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Clovis Charles Victor prince de Hohenlohe-Schillingsfurst
[
1
]
(en
allemand
:
Chlodwig Carl Viktor Furst zu Hohenlohe-Schillingsfurst, Prinz von Ratibor und von Corvey
), ne le
a
Rotenburg an der Fulda
et mort le
a
Ragaz
, etait un
homme d'Etat
allemand
. Il fut notamment, ministre-president de Baviere a
Munich
, vice-president du Reichstag a
Berlin
, ambassadeur d'Allemagne a
Paris
,
Statthalter
d'
Alsace-Lorraine
a
Strasbourg
, et
chancelier imperial
.
Portrait du prince Clovis de Hohenlohe-Schillingsfurst, par
Franz von Lenbach
.
Clovis de Hohenlohe-Schillingsfurst est un membre de la
maison de Hohenlohe
qui regna sur la
principaute de Hohenlohe-Schillingsfurst
, un des quatre cents principicules souverains du
Saint Empire Romain Germanique
.
La conquete de l'Allemagne par l'empereur des Francais
Napoleon
I
er
provoque la chute de l'empire quasi millenaire et la reorganisation du territoire. Napoleon I
er
institue la
confederation du Rhin
dont il se proclame le protecteur. Un grand nombre de principautes sont "
mediatisees
" le
.
Tel est le sort de la principaute de Hohenlohe-Schillingsfurst, qui est reunie de force a la
Baviere
, laquelle est alors erigee en royaume (la fille ainee du roi de Baviere epousant le fils adoptif de l'empereur des Francais). A titre de compensation, les
Hohenlohe
, comme leurs compagnons d'infortune, beneficient d’un siege hereditaire a la Chambre haute du
Royaume de Baviere
nouvellement cree et conservent le rang et les prerogatives des princes souverains.
Dans de telles conditions, les
Hohenlohe-Schillingsfurst
se sentent fort peu bavarois.
Victor
(
1818
-
1893
), le frere aine de Clovis, prefere entrer au service de la
Prusse
, ou il recoit, grace a son oncle, le
landgrave
Victor-Amedee de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg
, les titres prussiens de
duc de Ratibor
et de prince de
Corvey
a condition de renoncer a ses titres bavarois. Il y renonce sans peine et Clovis en est pourvu et releve le titre.
Le
catholicisme
de Clovis et de ses freres est egalement fort tiede du fait que leur mere est
protestante
; le troisieme d’entre eux,
Gustave-Adolphe
(
1823
-
1896
), au prenom caracteristique, a beau entrer dans les ordres et meme devenir
cardinal
, son opposition aux
Jesuites
et son hostilite au dogme de l’
infaillibilite pontificale
le font tomber en disgrace aupres de
Pie IX
sans que
Leon XIII
lui rende sa faveur.
≪
Mon pere, bien qu’il fut croyant a sa facon…
≫ ecrit
Alexandre de Hohenlohe-Schillingsfurst
, a propos des convictions religieuses de son pere.
Apres des etudes de Droit, Clovis commence lui aussi une carriere prussienne, il revient a
Munich
ou il travaille pour le roi de Prusse, ce qui lui est, dans son cas, tres profitable.
Clovis epouse Marie
de Sayn-Wittgenstein-Berlebourg
(1819-1897), fille de
Louis-Adolphe-Frederic de Sayn-Wittgenstein-Sayn
(de)
, qui lui apporte en heritage ses terres russes et son
chateau de Mir
et qui possede aussi le chateau de Kerleon au
Relecq-Kerhuon
dans le
Finistere
(France).
Ils ont au moins une fille et trois fils :
Apres la
defaite de Sadowa
(
1866
),
Louis II de Baviere
est contraint d’appeler Hohenlohe au ministere de Baviere. Il devient ministre-president et œuvra en faveur de l’
unite allemande
sous la direction de la Prusse. Alexandre de Hohenlohe pretend que son pere n’oublia jamais de defendre les interets de ≪
sa petite patrie, la Baviere
≫, mais on a bien du mal a le croire.
L’opposition du chancelier au dogme de l’
infaillibilite pontificale
(
1870
) provoque chez les electeurs une reaction clericale. Mis en minorite a la Chambre basse, il doit demissionner.
Mais l’annee meme eclate la
guerre franco-prussienne
dont la consequence est l’unite allemande ; pour prix de ses services, Hohenlohe recoit du nouvel empereur allemand
Guillaume
I
er
d’abord une vice-presidence du nouveau
Reichstag
imperial, puis en
1874
est nomme ambassadeur a
Paris
.
