Ibn
‘Arab?
(nom complet:
Muhy? al-d?n Ab? ‘Abd All?h Muhammad bin ‘Al? bin Muhammad bin Ahmad bin ‘Abd All?h bin al-‘Arab? al-T?’? al-H?tim? al-Andalus?
[
3
]
?
en
arabe
:
???? ????? ??? ??? ???? ???? ?? ??? ?? ???? ?? ???? ?? ??? ???? ?? ?????? ?????? ??????? ????????
), ne le
, a
Murcie
, et mort le
, a
Damas
est un
oulema
,
theologien
,
juriste
(
faq?h
),
poete
,
soufi
,
metaphysicien
et
philosophe
(
faylasuf
)
arabo-andalou
[
4
]
,
[
5
]
,
[
6
]
, auteur d'environ 850 ouvrages.
Son œuvre domine la
spiritualite
islamique depuis le
XIII
e
siecle, et il peut etre considere comme le pivot de la pensee
metaphysique
de l'
islam
[
7
]
. Il est le plus grand penseur de la doctrine
esoterique
du
Wahdat al-wujud
(≪ Unicite de l'Etre ≫). Il eut quelques ennemis dans le domaine
exoterique
[
8
]
. Dans l'esoterisme islamique, il est considere comme le ≪ sceau de la Saintete ≫
[
9
]
. Selon certains auteurs,
Dante Alighieri
, dans la
Divine Comedie
, aurait ete influence par son œuvre
[
10
]
.
On emploie en general le nom
Ibn 'Arab?
plutot que
Ibn
al
-'Arab?
, alors que ce dernier est plus exact. Deux raisons a cela : d'une part, son enseignement s'est repandu dans les mondes turc et persan, ou on laissait volontiers de cote l'article arabe ≪ al ≫ quand on reprenait un nom ; d'autre part, cela permet de le distinguer de son contemporain andalou Abu Bakr Muhammad Ibn al-'Arabi (m. 1148), egalement bien connu
[
3
]
,
[
11
]
.
Il porte le titre de
Muhy? al-d?n,
≪ vivificateur de la religion ≫, et il est egalement appele
≪
al-Sheikh al-Akbar
≫
(
≪ le plus grand maitre ≫
, en arabe)
[
3
]
. Dans l'
Europe medievale
, il est connu comme le
Doctor Maximus
[
12
]
. On le surnomme aussi
Ibn Aflatun
, ≪ fils de
Platon
≫
[
13
]
,
[
14
]
.
Ibn Arabi
[
Note 1
]
est ne a
Murcie
, dans la
taifa de Murcie
, le
(ou le
selon d'autres sources)
[
15
]
, dans une des plus anciennes familles arabes de l'
Espagne musulmane
. Ses ancetres et son pere etaient membres de la tribu
yemenite
de
Tayy
, dont les premiers a venir en Andalousie arriverent avec la vague de conquetes de 712 ; par ailleurs, Ibn Arabi releve dans plusieurs poemes qu'il descendait, du cote de son pere, du poete de l'
Arabie preislamique
Hatem at-Ta'i
[
16
]
. Il semble acquis aujourd'hui que le pere d'Ibn Arabi
≪ etait d'une famille de militaires au service de ceux qui gouvernent le pays ≫
[
17
]
. Sa mere venait d'une noble tribu
berbere
avec des liens forts avec le
Maghreb
[
18
]
. Al-Arabi mentionne son oncle maternel, Yahya ibn Yughman, qui etait a un moment donne un riche prince de la ville de
Tlemcen
, mais avait quitte cette position pour mener une vie de spiritualite apres avoir rencontre un mystique soufi.
A Murcie, le pere du petit Muhammad (qui est son unique fils) exerce des charges militaires. En 1172, les
Almohades
conquierent la ville, et le pere emigre bientot a
Seville
, ou il se met au service de cette dynastie. Le jeune Ibn Arabi connait des lors une enfance heureuse. Il aime chasser et jouer au soldat, et son avenir semble clair : il embrassera la carriere des armes
[
19
]
.
Alors qu'il a environ quinze ans, une experience tres forte pousse le jeune homme a quitter l'armee et entrer dans la Voie : il rapporte
[
20
]
avoir vu a la mosquee de
Cordoue
un prince
[
Note 2
]
prier et se prosterner avec beaucoup d'humilite. Il lui apparait alors que
≪ si un tel personnage, qui n'est pas moins que le souverain du pays, se montre soumis, humble et se comporte de la sorte avec Dieu, c'est que le monde n'est rien ! Je le quittai le jour meme ? jamais je ne le revis ? et m'engageai dans la Voie. ≫
Si l'on ne peut determiner le nom exact du prince et la date precise de cet evenement, il n'en reste pas moins que l'episode constitue un point de rupture dans la vie tranquille du jeune homme : desormais, il choisit Dieu
[
21
]
.
A cela va s'ajouter un nouvel evenement important (
posterieur
a l'episode la mosquee
[
22
]
): son pere organise une rencontre
[
Note 3
]
entre son fils et le philosophe
aristotelicien
Averroes
(Ibn Rushd) a Cordoue. Au cours de cette entrevue, Ibn Rushd reconnait la realisation spirituelle du jeune homme
[
23
]
. Dans
Les Illuminations de La Mecque
, Ibn Arabi raconte avoir a nouveau rencontre Averroes lors d'une vision. En 1198, il assistera a ses funerailles, a Cordoue.
Ce choix de Dieu se traduit par le renoncement a tout ce qui faisait la vie d'Ibn Arabi : l'armee, ses compagnons, ses biens. Il quitte le monde et se retire, selon un de ses biographes, dans une grotte au milieu d'un cimetiere. Il y restera plus d'un an. C'est donc un retournement complet dans lequel il se retrouve desormais face a face avec Dieu
[
24
]
:
≪ Je me suis mis en retraite avant l'aurore et je recus l'illumination avant que le soleil ne se leve (...) Je demeurai en ce lieu quatorze mois et j'obtins ainsi les secrets sur lesquels j'ecrivis ensuite; mon ouverture spirituelle, a ce moment, fut un arrachement extatique. ≫
Il y a la une rupture radicale, qu'Ibn Arabi souligne vigoureusement en qualifiant sa vie anterieure de
jahiliyya
(ce mot
jahiliyya
designe l'etat d'ignorance dans lequel se trouvaient les Arabes avant la revelation de l'islam fait a ce peuple par
Mahomet
)
[
24
]
.
