Portrait par Alexandre Roslin, 1767. Paris, Musee du Louvre.
Biographie
Naissance
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Deces
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Sepulture
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Nationalite
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Activites
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Philosophe
,
librettiste
,
ecrivain
,
critique litteraire
,
encyclopediste
,
dramaturge
,
poete
,
historien
,
homme politique
,
journaliste
,
romancier
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Pere
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Martin Marmontel
(
d
)
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Mere
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Marianne Gourdes
(
d
)
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Fratrie
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Anne Marmontel
(
d
)
Marie-Jeanne Marmontel
(
d
)
Antoinette Marmontel
(
d
)
Jean Marmontel
(
d
)
Jeanne Marmontel
(
d
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Antoine Marmontel
(
d
)
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Parentele
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Autres informations
A travaille pour
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Membre de
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Mecene
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Œuvres principales
- Elements de litterature
(
1787
)
|
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Jean-Francois Marmontel
, ne le
a
Bort-les-Orgues
et mort le
a
Habloville
, est un ecrivain,
encyclopediste
,
historien
,
conteur
,
romancier
,
grammairien
et
poete
,
dramaturge
,
philosophe
francais
.
Proche de
Voltaire
et adversaire de
Rousseau
, il connait une grande notoriete a la
cour de France
et dans toute l’Europe.
Il est membre de l'
Academie francaise
, dont il sera
secretaire perpetuel
.
Sous le
Directoire
, il est membre du
Conseil des Anciens
jusqu'au
coup d'Etat du 18 fructidor an V
.
Issu d’une famille de la petite bourgeoisie, Jean-Francois Marmontel est le fils aine de Martin Marmontel, maitre tailleur d'habits, et de Marianne Gourdes (morte en 1747).
Ses parents ont six autres enfants : Anne (nee le
), Marie-Jeanne (nee le
), Antoinette (nee le
, morte le
), Jean (
), Antoine (
) et Jeanne (1739)
[
1
]
,
[
2
]
.
Apres avoir appris a lire au couvent de l'Immaculee Conception de la Vierge, dont les religieuses sont liees d'amitie avec sa mere, il frequente l'ecole d'un pretre de Bort, l'abbe Vaissiere, avant de suivre, de 1734 a 1738, des etudes au college de
Mauriac
, dirige par les
Jesuites
[
3
]
.
Expulse du college un mois avant la fin de son annee de rhetorique, il est place par son pere en apprentissage chez un marchand de
Clermont-Ferrand
.
Il devient apprenti tailleur. Selon John Renwick, un jesuite de Clermont l'aurait pris sous sa protection en lui procurant une place de precepteur dans une famille bourgeoise
[
4
]
.
Ainsi, il parvient a survivre et a faire sa philosophie au college de la ville, de 1738 a 1740.
De 1740 a 1741, il est employe comme precepteur par le marquis de Linars
[
3
]
.
Il perd alors son pere, victime de la
tuberculose
. Cet evenement reduit sa famille au desespoir et a la misere, ainsi qu’il le raconte dans ses
Memoires
. Il promet de l’en tirer et s’installe a
Toulouse
en 1741, ou il fait sa philosophie chez les Jesuites et devient repetiteur chez les Jesuites et les
Bernardins
, envoyant aux siens une partie de son salaire.
Debut de la carriere litteraire et amitie avec Voltaire
[
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|
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]
Il presente au concours de l’
Academie des Jeux floraux
une ode sur
L’Invention de la poudre a canon
, qui n’est pas distinguee.
≪ Je fus outre, ecrit-il, et dans mon indignation j’ecrivis a
Voltaire
et lui criai vengeance en lui envoyant mon ouvrage. […] Il me fit une de ces reponses qu’il tournait avec tant de grace et dont il etait si liberal. Ce qui me flatta beaucoup plus encore que sa lettre, ce fut l’envoi d’un exemplaire de ses œuvres corrige de sa main, dont il me fit present
[
5
]
. ≫
Cet echange marque le debut, entre les deux hommes, d’une amitie qui dure trente-cinq ans, sans le moindre nuage.
Marmontel persevere aupres des Jeux floraux et finit par remporter le prix pour l'idylle avec son poeme l'
Eglogue
en 1744, puis les trois prix des Jeux floraux et un prix a l’
Academie de Montauban
en 1745
[
3
]
.