Un tel poste, un des plus envies, est une consecration pour cet homme du monde accompli. La mission est certes difficile au lendemain de la
Guerre de 1870
mais il sait s’en tirer habilement. Il serait volontiers reste a cette place mais
Bismarck
, sachant toute la confiance qu’il peut avoir en lui, l’appelle a un autre poste delicat : le statthalterat (gouvernorat general) d’
Alsace-Lorraine
. Il y travaille avec conscience et methode mais ne reussit pas a gagner la confiance de ses administres qui regrettent son predecesseur,
Manteuffel
.
En
1894
, a l’age de soixante-quinze ans, il est appele par
Guillaume II
a la
chancellerie
apres la chute de
Caprivi
.
≪ A la chasse aux vaisseaux allemands ≫ : le chancelier Hohenlohe et l'amiral
Alfred von Tirpitz
preparant la
Marine imperiale
a une confrontation avec la
Royal Navy
, caricature de
Franz Albert Juttner
pour le magazine allemand
Lustige Blatter
, 1900.
Le choix du souverain semble presenter bien des avantages : Hohenlohe est d’une loyaute absolue vis-a-vis des
Hohenzollern
[
4
]
, il est l’ami personnel de Bismarck et ainsi la presse bismarckienne, qui s’est dechainee contre Caprivi, n’ose peut-etre pas se montrer aussi violente a l'egard de son successeur.
Enfin les
junkers
de Prusse, avec lesquels il faut compter, manifesteraient plus de respect envers le representant d’une illustre famille.
Mais il s’agit d'une charge bien lourde pour un homme deja age et fatigue, dont la politique est, de surcroit, genee par la fougue du jeune empereur.
Il reussit a tenir six ans pendant lesquels il tente de temperer les actions imperiales, mais finit par tomber en disgrace a son tour.
Il se retire le
et meurt moins d’un an apres.
Juge paresseux par certains
[ref. necessaire]
, d’autres ont vu en lui un fonctionnaire modele. Il etait en effet capable de faire avec conscience un travail quelque peu routinier.
Pendant son ambassade de Paris, il est tout a fait a sa place, sachant donner de grands diners auxquels
Adolphe Thiers
, une fois dans l’opposition, se rend. Il est charge par Bismarck d’empecher une restauration monarchique en France, a laquelle son predecesseur Arnim a travaille en sens contraire, suivant en cela les souhaits de l’empereur ; mais il n’a pas a intriguer beaucoup a ce sujet, le ≪
comte de Chambord
≫ et les deputes ne parvenant pas a un accord sur la question du drapeau national.
Quand Bismarck l’appelle a Berlin, en
1880
, pour assurer l’interim
des Affaires etrangeres
, Hohenlohe ne peut supporter un travail aussi considerable, tombe malade et doit rentrer a Paris.
- ↑
Furst
n’est pas un prenom, mais le titre de "
prince
souverain" qu'avaient conserve les membres de la Maison de Hohenlohe apres la mediatisation de leur principaute.
- ↑
Cite dans les Memoires du Prince de Bulow - vol.2 - p252Bas - Lib. Plon Ed.1930
- ↑
Alexander zu
Hohenlohe-Schillingsfurst
,
Souvenirs du prince Alexandre de Hohenlohe : France, Alsace-Lorraine, Allemagne (1870-1923) / traduction et preface de Ed. Dupuydauby,...
, Payot (Paris),
(
lire en ligne
)
- ↑
Il ne l’avait guere ete vis-a-vis des
Wittelsbach
- Clovis de Hohenlohe-Schillingsfurst,
Memoires
, Editions Louis Conard, 17 boulevard de la Madeleine, Paris, 1909, 404 pages.
- (de)
Gunter Richter,
≪
Hohenlohe-Schillingsfurst, Chlodwig Furst zu
≫
, dans
Neue Deutsche Biographie
(NDB)
,
vol.
9, Berlin,
Duncker & Humblot
,
,
p.
487?489
(
original numerise
).
- Winfried Baumgart
:
Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfurst.
In:
Wilhelm von Sternburg
(de)
(Hrsg.):
Die deutschen Kanzler. Von Bismarck bis Kohl.
2. Auflage. Berlin 1998, S. 55?67.
- Heinz Gollwitzer
:
Die Standesherren.
2. Auflage, Vandenhoeck & Ruprecht, Gottingen 1964.
Clovis de Hohenlohe-Schillingsfurst
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