La
franc-maconnerie
en France
s'integre dans un ensemble de mouvements historiques et sociaux tres divers formant un espace de
sociabilite
[
1
]
qui recrute ses membres par
cooptation
[
N 1
]
et pratique des
rites
initiatiques
faisant reference a un
secret maconnique
et a l'art de batir. Apparue initialement en Ecosse sous sa forme speculative a
Kilwinning
(
) et a
Edimbourg
(
), elle se developpe egalement en
Grande-Bretagne
au
XVII
e
siecle puis se reorganise a
Londres
en
. Elle apparait en France sous l'influence des Stuart emigres et de leur entourage vers la fin du
XVII
e
siecle, mais son essor dans les annees
depend alors surtout du concours des francs-macons anglais. La franc-maconnerie se diffuse en
France
, comme dans de tres nombreux pays du monde, au debut du
XVIII
e
siecle.
La
franc-maconnerie
se structure au fil des siecles autour d'un grand nombre de
rites
et de traditions. Au fil du temps et notamment a partir de
, l'appreciation philosophique et la pratique de ces rites entraine la creation de differentes federations, nommees
obediences
, qui ne se reconnaissent pas toutes entre elles. Elle se decrit, suivant les epoques, les obediences et les pays, comme une
≪ association essentiellement philosophique et philanthropique ≫
, comme un
≪ systeme de morale illustre par des symboles ≫
ou enfin, comme un
≪ ordre initiatique ≫
.
Cet article decrit son histoire et son organisation dans le cas particulier du territoire francais, ou elle compte en 2014 plus de 175 000 membres
[
2
]
.
Jusqu'au milieu du
XX
e
siecle, l'histoire de la franc-maconnerie fut exclue du champ de l'histoire universitaire classique. Particulierement en France, l'
historiographie
maconnique se partageait alors presque exclusivement entre des auteurs nettement hostiles a la franc-maconnerie et d'autres qui lui etaient resolument favorables et qui etaient souvent macons eux-memes
[
3
]
.
Depuis, son influence politique s'etant amoindrie, son conflit historique avec l'
Eglise catholique romaine
en France s'etant sinon resolu, du moins apaise, elle est devenue politiquement moins puissante. Dans ce climat devenu plus favorable a l'application des principes et methodes de l'erudition classique, l'historiographie maconnique a pu se developper et se constituer en une discipline autonome, la
maconnologie
[
3
]
, consacree a une etude plus large et plus neutre de l'univers culturel et intellectuel tres varie que constitue la franc-maconnerie europeenne en general, et la franc-maconnerie francaise en particulier.
La franc-maconnerie francaise offre a l'historien de nombreux documents (manuscrits, diplomes, gravures, caricatures, articles de journaux, imprimes). Elle a produit egalement un grand nombre d'objets rituels (tabliers maconniques, tableaux de loge, vaisselle, medailles commemoratives,
etc.
), mais egalement de la vie courante (montres, pipes, tabatieres, sujets en faience) exposes au public dans plusieurs musees ou expositions permanentes. Mais les sources principales restent celles des manuscrits et en tout premier lieu le cabinet des manuscrits de la
Bibliotheque nationale de France
et celui de la Bibliotheque municipale de
Lyon
. En
, le gouvernement russe a par ailleurs restitue aux
obediences
francaises, qui les mettent a la disposition des historiens, la totalite des archives qui avaient ete confisquees aux
loges
pendant l'
occupation allemande
et qui etaient conservees a
Moscou
depuis la liberation
[
3
]
.
D'apres une tradition remontant a
, la premiere
loge maconnique
apparue en France aurait ete fondee en
, au sein du regiment
≪ Royal Irlandais ≫
arrive en France a la suite de l'exil de
Jacques Stuart
, sous le nom de
≪ La Parfaite Egalite ≫
de
Saint-Germain-en-Laye
. Les historiens estiment que la chose est tres vraisemblable, notamment du fait de la presence sur place de tres nombreux aristocrates ecossais francs-macons
[
5
]
, mais elle n'a jamais pu etre totalement demontree
[
6
]
. De meme, la premiere loge de source anglaise aurait ete l'
≪ Amitie et Fraternite ≫
fondee en
a
Dunkerque
[
7
]
.
La premiere loge dont l'existence est historiquement bien documentee
[
N 2
]
fut fondee par des Britanniques a
Paris
≪ vers l'annee 1725 ≫
. Elle se reunissait chez le traiteur anglais Barnabe Hute, rue des Boucheries,
≪ a la maniere des societes angloises ≫
, et regroupait principalement des Irlandais et des exiles stuartistes. C'est assez probablement cette meme loge qui recevra en
des patentes officielles de la
Grande Loge de Londres
sous le nom de loge
≪ Saint Thomas
[
N 3
]
n
o
1 ≫
, se reunissant a l'enseigne du
≪ Louis d'Argent ≫
, toujours rue des Boucheries
[
8
]
.
