Giosue Alessandro Giuseppe Carducci
(
prononce :
[d?ozu?? kar?dutt?i]
) est un
poete
italien
, un enseignant et un editeur, ne a Valdicastello, un
hameau
de
Pietrasanta
, le
, et mort a
Bologne
le
. Il est le premier Italien a recevoir le
prix Nobel de litterature
, en
1906
.
Il ecrit ses premieres pieces en vers a l'age de 13 ans avant de devenir un ecrivain qui influence profondement la vie intellectuelle de l'
Italie
du
XIX
e
siecle. Son œuvre la plus connue est
Odes barbares
, publiee en
1882
. En 1906, malade et faible, il ne peut se deplacer pour recevoir le prix Nobel. Il meurt l'annee suivante.
Il nait en 1835 a Valdicastello, un
hameau
de
Pietrasanta
dans la
Versilia
en
Toscane
, de Michele et Ildegonda Celli
[
1
]
. Son pere est un
≪ petit medecin, liberal et patriote ≫
[
1
]
. Ce pere est implique dans les greves des
carbonari
de 1831. La famille demenage a
Bolgheri
[
1
]
, hameau de
Castagneto
dans le
Maremme
en 1839. C'est dans ce pays, souvent evoque dans sa poesie et ses recits autobiographiques, que le jeune Carducci passe une enfance tranquille
[
2
]
,
[
3
]
Carducci entreprend ses premieres lectures a Bolgheri sous l'egide de son pere, dote d'une bonne culture classique
[
3
]
.
En
1849
, la famille s'installe a
Florence
, ou le jeune Giosue complete ses etudes chez les
Piaristes
, acquerant une bonne base en litterature et en
rhetorique
. En 1853, apres avoir passe le concours, il s'inscrit a la faculte des lettres de l'
Ecole normale superieure de Pise
[
3
]
. Il en ressort diplome en 1855
[
3
]
apres avoir ecrit une these sur la poesie de
chevalerie
, et publie ses premiers vers dans le mensuel
L'arpa del popolo
(≪ La
harpe
du peuple ≫).
En 1856, il demenage a Santa Maria a Monte, petit bourg de la province de Pise, et il enseigne la rhetorique au lycee dans la ville voisine, San Miniato, pendant une annee scolaire
[
1
]
, vivant avec quelques compagnons une vie de bonne chere et critiquant le gouvernement et les institutions (ils furent meme un moment accuses de blaspheme), periode qu'il raconte ulterieurement dans une œuvre autobiographique,
Risorse di San Miniato
[
1
]
. Au cours de la meme annee, il affirme son style poetique anti-
romantique
et fonde une societe litteraire, dite des
Amis pedants
(
Amici pedanti
), avec
Giuseppe Torquato Gargani
,
Giuseppe Chiarini
et
Ottaviano Targioni Tozzetti
, de tendance tres
classiciste
et anti-romantique, intervenant dans les discussions entre les
manzoniani
et les anti-manzoniani, auxquels il appartenait
[
1
]
,
[
3
]
,
[
4
]
,
[
5
]
.
En juillet de la meme annee, il recoit le titre de professeur, mais le gouvernement ne le confirme pas comme professeur
[
3
]
. Il ne reussit pas non plus a obtenir l'enseignement du grec pour l'annee scolaire 1857-1858 au lycee d'
Arezzo
[
3
]
.
Surveille par la police a cause de ses idees politiques, il est suspendu de sa fonction d'enseignant. Il vit donc a Florence pendant trois ans, travaillant chez les editeurs Barbera, ou il est charge de l'edition des petits volumes de la
Bibliotechina Diamante
[
3
]
. Il donne aussi des cours prives.
La mort de son frere cadet Dante en
1857
, et celle de son pere l'annee suivante, marquent Giosue Carducci
[
3
]
. Il traverse une periode de grande depression, qui se voit dans ses œuvres de l'epoque. Il y evoque la colline ou eut lieu la tragedie. En
1859
il epouse sa cousine, Elvira Menicucci
[
1
]
. Il a quatre enfants d'elle.
Revenu a l'enseignement, il est nomme dans un lycee de
Pistoia
, ou il enseigne le
grec ancien
et le
latin
pendant l'annee 1859-1860
[
3
]
. Dans cette periode, les evenements politiques et militaires en Italie le passionnent au moins autant que les questions litteraires
[
3
]
. La seconde phase du
Risorgimento
s'amorce
[
3
]
.
