Histoire du Sahara occidental

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la carte du Sahara Occidental
la carte du Sahara Occidental

L’ histoire du Sahara occidental est celle d'un territoire desertique peuple par des tribus nomades , qui n'a jamais ete organise en Etat-nation . Elle est intimement liee a celle de ses voisins, le Maroc , la Mauritanie et l' Algerie . Apres quelques tentatives infructueuses au XV e  siecle , les Espagnols en font une colonie entre 1884 et 1975. A la suite du desengagement de l'Espagne en 1975 qui abandonnait ce territoire sans proceder au referendum du Peuple Sahraoui pour lequel elle etait mandatee par l'ONU, le territoire etait militairement envahi et annexe par le Maroc et la Mauritanie ; le Front Polisario , un mouvement independantiste, entreprend une lutte armee. Le Sahara occidental est aujourd'hui un territoire non autonome selon l'Organisation des Nations unies , revendique par le Royaume du Maroc (qui en controle environ 80 %) et la Republique arabe sahraouie democratique (qui en controle environ 20 %) ; son statut definitif reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.

Premiers occupants [ modifier | modifier le code ]

Le Sahara avant l'actuelle phase desertique [ 1 ] .

Prehistoire [ modifier | modifier le code ]

Entre ?5000 et ?2000, le territoire du Sahara occidental est une savane arboree presentant une riche biodiversite , attestee par les restes fossiles et l' art rupestre , comprenant des autruches , des gazelles , des bovins , des elephants , des girafes , des hippopotames ou des crocodiles , dont les premiers habitants tiraient leur subsistance, comme en temoignent l' art rupestre ou parietal [ 2 ] . Parmi ces peuples agro - pastoraux nomades , les anthropologues travaillant sur les artefacts, les prehistoriens etudiant les ossements et les linguistes recensant les toponymes pensent avoir identifie des Bafours , un peuple noir , et des Berberes , principalement sanhadja [ 3 ] .

Antiquite [ modifier | modifier le code ]

La desertification progressive a partir de ?2000 (epoque holocene ) asseche les lacs et chasse les animaux et les Bafours vers le sud. Durant le 1 er  millenaire avant notre ere, quelques communautes isolees, vivant dans les oasis, ont persiste sous l' exonyme Haratin . Quelques abris cotiers ont ete visites par les Pheniciens et les Carthaginois venant de la facade atlantique du Maroc , dont Hannon le Navigateur vers les VI e - V e  siecles avant notre ere ; aucune trace concluante d'etablissement permanent n'en a ete retrouvee au Sahara occidental. Le Periple d'Hannon mentionne une ≪  ile de Cerne  ≫ (egalement ≪ ile d'Hern ≫ ou ≪ ile des Herons ≫) qui pourrait etre l' ile d'Arguin (Mauritanie) ou l'ile d'Herne pres de Dakhla [ 4 ] .

Les Romains ne depassent pas la Mauretanie tingitane (moitie nord du Maroc) et ne s'aventurent pas dans le desert, mais se contentent de commercer avec les caravanes d' or , de sel et d' esclaves traversant le Sahara. Pline l'Ancien et Ptolemee mentionnent le fleuve Draa ( Daratis ) dans leurs ecrits [ 5 ] . La desertification entre ?300 et +300 a rendu tout contact avec le monde exterieur tres difficile jusqu'a l'introduction des dromadaires dans la region. Confrontes a un environnement hostile, les Berberes forment quelques communautes dans les oasis du desert et s'interessent aux caravanes, soit pour les guider contre remuneration, soit pour les piller.

Islamisation [ modifier | modifier le code ]

L' islamisation du Sahara occidental a commence des le VIII e  siecle mais a longtemps ete superficielle, une grande partie de la population conservant des pratiques animistes . Elle n'est pas directement le fait de la conquete arabe  ; ce sont les Berberes eux-memes qui ont propage l'islam vers le sud en commercant de plus en plus regulierement a travers le Sahara [ 6 ] . En particulier, l'or du Senegal est indispensable aux Etats arabes pour pouvoir frapper leur monnaie [ 3 ] . En 745, le gouverneur de l' Ifriqiya , Abderrahman Ibn Habib , fait construire une serie de puits entre le sud du Maroc et Aoudaghost (oasis et ville marchande, au sud de la Mauritanie actuelle) [ 3 ] .

Vers le IX e  siecle , la confederation berbere des Zenetes ( kharidjite ) controle les oasis et centres marchands au nord du desert, dont Sijilmassa . Trois grandes tribus berberes sanhadja ( malekites ) controlent alors le desert : les Djoddala a l'ouest, pres de la cote Atlantique, les Messoufa au nord, dans la vallee du Draa et l' Anti-Atlas , et les Lemtuna , au centre et au sud [ 7 ] . Une des routes caravanieres les plus importantes relie Sijilmassa a l' empire du Ghana , passant par Aoudaghost, devenue la plus importante ville des Lemtuna. C'est la que le sel , extrait dans le nord du desert, est echange contre l' or du Bambouk . Vers la fin du X e  siecle , le Ghana s'empare d'Aoudaghost et les Lemtuna se refugient dans l' Adrar mauritanien tandis que d'autres Berberes se soumettent aux Ghaneens. Les Zenetes chassent au meme moment les Sanhadja de Sijilmassa. A la meme epoque, la dynastie des Idrissides , qui regnait sur le Maroc, est vaincue par les Fatimides puis les Omeyyades de Cordoue .

Au debut du XI e  siecle , l'emir Tarsina fonde une nouvelle confederation sanhadja a partir des Lemtuna, Djoddala et Messoufa. Tarsina est tue peu apres (1023) et son gendre Yahya Ibn Ibrahim lui succede.

Almoravides (1030?1147) [ modifier | modifier le code ]

Conquete almoravide (Couleur verte).

Plusieurs versions legerement differentes relatent l'avenement des Almoravides . Selon la plus courante, vers 1030, un chef djoddala [ 8 ] , Yahya Ibn Ibrahim , se rend a la Mecque  ; lors de son retour, il s'arrete a Kairouan pour parfaire sa connaissance de l'islam. Constatant de grands manques chez lui et ses hommes, il demande a ce qu'un professeur les accompagne dans le desert. En l'absence d'un candidat a Kairouan, il se rend a Sijilmassa ou le religieux Abdallah Ibn Yasin , d'obedience malekite et puritain, accepte de le suivre. L'enseignement d'Ibn Yasin est rejete par les Djoddala ; il se retire en Mauritanie (peut-etre sur l'ile de Tidra ) ou il fonde un rib?t ou couvent militaire. Vers 1050, il s'attire les faveurs du chef militaire des Lemtuna, Yahya Ibn Omar . Les Almoravides ( al-Mur?bit?n , ≪ ceux du rib?t ≫) parviennent alors a imposer leur doctrine aux Lemtuna puis aux autres Sanhadja et enfin a toute la region.

En 1053, Yahya Ibn Omar prend Sijilmassa aux Zenetes puis Aoudaghost en 1054 (tenue par les Zenetes pour le compte de l'empire du Ghana) mais meurt peu apres a Tabfarilla lors d'une revolte des Djoddala. Son frere Abu Bakr Ibn Omar prend Aghmat vers 1058 puis s'attaque aux Berghouata (dans la region actuelle de Rabat ) en 1059, qui tuent Abdallah Ibn Yasin probablement lors de ce combat. Abu Bakr ou son cousin, Youssef Ibn Tachfin , fonde la base militaire de Marrakech en 1062-1070 [ 9 ] . Au nord, Youssef Ibn Tachfin leve une nouvelle armee puis unifie le Maroc et l'ouest de l'Algerie actuelle, tandis qu'Abu Bakr Ibn Omar retourne dans le sud mater une nouvelle rebellion des Djoddala. En 1076, Abu Bakr capture Koumbi Saleh , la capitale de l'empire du Ghana. A la fin du siecle, Youssef Ibn Tachfin conquiert Al-Andalus . A leur apogee, les Almoravides controlent un territoire long de 3 500 kilometres mais ne forment pas un royaume unifie [ 3 ] .

Arabisation des Berberes (1147?1405) [ modifier | modifier le code ]

La lutte des Almoravides contre les Hilaliens (des tribus arabes venues de l'est, envoyees par les Fatimides) puis leur chute en 1147 aux mains des Almohades, contribuent a desorganiser les routes caravanieres de l'ouest du desert, au profit de Tombouctou plus a l'est [ 10 ] . Les Sanhadja se retrouvent ainsi isoles du Maghreb pendant un siecle. Au Maroc, les Almohades (issus de la tribu berbere des Masmoudas dans la region du Souss ) concentrent leur attention vers le nord et l'est.

Les arrivants suivants sont les Banu Maqtil au XIII e  siecle , des bedouins arabes venus du Yemen , d'abord en soutien aux Merinides opposes aux Almohades. En raison de l'hostilite des Merinides eux-memes, des tribus maqtil nommees Banu Hassan quittent la vallee du Draa et migrent vers le sud, allant jusqu'en Mauritanie. Ils entrent en conflits sporadiques avec les Sanhadja et dominent la region a partir de 1400, en s'alliant notamment avec les Djoddala contre les Lemtuna. L'emirat des Oulad Delim recouvre le sud du Sahara occidental actuel, tandis que celui des Oudaia controle le nord de la Mauritanie. Les Berberes ont un statut de ≪ seconde classe ≫ mais peuvent obtenir tous leurs droits en se convertissant a l’islam. L'islamisation du territoire devient vraiment complete vers cette epoque, et les peuples berberes et arabes se melangent peu a peu (a l'exception notable des Touareg , descendants presque directs des Sanhadja), donnant naissance au peuple maure . Le dialecte arabe des Banu Hassan, ou hassaniya, est toujours parle par les Maures et les Sahraouis.

