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Choix du pape avant 1059

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Choix du pape
avant 1059
Armoiries pontificales de Liste des papes.
Pape elu
Nom de pape Liste des papes

Il n'existe pas de regle etablie pour le choix du pape avant 1059 . Le pape , eveque de Rome , comme les principaux responsables de l' Eglise catholique etaient souvent designes par leur predecesseur, ou par une autorite seculiere. Bien que l'election soit souvent ? d'une maniere ou d'une autre ? la regle, l'election du pape avec une participation significative des laics reste l'exception, surtout si l'on considere les revendications du pape sur les Etats pontificaux (le pouvoir temporel ).

Le mode de designation du pape durant cette periode amenera plus tard a l'apparition du jus exclusivae , droit de veto des Etats catholiques, qui subsistera jusqu'a la constitution apostolique Commissum nobis du , qui interdira sous peine d' excommunication a un cardinal de porter une exclusive ≪  afin d'empecher les chefs d'Etat de s'interposer ou de s'ingerer sous quelque pretexte  ≫ dans le conclave [ 1 ] .

L'absence d'un procede clairement defini pour la succession du pape amenera a un certain nombre de schismes . Plusieurs papes nommes avant 1059 sont toujours consideres par l'Eglise catholique comme des antipapes . Par ailleurs, la necessite d'une approbation seculiere de l'election papale allongeait de maniere significative la periode du sede vacante , et fragilisait la papaute.

En 1059 , le pape Nicolas II parvient, par le biais de la bulle pontificale In nomine Domini , a restreindre le scrutin de l'election du pape aux seuls cardinaux , creant ainsi la premiere regle des futures elections pontificales , qui allaient lentement evoluer jusqu'au conclave .

Durant l'Empire romain [ modifier | modifier le code ]

De Pierre a Fabien (64/67?236) [ modifier | modifier le code ]

S'il n'existe aucun consensus sur la date et les circonstances de l'arrivee de saint Pierre a Rome, il est communement admis qu'il y est mort en 64 ou 67 [ B 1 ] . Pour autant, saint Pierre ne fut jamais considere par ses contemporains comme ≪  pape  ≫ ou meme comme ≪  eveque  ≫ [ B 1 ] .

Alors que le processus de selection des diacres est precise dans les Actes des Apotres [ 2 ] , il n'existe dans la Bible aucune methode de designation des eveques. Le premier texte mentionnant la designation d'un eveque est la Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apotres , ecrite vers la fin du I er  siecle ou au debut du II e  siecle [ B 2 ] .

Alors que l'election des eveques dans les premieres communautes chretiennes est souvent decrite dans des sources contemporaines, les sources romaines les plus anciennes datent des environs de l'an 400 . Elles indiquent que saint Pierre lui-meme avait designe Lin , Anaclet et Clement  I er ? dans cet ordre ? comme ses successeurs [ B 2 ] . Toutefois, quelques auteurs et historiens, notamment Tertullien , estiment que Clement I er a ete le successeur immediat de saint Pierre [ 3 ] . Les premieres listes officielles des eveques de Rome posent des problemes, car elles mettent en evidence une continuite de l'autorite papale qui n'existait pas a l'epoque. Le Liber Pontificalis , par exemple, redige aux alentours de 354 , est particulierement peu fiable en ce qui concerne les deux premiers siecles de l'Eglise.

Les elections publiques rapportees (236?492) [ modifier | modifier le code ]

L'election de Fabien en 236 est decrite dans la legende d' Eusebe de Cesaree  : une colombe se posa sur la tete de Fabien, et ≪  alors la foule, comme inspiree par un souffle divin, l'acclama d'une seule voix en le declarant digne, et immediatement le fit asseoir dans le siege episcopal  ≫ [ B 2 ] . Cette anecdote indique clairement que ≪  le choix de l'eveque [de Rome] est une preoccupation pour l'ensemble de la communaute chretienne de Rome  ≫ [ B 2 ] . Fabien est victime des persecutions contre les chretiens de l'empereur Dece  : le , Fabien est torture puis decapite sur la Via Appia Antica [ 4 ] . L'election de son successeur, Corneille , n'interviendra que 14 mois plus tard [ B 2 ] .