En
, les francs-macons francais decident de reconnaitre comme ≪ grand maitre des francs-macons en France ≫,
Philippe, duc de Wharton
(
-
), qui sejourne a Paris et a Lyon de
a
, et qui avait deja ete, en
, grand maitre de la Grande Loge de Londres
[
9
]
. Les
jacobites
James Hector MacLean (
-
) qui proclame les reglements generaux le
(c'est dans ce texte que le terme
≪ Grande Loge ≫
apparait) puis
Charles Radclyffe
, duc de Derwentwater, lui succederont. La nomination de Wharton, anterieure a la transformation de la ≪ Grande Loge de Londres ≫ en
≪ Grande Loge d'Angleterre ≫
en
, est considere par une partie des historiens comme le point de depart d'une franc-maconnerie francaise independante de celle de Grande-Bretagne
[
10
]
.
Si l'existence d'un grand maitre en France est ainsi attestee des
, il faudra cependant attendre dix ans de plus pour qu'une veritable assemblee des representants de toutes les loges ≪ anglaises ≫ et ≪ ecossaises ≫
[
11
]
,
[
N 4
]
constitue pleinement la premiere
Grande Loge de France
le
et institue
Louis de Pardaillan de Gondrin
(
-
), deuxieme duc d'Antin,
≪ Grand Maitre general et perpetuel des macons dans le royaume de France ≫
. La proclamation du duc d'Antin, prince de sang, a ce titre, aura pour effet rapide d'alleger les operations de surveillance que la police commencait a conduire sur la
≪ societe secrete ≫
et son influence convaincra probablement le roi
Louis XV
d'oublier de faire enregistrer la bulle papale de
Clement XII
, condamnant la franc-maconnerie, par le
Parlement
[
12
]
.
En
, le
chevalier de Ramsay
prononce un discours
[
N 5
]
developpant l'idee d'une origine chevaleresque de la franc-maconnerie. Cette idee aura par la suite une influence certaine sur l'apparition dans la periode
-
de tres nombreux
hauts grades maconniques
qui seront regroupes par la suite au sein des differents
rites maconniques
[
13
]
.
La premiere revelation au public francais des
secrets maconniques
date de
. Elle sera ensuite publiee en
dans
La Gazette de Hollande
sous le nom
La reception d'un frey-macon
et fait suite aux perquisitions du lieutenant de police Herault ainsi qu'au temoignage d'une demoiselle Carton, danseuse d'opera, a laquelle un Frere se serait confie. La police de l'epoque attire l'attention du pouvoir royal sur les dangers que ferait courir a la
monarchie absolue
une telle
≪ Societe ou l'on admet des personnes de tous Etats, conditions, religions, ou il se trouve un grand nombre d'Etrangers ≫
. Elle fait en consequence defense
≪ a tous traiteurs cabaretiers, aubergistes et autres de recevoir les dites assemblees de
freys-macons
≫
, ce qui ne les empeche nullement de continuer a se reunir, sous la protection de personnes de la haute noblesse, telles que le duc d'Antin. D'autres perquisitions eurent lieu de
a
. Elles donnerent lieu a des rapports de police tres detailles qui sont aujourd'hui une source precieuse pour les historiens de la franc-maconnerie. Elles furent accompagnees d'arrestations et de condamnations legeres, puis la franc-maconnerie s'installa definitivement dans le paysage social francais et les condamnations emanant du pouvoir royal cesserent jusqu’a la fin du siecle
[
14
]
.
L'annee
est egalement celle de la condamnation de la franc-maconnerie par la bulle ≪
in eminenti apostolatus specula
≫ du pape
Clement XII
. Si cette condamnation fut le signal d'une vague de persecutions dans les pays europeens les plus soumis a l'autorite de Rome, il n'en alla pas de meme en France ou aucune bulle ne pouvait avoir d'effet sans etre enregistree par le Parlement, ce que celui-ci se garda bien de faire, pour des raisons politiques
[
15
]
. Tres rapidement, la franc-maconnerie francaise sera donc principalement composee de catholiques, dont de nombreux pretres
[
16
]
, et le restera jusqu’a la
Revolution francaise
.
Entre les annees
a
, nait en France, dans les milieux de la haute aristocratie, une forme originale et mixte de la franc-maconnerie, sous le nom de
≪
maconnerie d'adoption
≫
, elle se repand assez largement dans les provinces, elle se dote d'une honorifique
≪ Grande maitresse de l'Ordre d'adoption ≫
en la personne de la duchesse de Bourbon-Conde, sœur du duc de Chartres
[
17
]
.
En
, apres le deces du duc d'Antin, c'est
Louis de Bourbon-Conde (1709-1771)
, comte de Clermont, prince du sang et futur membre de l'
Academie francaise
qui lui succede en tant que
≪ Grand Maitre de toutes les loges regulieres de France ≫
. Il le restera jusqu’a sa mort, en
[
18
]
.
Vers
on compte deja une vingtaine de loges a Paris et autant en province
[
N 6
]
. Les loges de province sont le plus souvent fondees par des macons en deplacement pour leurs affaires, mais surtout par l'intermediaire des loges militaires, au fil des deplacements de leurs regiments : lorsqu'une loge militaire quitte ses quartiers d'hiver, il n'est pas rare en effet qu'elle laisse dans son sillage l'embryon d'une nouvelle loge civile. C'est de cette epoque que datent les nombreuses expressions d'origine militaire encore en usage dans les banquets maconniques modernes, telles que le celebre
≪ canon ≫
designant un verre, ou la
≪ poudre forte ≫
designant le vin.
