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Georg Trakl

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Georg Trakl
Description de cette image, également commentée ci-après
Georg Trakl en mai 1914
Naissance
Salzbourg
Deces (a 27 ans)
Cracovie
Activite principale
poete
Auteur
Langue d’ecriture allemand
Mouvement Expressionnisme

Georg Trakl , ne le a Salzbourg , Autriche-Hongrie (aujourd'hui en Autriche ) ? mort le a Cracovie , Autriche-Hongrie [ 1 ] (aujourd'hui en Pologne ), est un poete austro-hongrois . Il est l'un des representants majeurs de l' expressionnisme et un des grands poetes du XX e  siecle .

En mettant en scene des personnages indetermines comme l'orpheline, le voyageur, le vieillard, le novice ou des figures nommees comme Kaspar Hauser , Elis ou Helian, la poesie de Georg Trakl donne tres souvent l'impression d'etre impersonnelle. Il ecrit a son ami Erhard Buschbeck  : ≪ Je resterai toujours pour finir un pauvre Kaspar Hauser [ 2 ] . ≫ Le poete angoisse et torture s'identifie de maniere constante a son œuvre. Si elle fait partie de l' expressionnisme , celle-ci en depasse le simple cadre artistique.

Biographie [ modifier | modifier le code ]

Famille et enfance [ modifier | modifier le code ]

Georg Trakl en 1892.

Georg Trakl nait a Salzbourg , au numero 2 de la Waagplatz dans une maison que la famille occupe depuis 1883. La famille est aisee, la maison est spacieuse. Le pere de Trakl, Tobias Trakl, est un quincaillier protestant d'origine hongroise [ 3 ] et sa mere Maria Catherina Trakl nee Halik est catholique. La famille compte sept enfants. Il y a tout d'abord Wilhelm ne le a Wiener Neustadt , il est le fils de Tobias et de sa premiere femme Valentine Gotz. Les autres enfants, tous nes a Salzbourg sont issus du second mariage : Gustav ne le , Maria nee le , Hermine nee le , Georg, ne le , Friedrich ne le et enfin Margarethe nee le qui jouera un grand role dans la vie du poete du fait de la relation incestueuse qu'elle entretiendra avec lui. Maria Catherina Trakl ne montre pas ses sentiments a ses enfants qui lui preferent la gouvernante alsacienne Marie Boring avec qui les enfants parlent francais. Friedrich Trakl dira a propos de leur enfance dans la maison familiale :

≪ Nous tenions beaucoup a la gouvernante francaise et a notre pere. Notre mere s'occupait plus de ses collections d'antiquites que de nous. C'etait une femme froide, reservee ; elle subvenait bien a nos besoins mais elle manquait de chaleur. Elle se sentait incomprise, de son epoux, de ses enfants, du monde entier. Elle n'etait tout a fait heureuse que lorsqu'elle restait seule avec ses collections ? elle s'enfermait des jours dans ses pieces. Nous les enfants, nous etions quelque peu malheureux de cela, car plus sa passion durait, plus certaines pieces nous etaient interdites [ 4 ] . ≫

La mort du pere de Trakl le ne modifie pas le comportement de sa mere et c'est son frere Wilhelm qui s'occupe desormais de ses freres et sœurs et qui reprend les renes du commerce familial jusqu'en 1913. En 1892, Trakl entre dans une ecole catholique mais assiste au cours de religion d'une ecole protestante ou il fait la connaissance d' Erhard Buschbeck . Lorsqu'il entre au Staatsgymnasium a l'automne 1897, il retrouve son ami Buschbeck ainsi que Karl von Kalmar avec qui il avait partage les cours a l'ecole protestante et se lie d'amitie avec Karl Minnich, Oskar Vonwiller et Franz Schwab, formant ainsi un cercle ou ils parlent litterature. Apres l’echec de ses etudes, Trakl quitte le lycee le . Entre 1904 et 1906, il fait partie d'un cercle de poetes appele Apollo puis Minerva < [ 5 ] . C'est la qu'il ecrit le poeme Der Heilige [ 6 ] . Il s’interesse aux poetes maudits francais, tels que Baudelaire (Trakl ecrira plusieurs poemes intitules Spleen ainsi qu'un autre portant le titre du poeme de Baudelaire A une passante ), Verlaine et Rimbaud et admire la figure emblematique de Nietzsche [ 7 ] dont la pensee sur le nihilisme marquera son œuvre. C’est cependant au theatre qu’il va pour la premiere fois se manifester en faisant jouer au theatre municipal de Salzbourg deux pieces Totentag et Fata Morgana . Totentag est monte le et Fata Morgana quelques mois apres le . Le public n'adhere pas a ses pieces ou les personnages parlent le langage code que l'on retrouvera par la suite dans ses poemes [ 8 ] . C'est un echec et Trakl detruit ces textes [ 9 ] .

Le poete tourmente [ modifier | modifier le code ]

Pharmacie de l'Ange blanc dans laquelle Trakl a travaille.

Il se lance dans des etudes de pharmacie le et passe ses premiers examens en chimie, en physique, chimie et botanique l'annee suivante. Sa jeunesse est fortement marquee par ses attitudes anti-bourgeoises et provocatrices, ainsi que par la drogue, l'alcool, l' inceste et la poesie qui resteront les piliers de son existence. On sait qu'il s'adonne a la drogue des 1905 alors qu'il commence un stage dans la pharmacie A l'ange blanc de Carl Hinterhuber [ 10 ] dans la Linzer Gasse a Salzbourg . Il ecrit a son ami von Kalmar : ≪ Pour surmonter la fatigue nerveuse a retardement, j'ai helas encore pris la fuite avec du chloroforme. L'effet a ete terrible ≫ [ 11 ] . L’amour incestueux de Trakl pour sa sœur va profondement influencer son œuvre. L’image de ≪ La sœur ≫ s’y retrouve de facon obsedante, et c’est cette relation charnelle et amoureuse qui va devenir une source d’angoisse et de culpabilite profonde pour le poete [ 12 ] . Trakl publie son premier poeme en 1908 dans la Salzburger Volkszeitung  : Das Morgenlied [ 13 ] . On sait toutefois peu de choses directes sur leur relation, la famille ayant fait disparaitre la correspondance que ces derniers ont echangee [ 14 ] .