Mais l'election de Corneille provoque un schisme avec Novatien . Chacun elu eveque par sa faction, ils ecrivent tous deux a Cyprien , eveque de Carthage [ B 3 ] , pour obtenir son soutien. Cyprien se range aux cotes de Corneille, considerant que ≪  Par ailleurs, Corneille a ete fait eveque [de Rome] par le choix de Dieu et du Christ, par le temoignage favorable de pratiquement tout le clerge, par le vote des laics presents, et par l'assemblee des eveques  ≫ [ B 3 ] . Cyprien note egalement que Corneille a ete sacre par six eveques de la region, alors que Novatien ne l'a ete que par trois d'entre eux. C'est la premiere preuve ecrite d'un schisme au sein de l'Eglise romaine [ B 3 ] . En 251 , Novatien est excommunie par un synode reuni a Rome par Corneille [ 5 ] . Le Premier concile de Nicee ordonnera en 325 qu'il n'y ait qu'un et un seul eveque par ville [ B 3 ] . En 341 , le concile d’Antioche precise qu’il est interdit a un eveque de designer son successeur [ 6 ] .

Marc decide que l'eveque d' Ostie aura le privilege de consacrer le nouvel eveque de Rome . L' eveque d'Ostie est traditionnellement le doyen du College des cardinaux [ B 4 ] . Toutefois, l'influence de l'empereur Constatin  I er , contemporain des papes Sylvestre  I er et Marc , permet de conforter le role de l' empereur de Rome dans le choix de l'eveque de Rome. Constantin choisit Jules  I er . Son fils Constantin II exile le pape Libere , et installe l' antipape Felix II ? un arien  ? a la place du pape dechu [ B 4 ] . Le schisme se poursuit avec l'antipape Ursin , face au pape Damase  I er . Ce dernier, aide du gouverneur de Rome Pretextat , triomphe de la rebellion dans un veritable bain de sang. Damase devient le premier eveque de Rome a pouvoir reellement etre appele pape ? παππα?, ou pappas  ? de maniere non anachronique [ B 4 ] .

Damase persuade l'empereur de le decreter ≪  eveque des eveques  ≫, une proclamation qui causera de nombreuses dissensions parmi les eveques orientaux, conduisant au premier concile de Constantinople en 381 , qui porte notamment sur la question de la suprematie de l'eveque de Rome [ B 5 ] .

Ce nouveau titre ne modifie toutefois pas en profondeur le mode de designation de l'eveque de Rome. Les clercs et les laics continuent a participer a l'election, avec les personnalites politiques locales imperiales [ B 5 ] . On note aussi certaines designations moins classiques, comme la succession pere/fils entre Anastase  I er et son fils Innocent  I er [ B 5 ] . L'empereur Flavius Honorius intervient pour mettre fin au schisme entre l'antipape Eulalien et le pape Boniface  I er ? tous deux elus ? se rangeant d'abord aux cotes d'Eulalien, puis finalement aux cotes de Boniface [ B 6 ] . Honorius decide que les futurs schismes devront etre regles par un vote unanime. Bien que ce decret n'ait jamais ete utilise pour resoudre les elections papales contestees, il indique neanmoins l'interet croissant des empereurs romains pour la succession du pape [ B 6 ] . Ce rescrit est neanmoins insere dans les collections du droit canonique, sous l’appellation Si duo . Il dispose : ≪ En cas d’election contestee entre deux pretendants, aucun d’eux ne sera jamais eveque, mais seulement celui qu’une nouvelle election designera d’un consentement unanime ≫ [ 7 ] . Ce rescrit imperial a, par ailleurs, eu pour consequence, selon Yves Chiron , de favoriser une ingerence toujours plus importante du pouvoir civil dans les elections pontificales [ 7 ] .

Odoacre [ modifier | modifier le code ]

Les elections continuent ainsi sans veritable contestation, jusqu'a l'election de Simplice , gravement malade durant la majeure partie de son pontificat. Il ne consacre pas le temps necessaire aux questions de succession, et decrete que le general romain Odoacre aura le pouvoir d'approuver son successeur. En effet, a cette epoque, il n'y a plus d' empereur romain d'Occident , Romulus Augustule ayant ete depose en 476 . A la mort de Simplice, c'est Felix III qui est elu pape, devenant le premier pape patricien [ B 6 ] .