Ibn Khaldoun laisse un dernier temoignage ecrit sur les Sanhadja en tant qu'entite autonome, peu avant sa mort vers 1405. Au sud, le Hodh et le Tagant (dont Aoudaghost) passent sous la domination de l' empire du Mali . Au XIII e  siecle , Ibn Fatima est le premier marin a atteindre la baie du Levrier , ou il s'echoue. Elle est alors sous le controle des Djoddala [ 11 ] . Dans un planisphere de 1320, le territoire djoddala s'etend de l' ile d'Arguin jusqu'au Seguia el-Hamra. Quelques autres navigateurs musulmans s'echouent encore aux XIII e et XIV e  siecles ; ils sont generalement bien accueillis par la population recemment islamisee.

Commerce trans-saharien vers 1400 [ modifier | modifier le code ]

A l'ouest du Sahara, la piste Sijilmassa-Teghazza-Aoudaghost reste la plus importante. Plus a l'est, les pistes relient l' Ifriqiya a Tombouctou et Gao. Ibn Khaldun rapporte l'existence d'une caravane annuelle de 12 000 chameaux. Les principales cargaisons sont le sel et l'or. Le sel est extrait au nord, dont le Seguia el-Hamra et Teghazza , au nord du Mali actuel, et transporte en blocs. L'or est extrait au sud, dans le Bambouk puis le Boure (dans l'actuelle Guinee ) et l' Akan (future Cote-de-l'Or ), transporte sous forme de poussiere d'or et frappe en monnaie dans les villes du Nord. Plusieurs ecrivains arabes affirment qu'au Soudan , ≪ l'or pousse comme les carottes ≫ . Les Soudanais importent aussi des chevaux, des etoffes, du cuivre, de l'argent, des perles, des cauris , de la verrerie, des dattes , des figues et de nombreux biens finis. Par ailleurs, ils exportent des esclaves , des epices, des noix de kola , des peaux ou de l'ivoire.

Les Massoufa sont reputes comme guides. D'autres tribus berberes vivent de tributs payes par les caravanes pour ne pas etre attaquees, et durant la seconde moitie du XIV e  siecle , les nombreux raids des tribus arabes recemment arrivees dans la region contribuent a desorganiser le commerce et a favoriser Tombouctou aux depens d' Oualata .

Incursions europeennes (1434?1541) [ modifier | modifier le code ]

Premiers voyages [ modifier | modifier le code ]

La premiere expedition connue vers la mer des Tenebres , menee par Vandino et Ugolino Vivaldi , part de Genes en 1291. Elle espere atteindre les Indes par voie maritime mais elle disparait sans laisser de traces. Le Catalan Jaume Ferrer disparait en 1346, il est mentionne sur le planisphere de Cresques (1375) comme etant parti per mar al Riu de l'Or [ 11 ] . Il s'agit vraisemblablement d'une reference au fleuve Senegal dont la richesse en or etait connue mais le nom Rio de Oro s'applique plus tard au sud du Sahara espagnol.

Des marins dieppois auraient atteint la Guinee en 1364-1410?; selon Mercer [ 11 ] , ces expeditions sont inventees. Vers 1400, les Europeens sont parvenus aux iles Canaries et a la cote africaine adjacente?; ils connaissent le nom de Seguia el-Hamra depuis 1350. A cette epoque, les Sanhadja et les Hassinya occupent la cote tandis qu'au sud les Djoddala passent sous la domination des Oulad Delim . Les premiers explorateurs europeens debarquent pres du cap Bojador en 1405 et y attaquent une caravane?; d'autres raids se produisent mais les Europeens tentent aussi de commercer. Face a une opposition locale determinee, ils restent confines a la cote [ 12 ] .

Implantation des Portugais [ modifier | modifier le code ]

Sous l'impulsion d' Henri le Navigateur , Gil Eanes est le premier a franchir le cap Bojador en 1434 et a revenir. Entre 1434 et 1446, une cinquantaine de caravelles portugaises parviennent jusqu'au fleuve Senegal . Les Portugais s'installent sur l' ile d'Arguin (dans l'actuelle Mauritanie) en 1445, et ramenent un butin d'or et d'esclaves?; ils y etablissent leur premier fort en 1448 [ 13 ] . La chronique de ces expeditions est tenue par Gomes Eannes de Azurara . En 1445, Joao Fernandes est detenu pendant sept mois comme otage par les Sanhadja, dont il ne comprend pas initialement l'arabe hassinya?; il ramene le premier temoignage de la vie nomade aux Europeens et indique notamment que les tribus ne sont pas soumises aux royaumes du Maghreb [ 14 ] . En 1455, Henri interdit les raids de conversion chez les Sanhadja.

En 1456, a la suite d'affrontements entre le cap Ghir et le cap Bojador, le pape Calixte III choisit ce dernier comme ligne de partage entre Castille (au nord) et Portugal (au Sud). Vers 1487, les Portugais ramenent de l'or et environ 1?000 esclaves noirs par an ; ils les achetent aux nomades contre du ble et du tissu (on reconnait les hommes importants a leurs vetements en etoffes europeennes). Les nomades echangent eux-memes des chevaux amenes du Maroc contre les esclaves qu'ils obtiennent a bas prix?; ils utilisent aussi des cauris pour commercer entre eux. Les Portugais tiennent egalement plusieurs pecheries sur la cote, ou ils font secher leurs prises [ 15 ] .

Forts espagnols [ modifier | modifier le code ]

En 1449, le roi Jean II de Castille accorde a Juan de Guzman les terres situees entre le cap Ghir ( cabo de Aguer , pres d' Agadir ) et le cap Bojador [ 16 ] mais la premiere expedition castillane sur le continent ne date que de 1476. Ils erigent un fort nomme Santa Cruz de Mar Pequena en face des Canaries. La localisation du fort n'est pas connue avec precision, il peut s'agir du Wadi Chebica, de Puerto Cansdao ou de Sidi Ifni [ 17 ] . Le fort est rapidement assiege par 10 000 fantassins et 2?000 a 3 000 cavaliers, le gouverneur des petites Canaries Diego de Herrera n'envoie que 700 hommes en renfort et le fort est abandonne. Les Castillans se limitent alors a des raids ; ainsi, vers 1480, ils attaquent la region de Taghaost ( Legsabi ) et ramenent 158 esclaves. La decouverte de l'Amerique par Christophe Colomb en 1492 detourne rapidement l'attention des Espagnols vers ce nouveau continent.

Les Castillans reviennent en 1496 avec 34 soldats. Le 13 fevrier 1499, les Ait Atta , une confederation berbere qui controlait la region de Messa , la vallee du Draa et Icht (approximativement la region Sous-Massa-Draa actuelle), recoivent une delegation dans leur capitale de Taghaost, se soumettent a la couronne espagnole et envoient des ambassadeurs a la cour [ 18 ] . Le commerce croit avec l'Espagne, et celle-ci envoie aussi ses premiers exiles ≪ aux Barbaresques  ≫. Cependant, la paix avec les Ait Atta ne s'applique pas aux autres tribus comme les Massa et d'autres forts sont construits, a Taghazout, a San Miguel sur l' Oued Assaka et au cap Bojador. Le fort de San Miguel, construit alors qu'une armee de nomades hostiles s'amasse, tombe au premier assaut et les trois quarts des defenseurs Espagnols sont tues. En 1502, les Espagnols tentent de construire un nouveau fort au cap Ghir , dans la zone devolue au Portugal par le traite de Tordesillas . Avant son achevement, ils sont contraints de l'abandonner sur ordre du roi. En 1505, avec l'accord des Massa, les Portugais construisent leur propre fort, Santa Cruz do Cabo de Aguer , a Agadir (a 40 kilometres du cap). En 1508, afin de lutter contre les pirates barbaresques (selon la version Espagnole), les Castillans occupent l'ile de Penon de Velez de la Gomera en Mediterranee, violant a nouveau le traite de Tordesillas . En reparation, lors du traite de Capitulation de Cintra (18 septembre 1509), ils abandonnent leur zone d'influence entre la Massa et le cap Bojador aux Portugais, ne conservant que Santa Cruz de Mar Pequena .

Victoire des Saadiens [ modifier | modifier le code ]

Les tribus de la vallee du Draa organisees autour de plusieurs confreries religieuses et exasperees par les offensives des Europeens, decident de reprendre leur territoire par la force. En 1511, ils attaquent le fort portugais d'Agadir, sans succes. En 1516, ils subjuguent les Massa et les Ait bou Aita et prennent Taghaost. En 1517, ils prennent et rasent Santa Cruz de Mar Pequena mais les Espagnols reconstruisent le fort quelques jours plus tard. En 1524, un nouvel assaut les chasse definitivement [ 19 ]  ; il s'agit de la derniere incursion espagnole au Sahara occidental avant 1884 [ 12 ] . En 1541, le fort portugais de Santa Cruz do Cabo de Aguer est detruit a son tour. En 1554, ils finissent par chasser les Wattassides du pouvoir et fondent la dynastie des Saadiens .