Son sejour a Vienne de 1908 a 1910 se revele fondamental pour sa vocation poetique. Il fait en effet l’experience de la solitude et du desarroi que peut eprouver un jeune provincial perdu pour la premiere fois dans l’immensite de la capitale. Ce sejour lui donne un profond degout de la societe moderne [ 15 ] . Il parvient neanmoins a nouer quelques relations litteraires comme avec Ludwig Ullmann et avec l’Academie de litterature et de musique. Commence pour lui une periode d’abondante creation, et il compose en 1909 un premier recueil de poemes, Sammlung 1909 , qui restera inedit de son vivant et ne sera publie qu'en 1939. Lorsque son pere meurt le , Trakl quitte Vienne et retourne a Salzbourg a la fin du mois de juillet peu apres avoir obtenu le diplome de magister pharmaciae le . Le , il retourne a Vienne pour faire son service militaire comme ambulancier. Il revient a Salzbourg et frequente a partir de l'automne 1911 un cercle litteraire intitule Pan . Il y rencontre Karl Hauer et se lie d'amitie avec lui. Du au , Trakl exerce comme preparateur dans la pharmacie A l'Ange blanc et comme pharmacien militaire [ 15 ] . Le poete navigue entre Vienne, Salzbourg et Innsbruck. Il quitte Vienne en pour Innsbruck et ne cessera par la suite de voyager entre ces deux villes.

Le cercle du Brenner [ modifier | modifier le code ]

En , Trakl retourne a l’armee comme pharmacien militaire a l'hopital de garnison n o 10 d' Innsbruck . Il fait la connaissance de Ludwig von Ficker proprietaire de la revue Der Brenner . Cette rencontre se revelera decisive pour son avenir [ 16 ] . C'est en effet dans cette revue que Trakl publiera ses poemes regulierement a partir du en commencant par Psalm . De plus, Ludwig von Ficker fera enormement pour Trakl, tant du point de vue materiel que pour la reconnaissance de son œuvre [ 17 ] .

Trakl rencontre egalement Karl Kraus , redacteur de la revue Die Fackel , qui sera l'un de ses premiers ≪ defenseurs et admirateurs ≫ [ 18 ] . Les deux hommes echangeront des poemes : Trakl lui dedie Psalm et Kraus lui repond en 1912 par Georg Trakl zum Dank fur den Psalm . Georg Trakl quitte l’armee quelque temps apres puis fait un bref sejour dans les bureaux du ministere des Travaux publics. Le , Kurt Wolff , editeur d’avant-garde, accepte de publier dans sa collection Der jungste Tag un recueil portant le titre simple de Gedichte (Poemes). Il voyage avec Ludwig von Ficker, Karl Kraus, Adolf Loos et sa femme Bessie et Peter Altenberg a Venise , puis il frequente l’atelier de Kokoschka , a Vienne . En , il se rend a Berlin au chevet de sa sœur Margarethe, victime d’une fausse couche. Il rencontre alors la poetesse Else Lasker-Schuler . Le poete travaille toujours aussi intensement, si bien qu’en il envoie a Kurt Wolff, qui l’accepte, son recueil Sebastian im Traum ( Sebastien en reve ). En , Trakl est invite au chateau de Hohenburg a Innsbruck par le frere de Ludwig von Ficker. Le , Ludwig Wittgenstein autorise von Ficker a donner 20 000 couronnes a Trakl en les prenant de la somme qu'il avait mise a disposition pour soutenir les artistes autrichiens dans le besoin [ 19 ] . Mais Trakl, qui depuis plusieurs mois cherchait vainement un emploi pour assurer son existence materielle, n'aura pas le temps d'en profiter [ 20 ] .

Le cercle des proches de Trakl est restreint. Il se compose de quelques amis d'enfance et de collaborateurs des revues Der Brenner et Die Fackel . Trakl dedie d'ailleurs plusieurs de ses poemes a ses amis. A Ludwig von Ficker, qu'Otto Basil qualifie de ≪ ami paternel ≫ [ 21 ] il dedie Die junge Magd qu'il ecrit entre et ainsi que Gesang einer gefangenen Amsel . A Max von Esterle qui avait realise la fameuse caricature du poete [ 22 ] , il dedie Winterdammerung . Allerseelen est dedie a Karl Hauer , Winkel am Wald a Karl Minnich, Psalm et Karl Kraus a Karl Kraus , Ein Herbstabend a Karl Rock , Drei Blicke in einen Opal a Erhard Buschbeck, Sebastian im Traum a Adolf Loos, Kaspar Hauser Lied a sa femme Bessie Loos, Untergang et Gesang des Abgeschiedenen a Karl Borromaeus Heinrich puis Abendland a Else Lasker-Schuler .

Premiere Guerre mondiale et mort [ modifier | modifier le code ]

Grodek , le dernier poeme de Georg Trakl

Lorsque la guerre eclate, Georg Trakl est mobilise dans les services sanitaires. Il quitte Innsbruck pour le front de l'est la nuit du . Le detachement sanitaire dont il fait partie est stationne en Galicie et participe du 6 au a la bataille de Grodek . Trakl a pour mission de prendre en charge, dans une grange et sans assistance medicale, pendant deux jours, les soins d’une centaine de blesses graves [ 23 ] . Il fait quelques jours plus tard, a la suite des horreurs dont il vient d'etre temoin, une tentative de suicide au moyen d'une arme a feu [ 24 ] . Il est transfere le 7 octobre a l’hopital militaire de Cracovie . Les 24 et , Ludwig von Ficker rend une ultime visite au poete dans la cellule de la section psychiatrique. Trakl y exprime toute sa crainte, toute son angoisse. Deja un an auparavant, il avait fait part a von Ficker de sa depression et de sa peur de la folie : ≪ O mon Dieu, quelle sorte de tribunal s'est abattue sur moi. Dites-moi que je dois encore avoir la force de vivre et de faire le vrai. Dites-moi que je ne suis pas fou. Une obscurite de pierre s'est abattue. O mon ami, comme je suis devenu petit et malheureux ≫ [ 25 ] . Trakl donne lecture a Ficker de ses derniers poemes, Klage (Plainte) et Grodeck . Dans une lettre du , il les lui envoie et fait de sa sœur son unique legataire [ 26 ] . A l’age de 27 ans, dans la nuit du 2 au Trakl decede d’une overdose de cocaine [ 24 ] . Les autorites medicales de l’hopital militaire concluent a un suicide mais la chose n'a jamais ete eclaircie [ 27 ] . En effet, Ficker avait peu avant organise une rencontre entre Trakl et Wittgenstein, lequel etait en service sur un bateau qui patrouillait sur la Vistule non loin de Cracovie ; tous deux se rejouissaient de cette rencontre, comme en temoigne une lettre de Trakl du , amicale et enthousiaste [ 28 ] , rendant l'hypothese du suicide quelque peu douteuse et donnant un certain credit a celle d'une erreur medicale.