Ibn ?Arabi se forme lui-meme aux differentes formes des sciences islamiques et acquiert des connaissances considerables par la lecture des œuvres de plusieurs maitres. Adolescent, il suit l'enseignement de l'amie de sa mere,
Fatima bint al-Muthanna
, qu'il considere comme sa ≪ mere spirituelle ≫
[
25
]
et il est particulierement marque par une autre femme soufie, Shams Umm al-Fuqara (≪ Shams
la mere des pauvres
≫)
[
26
]
,
[
Note 4
]
.
Son erudition ainsi que le rang de son pere lui permettent de devenir secretaire a la chancellerie de Seville. Il epouse alors une jeune fille d'une famille andalouse renommee, Maryam bint 'Abdun qui represente pour lui ≪ l'ideal de la vie spirituelle ≫
[
27
]
.
A l'age de 25 ans, il est frappe par une maladie qui le conduit au bord de la mort. Il renonce alors a son existence de lettre et de haut fonctionnaire et s'oriente vers la voie spirituelle (
tariqa
). Cette transformation debute par une retraite de neuf mois sous la direction du maitre spirituel Abu Dja?far al-'Urayni. Ibn ' Arabi oriente des lors sa vie vers l'approfondissement des etudes metaphysiques, et il rencontrera plusieurs maitres spirituels
[
27
]
.
En 1196 a
Fes
, age de 31 ans selon la tradition, il a la
revelation
du
≪ sceau de la saintete muhammadienne ≫
[
28
]
. Il dit avoir recu les ≪ Gemmes de la sagesse ≫ d'un trait, reveille une nuit par
Mahomet
. La sagesse est representee par une pierre dont la forme represente la Tradition ; alors que la pierre est la meme pour tous, elle est taillee differemment selon les formes prophetiques dictees a
Abraham
,
Jesus
ou
Mahomet
.
En 1200, Ibn ?Arabi quitte definitivement l'Andalousie et entame un periple oriental, qui durera jusqu'en 1223, date a laquelle il s'installe a Damas. Eric Geoffroy note que pour Ibn Arabi, la peregrination permet de se rapprocher de Dieu
[
29
]
.
En 1202, il arrive a
La Mecque
[
30
]
. Il connait une
theophanie
en la personne de Nizham (≪ Harmonie ≫), fille de la famille qui l'accueille. D'apres
Henry Corbin
,
≪ la jeune fille fut pour Ibn ?Arabi ce que
Beatrice
fut pour
Dante
; elle fut et resta pour lui la manifestation terrestre, la figure theophanique de
Sophia aeterna
([Sagesse eternelle]) ≫
[
31
]
. En 1203, il ecrit la premiere version des
Illuminations de La Mecque
(ou :
Illuminations mecquoises
:
Futuhat al-Makkiya
), son maitre ouvrage
[
32
]
.
En 1204, il quitte les lieux saints et entame
≪ une longue errance a travers l'Orient ≫
, en compagnie de Majd al-Din Rumi, le futur pere de
Sadr al-Din al-Qunawi
(1207 (?) - 1274
[
33
]
) qui sera le principale disciple d'Ibn Arabi
[
30
]
. En chemin vers l'
Anatolie
, il fait etape a
Bagdad
et a
Mossoul
[
30
]
, ou il suit l'enseignement du maitre
soufi
?Ali ibn Jami?. Il recoit de celui-ci le manteau, jadis recu de
Khezr
lui-meme
[
34
]
. Il arrive a
Konya
en 1205, mais reprend bientot son errance a travers l'Egypte, l'Irak, la Palestine et le
Hijaz
. C'est ainsi qu'il est au
Caire
en 1207
[
35
]
, ou il est arrete par les docteurs de la Loi (
oulemas
). Libere grace a ses relations, il quitte la ville pour retourner a la Mecque, ou il retrouve
Sophia aeterna
.
En 1216, il retourne a Konya pour un sejour de plusieurs annees. Ce retour est probablement du au deces de Majd al-Din Rumi, le pere de
Sadr al-Din al-Qunawi
(1204-1275) qui sera le principale disciple d'Ibn Arabi. Differentes sources arabes et persanes mentionnent qu'Ibn Arabi a alors epouse la veuve de Majd al-Din et qu'il a pris en charge son education
[
36
]
.
En 1223, il arrive a
Damas
ou il s'etablit et restera jusqu'a sa mort en 1240. Il consacre les annees qui lui restent a l'ecriture et a ses disciples. Il termine, en decembre 1231, la premiere redaction des
Illuminations de la Mecque.
En 1234, il decide de revoir ce texte et entame la seconde redaction des
Illuminations
, entierement ecrite de sa main, qu'il termine en 1238. Il dedie les trente-sept volumes de cette edition autographe
[
Note 5
]
a son disciple Sadr al-Din al-Qunawi. Il poursuit aussi son travail sur le
Recueil des connaissances divines
(≪ Diwan al-Ma'arif ≫), ainsi que les
Fusus al-hikam
(≪ les gemmes de la sagesse ≫), a quoi s'ajoutent vingt-cinq autres ouvrages
[
37
]
,
[
38
]
.
Il est enterre dans une
crypte
, dans le quartier de Salahiye, au pied du
Mont Qassioun
(en)
. En 1518, deux ans apres la conquete de Damas par les
Ottomans
, le sultan
Selim
I
er
fit edifier un
mausolee
et une
madrasa
(ecole coranique) au-dessus de cette crypte
[
39
]
.