Arguin (1541?1728) [ modifier | modifier le code ]

Les Europeens evitent largement le Maroc et le Sahara occidental par la suite et se concentrent sur des cotes plus propices, a partir du Senegal. Apres l' union du Portugal et de l'Espagne , la Hollande en guerre avec les Iberiques s'empare du fort d'Arguin en 1638 et controle l'ile jusqu'en 1678 (les Anglais l'occupent quelque temps en 1665). La France s'empare alors de l'ile mais l'abandonne rapidement. En 1685, Frederic Guillaume I er de Brandebourg conquiert la place. Ses successeurs cedent ces comptoirs aux Hollandais en 1717. Les Francais et les Hollandais se disputent l'ile jusqu'en 1728 ou elle passe sous le controle de chefs tribaux locaux.

Domination marocaine (1541?1884) [ modifier | modifier le code ]

Saadiens [ modifier | modifier le code ]

Extension maximale du Maroc sous les Saadiens .

Avec l'avenement de la dynastie marocaine des Saadiens , l'ascendant marocain devient effectif sur le Sahara occidental . Au sud, ils avancent jusqu'a Tombouctou et au Senegal . En 1591 , a la bataille de Tondibi , les troupes d' Ahmed al-Mansur Saadi , commandees par Djouder , un eunuque espagnol converti, remportent une victoire decisive sur l' empire songhai auquel les Touareg (berberes du centre du desert, descendants non-arabises des Sanhadja) payaient jusqu'alors tribut . L'apogee marocaine ne dure pas?: apres la mort d'al-Mansur en 1603, ses fils se dechirent le Maroc ; le pays se desintegre en une multitude de fiefs tandis que les Europeens se creent de nouvelles enclaves au nord [ 20 ] . Vers 1632, Tombouctou et Gao declarent leur independance et les nomades reprennent le controle du desert [ 21 ] .

En 1644, les Sanhadja se revoltent contre les Hassaniya du desert et declenchent la guerre de Charr Boubba . Menes par un emir lemtuna, Nasr ad-Din , ils sont battus dans le Trarza , au sud-ouest de la Mauritanie. En 1674, la region est de nouveau sous controle arabe.

Alaouites [ modifier | modifier le code ]

Moulay Ismail

L'Alaouite Moulay Ismail mene ensuite plusieurs expeditions dans le desert afin de reprendre le controle des routes caravanieres et consolide la souverainete marocaine. Il nomme les gouverneurs de Taghaza (ou se trouvent les mines de sel), Touat, Shinqit et Semara. En 1724, il envoie ses troupes noires, les Abid al-Bukhari , aider l'emir du Trarza a attaquer le poste francais de Saint-Joseph sur le Senegal . Ce renouveau d'activite marocaine dans le desert forme la base historique a la revendication du Maroc sur le territoire du Sahara occidental [ 22 ] . Apres la mort de Moulay Ismail en 1727, le controle marocain redevient plus incertain [ 23 ] . Ainsi, le 28 mai 1767, le sultan Mohammed III du Maroc signe le traite de Marrakech [ 24 ] avec Charles III d'Espagne dans lequel il reconnait que

≪ S. M. Imperiale se reserve de deliberer sur le comptoir que S. M. Catholique veut fonder au sud du fleuve Noun, car elle ne peut prendre la responsabilite des accidents et des malheurs, sa domination ne s’etendant pas jusque-la… De Santa Cruz vers le Nord, S. M. Imperiale accorde aux Canariens et aux Espagnols la peche sans y autoriser aucune autre nation [ 25 ] , [ 26 ] . ≫ La version en arabe du traite n'implique pas une renonciation de souverainete aussi nette [ 27 ] .

Lors du traite de Meknes de 1799, signe lui aussi avec l'Espagne, le Maroc indique que l' Oued Noun lui-meme (anciennement Assaka) n'est pas sous sa souverainete [ 28 ] , [ 29 ] . Cependant, vers la fin du siecle, l'investiture de l'emir de la confederation Trarza revient au sultan du Maroc. A l'instar du traite de Marrakech la version arabe du traite de Meknes n'implique pas une renonciation de souverainete aussi nette.

Retour de l’Espagne (1859) [ modifier | modifier le code ]

En 1859, l'Espagne declenche la guerre d'Afrique contre le Maroc, et impose ses conditions en 1860 dans le traite de Tetouan . Elle obtient une enclave autour de l'endroit ou se trouvait le fort de Santa Cruz de Mar Pequena, mais ne peut indiquer avec precision sa localisation. En 1878, l'expedition du Blasco de Garay trouve des ruines a l'embouchure de l' oued Noun et obtient la permission des chefs locaux pour y construire un port de peche. Le sultan Moulay Hassan propose alors d'installer le port a Ifni , hors de la zone sous traite [ 30 ] , mais l'hostilite des populations locales empeche les Espagnols de prendre possession du territoire. Ils reussiront a s'imposer en 1934.

Donald MacKenzie [ modifier | modifier le code ]

La Casa del Mar , construite en 1889 par Donald MacKenzie a Tarfaya .

A la fin du XIX e  siecle , le Sud du Maroc est toujours bilad al-siba , zone insoumise au pouvoir royal [ 31 ] . En 1879, l'Ecossais Donald MacKenzie obtient l'accord d'un chef du Souss, Mahammad Bayruk, pour etablir un comptoir pres de Cap Juby ainsi qu'une bande de trois kilometres sur douze [ 32 ] . Port Victoria , gere par la North-West Africa Company de MacKenzie, espere capter une partie du commerce caravanier.

Le sultan Moulay Hassan du Maroc, craignant de perdre ce commerce avec le Sahara et de voir MacKenzie armer les tribus du sud, offre de l'argent a celui-ci pour partir mais MacKenzie refuse. En 1880, le sultan envoie une expedition pour mettre a sac le comptoir mais elle ne cause que des degats mineurs. MacKenzie cherche alors a etendre sa compagnie et prend contact avec l'emir de l'Adrar mauritanien. L'expedition suivante du Maroc a lieu en 1882 afin de soumettre les tribus du Souss et de deloger MacKenzie. Elle se solde par un echec et jusqu'a 6?000 des?20 000 soldats seraient morts de soif [ 33 ] , [ 34 ] .

En 1884, la perspective de voir MacKenzie etablir un nouveau comptoir dans le Rio de Oro decide les Espagnols a prendre les devants et debarquer eux-memes. Ils tentent egalement de l'empecher d'utiliser ses entrepots aux Canaries mais la pression britannique les en dissuade. En 1888, le Maroc fait assassiner le gerant du comptoir de Cap Juby?; sous pression britannique, il est contraint de payer 5 000  livres en compensation. Des combats sporadiques ont lieu entre les Izarguien , allies de MacKenzie, et les troupes marocaines. Les Francais s'inquietent a leur tour que des armes destinees a leurs ennemis soient importees via Cap Juby.

En 1893, le Maroc organise une nouvelle expedition dans le Tafilalet (ou se trouvait l'ancienne Sijilmassa ). Quinze a trente mille soldats vont de Fes a Marrakech via les oasis du Tafilalet. Ils y recoivent des temoignages de soumission (et des arrieres d'impots) des chefs locaux, et permettent de reaffirmer l'autorite du sultan sur la region [ 35 ] .

Traite anglo-marocain de 1895 et frontieres du Maroc [ modifier | modifier le code ]

Peu avant 1895, le gouvernement britannique tente d'obtenir l'independance de jure de la region du Cap Juby, afin d'eviter un nouveau conflit avec le sultan, mais ne parvient pas a un accord. Il decide alors de vendre l'entreprise au sultan pour 50 000  livres, theoriquement afin de transformer l'enclave en port franc . Le traite anglo-marocain du 13 mars 1895 stipule que : ≪ …Aucune Puissance ne pourra emettre des pretentions sur les territoires allant de l'Oued Draa au Cap Bojador et appeles Tarfaya comme il est dit plus haut et a l'interieur parce que ces territoires appartiennent au Maroc. ≫

Le texte du traite fait partie des pieces apportees par le Maroc a la Cour internationale de justice en 1975 pour etayer sa revendication de souverainete sur ces territoires. Cependant, la Cour internationale de justice stipule que la correspondance diplomatique britannique de l'epoque indique a plusieurs reprises que la region du Cap Juby ne fait pas partie du Maroc qui pour les Britanniques s'arrete au Draa. Ainsi, le traite represente un accord de la part de la Grande-Bretagne de ne pas contester les pretentions futures du sultan au sud et non une reconnaissance de sa souverainete existante sur ces territoires [ 36 ] . Quelques ecrits suggerent une reconnaissance etrangere de la souverainete du Maroc sur le Rio de Oro, comme une lettre de l'ambassadeur de France a Tanger en date du 10 novembre 1898 inclut le passage : ≪ La presse espagnole mene grand bruit autour de nouvelles recemment recues de Rio de Oro et d'apres lesquelles un nombre considerable de marocains -quatre ou cinq mille- s'approcheraient avec une attitude agressive de ladite factorie. ≫ Cependant, la convention franco-espagnole de 1904 indique que ≪ le gouvernement de la Republique francaise reconnait que l'Espagne possede a compter de ce jour toute liberte d'action au regard des territoires compris entre 26 degres et 27 degres 40 minutes de latitude nord et le 11 e  meridien ouest de Paris, qui sont en dehors des limites du Maroc [ 37 ] . ≫ Plus generalement, aucun texte officiel de l'epoque n'atteste une reconnaissance de la souverainete marocaine sur le Sahara occidental au moment de la colonisation espagnole [ 38 ] .

Sahara espagnol (1884?1975) [ modifier | modifier le code ]

Le Sahara occidental (Sahara espagnol), colonie espagnole.