En
,
Louis Philippe d'Orleans
succede au comte de Clermont a la tete de la franc-maconnerie francaise. Sous son autorite et avec le soutien des loges de province contre l'hegemonie de celles de Paris, la Grande Loge de France est reorganisee et change de nom pour devenir en
le
Grand Orient de France
, qui regroupe quelque
600 loges
. Seuls quelques
≪
venerables
≫
, principalement parisiens, refusant de ne plus etre presidents a vie de leur loge, resisteront a cette reforme en formant une
≪ Grande Loge de Clermont ≫
qui poursuivra son activite jusqu'en
[
19
]
.
Apres la
Revolution francaise
, le jesuite
Augustin Barruel
ecrivit que les francs-macons avaient activement prepare la revolution de
, ce qui accredita parfois l'
idee d'un complot maconnique dans la revolution francaise
. Cette these fut ensuite souvent reprise, notamment sous la
Troisieme Republique
, par quelques auteurs catholiques qui y voyaient un argument anti-maconnique et anti-republicain, ainsi que par differents francs-macons qui y voyaient un argument de nature a renforcer leur image aupres du gouvernement.
Il y eut en realite des francs-macons dans tous les camps. Ainsi le duc de Luxembourg, bras droit du grand maitre et initiateur de la fondation du Grand Orient de France, emigre des
. Une loge aristocratique comme ≪ La Concorde ≫, de
Dijon
se saborde des
[
20
]
. Le grand maitre du Grand Orient lui-meme, devenu ≪
Philippe-Egalite
≫ renie publiquement la maconnerie en
, peu de temps avant de finir sur l'echafaud. Et si le Grand Orient proclame son attachement a la forme democratique de gouvernement des
, il est contraint de cesser ses activites par la
Terreur
de
a
. Alors qu'on denombrait pres de 1 000 loges a la veille de la Revolution,
75 loges
seulement seront en mesure de reprendre leurs travaux en
[
21
]
.
Cependant les loges avaient, par leur fonctionnement dans les annees anterieures, pris une certaine independance vis-a-vis de l'Etat et de l'Eglise, ce qui avait vraisemblablement contribue a l'eclosion d'aspirations nouvelles. Parmi les francs-macons actifs de l'epoque revolutionnaire, citons
Mirabeau
[
22
]
,
Couthon
,
La Fayette
,
La Rouerie
,
Choderlos de Laclos
,
David
et
Rouget de l'Isle
, createur de l'hymne national
La Marseillaise
.
Le plebiscite du
legitime l'
Empire
de
Napoleon
I
er
. Dans les jours qui suivent, les francs-macons francais apprennent que son frere
Joseph Bonaparte
est nomme grand maitre du Grand Orient de France, dont l'administration effective est confiee a
Jean-Jacques-Regis de Cambaceres
.
Aucun element materiel ne permet d'affirmer que Napoleon lui-meme aurait ete macon. D'ailleurs, il est critique sur la franc-maconnerie dans les propos qu'il tient a
Sainte-Helene
:
≪ C'est un tas d'imbeciles qui s'assemblent pour faire bonne chere et executer quelques folies ridicules. Neanmoins, ils font de temps a autre quelques bonnes actions
[
23
]
. ≫
Pendant l'Empire, le Grand Orient de France, etroitement controle par le pouvoir politique
[
24
]
, reunit progressivement sous son egide la quasi-totalite de la franc-maconnerie francaise qu'il developpe de nouveau pour atteindre rapidement le nombre de 1200 loges, dont de tres nombreuses loges militaires
[
24
]
. La franc-maconnerie francaise apparait ainsi largement instrumentee pendant l'Empire, selon les auteurs Gerard Hertault et Abel Douay qui la decrivent durant toute cette periode comme
≪ reduite a cette maniere de parti, instrument au service de la politique imperiale ≫
[
25
]
. Sur les 26 marechaux du Premier Empire, 18 etaient macons. Sur les 2400 generaux qui servirent entre
et
, on comptait 400 franc-macons des 1803
[
25
]
.
En
, le comte Alexandre de Grasse-Tilly (
-
) venant des
Antilles
, rentre en France muni de pouvoirs emanant du
Supreme Conseil de Charleston
, fonde en
. Il etablit alors un
Supreme Conseil de France
et contribue a la creation d'une ≪ Grande Loge generale ecossaise de France ≫, placee sous la protection de
Kellerman
. Le centralisme d'etat exige alors la fusion de ces deux institutions et l'obtient pendant quelques annees
[
26
]
.
A la suite de la
campagne d'Egypte
de
, la societe francaise se passionne pour l'histoire de ce pays. Vers
, le Rite de Misraim et la franc-maconnerie dite
≪ egyptienne ≫
apparaissent dans les milieux francais installes en Italie. Ils s'installent en France en
. Des le debut de la
Restauration
, en
, le comte de Grasse-Tilly reveille le conflit qui ne cessera plus d'opposer jusqu’a la fin du siecle le
Grand Orient de France
, qui se veut le centre d'union de toute la franc-maconnerie francaise et le
Supreme Conseil de France
, jaloux de l'independance du
Rite ecossais ancien et accepte
. La fin de l'Empire entraine un important affaiblissement de la franc-maconnerie francaise qui avait ete l'un de ses piliers
[
27
]
et qui voit son nombre de loges decroitre jusqu’a 300 autour de l'annee
[
28
]
.