≪ Mais qui donc pouvait-il etre ? ≫ [ 29 ] se demandera Rilke juste apres la mort de Trakl sans parvenir toutefois a y repondre. Georg Trakl est enterre au Rakoviczer Friedhof de Cracovie le . Son amie Else Lasker-Schuler lui dedie alors un poeme intitule Georg Trakl publie en 1917  :

≪ Georg Trakl succomba a la guerre, frappe par sa propre main.
Et ce fut tant de solitude dans le monde. Je l'aimais [ 30 ] . ≫

Karl Kraus lui rendra hommage a plusieurs reprises dans sa revue Die Fackel (≪ Le Flambeau ≫), faisant de lui l'un des plus grands poetes de langue allemande [ 31 ] . Le , sa depouille est transferee au cimetiere de Muhlau pres d' Innsbruck ou son ami Ludwig von Ficker sera enterre quelques annees plus tard.

En 1952 , le prix Georg-Trakl est fonde pour recompenser les auteurs et en particulier les poetes salzbourgeois. Il est decerne pour la premiere fois le a Maria Zittrauer puis remis a des ecrivains tels que Friederike Mayrocker ou Ernst Jandl . Hormis Else Lasker-Schuler, d'autres poetes ont compose sur Georg Trakl comme Michael Guttenbrunner ( Georg Trakl ), Erich Fried ( Trakl-Haus , Salzburg ), Franti?ek Hrubin ( Der Leser am Fluß  : ≪ Le lecteur a la riviere ≫), Hanns Cibulka ( Georg Trakl ), Adolf Beiss ( Georg Trakl zum Gedachtnis : A la memoire de Georg Trakl) [ 32 ] .

L'œuvre poetique [ modifier | modifier le code ]

Apercu general [ modifier | modifier le code ]

Dans l'œuvre de Trakl predominent l'ambiance et les couleurs de l'automne, les images sombres du soir et de la nuit, du trepas et de la faute. Il definit sa poesie ainsi : ≪ le reflet fidele d'un siecle maudit sans dieu ≫ [ 33 ] . Au titre des poemes les plus connus, on peut citer : Verfall (≪ Pourriture ≫), An den Knaben Elis , Helian , Ein Winterabend ou encore Im Winter . De son vivant, peu de poemes ont ete publies. Ce qu'il laisse a sa mort contient un nombre considerable de poemes non publies, des versions alternatives aux poemes publies, des fragments de theatre et des aphorismes .

Poeme An den Knaben Elis (≪ Au garcon Elis ≫) compose de tercets non rimes

L'œuvre de Trakl peut se decomposer en quatre periodes [ 34 ] . Ses premiers poemes non publies sont caracterises par le symbolisme. Trakl gagne veritablement en notoriete lorsqu'il se met a publier dans la revue de Ludwig von Ficker , c'est alors la seconde phase allant de 1909 a 1912. Ses premieres publications comptent cinquante et un poemes dont trente et un sont composes de quatrains rimes, cinq sont des sonnets et quatre sont des poemes rimes de longueur inegales. Le poeme Psalm ( Psaume ) est celui qui represente une cesure car avec lui commence une production poetique marquee par un rythme libre. D'ailleurs plusieurs grands poemes reprennent certaines caracteristiques du psaume comme De Profundis ou Helian . Les poemes ecrits autour de 1910-1912 sont caracterises par le Reihungsstil (≪ le style sequentiel ≫) expressionniste que Trakl forge et qu'il qualifie dans une lettre de a son ami Buschbeck de : ≪ ma maniere imagee qui forge ensemble en quatre vers quatre images en une seule impression ≫ [ 35 ] . Le poeme Musik im Mirabell date de 1909 donne dans chacune de ses strophes un exemple du Reihungsstil qui caracterise l'œuvre trakleenne jusqu'en 1912 :

≪ Un etranger blanc penetre en la demeure.
Un chien bondit par les couloirs vetustes.
La servante souffle une lampe.
L'oreille entend la nuit des accords de sonate [ 36 ] . ≫

Par la suite, la poesie de Trakl est caracterisee dans une troisieme phase (de 1912 au debut de 1914) par une metrique changeante [ 37 ] , l'introduction du moi lyrique [ 34 ] . L'uniformite de la forme en strophe disparait egalement. En 1915, Kurt Wolff fait paraitre a titre posthume (bien que Trakl ait lui-meme arrange l'ordre des poemes) le cycle Sebastian im Traum (Sebastien en reve) qui contient cinquante textes. Alors que les premieres publications contenaient un grand nombre de poemes en rimes, Sebastian im Traum en compte tres peu comme Ein Winterabend (≪ Un soir d'hiver ≫), Die Verfluchten (≪ Les Maudits ≫), Afra . Alors que le type de Psalm ( Psaume ) s'etait repandu, a partir de 1913 c'est le type du poeme Elis qui predomine (tercets non rimes ou melange de distiques et de tercets) comme dans Untergang (≪ La Chute ≫), Die Sonne (≪ Le Soleil ≫) ou encore Geistliche Dammerung (≪ Crepuscule spirituel ≫). Sebastian im Traum contient egalement des poemes en prose comme Verwandlung des Bosen (≪ Metamorphose du mal ≫) ou Traum und Umnachtung (traduit habituellement par : ≪ Reve et Folie ≫ [ 38 ] ). Dans la derniere phase de son œuvre qui va du debut de 1914 jusqu'a sa mort, Trakl fait place au monumental, la fin du monde et la chute sont tres presents [ 39 ] .

Trakl et l'expressionnisme [ modifier | modifier le code ]

La ville morte par Egon Schiele

Apres avoir commence a toucher la peinture , l'expressionnisme voit ses debuts en litterature vers 1909 a Berlin [ 40 ] . Trakl en est l'un des premiers representants en Autriche. On retrouve chez lui les themes fondateurs de l' expressionnisme comme la desagregation du moi a cause de la societe. L'Allemagne connait en effet un changement radical en entrant dans la modernite industrielle au debut du XX e  siecle [ 41 ] . Y sont rattaches des themes comme la grande ville, l'angoisse, la folie, le suicide , la mort , le declin, la decomposition : ≪ Toutes les routes menent a la putrefaction noire ≫ [ 42 ] . L'homme est au centre de ces representations, il n'a qu'un seul avenir : pourrir. La vision eschatologique et apocalyptique (avec par exemple la prefiguration de la guerre et la mort de Dieu qui y est liee), autre theme expressionniste, impregne la poesie de Trakl [ 43 ] . La vie devient alors vide de sens.