Depuis le XVIII e  siecle , des pecheurs espagnols des Canaries viennent pres des cotes du Sahara occidental, ou les poissons abondent. A la fin du XIX e  siecle , plusieurs societes africanistes se forment afin d'explorer et d'exploiter ce territoire encore largement inconnu. Par ailleurs, l'avancee des Britanniques et des Francais dans la region pousse les Espagnols a etre les premiers a le revendiquer.

Etablissement du protectorat [ modifier | modifier le code ]

En 1881, la Sociedad Pesquerias Canario-Africanas construit un debarcadere sur la pointe Durnford , a l'emplacement de Villa Cisneros [ 39 ] . En janvier 1884, Emilio Bonelli y Hernando de la Sociedad Espanola de Africanistas y Colonistas signe un traite avec des chefs sahraouis qui cedent la peninsule de Rio de Oro a l'Espagne mais celle-ci n'en prend pas possession. Le 28 novembre, Emilio Bonelli signe un autre traite avec trois representants des Oulad bou Sbaa (Sba) qui autorise l'etablissement de comptoirs : Villa Cisneros (a Rio de Oro, actuelle Dakhla ), Puerto Badia (a Angra da Cintra) et Medina Gatell (a La Guera, actuelle Lagouira ).

Le 26 decembre 1884 , l'Espagne proclame un protectorat nomme Rio de Oro sur la cote allant du cap Bojador au cap Blanc ( Bahia del Oeste ), ostensiblement a la demande de la population locale. Le protectorat permet egalement de fermer la porte a Donald MacKenzie qui cherchait a etablir de nouveaux comptoirs sur cette cote. La conference de Berlin enterine la revendication espagnole le mois suivant. Villa Cisneros est le chef-lieu administratif et Bonelli y fait construire un fort avec des ouvriers des Canaries. Le 6 avril 1887, le protectorat espagnol est etendu au Seguia el-Hamra au nord ainsi qu'a 240 kilometres a l'interieur des terres [ 40 ] ou commence l'emirat d'Adrar. Il est alors place sous l'autorite du gouverneur-general des Canaries qui nomme un sous-gouverneur. En mars 1887, Villa Cisneros est attaquee et pillee par les Oulad Delim puis a nouveau en mars 1892 et en novembre 1894. Le 2 mars 1895, les Espagnols signent un accord avec le cheikh Ould Laroussi des Oulad Delim [ 41 ] . Toutefois, en mars 1898, une bande d'Oulad Delim attaque a nouveau Villa Cisneros, tue plusieurs employes de la Compagnie commerciale hispano-africaine ( Compania Mercantil Hispano-Africana ) et pille les stocks tandis que les Espagnols fuient en bateau jusqu'aux Canaries.

Le 27 juin 1900, la France et l'Espagne signent le traite de Paris qui definit la frontiere entre le Rio de Oro (espagnol) et la Mauritanie (francaise) [ 42 ] . Le 4 octobre 1904, la convention de Paris fixe les frontieres du Saguia el-Hamra et de Cap Juby, tandis qu'eclate l'affaire Jacques Lebaudy . Le 27 novembre 1912, apres l'etablissement du protectorat francais sur le Maroc, la convention de Madrid confirme ces frontieres et fixe celles de l'enclave d'Ifni ou les Espagnols ne sont toujours pas parvenus a s'imposer.

Ma El Ainin [ modifier | modifier le code ]

Les Espagnols ne s'aventurent pas en masse a l'interieur des terres et evitent ainsi l'affrontement avec les nomades. Ce sont les Francais, beaucoup plus agressifs, qui avancent en Mauritanie apres avoir colonise l'Algerie et la Tunisie et qui provoquent le soulevement d'une partie des nomades. Vers 1895, le chef religieux sahraoui Ma El Ainin construit un ribat a Smara , jusque-la simple point d'eau et carrefour caravanier, d'ou il lance un appel a la guerre sainte contre les colonisateurs. Arme et finance par le sultan du Maroc contre la reconnaissance de la souverainete de celui-ci sur le Sahara occidental et la Mauritanie, Ma El Ainin s'empare du comptoir de Donald MacKenzie a Cap Juby la meme annee. Vers 1905, il envoie un de ses fils dans l'Adrar mauritanien afin d'y mener la resistance contre les Francais et il est peut-etre a l'origine de l'assassinat a Tidjikdja de Xavier Coppolani , le commissaire francais de Mauritanie (12 mai 1905). La mort de Coppolani desorganise l'avancee francaise mais ne l'arrete pas. En 1907, Henri Gouraud , qui vient de soumettre une rebellion au Soudan francais ( Mali ), est nomme commissaire et reprend l'offensive. Ma El Ainin se rend au Maroc pour obtenir des armes et choisit alors de traiter avec Abd al-Hafid , oppose aux Francais et frere du Moulay Abd al-Aziz , lui-meme collaborateur. Les affrontements en 1908-1909 tournent cependant a l'avantage de Gouraud, Ma El Ainin est contraint de quitter Smara (toujours inachevee) et s'installe a Tiznit ou il se proclame Mahdi . Le 23 juin 1910, le general Moinier bat une armee de 6?000 Marocains et insoumis de l'Adrar a Tadla ce qui met un terme aux ambitions de Ma El Ainin. Il meurt le 23 octobre 1910 a Tiznit [ 43 ] .

En mai 1911, Abd al-Hafid renverse Abd al-Aziz. Il se retrouve assiege par des tribus berberes a Fes et est contraint de demander aux Francais de l'aider ce qui conduit a l'etablissement du protectorat en 1912.

Victoire des Francais [ modifier | modifier le code ]

Ahmed al-Hiba , un des fils de Ma al-'Aynayn , se proclame Mahdi et sultan de Tiznit en 1912. Il etend son pouvoir au Sahara occidental tandis que ses freres s'emparent d' Agadir et Taroudant ?; en aout, le ≪ Sultan Bleu ≫ fait une entree triomphale a Marrakech a la tete de 10 000 hommes mais il est battu a Sidi Bou Othmane . En 1913, une colonne francaise part de Mauritanie, arrive a Smara et detruit partiellement la ville. En represailles, des troupes nomades menees par Agdaf, un autre des fils de Ma El Ainin, tuent quarante Francais dans le Sud.

Pendant la Premiere Guerre mondiale , les Allemands et les Turcs tentent d'armer les nomades contre les Francais. Un sous-marin allemand livre des armes en 1916 mais l'equipage est capture peu apres a Cap Juby par les Espagnols. En 1916, beneficiant de la neutralite d'Al-Hiba et des Francais a son egard, le colonel Francisco Bens chasse les Sahraouis de Cap Juby qui devient Villa Bens. Al-Hiba est repousse dans l' Anti-Atlas ou il meurt en 1919?; son frere Merebbi Rebbu prend la tete de la resistance. Les Francais soumettent le Souss puis le Rif?; vers 1929 la resistance est confinee au desert cotier du Saguia el-Hamra.

En 1932, la neutralite relative de l'Espagne dans la guerilla entre Francais et Sahraouis prend fin lorsqu'un detachement de meharistes Oulad Delim deserte avec ses armes. En 1934, les Francais battent les Reguibat et s'emparent de Tindouf, realisant la jonction avec les troupes de l'Adrar et encerclant les derniers resistants sahraouis. Les Espagnols achevent alors la prise de controle de leur territoire par l'intermediaire d'auxiliaires recrutes parmi les nomades ( Tercio Africanos ) en occupant les localites de l'interieur dont Smara ainsi qu' Ifni .

Domination espagnole [ modifier | modifier le code ]

Le mode de vie des Sahraouis change peu sous l'administration espagnole?: ils restent pasteurs nomades avec leurs propres traditions, dont des assemblees coutumieres ( djemaa ), et une justice propre ( droit musulman et orf coutumier). La presence espagnole elle-meme se limite a quelques villes ou se fait le commerce avec les nomades. La ville d'El Aaiun ( Laayoune ) est fondee en 1938 apres la decouverte d'une nappe phreatique importante [ 44 ] .

Pendant la Seconde Guerre mondiale , les Espagnols entreprennent la premiere campagne d'exploration scientifique du Sahara occidental, les Estudios Saharianos , et ameliorent l'infrastructure economique et sociale du territoire [ 45 ] . En 1947, l'Espagne fonde l’ Afrique occidentale espagnole ( Africa Occidental Espanola ) qui comprend Ifni , la bande de Tarfaya, le Seguia el-Hamra et le Rio de Oro . A partir des annees 1950 , plusieurs secheresses poussent une partie de la population nomade a se sedentariser dans les zones urbaines ce qui les amene au contact des Espagnols et provoque de nouvelles tensions liees au statut colonial.

Debut de la decolonisation [ modifier | modifier le code ]

≪  Grand Maroc  ≫.

Le Maroc gagne son independance en 1956. Sous l'impulsion de nationalistes comme Allal Al-Fassi et son parti de l'Istiqlal , il entreprend alors de reconstituer son integrite territoriale avec l'objectif d'un ≪  Grand Maroc  ≫ rassemblant toutes les terres qui ont appartenu historiquement dans une periode ou dans une autre au royaume du Maroc. Soutenu par l'ensemble des pays membres de la Ligue arabe il revendique ainsi tous les territoires encore controles par les Espagnols et une partie des territoires controles par les Francais (une portion du Sahara autour de Tindouf et Bechar ainsi que la Mauritanie jusqu'a Saint-Louis du Senegal mais pas le Mali , qu'Al-Fassi revendique sans soutien [ 46 ] ). Il s'oppose a l'independance de la Mauritanie en 1960 puis a son admission a l' ONU l'annee suivante et ne la reconnait qu'en 1969 [ 47 ] , la Mauritanie ne sera membre dans la ligue Arabe qu'apres sa reconnaissance par le Maroc. Apres la guerre des sables de 1963, il renonce egalement a Tindouf [ 48 ] . Le Sahara espagnol devient alors la principale revendication marocaine.