Par le decret du
, il est nomme chef du departement de litterature italienne de l'
universite de Bologne
. Il gardera ce poste jusqu'en
1904
, trois annees avant sa mort. Il publie entre-temps
Juvenilia
, un recueil de toutes ses poesies de la decennie precedente.
Progressivement, dans cette periode, il cesse d'identifier la monarchie piemontaise a ses convictions d'unite nationale et de progres democratique
[
3
]
. Il s'oriente vers des idees de plus en plus radicales, manifestant des sympathies republicaines
[
3
]
. Cette evolution se reflete dans son activite poetique qui, a partir de 1862, s'ouvre avec plus d'insistance aux themes sociaux et politiques
[
3
]
.
En
1863
, il publie
Inno a Satana
sous le
pseudonyme
d'
Enotrio Romano
, un succes qui suscite de vives polemiques. Il y exprime son
anticlericalisme
.
Delle poesie toscane di A. Poliziano
est publie la meme annee.
Influence par les litteratures europeennes, notamment
francaise
et
allemande
, sa poesie devient de plus en plus
laique
, en meme temps que ses options politiques s'orientent vers le
republicanisme
. En
1868
il publie son recueil le plus tourne vers la politique,
Levia Gravia
.
En
1871
, il rencontre Carolina Cristofori Piva (mere de
Gino Piva
), une femme de forte ambition culturelle, femme d’un ex-general
garibaldien
de l’
Expedition des Mille
, feministe et admiratrice de sa poesie, avec laquelle il commence une correspondance qui se transforme en relation amoureuse en
1872
. Il dedie beaucoup de ses vers a cette femme, appelee Lina ou Lidia dans ses lettres et ses poemes. C'est en cette periode que se consolide sa reputation en tant que ≪ guide ≫ national de la culture italienne
[
6
]
. Il ecrit beaucoup, travaillant sur les
Rime nuove
(
1861
-
1887
) et les
Odes barbares
(
Odi barbare
,
1877
-
1889
).
Il continue a enseigner a l'universite, ou il forme des hommes qui deviendront tres connus, comme
Giovanni Pascoli
, Stefano Ferrari,
Renato Serra
,
Alfredo Panzini
et
Manara Valgimigli
.
Il va a
Rome
pour la premiere fois en
1873
, et publie
A proposito di alcuni giudizi di A. Manzoni
et
Del rinovvamento letterario d'Italia
.
En
1878
, a l'occasion du voyage de la famille royale a Bologne, il ecrit l'
Ode alla regina d'Italia
a l'honneur de la
reine Marguerite
, admiratrice de ses vers. Il se voit accuse de se convertir au camp
monarchiste
, suscitant une forte polemique chez les republicains.
Dans les annees suivantes il collabore avec le
journal
Fanfulla della Domenica
, favorable au gouvernement (1878), ainsi qu'avec la
Cronaca bizantina
, publie les
Nouvelles odes barbares
(
Nuovi Odi Barbare
) et
Giambi ad epodi
, et lit son fameux discours
Per la morte di Garibaldi
(1882).
Son travail sur la
Cronaca bizantina
produira les
sonnets
de
Ca ira
(
1883
), et en
1887
il publie les
Rime nuove
.
Son cours a l'universite sur le poeme de
Giuseppe Parini
,
Il Giorno
, produira l'important essai
Storia del "Giorno" di G. Parini
(
1888
).
Au mois de
, a lieu a Bologne le premier
Congresso Nazionale ed Internazionale degli Studenti Universitari
(Congres National et International des Etudiants Universitaires) a l'occasion du huitieme centenaire de l'
Universite de Bologne
, la plus ancienne d'Europe
[
note 1
]
. L'evenement rassemble dans une grandiose fete internationale les delegations d'etudiants venues d'Italie et d'autres pays. Il est place sous l'egide de Giosue Carducci qui prononce un discours a cette occasion
[
7
]
.
Carducci, qui a eu l'occasion de voir fonctionner en
Allemagne
des
societes festives d'etudiants
, s'en inspire pour impulser la naissance a Bologne des
societes festives
etudiantes italiennes de la
Goliardia
[
note 2
]
.