Toutefois, certains themes de l'expressionnisme sont absents chez Trakl comme le monde du travail ou moins developpes que chez d'autres comme l'experience de la grande ville . Seuls quelques poemes comme An die Verstummten , Vorstadt in Fohn ou Westliche Dammerung montrent la ville sous les traits que l'on attend des expressionnistes : une ville sombre et repoussante [ 44 ] . Westliche Dammerung represente par exemple la ville sous des traits mythiques, tandis que Vorstadt in Fohn la montre tachee de sang. Salzbourg quant a elle est representee comme une ville paisible voire figee [ 45 ] . Le theme de l'Homme nouveau qui viendra apres que la societe s'effondrera est inexistant chez Trakl puisqu'il n'y a pas pour lui de possibilite de resurrection [ 46 ] . Le fait qu'il ne developpe pas ces grands themes montre que Trakl soutient une position particuliere au sein de l'expressionnisme [ 47 ] qui tient en grande partie a ses rapports au monde [ 48 ] et a la mort.

Le monde trakleen : un monde chiffre [ modifier | modifier le code ]

Soleil d'automne et arbres par Egon Schiele

Le monde de Trakl est marque par le silence , comme dans Landschaft ou le cri de la biche se fige [ 49 ] , marque a la fois par l'obscurite et par les couleurs vives comme l'or ou l'argent creant ainsi un clair-obscur [ 50 ] que l'on retrouve par exemple dans le poeme Landschaft ou le noir tranche avec le rouge. C'est un monde manicheen partage entre le bien et le mal [ 51 ] , entre la vie et la mort, entre le monde des bergers et le monde des forgerons, un monde ou la violence est latente [ 52 ] . Ce qui caracterise egalement le monde trakleen, c'est qu'il met en scene des paysages, des couleurs, des animaux, des personnages qui reviennent sans cesse. On a alors affirme que la poesie de Trakl ne formait qu'un seul poeme [ 51 ] et qu'elle etait hermetique du fait de son haut degre de symbolisation rendant difficile tout essai d'interpretation [ 53 ] .

L'utilisation des couleurs differencie Trakl des autres expressionnistes [ 54 ] . La symbolique des couleurs sert a Trakl au debut de son œuvre a decrire des choses reelles et evidentes. Tres vite cependant, les couleurs (notamment le marron, le rouge et le noir) deviennent des metaphores a part entiere comme on peut le voir grace aux differentes versions du poeme Landschaft . Dans la premiere version du poeme, les visages des chauves-souris sont decrits comme fous pour devenir noirs dans la version finale. Les couleurs portent chez Trakl une symbolique toute particuliere [ 55 ] . Le blanc est par exemple associe a la mort, le bleu a la purete, le noir a la mort, le brun a la nature calme [ 56 ] .

Les paysages chez Trakl sont ≪ des cauchemars ≫ [ 57 ] ou alors des paysages d' automne comme dans Ein verklarter Herbst ou Helian . L'automne est la saison du declin, de la mort lente qui mene au pourrissement. Toutefois, ces paysages sont indetermines a de rares exceptions pres comme les poemes ayant pour theme Salzbourg . Les paysages de Trakl sont humanises : le poete projette sur eux les sentiments qui le dechirent comme la melancolie ou l' angoisse .

Un monde sans Dieu [ modifier | modifier le code ]

La thematique de l'absence ou de la disparition de Dieu est un theme de l' expressionnisme [ 58 ] que l'on retrouve chez differents poetes comme Else Lasker-Schuler qui ecrit dans le poeme Weltende (≪ Fin du monde ≫) :

≪ Et toujours resonne, Entre les murs noirs, le vent solitaire de Dieu ≫ [ 59 ]

≪ Il est des larmes dans le monde
Comme si le bon dieu etait mort.
Et l'ombre de plomb qui tombe
Pese du poids du tombeau [ 60 ] . ≫

Cette mort de Dieu, c'est la perte de la croyance . Walter Falk ecrit : ≪ La relation entre Dieu et l'homme, quand il ne parle pas du passe, Trakl l'a representee presque sans exception comme une relation malheureuse ≫ [ 61 ] . Dans le poeme De Profundis , Dieu ne se revele pas au moi lyrique : ≪ Le silence de Dieu, / Je l'ai bu a la fontaine du bosquet ≫ [ 62 ] , comme dans le poeme Ein Winterabend ou l' eucharistie est refusee au voyageur solitaire. Il faut ajouter ici le motif du Hieros Gamos que l'on retrouve dans des poemes tels que Die Raben ou De Profundis et qui est traite de maniere particuliere. Dans De Profundis , la terre reste par exemple sterile puisqu'il ne tombe du ciel qu'une pluie noire, tout comme le sein de l'orpheline ≪ attend l'epoux celeste [ 63 ]  ≫ . L'œuvre de Trakl est tissee de references bibliques et chretiennes comme : l'Evangile de Noel , les anges , le Buisson ardent , la couronne d'epines , les calvaires, les croix [ 64 ] , etc. Pourtant, ces references perdent leur signification originelle. Dans De Profundis , les anges sont reduits a un son, les bergers qui viennent voir l'enfant trouvent le corps de la mere en decomposition dans un buisson. Dans Winternacht , c'est un ange qui etrangle un loup rouge.

L'absence de Dieu prend chez Trakl un sens particulier car elle est renforcee par le sentiment de la culpabilite de l'inceste [ 51 ] qui ne peut pas etre pardonnee. Pour Trakl, l'homme ne peut rien attendre d'un Dieu que Jean-Michel Palmier qualifie ≪ d'etre divin et inaccessible ≫ [ 65 ] et c'est precisement son angoisse. De plus le fait qu'il ne puisse rien attendre de Dieu empeche toute possibilite de resurrection [ 46 ] . L'homme est condamne au declin, a la mort et a la putrefaction. Puisqu'il ne peut pas atteindre la redemption, il ne lui reste que les symboles de cette redemption [ 66 ] , c'est-a-dire les figures qu'il a creees : Elis, la Sœur, ou encore l'etranger.

La douleur et la verite [ modifier | modifier le code ]

Kaspar Hauser.

≪ Je ne suis que moitie ne ! ≫ [ 67 ]  : c'est ainsi que se definit Trakl. Kaspar Hauser qui tombe sous les coups de son assassin, est decrit dans le poeme Kaspar Hauser Lied comme non-ne : ≪ D'argent sombra la tete du non-ne ≫ [ 68 ] . Il est represente sous les traits d'un Orphee dont le chant attire les animaux et les buissons. S'esquisse alors ce que l'on retrouve dans de nombreux poemes : l'identification du poete avec les figures qu'il met en scene. Ce sont des figures historiques pour certaines comme le Christ ou Kaspar Hauser, fictives comme Elis, Sebastian, Helian ou mythiques comme Hyacinthe . Dans leurs destins tragiques, Trakl croit retrouver son propre destin, celui du poete maudit, celui de l'enfant frappe par le sort - dans le cas de Trakl par la culpabilite morale due a l'inceste. Elis et les autres sont des figures idealisees [ 69 ] de l'enfance fauchee. Meme si le destin de chacune de ces figures est unique, Trakl parvient a creer une relation entre elles. Kaspar Hauser se rapproche par exemple de la figure du Christ car il veille (≪ La nuit il resta seul avec son etoile; ≫) [ 70 ] , comme le Christ a veille sur le Mont des Oliviers pendant que les apotres se sont endormis [ 71 ] . Il en va de meme pour Elis et Helian dont l'etymologie est a rapprocher de Helios , le dieu du soleil symbolisant le passage du jour a la nuit, et de Heiland , le Sauveur [ 72 ] . Trakl se represente egalement parfois comme l'etranger, le moine, le voyageur [ 73 ] , c'est-a-dire sous les traits de personnes ecartees de la societe involontairement ou volontairement. Ces figures sont pour Trakl des figures de redemption.