En 1957, Moktar Ould Daddah , le futur fondateur de la Mauritanie, declare : ≪ En un mot nous nous reclamons de cette meme civilisation de desert dont nous sommes si justement fiers. Je convie donc nos freres du Sahara espagnol a songer a cette grande Mauritanie economique et spirituelle [ 49 ] . ≫ , et lance ainsi l'idee d'une Grande Mauritanie. La decouverte d'immenses gisements de phosphate a Boukraa par Manuel Alia Medina a partir de 1947 et surtout dans les annees 1960 rend soudainement le Sahara occidental economiquement viable (les premieres exportations ne commencent qu'en mai 1973). Il attire alors la convoitise de ses voisins?: le Maroc, outre l'idee d'un ≪  Grand Maroc  ≫, espere controler le principal concurrent potentiel de ses propres depots de phosphate, la Mauritanie souhaite de trouver des ressources naturelles supplementaires. De son cote, l'Espagne franquiste n'a plus aucune inclination a decoloniser cette terre devenue riche. Enfin, selon Virginia Thompson et Richard Adloff, les Sahraouis eux-memes, qui n'ont jamais forme de nation, decouvrent que le desert contient bien plus que le paturage et l'eau pour leurs troupeaux et concoivent un nationalisme de toutes pieces [ 50 ] .

Guerre d’Ifni [ modifier | modifier le code ]

En 1956, le Maroc cree une armee de liberation du Maroc du sud , composee principalement de tribus sahraouies afin de lutter contre l'occupation espagnole a l'enclave de Sidi Ifni et au Sahara occidental. La guerre d'Ifni debute en octobre 1957. Apres plusieurs succes, l'armee de liberation est repoussee puis detruite en fevrier 1958 par une action conjointe franco-espagnole nommee ≪ operation ouragan ≫ (partie espagnole) et ≪ operation ecouvillon ≫ (partie francaise).

Reformes espagnoles [ modifier | modifier le code ]

Le Sahara espagnol est cree le 12 janvier 1958 en rassemblant les territoires de Rio de Oro et Saguia el-Hamra. La meme annee, l'Espagne cede la bande de Tarfaya au Maroc et dissout l'Afrique occidentale espagnole?; le Saguia el-Hamra et le Rio de Oro deviennent des provinces espagnoles de plein droit, elisant leurs representants aux Cortes Generales (qui n'ont pratiquement aucun pouvoir sous Franco ), tandis qu'Ifni obtient un conseil municipal. Le 19 avril 1961, El Aaiun devient la capitale du Sahara espagnol. En 1962, l'Espagne lance un nouveau plan de modernisation economique. Les premieres elections municipales ont lieu en 1963 puis tous les deux ans. En 1967, l'Espagne met en place une assemblee territoriale, la Jemaa (ou Yemaa ), qui n'a elle non plus pratiquement aucun pouvoir [ 51 ] .

Droit a l’autodetermination [ modifier | modifier le code ]

Des 1963 , le Sahara espagnol etait inscrit a la demande du Maroc sur la liste des territoires non-autonomes . Le Maroc est alors convaincu que les Sahraouis souhaitent massivement rejoindre le royaume, et qu'un scrutin d'autodetermination ne serait qu'une simple formalite. Le 17 decembre 1965, dans sa resolution 2072 [ 52 ] , l' Assemblee generale des Nations unies invite l' Espagne a prendre immediatement les mesures necessaires pour la liberation de la domination coloniale des territoires d' Ifni et du Sahara espagnol et a engager a cette fin des negociations sur les problemes relatifs a la souverainete que posent ces deux territoires. L'Espagne et le Portugal votent contre la resolution tandis que la France, l' Afrique du Sud , le Royaume-Uni et les Etats-Unis s'abstiennent.

Des lors, cette question est inscrite chaque annee a l'ordre du jour de la quatrieme commission de decolonisation et fait l'objet de sept resolutions supplementaires de l'Assemblee generale entre 1966 et 1973, enjoignant l' Espagne a mettre en œuvre de ce droit a l' autodetermination . Depuis lors, l'ONU a toujours confirme sa position en faveur de l'autodetermination de la population sahraouie [ 53 ] . Des recommandations du meme type emanent depuis des annees du Conseil du Securite des Nations unies, de l' OUA , du mouvement des non alignes, du Parlement europeen , invitant toutes les parties, a cooperer pleinement avec les Nations unies afin de progresser vers une solution politique consensuelle de leur differend regional. En 1969, l'Espagne restitue la region d'Ifni au Maroc.

Fondation des mouvements independantistes [ modifier | modifier le code ]

Apres l'ecrasement des soulevements de 1957-1958, il faut attendre plusieurs annees avant la reconstitution de nouveaux mouvements d'abord pacifistes puis plus enclins a obtenir l'independance par la force. Le premier mouvement independantiste, le Frente de Liberacion del Sahara bajo Dominacion Espanola , est fonde en 1966 mais il n'entreprend aucune action [ 54 ] . En 1967, Mohammed Bassiri fonde le Mouvement de liberation du Seguia el-Hamra et Oued ed-Dahab (Harakat Tahrir Saqia al-Hamra wa Wadi al-Dhahab) , precurseur pacifique du Polisario [ 54 ] . Le 17 juin 1970, des manifestants conduits par Mohammed Bassiri amenent une petition au gouverneur general du Sahara espagnol a Laayoune . Alors que la manifestation se disperse, la police tente d'arreter les meneurs ; les manifestants resistent, le gouvernement fait intervenir les Tercio Africanos qui tirent sur la foule, faisant onze morts. Des centaines de personnes sont arretees dans les jours suivants dont Bassiri qui disparait en prison, vraisemblablement assassine ou torture a mort. En 1969, Edouard Moha (Moha R'guibi) fonde le Mouvement revolutionnaire des Hommes bleus - le (Morehob)- qui revendique le rattachement au Maroc et s'oppose aux independantistes.

En 1971, El-Ouali Moustapha Sayed , un Sahraoui alors etudiant en droit, et d'autres etudiants a Rabat commencent a envisager la possibilite de liberer le Sahara occidental par la force en refusant toute ingerence marocaine. En 1973, les autorites marocaines interviennent pour dissoudre son groupe et Sayed fuit dans le desert. Le 10 mai 1973, le Frente Popular de Liberacion de Saguia el Hamra y Rio de Oro ou Front Polisario est fonde a Ain Bentili (Mauritanie) afin de contraindre l'Espagne par la force de renoncer a la colonisation mais aussi en opposition au rattachement avec le Maroc et la Mauritanie. El-Ouali Moustapha Sayed est elu secretaire general. Le 20 mai, lors du raid de Khanga, le Polisario s'empare d'un poste militaire et saisit des armes [ 55 ] . Pour contrer le Polisario, Hassan II encourage en 1974 la fondation du Front de liberation et de l'unite (FLU), pro-marocain [ 56 ] . Enfin, en fevrier 1975, les Espagnols autorisent un Partido de la Union Nacional Sahraoui afin de conserver un lien avec l'Espagne mais son dirigeant, Khalihenna Ould Rachid, fait allegeance au roi marocain et se rallie rapidement au Maroc [ 57 ] . A l'instar de Khalihenna Ould Rachid plusieurs chioukhs sahraouis font allegeance au Maroc.

Avis de la Cour internationale de justice [ modifier | modifier le code ]

Le 21 aout 1974, l'Espagne annonce la tenue d'un referendum d'autodetermination pour le debut de 1975. Le roi du Maroc Hassan II declare alors s'opposer y compris par la force a tout referendum qui pourrait aboutir a l'independance du territoire conteste?; le 17 septembre, il propose l'arbitrage de la Cour internationale de justice [ 53 ] . En octobre, lors du sommet de l'OUA a Rabat, le Maroc et la Mauritanie concluent oralement un accord secret afin de se repartir le territoire [ 58 ] . L'Algerie est alors publiquement favorable a un Sahara occidental independant et non-aligne , mais selon Francois d’Araignon il semble qu'elle ait cautionne l'accord mauritanio-marocain [ 59 ] .

L'Espagne effectue un rapide recensement de la population du Sahara espagnol en 1974 afin de determiner la liste des participants au scrutin d'autodetermination. Le recensement conclut a une population de 70 a 80 000 habitants, mais ne prend pas en compte les Sahraouis refugies dans les pays voisins, ni les nomades. Le Polisario, lui, estime la population a 250??300 000 personnes. Le 13 decembre 1974, l'Assemblee generale de l'ONU adopte la resolution 3292 [ 60 ] . Elle reaffirme le droit a l'autodetermination du Sahara espagnol, demande a la Cour internationale de Justice d'emettre un avis consultatif sur le statut et les liens juridiques du territoire et mandate une mission de visite dans le territoire.

La mission se deroule en mai-juin 1975 et visite le Sahara occidental et les pays limitrophes. Elle presente son rapport a l'ONU le 15 octobre et conclut a un ≪ consensus ecrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l'independance et en opposition a l'integration avec tout pays voisin [ 61 ]  ≫ . Les dirigeants de la mission constatent egalement un soutien massif de la population en faveur du Front Polisario. Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de Justice rend son avis?: elle constate que le territoire du Sahara occidental etait au moment de la colonisation par l'Espagne peuple de tribus nomades socialement et politiquement organisees et placees sous l'autorite de chefs aptes a les representer, et que ce territoire n'etait donc en ce sens pas terra nullius a cette epoque. La Cour reconnait toutefois que certaines de ces tribus nomades (notamment teknas) avaient des liens juridiques d'allegeance avec le Maroc et l'ensemble mauritanien. Cependant, elle ne constate aucun lien de souverainete territoriale. Elle conclut que ces liens ne sont pas de nature a entraver ≪ l'application du principe d'autodetermination grace a l'expression libre et authentique de la volonte des populations du territoire ≫ [ 62 ] .