En
1889
, a la suite de la publication de la troisieme edition de ses
Odes Barbares
, Carducci commence a rassembler toutes ses œuvres dans une edition comptant vingt volumes, terminee en
1899
.
En
1890
, il devient
senateur
[
8
]
. Pendant son mandat, il soutient la politique de
Francesco Crispi
, qui dirigeait un gouvernement
conservateur
, meme apres la defaite d'
Adua
.
En
1899
, il publie son dernier recueil de vers,
Rime e Ritmi
, et en
1904
, il est contraint de quitter l'enseignement a cause de problemes de sante. En 1899 toujours, il rencontre l'ecrivaine
Annie Vivanti
[
9
]
. Ils ont une relation intime et durable
[
9
]
.
Il recoit le
prix Nobel de litterature
en
1906
[
10
]
. C'est le premier prix Nobel italien de litterature, et un des premiers prix Nobel de ce pays
[
10
]
,
[
11
]
,
[
12
]
. Il meurt peu de temps apres, le
[
3
]
,
[
13
]
.
Il fut initie en
franc-maconnerie
dans la
loge
≪
Galvani
≫
, de Bologne, tout de suite apres la
bataille de l'Aspromonte
[
14
]
, en
1866
, l'essai
Dante e l'eta sua
est publie, et Carducci est un des fondateurs de la loge
≪
Felsinea
≫
a Bologne. Ses liens avec la franc-maconnerie
[
15
]
, ainsi qu'avec l'union democratique, lui coutent cher ; le ministre Broglio demande sa mutation au departement de
litterature latine
de l'universite de
Naples
.
Quoique Carducci fut baptise
Giosue
, le poete prefera toujours la forme non accentuee de son prenom. C'est pourquoi on trouve les deux orthographes dans les textes sur Carducci.
Chronologie
- 1863 -
Inno a Satana
- 1866-1867 -
Della varia fortuna di Dante
- 1867 - Il travaille sur
Idillio maremmano
, qu'il terminera en 1872
- 1868 -
Levia Gravia
- 1868 - Il commence a travailler sur
Dello svolgimento della letteratura nazionale
, qu'il finit en 1871
- 1871 -
Pianto antico
- 1871 -
Poesie
- 1872 -
Primavere elleniche
- 1873 -
Nuove poesie di Enotrio Romano
- 1874 -
Davanti a San Guido
et
Nostalgia
- 1875 -
Faida di commune
,
Tedio invernale
,
Alla stazione in una mattina d'autunno
,
Mors - nell'epidemia difterica
- 1876 -
Alle fonti del Clitumno
- 1877 -
Odes Barbares
(
Odi barbare
)
- 1878 -
Alla regina d'Italia
- 1880 -
Sogno d'estate
- 1881 -
Nevicata
- 1882 -
Nuove Odi barbare
,
Giambi ed Epodi
,
Confessioni e battaglie
dont les deux volumes suivants furent publies en 1883-1884
- 1883 -
San Martino
,
Visionne
,
Ca ira
- 1885 -
Il commune rustico
- 1887 -
Rime nuove
- 1888 -
Jaufre Rudel
- 1888 -
Discorso per l'VIII centenario
[
7
]
- 1889 -
Terze Odi Barbare
- 1890 -
Piemonte
- 1892 -
Storia del "Giorno" di Giuseppe Parini
- 1893 - Recueil definitif des
Odes Barbares
- 1899 -
Rime e Ritmi
, commentaire sur les
Rime
de
Petrarque
- 1902 -
Dello svolgimento dell'Ode in Italia
Il n'est pas toujours facile de suivre le developpement de la poesie de Carducci a travers des recueils qu'il a lui-meme edite. En fait, le poete reorganisa plusieurs fois et de manieres differentes les composantes, et ne leur donna une organisation systematique que plus tard dans l'edition de ses
Œuvres completes
.
Les volumes du recueil de ses œuvres ne correspondent pas a l'ordre chronologique de leur creation mais aux genres ; on trouve donc la poesie d'une periode definie dans plusieurs volumes differents.
Les
Rime
, dits les
Rime di San Miniato
, furent publies en 1857, suivis en 1868 par le premier recueil, en quatre livres, des
Levia Gravia
(sous le pseudonyme d'Enotrio Romano).
