Jean-Francois Marmontel

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Jean-Francois Marmontel
Portrait par Alexandre Roslin, 1767. Paris, Musee du Louvre.
Fonctions
Secretaire perpetuel de l'Academie francaise
-
Historiographe de France
a partir de
Fauteuil 17 de l'Academie francaise
-
Membre du Conseil des Anciens
Biographie
Naissance
Deces
Sepulture
Nationalite
Activites
Pere
Martin Marmontel ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Mere
Marianne Gourdes ( d ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Anne Marmontel ( d )
Marie-Jeanne Marmontel ( d )
Antoinette Marmontel ( d )
Jean Marmontel ( d )
Jeanne Marmontel ( d )
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Parentele
Autres informations
A travaille pour
Batiments du roi (a partir de ) Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Mecene
Œuvres principales
  • Elements de litterature ( 1787 )

Jean-Francois Marmontel , ne le a Bort-les-Orgues et mort le a Habloville , est un ecrivain, encyclopediste , historien , conteur , romancier , grammairien et poete , dramaturge , philosophe francais .

Proche de Voltaire et adversaire de Rousseau , il connait une grande notoriete a la cour de France et dans toute l’Europe.

Il est membre de l' Academie francaise , dont il sera secretaire perpetuel .

Sous le Directoire , il est membre du Conseil des Anciens jusqu'au coup d'Etat du 18 fructidor an V .

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Issu d’une famille de la petite bourgeoisie, Jean-Francois Marmontel est le fils aine de Martin Marmontel, maitre tailleur d'habits, et de Marianne Gourdes (morte en 1747).

Ses parents ont six autres enfants : Anne (nee le ), Marie-Jeanne (nee le ), Antoinette (nee le , morte le ), Jean ( ), Antoine ( ) et Jeanne (1739) [ 1 ] , [ 2 ] .

Apres avoir appris a lire au couvent de l'Immaculee Conception de la Vierge, dont les religieuses sont liees d'amitie avec sa mere, il frequente l'ecole d'un pretre de Bort, l'abbe Vaissiere, avant de suivre, de 1734 a 1738, des etudes au college de Mauriac , dirige par les Jesuites [ 3 ] .

Expulse du college un mois avant la fin de son annee de rhetorique, il est place par son pere en apprentissage chez un marchand de Clermont-Ferrand .

Il devient apprenti tailleur. Selon John Renwick, un jesuite de Clermont l'aurait pris sous sa protection en lui procurant une place de precepteur dans une famille bourgeoise [ 4 ] .

Ainsi, il parvient a survivre et a faire sa philosophie au college de la ville, de 1738 a 1740.

De 1740 a 1741, il est employe comme precepteur par le marquis de Linars [ 3 ] .

Il perd alors son pere, victime de la tuberculose . Cet evenement reduit sa famille au desespoir et a la misere, ainsi qu’il le raconte dans ses Memoires . Il promet de l’en tirer et s’installe a Toulouse en 1741, ou il fait sa philosophie chez les Jesuites et devient repetiteur chez les Jesuites et les Bernardins , envoyant aux siens une partie de son salaire.

Debut de la carriere litteraire et amitie avec Voltaire [ modifier | modifier le code ]

Il presente au concours de l’ Academie des Jeux floraux une ode sur L’Invention de la poudre a canon , qui n’est pas distinguee.

≪ Je fus outre, ecrit-il, et dans mon indignation j’ecrivis a Voltaire et lui criai vengeance en lui envoyant mon ouvrage. […] Il me fit une de ces reponses qu’il tournait avec tant de grace et dont il etait si liberal. Ce qui me flatta beaucoup plus encore que sa lettre, ce fut l’envoi d’un exemplaire de ses œuvres corrige de sa main, dont il me fit present [ 5 ] . ≫

Cet echange marque le debut, entre les deux hommes, d’une amitie qui dure trente-cinq ans, sans le moindre nuage.

Marmontel persevere aupres des Jeux floraux et finit par remporter le prix pour l'idylle avec son poeme l' Eglogue en 1744, puis les trois prix des Jeux floraux et un prix a l’ Academie de Montauban en 1745 [ 3 ] .

Il envisage de s’inscrire a la faculte de theologie, mais Voltaire lui conseille de venir plutot a Paris. La vente d’une lyre d’argent, que lui a decernee l’Academie de Montauban, permet de subvenir aux frais du voyage.