Pendant tout le
XIX
e
siecle la franc-maconnerie francaise se democratise et se politise progressivement : de nombreux francs-macons sont parmi les revolutionnaires de
1830
et a l'exception de
Lamartine
et
Ledru-Rollin
, tous les membres du
gouvernement provisoire de 1848
sont francs-macons
[
29
]
. A la suite des excommunications repetees de l'Eglise catholique, devenues applicables en France depuis le
Concordat
, les
catholiques
quittent progressivement les loges, qui, par contrecoup, deviennent de plus en plus
anticlericales
.
En
,
Napoleon III
met fin a la
Deuxieme Republique
. Le
Second Empire
commence. Comme son oncle l'avait fait avant lui, il offre sa protection a la
franc-maconnerie francaise
, tout en la mettant sous tutelle
[
24
]
. Il obtient du Grand Orient de France que celui-ci elise le
Prince Murat
a la Grande maitrise. En
, le Grand Orient ayant obtenu que celui-ci ne se represente pas, Napoleon III decida de nommer lui-meme son successeur, en la personne du
Marechal Magnan
qui n'etait pas franc-macon et auquel il fallut conferer rituellement en toute hate les 33 degres de l'ecossisme. Le decret imperial ayant oublie de le mentionner, l'autre obedience maconnique francaise, le ≪ Rite ecossais ≫
[
N 7
]
, dirige par l'academicien
Jean Viennet
(
-
) parvint de justesse a conserver son independance.
Deux ans plus tard, l'empereur autorisa de nouveau le Grand Orient a elire son grand maitre. Magnan fut elu et resta grand maitre jusqu’a sa mort en
. L'archeveque de Paris donna l'absoute devant son cercueil revetu de ses insignes maconniques, ce qui lui fut reproche ensuite par le pape. Tirant la lecon de cette periode d'autoritarisme, le Grand Orient supprima la Grande Maitrise a la fin de l'Empire, confiant sa direction a un
≪ President du Conseil de l'Ordre ≫
.
En
, on compte environ 18 000 francs-macons au Grand Orient de France et 6 000 au Rite ecossais
[
30
]
.
En mars
commence la
Commune de Paris
, dans laquelle les francs-macons de la capitale s'impliqueront fortement
[
31
]
. Le Frere Thirifocq, militant socialiste, membre de la loge ≪ le libre Examen ≫ du Supreme conseil de France demande que les bannieres maconniques soient plantees sur les remparts et qu'elles soient ≪ vengees ≫ dans le cas ou elles seraient trouees par les balles des Versaillais. De nombreux francs-macons figurent parmi les revolutionnaires, dont
Jules Valles
ou
Elisee Reclus
. Le
eut lieu une grande manifestation rassemblant devant les forces versaillaises plusieurs milliers de francs-macons des deux obediences derriere des dizaines de bannieres. Cette manifestation fut suivie de l'entrevue entre les deux emissaires de la Commune (dont Thirifocq) et
Adolphe Thiers
, qui se solda par un echec puis par l'ecrasement de la Commune par les Versaillais. Contrairement a celles de Paris, les loges de province ne soutinrent pas la Commune et, des la fin de celle-ci, le Grand Orient desavoua officiellement l'action des loges parisiennes pour se rallier a Thiers et a la
Troisieme Republique
dans laquelle il fut amene a jouer un role de premier plan.
Le
,
Jules Ferry
(futur ministre de l'Instruction Publique de la Republique) et
Emile Littre
(auteur eponyme du dictionnaire) sont inities par la loge ≪ la Clemente Amitie ≫. La Republique francaise, qui veut ouvrir des ecoles laiques sur tout le territoire, entre en conflit ouvert avec l'Eglise catholique qui s'y oppose. C'est dans ce contexte que le Grand Orient, qui apporte officiellement son soutien a la Republique, decide en
de supprimer pour ses membres l'obligation de croire en l'existence de Dieu et l'immortalite de l'ame, et pour ses loges l'obligation de travailler
≪ A La Gloire du Grand Architecte de l'Univers ≫
[
32
]
. En theorie chaque loge reste libre de son choix de continuer ou pas a respecter cet ancien
landmark
de la franc-maconnerie, mais en pratique, dans un climat envenime par
30 annees
de conflit ouvert entre la Republique et l'ancienne religion d'Etat, toutes les references a la religion seront progressivement supprimees des rituels du Grand Orient.
Du cote du Rite ecossais du Supreme Conseil de France, l'obligation traditionnelle n'est pas supprimee, mais son Grand Commandeur Cremieux rappellera avec vigueur des
que sa juridiction n'impose ≪ aucune forme au Grand Architecte de l'Univers ≫. Le Supreme Conseil doit egalement faire face a une fronde des loges des trois premiers grades, qui entendent s'affranchir de sa tutelle. Il finira par leur accorder leur independance au sein de la
Grande Loge de France
(
2
e
du nom) fondee en
pour administrer les trois premiers grades de la franc-maconnerie du Rite ecossais ancien et accepte.