La regle ostrogoth (493?537) [ modifier | modifier le code ]

Le schisme electoral suivant a lieu entre Symmaque et Laurent , qui en appellent tous les deux a Theodoric le Grand , roi des Ostrogoths en Italie ? qui est un arien . Cette affaire devient le premier cas de simonie papale documente, chacune des parties tentant de corrompre les conseillers de Theodoric ? et peut-etre Theodoric lui-meme ? pour faire pencher la balance en sa faveur. Theodoric se range aux cotes de Symmaque, qui publie un decret selon lequel les eveques en place ont desormais la possibilite de designer leur successeur, mettant ainsi fin a la participation des laics a ce processus pour un demi-siecle [ B 7 ] .

Par ailleurs, le , Symmaque reunit un concile a Rome pour fixer les premieres veritables regles de l’election pontificale [ 8 ] . Ce concile edicte, en effet, quatre canons : l’interdiction, sous peine d’excommunication, de se declarer candidat a la succession d’un pape encore en vie ou de faire des demarches en ce sens ; l’interdiction de promettre sa voix, ou d’effectuer des demarches de reunion de signatures, a quelqu’un, du vivant du pape alors en place, sous peine, la encore, d’excommunication ; l’affirmation que l’election d’un nouveau pape doit s’effectuer a l’unanimite ?  in unum totius  ? ou, a defaut d’unanimite, a la majorite des voix au sein du clerge ; et enfin la necessite de ne pas punir, voire de recompenser, quiconque rapportera une contravention aux trois canons precedents [ 8 ] .

Cette methode est utilisee sans reel probleme jusqu'a la mort du pape Felix IV , qui, sur son lit de mort, donne son pallium a Boniface II et decrete que quiconque refusera cette succession sera excommunie [ B 7 ] . Le Senat romain desapprouve l'absence d'election, et denonce Felix IV, mettant en avant un decret d' Anastase II , qui interdit a un pape de designer son successeur [ B 7 ] . Boniface II n'est soutenu que par une minorite de clercs, la plupart du clerge soutenant l'antipape Dioscore . La mort de Dioscore met fin au schisme [ B 7 ] .

Boniface II tente de reintroduire la pratique de la nomination de son successeur, mais le tolle provoque par cette decision est immense. A la mort de Boniface II, l'election de 532 est extremement contestee : on parle de coercition et de corruption quasi generalisees. Elle debouche finalement sur l'election de Mercurius, qui devient le 56 e  pape de l'Eglise catholique sous le nom de Jean II . Il est le premier pape a prendre un nom de regne [ B 8 ] .

La question est portee devant le Senat romain et devant la Cour du roi ostrogoth a Ravenne . Il en resulte le dernier decret ( Senatus Consultum ) connu du Senat de Rome dirige contre la simonie durant l'election papale ; le decret limite les sommes d'argent qui peuvent etre engagees dans le cadre d'une election papale. Il est confirme par le roi ostrogoth Athalaric qui ordonne de le graver sur du marbre et de le placer dans l' atrium de l' antique basilique Saint-Pierre en l'an 533 , et force Jean II a l'approuver [ B 8 ] . En fait, Athalaric reussit a forcer l'election du pape Silvere , le fils du pape Hormisdas , a la mort de Jean II [ B 8 ] .

L'influence byzantine (537?752) [ modifier | modifier le code ]

En 537 , lors de son invasion de la peninsule italienne, Justinien force Silvere a abdiquer pour installer a sa place Vigile , ancien legat pontifical a Constantinople . Toutefois, Vigile montrera, malgre cette accession au pontificat par la grace de l’empereur byzantin, une certaine independance puisque son long pontificat sera marque par un conflit doctrinal d’importance l’opposant a Justinien, au point qu’il sera exile, avant de finalement mourir le [ 9 ] . A la mort de Vigile, Justinien impose a nouveau son candidat au moyen d'un simulacre d'election : Pelage  I er . Ensuite, Justinien se contentera d'approuver l'election du pape, comme il le fit pour celle de Jean III [ B 8 ] . Les successeurs de l'empereur byzantin conserveront cette pratique durant plus d'un siecle [ B 8 ] .