Marche Verte et fin du mandat espagnol [ modifier | modifier le code ]

Le lendemain de l'avis de la Cour internationale de Justice, Hassan II annonce l'organisation d'une ≪  marche Verte  ≫ pour laquelle la logistique est deja en place [ 63 ] afin d' ≪ expulser les infideles colonialistes du sol marocain ≫ et d'incorporer le Sahara occidental au Maroc. L'appel a la Marche connait un enorme succes?: 500?000 Marocains affluent a Tarfaya pres de la frontiere et un systeme de quotas et de tirages au sort determine ceux qui pourront la franchir. Debut novembre, 350?000 civils organises en marche pacifique, brandissant le drapeau marocain et le Coran, franchissent la frontiere afin d'appuyer la revendication territoriale marocaine ; ils sont appuyes par quelque 20 000 soldats marocains tandis que les Espagnols se sont replies dix kilometres au sud. Le 6, le conseil de securite des Nations unies approuve la resolution 380 qui ≪ demande au Maroc de retirer immediatement du territoire du Sahara occidental tous les participants a la marche [ 64 ]  ≫ . Le 9 novembre, Hassan II ordonne aux marcheurs, qui se sont arretes devant les champs de mines poses par les Espagnols, de faire demi-tour. La marche Verte permet a Hassan II de consolider son pouvoir autour du sentiment nationaliste marocain [ 65 ] , et la determination marocaine pousse les Espagnols a la negociation.

Le 14 novembre 1975, alors que Franco agonise, le gouvernement espagnol signe les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie . Le territoire est divise?: les deux tiers nord pour le Maroc, le tiers sud pour la Mauritanie. L'Espagne obtient des concessions pour le phosphate de Boukraa et la peche. La population locale n'est pas consultee et le Front Polisario s'oppose violemment aux accords. L'Algerie est egalement exclue des accords, principalement parce qu'elle souhaitait empecher l'Espagne de poursuivre l'exploitation du phosphate de Boukraa [ 66 ] , et elle entreprend le soutien diplomatique, financier et militaire du Polisario. Le 10 decembre, l'Assemblee generale de l'ONU adopte la resolution 3458, qui approuve le rapport de la mission de visite et les conclusions de la Cour internationale de justice, notamment la mise en place d'un referendum sur l'autodetermination, et prie toutes les parties concernees ≪ de mettre fin a toute action unilaterale ou autre qui outrepasserait les decisions de l'Assemblee generale relatives au territoire [ 67 ]  ≫ .

Guerre du Sahara occidental (1975?1991) [ modifier | modifier le code ]

Invasion du Maroc et de la Mauritanie (1975-1976) [ modifier | modifier le code ]

Partition du Sahara occidental en 1976

Le 11 decembre 1975, les troupes marocaines occupent Laayoune . Le 20 decembre, les troupes mauritaniennes occupent Tichla et Lagouira . Le 9 janvier, les dernieres troupes espagnoles quittent Laayoune tandis que les troupes marocaines arrivent a Dakhla (Villa Cisneros). Le 12 janvier, elles sont rejointes par les troupes mauritaniennes et les derniers soldats espagnols quittent le territoire.

Les troupes marocaines commettent de nombreuses exactions contre les civils sahraouis?: en fevrier, la Federation internationale des droits de l'homme confirme les accusations de repression, torture et les assassinats de civils?; l'utilisation de napalm contre des civils est quant a elle confirmee par le Comite international de la Croix-Rouge en janvier et par une equipe de medecins suisses en mai [ 68 ] . Le Maroc dement ces accusations, affirme qu'aucune de ces ONG n'etait presente au Sahara occidental pendant les combats, et que ces organisations sont tres connues par leur soutien au Front Polisario [ref. necessaire] . Du 27 janvier au 29 janvier les forces algeriennes participent au conflit en s'avancant jusqu'a Amgala ou a lieu la premiere bataille d'Amgala avec l'armee marocaine qui se termine par une victoire marocaine et de lourdes pertes de 200 morts et d'une centaine de prisonniers algeriens. L'Algerie prefere se retirer et laisser la place a un eventuel reglement pacifique evitant l'extension du conflit. Aucun organisme international ne denonce l'intervention de l'armee algerienne dans le conflit. Les tensions entre Maroc et Algerie restent vives jusqu'en 1982, mais les deux pays parviennent a eviter d'autres affrontements.

Le 26 fevrier 1976, l'Espagne informe l'ONU de l'abandon de son mandat d'administration du territoire, au profit du Maroc et de la Mauritanie. L'ONU considere toujours a ce moment l'Espagne comme puissance administrante de jure et le Maroc et la Mauritanie comme puissances occupantes [ 69 ] . Cette distinction de droit international n'autorise pas le Maroc a exploiter le phosphate de Boukraa. Le lendemain, le Polisario proclame la Republique arabe sahraouie democratique (RASD) a Bir Lehlou , avec le soutien de l'Algerie, et l'approbation d'une majorite des membres de l'OUA, qui sont prets a reconnaitre le Polisario comme un ≪ mouvement de liberation ≫ [ 58 ] . El-Ouali Moustapha Sayed est le premier president de la RASD. Le 6 mars, l'Algerie reconnait la RASD ce qui provoque la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.

Succes du Polisario (1976?1980) [ modifier | modifier le code ]

Parade militaire des soldats de l' Armee populaire de liberation sahraouie .
Femmes soldats dans les rangs de l'Armee populaire de liberation sahraouie.

Le Polisario concentre initialement ses efforts contre la Mauritanie, l'armee de celle-ci etant nettement plus faible que celle du Maroc. Il est mene par El Ouali puis Lahbib Ayoub ?; il est arme par l'Algerie, son principal allie, et soutenu financierement par la Libye  ; il utilise du materiel militaire sovietique . Il adopte des tactiques de guerilla qui montrent rapidement leur efficacite. En janvier 1976, les troupes du Polisario attaquent la bande transporteuse de phosphate entre Boukraa et Laayoune et interrompt la production de phosphate pendant plusieurs annees [ 69 ] . L'armee de l'air marocaine bombarde plusieurs camps sahraouis [ 70 ] ce qui provoque l'exode de milliers de Sahraouis dans les camps de refugies de la region de Tindouf en Algerie. Le 14 fevrier 1976, le Polisario attaque conjointement avec l'Algerie et prend Amgala ce qui provoque la deuxieme bataille d'Amgala et, selon le Maroc, le Polisario se livre a des ≪ massacres ≫ sur les troupes marocaines.

El-Ouali Moustapha Sayed meurt le 9 juin 1976 lors d'un raid sur Nouakchott , la capitale mauritanienne. En mai 1977, Lahbib Ayoub attaque la cite miniere de Zouerate (alors que les exportations de fer representent les trois quarts des apports en devises de la Mauritanie), ou deux Francais trouvent la mort et six autres sont captures. Le 25 octobre, le Polisario lance une nouvelle attaque et capture deux nouveaux Francais. La France refuse de traiter directement avec le Polisario, et c'est Georges Marchais qui conduit les negociations officieuses au ministere des Affaires etrangeres a Alger, et obtient la liberation des huit Francais. Cette action est desavouee par le president Valery Giscard d'Estaing qui declenche, le 23 novembre 1977, l’ operation Lamentin [ 71 ] . qui decide le bombardement de trois positions du Polisario en Mauritanie, en decembre [ 72 ] .

Le 17 decembre 1977, Nouakchott est bombardee au mortier par un contingent de 40 vehicules, et une centaine d'assaillants. Les forces de l' armee francaise engagees ripostent avec deux SEPECAT Jaguar qui etaient bases a Dakar , sur la B.A. 160 Ouakam et detruit cette colonne motorisee dans le desert. Entre 1976-1978, le Polisario parvient a former des colonnes d'une centaine de vehicules blindes equipes avec des armes sovietiques. Il chasse les Marocains d'Amgala et effectue des raids en plein Maroc jusqu'a 240 kilometres de la frontiere [ 73 ] .

Rassemblement de troupes du Front du Polisario.

La position de la Mauritanie est fragilisee par la presence de nombreux nationalistes sahraouis et des milliers de soldats sahraouis mauritaniens [Information douteuse] desertent et rejoignent le Polisario [ref. necessaire] . En 1978, 60 % du budget est consacre a l'armee et le pays est au bord de la cessation de paiements [ 73 ] . Le 10 juillet 1978, apres un coup d'Etat en Mauritanie et l'etablissement d'un Comite militaire de redressement national (CMRN), le Polisario annonce un cessez-le-feu avec ce pays. Les negociations ne progressent pas, un second coup d'Etat donne naissance au Comite militaire de salut national (CMSN) et le Polisario rompt le cessez-le-feu en juillet 1979. La Mauritanie cede dans les jours suivants et accepte les conditions du Polisario : traite de paix, retrait des troupes, renoncement a toute revendication sur le tiers du Sahara occidental obtenu lors des accords de Madrid et reconnaissance du Polisario comme seul representant du peuple sahraoui . Le Maroc, outre, annexe immediatement la portion sud du territoire. Un coup d'Etat lance en 1981 contre le CMSN echoue; la Mauritanie soupconne qu'il etait appuye par le Maroc et rompt ses relations diplomatiques [ 74 ] . En janvier 1979, le Polisario attaque la ville marocaine de Tan-Tan et la presse marocaine parle de ≪ catastrophe nationale ≫ [ 73 ] . En aout, il attaque Dakhla [ref. necessaire] ou les Marocains ne cedent pas mais le mois suivant il detruit une unite blindee a Lebouiarat et s'empare d'armes lourdes. En octobre, une attaque sur Smara est repoussee a l'aide de Mirage F1 achetes aux Francais et le Polisario s'empare de Mahbes , sur la route entre Smara et l'Algerie.