≪ Seul celui qui meprise le bonheur aura la connaissance ≫ [ 74 ] . L'exclusion et la douleur sont pour Trakl des moyens d'arriver a la verite. C'est un theme recurrent dans le monde trakleen que l'on retrouve par exemple dans le poeme Nachtergebung ou le moi lyrique demande a la nuit symbolisee par une nonne de l'envelopper dans son obscurite. Une premiere version de ce poeme intitulee Im Schnee commence ainsi : ≪ Reflechir sur la verite - / Que de douleur ! ≫ [ 75 ] . Si le mal-etre engendre par la societe en mouvement entraine une douleur, cette derniere qui confine parfois a la folie est plutot l'expression d'une douleur morale que Trakl veut expier : celle de la culpabilite due a l'inceste.

Inceste avec la sœur [ modifier | modifier le code ]

L'inceste entre Georg Trakl et sa sœur Margarethe impregne une grande partie de l'œuvre du poete. Otto Basil ecrit dans sa renommee monographie que Margarethe est ≪ actrice principale sur la scene de sa vie et dans son imagination [ 76 ]  ≫ . Meme s'il n'y a pas de temoignages directs de l'inceste, Trakl devoile toutefois quelques bribes de cette relation comme dans le poeme en prose date de 1914 Traum und Umnachtung ( Reve et demence ) ou l'on peut lire :

Georg Trakl en mai 1914

≪ Malheur cette indicible faute que ce cœur nous revele. Mais lorsque, plonge en des songes brulants, il descendait le long du fleuve automnal sous les arbres denudes, lui apparut dans un manteau de crin, demon de flamme, la sœur. Lorsqu'ils se reveillerent, a leur chevet s'eteignaient les etoiles. O la race maudite. Quand en des pieces maculees chaque destin est accompli, la mort entre a pas putrescents dans la demeure [...] O enfants d'une race obscure. Argentees, les fleurs mauvaises du sang luisent sur la tempe de celui-la, la froide lune en ses yeux brises. O les nocturnes, o les maudits [ 77 ] . ≫

La sœur devient une figure a part entiere dans le monde trakleen. Elle est evoquee dans plusieurs poemes, comme An die Schwester ou Schwesters Garten . La sœur est mythifiee [ 78 ] . Elle devient blanche : la relation qu'elle entretient avec son frere lui a fait perdre sa substance comme dans Fruhling der Seele ou encore dans le poeme Sonja ou Margarethe prend les traits du personnage de Dostoievski , une prostituee [ 79 ] . Trakl est conscient de la faute qu'il commet envers sa sœur et envers Dieu et c'est precisement cette faute qui le desespere. Les themes de l'enfance et de l'innocence deviennent recurrents et sont souvent traites au moyen de la plainte elegiaque . La nouvelle du mariage de sa sœur avec Arthur Langen en 1912 n'arrange rien, elle est un choc pour lui. Dans le poeme Traum und Umnachtung , il ecrit : ≪ [...] et les sœurs s'enfuirent dans des jardins obscurs rejoindre des vieillards osseux [ 80 ] . Arthur Langen a en effet trente-quatre ans de plus que sa femme. Trakl se refugie alors dans le travail et dans la drogue [ 81 ]  ≫ . Et lorsqu'il apprend que sa sœur a fait une fausse couche en a Berlin , il est bouleverse [ 82 ] car il ne fait aucun doute qu'il est le pere de l'enfant [ 83 ] . Il fait allusion a ce drame notamment dans le poeme Abendland dedie a Else Lasker-Schuler dont il a fait la connaissance lors de son voyage aupres de sa sœur : ≪ [...]comme si un mort/Sortait d'une caverne bleue [ 84 ]  ≫ . Trakl ne peut pas devoiler le tabou de l'inceste. Il distille la culpabilite qu'il ressent a travers ses poemes en n'arrivant pourtant jamais a s'en defaire comme dans le poeme Blutschuld (litteralement Inceste ) ou le moi lyrique prie la Vierge pour qu'elle pardonne aux amants incestueux. ≪ Tu te reveilles et ressens l'amertume du monde ; la est ta faute irredimee ; ton poeme, une imparfaite expiation [ 85 ]  ≫ . La faute qu'il a commise, Trakl ne parvient pas a la reparer a travers sa poesie [ 51 ] .

Influences et intertextualite chez Trakl [ modifier | modifier le code ]

On peut citer trois auteurs qui ont eu une grande influence sur Trakl : Novalis, Holderlin et Rimbaud. On retrouve de nombreuses references a Holderlin, le ≪ frere ≫, dans l'œuvre de Trakl, par exemple la reference a l' elegie Patmos et a la formule qu'elle contient : ≪  Dem folgt deutscher Gesang  ≫ et que l'on retrouve variee dans plusieurs poemes comme Helian  : ≪  Ehe dem Schweigen des Winters folgt  ≫ . Si pour Holderlin il y a l'espoir que ≪ S’ensuit le chant allemand ≫ , laissant ainsi l'espoir d'un renouveau, chez Trakl, seul le silence de l' hiver suit, c'est-a-dire la mort. Trakl dedie un poeme a Novalis dans lequel il le qualifie d' ≪ etranger saint [ 86 ]  ≫ . Novalis et Holderlin representent la figure du poete a laquelle Trakl s'identifie [ 87 ] . L' intertextualite joue un role primordial chez Trakl. Elle lui permet au sein de la langue expressionniste de maintenir ≪ la fonction orphique et elegiaque de la poesie [ 88 ]  ≫ , c'est-a-dire d'assurer le lyrisme , c'est-a-dire la primaute de l' ame . L'intertextualite lui permet aussi de s'inscrire dans une tradition. Malgre la decomposition du langage, l'intertextualite permet a Trakl de structurer son œuvre.