Il envisage de s’inscrire a la faculte de theologie, mais Voltaire lui conseille de venir plutot a Paris. La vente d’une lyre d’argent, que lui a decernee l’Academie de Montauban, permet de subvenir aux frais du voyage.
A Paris, il connait d’abord une situation materielle extremement difficile. Il essaie, mais sans succes, de lancer un journal de litterature intitule
L’Observateur litteraire
, qui ne compte que huit numeros. Il est sauve par l’
Academie francaise
qui lui decerne en 1746 son prix de poesie sur le sujet suivant : ≪ la Gloire de Louis XIV perpetuee dans le Roi son successeur ≫. Voltaire part aux devants de la Cour a
Fontainebleau
avec quelques douzaines d’exemplaires du poeme de Marmontel.
≪ A son retour, raconte Marmontel, il me remplit mon chapeau d’ecus, en me disant que c’etait le produit de la vente de mon poeme. ≫
Desormais tire d’affaire, Marmontel temoigne de sa reconnaissance a son ami en redigeant, toujours en
, une elogieuse preface pour une edition de
La Henriade
, preface souvent reprise en tete d’editions ulterieures de ce poeme. L’annee suivante, il remporte de nouveau le prix de poesie de l’Academie sur le sujet : ≪ la Clemence de Louis XIV est une des vertus de son auguste successeur ≫.
Le
, il donne sa premiere tragedie,
Denys le tyran
, piece authentiquement originale et qui remporte un grand succes : elle a du mouvement, de l’action, et la peinture de la tyrannie et de son chatiment, bien dans l’esprit du temps, interessa le public. Sa piece suivante,
Aristomene
(
), a egalement du succes grace au talent de
M
lle
Clairon
.
En revanche,
Cleopatre
(
) tombe, et est l’occasion d’un mot reste fameux : au dernier acte, un
aspic
mecanique, fabrique par
Vaucanson
, sort d’un panier pour aller mordre le sein de la reine d’Egypte ; un spectateur s’ecrie
≪ Je suis de l’avis de l’aspic ≫
, declenchant l’hilarite generale.
La piece suivante,
Les Heraclides
, representee pour la premiere fois le
, tombe egalement en raison, selon les amis de Marmontel, de l’etat d’ebriete de
M
lle
Dumesnil
, dans le role de
Dejanire
. Quant a
Egyptus
, jouee pour la premiere fois le
, elle n’a qu’une seule representation.
Apres ce nouvel echec, Marmontel renonce a la tragedie
[
2
]
.
Grace a la protection de
M
me
de Pompadour
, il obtient en 1753 une place de secretaire des
Batiments du roi
. D'apres ses
Memoires
, il est appele a conseiller le roi pour la distribution des pensions accordees sur le
Mercure de France
et fait attribuer le privilege de ce periodique a
Louis de Boissy
, le
. Apres la mort de ce dernier, le
, il en obtient a son tour le brevet, le
, et en prend la tete en aout. C’est dans le
Mercure
qu’il publie ses
Contes moraux
, qui rencontrent un immense succes.
Chez
Marie-Therese Geoffrin
, dont il loue un appartement et frequente le salon, il recite une satire contre le
duc d'Aumont
dont il refuse de denoncer l’auteur, ce qui lui vaut d’etre emprisonne onze jours a la
Bastille
, du
au
, et lui fait perdre le privilege du
Mercure
.
En 1760, l’
Academie francaise
distingue son
Epitre aux poetes
sur les charmes de l’etude.
Le
, elle l’elit au nombre de ses membres, au fauteuil 17, ou il succede a
Jean-Pierre de Bougainville
; il est recu le
suivant, par
Armand-Jerome Bignon
.
A la fin de 1763, Gustav Philip, comte de Creutz, nomme ambassadeur de
Suede
en Espagne, passe par Paris avant de rejoindre son poste et, dans le salon de Mme Geoffrin, rencontre Marmontel, avec lequel il noue une amitie qui durera plus de 20 ans; cette amitie se renforce des 1766, quand Creutz est nomme ambassadeur de Suede en France et encourage son ami philosophe a ecrire des operas-comiques avec le compositeur
Andre Gretry
, protege de Creutz
[
6
]
.
En
, il publie son roman
Belisaire
, avec le visa de la censure royale.
Cependant, l'ouvrage, en particulier son chapitre XV, dans lequel le heros prone une forme de tolerance religieuse, s'attire tres rapidement les foudres des theologiens de la
Sorbonne
, et des partisans de l'intolerance civile.