Jean-Francois Marmontel par Gaucher .

A Paris, il connait d’abord une situation materielle extremement difficile. Il essaie, mais sans succes, de lancer un journal de litterature intitule L’Observateur litteraire , qui ne compte que huit numeros. Il est sauve par l’ Academie francaise qui lui decerne en 1746 son prix de poesie sur le sujet suivant : ≪ la Gloire de Louis XIV perpetuee dans le Roi son successeur ≫. Voltaire part aux devants de la Cour a Fontainebleau avec quelques douzaines d’exemplaires du poeme de Marmontel.

≪ A son retour, raconte Marmontel, il me remplit mon chapeau d’ecus, en me disant que c’etait le produit de la vente de mon poeme. ≫

Desormais tire d’affaire, Marmontel temoigne de sa reconnaissance a son ami en redigeant, toujours en , une elogieuse preface pour une edition de La Henriade , preface souvent reprise en tete d’editions ulterieures de ce poeme. L’annee suivante, il remporte de nouveau le prix de poesie de l’Academie sur le sujet : ≪ la Clemence de Louis XIV est une des vertus de son auguste successeur ≫.

Debuts comme auteur de theatre [ modifier | modifier le code ]

Le , il donne sa premiere tragedie, Denys le tyran , piece authentiquement originale et qui remporte un grand succes : elle a du mouvement, de l’action, et la peinture de la tyrannie et de son chatiment, bien dans l’esprit du temps, interessa le public. Sa piece suivante, Aristomene ( ), a egalement du succes grace au talent de M lle  Clairon .

En revanche, Cleopatre ( ) tombe, et est l’occasion d’un mot reste fameux : au dernier acte, un aspic mecanique, fabrique par Vaucanson , sort d’un panier pour aller mordre le sein de la reine d’Egypte ; un spectateur s’ecrie ≪ Je suis de l’avis de l’aspic ≫ , declenchant l’hilarite generale.

La piece suivante, Les Heraclides , representee pour la premiere fois le , tombe egalement en raison, selon les amis de Marmontel, de l’etat d’ebriete de M lle  Dumesnil , dans le role de Dejanire . Quant a Egyptus , jouee pour la premiere fois le , elle n’a qu’une seule representation.

Apres ce nouvel echec, Marmontel renonce a la tragedie [ 2 ] .

Ascension et reception a l'Academie [ modifier | modifier le code ]

Grace a la protection de M me  de Pompadour , il obtient en 1753 une place de secretaire des Batiments du roi . D'apres ses Memoires , il est appele a conseiller le roi pour la distribution des pensions accordees sur le Mercure de France et fait attribuer le privilege de ce periodique a Louis de Boissy , le . Apres la mort de ce dernier, le , il en obtient a son tour le brevet, le , et en prend la tete en aout. C’est dans le Mercure qu’il publie ses Contes moraux , qui rencontrent un immense succes.

Le Salon de M me  Geoffrin en 1755 , peinture a l'huile de Lemonnier (1812), chateau de Malmaison.

Chez Marie-Therese Geoffrin , dont il loue un appartement et frequente le salon, il recite une satire contre le duc d'Aumont dont il refuse de denoncer l’auteur, ce qui lui vaut d’etre emprisonne onze jours a la Bastille , du au , et lui fait perdre le privilege du Mercure .

En 1760, l’ Academie francaise distingue son Epitre aux poetes sur les charmes de l’etude.

Le , elle l’elit au nombre de ses membres, au fauteuil 17, ou il succede a Jean-Pierre de Bougainville  ; il est recu le suivant, par Armand-Jerome Bignon .

A la fin de 1763, Gustav Philip, comte de Creutz, nomme ambassadeur de Suede en Espagne, passe par Paris avant de rejoindre son poste et, dans le salon de Mme Geoffrin, rencontre Marmontel, avec lequel il noue une amitie qui durera plus de 20 ans; cette amitie se renforce des 1766, quand Creutz est nomme ambassadeur de Suede en France et encourage son ami philosophe a ecrire des operas-comiques avec le compositeur Andre Gretry , protege de Creutz [ 6 ] .

L'affaire de Belisaire [ modifier | modifier le code ]

En , il publie son roman Belisaire , avec le visa de la censure royale.

Cependant, l'ouvrage, en particulier son chapitre XV, dans lequel le heros prone une forme de tolerance religieuse, s'attire tres rapidement les foudres des theologiens de la Sorbonne , et des partisans de l'intolerance civile.