Ibn Arabi a eu deux sœurs (mais pas de frere), auxquelles il semble avoir ete tres attache, a en croire une de ses lettres. Par ailleurs, selon des mentions que l'on trouve dans les
Illuminations
, il a eu au moins deux epouses. Il a peut-etre epousee la premiere a Seville, une femme du nom de Maryam bint Muhammad b. 'Abdun al-Bija'i, qu'il qualifie de ≪ sainte femme ≫ et qui partageait ses aspirations spirituelles. La deuxieme epouse dont nous avons le nom est Fatima bint Yusuf b. Yusuf Amir al-Haramayn, avec qui il a eu un fils, Muhammad 'Imad al-Din) (m. en 667
h.
/ 1268-1269)
[
40
]
.
Il eut encore un autre fils, Muhammad Sa'd al-Din) (618-656
h.
/ 1221-1258),l ne a Malatya, et dont la mere pourrait donc etre celle de Sadr al-Din al-Qunawi, qu'il aurait, on l'a vu, epousee. De plus, selon d'autres sources, il aurait encore eu une epouse a Damas, ainsi qu
L'œuvre d'Ibn 'Arabi
est consideree
[Par qui ?]
comme le sommet de l'
esoterisme
islamique. Elle marque de ce fait une date dans l'histoire de ce courant. Il la presente comme la somme la plus complete et systematique de l'esoterisme musulman. Des auteurs occidentaux comme
Rene Guenon
ou
Frithjof Schuon
la considerent comme une des expressions privilegiees de la
philosophia perennis
. Selon Roger Deladriere, Ibn 'Arabi est l'auteur de
≪ l'œuvre theologique, mystique et metaphysique la plus considerable qu'aucun homme ait jamais realise ≫
[
41
]
.
Cette œuvre de 846 ouvrages
[
42
]
, repertories par Osman Yahia dans son
Histoire et classification de l'œuvre d'Ibn ’Arabi
, traite de toutes les sciences religieuses islamiques : celles de la
Charia
ou Loi exoterique temporelle (
Coran
,
Sunna
ou Tradition de
Mahomet
, droit) ; celles de la
Haqiqa
ou Verite metaphysique et esoterique et celle de la
Tariqa
, c’est-a-dire la voie spirituelle et exoterique menant a la ≪ realisation ≫ de la Verite. Dans
Mawaqi' al-Nujum
(
Les Lieux du couchant des etoiles
), ecrit en 1198, il explicite les trois etapes de la voie. A partir de la
shari'a
, religion litterale, la pratique du ta'wil
[
43
]
, exegese symbolique et esoterique, permet d'atteindre la Verite mystique.
Henry Corbin
le considere comme
≪ un des plus grands theosophes visionnaires de tous les temps ≫
. L'œuvre est d'un abord difficile, car, malgre son etendue immense, elle est souvent redigee dans un style elliptique et tres concis appelant le commentaire.
Pour Ibn Arabi, la voie
mystique
n'est ni rationnelle ni irrationnelle : l'
esprit
s'echappe des limites de la
matiere
. Contrairement a la
philosophie
(
falsafa
), elle se situe hors du domaine de la
raison
,
comme le pensait aussi
Tertullien
[ref. necessaire]
. La vision d'Ibn ’Arabi est celle d'une rencontre entre l'intelligence, l'amour et la connaissance. Ibn ’Arabi se situe intellectuellement dans la lignee de
Al-Hallaj
qu'il cite a de nombreuses reprises : il estime que les veritables fondements de la foi se trouvent dans la connaissance de
la science des Lettres
(
'Ilm Al-Huruf
). Selon lui,
la science du Coran reside dans les lettres placees en tete des sourates
,
conception que l'Islam doctrinal actuel n'admet cependant pas. Aussi l'œuvre d'Ibn ’Arabi demeure-t-elle marginalisee, aujourd'hui encore, par l'orthodoxie islamique
[ref. necessaire]
.
Pour
Marie-Therese Urvoy
, la pensee d'Ibn Arabi se juxtapose a la
charia
sans la contredire : ainsi, Ibn Arabi narre-t-il comment il a contraint le sultan de Konya a imposer les signes de la
dhimmitude
aux ≪ Gens du Livre ≫ alors qu'il les voyait se promener dans la ville sans les marqueurs de leur categorie confessionnelle
[
44
]
.
Cette notion renvoie au
hadith
selon lequel
Dieu
a dit :
≪ J’etais un Tresor cache et j’ai aime [ou voulu] a etre connu. Alors j’ai cree les creatures afin d’etre connu par elles ≫
[
45
]
. Dans ce
hadith
la volonte de Dieu d’etre connu est vehiculee par le
desir
et l’
amour
:
≪ Lorsque Dieu S’est connu Lui-meme et a connu le monde par Lui-meme, Il l’a cree selon Sa forme. Le monde fut donc un miroir dans lequel Il contemple Son image. Il n’a aime, en realite, que Lui-meme ≫
[
46
]
. Ce rapport de soi a soi se comprend par le fait que le monde tout entier, connu par Dieu dans Sa science eternelle, n’est que formes epiphaniques pour Sa manifestation (
tajalli
). En Se manifestant dans ces formes, Il Se connait et Se contemple et aime la creature en S’aimant Lui-meme. Ibn Arabi ecrit egalement :
≪ Ainsi, l’objet de l’amour, sous tous ses aspects, est Dieu. L’Etre Vrai en se connaissant Soi-meme connait le monde de Soi-meme qu’Il manifeste selon Sa forme. Partant, le monde se trouve etre un miroir pour Dieu dans lequel Il voit Sa forme. Il n’aime donc que Soi-meme ≫
[
47
]
.
La theorie de
Wahdat al-Wujud
(Unicite de l'
Etre
) a ete systematisee pour la premiere fois par son disciple et gendre
Sadr al-Din al-Qunawi
.
