il fait encore episodiquement de l'alpinisme. Dans le massif du Mont-Blanc , il gravit ainsi la Dent du Geant , sommet de plus de 4 000  m , avec le guide chamoniard Camille Tournier et en 1963, accomplit sa derniere ascension a la difficile arete sud de l'aiguille Purtscheller [ 73 ] .

Durant sa vie et essentiellement apres son abdication, le roi Leopold  III s'est egalement passionne pour les sciences naturelles, l'ethnologique, la photographie et le cinema. En septembre 1920, il accompagne ses parents au Bresil d'ou il revient enthousiaste et ou se revele son gout pour l'ethnologie et la botanique [ 75 ] . En 1925, 1933, 1957 et 1959, il voyage au Congo belge ou il a l'occasion d'etudier la faune et la flore du Congo et les coutumes des populations autochtones [ 76 ] . Il voyage egalement au Venezuela et au Bresil en 1964. Lors d’une expedition dans les reserves amerindiennes du Mato Grosso au Bresil, le roi Leopold  III rencontre le chef Raoni . En 1974, il visite l’ ile de North Sentinel ( iles Andaman , golfe du Bengale ) et tente d’approcher les Sentinelles , peuple autochtone vivant isole du reste de l’humanite ; l’expedition sera repoussee par un guerrier isole de la tribu [ 77 ] .

Il est enfin attentif a la protection de la nature. En 1956, il cree l' ASBL Fondation internationale scientifique . Une des principales concretisation de cette ASBL est la realisation d'un film en 1958 Les Seigneurs de la foret , et d'un livre sur le Congo [ 76 ] . De meme, il fonde en 1972 le Fonds Roi Leopold  III pour l’exploration et la conservation de la nature . Et declare a propos de celui-ci : ≪ L'idee de creer le Fonds m'est venue, entre autres, de nombreuses demandes d'appui que m'adressent des personnes desireuses soit de monter une expedition, soit de publier les resultats de leurs recherches, soit encore de faire connaitre au monde le sort de certaines ethnies desheritees. Un des buts du Fonds est d'encourager semblables initiatives, a condition qu'elles soient raisonnees, desinteressees et marquees d'un reel interet scientifique et humain (...) ≫ [ 78 ] . Face au projet d'installation d'un camp de caravanes au sommet du plateau du Colebi a Freyr en 1969, il est intervenu personnellement pour la sauvegarde de l'integralite du milieu naturel de Freyr , principal site d'escalade en Belgique.

Decorations et distinctions [ modifier | modifier le code ]

Acte de naissance de Leopold  III (1901)
Acte de mariage de Leopold  III avec Lilian Baels (1941)

Titulature [ modifier | modifier le code ]

  • 1901-1909 : Son Altesse Royale le prince Leopold de Belgique (naissance)
  • 1909-1934 : Son Altesse Royale Leopold, duc de Brabant , prince de Belgique
  • 1934-1944 : Sa Majeste le roi des Belges
  • 1944-1950 : Sa Majeste le roi Leopold de Belgique
  • 1950-1951 : Sa Majeste le roi des Belges
  • 1951-1983 : Sa Majeste le roi Leopold de Belgique (apres abdication)

Honneurs [ modifier | modifier le code ]

Honneurs nationaux [ modifier | modifier le code ]

Honneurs etrangers [ modifier | modifier le code ]

Honneurs militaires [ modifier | modifier le code ]

Honneurs scientifiques [ modifier | modifier le code ]