Poesie
, un volume divise en trois parties, sort en 1871. La premiere partie, intitulee
Decennalia
, contient les poesies politiques composees pendant la decennie allant de 1860 a 1870 ; la seconde s'appelait elle aussi
Levia Gravia
et la troisieme
Juvenilia
.
En 1872, apparaissent les
Primavere elleniche
, mis plus tard dans le recueil des
Rime Nuove
, dedies a Lidia. L'annee suivante voit la sortie de
Nuove poesie di Enotrio Romano
, compose de quarante-six œuvres de genres varies.
Odes Barbares
sortit en 1877, suivi en 1882 par les
Nuove Odi barbare
et en 1889 par le
Terze Odi barbare
.
Giambi ad Epodi
, le recueil qui contient une grande partie des poesies polemiques et
jacobines
precedentes, apparait en 1882. En 1887, furent publies les
Rime Nuove
, qui contiennent le meilleur de la poesie precedente, mais basee, comme le souligne le titre, sur la tradition romane.
Le dernier recueil,
Rime e Ritmi
, publie en 1899, inclut toutes ses poesies, qu'elles soient basees sur la metrique libre ou non.
Carducci organisa definitivement ses recueils sous le titre de
Œuvres
(
Opere
), laissant de cote quelques textes. Les recueils s'ensuivent en cet ordre :
- Juvenilia
en sept livres (1850-1860)
- Levia Gravia
en deux livres (1861-1871)
- Inno a Satana
(1863)
- Giambi ed Epodi
en deux livres (1867-1879)
- Intermezzo
(1874-1887)
- Rime Nuove
en neuf livres (1861-1887)
- Odi Barbare
en deux livres (1873-1889)
- Rime e Ritmi
(1889-1898)
- Della Canzone di Legnano
,
1
re
partie (
Il Parlamento
), (1879)
Le premier recueil de ses vers, que Carducci choisit et divisa lui-meme, porte le titre significatif de
Juvenilia
(1850-1860). Il a un caractere un peu provincial et pedant du groupe des
Amis pedants
(
Amici pedanti
) que le jeune Carducci forma alors avec le but de combattre les romantiques
florentins
. Dans les vers on note l'imitation des classiques anciens et, parmi les modernes, surtout ceux de
Vittorio Alfieri
,
Vincenzo Monti
,
Ugo Foscolo
, et
Giacomo Leopardi
.
Apres cette premiere experience, Carducci, qui avait entretemps elargi ses horizons culturels avec la lecture de
Hugo
,
Barbier
,
Shelley
,
Heine
et
Von Platen
, absorba les experiences de la poesie romantique europeenne et les idees de tous les mouvements democratiques nes de la
Revolution francaise
, devenant republicain et
mazzinien
. Une serie de poemes sur les evenements politiques en Italie se trouvent reunis dans le sixieme livre des Junenilia
[
3
]
.
Cette periode de grande ferveur ideologique voit naitre
Inno a Satana
et
Giambi ad Epodi
et les poemes de
Levia Gravia
.
Le titre peut se traduire par
Les choses lourdes et les choses legeres
.
Dans ce second recueil,
Levia Gravia
(1861-1871), dont le titre est compose de deux pluriels sans conjonction selon un usage classique, il y a des poesies peu originales, des imitations des anciens
[
16
]
quelquefois ecrites pour des occasions particulieres.
Beaucoup des poemes refletent sa desillusion avec le
Risorgimento
. Parmi les poemes les plus reussis on trouve
Congedo
, ou domine la nostalgie de celui qui a vu sa jeunesse passer, tandis que le plus important du point de vue historique est
Per il trasporto delle reliquie di U. Foscolo in S. Croce
, et le plus politiquement important est
Dopo Aspromonte
, ou l'on voit un
Garibaldi
fier et rebelle. Les themes de ce recueil font en effet echos aux bouleversements politiques en cours a l'epoque en Italie, avec quelquefois de l'enthousiasme et quelquefois de la deception
[
16
]
.
≪ Je te salue, Satan / O rebellion / O force vengeresse / De la Raison ≫
[
11
]
. L'
Inno a Satana
(1863), qui celebre
Satan
en tant que symbole de la rebellion de l'homme contre l'autorite (notamment religieuse), precede le recueil
Giambi ad Epodi
. Cet
hymne
, quoiqu'etant de peu de valeur poetique, comme Carducci le reconnaitra, reste toutefois un important document non seulement des idees de Carducci mais des intellectuels italiens de l'epoque. Comme prophetes du triomphe de Satan, Carducci cite
Heinrich Heine
,
Edgar Quinet
,
Pierre-Joseph Proudhon
,
Jules Michelet
, qui ont exalte la superiorite de la libre pensee et de la rationalite, du progres des sciences contre le fanatisme chretien
[
11
]
.