Ibn ’Arabi n'a pas dit expressement cette formule, mais il a laisse entendre dans plusieurs textes de son œuvre, notamment
Futuhat
et
Fusus al-Hikam
que
≪ la realite de l'Etre est unique ≫
(
Haqiqat al-Wujud wahida
), et que
Dieu
est l'
Etre
au sens absolu, le veritable Etre, l'Etre necessaire (chez les
philosophes
) qui conditionne tous les etres subordonnes et contingents, et n'est conditionne par aucun autre etre. La notion de
Wahdat al-Wujud
chez Ibn ’Arabi est l'interpretation emphatique et hyperbolique de l'unicite (
tawhid
), un
pilier de l'islam
.
Michel Chodkiewicz
, specialiste d'Ibn Arabi, a montre que l'
Epitre sur l'Unicite absolue
, longtemps attribuee au soufi andalou, est un traite apocryphe du a
Awahad al-din Balyani
[
48
]
.
Chez Ibn ’Arabi,
Dieu
n'est pas connu dans sa Realite essentielle (
Huwa
,
Allah
), mais connu par le biais de ses
Noms divins
. Ainsi, tous les dons de Dieu a l'egard de la
creation
s'epanchent via les Noms divins. C'est essentiellement la misericorde divine que Dieu prodigue aux creatures via ses multiples noms tels que
ar-rahman
:
≪ Allah cree des bienfaits dans
al-dunia
[le bas-monde] pour le musulman et le non-musulman et cree des bienfaits dans
al-akhira
(l'au-dela) seulement pour les musulmans et certaines personnes n'ayant pas eu acces au message de l'islam ou mal acquis le message par des musulmans. ≫
le
Dieu
est
al-ahd
, c'est-a-dire il est unique, mais il est aussi
al-hak
, c'est-a-dire la verite. Selon Ibn ’Arabi le chemin vers la verite 'le
Dieu
'est aussi nombreux qu'il y en a qui marchent, dans son livre 'La sagesse des prophetes' (
Kitab Fusus al-hikam
) il a donne un conseil de ne pas se limiter a certaines doctrines:
≪
Prenez garde de vous confiner a une croyance particuliere et de nier tout le reste, car beaucoup de bien vous echapperait - en fait, la connaissance de la verite
Al-hak
est trop formidable pour etre limite a une croyance plutot qu'a une autre." ≫
Mais aussi
al-adl
:
≪ Celui qui cree une multitude de degres meritoires ou de sanctions, abondantes, mais equitables, ceci allant du haut de
al-jannah
[les futurs lieux de residence pour les musulmans] au fin fond de
naaru-al jahannam
[les futurs lieux de sanctions perpetuels pour le non-musulman et un lieu de sanctions temporaires pour certains musulmans]. ≫
Et
al-ghaffar
,
≪ celui qui cree l'effacement des infractions maintes et maintes fois ≫
[
49
]
. D'autre part, les noms divins se refletent dans la creation, ils ne s'y incorporent pas. La thematique du ≪ miroir de la creation ≫ dans lequel Dieu se reflete par l'intermediaire de ses Noms divins intervient pour interdire toute assimilation de l'essence divine avec la
substance
de la creation. L'islamologue
Henry Corbin
parle a ce propos de
≪ theomonisme ≫
. On pourrait dire que, contrairement au
pantheisme
qui naturalise Dieu et l'absorbe dans l'
immanence
, le theomonisme d'Ibn Arabi divinise la
nature
tout en preservant la
transcendance
de Dieu et son
unicite
. Quant a l'homme, sa place particuliere et privilegiee au sein de la creation provient du fait qu'il est la seule creature recapitulant en lui la totalite des Noms divins.
L'
imagination
chez Ibn Arabi joue un role preponderant, et
Henry Corbin
a ete le premier commentateur d'Ibn Arabi a en parler amplement dans son ouvrage-reference :
L'imagination creatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi
. Ce livre represente une lecture philosophique a vocation
phenomenologique
pour explorer un theme central, jamais etudie jusque-la. Ce theme est l’imagination qui a donne lieu a l’invention de plusieurs termes connexes comme
≪ imaginal ≫
et
≪ le monde imaginal ≫
ou
mundus imaginalis
. Le monde imaginal, ou
'alam al-Mithal
, est distinct du monde des realites concretes comme de celui de l'
intellect
, mais il se superpose au premier, comme une dimension supplementaire.
Pour Henry Corbin, la doctrine d'Ibn Arabi, qualifiee de
theosophie
(sagesse divine) ou d'
hermeneutique
prophetique, se fonde sur un
concept
qui est la
theophanie
, presence de Dieu, ou Sa manifestation dans le monde des phenomenes. L'imagination joue un role decisif, pour percevoir cette face divine dans les choses et les etres. L'
amour
profane est le support de l'amour divin, l'aime etant le lieu de la theophanie. Cela ne signifie pas que Dieu est incarne dans l'aime, mais qu'il se revele dans ce dernier. L'imagination est
≪ creatrice ≫
dans la mesure ou celui qui apercoit
Dieu
, se voit cree en lui la science de cette divinite incarnee dans le monde. Tout est interprete a la lumiere de la theophanie dont l'imagination represente l'organe de perception. Henry Corbin dit :
≪ L'imagination active est essentiellement l'organe des theophanies, parce qu'elle est l'organe de la creation et que la creation est essentiellement theophanie ≫
[
50
]
. Corbin place le cœur au centre de cette creativite, car il est le seul organe a pouvoir supporter la transmutation de par son changement subit et incessant :
≪ Le cœur est le foyer ou se concentre l'energie spirituelle creatrice, c'est-a-dire theophanique, tandis que l'imagination en est l'organe ≫
[
51
]
.
De ce point de vue, Corbin place l'imagination au centre de toute creation et cogitation. Il n’y a pas de
connaissance
, ni de
devoilement
, ni d'
interpretation
d'ailleurs sans l'imagination qui est, avant tout, creativite.