Ascendance [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Albert Crahay et Jo Gerard , Le general Van Overstraeten, "Vice-Roi" en 1940 , Braine-l'Alleud,   ed. J-Collet,
  • Jacques Belle , La defaite francaise, un desastre evitable , Paris,   ed. Economica,
  • Sebastien Cokaiko , Les Fous du roi : Leopold  III (1934-1940) , Bruxelles,   ed. Luc Pire, ( ISBN   978-2-87415-932-9 )
  • Andre de Staercke , Memoires sur la Regence et la Question royale , Bruxelles,   ed. Racine, ( ISBN   978-2-87386-316-6 )
  • Michel Dumoulin , Spaak , Bruxelles,   ed. Racine, coll.  ≪ Documents ≫, , 736  p. ( ISBN   978-2-87386-162-9 )
  • Michel Dumoulin , Mark Van den Wijngaert et Vincent Dujardin ( dir. ), Leopold  III , Bruxelles,   ed. Complexe, , 397  p. ( ISBN   2-87027-878-0 )
  • Esmeralda de Belgique , Leopold  III , mon pere , Bruxelles,   ed. Racine, ( ISBN   2-87386-270-X )
  • Karl-Heinz Frieser ( trad.  Nicole Thiers), Le mythe de la guerre eclair : La campagne de l'Ouest de 1940 [≪ Blitzkrieg-Legende, der Westfeldzug 1940 ≫], Paris,   ed. Belin, , 480  p. ( ISBN   978-2-7011-2689-0 )
  • Pascal Dayez-Burgeon , Leopold  III ou la difficulte d'etre roi ,   ed. Historia,
  • Antoine Giscard d'Estaing , Leopold  III  : Un Roi dans la tourmente , Bruxelles,   ed. Racine, , 327  p. ( ISBN   978-2-87386-079-0 )
  • Raymond Aron , Leopold  III , le choix impossible , Paris,   ed. Plon,
  • Vincent Dujardin , Belgique 1949-1950 : entre regence et royaute ,   ed. Racine, ( ISBN   978-2873860349 )
  • Vincent Dujardin , Michel Dumoulin et Mark Van den Wijngaert , Leopold  III ,   ed. Andre Versaille, , 437  p. ( ISBN   978-2-50705-204-1 )
  • Jose Gotovitch ( dir. ) et Paul Aron ( dir. ), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , Bruxelles/Paris,   ed. Andre Versaille, , 527  p. ( ISBN   978-2-87495-001-8 )
  • Roger Keyes (amiral) , Un Regne brise [≪ Outrageous Fortune ≫], Paris-Bruxelles,   ed. Duculot,
  • Roger Keyes et Guy Scheyven ( trad.  de l'anglais), Echec au roi : Leopold  III 1940-1951 , Paris-Gembloux,   ed. Duculot, , 360  p. ( ISBN   2-8011-0604-6 )
  • Leopold  III , Pour l´Histoire : Sur quelques episodes de mon regne , Bruxelles,   ed. Racine, , 239  p. ( ISBN   978-2-87386-251-0 )
  • Leopold  III , Carnets de voyages, 1919-1983 , Bruxelles,   ed. Racine, ( ISBN   2-87386-296-3 )
  • Pierre Miquel , La Seconde Guerre mondiale , Paris,   ed. Fayard,
  • Serge Moureaux , Leopold  III  : La tentation autoritaire , Bruxelles,   ed. Luc Pire, , 199  p. ( ISBN   2-87415-142-4 )
  • Gilbert Renault ( colonel Remy ) , Le 18 e jour : la tragedie de Leopold  III , Roi des Belges , Paris,   ed. France-Empire,
  • Jean Stengers , Leopold  III et le gouvernement : Les deux politiques belges de 1940 , Bruxelles,   ed. Racine, 2002 (reed.) ( ISBN   978-2-87386-262-6 )
  • Jean Vanwelkenhuyzen , 1936 - Leopold  III , Degrelle, van Zeeland et les autres… , Bruxelles,   ed. Racine, , 333  p. ( ISBN   978-2-87386-319-7 )

Dans les arts et la culture populaire [ modifier | modifier le code ]

Filmographie [ modifier | modifier le code ]

Cinema [ modifier | modifier le code ]

  • 1943 : Image d'archives dans Vi motte stormen .