N'ayant plus guere d'appuis a la Cour depuis la mort de M me  de Pompadour, convaincu de ne pouvoir compter sur le soutien de ses collegues academiciens, Marmontel tente d'abord d'apaiser la colere des theologiens en faisant de multiples concessions.

Ce n'est que dans un second temps, comprenant qu'on lui demande ≪ d'adherer sans reserve au dogme de l'intolerance civile [ 7 ]  ≫ , que, calculant qu'il risquait de tout perdre ? reputation, amis ? en cedant, il prefere aller a l'affrontement ? qui lui permet d'apparaitre publiquement comme une victime de l'arbitraire ? et appelle Voltaire a la rescousse.

Belisaire est officiellement censure en decembre par la Sorbonne.

Le , l’ archeveque de Paris , M gr  de Beaumont , condamne l’ouvrage dans un mandement qu’il fait lire au prone de toutes les eglises du diocese.

Cette censure et ces condamnations ne font que contribuer au succes de l’ouvrage, que defendent les Philosophes . Par ailleurs, sur le conseil de Voltaire, Marmontel envoie Belisaire aux monarques eclaires Frederic II de Prusse, l'imperatrice Catherine de Russie, le roi Stanislas II de Pologne, le prince hereditaire de Brunswick, la reine de Suede Louise-Ulrique et son fils le prince royal, futur Gustave III, ce qui promeut la diffusion du roman et ridiculise la Sorbonne [ 8 ] .

Apres cette affaire, il quitte en 1768 la maison de M me  Geoffrin, qui est tombee dans la devotion, et s'installe chez M lle  Clairon, rue du Bac .

Puis, quand celle-ci part aupres du margrave d' Ansbach , Charles-Frederic d'Anspach-Bayreuth , au printemps 1773, il va s'installer chez M me  de Seran, ancienne maitresse de Louis XV , qui lui a offert un hotel particulier.

Suite de sa carriere [ modifier | modifier le code ]

Sollicite par le compositeur Andre Gretry , il ecrit le livret du Huron , adapte de L'Ingenu de Voltaire, cree aux Italiens le , ou il connait un grand succes. Le chapitre XI de L'Ingenu s'inspire de l'affaire de Belisaire [ 9 ] .

Suivent Lucile , donnee aux Italiens le , Silvain , represente pour la premiere fois le , L'Ami de la maison , donne a Fontainebleau le et a Paris le , et Zemire et Azor , adaptation du conte La Belle et la Bete , jouee a Fontainebleau le et a Paris le . Concernant cette derniere œuvre, Retif de La Bretonne ecrit dans Les Nuits de Paris  :

≪ Marmontel, je te remercie de cette scene delicieuse ! C'est presque la seule comedie-ariette que je te pardonne [ 10 ] ! ≫

Gravure de Jean-Francois Marmontel par Cochin pere .

Apres la mort de Charles Pinot Duclos , Marmontel est nomme historiographe de France , en 1772.

Il prend le parti du compositeur italien Niccolo Piccinni dans la querelle qui l’oppose au compositeur allemand Christoph Willibald Gluck (l'un et l'autre etaient alors installes a Paris), et compose contre ses adversaires une satire en onze chants intitulee Polymnie .

Il publie Les Incas ( ), roman qui stigmatise l’esclavage et remporte egalement un vif succes.

Mariage [ modifier | modifier le code ]

Apres un projet de mariage, en 1772-1773, avec la belle-sœur d'un avocat au Parlement de Paris , Vermeil, il epouse, le , la niece de son ami l' abbe Morellet , Marie-Adelaide Leyrin de Montigny (1759-1812), jeune femme de 18 ans venue a Paris avec sa mere en juillet, a la demande de son oncle.

Ensemble, ils ont cinq fils : le premier est mort a la naissance en [ 1 ] , Albert-Charles-Francois est ne le (mort le ), Charles-Paul le (mort le ), Charles-Joseph-Francois le (mort le ) et Louis-Joseph le (mort a l'hopital de la ville de New York le [ 11 ] ).

A la suite de la mort de Louis XV (1774), M me  de Seran vend son hotel au comte d’Angiviller en 1776.

Accueilli alors par les Chalut de Verin, place Vendome , Marmontel s'installe ensuite dans l'appartement que l'abbe Morellet loue depuis juin au deuxieme etage de la maison Neuve des Feuillants, rue Saint-Honore , a l'occasion de son mariage en [ 12 ] .