L'homme, pour Ibn Arabi, est l'image parfaite de la creation accomplie :
≪ Qui t'a cree, puis modele et constitue harmonieusement ? Il t'a faconne dans la forme qu'Il a voulue ≫
(
Coran
, Sourate 82, verset 7-8). L'image exterieure de l'homme ressemble dans une certaine mesure au monde et a ses dimensions macrocosmiques. Ses facultes interieures (l'
intellect
, l'
imagination
, etc.) ont une similitude avec les spheres superieures. Cette ressemblance exterieure et interieure est constamment evoquee dans plusieurs chapitres des
Futuhat
, ainsi que
Mawaqi' al-Nujum
(
Le Couchant des etoiles
) et
Tadbirat al-Ilahiyya
(
Les Dispositions divines
). Avant Ibn Arabi, plusieurs philosophes, comme les
Freres de la purete
et
Ibn Sina
, ont systematise dans leur
metaphysique
la face humaine de l'univers et l'aspect cosmologique de l’homme.
Ibn Arabi entend par l'homme un degre eleve et distingue, celui de l'homme parfait (le
Qotb
, le Pole), qui possede le savoir
philosophique
et connait l'experience
mystique
. La perfection humaine est liee a l'image divine qui procure les secrets
esoteriques
pour agir sur la creature. En outre, la presence de l'homme dans la creature contribue a la perfection de son image. L'homme parfait se distingue de l'homme ordinaire (Ibn Arabi dira l'homme-animal, du fait de la ressemblance anatomique et physiologique) par l'appropriation des
Noms divins
en ayant la volonte creatrice et le commandement du monde. Par ailleurs, l'homme parfait se distingue par l'energie spirituelle ou l'aspiration (en arabe :
himma
) qui est son instrument de creation. Elle represente, chez l'homme animal, le cote manuel dans ses fabrications et ses dispositions.
Outre l'appartenance a l'entite spirituelle, l'homme parfait se distingue aussi par la succession ou la lieutenance (
Khilafa
). Il est ainsi vicaire (
khalifa
) et successeur (
na'ib
) par le fait qu'il maitrise la totalite des Noms et qu'il est une copie abregee de la realite cosmique et metaphysique. Ce verset nous enseigne cette verite :
≪ Et Il apprit a
Adam
tous les noms ≫
(Coran, sourate 2, verset 31).
Si Dieu s'est qualifie de
tresor cache
, c'est qu'Il est derobe derriere la forme de l'homme parfait et se manifeste par sa
theophanie
dans cette forme parfaite. En etant le lieu epiphanique, l'homme parfait se connait soi-meme et connait son Seigneur qui apparait en lui, contrairement a l'homme animal qui connait les realites superieures par l'intermediaire de preuves cosmiques et de signes eriges dans le monde. La meditation de ces signes ne depasse pas chez lui le seul effort speculatif. L'homme parfait contemple plutot ces signes en lui et extrait les perles du tresor cache dans son
ame
. Il associe ainsi la
meditation
et la
contemplation
. Cet effort de contemplation culmine dans l'experience des differentes modalites de la Presence (
Hadarat
) divine. L'homme parfait ou universel est celui qui parvient au seuil de la ≪ Presence Totale ≫ (
al-hadarat al-jam'iyah
) qui englobe toutes les autres formes de presence et les recapitule, actualisant et integrant d'un point de vue existentiel les qualites infinies que les Noms divins recelent du point de vue principiel
[
52
]
.
S'il est plus connu pour ses ouvrages en
prose
que pour sa poesie, Ibn Arabi a neanmoins laisse une œuvre
poetique
tres importante. Il est en effet l'auteur d'au moins deux recueils complets : l'un est intitule
Tarjuman al-Ashwaq
ou
L'Interprete des desirs
[
53
]
; l’autre, sans titre, regroupe des poemes varies et traitant de nombreux themes. Les
Futuhat
sont egalement parsemes de poesie
[
54
]
. Dans
L'Interprete des desirs
, l'amante, bien que manifestee dans un support reel, est toujours l'allegorie d’un
amour
se rapportant ultimement a Dieu. C'est le cas dans cet extrait du Poeme XX de ce meme recueil :
De son regard dolent, mon mal d’amour procede
.
A mon cœur, l’evoquant, portez un doux remede !
Ce ramier anonnant sa plaintive elegie
Depuis l’ouche, ravive en moi la nostalgie !
Je donnerais mon sang pour cette jouvencelle,
Qui fuyant des douars la jalouse tutelle,
Et qui se soustrayant aux courtisanes prudes,
Paradait, adoptant une snobe attitude !
De son astre, le fard comblait l’azur une heure,
Embrasant, au declin, l’horizon de mon cœur
[
55
]
.
Ibn Arabi ecrit dans le meme ouvrage:
Mon cœur est devenu capable de toutes les formes :
il est un paturage pour les gazelles et un couvent pour les moines chretiens,
et un temple pour les idoles et la Ka'bah des pelerins
et les tables de la Torah et le livre du Coran.
Je suis la religion de l'Amour : quel que soit le chemin que prennent les chameaux de l'Amour,
c'est ma religion et ma foi
L'influence d'Ibn Arabi dans l'histoire de la spiritualite
islamique
est immense. Non seulement elle comprend l'ecole d'Ibn Arabi elle-meme, mais elle s'etend a de nombreuses confreries soufies telles que la
Chadhiliyya
, la
Khalwatiyya
, la Mawlawiya (les fameux
Derviches tourneurs
), la
Chichtiya
, toujours vivantes aujourd'hui. Le concept de
wahdat al-wujud
(≪ unicite de l'etre ≫) occupe une place importante dans l'islam
alevi
bektachi
et dans la
philosophie islamique
. Au-dela du soufisme, les œuvres d'Ibn ’Arabi ont ete meditees et commentees par de
nombreux mystiques et theosophes persans d'obedience chiite
[Lesquels ?]
.
Osman Yahia
a recense 130 commentaires perses des seuls
Fosus
. Plus tard encore, son influence s'etendra lorsque se produira la jonction de cette ecole avec l'Ishraq de
Sohrawardi
et la theosophie
chiite
des Saints Imams (
Haydar Amoli
,
Ibn Abi Jomhur
,
Molla Sadra Shirazi
).