De
a
, la France voit se constituer la premiere obedience maconnique mixte, qui deviendra tres rapidement internationale: l'
Ordre mixte international du Droit humain
, qui adopte lui aussi le
Rite ecossais ancien et accepte
[
33
]
.
Affaire des fiches et Premiere Guerre mondiale
[
modifier
|
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]
Le
XX
e
siecle debute avec un scandale qui laissera des traces durables et qui temoigne bien de l'implication de la
franc-maconnerie francaise
dans la politique : l'
affaire des fiches
. Elle debute en
lorsque le
general Louis Andre
, ministre de la guerre et franc-macon, met en fiches les convictions philosophiques et religieuses de quelque 27 000 officiers, pour gerer leur avancement. Les renseignements sont fournis par des centaines de francs-macons dans tout le pays. En
, la presse s'empare de l'affaire. Le scandale est immense et s'achevera par la demission du general
Louis Andre
[
34
]
.
En
, deux Loges,
≪ le Centre des Amis ≫
et la
≪ Loge Anglaise 204 ≫
quittent le Grand Orient et fondent la ≪ Grande Loge nationale independante et reguliere ≫, qui sera immediatement reconnue par la
Grande Loge unie d'Angleterre
et qui restera jusque dans les annees
principalement animee par des Anglais ou des Americains residant en France. En
, cette obedience changera de nom pour celui de
Grande Loge nationale francaise
qu'elle porte encore en
[
35
]
.
Si le courant pacifiste qui apparait en France avant la
Premiere Guerre mondiale
se manifeste aussi dans la franc-maconnerie, il disparait dans celle-ci comme dans le reste du pays des le debut du conflit et le premier cabinet d'
Union sacree
comprend neuf francs-macons. Une conference internationale reunit en
, au siege de la
Grande Loge de France
, plusieurs obediences europeennes. Il y est lance un appel a la creation de la
Societe des Nations
. Une conference similaire reunit en
les representants de 16 obediences alliees ou neutres au siege du
Grand Orient de France
avec les memes objectifs
[
36
]
.
Apres les pertes dues a la guerre, la franc-maconnerie francaise reprend sa progression : le Grand Orient de France passe de 23 000 membres en
a 33 000 dans les annees
, tandis que la Grande Loge de France passe de 6 300 membres a 16 000 sur la meme periode
[
36
]
.
En
, le congres de l'
Internationale communiste
, a la demande de
Zinoviev
, interdit la double appartenance au
parti communiste
et a la
franc-maconnerie
. La plupart des francs-macons socialistes qui avaient choisi le
parti communiste
apres la scission du
congres de Tours
le quittent alors. Des loges de refugies russes, fermees par les
bolcheviques
, se reconstituent en France :
≪ Astree ≫
la Grande Loge,
≪ l'etoile du Nord ≫
et
≪ la Russie libre ≫
au Grand Orient
[
36
]
.
Entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale
[
modifier
|
modifier le code
]
Entre les deux guerres mondiales, la franc-maconnerie francaise occupe une place majeure dans l'appareil politique de la Republique et s'implique fortement dans ses combats. Elle sera donc particulierement touchee lorsque la Republique s'effondrera face aux troupes allemandes en
. Le
regime de Vichy
promulgue le
une loi qui dissout les societes secretes
[
37
]
. En octobre-novembre 1940 a lieu a Paris, au Petit Palais, une exposition anti-maconnique intitulee : ≪ La franc-maconnerie devoilee ≫, avant qu'elle soit presentee en province et a Berlin. Le theme general affirme l'existence d'un complot de l'anti-France, qui aurait ete responsable de l'effondrement du pays, et qui aurait ete organise, selon les theses de l'
Action francaise
, par
≪ le juif, le protestant, le macon et le meteque ≫
[
38
]
.
Un service des societes secretes est organise en
.
Bernard Fay
, administrateur de la Bibliotheque Nationale, est nomme a sa tete et charge de classer les archives saisies dans les loges, d'orchestrer la propagande anti-maconnique et surtout de dresser des fiches afin de repertorier tous les anciens francs-macons, de les surveiller et de les radier des professions liberales comme de la fonction publique. Ce service publie la revue
≪
Documents maconniques
≫
qui voit dans la franc-maconnerie l'une des causes principales de la defaite. Une loi de
applique le
≪ statut des juifs ≫
aux francs-macons. Le film anti-maconnique
≪
Forces occultes
≫
est realise et projete a Paris en
[
39
]
.
A la
Liberation
, un millier de francs-macons francais ont ete deportes ou tues, la plupart pour leurs activites de resistance ou a cause de leurs origines juives. Les temples ont ete pilles, les archives confisquees. Lorsque les loges se relevent, des comites d'epuration souvent spontanes se mettent en place. Au total, le nombre de francs-macons actifs a diminue des deux tiers
[
40
]
. La franc-maconnerie francaise mettra vingt ans a retrouver ses effectifs d'avant-guerre. Elle prefere desormais se tourner davantage vers la reflexion philosophique, voire spirituelle
[
41
]
que l'action directement politique. Alors que jusqu'en
, les macons defilaient au grand jour, leurs reunions etant annoncees dans la presse, ils se protegent dorenavant dans la discretion
[
42
]
.