Television [ modifier | modifier le code ]

  • 1963 : Lui-meme dans Heinrich Harrer berichtet .
  • 2011 : Nicolas Delvaux, Leopold  III , mon pere  ; temoignage de la princesse Esmeralda, production RTBF , 90 min, format 16/9 [ 85 ] .
  • 2017 : Michel Vuillermet , Leopold III ou la chute d'un roi , documentaire.

Iconographie [ modifier | modifier le code ]

Caricature [ modifier | modifier le code ]

  • 1940 : S tep Right This Way, Sir de John Collins, Montreal, Quebec, Canada [ 86 ] .

Peinture [ modifier | modifier le code ]

  • Yves Diey , Portrait de Leopold  III , huile sur toile, chateau de Laeken, Bruxelles, Belgique.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Titre duc de Brabant le 2 fevrier 1910.
  2. Laurence Van Ypersele, op. cit. , p. 109.
  3. Pierre Daye, La jeunesse et l'avenement de Leopold III , Paris, Bernard Grasset,
  4. ≪  La prestation de serment du Prince Leopold  ≫, Le Soir ,‎ , p.  1
  5. ≪  "Le roi a une demi-sœur et un demi-frere"  ≫, sur vrt.be , VRT NWS: le site d'information de reference , (consulte le ) .
  6. Outrageous fortune , Roger Keyes, Editions Martin Secker & Warburg, London, 1984.
  7. Un regne brise , pages 149 et suivantes, Editions Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  8. Servir , memoires du general Gamelin, cite par le colonel Remy dans Le 18 e  jour , pages 67-68, Editions France Empire, Paris 1976.
  9. Relations militaires franco-belges, 1936-1940 , Editions du Centre National de la Recherche Scientifique, Paris 1968.
  10. France and Belgium, 1939-1940 , Brian Bond, Editions David Poynter, London 1975.
  11. 1940, La guerre des occasions perdues , Colonel Goutard, Editions Hachette, Paris.
  12. Les annees de cauchemar , William Shirer, page 331, Editions Texto-Tallandier, Paris 2009.
  13. Le mythe de la guerre eclair , Karl-Heinz Frieser, page 155, Editions Belin, Paris 2003.
  14. La Seconde Guerre mondiale , Pierre Miquel, page 41, Editions Fayard, Paris 1986.
  15. La Seconde Guerre mondiale , Pierre Miquel, cit. le rapport du depute francais Taittinger du 8 mars 1940, page 41, Editions Fayard, Paris 1986.
  16. La defaite francaise, un desastre evitable , lieutenant-colonel Jacques Belle, page 25, Editions Economica, Paris 2007.
  17. The Second World War , memoires de Churchill, vol. II, livre 1 er , divers editeurs.
  18. a et b ≪  Le 25 mai 1940 se joua le drame de Wynendaele, l'un des episodes les plus tragiques de notre pays  ≫, Le Vif/L'Express ,‎ ( lire en ligne )
  19. Constitution, ≪  article 106  ≫, sur Senat de Belgique , (consulte le )
  20. Jacques Willequet , ≪  Les relations entre le roi, commandant en chef de l'armee, et le gouvernement belge, en 1914-1918  ≫, Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine , vol.  15, n o  1,‎ , p.  149?160 ( DOI   10.3406/rhmc.1968.3337 , lire en ligne , consulte le )
  21. Olivier Rogeau , ≪  Que signifie "le pouvoir militaire du roi" et comment est-il exerce en Belgique ? (decodage)  ≫, sur Le Vif , (consulte le )
  22. Le 18 e  jour , colonel Remy, page 355, Editions France Empire, Paris 1976.
