Francois de Menthon
est un
resistant
,
homme politique
et un
juriste
francais
, ne le
a
Montmirey-la-Ville
(
Jura
) et mort le
a
Annecy
(
Haute-Savoie
)
[
1
]
.
Agrege de droit, il est professeur a la
faculte de droit de Nancy
.
Il est le fils d'
Henri de Menthon
(1865-1952) et de Marguerite Picot de Moras d'Aligny (1875-1934)
[
2
]
.
Eleve a Dijon a l'ecole Saint-Francois-de-Sales entre 1910 et 1916, il suit ensuite les cours de la Faculte de droit avant de devenir licencie es lettres en 1920 et professeur agrege (1930) de droit.
Il adhere a 19 ans a l'
Association catholique de la jeunesse francaise
(ACJF), qu'il preside de
1926
a
1930
. Il est elu conseiller municipal de Nancy, ou il enseigne le droit de 1929 a 1939, a l'occasion d'une election partielle en juin 1933. Mais la liste sur laquelle il figure en 1935 est battue par celle du maire sortant, le radical
Camille Schmitt
. Il milite alors au
Parti democrate populaire
.
En
1939
, il demande a partir au combat. En
1940
, il est blesse et fait prisonnier, mais reussit a s’evader et rejoint la
Resistance
des cette annee-la. Il recoit a plusieurs reprises
Jean Moulin
au
chateau de Menthon-Saint-Bernard
. Fondateur du mouvement
Liberte
a
Annecy
, puis a
Lyon
en
novembre 1940
et editeur de son journal clandestin, dont les deux premiers numeros ont ete imprimes a Annecy et les suivants a
Marseille
. Il fut l’un des responsables du mouvement
Combat
issu de la fusion de
Liberte
avec le mouvement fonde par
Henri Frenay
Petites ailes de la France
fin
1941
[
3
]
.
Le
1
er
mai 1942, a l'appel de la
BBC
et de la presse clandestine, de nombreux Francais en zone nord et en zone sud manifestent contre
Laval
et pour
De Gaulle
(attentats, sabotages et deraillements en zone nord, manifestations de protestation en zone sud)
[
4
]
. Menthon participe a l'une de ces manifestations devant la mairie d'Annecy. Notable et professeur de droit, il attire l'attention des membres du
Service d'ordre legionnaire
(SOL), meme si ces derniers ignorent ses fonctions au sein de la Resistance. Le lendemain, 2 mai, ils agressent Menthon, le deshabillent et le plongent dans la vasque sur la place de la mairie. Cette histoire provoque une crise municipale a la suite de la plainte deposee par Monsieur de Menthon, mais
Darnand
et
Laval
couvrent le SOL
[
5
]
.
En
1943
, il rejoint le
general de Gaulle
a
Londres
puis a
Alger
ou il est nomme
commissaire a la Justice
au sein du
Comite francais de la Liberation nationale
d'Alger
[
6
]
.
A la
Liberation
, Francois de Menthon devient
ministre de la Justice
dans le
Gouvernement provisoire de la Republique francaise
du
general de Gaulle
de
septembre 1944
jusqu'au
8 mai 1945
. Il s'est occupe entre autres du proces du
marechal Petain
, de la condamnation de
Charles Maurras
a la prison a vie (28 janvier 1945) et de l'epuration de certains fonctionnaires du
regime de Vichy
. En
aout 1944
, dans le cadre de l'
Epuration
, il soutient et instaure le crime d'
indignite nationale
[
7
]
. A l'epoque, il fut critique par les communistes et les socialistes, adeptes d’une epuration plus massive des anticommunistes, pour avoir epargne certains agents importants comme
Rene Bousquet
.
Puis il fut nomme, par le general de Gaulle, procureur au
tribunal de Nuremberg
. Il donna du
crime contre l'humanite
la definition suivante : ≪ crime contre le statut d'etre humain motive par une ideologie qui est un crime contre l’esprit visant a rejeter l’humanite dans la
barbarie
≫. Mais en 1946, de Gaulle se retire du gouvernement. Menthon, alors ancien
ministre de la Justice
, quitte Nuremberg et se voit remplace par
Auguste Champetier de Ribes
.