La condamnation
communiste
de la franc-maconnerie diminue considerablement en France a partir de
, le Parti communiste annule a la liberation la
XXII
e
resolution qui interdit la double appartenance, principalement en raison de la fraternite nee pendant la
Resistance
entre gaullistes, communistes et francs-macons face a leur ennemi commun : le
regime de Vichy
[
43
]
.
En
, les francs-maconnes des loges d'adoption de la Grande Loge de France se constituent en une
≪ Union maconnique feminine de France ≫
, qui deviendra en
la
Grande Loge feminine de France
. En
, cette obedience abandonne le
Rite d'adoption
pour le
Rite ecossais ancien et accepte
[
44
]
.
En
, des Freres de la Grande Loge nationale francaise, en desaccord avec la non-reconnaissance d'autres obediences francaises, fondent la
≪ Grande Loge nationale francaise dite : Opera ≫
devenue depuis la
Grande Loge traditionnelle et symbolique Opera
(GLTSO).
En
, la Grande Loge de France signe un accord avec le Grand Orient de France qui provoque une scission en son sein et au sein du Supreme Conseil de France. Le grand commandeur
Charles Riandey
, accompagne de quelques centaines de freres, quitte alors le supreme conseil pour en fonder un autre, sous l'egide de la Grande Loge nationale francaise, denomme ≪ Supreme Conseil pour la France ≫.
Depuis les annees
, on assiste en France a un tres grand nombre de scissions qui ont donne naissance a plusieurs petites obediences, ainsi qu'a de multiples micro-obediences et a quelques loges independantes. Si le serieux de quelques-unes d'entre elles est unanimement reconnu, la conformite aux traditions maconniques de quelques autres n'est pas toujours bien etablie. Certains auteurs
[
45
]
voient dans cette tendance le reflet de l'atomisation individualiste et du rejet des institutions qui caracterisent, selon eux, l'actuelle societe francaise.
Le
, a Paris, les grands maitres, grandes maitresses et presidents de neuf
obediences
[
N 8
]
signent le texte fondateur de la ≪ Maconnerie francaise ≫, expression dont le
Grand Orient de France
depose la
marque
. En
, cet ensemble d'obediences cree l'
Institut maconnique de France
qui a pour but de ≪ promouvoir l'image culturelle de la maconnerie francaise a travers son patrimoine historique, litteraire, artistique et sa diversite ≫ et de ≪ redecouvrir, approfondir et faire mieux connaitre a tous les publics interesses les valeurs culturelles et
ethiques
de la
franc-maconnerie
≫. L'IMF est a la fois une fondation pour la culture maconnique et un centre d'etudes et de recherches. Il organise chaque annee un salon du livre maconnique et decerne un prix litteraire qui recompense un auteur non macon defendant des idees et des valeurs proches de celles de la franc-maconnerie. En
, la
Grande Loge de France
decide de se retirer de cette association et le
Grand Orient de France
accepte d'annuler la marque
≪ Maconnerie Francaise ≫
aupres de l'
INPI
[
46
]
.
Entre
et
, apres diverses peripeties reglementaires et juridiques, le Grand Orient de France, d'obedience strictement masculine depuis sa creation en
et sans avoir modifie son reglement general, laisse ses
loges maconniques
initier des femmes ou affilier des sœurs, selon les memes regles qui regissent celles des hommes
[
47
]
.
De
a
une forte crise se developpe au sein de la
Grande Loge nationale francaise
, seule obedience reconnue
≪ reguliere ≫
par la
Grande Loge unie d'Angleterre
(GLUA), principalement autour de la conception de la grande maitrise exprimee par le grand maitre, ainsi que des pratiques et des modalites de sa gouvernance, notamment quant aux rapports qu'il entretient avec la classe politique
[
48
]
. L'ampleur des dissensions emmenent l’obedience devant les tribunaux qui designent un
administrateur judiciaire
en
affecte a la gestion des affaires internes de l'obedience
[
49
]
. Plusieurs obediences dont la GLUA retirent ou suspendent leur reconnaissance a l'obedience francaise.
En
, un nouveau grand maitre est elu: il met en œuvre une restructuration de l’obedience, qui aboutit en
, a une reprise de la reconnaissance de la Grande Loge unie d'Angleterre. En
, les obediences europeennes ont toutes restaure leurs relations d'amitie avec la Grande Loge nationale francaise. Ces decisions parachevent le retablissement de sa reconnaissance au sein de l'ensemble des grandes loges
≪ regulieres ≫
dans le monde
[
50
]
. Au cours de cette crise, la GLNF voit ses effectifs se reduire considerablement, passant de 43 500 membres en
a 26 200 en
[
51
]
et la creation d'une nouvelle obedience issue de celle-ci, la
Grande Loge de l'Alliance maconnique francaise
(GL-AMF)
[
52
]
.
Il y a, en
, environ 175 000 adherents aux diverses loges maconniques. Les obediences francaises ne se reconnaissent pas toutes entre elles mais leurs membres, independamment des nuances voire des divergences de leurs obediences, se reconnaissent le plus souvent entre eux comme freres et sœurs.