Si les deux poetes connaissent une vie tres courte ? Arthur Rimbaud meurt a l'age de trente-sept ans ? Trakl et Rimbaud sont proches par les similitudes de leurs vies. Le germaniste Herbert Cysarz appellera d'ailleurs Trakl ≪ le Rimbaud autrichien [ 89 ]  ≫ . Abhorrant la bonne societe de Charleville d'ou il cherche a s'enfuir des qu'il le peut, Rimbaud est la figure du rebelle sur le plan moral, politique et sexuel [ 90 ] . Il ecrit a son ami Georges Izambard  : ≪ Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux etre poete, et je travaille a me rendre voyant [ 91 ] . ≫ . Trakl essaie de faire de meme en se droguant et en s'enivrant, et cela n'est pas sans rappeler Baudelaire . La relation que Rimbaud entretient avec Verlaine est egalement a rapprocher de celle que Trakl entretient avec sa sœur [ 92 ]  : une relation interdite.

La poesie reunit egalement les deux poetes. La technique de collage employee par Rimbaud est reprise par Trakl [ 93 ] . On retrouve chez Trakl des motifs empruntes entre autres a Rimbaud comme la reprise du personnage d' Ophelie dans Landschaft ou encore la reprise du motif des etoiles tombees dans De Profundis ou Untergang . Rimbaud comme Mallarme ont cree une nouvelle langue pour chercher l'inconnu, Trakl fait de meme en creant sa langue expressionniste. L'apparente impersonnalite de sa poesie sert a se concentrer sur le style qui devient alors subjectif [ 88 ] . Remy Colombat parle de ≪ besoin imperieux d'expression et d'universalite [ 88 ]  ≫ .

On note la place accordee a Trakl dans les textes que le philosophe Martin Heidegger consacre a la parole poetique, notamment dans Acheminement vers la parole , ou figure une etude du poeme Un soir d'hiver [ 94 ] .

Theatre [ modifier | modifier le code ]

Œuvres [ modifier | modifier le code ]

Editions originales [ modifier | modifier le code ]

  • Gedichte , Kurt Wolff Verlag, Leipzig, 1913
  • Sebastian im Traum , Kurt Wolff Verlag, Leipzig, 1915
  • Die Dichtungen. Erste Gesamtausgabe. Anordnung und Uberwachung der Drucklegung durch Karl Rock. , Kurt Wolff Verlag, Leipzig, 1917
  • Aus goldenem Kelch. Die Jugenddichtungen , Salzbourg/Leipzig, 1951

Editions francaises [ modifier | modifier le code ]

  • Œuvres completes , traduction de Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Paris, Gallimard, coll. ≪ Du monde entier ≫, 1972 ; reed. 1980
  • Vingt-quatre poemes , traduction de Gustave Roud , Paris, La Delirante, 1978
  • Et des soleils eternellement recommences nous accomplissent , anthologie bilingue allemand/francais, traduction : Eric Hupel & Jutta von Ochsenstein-Nick, encres de Alexandre Yterce, Voix d'encre , 2017
  • Poemes en prose - Metamorphose du mal , traduction d' Edmond Dune , couverture Jean Vodaine, editeur Vodaine, DIRE N° 6, Nouvelle serie, Basse-Yutz, 1968
  • Poemes , traduction de Guillevic , edition bilingue, Paris, Obsidiane, 1986
  • Poemes I , traduction de Jacques Legrand, edition bilingue, Paris, GF-Flammarion, 2001
  • Poemes II , traduction de Jacques Legrand, edition bilingue, Paris, GF-Flammarion, 2001 (premiere edition Aubier, 1993)
  • Crepuscule et declin suivi de Sebastien en reve et autres poemes , traduction de Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Paris, 1990
  • Reve et folie et autres poemes , traduction de Henri Stierlin, Paris, 1956
  • Crepuscule et declin, suivi de Sebastien en reve et autres reves , preface de Marc Petit , traduction de Marc petit et Jean-Claude Schneider , Paris, Gallimard, coll. ≪ Poesie ≫,
  • Sebastien en reve et autres poemes, traduction de Raoul de Varax, edition bilingue, Paris, Orizons, 2018
  • Les Chants de l'Entenebre , poemes choisis et traduits de l'allemand et presentes par Michele Finck , Arfuyen, 2021

Musique [ modifier | modifier le code ]

  • Claude Balif  : Musik im Mirabel , op.  15 (1956), pour soprano & piano, poemes de Georg Trakl (1. Musik im Mirabel ; 2. Der Schlaf ; 3. Zu Abend mein Herz ; 4. Nahe des Todes ; 5. In ein altes Stammbuch ; 6. Sommer]
  • Le groupe de Dark wave Liechtensteinois , Erben der Schopfung mettra en musique son poeme An den Knaben Elis sous le nom d'Elis en 2001
  • A la suite du depart d'Olivier Falk d' Erben der Schopfung le groupe se separe et se reforme sous le nom d' Elis en lien avec le single de 2001 d'Erben der Schopfung tire du poeme An den Knaben Elis . Dans leur EP de 2007, Show me the Way, le groupe met en musique le poeme In Einem Verlassenen Zimmer de Georg Trakl.