En mars 1980, le Polisario inflige une severe defaite aux forces armees marocaines dans le Djebel Ouarkziz et les pousse a adopter une nouvelle strategie [ 75 ] .

Construction du mur marocain et enlisement du conflit (1980?1987) [ modifier | modifier le code ]

Etapes de construction du mur marocain.

En 1980, le Maroc entreprend la construction du ≪  mur marocain  ≫ en commencant par la region Laayoune - Smara - Boukraa qui concentre l'essentiel de l'activite economique. Le mur est constitue de bermes (remblais) de sable et de pierre d'environ trois metres de haut?; des tranchees de plusieurs metres sont creusees en plusieurs endroits en contrebas de facon a minimiser le risque d’une incursion adverse. Tout le long du mur, des unites de surveillance se relaient aux unites d’intervention, equipees de radars et protegees de barbeles. Construit en six etapes jusqu'en 1987, il comporte cinq ≪ breches ≫ censees assurer le droit de poursuite pour les troupes marocaines. Chaque mur est cense securiser la zone qui le separe de l’Atlantique. D’une longueur totale d'environ 2 700 kilometres, le mur de defense est surveille par plus de 90 000 hommes. Une bande de plusieurs centaines de metres de champs de mines en interdit l’acces.

Le mur est une parade decisive a la strategie de guerilla du Polisario et il change radicalement le cours du conflit. Le Polisario se trouve rejete a l'exterieur du mur et est incapable de mener des incursions significatives a l'interieur du territoire controle par l'armee marocaine. L'armee marocaine beneficie d'une excellente position defensive mais le cout du mur et de la force de surveillance greve le budget du Maroc, malgre l'aide de l' Arabie saoudite et des Etats-Unis , et contribue a la degradation de la situation economique et sociale [ 76 ] .

Negociations pour un cessez-le-feu (1984?1991) [ modifier | modifier le code ]

En 1982, lors d'un entretien avec le president algerien Chadli Bendjedid , Hassan II lui aurait declare dans un signe de bonne volonte ≪ laissez-moi le timbre et le drapeau, tout le reste est negociable [ 77 ]  ≫ . La meme annee, les diplomates du Polisario, appuyes par la diplomatie algerienne, obtiennent l'admission de la Republique arabe sahraouie democratique dans l' Organisation de l'unite africaine ce qui provoque le depart du Maroc en 1985. Au cours des annees 1980, la RASD est reconnue par 75 Etats, principalement africains. Les camps de refugies de Tindouf hebergent son gouvernement en exil. En 1984, l'OUA adopte la resolution AHG104 qui reaffirme le droit des Sahraouis a l'autodetermination et appelle a des negociations directes entre le Maroc et le Polisario, a un cessez-le-feu et a l'organisation d'un referendum. En aout, le Maroc signe le traite d'Oujda avec la Libye par lequel celle-ci s'engage a ne plus soutenir le Polisario. En septembre, a l'Assemblee generale de l'ONU, Hassan II s'engage en faveur du referendum d'autodetermination [ 77 ] . En decembre, l'Assemblee generale de l'ONU reprend le plan de paix de l'OUA a son compte.

Le secretaire general des Nations unies , Javier Perez de Cuellar , s'implique directement a partir de 1986. Chaque partie expose ses positions dans un questionnaire : le Maroc refuse des negociations directes prealables a une mediation de l'ONU mais accepte le principe d'un referendum supervise par celle-ci. Le Polisario souhaite lui aussi un referendum supervise par l'ONU mais egalement une administration directe du territoire par l'ONU, une force de securite conjointe de l'ONU et de l'OUA et le retrait des forces armees marocaines ainsi que des residents marocains non originaires du Sahara occidental avant la tenue du referendum [ 78 ] .

En 1987 se tient une nouvelle reunion entre Hassan II et Chadli Bendjedid a Akid Lofti (pres de la frontiere algero-marocaine) et l'annee suivante le Maroc et l'Algerie reprennent leurs relations diplomatiques. En aout 1988, l'ONU presente au Maroc et au Polisario son plan de reglement du conflit. Les propositions de l'ONU sont acceptees ≪ en principe ≫ par les deux parties mais sont accompagnees de commentaires contradictoires adresses directement a Perez de Cuellar et Issa Diallo . Ces commentaires ne sont pas communiques a la commission chargee de la mise en œuvre du plan [ 53 ] . En janvier 1989, une delegation du Polisario est recue par Hassan II a Marrakech, sans resultat. Peu apres, Hassan II declare que ≪ le Maroc ne cederait pas un pouce de son territoire [ 79 ]  ≫ et en octobre qu' ≪ il n'y a rien a negocier, car le Sahara occidental est un territoire marocain [ 80 ]  ≫ . La derniere offensive significative du Polisario a lieu en octobre-novembre, contre le Mur. L'affrontement arme direct entre l'armee marocaine et l'armee du Polisario dure jusqu'en septembre 1991, date d'un cessez-le-feu organise par l' ONU et faisant partie du plan de reglement.

Cessez-le-feu et impasse (depuis 1991) [ modifier | modifier le code ]

Sahara occidental, frontiere des territoires controles par le Polisario et le Maroc, pres de Tifariti.

Au debut des annees 1990, a partir des propositions conjointes de l' OUA et de l' ONU , s'etablit une dynamique de paix. Mais meme apres l'etablissement d'un cessez-le-feu durable, la perspective d'un referendum est toujours aussi eloignee.

Etablissement et obstacles [ modifier | modifier le code ]

Le Conseil de securite donne son accord a l'etablissement de la ≪  Mission des Nations unies pour l'organisation d'un referendum au Sahara occidental  ≫ (MINURSO) le 19 avril 1991 (resolution 690 [ 81 ] ) et le cessez-le-feu entre en vigueur le 6 septembre. L'application de la resolution rencontre rapidement des obstacles dont le plus important est l'identification des electeurs pouvant participer au referendum. Le Polisario souhaite limiter l'inscription aux residents identifies lors du recensement de 1974 et a leurs descendants ce qui favoriserait un resultat pro-independance. Le Maroc souhaite que les Sahraouis installes au Maroc ainsi que les Marocains installes au Sahara occidental puissent egalement se prononcer ce qui favoriserait un resultat pro-integration.

Plans Baker [ modifier | modifier le code ]

L'arrivee de Kofi Annan au Secretariat general en janvier 1997 permet de relancer le processus de paix. Kofi Annan nomme James Baker , ancien Secretaire d'Etat americain, comme envoye personnel pour le Sahara occidental. Baker visite la region du 23 au 28 avril 1997 puis parvient a reunir Sahraouis et Marocains a Houston du 14 au 16 septembre et a leur faire signer les accords de Houston qui prevoient la tenue du referendum en 1998. L'identification des electeurs reprend le 3 decembre mais bute a nouveau sur le statut de plusieurs tribus nomades. Le referendum est repousse a decembre 1999. En 1999, la commission d'identification rejette la plupart des demandes individuelles d'inscription de ces tribus ce qui provoque la colere du Maroc. Le Polisario, quant a lui, evoque la possibilite d'une reprise des hostilites si le referendum est continuellement repousse.

En 2000, James Baker propose un premier plan (aujourd'hui connu sous le nom ≪ Baker I ≫) qui offre une large autonomie locale dans le cadre de l'Etat marocain, dont les competences seraient limitees a la defense et les affaires etrangeres. Ce plan est accepte par le Maroc, mais rejete par le Polisario et l'Algerie (voir a ce sujet le rapport du Secretaire general des Nations unies en date du 20 juin 2001 numero de reference au centre de documentation des Nations unies : S/2001/613). Le Polisario libere cependant 201 prisonniers marocains ≪ a titre humanitaire ≫. Baker propose un nouveau plan en 2003 (≪ Baker II ≫), qui prevoit l'etablissement d'une Autorite du Sahara occidental pour cinq ans, puis la tenue du referendum auquel les Marocains non originaires du Sahara occidental participeraient et auquel la nouvelle option d'une ≪ autonomie permanente ≫ figurerait. Le plan est approuve unanimement par le Conseil de securite sous la condition de son acceptation par toutes les parties. Il est refuse par le Maroc car il compromet son integrite territoriale. A la suite de ce refus, Baker demissionne en juin 2004.

Evolution du statut de la RASD et du Maroc [ modifier | modifier le code ]

La RASD perd progressivement sa reconnaissance internationale dans les annees 1990, de nombreux pays preferant suspendre ou abandonner celle-ci, en attendant le resultat du scrutin d'autodetermination. En 2006, une quarantaine de pays reconnaissent encore la RASD. En 2002, un document de l'ONU qualifie pour la premiere fois le Maroc de ≪ puissance administrante ≫ [ 82 ] ce qui l'autoriserait a exploiter les ressources naturelles du territoire [ 83 ] mais cette qualification n'est pas portee sur la liste des territoires non autonomes tenue par l'ONU .