Le , il achete pour 30 000 livres a Grignon, dans les communes de Thiais et d' Orly , la maison de Charles Colle, qu'il revendra le a un marchand de bois, Martin Beaudouin, pour une somme de 40 500 livres [ 13 ] .

Enfin, en prevision de la naissance de leur quatrieme enfant, qui a lieu le , les Marmontel s'installent dans un appartement appartenant au meme ensemble de batiments loues par les Feuillants rue Saint-Honore [ 14 ] .

Secretaire perpetuel [ modifier | modifier le code ]

Le 27 novembre 1783, Marmontel est elu secretaire perpetuel de l'Academie francaise : il sera le dernier a occuper cette fonction de l'ancienne Academie.

Il succede a d'Alembert , avec qui il a prepare la 5 e edition du Dictionnaire .

En 1785, il obtient la charge d'historiographe des batiments, grace a son ami le comte d’Angiviller [ 15 ] .

Lors de la creation du Lycee en 1786, il recoit la chaire d’histoire.

En , il rassemble en un volume, sous le titre d’ Elements de litterature , les articles qu’il a publies dans l’ Encyclopedie entre et , puis repris dans sa Poetique francaise en , ainsi que les articles ecrits pour le Supplement de l’ Encyclopedie et ceux de l’ Encyclopedie methodique de Panckoucke , en operant des coupures, des ajouts et des remaniements.

Il se fait ainsi le defenseur d'une declamation naturelle dans l'article ≪ Declamation ≫.

En , il fait paraitre ses Œuvres completes en dix-sept volumes chez Nee de la Rochelle.

Sous la Revolution [ modifier | modifier le code ]

Proche de Jacques Necker et de Francois de Pange , il est, au debut de la Revolution francaise , choisi par le district des Feuillants comme membre de l'assemblee electorale de Paris en 1789, et il participe a la redaction de son cahier de doleances .

Toutefois, Marmontel s'etant seul oppose, le , a un arrete de l'assemblee protestant contre la suppression du Journal des Etats generaux de Mirabeau decidee par un arret du Conseil d'Etat , l'abbe Sieyes lui est prefere lors de l'election a la deputation des Etats generaux , le .

Entre 1790 et 1792, apres la suppression des academies, il ecrit de Nouveaux contes moraux , publies dans le Mercure puis en volume par J. A. Latour, en 2 tomes a Paris et Liege en 1792. Ses derniers contes seront publies a titre posthume en 1801 a Paris par Garnery sous le titre de Souvenirs du coin du feu .

Malgre la perte progressive de ses revenus d'auteur et de ses pensions, il conserve diverses creances et un capital assez honorable. Le , il achete pour une somme de 120 000 livres la ferme de Malabry, a Paley , a une quinzaine de kilometres de Paris, sur la route de Fontainebleau , affermee pour 4 500 livres par an [ 16 ] .

Le , peu avant la chute de la royaute , il quitte avec sa famille sa maison de campagne de Grignon [ 17 ] et se retire dans le hameau de Saint-Germain, pres d’ Evreux , ou il loue une maison du au [ 18 ] .

Puis il s'installe dans le hameau de Couvicourt, dans la commune de Saint-Aubin-sur-Gaillon , avant d'acheter, pour 5 000 livres, une chaumiere dans le hameau d'Habloville, egalement dans la commune de Saint-Aubin, le [ 19 ] .

S'y etant installe a la fin de , il entreprend de rediger des Memoires d'un pere pour servir a l'education de ses enfants , dans lequel il attaque violemment Jean-Jacques Rousseau et exprime des opinions contre-revolutionnaires . On y a releve des erreurs et des arrangements avec la verite, depuis les Notes sur les Memoires de Marmontel du comte d’Angiviller parues a Copenhague en 1933 jusqu'aux travaux de John Renwick [ 20 ] . Dans un brouillon de ses Memoires , Marmontel stigmatise les massacres de Septembre , ≪ exces d'atrocites, froidement commandees et froidement executees ≫, et la condamnation a mort de Louis XVI , un ≪ crime ≫ commis contre ≪ toutes les lois divines et humaines ≫ [ 21 ] .

Alors dans la gene, comme le prouve une lettre du au secretaire general du ministere de l'Interieur, il fait des demarches pour vendre sa propriete de Grignon [ 22 ] .