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Voir Grand-duche de Cracovie
  2. (de) ≪  Ich werde endlich doch immer ein armer Kaspar Hauser bleiben.  ≫ Traduit dans : Rovini 1971 , p.  58.
  3. Rovini 1971 , p.  56.
  4. (de) ≪  Wir hingen sehr an der franzosischen Gouvernante und an unserem Vater. Die Mutter kummerte sich mehr um ihre Antiquitatensammlungen als um uns. Sie war eine kuhle, reservierte Frau; sie sorgte wohl fur uns, aber es fehlte die Warme. Sie fuhlte sich unverstanden, von ihrem Mann, von ihren Kindern, von der ganzen Welt. Ganz glucklich war sie nur, wenn sie allein mit ihren Sammlungen blieb - sie schloß sich dann tagelang in ihre Zimmer ein. Wir Kinder waren etwas unglucklich daruber, denn je langer ihre Leidenschaft dauerte, desto mehr Zimmer wurden fur uns tabu.  ≫ Cite dans : Neri 1996 , p.  128.
  5. Palmier 1980 , p.  220.
  6. (de) Georg Trakl, Das dichterische Werk , Munchen, 2007, p.  317.
  7. Neri 1996 , p.  99.
  8. Palmier 1980 , p.  45.
  9. (de) Georg Trakl, Das dichterische Werk , Munchen, 2007, p.  318.
  10. (en) Herbert Samuel Lindenberger, Georg Trakl , New York, 1971, p.  19.
  11. (de) ≪  Um uber die nachtragliche Abspannung der Nerven hinwegzukommen habe ich leider wider zum Chloroform meine Zuflucht genommen. Die Wirkung war furchtbar.  ≫ in : Sieglinde Klettenhammer, Georg Trakl in Zeitungen und Zeitschriften seiner ZeitKontext und Rezeption , 1990, p.  24.
  12. (fr) Emilio Brito, Heidegger et l'hymne du sacre , Louvain, 1999, p.  204.
  13. Nemedi 1990 , p.  295.
  14. Neri 1996 , p.  117.
  15. a et b Palmier 1980 , p.  52.
  16. Anz 2002 , p.  28.
  17. Palmier 1980 , p.  77.
  18. Palmier 1980 , p.  71.
  19. (de) Wilhelm Baum, Ludwig Wittgenstein , Berlin, 1985, p.  25.
  20. Adrien Fink, introduction a Georg Trakl, Poemes II, Aubier, GF Flammarion, Paris, 1993, p.  13.
  21. (de) ≪  vaterlicher Freund  ≫ dans : Basil 1965 , p.  7.
  22. Caricature de Trakl par Esterle
  23. Palmier 1980 , p.  223.
  24. a et b Anz 2002 , p.  137.
  25. (de) ≪  O mein Gott, welch ein Gericht ist uber mich hereingebrochen. Sagen Sie mir, daß ich die Kraft haben muß noch zu leben und das Wahre zu tun. Sagen Sie mir, daß ich nicht irre bin. Es ist steinernes Dunkel hereingebrochen. O mein Freund, wie klein und unglucklich bin ich geworden.  ≫ Cite dans : Anz 2002 , p.  89.
  26. Neri 1996 , p.  115.
  27. Reinhard Merkel , ≪  ?Du wirst am Ende verstanden werden“  ≫, Die Zeit ,‎ ( ISSN   0044-2070 , lire en ligne , consulte le )
  28. ≪  Ludwig Wittgenstein, lettres et journal intime  ≫, sur Scribd (consulte le ) , p.  115
  29. (fr) Cite dans : Georges Haldas, A la recherche du rameau d'or , Lausanne, 1976, p.  166.
  30. (de) ≪  Georg Trakl erlag im Krieg von eigener Hand gefallt.//So einsam war es in der Welt. Ich hatt ihn lieb.  ≫ Dans : Daniel Aberdam, Berlin entre les deux guerres, une symbiose judeo-allemande , Grenoble, 2000, p.85.
  31. (fr) Gerald Stieg, Karl Kraus et Georg Trakl , dans L'Herne, p.  253.
  32. D'autres poemes sur Georg Trakl
  33. (de) ≪  allzugetreues Spiegelbild eines gottlosen, verfluchten Jahrhunderts.  ≫ Cite dans : Best 2000 , p.  47.
  34. a et b Kemper 1999 , p.  9.
  35. (de) ≪  heiß errungene bildhafte Manier, die in vier Strophenzeilen vier einzelne Bildteile zu einem einzigen Eindruck zusammenschmiedet.  ≫ Brief an Erhard Buschbeck vom Juli 1910 , Dichtungen und Briefe, Band I, p.  478.
  36. (fr) Georg Trakl, Poemes I , Paris, 2001, p.59.
  37. (de) Hermann Wiegmann, Die deutsche Literatur des 20. Jahrhunderts , Wurzburg, 2005, p.  107.
  38. ≪ Reve et Folie ≫ de Georg Trakl, par Claude Regy, 2016
  39. Kemper 1999 , p.  9-10.
  40. Anz 2002 , p.  23.
  41. Richard 2001 , p.  6.
  42. (de) ≪  Alle Straßen munden in schwarze Verwesung  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichterische Werk , p.  94.
  43. Palmier 1987 , p.  91.
  44. Palmier 1987 , p.  101-102.
  45. Nemedi 1990 , p.  301.
  46. a et b Palmier 1987 , p.  260.
  47. Paulsen 1983 , p.  101.
  48. Palmier 1987 , p.  106.
  49. (de) Georg Trakl, Das dichterische Werk , p.  49.
  50. Palmier 1987 , p.  183.
  51. a b c et d Best 2000 , p.  47.
  52. Nemedi 1990 , p.  304.
  53. Nemedi 1990 , p.  293.
  54. Paulsen 1983 , p.  107.
  55. Palmier 1987 , p.  185.
  56. Voir Palmier 1987 , p.  181-215, pour une etude complete
  57. Palmier 1987 , p.  184.
  58. (de) Wolfgang Rothe, Der Expressionismus : Theologische, soziologische und anthropologische Aspekte , 1977, p.  144.
  59. (fr) Poeme Elis cite dans : Palmier 1987 , p.  251.
  60. Richard 2001 , p.  31.
  61. (de) ≪  Das Verhaltnis zwischen Gott und Mensch hat Trakl, wenn er nicht von vergangenen Zeiten sprach, fast ausnahmslos als ein ungluckliches dargestellt.  ≫ dans Paulsen 1983 , p.  102.
  62. (fr) Dans : Georg Trakl, Poemes , p.  113. Version originale : ≪  Gottes Schweigen/Trank ich aus dem Brunnen des Hains.  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichterisches Werk , p.  27.
  63. (fr) Georg Trakl, Poemes , p. 113.
  64. Palmier 1987 , p.  250.
  65. Palmier 1987 , p.  251.
  66. Palmier 1987 , p.  383.
  67. (de) ≪  Ich bin ja erst halb geboren !  ≫ Dans : Hans Limbach, Erinnerungen an Georg Trakl. Zeugnisse und Briefe , Salzbourg, 1966, p.  121.
  68. (de) ≪  Silbern sank des Ungebornen Haupt hin.  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichterische Werk , p.  56.
  69. Nemedi 1990 , p.  308.
  70. (de) ≪  Nachts blieb er mit seinem Stern allein;  ≫ dans : Georg Trakl, op. cit. , p.  55.
  71. (de) Monika Schmitz-Emans, Fragen nach Kaspar Hauser. Entwurfe des Menschen, der Sprache und der Dichtung , Wurzburg, 2007, p.  200.
  72. (de) Berhard Boschenstein dans : Kemper 1999 , p.  84.
  73. Littek 1995 , p.  86.
  74. (de) ≪  Nur dem, der das Gluck verachtet, wird Erkenntnis.  ≫ Cite dans : Littek 1995 , p.  119.
  75. (de) ≪  Der Wahrheit nachsinnen - / Viel Schmerz!  ≫ dans : Georg Trak, Das dichterische Werk , p.  228.
  76. (de) ≪  Sie ist Hauptakteurin auf der Buhne seines Lebens und in seiner Phantasie [...]  ≫ dans : Basil 1965 , p.  145.
  77. (fr) Dans : Georg Trakl, Poemes , p.287. Version originale : ≪  Weh, der unsaglichen Schuld, die jenes kundtut. Aber da er Gluhendes sinnend den herbstlichen Fluß hinabging unter kahlen Baumen hin, erschien in harenem Mantel ihm, ein flammender Damon, de Schwester. Beim Erwachen erlorschen zu ihren Hauptern die Sterne. O des verfluchten Geschlechts. Wenn in befleckten Zimmern jegliches Schicksal vollendet ist, tritt mit modernden Schritten der Tod in das Haus. [...] O die Wollust des Todes. O ihr Kinder eines dunklen Geschlechts. Silbern schimmern die bosen Blumen des Bluts an jenes Schlafe, der kalte Mond in seinen zerbrochenen Augen. O, der Nachtlichen; o, der Verfluchten.  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichterische Werk , p.82-83.
  78. Basil 1965 , p.  145.
  79. Neri 1996 , p.  132.
  80. (fr) Dans : Georg Trakl, Poemes , p. 287. Version originale : ≪  [...]und die Schwestern flohen in dunkle Garten zu knochernen Greisen.  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichteriche Werk , p. 83
  81. (fr) Wolfram Mauser, Joachim Pfeiffer, Trauer , Jahrbuch fur Literatur und Psychoanalyse, Bd. 22, 2003, p. 196.
  82. (de) Voir dans : Otto Muller, Erinnerung an Georg Trakl , Salzbourg, 1966, p.  188.
  83. Nemedi 1990 , p.  315.
  84. (de) ≪  [...] als trate ein Totes/Aus blauer Hohle  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichteriche Werk , p.76
  85. (de) ≪  Erwachend fuhlst du die Bitternis der Welt ; darin deine ungeloste Schuld ; dein Gedicht eine unvollkommne Suhne.  ≫ Cite dans : Wolfgang Rothe, Der Expressionismus. Theologische, soziologische und anthropologische Aspekte , Frankfurt, 1977, p. 87.
  86. (de) ≪  heiliger Fremdling  ≫ dans : Georg Trakl, Das dichterische Werk , p. 183.
  87. (de) Karoly Csuri dans : Kemper 1999 , p.  173.
  88. a b et c (fr) Remy Colombat, compte-rendu du colloque Trakl, Maison Heine, 6 decembre 2007.
  89. (de) Herbert Cysarz, Alt-Osterreichs letzte Dichtung (1890-1914). In : Preußische Jahrbucher, Berlin, 1928, p. 40.
  90. Palmier 1987 , p.  292.
  91. (fr) Cite dans : Anne-Emmanuelle Berger, Le banquet de Rimbaud : Recherches sur l'oralite , Paris, 1992, p. 43.
  92. Palmier 1987 , p.  294.
  93. Neri 1996 , p.  102.
  94. Martin Heidegger , Acheminement vers la parole , Gallimard, 1976, collection Tel, 1981, p. 19 a 37.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Biographies [ modifier | modifier le code ]