Le pouvoir constant d'approbation de l'empereur byzantin est mentionne dans la legende du pape Gregoire  I er qui aurait ecrit a Constantinople, demandant que l'empereur Maurice desapprouve son election [ B 8 ] . Le pape Boniface III publie, en 607 , un decret interdisant, sous peine d' excommunication , toute discussion sur la succession du pape dans les trois jours suivant le deces de l'eveque de Rome. Il publie egalement un autre decret stipulant que les clercs et les laics doivent se reunir pour elire un successeur en votant selon leur conscience [ B 9 ] . Ce decret reduit considerablement l'influence des factions dans l'election du pape, permettant des elections et des approbations imperiales plus rapides pour les quatre elections suivantes [ B 9 ] . Le decret precise egalement la composition de l’electorat charge de designer le nouveau pape : il s’agit du ≪ clerge et des fils de l’Eglise reunis ≫ [ 10 ] . A cette epoque, l’expression ≪ fils de l’Eglise ≫ designe en realite, non pas l’ensemble du peuple chretien, mais les senateurs romains ; le decret indique donc que le clerge et le Senat romain elisent ensemble le nouveau pape [ 10 ] .

Toutefois, le pape Severin , elu en 638 , doit attendre l'approbation imperiale durant 20 mois, et ne la recoit qu'en 640 , quelques mois avant sa mort. Le pape Martin  I er refuse d'attendre l'approbation de l'empereur, et exige d'etre consacre quelques jours seulement apres son election. Ce geste provoque la colere de Constant II , qui fait arreter Martin I er , et le fait conduire a Constantinople, ou il est condamne a l'exil [ B 9 ] . Les sept papes suivants sont approuves rapidement par Constantinople, mais Benoit II doit attendre l'approbation de l'empereur pendant pres d'un an. Il obtient que la confirmation soit donnee non plus par l'empereur, mais par l' exarque de Ravenne , gouverneur byzantin de l'Italie centrale, qui inclut le duche de Rome [ B 9 ] . Le pape espere ainsi que l'exarque, plus faible politiquement que l'empereur, approuvera plus facilement les decisions de Rome.

Pendant le pontificat de Benoit II ( 684 - 685 ), Constantin IV renonce a l'approbation imperiale de l'election du pape, reconnaissant le profond changement demographique de la ville et de son clerge [ B 10 ] . Le successeur de Benoit II, le pape Jean V , est elu par ≪  l'ensemble de la population  ≫, revenant a la ≪  pratique ancienne  ≫ [ B 10 ] . Les dix successeurs grecs d' Agathon sont vraisemblablement le resultat escompte par Constantin IV lors de sa concession [ B 11 ] . Durant cette periode, les elections papales se tiennent dans la basilique Saint-Jean-de-Latran ? le titulaire de la basilique, eveque de Rome, etant reconnu comme le pape legitime en cas de schisme ? bien qu'on ne connaisse pas avec exactitude le nombre d'elections y ayant eu lieu [ B 12 ] . Les laics participent toujours a l'election du pape durant cette periode, mais les dimensions ? necessairement restreintes ? de la basilique font que l'expression ≪  elu par l'ensemble de la population  ≫ ne peut plus etre prise au sens litteral a partir de cette epoque [ B 12 ] .

L'armee romaine ? controlee par les aristocrates locaux ? intervient pour la premiere fois dans les affaires papales en 686 , a la mort du pape Jean V en s'emparant du Latran et en chassant le clerge, imposant ainsi la consecration du pape Conon et du pape Serge  I er [ B 12 ] . Les deux election suivantes ? celles de Jean VI et de Jean VII  ? sont egalement controlees par l'armee romaine, mais de maniere moins brutale [ B 12 ] . Zacharie , elu en 741 , est le dernier pape a faire part de son election aux autorites byzantines ou a demander leur approbation [ B 12 ] .