Il a pu avoir une influence sur la pensee d'
Ar-Razi
. Alors que ce dernier vivait une periode de doute, Ibn Arabi lui a ecrit une lettre pour l'encourager a entrer dans la voie du soufisme. Il est difficile de mesurer l'effet que cette epitre a pu avoir sur la doctrine d'Ar-Razi
[
56
]
.
Malgre un aussi grand nombre d'adeptes et de defenseurs prestigieux aussi bien
sunnites
que
chiites
, l'œuvre d'Ibn Arabi fut l'objet de violentes critiques tout au long de l'histoire, de la part de
theologiens
comme
Ibn Taymiyyah
), et plus tard du
wahhabisme
saoudien. Les docteurs wahhabites reprochent a Ibn Arabi d'utiliser le vocabulaire de l'amour pour parler de notre rapport a
Dieu
, ce qui est, selon eux, sacrilege
[
57
]
. Ils rejettent egalement la doctrine de l'unicite de l'etre (
wahdat al-wujud
), resumee ainsi : il n'y a que Dieu qui existe (ou encore : le monde est le miroir de Dieu), car ils considerent (a tort selon
les disciples d'Ibn ’Arabi
[Lesquels ?]
) que c'est une forme de
pantheisme
supprimant la
transcendance
de Dieu.
Ibn Arabi a influence toutes les
turuq
de l'
esoterisme
islamique, et est relie directement ou indirectement, en tant que
≪ sceau de la Saintete ≫
, a chacune des
silsilah
orthodoxes en islam
[ref. necessaire]
.
Il est egalement abondamment commente par l'emir
Abd el-Kader
dans son
Livre des Haltes
[
58
]
.
Sur les autres projets Wikimedia :
C'est a l'Espagnol
Miguel Asin Palacios
ainsi qu'a
Louis Massignon
et
Henry Corbin
que
l'on doit la decouverte des ouvrages d'Ibn ’Arabi
[ref. necessaire]
. Grace a ces trois chercheurs, l'enseignement du Maitre de Murcie s'est fait connaitre en Occident. Le premier auteur a avoir traduit en francais des traites d'Ibn 'Arabi fut cependant le peintre suedois
Ivan Agueli
(en Islam 'Abdul Hadi), traites publies dans la revue d'esoterisme
La Gnose
en 1910-1911
[
59
]
. Michel Valsan (en Islam Mustafa 'Abd al-Aziz), en traduisit d'autres des la fin des annees 1940, publies dans la revue
Etudes Traditionnelles
[
60
]
.
Michel Chodkiewicz
, ancien directeur d'etudes a l'
Ecole des hautes etudes en sciences sociales
et specialiste du soufisme, edita a partir des annees 1980 plusieurs extraits de l'œuvre du Maitre ainsi que des etudes sur son œuvre, dont certaines remettent en cause tel ou tels aspect de la presentation qu'en firent jadis Louis Massignon et Henry Corbin
[
61
]
,
[
62
]
,
[
63
]
.
- Le Maitre d'amour
, calligraphies de
Nja Mahdaoui
, presentation de Rodrigo de Zayas, Paris, Albin Michel, 1998. (Calligraphies d'extraits du
Traite de l'amour
et de
L'Interprete des desirs)
- L'Harmonie parfaite d'Ibn Arabi
(extraits de
L'Interprete des desirs
), calligraphies de
Hassan Massoudy
Paris, Albin Michel, 2001.
La
serie televisee
turque
Dirili?: Ertu?rul
relate de maniere romancee la vie d'
Ertu?rul
, pere de
Osman
, le fondateur de la
dynastie ottomane
, et met en scene le personnage d'Ibn 'Arabi, interprete par
Osman Soykut
. Elle est diffusee entre 2014 a 2019
[
64
]
.
- ↑
On trouvera une chronologie detaillee de la vie d'Ibn Arabi et de ses nombreux deplacements dans Addas, 1989, p. 346-362, et autre, synthetique, dans Addas, 1996, p. 131-133. (V. Bibliographie). La traduction du
Traite de l'amour
par M. Gloton, Albin Michel, 1986, comporte egalement une chronologie, p. 14-17. Toutefois, elle a ete publiee avant la publication de Addas 1989, qui rectifie et precise nombre d'informations disponibles jusqu'alors.
- ↑
Ibn Arabi donne un nom, mais C. Addas releve que l'identite du personnage fait debat pour des raisons de chronologie.
- ↑
A quelle date eut-elle lieu ? Dans le recit qu'il donne de cette rencontre dans les
Illuminations,
Ibn Arabi note seulement : ≪ A cette epoque j'etais un jeune garcon sans duvet sur le visage et sans meme de moustache. ≫ (C. Addas,
Ibn Arabi et le voyage...
1996, p. 20)
- ↑
Sur ces deux femmes, voir aussi
Les soufis d'Andalousie,
Albin Michel, 1995, n° 54 et 55, p. 136-141.
- ↑
Adjectif signifiant ≪ ecrit de la main meme de son auteur ≫. Source: cnrtl.fr
[
lire en ligne
(page consultee le 11 mars 2023)]
- ↑
≪
Averroes dans le dictionnaire d'Eloy
≫
.
- ↑
≪
Averroes dans le dictionnaire d'Eloy
≫
.
- ↑
a
b
et
c
(en)
Stephen Hirtenstein, ≪
Names and Titles of Ibn [al-]‘Arab?
≫, sur
ibnarabisociety.org
,
(consulte le
)
- ↑
(en)
Seyyed Hossein Nasr
,
Sufi Essays
, SUNY Press,
, 184
p.
(
ISBN
978-1-4384-1425-6
,
lire en ligne
)
,
p.
116
:
≪ Il est bien connu que Ibn 'Arabi, du point de vue de son madhhab etait un sunnite. ≫
- ↑
(en)
Ludwig W.
Adamec
,
Historical dictionary of Islam
, Lanham, Md., Scarecrow Press,
, 459
p.