Groupe de reconnaissance de la
≪ Maconnerie francaise ≫
[
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|
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]
La
≪ Maconnerie francaise ≫
(MF) est une association qui regroupe depuis
, huit obediences
[
N 9
]
. L'organisation a notamment pour but la fondation d'organismes autour de la franc-maconnerie, pour l'etude et la diffusion de celle-ci. L’
Institut maconnique de France
(IMF) et, en
, l’Ordre maconnique de La Fayette sont deux des associations fondees par la MF. L'Ordre de La Fayette est destine a distinguer les francs-macons etrangers ayant personnellement contribue, a travers le monde, a l’illustration des valeurs fondamentales de l’institution.
Le tableau ci-dessous regroupe les obediences membres de la
≪ Maconnerie francaise ≫
, rangees dans un ordre protocolaire fonde sur leur anciennete.
Legende : H = Hommes, F = Femmes, pourcentage si mixite.
Groupe de reconnaissance de la Grande Loge unie d'Angleterre
[
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|
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]
La
Grande Loge nationale francaise
, seule obedience reconnue par la
Grande Loge unie d'Angleterre
avant la suspension des relations par cette derniere en
[
N 12
]
,
[
54
]
. Elle n'a aucune relation avec les autres obediences francaises. Creee en
par deux loges ayant quitte le Grand Orient de France (
), elle est la deuxieme obedience francaise en nombre de freres jusqu'en
. Composee de 44 000 adherents (en
) et de 1 456 loges, une scission importante en
reduit ses effectifs. Theiste, elle requiert de ses membres de travailler a la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, defini comme Dieu, unique et revele. Elle ne reconnait pas l'initiation feminine. La Grande Loge unie d'Angleterre lui restitue sa reconnaissance en
[
55
]
.
Le cas particulier de la Grande Loge de France
[
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|
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]
Il existe en France une autre obedience historique, la
Grande Loge de France
, dont le statut est un peu particulier, puisqu'elle revendique son independance par rapport aux deux grands poles de reconnaissance mentionnes plus haut. Strictement masculine, ayant obtenu en
son independance du
Supreme Conseil de France
fonde en
, elle est composee de 34 000 adherents en
. Dans la
querelle du Grand Architecte de l'Univers
, elle s'en est toujours tenue a la position du
convent de Lausanne de 1875
sans condamner pour autant le
Grand Orient de France
ni les autres obediences dites ≪ liberales ≫. Elle propose une voie intermediaire axee sur un travail spirituel et philosophique entre les groupes maconniques theistes proches des anglo-saxons et les obediences plus marquees par des thematiques societales.
En amitie avec des obediences liberales a travers le monde, elle cherche a developper son particularisme en creant directement des loges a l'etranger
[
56
]
, ou par le biais de relations internationales notamment au sein de la
Confederation des Grandes Loges Unies d'Europe
ou par ses liens avec certaines obediences
Prince Hall
[
N 13
]
aux
Etats-Unis
.
Obediences recentes ou recemment refondees
[
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|
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]
Depuis une trentaine d'annees, il apparait et disparait de nouvelles obediences francaises chaque annee. Ce mouvement s'est notablement amplifie a la suite de la crise des
rites maconniques egyptiens
en
. Certaines de ces obediences sont d'une origine et d'une tradition bien connue et documentee. D'autres sont d'une origine et d'une authenticite plus difficilement verifiables et ne reunissent que quelques dizaines de membres. Des risques de derives diverses, par exemple sectaires, peuvent exister dans certains cas
[
57
]
.
Toutes les epoques, depuis les origines, ont egalement vu apparaitre puis rapidement disparaitre un certain nombre de loges independantes, parfois qualifiees de
≪ sauvages ≫
, c'est-a-dire travaillant seules, en dehors de toutes obediences, souvent a l'initiative d'un dirigeant charismatique ayant une conception tres originale, voire parfois tout a fait personnelle, de la franc-maconnerie. Pour ce qui concerne la France, ce fut le cas par exemple de loges occultistes ou mystiques d'inspiration plus ou moins maconniques creees par des personnalites comme
Cagliostro
[
58
]
et
Papus
[
N 14
]
, mais aussi de quelques loges tout a fait maconniques ayant fonctionne clandestinement pendant l'
occupation
[
59
]
. Ce mouvement de creation de loges independantes de toute federation et de tout controle, s'est considerablement accelere dans les annees
et les principales obediences mettent generalement en doute le caractere authentiquement maconnique de ces groupuscules recents aux origines incertaines
[
57
]
.
La franc-maconnerie francaise a du faire face au cours de son histoire a differentes critiques et a quelques scandales :
- Au
XVIII
e
siecle
, c'est le pape qui souhaite la faire interdire partout dans le monde, pour des raisons plus politiques que religieuses, principalement liees a la situation en Toscane
[
14
]
. Toutefois la bulle
in eminenti apostolatus specula
n'ayant pas ete enregistree par le parlement de Paris, elle ne fut jamais appliquee en France.
- A la fin du
XIX
e
siecle
, pendant le conflit qui oppose la Republique a l'Eglise catholique, elle se range resolument du cote de la premiere, au point qu'elle fut parfois surnommee ≪ l'Eglise de la Republique ≫. Ses reseaux furent a l'epoque puissants
[
60
]
, elle est impliquee dans l'
affaire des fiches
.