  • (de) Emil Barth: Georg Trakl, Essay. Zum Gedachtnis seines funfzigsten Geburtstages am 3. Februar 1937 , 2001 ( ISBN   3-89086-737-5 )
  • (de) Otto Basil, Georg Trakl in Selbsterzeugnissen und Dokumenten , Rowohlt, ( ISBN   3-499-50106-6 ) .
  • (de) Ludwig von Ficker: Erinnerungen an Georg Trakl , Brenner-Verlag, 1926
  • (de) Helmut Schinagl: Die dunklen Floten des Herbstes. Der Lebensroman des Dichters Georg Trakl , Graz, 1971
  • (de) Peter Schunemann: Georg Trakl , Munchen, 1986
  • (de) Annemarie Schwarzenbach : Georg Trakl [1931]. Dans : Mitteilungen aus dem Brenner-Archiv 23/2004, p.   47-81
  • (de) Hans Weichselbaum: Georg Trakl. Eine Biographie in Bildern, Texten und Dokumenten , Salzbourg, 1994

Sur l'œuvre de Trakl [ modifier | modifier le code ]

  • (de) Thomas Anz, 'Literatur des Expressionismus , Stuttgart, .
  • (de) Otto F. Best , Die deutsche Literatur in Text und Darstellung. Expressionismus und Dadaismus , Stuttgart, .
  • (fr) Bernhard Boschenstein, La migration des motifs dans la poesie de Trakl. Un exemple : le motif du ≪ gibier ≫ , Austriaca 25, 1987, p.   89-98
  • (fr) Remy Colombat, Du reve romantique au prejuge mallarmeen. Observations sur la situation poetologique de Georg Trakl , Austriaca 25, 1987, p.   17-46
  • (fr) Remy Colombat, Rimbaud-Heym-Trakl. Essais de description comparee , Berne, Peter Lang, 1987
  • (en) Richard Detsch, Georg Trakl and the Brenner Circle , New York, 1991
  • (de) Alfred Doppler, Die Lyrik Georg Trakls , Wien u. a. 1992
  • (de) Martin Heidegger , Die Sprache im Gedicht. Eine Erorterung von Georg Trakls Gedicht , Pfullingen, 1986
    • Trad. fr. ≪ La parole dans l'element du poeme ≫, Acheminement vers la parole , Gallimard, 1976
  • (de) Hans-Georg Kemper, Interpretationen. Gedichte von Georg Trakl , Stuttgart, .
  • (de) Walther Killy, Uber Georg Trakl , Gottingen, 1960.
  • (de) Gudrun Susanne Littek , Existenz als Differenz. Der "Dichter" im Werk Georg Trakls , Tectum Verlag, .
  • (de) Lajos Nemedi, ≪ eorg Trakl ≫ , dans Horst Haase et Antal Madl, Osterreichische Literatur des 20. Jahrhunderts , Berlin, .
  • (de) Matteo Neri, Das abendlandische Lied - Georg Trakl , Wurzburg, .
  • Jean-Michel Palmier , Situation de Georg Trakl , Paris, .
  • Jean-Michel Palmier , L'Expressionnisme et les arts , Paris, .
  • Jean-Michel Palmier , Trakl , Paris, .
  • (de) Wolfgang Paulsen, ≪  Deutsche Literatur des Expressionismus  ≫, Langs Germanistische Lehrbuch Sammlung , vol.  40,‎ .
  • Lionel Richard, Expressionnistes allemands. Panorama bilingue d'une generation , Complexe, ( ISBN   2-87027-869-1 ) .
  • Robert Rovini , Georg Trakl , Paris, Seghers, coll.  ≪  Poetes d'aujourd'hui ≫, , 191  p. .
  • Robert Rovini , La fonction poetique de l'image dans l'œuvre de Georg Trakl , Paris, coll.  ≪   ≫,
  • (fr) Gerard Vincent (auteur) , Sous le soleil noir du temps - Trackl, Mandesltam, Celan , Paris, 1991

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]