N'ayant plus guere d'appuis a la Cour depuis la mort de
M
me
de Pompadour, convaincu de ne pouvoir compter sur le soutien de ses collegues academiciens, Marmontel tente d'abord d'apaiser la colere des theologiens en faisant de multiples concessions.
Ce n'est que dans un second temps, comprenant qu'on lui demande
≪ d'adherer sans reserve au dogme de l'intolerance civile
[
7
]
≫
, que, calculant qu'il risquait de tout perdre ? reputation, amis ? en cedant, il prefere aller a l'affrontement ? qui lui permet d'apparaitre publiquement comme une victime de l'arbitraire ? et appelle Voltaire a la rescousse.
Belisaire
est officiellement censure en decembre par la Sorbonne.
Le
, l’
archeveque de Paris
,
M
gr
de Beaumont
, condamne l’ouvrage dans un mandement qu’il fait lire au prone de toutes les eglises du diocese.
Cette censure et ces condamnations ne font que contribuer au succes de l’ouvrage, que defendent les
Philosophes
. Par ailleurs, sur le conseil de Voltaire, Marmontel envoie
Belisaire
aux monarques eclaires Frederic II de Prusse, l'imperatrice Catherine de Russie, le roi Stanislas II de Pologne, le prince hereditaire de Brunswick, la reine de Suede Louise-Ulrique et son fils le prince royal, futur Gustave III, ce qui promeut la diffusion du roman et ridiculise la Sorbonne
[
8
]
.
Apres cette affaire, il quitte en 1768 la maison de
M
me
Geoffrin, qui est tombee dans la devotion, et s'installe chez
M
lle
Clairon,
rue du Bac
.
Puis, quand celle-ci part aupres du
margrave
d'
Ansbach
,
Charles-Frederic d'Anspach-Bayreuth
, au printemps 1773, il va s'installer chez
M
me
de Seran, ancienne maitresse de
Louis XV
, qui lui a offert un hotel particulier.
Sollicite par le compositeur
Andre Gretry
, il ecrit le livret du
Huron
, adapte de
L'Ingenu
de Voltaire, cree aux
Italiens
le
, ou il connait un grand succes. Le chapitre XI de
L'Ingenu
s'inspire de l'affaire de Belisaire
[
9
]
.
Suivent
Lucile
, donnee aux Italiens le
,
Silvain
, represente pour la premiere fois le
,
L'Ami de la maison
, donne a
Fontainebleau
le
et a Paris le
, et
Zemire et Azor
, adaptation du conte
La Belle et la Bete
, jouee a Fontainebleau le
et a Paris le
. Concernant cette derniere œuvre,
Retif de La Bretonne
ecrit dans
Les Nuits de Paris
:
≪ Marmontel, je te remercie de cette scene delicieuse ! C'est presque la seule comedie-ariette que je te pardonne
[
10
]
! ≫
Apres la mort de
Charles Pinot Duclos
, Marmontel est nomme
historiographe de France
, en 1772.
Il prend le parti du compositeur italien
Niccolo Piccinni
dans la
querelle
qui l’oppose au compositeur allemand
Christoph Willibald Gluck
(l'un et l'autre etaient alors installes a Paris), et compose contre ses adversaires une satire en onze chants intitulee
Polymnie
.
Il publie
Les Incas
(
), roman qui stigmatise l’esclavage et remporte egalement un vif succes.
Apres un projet de mariage, en 1772-1773, avec la belle-sœur d'un avocat au
Parlement de Paris
, Vermeil, il epouse, le
, la niece de son ami l'
abbe Morellet
, Marie-Adelaide Leyrin de Montigny (1759-1812), jeune femme de 18 ans venue a Paris avec sa mere en juillet, a la demande de son oncle.
Ensemble, ils ont cinq fils : le premier est mort a la naissance en
[
1
]
, Albert-Charles-Francois est ne le
(mort le
), Charles-Paul le
(mort le
), Charles-Joseph-Francois le
(mort le
) et Louis-Joseph le
(mort a l'hopital de la ville de
New York
le
[
11
]
).
A la suite de la mort de Louis XV (1774),
M
me
de Seran vend son hotel au comte d’Angiviller en 1776.
Accueilli alors par les Chalut de Verin,
place Vendome
, Marmontel s'installe ensuite dans l'appartement que l'abbe Morellet loue depuis juin au deuxieme etage de la maison Neuve des Feuillants,
rue Saint-Honore
, a l'occasion de son mariage en
[
12
]
.