  23. Outrageous Fortune , amiral Keyes, Editions Martin Secker & Warburg, Londres, 1984, trad. fr. Un regne brise , vol. 1, pages 290 et 328, Editions Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  24. Outrageous fortune , amiral Keyes, Editions Martin Secker & Warburg, Londres, 1984; trad. fr. Un regne brise , vol. 1 page 318, Editions Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  25. Outrageous Fortune , ed. Martin Secker and Warburg, Londres, 1984, Un regne brise , page 441, Ed. Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  26. "Outrageous Fortune", amiral Keyes, ed. Martin Secker & Warburg, Londres, 1984, trad. francaise Un regne brise , vol. 1, pages 290 a 328, Ed. Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  27. Spaak , Michel Dumoulin, pages 169-170, Editions Racine , Bruxelles 1999.
  28. Aux sources de la question royale , J. Vanwelkenhuizen, Editions Duculot, Paris-Gembloux 1988.
  29. Leopold  III en l’an 40 , Jean Cleeremans, page 153, Editions Didier Hatier, Bruxelles 1985.
  30. 20th Century Journey , William Shirer, 1984, reed. Texto, France 2009.
  31. Memoires sur la Seconde Guerre mondiale , Winston Churchill, cite par le colonel Remy dans Le 18 e  jour , page 179, Editions France-Empire, Paris 1976.
  32. a et b Constitution belge.
  33. Constitution belge
  34. Spaak , Michel Dumoulin, page 167, Editions Racine, Bruxelles 1999.
  35. Fonds Paul-Henri Spaak, 35/0359, entrevue du 24 mai 1940 a 16 heures.
  36. Pour l’Histoire , Leopold  III (memoires), pages 52-53-55, ed. Racine , Bruxelles 2001.
  37. Leopold  III ou le choix impossible , Raymond Aron, page 389.
  38. Memorandum du 1 er juin 1940.
  39. Pour l’Histoire , Leopold  III (memoires), page 54, ed. Racine Bruxelles 2001.
  40. a et b En marge de la politique belge, 1914-1956 , J. Wullus-Rudiger, page 326, ed. Berger-Levrault, Paris 1957.
  41. La Libre Belgique , journal quotidien, Bruxelles, 21-22-23 mai 1988 : ≪ le gouvernement belge de Sainte-Adresse en 1914-1918 ≫.
  42. Leopold  III ou le choix impossible , Robert Aron, page 354, ed. Plon, Paris 1977.
  43. Le Leopoldisme Robert Meire, page 11, Ed. Paul Legrain, Bruxelles 1986.
  44. 20th Century Journey , 1984, reed. Les Annees de Cauchemar , William Shirer, page 347.
  45. Pour l’Histoire' , Leopold  III (memoires) page 51, ed. Racine, Bruxelles 2001.
  46. Le 18 e  jour , Colonel Remy, pages 261-262, Editions France-Empire, Paris 1976.
  47. Le 18 e  jour , Colonel Remy, pages 348-349, op. cit.
  48. Le General Van Overstraeten en 1940 , A. Crahay, Jo Gerard, page 124, ed. J. M. Collet, Braine-l’Alleud, 1990.
  49. Outrageous Fortune, Un regne brise , Sir Roger Keyes, Ed. Martin Secker & Warburg, Londres, 1984, page 421, vol. 1, ed. Duculot, Paris-Gembloux 1985.
  50. Outrageous Fortune , ed. Martin Secker & Warburg, Londres, 1984, Un regne brise , page 342, Ed. Duculot, Paris-Gemboux 1985.
  51. La Seconde Guerre mondiale , Pierre Miquel, op. cit. page 110.
  52. La Defaite francaise, un desastre evitable , lieutenant-colonel Jacques Belle, page 3 (introduction), Editions Economica, Paris 2007.
  53. Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , Jose Gotovitch et Paul Aron, (dir.) Editions Andre Versaille, 2008, article ≪ Roi ≫.
  54. Discours du marechal Petain, le 17 juin 1940.
  55. Cahiers d’histoire de la Seconde Guerre mondiale , Albert De Jonghe, p.   101-102 et 104, Bruxelles 1970.
  56. a et b Figaro Magazine , 7 juin 1980.
  57. Nos bataillons 1944-1945 , Le Soir (Bruxelles), 05-09-1969.
  58. Bortai , Philippe Brousmiche, ed. Gamma, Paris 1987.