Developpements recents [ modifier | modifier le code ]

En aout 2003, le diplomate peruvien Alvaro de Soto est nomme par l'ONU au poste de Representant special pour le Sahara occidental . En 2005, Kofi Annan nomme Peter van Walsum et Frasesco Bastagli en qualite respectivement d’envoye personnel et de representant special au Sahara occidental.

Depuis mai 2005, des manifestations et emeutes, surnommees ≪ intifada pour l'independance ≫ par le Polisario, ont lieu dans plusieurs villes du Sahara occidental, principalement a Laayoune. Plusieurs journalistes etrangers sont expulses apres avoir interviewe des manifestants. Le 14 decembre 2005, quatorze militants sahraouis sont condamnes a des peines de prison. Amnesty International et Human Rights Watch [ 84 ] ont exprime de vives reserves sur les conditions de ces proces et Amnesty International a demande une enquete sur les accusations de torture de prisonniers [ 85 ] . A la suite de ces evenements, le roi Mohammed VI decide en 2006 la mise en place du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), afin de proposer au peuple sahraoui une troisieme voie entre l'annexion et l'independance, celle de l'autonomie. Le Maroc conserverait alors la defense nationale, les affaires etrangeres et la monnaie. Le Maroc s'est prononce favorable a la tenue d'un referendum d'autodetermination de la population locale du Sahara occidental mais qui n'inclut pas parmi ses options l'independance du territoire.

Depuis le 18 juin 2007, le premier round de negociations pour un reglement definitif de la question du Sahara occidental se deroule a Manhasset , dans la banlieue de New York entre des representants du Maroc (y compris le president du CORCAS Khalihana Ould Errachid) et le Front Polisario a la suite de l'invitation du secretaire general de l'ONU et conformement a la resolution 1754 du Conseil de securite. Le 21 avril 2008, l'envoye special du Secretaire General de l'ONU, Peter van Walsum declare que l'independance du Sahara occidental, n'etait, a ses yeux, pas "un objectif atteignable". Il estime en effet qu'en l'absence de "pression sur le Maroc pour qu'il abandonne sa revendication de souverainete", un "Sahara occidental independant n'etait pas une proposition realiste" [ 86 ] . Le 30 avril 2008, le Conseil de securite des Nations unies adopte la resolution 1813 qui renouvelle en substance le mandat de la MINURSO jusqu'au 30 avril 2009, reitere les principes fondamentaux enonces lors des resolutions precedentes mais surtout "fait sienne la recommandation formulee dans le rapport selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de realisme et d’un esprit de compromis afin de maintenir l’elan imprime au processus de negociation" [ 87 ] . En octobre 2008, l'ONU debat du plan d'autonomie pour le Sahara occidental presente par le Maroc [ 88 ] .

En octobre 2009, sept militants des droits de l'homme sahraouis sont arretes a Casablanca a leur retour des camps de refugies de Tindouf. Ils sont deferes devant un tribunal militaire, pour atteinte a la securite de l'Etat [ 89 ] . Lors de la commemoration du 34 e  anniversaire de la Marche verte , Mohammed VI presente un plan de decentralisation des ≪ provinces du sud ≫. Dans son discours, il declare qu'au sujet du Sahara occidental, il n'existe pas de juste milieu entre patriotisme et trahison [ 89 ] . Le 14 novembre 2009, la militante sahraouie Aminatou Haidar est detenue a l'aeroport de Laayoune a son arrivee des Canaries. Les autorites marocaines declarent qu'Aminatou Haidar a entrepris de renoncer a sa nationalite marocaine en ecrivant ≪ Sahraouie ≫ comme nationalite et ≪ Territoire du Sahara occidental ≫ comme pays de residence sur sa declaration d'entree. Elle est expulsee vers les Canaries et entreprend une greve de la faim. Apres 32 jours, le Maroc autorise Haidar a rentrer a Laayoune pour raisons humanitaires [ 89 ] .

Le 9 aout 2010, Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud , un ancien Inspecteur general de la police du Front Polisario, annonce lors d'une conference de presse a Smara qu'il est en faveur de la solution marocaine. A son retour dans les camps de Tindouf, il est arrete et emprisonne par les autorites algeriennes [ 90 ] ou par le Polisario [ 91 ] . L'ambassadeur de la RASD a Alger, M. Brahim Ghali, le qualifie de ≪ traitre ≫. Le 31 octobre, sa famille annonce qu'il a ete blesse par balles alors qu'il tentait de s'enfuir. Aucune verification independante de son etat n'est possible.

Le 8 novembre 2010, les forces de l'ordre marocaines demantelent le camp de protestation de Gdim Izik pres de la ville de Laayoune, donnant lieu a des violents affrontements entre Sahraouis et forces de securite.

En novembre 2020, le Maroc brise le cessez le feu en lancant une operation militaire dans la zone tampon au niveau de Guerguerat [ 92 ] . Le Front Polisario et l’armee marocaine mene depuis lors des combats qui ont fait des morts des deux cotes [ 93 ] , [ 94 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. D'apres Henri J. Hugot, Le Sahara avant le desert , ed. des Hesperides, Toulouse 1974 ; Gabriel Camps, ≪ Tableau chronologique de la Prehistoire recente du Nord de l'Afrique : 2-e synthese des datations obtenues par le carbone 14 ≫ in : Bulletin de la Societe prehistorique francaise vol. 71, n o  1, Paris 1974, p.   261-278 et Jean Gagnepain .
  2. Francois Soleilhavoup, ≪  L'art rupestre du Sahara occidental : un patrimoine culturel a inventorier a proteger  ≫, www.sahara-occidental.com
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  8. Pennell, p.  40
  9. Pennell cite Abu Bakr, en 1070
  10. Mercer 1976 , p.  74
  11. a b et c Mercer 1976 , p.  77
  12. a et b Jensen, page 23
  13. Mercer 1976 , p.  80
  14. Mercer 1976 , p.  81
  15. Mercer 1976 , p.  82
  16. Texte original : http://americaversus.iespana.es/trascrip/1463.htm
  17. Mercer 1976 , p.  84
  18. Mercer 1976 , p.  86
  19. Mercer 1976 , p.  87
  20. Pennell, page 88
  21. Mercer 1976 , p.  93
  22. Pennell, page 105
  23. Jensen, page 22
  24. Un autre traite de Marrakech est signe la meme annee avec la France
  25. Mercer 1976 , p.  96
  26. ≪  freesahara.unblog.fr/2007/01/1…  ≫ ( Archive.org ? Wikiwix ? Archive.is ? Google ? Que faire ? ) .
  27. CIJ, § 109
  28. Mercer 1976 , p.  97
  29. http://www.wsahara.net/meknes.html et CIJ, § 110
  30. Mercer 1976 , p.  103-104
  31. Les historiens de l'epoque coloniale font une distinction nette entre bilad al-makhzan (territoires arabes respectant le sultan) et bilad al-siba (territoires berberes echappant a son autorite), qui n'est acceptee qu'avec beaucoup de nuance par les historiens modernes (Pennell 2000, page 28)
  32. Pennell (2000), page 101
  33. Mercer 1976 , p.  104-105
  34. D'apres Pennell (2000, p.  105), c'est l'expedition de 1886 qui deloge MacKenzie et contraint le Maroc a lui payer une compensation, sous pression britannique.
  35. Pennell (2000), page 105
  36. CIJ, § 120
  37. CIJ, § 125, traduit depuis l'anglais
  38. CIJ, § 128
  39. Hilkens
  40. Thompson et Adloff, page 105
  41. Histoire du Sahara occidental, Villa Cisneros
  42. Jensen, page 24
  43. Mercer 1976 , p.  110-114
  44. (es) Lopez Barrios , ≪  El Lawrence de Arabia Espanol  ≫, El Mundo ,‎ ( lire en ligne )
  45. Thompson et Adloff, page 107
  46. Pennell (2000), page 302
  47. Cascon Case MOM: Morocco-Mauritania 1957-70
  48. Jensen, page 25
  49. Texte sur http://www.sahara-occidental.com/pages/informer/histoire/chap06/page7.htm
  50. Thompson et Adloff, pages 103-104
  51. Pennell (2000), page 335
  52. Texte de la resolution 2072 (XX) (ONU)
  53. a b et c Theofilopoulou, page 3
  54. a et b Pennell (2000), page 336
  55. Voir El-Khanga raid (site pro-Polisario)
  56. Mercer 1976 , p.  505
  57. Jensen, pages 26-27
  58. a et b Stora, page 161
  59. Francois d’Araignon, Sahara occidental : vers une solution negociee ? , memoire, 2003 lire en ligne
  60. Texte de la resolution 3292 (XXIX) (ONU)
  61. Cite dans SOI 2003, United Nations Security Council , page 35 ≪  lire en ligne  ≫ ( Archive.org ? Wikiwix ? Archive.is ? Google ? Que faire ? )
  62. Voir avis consultatif du 16 octobre 1975 et resume de cet avis (CIJ)
  63. Jensen, page 27
  64. Texte de la resolution 380 (ONU)
  65. Lagarde
  66. (en) Conflict in the Western Sahara , Library of Congress
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  69. a et b Winslow
  70. wsahara.net
  71. (fr) Amicale de la 11 e  escadre de Chasse
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  73. a b et c Pennell (2000), page 342
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  78. New York Times , 1 er juillet 1986, cite par Jensen, page 34
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Annexes [ modifier | modifier le code ]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

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Liens externes [ modifier | modifier le code ]