Le
, il achete pour 30 000 livres a Grignon, dans les communes de
Thiais
et d'
Orly
, la maison de Charles Colle, qu'il revendra le
a un marchand de bois, Martin Beaudouin, pour une somme de 40 500 livres
[
13
]
.
Enfin, en prevision de la naissance de leur quatrieme enfant, qui a lieu le
, les Marmontel s'installent dans un appartement appartenant au meme ensemble de batiments loues par les Feuillants rue Saint-Honore
[
14
]
.
Le 27 novembre 1783, Marmontel est elu secretaire perpetuel de l'Academie francaise : il sera le dernier a occuper cette fonction de l'ancienne Academie.
Il succede a
d'Alembert
, avec qui il a prepare la
5
e
edition du
Dictionnaire
.
En 1785, il obtient la charge d'historiographe des batiments, grace a son ami le
comte d’Angiviller
[
15
]
.
Lors de la creation du Lycee en 1786, il recoit la chaire d’histoire.
En
, il rassemble en un volume, sous le titre d’
Elements de litterature
, les articles qu’il a publies dans l’
Encyclopedie
entre
et
, puis repris dans sa
Poetique francaise
en
, ainsi que les articles ecrits pour le
Supplement
de l’
Encyclopedie
et ceux de l’
Encyclopedie methodique
de
Panckoucke
, en operant des coupures, des ajouts et des remaniements.
Il se fait ainsi le defenseur d'une declamation naturelle dans l'article ≪ Declamation ≫.
En
, il fait paraitre ses
Œuvres completes
en dix-sept volumes chez Nee de la Rochelle.
Proche de
Jacques Necker
et de
Francois de Pange
, il est, au debut de la
Revolution francaise
, choisi par le district des Feuillants comme membre de l'assemblee electorale de Paris en 1789, et il participe a la redaction de son
cahier de doleances
.
Toutefois, Marmontel s'etant seul oppose, le
, a un arrete de l'assemblee protestant contre la suppression du
Journal des Etats generaux
de
Mirabeau
decidee par un arret du
Conseil d'Etat
, l'abbe
Sieyes
lui est prefere lors de l'election a la deputation des
Etats generaux
, le
.
Entre 1790 et 1792, apres la suppression des academies, il ecrit de
Nouveaux contes moraux
, publies dans le
Mercure
puis en volume par J. A. Latour, en 2 tomes a Paris et Liege en 1792. Ses derniers contes seront publies a titre posthume en 1801 a Paris par Garnery sous le titre de
Souvenirs du coin du feu
.
Malgre la perte progressive de ses revenus d'auteur et de ses pensions, il conserve diverses creances et un capital assez honorable. Le
, il achete pour une somme de 120 000 livres la ferme de Malabry, a
Paley
, a une quinzaine de kilometres de Paris, sur la route de
Fontainebleau
,
affermee
pour 4 500 livres par an
[
16
]
.
Le
, peu avant la
chute de la royaute
, il quitte avec sa famille sa maison de campagne de Grignon
[
17
]
et se retire dans le hameau de Saint-Germain, pres d’
Evreux
, ou il loue une maison du
au
[
18
]
.
Puis il s'installe dans le hameau de Couvicourt, dans la commune de
Saint-Aubin-sur-Gaillon
, avant d'acheter, pour 5 000 livres, une chaumiere dans le hameau d'Habloville, egalement dans la commune de Saint-Aubin, le
[
19
]
.
S'y etant installe a la fin de
, il entreprend de rediger des
Memoires d'un pere pour servir a l'education de ses enfants
, dans lequel il attaque violemment
Jean-Jacques Rousseau
et exprime des opinions
contre-revolutionnaires
. On y a releve des erreurs et des arrangements avec la verite, depuis les
Notes sur les Memoires de Marmontel
du comte d’Angiviller parues a Copenhague en 1933 jusqu'aux travaux de John Renwick
[
20
]
. Dans un brouillon de ses
Memoires
, Marmontel stigmatise les
massacres de Septembre
, ≪ exces d'atrocites, froidement commandees et froidement executees ≫, et la condamnation a
mort de Louis XVI
, un ≪ crime ≫ commis contre ≪ toutes les lois divines et humaines ≫
[
21
]
.