(
ISBN
978-0-8108-6161-9
et
0-8108-6161-5
,
OCLC
434040868
,
lire en ligne
)
,
p.
134
- ↑
(en)
Toshihiko
Izutsu
, ≪
Ibn al-?Arab?
≫,
Encyclopædia Britannica
,
(
lire en ligne
)
:
≪
Ibn al-Arabi est ne dans le sud-est de l'Espagne, un homme de pur sang arabe dont l'ascendance remonte a la tribu arabe de ??'?.
≫
- ↑
Jean-Claude Serres, ≪ Ibn 'Arabi, grand maitre du soufisme ≫,
Revue Acropolis
(
lire en ligne
).
≪
http://www.revue-acropolis.fr/philosophie/article/article/ibn-arabi-grand-maitre-du-soufisme.html
≫
(
Archive.org
?
Wikiwix
?
Archive.is
?
Google
?
Que faire ?
)
,
- ↑
Par exemple Burhaan ad-Din al-Baqa`i.
- ↑
(ar)
Al-Suyuti,
Tanbih al-Ghabi fi Tanzih Ibn ‘Arabi
,
p.
17-21
- ↑
Voir les hypotheses de
Miguel Asin Palacios
[ref. incomplete]
.
- ↑
Chittick 2011
.
- ↑
Henry Corbin,
En islam iranien
, Gallimard, coll. ≪ Tel ≫, vol. IV, 2014 [1972], p. 18.
- ↑
B. Deniz Calis-Kural,
Sehrengiz. Urban Rituals and Deviant Sufi Mysticism in Ottoman Istanbul
, Londres, Routledge, 2014, 289 p. chap. ≪ Life of Ibn Arabi ≫,
- ↑
Henry Corbin
,
Creative Imagination in the Sufism of Ibn Arabi
(2014:21).
- ↑
Addas 1996
,
p.
18.
- ↑
Addas 1996
,
p.
15.
- ↑
Addas 1996
,
p.
p. 16 ; citation de Ibn Sha'ar (m. 1256).
- ↑
(en)
Stephen
Hirtenstein
,
The Unlimited Mercifier : The Spiritual Life and Thought of Ibn ?Arabi
, Anqa Publishing,
, 289
p.
(
ISBN
978-0-9534513-1-9
,
lire en ligne
)
,
p.
32
- ↑
Addas 1996
,
p.
18-19.
- ↑
Addas 1996
,
p.
p. 20-21; citation de Ibn Sha'ar.
- ↑
Addas 1996
,
p.
21.
- ↑
Addas 1996
,
p.
20.
- ↑
R.W.J. Austin, ≪ Introduction ≫ in Ibn Arabi,
Les soufis d'Andalousie
, Albin Michel, 1995, p. 17.
- ↑
a
et
b
Addas 1996
,
p.
21-22.
- ↑
Henry Corbin
.
L'imagination creatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi
. Aubier, 1993,
p.
38.
- ↑
Annemarie Schimmel
(
trad.
de l'allemand par Sabine Thiel),
L'islam au feminin. La femme dans la spiritualite musulmane
, Paris,
Albin Michel
,
coll.
≪ Spiritualites vivantes ≫,
(
1
re
ed.
1995), 219
p.
(
ISBN
978-2-226-10985-9
)
,
p.
52-53
- ↑
a
et
b
Talibouya
Niang
,
Cheikhna Cheikh Saadbou
, Editions Publibook,
, 306
p.
(
ISBN
978-2-7483-5454-6
,
lire en ligne
)
- ↑
Ibn Arabi,
La Profession de Foi
, trad.
Roger Deladriere
, Arles, Actes Sud, coll. ≪ Babel ≫ 2010 [1978]
(
ISBN
978-2-742-79499-7
)
.
- ↑
Le Point
, hors-serie, n°52, juillet-aout 2014,
Aux origines de la meditation
, coll. ≪ References ≫, p. 42.
- ↑
a
b
et
c
Addas 1996
,
p.
131-133.
- ↑
Henry Corbin
.
L'imagination creatrice dans le soufisme d'Ibn Arabi
. Aubier, 1993,
p.
47.
- ↑
Chodkiewicz 1996
,
p.
17.
- ↑
Addas 1989
,
p.
270.
- ↑
Corbin
, L'imagination creatrice...,
1993,
p.
56.
- ↑
Addas 1989
,
p.
355-356.
- ↑
Addas 1996
,
p.
111.
- ↑
Addas 1996
,
p.
120.
- ↑
Chodkiewicz 1996
,
p.
24.
- ↑
(en)
Ross Burns,
Monuments of Syria. An Historical Guide
, Londres - New York,
I.B. Tauris
,
(
1
re
ed.
1992),
p.
106-107
- ↑
Addas 1989
,
p.
111-112.
- ↑
Roger Deladriere,
Dictionnaire des philosophes
,
p.
1289, PUF, 1984.
- ↑
Selon
Corbin
,
≪ 856 ouvrages, dont 550 nous sont parvenus et sont attestes par 2917 manuscrits ≫
.
- ↑
hermeneutique
shi'ite
; si la Revelation est achevee avec le Prophete, les croyants en recherchent encore les significations secretes jusqu'au retour de l'Imam occulte
- ↑
Entretien avec
Marie-Therese Urvoy
, ≪ L'islam dans sa realite ≫,
La Nouvelle Revue d'histoire
, n°89 de mars-avril 2017, p. 6-9.
- ↑
Ibn 'Arabi,
Al-Futuhat al-Makkiya
, II, chap. 178,
p.
322.
- ↑
Ibn 'Arabi,
Al-Futuhat al-Makkiya
, II,
p.
326.
- ↑
Ibn 'Arabi,
Traite de l’amour
,
p.
60.
- ↑
Awahad al-din Balyani,
Epitre sur l'Unicite absolue
, Les Deux oceans, 1982, pres. et trad. Michel Chodkiewicz.