Le 21 vendemiaire an IV , alors qu'il vit a l'ecart de la politique, il est nomme a la presidence de l'assemblee electorale de l’ Eure , fonction qu'il refuse.

De meme, on lui propose, en 1794, une charge au sein d'un jury d'instruction charge d'examiner les instituteurs du district de Louviers , puis, en 1795, un poste de professeur de belles lettres dans une Ecole centrale de Paris , propositions qu'il rejette dans les deux cas, le et le , a cause des infirmites de l'age [ 23 ] .

Le , il est inscrit comme pensionnaire de la Republique pour la somme de 3 000 livres [ 22 ] .

En revanche, le 10 germinal an IV , il accepte sa nomination, le precedent, comme associe non resident, pour la classe de litterature et Beaux-Arts (section grammaire), de l' Institut national [ 24 ] .

Sous le Directoire [ modifier | modifier le code ]

Le Conseil des Anciens (1797).

Le 23 germinal an V , sous le Directoire , il est elu, lors des legislatives , depute au Conseil des Anciens par les electeurs de l’Eure avec 303 voix sur 328 votants.

Se rangeant parmi les moderes, il n'intervient qu'a deux occasions : le 24 prairial an V , comme porte-parole de la commission de trois membres nommee par le Conseil des Anciens pour examiner, apres le Conseil des Cinq-Cents , la destination des livres conserves dans les depots de la capitale ; le soir du 2 thermidor an V sur l’entree d'une partie des troupes du general Hoche a l'interieur du ≪ cercle constitutionnel ≫ a la demande des trois Directeurs republicains ; dans l'un et l'autre cas, il echoue a emporter la decision de l'assemblee [ 25 ] .

Il est elu premier secretaire de l'assemblee le , mais, comme il est suspecte d'etre royaliste, son election est annulee au 18 fructidor ( ). En revanche, il echappe a la deportation.

Retraite et deces [ modifier | modifier le code ]

De retour dans sa retraite a Habloville, il reprend ses Memoires , interrompus par son election, en avril, et redige un cours d'etudes (traites de logique, metaphysique, morale et grammaire) pour ses fils en 1798.

Il est en train d'achever ses Memoires quand il succombe aux suites d'une attaque d'apoplexie, dans la nuit du 30 au [ 26 ] .

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

Œuvres dramatiques [ modifier | modifier le code ]

Marmontel a publie de nombreux livrets d’operas et surtout d’operas-comiques, genre dans lequel il excellait sans toutefois pouvoir rivaliser avec Charles-Simon Favart .

  • Denys le tyran , tragedie,
  • Aristomene [ 27 ] , tragedie,
  • Cleopatre , tragedie,
  • La Guirlande , acte de ballet , 1751, musique de Jean-Philippe Rameau
  • Acanthe et Cephise , pastorale heroique en trois actes, 1751, musique de Jean-Philippe Rameau
  • Les Heraclides , tragedie,
  • Egyptus , tragedie, 1753
  • Lysis et Delie , pastorale heroique en un acte, 1753, musique de Jean-Philippe Rameau
  • Les Sybarites , acte de ballet, 1753, musique de Jean-Philippe Rameau
  • Hercule mourant , tragedie lyrique , musique d' Antoine Dauvergne , 1761
  • Annette et Lubin , 1762
  • La Mort d'Orphee , tragedie lyrique, musique de Antoine Dauvergne (1764 ?)
  • La Bergere des Alpes , 1766
  • Le Huron , opera-comique, 1768, musique d’ Andre Gretry
  • Lucile , opera-comique, 1769, musique d’Andre Gretry
  • Sylvain , opera-comique, 1770, musique d’Andre Gretry
  • L’Amie de la maison , opera-comique, 1771, musique d’Andre Gretry
  • Zemire et Azor , opera-comique, 1771, musique d’Andre Gretry
  • Cephale et Procris baller, 1773, musique de Gretry
  • La Fausse Magie , opera-comique, 1775, musique d’Andre Gretry
  • Atys , opera, 1780, musique de Niccolo Vito Piccinni
  • Didon , opera, 1783, musique de Niccolo Vito Piccinni
  • La Fausse Penelope , opera-comique, 1785, musique de Niccolo Vito Piccinni
  • Demophon , tragedie lyrique, musique de Luigi Cherubini , 1788

Œuvres poetiques [ modifier | modifier le code ]