Alors dans la gene, comme le prouve une lettre du
au secretaire general du ministere de l'Interieur, il fait des demarches pour vendre sa propriete de Grignon
[
22
]
.
Le
21 vendemiaire
an IV
, alors qu'il vit a l'ecart de la politique, il est nomme a la presidence de l'assemblee electorale de l’
Eure
, fonction qu'il refuse.
De meme, on lui propose, en 1794, une charge au sein d'un jury d'instruction charge d'examiner les instituteurs du district de
Louviers
, puis, en 1795, un poste de professeur de belles lettres dans une
Ecole centrale de Paris
, propositions qu'il rejette dans les deux cas, le
et le
, a cause des infirmites de l'age
[
23
]
.
Le
, il est inscrit comme pensionnaire de la Republique pour la somme de 3 000 livres
[
22
]
.
En revanche, le
10 germinal
an IV
, il accepte sa nomination, le
precedent, comme associe non resident, pour la classe de litterature et Beaux-Arts (section grammaire), de l'
Institut national
[
24
]
.
Le
23 germinal
an V
, sous le
Directoire
, il est elu, lors des
legislatives
, depute au
Conseil des Anciens
par les electeurs de l’Eure avec 303 voix sur 328 votants.
Se rangeant parmi les moderes, il n'intervient qu'a deux occasions : le
24 prairial
an V
, comme porte-parole de la commission de trois membres nommee par le Conseil des Anciens pour examiner, apres le
Conseil des Cinq-Cents
, la destination des livres conserves dans les depots de la capitale ; le soir du
2 thermidor
an V
sur l’entree d'une partie des troupes du
general Hoche
a l'interieur du ≪ cercle constitutionnel ≫ a la demande des trois Directeurs republicains ; dans l'un et l'autre cas, il echoue a emporter la decision de l'assemblee
[
25
]
.
Il est elu premier secretaire de l'assemblee le
, mais, comme il est suspecte d'etre royaliste, son election est annulee au
18 fructidor
(
). En revanche, il echappe a la deportation.
De retour dans sa retraite a Habloville, il reprend ses
Memoires
, interrompus par son election, en avril, et redige un cours d'etudes (traites de logique, metaphysique, morale et grammaire) pour ses fils en 1798.
Il est en train d'achever ses
Memoires
quand il succombe aux suites d'une attaque d'apoplexie, dans la nuit du 30 au
[
26
]
.
Marmontel a publie de nombreux livrets d’operas et surtout d’operas-comiques, genre dans lequel il excellait sans toutefois pouvoir rivaliser avec
Charles-Simon Favart
.
- Denys le tyran
, tragedie,
- Aristomene
[
27
]
, tragedie,
- Cleopatre
, tragedie,
- La Guirlande
,
acte de ballet
, 1751, musique de
Jean-Philippe Rameau
- Acanthe et Cephise
, pastorale heroique en trois actes, 1751, musique de Jean-Philippe Rameau
- Les Heraclides
, tragedie,
- Egyptus
, tragedie, 1753
- Lysis et Delie
, pastorale heroique en un acte, 1753, musique de Jean-Philippe Rameau
- Les Sybarites
, acte de ballet, 1753, musique de Jean-Philippe Rameau
- Hercule mourant
,
tragedie lyrique
, musique d'
Antoine Dauvergne
, 1761
- Annette et Lubin
, 1762
- La Mort d'Orphee
, tragedie lyrique, musique de
Antoine Dauvergne
(1764 ?)