(
ISBN
978-2-866-81004-7
)
- ↑
Voir par ex. Ibn Arabi,
La Sagesse des Prophetes
,
p.
53-55
, Paris, Albin Michel, 1974.
- ↑
Henry Corbin
,
L'imagination creatrice
,
p.
148.
- ↑
Ibid
.,
p.
83.
- ↑
Ibn Arabi,
La Sagesse des Prophetes
,
p.
54-57
et note 1, Albin Michel, Paris, 1974.
- ↑
Trad. de Maurice Gloton,
L'Interprete des desirs
, Paris, Albin Michel, 2012.
- ↑
Diwan Ibn ‘Arabi, Dar al-kutub al-‘ilmiya
, Beyrouth, 2002.
- ↑
Idris de Vos,
L’amour universel, un cheminement soufi
, Albouraq, 2013.
- ↑
Fa?r ad-Din Ar-R?z? et
Maurice Gloton
,
Traite sur les noms divins : introduction
, Beyrouth/Paris, Al Bouraq,
, 669
p.
(
ISBN
2841611116
)
- ↑
Claude Addas, ≪ Experience et doctrine de l'amour chez Ibn Arabi ≫,
conference au
Symposium of Muhyiddin Ibn Arabi Society
, Oxford, 4-6 Mai 2002
.
- ↑
Denis
Gril
,
≪ La theophanie des noms divins, d’Ibn?‘Arabi a Abd?el-Kader ≫
, dans
Abd el-Kader, un spirituel dans la modernite
, Presses de l’Ifpo,
(
ISBN
978-2-35159-327-1
,
DOI
10.4000/books.ifpo.1840
,
lire en ligne
)
,
p.
153?172
.
- ↑
'Abdul-Hadi (John Gustav Agelii, dit Ivan Agueli),
Ecrits pour La Gnose
, Milan,
Arche Milano
,
, 196
p.
(
ISBN
978-88-7252-052-9
)
- ↑
≪
Les ecrits de Michel Valsan
≫, sur
Science Sacree
(consulte le
)
- ↑
Michel Chodkiewicz,
Le Sceau des Saints, Prophetie et Saintete dans la doctrine d'Ibn 'Arabi
, Paris,
Gallimard
,
- ↑
Michel Chodkiewicz,
Un Ocean sans rivage. Ibn 'Arabi, le Livre et la Loi
, Paris,
Seuil
,
- ↑
Michel Chodkiewicz, ≪
Ibn 'Arabi dans l'oeuvre de Henry Corbin
≫,
Henry Corbin. Philosophies et sagesses des religions du Livre
, Brepols,
- ↑
Marie Jego, ≪
Le Venezuelien Maduro seduit par Erdogan ≪ leader du nouveau monde multipolaire ≫
≫,
Le Monde
,
(
lire en ligne
)
: document utilise comme source pour la redaction de cet article.
- Caude Addas,
≪ Experience et doctrine de l'amour chez Ibn Arabi ≫
, dans
Genevieve Gobillot
(Dir.),
Mystique musulmane. Parcours en compagnie d’un chercheur : Roger Deladriere
, Paris, Cariscript,
coll.
≪ Etudes chretiennes arabes ≫,
, 364
p.
(
ISBN
978-2-876-01296-7
,
lire en ligne
)
.
- Florian Besson, ≪
Ibn Arabi
≫, sur
lesclesdumoyenorient.com
,
(consulte le
)
.
- (en)
William Chittick, ≪
EBN AL-?ARAB?, MO?Y?-al-D?N Ab? ?Abd-All?h Mo?ammad ???? ??tem?
≫, sur
iranicaonline.org
,
Encyclopædia Iranica
,
(consulte le
)
.
- (en)
William Chittick, ≪
Ibn Arabi
≫, sur
plato.stanford.edu
,
Stanford Encyclopedia of Philosophy
,
(consulte le
)
.
- (en)
William Chittick,
≪ Ibn 'Arabi and his school ≫
, dans S.H. Nasr (Ed.),
Islamic Spirituality: Manifestations
, New York, Crossroad,
(
lire en ligne
)
,
p.
49-79
.
- Reza Feiz, ≪
La notion de peine chez les soufis : l’ecole d’Ibn ‘Arabi
≫,
Archives de politique criminelle
,
n
o
23,
,
p.
131-139
(
lire en ligne
)
- George Grigore,
≪ Le concept d’amour chez Ibn ‘Arabi ≫
, dans
Romano-Arabica, II
, Bucarest, Center for Arab Studies,
(
lire en ligne
)
,
p.
119-134
- Osman Yahia, ≪
IBN ‘ARAB? (1165-1241)
≫
, sur
universalis.fr
,
Encyclopædia Universalis
,
(consulte le
)
.
- Mohammed Chaouki Zine
(en)
, ≪
Hermeneutique et symbolique : le ta’w?l chez Ibn ‘Arab? et quelques auteurs anterieurs
≫,
Bulletin d’etudes orientales
,
vol.
58,
,
p.
351-384
(
lire en ligne
)
- Abdelwahab Meddeb
,
Tombeau d'Ibn Arabi
, Saint Clement de Riviere, Fata Morgana, 1995, 61 p. (Poemes)
|
Domaines
|
|
Ecoles/Themes
|
|
Philosophes
|
IX
e
???
X
e
siecle
|
|
XI
e
siecle
|
|
XII
e
siecle
|
|
XIII
e
siecle
|
|
XIV
e
???
XVI
e
siecle
|
|
XVII
e
???
XIX
e
siecle
|
|
XX
e
???
XXI
e
siecle
|
|
|
|
VIII
e
siecle
|
|
IX
e
siecle
|
|
X
e
siecle
|
|
XI
e
siecle
|
|
XII
e
siecle
|
|
XIII
e
siecle
|
|
XIV
e
siecle
|
|
XV
e
siecle
|
|
|
Voie soufie
|
|
|
Pratiques
|
|
Ordres
|
|
Personnalites anciennes
|
|
Personnalites modernes
|
|
Voir aussi
|
|