L'influence franque (756?857) [ modifier | modifier le code ]

Etienne II franchit les Alpes pour demander l'aide de Pepin le Bref lors de son election en 752 , a la suite de la reprise de Ravenne par les Lombards . Cette demarche conduit a la donation de Pepin , aussi appelee traite de Quierzy , qui enterine de facto la creation des Etats pontificaux et limite ainsi les interventions etrangeres dans l'election des papes [ B 13 ] . La mort du successeur d’Etienne II ? qui etait egalement son frere ? le pape Paul  I er , conduit a une opposition sanglante entre Etienne III et Toto de Nepi . Apres que Toto eut les yeux creves et fut emprisonne, Etienne III decrete que l'ensemble du clerge romain participe a l'election du pape, mais restreint l'eligibilite aux cardinaux-pretres et aux cardinaux-diacres . C'est la premiere fois dans l'histoire de l'Eglise qu'il est fait mention du terme ≪  cardinal  ≫ pour designer les prieurs des eglises titulaires de Rome ou aux sept diacres. Les cardinaux-eveques , qui ont soutenu Toto, sont exclus de la succession [ B 13 ] . Rapidement apres le decret d'Etienne III les laics romains retrouvent leur role dans l'election du pape, qu'ils garderont jusqu'a la bulle pontificale In nomine Domini du pape Nicolas II en 1059 , qui restreint le scrutin de l'election du pape aux seuls cardinaux [ B 13 ] .

Adrien  I er et Leon  III sont elus selon les regles d' Etienne III , mais les suivants ont ete obliges de demander l'aide de Charlemagne [ B 14 ] . Apres deux elections a l'unanimite, le fils de Charlemagne, Louis le Pieux , est oblige d'intervenir en faveur d' Eugene II [ B 14 ] . En 824 , la Constitutio Romana revient au statut anterieur en reincorporant dans le corpus electoral les laics nobles romains, qui domineront le processus electoral du pape pendant les deux siecles a venir. La constitution apostolique oblige egalement le pape a jurer loyaute au representant franc [ B 14 ] . La consecration de Gregoire IV est reportee de six mois dans l'attente de l'approbation de Louis le Pieux [ B 14 ] .

Quand en 844 le clerge et les nobles elisent des candidats differents, l'empereur Lothaire  I er prend le parti de Serge II , elu par la noblesse. Trois ans plus tard le pape Leon IV est consacre sans l'approbation imperiale, quasiment impossible a obtenir du fait de l'effondrement de l'Empire carolingien [ B 14 ] . Lothaire II echoue dans un premier temps a imposer son candidat, le futur Benoit III , jusqu'a ce que le futur Adrien II refuse son election en 855 . C'est le premier refus de l'election dont on ait trace [ B 15 ] . Nicolas  I er est elu en 858 avec le soutien de Louis II d'Italie . Nicolas I er interdit a tout etranger en dehors de Rome d'intervenir de quelque maniere que ce soit dans l'election du pape. Suivant ce principe, Adrien II est consacre en 867 sans meme que les Francs en soient informes [ B 15 ] .

L'age sombre (904?963) [ modifier | modifier le code ]

L'assassinat de Jean VIII ouvre une periode marquee par les pontificats courts. Durant cette periode, douze papes sont assassines ? parfois apres avoir du renoncer  ?, trois sont deposes, et deux autres abdiquent. Cette periode est connue des historiens sous le nom de pornocratie ? qui vient du grec, ≪  le regne des prostituees  ≫ ? ou d' age sombre ? en latin ≪  saeculum obscurum  ≫ [ B 15 ] .

Grace a l'alliance entre Serge III et Theophylacte  I er de Tusculum ? le pere de Marozie , maitresse de Serge III et mere du fils de ce dernier ? et son epouse Theodora  I re , Theophylacte reussit a mettre sur le trone quatre des cinq papes suivants [ B 16 ] . Le fils de Serge III et de Marozie devient pape sous le nom de Jean XI , avant d'etre depose par son demi-frere Alberic II de Spolete . Alberic controle l'election des quatre papes suivants, allant jusqu'a placer son propre fils Octavien sur le trone de Pierre sous le nom de Jean XII . Jean XII est surtout connu pour avoir couronne Otton  I er comme souverain du Saint-Empire romain germanique [ B 16 ] .