Le recueil appele
Giambi ed Epodi
(1867-1879), est jugee polemique par la critique. Quoiqu'on n'y voit pas encore la vraie poesie carduccienne, on y rencontre toute la passion du poete et tous les themes de sa poesie.
Le titre evoque l'antique poesie
satirico
-
polemique
, comme celle du
Grec
Archiloque
ou celle du
Romain
Horace
, qui s'inspire du poete-
soldat
.
Dans
Giambi ed Epodi
on voit l'exaltation des grandes idees de la
liberte
et de la
justice
, le mepris pour les compromis de l'Italie unifiee, la polemique contre le
Pape
et contre beaucoup d'aspects de la vie italienne.
Dans le recueil
Rime nuove
(1861-1887), precede d'
Intermezzo
, on entend des echos de
Hugo
,
Von Platen
,
Goethe
,
Heine
,
Baudelaire
, et
Poe
. Le contenu est base sur les œuvres precedentes de Carducci, mais est plus approfondi.
Le sujet de la
Revolution francaise
est abordee dans les douze
sonnets
de
Ca ira
. A cote du reve, sur le plan historique, d'un peuple libre et primitif, on trouve des poemes sur l'enfance libre et rebelle dans le
Maremme
, comme c'est le cas du sonnet
Traversando la Maremma toscana
.
Le recueil
Odes Barbares
(1873-1889) represente la tentative de reproduire la metrique quantitative des Grecs et des Romains avec la metrique
accentuativa
italienne
[
8
]
. Les deux sont decidement differents, mais d'autres poetes avaient deja fait de meme depuis le
XIV
e
siecle. Il appelle toutefois ses odes
barbares
parce qu'elles paraitraient ainsi a un Grec, un Romain ou encore a des Italiens de son epoque.
Dans les
Odes
predominent les themes historiques et celui, paysagiste avec des touches plus intimes, qu'on trouve dans le poeme
Alla stazione in una mattina d'autunno
. On retrouve aussi les themes fondamentaux de la poesie carduccienne : la
famille
, l'
enfance
, la
nature
, et la
mort
, acceptee avec tristesse, comme dans
Nevicata
. Ce recueil des
Odes Barbares
est un succes pour l'auteur, notamment en Italie
[
10
]
.
Dans le recueil
Rime e Ritmi
(1889-1898) de 29 poemes, la composition en metrique traditionnelle fait place a celle en metrique barbare, comme le souligne le titre meme. Les memes themes sont recapitules, non sans d'interessantes nouveautes. Il y exalte l'avenir glorieux du royaume d'Italie, mais quelques compositions abordent des themes plus intimes, tels que la beaute de la nature et de la vie contrastant avec le passage du temps et le sentiment de la mort
[
17
]
. Si les odes historiques, de
Piemonte
a
Cadore
, une fois celebres, ne sont plus au gout des lecteurs d'aujourd'hui, d'autres retrouvent une grande popularite, montrant un Carducci plus intime et sensible aux gouts changeants qui marquent la fin du
XIX
e
siecle. Les plus appreciees sont les poemes connus sous le nom de
Idilii alpini
(
Idylles alpines
), ainsi que
L'ostessa di Gaby, Esequie della guida E.R., In riva al Lys, Sant'Abbondio,
et
L'elegia del monte Spluga
, et
Mezzogiorno alpino
.
Presso una Certosa
est, a son tour, une sorte de testament ideal dans lequel, confronte a la mort, Carducci reaffirme sa foi dans les valeurs de la poesie. Les tristes
elegies
La moglie del gigante
et
Jaufre Rudel
sont importantes, aussi.
Della canzone di Legnano, parte I (Il Parlamento)
[
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|
modifier le code
]
Publie en 1879,
Il Parlamento
, la premiere partie de
Della Canzone di Legnano
, est sans doute l'un des chefs-d'œuvre de Carducci ou l'on trouve toute l'inspiration de ses recueils.