- Dans les annees
, des francs-macons sont impliques dans diverses
affaires politico-financieres
relatees par la presse, comme l'
affaire des HLM de Paris
, l'
affaire des HLM des Hauts-de-Seine
, l'affaire de la DCN de Toulon, l'
affaire du tribunal de Nice
, les affaires de la mairie de Nimes, l'affaire Elf, l'affaire Cahuzac et d'autres. Les obediences maconniques francaises ont toujours condamne ces pratiques et les francs-macons condamnes par la justice ont ete exclus de leur loge a la suite de ces affaires, dans lesquelles le role des
≪ fraternelles ≫
a souvent ete evoque
[
61
]
.
- Bernard Mery
a critique l'influence de la
franc-maconnerie
dans la
magistrature
francaise, et denonce des cas de collusions et de
corruption
parmi celle-ci, dans deux livres qu'il a publies en
et
.
- En
, la journaliste
Sophie Coignard
ecrit un livre intitule : ≪ Un Etat dans l'Etat ? ≫ dans lequel elle affirme que les francs-macons francais s'organisent d'une facon tres moderne pour s'entraider et exercer leur influence dans toute la societe, et pose la question de la compatibilite entre le serment prononce par un magistrat lors de sa nomination et le serment de la franc-maconnerie
[
62
]
.
- Dans une ordonnance datee de la fin
, les trois juges d'instruction de l'
affaire du Carlton de Lille
affirment y voir l'œuvre de
≪ reseaux francs-macons, libertins et politiques ≫
. Selon
Francois Koch
, si rien ne prouve l'implication des obediences en tant qu'organisations, leurs membres y sont surrepresentes : six des huit mis en examen pour
≪ proxenetisme aggrave en bande organisee ≫
sont francs-macons
[
63
]
. Selon Stephane Durand-Souffland, chroniqueur gastronomique et judiciaire du
Figaro
[
64
]
, la franc-maconnerie est omnipresente dans l'affaire
[
65
]
.
Les films se fondent souvent sur des ressorts
antimaconnique
, comme
Forces occultes
de
Paul Riche
en 1943, œuvre de
propagande
commande par le
regime de Vichy
, la fiction
From Hell
sorti en 2001 ou encore
Le Diable dans le sang
realise en 2008. Toutefois, quelques films de l'industrie du cinema americain presentent les francs-macons de maniere positive, tels
Benjamin Gates et le Tresor des Templiers
[
66
]
.
Plusieurs documentaires televisuels ont, depuis le milieu du
XX
e
siecle, demystifie les pratiques de la franc-maconnerie en France en general, en realisant des reportages ou des enquetes au sein des obediences et des loges maconniques ou encore autour de l'antimaconnisme dont elle fut victime durant la
Seconde Guerre mondiale
.
- 1975 :
Les Dossiers de l'ecran
,
Les Francs macons a visage decouvert
[
67
]
.
- 1989 :
Voyage Au Pays Des Francs-Macons
de
Serge Moati
[
68
]
.
- 1999 :
Des racines & des ailes
,
Francs macons : le reportage
[
69
]
.
- 2003 :
Voyage en Franc-Maconnerie
de Georges Combe
[
70
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.
- 2007 :
Dans l’ombre des Francs-macons
de Gary Lang
[
71
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.
- 2014 :
La Franc-Maconnerie
d'Alice Cohen et Serge Moati
[
72
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.
- 2021 :
Dans les secrets des francs-macons
de Lea Schlesinguer
[
73
]
.
- 2022 :
- Enquete de verite: dans les secrets des francs-macons
[
74
]
.
- Francs-macons : l’obsession des dictateurs
de Luigi Maria Perotti
[
75
]
.
- Petain et les francs-macons
de Jean Barat
[
76
]
.
- Terra Masonica, le tour du monde en 80 loges
de Tristan Bourlard
[
77
]
.
- ↑
C'est-a-dire que les membres decident de l'admission d'un nouveau membre. A ne pas confondre avec la candidature qui peut etre spontanee. Voir
franc-maconnerie#Recrutement
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Par reference a
Thomas Becket
et
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, catholiques assassines par deux rois anglais.
- ↑
Toutefois, l'existence de cette reunion n'est pas confirmee par les auteurs plus recents (voir la
page de discussion de l'article Grande Loge de France
.).
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Ce discours est disponible dans son integralite sur Wikisource,
ici
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Mitterrand en compte, lui, ≪ une dizaine a Paris et une quinzaine en province ≫ ≪ vers 1740 ≫ (
Mitterrand et al. 1992
).
- ↑
C'est l'appellation simplifiee par laquelle on designe habituellement a l'epoque ce qui est en fait la ≪ Grande Loge centrale ≫ du
Supreme Conseil de France
.
- ↑
il s'agit des neuf obediences presentees plus bas, sous cette appellation.
- ↑
La
Grande Loge de France
s'est retiree de ce groupe en
.
- ↑
masculine a sa creation ; mixte depuis 2010.
- ↑
feminine mais accepte les freres comme visiteurs
- ↑
La Grande Loge Unie d'Angleterre a suspendu ses relations avec la GLNF le
.
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Notamment celle de
Georgie
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