En 963 , un synode depose Jean XII et elit a sa place Leon VIII , mais les Romains le deposeront a son tour apres le depart d'Otton I er . Ils elisent alors Benoit V [ B 16 ] . De retour a Rome, Otton depose et exile Benoit V et remet Leon VIII sur le trone. A la mort de ce dernier, en 965 , Otton I er favorise l'election de Jean XIII [ B 17 ] .

La periode des Crescenzi (974?1012) [ modifier | modifier le code ]

Le successeur d' Otton  I er , Otton II , est force d'intervenir en force a Rome en 980 pour deposer l' antipape Boniface VII , avant de mettre en place son candidat, Jean XIV , sans meme prendre la peine de convoquer une election [ B 17 ] .

Jean XV , le candidat de la noblesse romaine au moment de la mort d'Otton II, ne survit pas assez longtemps pour etre depose par Otton III . Le nouvel empereur organise l'election de son cousin, Brunon de Carinthie, qui prend le nom de Gregoire V et rejoint Rome en 996 [ B 17 ] . Mais il ne peut se maintenir apres le depart d'Otton III pour la Germanie, et les Romains le remplacent par l'antipape Jean XVI , jusqu'au retour de l'empereur [ B 17 ] . Otton III reinstalle alors Gregoire V sur le trone papal. En 999, il favorise l'election de son successeur Sylvestre II , qui meurt en 1003, quelques mois apres l'empereur. Les Romains pourront alors choisir les trois papes suivants [ B 17 ] .

La periode des Tusculum (1012?1044/1048) [ modifier | modifier le code ]

Les mœurs de Benoit IX ? le seul pape a avoir accompli trois pontificats non consecutifs ? provoquent de nombreux soucis. Lors de son arrivee a Rome pour etre couronne empereur du Saint-Empire en 1046 , Henri III se retrouve face a trois papes. Henri III decide de deposer les trois pontifes et convoque un synode pour faire elire Clement II [ B 18 ] .

Saint-Empire romain germanique (1048?1059) [ modifier | modifier le code ]

Henri III installe les trois successeurs du pape Leon IX Victor II , Etienne IX et Nicolas II  ? sans veritable scrutin [ B 18 ] . La mort d'Henri III et l'accession au trone de son fils Henri IV , age de six ans, permet au pape Nicolas II de promulguer la bulle pontificale In nomine Domini , qui restreint le scrutin de l'election du pape aux seuls cardinaux , creant ainsi la premiere regle des futures elections pontificales [ B 18 ] .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

References [ modifier | modifier le code ]

References bibliographiques [ modifier | modifier le code ]

  1. a et b Baumgartner 2003 , p.  3
  2. a b c d et e Baumgartner 2003 , p.  4
  3. a b c et d Baumgartner 2003 , p.  5
  4. a b et c Baumgartner 2003 , p.  6
  5. a b et c Baumgartner 2003 , p.  7
  6. a b et c Baumgartner 2003 , p.  8
  7. a b c et d Baumgartner 2003 , p.  9
  8. a b c d e et f Baumgartner 2003 , p.  10
  9. a b c et d Baumgartner 2003 , p.  11
  10. a et b Ekonomou 2007 , p.  215
  11. Ekonomou 2007 , p.  216
  12. a b c d et e Baumgartner 2003 , p.  12
  13. a b et c Baumgartner 2003 , p.  13
  14. a b c d et e Baumgartner 2003 , p.  14
  15. a b et c Baumgartner 2003 , p.  15
  16. a b et c Baumgartner 2003 , p.  16
  17. a b c d et e Baumgartner 2003 , p.  17
  18. a b et c Baumgartner 2003 , p.  18

Autres references [ modifier | modifier le code ]

  1. Philippe Boutry , ≪ Les conclaves et leurs mysteres ≫, emission Concordance des temps sur France Culture , 22 mars 2013
  2. (fr) Actes des Apotres , chapitre 6 , versets 1 a 5.
  3. Yves Chiron , Histoire des conclaves , Editions Perrin, , p.  15 .
  4. (fr) Saint Fabien , notice sur le site Nominis .
  5. Chiron 2013 , p.  18
  6. Chiron 2013 , p.  19
  7. a et b Chiron 2013 , p.  21
  8. a et b Chiron 2013 , p.  23 et 24
  9. Chiron 2013 , p.  28
  10. a et b Chiron 2013 , p.  29