- La Bergere des Alpes
, 1766
- Le Huron
, opera-comique, 1768, musique d’
Andre Gretry
- Lucile
, opera-comique, 1769, musique d’Andre Gretry
- Sylvain
, opera-comique, 1770, musique d’Andre Gretry
- L’Amie de la maison
, opera-comique, 1771, musique d’Andre Gretry
- Zemire et Azor
, opera-comique, 1771, musique d’Andre Gretry
- Cephale et Procris
baller, 1773, musique de Gretry
- La Fausse Magie
, opera-comique, 1775, musique d’Andre Gretry
- Atys
, opera, 1780, musique de
Niccolo Vito Piccinni
- Didon
, opera, 1783, musique de
Niccolo Vito Piccinni
- La Fausse Penelope
, opera-comique, 1785, musique de Niccolo Vito Piccinni
- Demophon
, tragedie lyrique, musique de
Luigi Cherubini
, 1788
- Polymnie
, satire en 11 chants
- L’Etablissement de l’Ecole militaire
, 1751
- Vers sur la convalescence du Dauphin
, 1752
- La Naissance du duc d’Aquitaine
, 1753
- Epitre aux poetes
, 1760
- La Neuvaine de Cythere
[
28
]
, 1820 (poeme licencieux)
- Contes moraux
, 1755-1759
[
29
]
(
Alcibiade, ou le Moi
-
Soliman II
-
Le Scrupule, ou l'amour mecontent de lui-meme
-
Les Quatre Flacons, ou les Aventures d'Alcidonis de Megare
-
Lausus et Lydie
-
Le Mari sylphe
-
Heureusement
-
Les Deux Infortunees
-
Tout ou rien
-
Le Philosophe soi-disant
-
La Bergere des Alpes
-
La Mauvaise Mere
-
La Bonne Mere
-
L'Ecole des peres
-
Annette et Lubin, histoire veritable
-
Les Mariages Samnites, anecdote ancienne
-
Laurette
-
Le Connoisseur
-
L'Heureux Divorce
-
Le Bon Mari
-
La Femme comme il y en a peu
-
L'Amitie a l'epreuve
-
Le Misanthrope corrige
)
- Belisaire
, 1767
- Les Incas, ou la Destruction de l'empire du Perou
[
30
]
,
[
31
]
, Paris, Lacombe, 1777, 2 volumes, illustrations de
Moreau le Jeune
,
Antoine-Jean Duclos
,
De Ghendt
,
Helman
,
Nicolas de Launay
,
Le Veau
,
Simonet
,
Francois Denis Nee
- Nouveaux Contes moraux
[
32
]
, 1792
- Poetique francaise
, 1763, 3 parties : ouvrage dans lequel
Racine
et
Boileau
sont vivement attaques
- Essai sur les revolutions de la musique en France
[
33
]
, 1777
- De l’autorite de l’usage sur la langue
, 1785
- Elements de litterature
, 1787. Edition moderne chez Desjonqueres, presentee, etablie et annotee par Sophie Le Menaheze, 2005.
- Memoire sur la regence du duc d’Orleans
, 1788
- Apologie de l’Academie francaise
, 1792
- L'Observateur litteraire
Journal litteraire entrepris avec Jean-Gregoire Bauvin (ou Beauvin) en 1746 ;
≪ Cette feuille, ecrira-t-il, n'etant ni la critique infidele et injuste des bons ouvrages, ni la satire amere et mordante des bons auteurs, elle eut peu de debit. ≫
Le titre fut repris par l'
abbe de La Porte
en 1758.
- The Rape of the Lock
(1712-1714) d'Alexander Pope, traduit en vers
La boucle de cheveux enlevee
, 1746. Edition bilingue moderne chez Rivages poche, 2010, 142 pages
(
ISBN
978-2-74362-137-7
)
- Edition remaniee de
Venceslas
de Rotrou, 1759
- La Pharsale de Lucain
, traduite en prose, 1766
- Edition des
Chefs-d’œuvre dramatiques de Mairet, Du Ryer et Rotrou
, avec un
Commentaire
, 1775
- Memoires d’un pere pour servir a l’instruction de ses enfants
, 1800
- Lecons d’un pere a ses enfants sur la langue francaise
, 1806
- Les Incas, ou la Destruction de l'Empire du Perou
(edition critique par Pierino Gallo), Paris, Societe des textes francais modernes, 2016, 629 p.
(
ISBN
978-2-86503-304-1
)
- La Bergere des Alpes
(presentation du conte par Pierino Gallo), Loches, Editions La Guepine, 2018, 62 p.
- Alcibiade ou le Moi, Les Quatre Flacons et autres contes
(textes reunis et presentes par Pierino Gallo), Paris, L'Harmattan, 2019, 172 p.
(
ISBN
978-2-343-18333-6
)
- Essai sur les romans consideres du cote moral
(edition critique par Pierino Gallo), Paris, Euredit, 2023, 132 p.
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Jean-Francois Marmontel,
Memoires
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Jean-Francois Marmontel,
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op. cit.
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Jean-Francois Marmontel,
Memoires
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Jean-Francois Marmontel,
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- ↑
Jean-Francois Marmontel,
Memoires
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op. cit.
, note 5, p. 881 et note 1 p. 886,
p.
847
.