  • Polymnie , satire en 11 chants
  • L’Etablissement de l’Ecole militaire , 1751
  • Vers sur la convalescence du Dauphin , 1752
  • La Naissance du duc d’Aquitaine , 1753
  • Epitre aux poetes , 1760
  • La Neuvaine de Cythere [ 28 ] , 1820 (poeme licencieux)

Œuvres romanesques [ modifier | modifier le code ]

Essais [ modifier | modifier le code ]

  • Poetique francaise , 1763, 3 parties : ouvrage dans lequel Racine et Boileau sont vivement attaques
  • Essai sur les revolutions de la musique en France [ 33 ] , 1777
  • De l’autorite de l’usage sur la langue , 1785
  • Elements de litterature , 1787. Edition moderne chez Desjonqueres, presentee, etablie et annotee par Sophie Le Menaheze, 2005.
  • Memoire sur la regence du duc d’Orleans , 1788
  • Apologie de l’Academie francaise , 1792

Œuvres diverses [ modifier | modifier le code ]

  • L'Observateur litteraire
    Journal litteraire entrepris avec Jean-Gregoire Bauvin (ou Beauvin) en 1746 ; ≪ Cette feuille, ecrira-t-il, n'etant ni la critique infidele et injuste des bons ouvrages, ni la satire amere et mordante des bons auteurs, elle eut peu de debit. ≫ Le titre fut repris par l' abbe de La Porte en 1758.
  • The Rape of the Lock (1712-1714) d'Alexander Pope, traduit en vers La boucle de cheveux enlevee , 1746. Edition bilingue moderne chez Rivages poche, 2010, 142 pages ( ISBN   978-2-74362-137-7 )
  • Edition remaniee de Venceslas de Rotrou, 1759
  • La Pharsale de Lucain , traduite en prose, 1766
  • Edition des Chefs-d’œuvre dramatiques de Mairet, Du Ryer et Rotrou , avec un Commentaire , 1775
  • Memoires d’un pere pour servir a l’instruction de ses enfants , 1800
  • Lecons d’un pere a ses enfants sur la langue francaise , 1806

Reeditions modernes [ modifier | modifier le code ]

  • Les Incas, ou la Destruction de l'Empire du Perou (edition critique par Pierino Gallo), Paris, Societe des textes francais modernes, 2016, 629 p. ( ISBN   978-2-86503-304-1 )
  • La Bergere des Alpes (presentation du conte par Pierino Gallo), Loches, Editions La Guepine, 2018, 62 p.
  • Alcibiade ou le Moi, Les Quatre Flacons et autres contes (textes reunis et presentes par Pierino Gallo), Paris, L'Harmattan, 2019, 172 p. ( ISBN   978-2-343-18333-6 )
  • Essai sur les romans consideres du cote moral (edition critique par Pierino Gallo), Paris, Euredit, 2023, 132 p. ( ISBN   978-2-84830-256-0 )

Lieux a son nom [ modifier | modifier le code ]

Pour approfondir [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilise comme source pour la redaction de cet article.