Compagnon de la Liberation
, fondateur du
MRP
[
8
]
, il est depute de la
Savoie
de
1946
a
1958
. Du 24 juin au
16
decembre 1946
, il est ministre de l’
Economie
nationale dans le
Gouvernement Georges Bidault (1)
. Il milite pour un regime parlementaire renove. Le samedi
, lors des incidents du Palais Bourbon provoques par les communistes (dont Jeannette Vermeersch, Alfred Malleret-Joinville entre autres) qui prennent d'assaut la tribune presidentielle, alors president du groupe M.R.P., il est frappe et a une cote cassee
[
9
]
.
Il se consacre aussi a la cause
europeenne
et devient president de l’
Assemblee parlementaire du Conseil de l'Europe
(alors Assemblee consultative) de
1952
a
1954
. Il presente en cette qualite le premier drapeau etoile officiel de la communaute europeenne.
Ses positions contre de Gaulle vont l'eloigner des postes ministeriels apres
1958
, l’annee du’retour au pouvoir du general, et d'une carriere politique qui s'annoncait prometteuse. Il retourne a l’enseignement universitaire a l’
Universite de Nancy
et a ses mandats locaux
[
10
]
. Nomme maire de
Menthon-Saint-Bernard
en 1944, il est maire de cette commune de
1945
a
1977
et pendant vingt-deux ans president de l'Association des maires et conseiller general.
Porte par des convictions politiques fondees sur un ideal humaniste et chretien, il approuva le developpement du mouvement de la
Jeunesse ouvriere chretienne
[ref. necessaire]
, mouvement arrive en France en 1927 a
Lille
[
11
]
et dans la banlieue parisienne
[
12
]
, officiellement fondee a
Clichy
en 1927 par l'abbe
Georges Guerin
et le jeune Georges Quiclet
[
13
]
.
Selon son fils Olivier de Menthon : ≪ Il estimait que le role des catholiques etait de participer a l'evolution de la societe ≫ et ≪ la Foi etait au cœur de son existence. ≫
[ref. necessaire]
.
Sa nomination comme chevalier dans l'ordre de la
Legion d'honneur
s'accompagne de la citation suivante
[
14
]
:
≪ Magnifique resistant. Blesse le 18 juin 1940, a Resincourt-le-Chateau, hospitalise a
Saint-Die
, est fait prisonnier par les Allemands : s'evade le 15 septembre 1940. Des ce moment, ne pense qu'a combattre pour la France. Fonde avec ses camarades le groupe "
Liberte
" et distribue des tracts en Savoie, en octobre 1940. Par fusion avec les "
Petites Ailes
", en novembre 1941, participe a la formation du groupe "
Combat
" puis a celui du comite general d'etudes de la Resistance, en juillet 1942. Est l'objet d'un guet-apens a Annecy, le 2 mai 1942, de la part des S.O.L. Revoque comme professeur de droit par
Vichy
, en aout 1942. Objet d'un ordre d'arrestation de la
Gestapo
, en octobre 1942, rentre dans la clandestinite et part pour Londres en avion, le 25 juillet 1943, rejoindre les forces de la
France libre
. ≫
- La Loi sur l’indignite nationale
- Imprimerie Moderne,
Beyrouth
1944
- Le Proces de Nuremberg : l’accusation francaise
- Office francais d'Edition,
Paris
1946
- Le Proces de Nuremberg, son importance juridique et politique
- Ed. du Mail, Paris
1946
- Vers la Quatrieme Republique
- Ed. Hachette, Paris
1946
- L'expansion economique au service du progres social
- Imprimerie F. de Beroud, Paris
1951
- ≪ La noblesse n'a que des devoirs et aucun droit. ≫
- ↑
Etat civil sur le fichier des personnes decedees en France depuis 1970
- ↑
Ducerf 2006
,
p.
20.
- ↑
≪
Francois de Menthon, pilier haut-savoyard de la Resistance et de la IVe…
≫, sur
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(consulte le
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- ↑
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- ↑
Ministere de l'Interieur, Cabinet du Secretaire general pour l'Administration, Synthese des rapports des prefets de la zone libre pour le mois de juin 1942, 15 juillet 1942,
https://prefets.ihtp.cnrs.fr/prefets/fr/content/synthese-zone-libre-juin-1942-mi
.
- ↑
Idem.
- ↑
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par Paul Dreyfus
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Biographie de Francois de Menthon
≫, sur
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Francois de Menthon
≫, sur
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b
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Francois de Menthon (1900-1984), le garde des Sceaux oublie (
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(
ISBN
978-2-11-007300-6
,
ISSN
1639-4399
,
lire en ligne
)
.
Francois de Menthon
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