- ↑
Marmontel a achete la maison de Grignon, pres de
Thiais
en 1782. Il parvient a la revendre le
16 prairial
an II
. Voir
Robert Laporte,
Au hameau de Grignon : Charles Colle (1709-1783), Jean-Francois Marmontel (1723-1799), et leur maison de campagne
, Paris, Thiais,
, 178
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lire en ligne
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- ↑
Leon Dubreuil,
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, E. Champion, 1924, 215 pages,
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Jean Francois Marmontel,
Correspondance
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; tome 2,
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Jean-Francois Marmontel,
Memoires
,
op. cit.
, introduction, p. 35-40, et livre
v
, note 14, p. 791,
p.
847
.
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John Renwick,
Jean-Francois Marmontel. Dix etudes
, Paris, Honore Champion,
, 376
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ISBN
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- ↑
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Jean-Francois Marmontel,
Correspondance
,
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XXVII.
- ↑
Jean-Francois Marmontel,
Correspondance
,
op. cit.
;
t.
II
,
p.
124-128
.
- ↑
Jean-Francois Marmontel,
Correspondance
,
op. cit.
;
t.
II
,
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134.
- ↑
Anne Quennedey, ≪ Marmontel orateur, discours politiques de l'an V ≫, dans Jacques Wagner,
Marmontel une rhetorique de l'apaisement
, 2003,
p.
65-67
.
- ↑
Il est d'abord enterre dans son jardin. Le 6 novembre 1866, ses cendres ont ete transferees dans le cimetiere communal de
Saint-Aubin-sur-Gaillon
. Le monument funeraire est inaugure le 29 octobre 1899 par le secretaire perpetuel de l’
Academie francaise
,
Gaston Boissier
.
- ↑
Jean-Francois
Marmontel
,
Aristomene, tragedie, par M. Marmontel. [Comediens ordinaires du Roy, 30 avril 1749]
,
(
lire en ligne
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- ↑
Jean-Francois
Marmontel
,
La Neuvaine de Cythere/ par Marmontel,… ; avec notice par M. Charles Monselet
,
(
lire en ligne
)
.
- ↑
Contes moraux, chez Merlin, 1775,
tome premier
,
tome second
,
tome troisieme
.
- ↑
Lire sur Gallica.
- ↑
≪ On peut regarder les Incas comme une espece de roman poetique, qui a l’histoire pour fondement, et la morale pour but ; il etait difficile de choisir un sujet plus riche et plus propre a instruire et a interesser. L’ouvrage commence par une description des mœurs et de la religion de Peruviens, qui occupe les quatre premiers chapitres, jusqu’a l’arrivee de la famille de Montezuma, qui apprend a l’Inca du Perou, Attapalipa, l’effrayante revolution qui a renverse le trone du Mexique sous les coups des Espagnols, les victoires et les cruautes de Cortez, et la mort de Montezuma, frappe de la main de ses sujets. Les limites que nous nous sommes tracees ne nous permettant pas d’analyser les autres parties de cet ouvrage, nous nous contenterons de faire observer qu’en general la peinture des evenements extraordinaires qui firent tomber devant une poignee d’Espagnols les empires du Mexique et du Perou, est tracee avec energie, avec noblesse, avec interet. La description de l’ile Christine dans la mer du Sud est un des episodes les plus agreables du livre. La morale developpee dans tout l’ouvrage a pour effet principal de combattre le plus grand fleau de l’humanite, le fanatisme religieux : on ne peut le combattre mieux qu’en racontant ses forfaits, et les plus horribles qu’il ait commis ont eu pour theatre les deux Indes. Le vertueux Las Cases, qui merita le titre de protecteur de l’Amerique, est un des personnages les plus interessants du livre des Incas ; le langage qu’il tient dans le conseil des Espagnols, avant l’expedition de Pizarre, est digne du caractere que l’histoire lui attribue. ≫
? Eusebe G…,
Revue des romans
, 1839
- ↑
Jean-Francois Marmontel,
Nouveaux contes moraux
, Paris, J. Merlin,
(
lire en ligne
)
- ↑
Jean-Francois
Marmontel
,
Essai sur les revolutions de la musique, en France
,
(
lire en ligne
)
.
|
Precede par
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Suivi par
|
|
Jean-Francois Marmontel
|
1763-1799
|
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|
XVII
e
siecle
|
|
XVIII
e
siecle
|
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XIX
e
siecle
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XX
e
siecle
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XXI
e
siecle
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