  59. Le gouverneur de la Societe Generale a Bruxelles sera abattu en 1944 par les collaborateurs des nazis qui l’accusent de diriger de loin l’effort de guerre des Belges libres.
  60. Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , op. cit., article ≪ Diplomatie ≫.
  61. Leopold  III prisonnier , general van Overstraeten, pages 169 et 199, editions Didier Hatier, Bruxelles 1986.
  62. Leopold  III en l’an 40 , Jean Cleremans page 258, Editions Didier Hatier, Bruxelles 1985.
  63. Leopold  III en l’an 40 , Jean Cleeremans, page 258, Editions Didier Hatier, Bruxelles 1985.
  64. Memoires de Joseph Goebbels , vol. 3, page 427, Editions Tallandier, Paris 2005.
  65. Ce scientifique nazi arrete par les allies fut pendu pour ses experiences medicales sur les prisonniers des camps de concentration.
  66. Temoignage de l'ancien ambassadeur allemand Vico von Bulow-Schwante, apres la guerre, devant une commission alliee. Ref. R. Keyes op. cit.
  67. Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , op. cit., article ≪ Question royale ≫.
  68. Jacques Borlee, De Freyr a l'Himalaya , Bruxelles, Didier Hatier, , 254  p. , p.  142
  69. ≪  Au Club Alpin Belge  ≫, Le Soir ,‎ , p.  3
  70. A Freyr, Chaleux, Waulsort, Marche-les-Dames, Sy, Hotton et au rocher Bayard
  71. Un voie d'escalade a la Chamia de Waulsort fait explicitement reference a son createur: "Le royal bucheron"
  72. Pierre Daye, La jeunesse et l'avenement de Leopold III , Paris, Bernard Grasset
  73. a et b Jacques Borlee, ≪  Sa majeste le roi Leopold III alpiniste  ≫, Ardennes et Alpes ,‎ , p.  12-14
  74. Opportunement baptisee ≪Le Royal Bucheron≫
  75. Michel Demoulin, Mark Van den Wijngaert, Vincent Dujardin, Leopold III , Bruxelles, Editions Complexe, , 397  p. , p.  28
  76. a et b ≪  Leopold III et le Congo : archives de la Fondation internationale scientifique  ≫, sur Archives de l'Etat , (consulte le )
  77. Lonely Islands , George Weber, chapitre 8, lire en ligne .
  78. Premiere expedition scientifique du Fonds Leopold  III (livret), preface de Leopold  III , Bruxelles 1974.
  79. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag et ah Annuaire administratif et judiciaire de Belgique: Administratief en gerechtelijk jaarboek voor Belgie. / Bruylant., 1965 Pag. 4
  80. a b c d e f g h i j k l et m Annuaire administratif et judiciaire de Belgique: Administratief en gerechtelijk jaarboek voor Belgie. / Bruylant., 1965 Pag. 5
  81. Faire-part de deces du roi Leopold  III [ lire en ligne  (page consultee le 24 fevrier 2019)]
  82. Eric Tripnaux, ≪  Les ordres decernes au roi Baudouin. Une mise en perspective  ≫, Museum Dynasticum , vol.   XXXIII , n o  2,‎ , p.  10 ( ISSN   0777-0936 , lire en ligne , consulte le ) .
  83. (nl) ≪  Eredoctoraten met koninklijk tintje  ≫, sur nieuws.kuleuven.be (consulte le )
  84. Annuaire Admin Belge, 1965/ pag 1239
  85. La princesse Marie-Esmeralda de Belgique , fille du roi Leopold  III et sœur du roi Albert  II , presente sa vie, la vie de son pere et celle de la famille royale. Avec des interventions des historiens Francis Balace , Vincent Dujardin, de Mark Eyskens , du P r Christian de Duve , du Prince Alexandre de Belgique , etc.
  86. ≪  Cartoon - "Step Right This Way, Sir". | McCord Museum  ≫, sur collections.musee-mccord-stewart.ca (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]