  • Jean-Francois Marmontel, Memoires , Paris, Mercure de France, 1999, introduction et notes de Jean-Pierre Guicciardi et Gilles Thierriat - reed. coll.  ≪ Le temps retrouve ≫, 2008 ( ISBN   978-2715227859 ) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Wagner (dir.), Marmontel, une rhetorique de l'apaisement , Louvain/Paris, Peeters Publishers, 2003, 228 pages ( ISBN   9042912162 ) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Adolphe Robert , Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires francais , Paris, Bourloton, 1889, tome IV ( de Maribon de Montaut a Marmottan ), p.   279-280 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Michael Cardy, The literary doctrines of Jean-Francois Marmontel , Oxford, Voltaire foundation
  • (en) Michael Cardy, The literary doctrines of Jean-Francois Marmontel , Paris, J. Touzot, , 182  p. ( ISBN   0-7294-0287-8 )
  • Jean-Paul Charbonneau, Marmontel : le feu follet des Lumieres , Versailles, Via Romana, 2021, 280 p. ( ISBN   978-2-37271-175-3 ) .
  • Pierino Gallo (dir.), (Re)lire Les Incas de Jean-Francois Marmontel , Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2019, 284 p. ( ISBN   978-2-84516-825-1 )
  • Scipion Lenel, Marmontel, d’apres les documents nouveaux et inedits , Paris, Hachette et Cie, (reed. Geneve, Slatkine, 1970), 574 p.
  • Kees Meerhoff ( dir. ) et Annie Jourdan ( dir. ), Memorable Marmontel : 1799-1999 , Amsterdam et Atlanta, Editions Rodopi, , 174  p. ( ISBN   90-420-0425-8 , lire en ligne )
  • Monique Delhoume-Sanciaud, ≪ Jean-Francois Marmontel, intermediaire culturel entre la France et la Suede ? ≫, Dix-huitieme siecle , 2016/1 (n° 48), p. 461-480. En ligne: DOI : 10.3917/dhs.048.0461. URL : https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm
  • (pl) Ewa Rzadkowska, Francuskie wzorce polskich O?wieconych : studium o recepcji J.F. Marmontela w XVIII w , Varsovie, Pa?stwowe Wyd. Naukowe, , 339  p. ( ISBN   83-01-09035-9 )
  • John Renwick :
    • Jean-Francois Marmontel, Correspondance , 2 tomes (tome I : 1744-1780, tome II : 1781-1799), texte etabli, annote et presente par John Renwick, Presses universitaires Blaise Pascal , Clermont-Ferrand, 1974, XXVIII-356 pages ( ISBN   2-87741-011-0 )
    • Jean-Francois Marmontel : 1723-1799 : dix etudes , Paris, Honore Champion, 2001, 376 p. ( ISBN   2-7453-0349-X )
    • Jean-Francois Marmontel, Memoires (edition critique par John Renwick), Editions Champion, 2008, 864 p. ( ISBN   978-2-7453-1714-8 )
  • Jacques Wagner :
    • Jean-Francois Marmontel, un intellectuel exemplaire au siecle des Lumieres (s./dir.), Actes du colloque, Clermont-Ferrand et Bort-les-Orgues, , organise par les Amis de Marmontel, Tulle, Editions Mille Sources, Societe des lettres, sciences et arts de la Correze, 2003, 239 p. ( ISBN   2-909744-21-3 )
    • Marmontel journaliste et le Mercure de France  : 1725-1761 , Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1975, 338 p. ( ISBN   2-7061-0062-1 )