- Primi versi
- Juvenilia
- Levia gravia
,
1868
- Giambi ed epodi
,
1882
- Rime nuove
,
1861
-
1887
- Odi barbare
,
1877
-
1889
- Rime e ritmi
,
1899
- Prose giovanili
- Primi saggi
- Discorsi letterari e storici
- Studi sulla letteratura italiana dei primi secoli
- I trovatori e la cavalleria
- Dante
- Petrarca e Boccaccio
- Il Poliziano e l'Umanesimo
- La coltura estense e la gioventu dell'Ariosto
- L'Ariosto e il Tasso
- Lirica e storia nei secoli
XVII
e
XVIII
- Studi su Giuseppe Parini
- il Parini minore
- il Parini maggiore
- Poeti e figure del Risorgimento
- Leopardi e Manzoni
- Scritti di storia e di erudizione
- Bozzetti e scherme
- Confessioni e battaglie
- Ceneri e faville
- Versioni da antichi e da moderni
- Ricordi autobiografici, saggi e frammenti
- Inno a Satana
,
1863
- Alla regina d'Italia
,
1878
- Poesie
- Del Risorgimento italiano
- Dello svolgimento della letteratura nazionale
- Letture italiane scelte e annotate ad uso delle suole secondarie inferiori
, avec
Ugo Brilli
- Ca ira. Versi e prosa
- Amarti e odiarti. Lettere a Lidia
- Confessioni e battaglie
- Per il tricolore
, discours pour le premier centenaire du tricolore italien
- Cacce in rima
- Prose
- Accapigliatura ed altre prose
- Lo studio bolognese
- Faida di Commune
- Il libro delle prefazioni
Avec Carducci on retrouve une reaction negative au
Romantisme
(de
Prati
, d'
Aleardi
), et meme contre les
scapigliati
. Sa reaction voit le retour aux classiques. Il cherche a elaborer un art mesure, raisonnable, une expression harmonieuse
[
11
]
,
[
8
]
. La vie, et ses valeurs (de gloire, d'amour, de beaute et d'heroisme), sont sans doute la plus grande inspiration du poete, mais les paysages lui sont egalement tres importants, sans que les paysages qu'il depeint ne soit exaltes par lui en tant que miracle de la beaute. Son poeme
Davanti a San Guido
, par exemple, est simplement l'echo emu d'un voyage en train a travers le pays de son enfance
[
11
]
. Un autre grand theme carduccien est celui de la memoire, la nostalgie des espoirs rates, de tout ce qui n'est plus.
Carducci fut critique par plusieurs personnes, comme Enotrio Ladenarda (pseudonyme d'Andrea Lo Forte), par exemple dans
Lettera aperta a
Benedetto Croce
paru en 1915
[
18
]
, ou encore dans les ouvrages qu'il lui consacre en 1912 :
Giosue Carducci
,
vol.
1 et 2, et
Feticisti Carduccini
.
Natalino Sapegno
, critique litteraire italien du
XX
e
siecle le considere comme un
≪ poete mineur ≫
[
19
]
.
La langue de Carducci, dernier representant du volet
classique
de la langue poetique italienne et ecrivain en prose original, a ete etudiee notamment par
Lorenzo Tomasin
[
20
]
En France, en 1912, quelques annees apres sa mort, le chemin des Alouettes, sur l'ancienne
commune de Belleville
, est rebaptise pour partie en
rue Carducci
, seule rue parisienne qui porte le nom d’un poete italien du
XIX
e
siecle. Carducci symbolise alors l'Italie pour une partie des Francais
[
10
]
.
Sur la surface de
Mercure
, un cratere d'un peu plus de 108 km de diametre est nomme de son nom, en son honneur, en 1976, et devient le
cratere Carducci
[
21
]
,
[
22
]
.
- ↑
1088 est une date conventionnelle. Il existe un document conserve, de cette annee-la, qui parle de l'Universite de Bologne comme active. Sa creation est donc anterieure et remonte a une date presentement inconnue.
- ↑
Precision donnee par l'article
Goliardia
du Wikipedia en italien.
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
≪
Carducci,Giosue
≫, sur
Encyclopædia Universalis
- ↑
(it)
Mario Biagini,
Giosue Carducci
, Mursia,
, ≪ La in Maremma ≫
- ↑
a
b
c
d
e
f
g
h
i
j
k
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