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b Jean-Francois Marmontel, Memoires , Paris, Mercure de France , coll.  ≪ Le temps retrouve ≫, , 909  p. , introduction et notes de Jean-Pierre Guicciardi et Gilles Thierriat ( ISBN   978-2-7152-2785-9 ) , p.  754 .
  2. a et b Jean-Francois Marmontel, Correspondance (2 tomes), texte etabli, annote et presente par John Renwick, Presses universitaires Blaise Pascal , Clermont-Ferrand, 1974, XXVIII-356 pages ( ISBN   2-87741-011-0 )  ; tome I, lire en ligne .
  3. a b et c Kees Meerhoff, Annie Jourdan, ≪ Memorable Marmontel ? Chronologie de Marmontel ≫, dans Kees Meerhoff, Annie Jourdan (dir.), Memorable Marmontel : 1799-1799 , Rodopi, 1999, 174 pages, p.  15 ( ISBN   9042004258 ) .
  4. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , p.  756.
  5. Jean Francois Barriere ( dir. ), Memoires de Marmontel , Paris, Firmin-Didot, , 446  p. ( lire en ligne ) , p.  74 .
  6. Monique Delhoume-Sanciaud, "Jean-Francois Marmontel, intermediaire culturel entre la France et la Suede?" in Dix-huitieme siecle 2016/1 (n° 48), pp. 461-480, en ligne: URL https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm (consulte le 25.02.2023).
  7. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , livre VIII, note 48, p. 825.
  8. Cf. Monique Delhoume-Sanciaud, "Jean-Francois Marmontel, intermediaire culturel entre la France et la Suede?" in Dix-huitieme siecle 2016/1 (n° 48), pp. 461-480, en ligne URL https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm (consulte le 25.02.2023).
  9. John Renwick , Marmontel, Voltaire, and the Belisaire affair , , 410  p. ( ISBN   978-0-7294-0027-5 et 0-7294-0027-1 , OCLC   974516843 , lire en ligne ) .
  10. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , livre viii , note 48, p.  825 .
  11. Avis de deces de Louis-Joseph Marmontel , Observateur , Duvernay, 1830, volume 1, p.   405-407 . Voir egalement Jules Janin , Histoire de la litterature dramatique , Paris, Michel Levy freres, 1855, tome III, p.   49-50 .
  12. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , notes 3 et 8, p.  838.
  13. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , note 5, p.  881.
  14. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , note 30, p.  847 .
  15. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , p. 557.
  16. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , note 5, p. 881 et note 1 p. 886, p.  847 .
  17. Marmontel a achete la maison de Grignon, pres de Thiais en 1782. Il parvient a la revendre le 16 prairial an II . Voir Robert Laporte, Au hameau de Grignon : Charles Colle (1709-1783), Jean-Francois Marmontel (1723-1799), et leur maison de campagne , Paris, Thiais, , 178  p. ( lire en ligne ) .
  18. Leon Dubreuil, Francois Rever, 1753-1828 , E. Champion, 1924, 215 pages, p.  66.
  19. Jean Francois Marmontel, Correspondance , op. cit.  ; tome 2, p.  119.
  20. Jean-Francois Marmontel, Memoires , op. cit. , introduction, p. 35-40, et livre v , note 14, p. 791, p.  847 .
  21. John Renwick, Jean-Francois Marmontel. Dix etudes , Paris, Honore Champion, , 376  p. ( ISBN   2-7453-0349-X ) , p.  285.
  22. a et b Jean-Francois Marmontel, Correspondance , op. cit.  ; t.  I , p.  XXVII.
  23. Jean-Francois Marmontel, Correspondance , op. cit.  ; t.  II , p.   124-128 .
  24. Jean-Francois Marmontel, Correspondance , op. cit.  ; t.  II , p.  134.
  25. Anne Quennedey, ≪ Marmontel orateur, discours politiques de l'an V ≫, dans Jacques Wagner, Marmontel une rhetorique de l'apaisement , 2003, p.   65-67 .
  26. Il est d'abord enterre dans son jardin. Le 6 novembre 1866, ses cendres ont ete transferees dans le cimetiere communal de Saint-Aubin-sur-Gaillon . Le monument funeraire est inaugure le 29 octobre 1899 par le secretaire perpetuel de l’ Academie francaise , Gaston Boissier .
  27. Jean-Francois Marmontel , Aristomene, tragedie, par M. Marmontel. [Comediens ordinaires du Roy, 30 avril 1749] , ( lire en ligne ) .
  28. Jean-Francois Marmontel , La Neuvaine de Cythere/ par Marmontel,… ; avec notice par M. Charles Monselet , ( lire en ligne ) .
  29. Contes moraux, chez Merlin, 1775, tome premier , tome second , tome troisieme .
  30. Lire sur Gallica.
  31. ≪ On peut regarder les Incas comme une espece de roman poetique, qui a l’histoire pour fondement, et la morale pour but ; il etait difficile de choisir un sujet plus riche et plus propre a instruire et a interesser. L’ouvrage commence par une description des mœurs et de la religion de Peruviens, qui occupe les quatre premiers chapitres, jusqu’a l’arrivee de la famille de Montezuma, qui apprend a l’Inca du Perou, Attapalipa, l’effrayante revolution qui a renverse le trone du Mexique sous les coups des Espagnols, les victoires et les cruautes de Cortez, et la mort de Montezuma, frappe de la main de ses sujets. Les limites que nous nous sommes tracees ne nous permettant pas d’analyser les autres parties de cet ouvrage, nous nous contenterons de faire observer qu’en general la peinture des evenements extraordinaires qui firent tomber devant une poignee d’Espagnols les empires du Mexique et du Perou, est tracee avec energie, avec noblesse, avec interet. La description de l’ile Christine dans la mer du Sud est un des episodes les plus agreables du livre. La morale developpee dans tout l’ouvrage a pour effet principal de combattre le plus grand fleau de l’humanite, le fanatisme religieux : on ne peut le combattre mieux qu’en racontant ses forfaits, et les plus horribles qu’il ait commis ont eu pour theatre les deux Indes. Le vertueux Las Cases, qui merita le titre de protecteur de l’Amerique, est un des personnages les plus interessants du livre des Incas ; le langage qu’il tient dans le conseil des Espagnols, avant l’expedition de Pizarre, est digne du caractere que l’histoire lui attribue. ≫

    ? Eusebe G…, Revue des romans , 1839

  32. Jean-Francois Marmontel, Nouveaux contes moraux , Paris, J. Merlin, ( lire en ligne )
  33. Jean-Francois Marmontel , Essai sur les revolutions de la musique, en France , ( lire en ligne ) .