Il n'existe pas de regle etablie pour le
choix du pape avant 1059
. Le
pape
,
eveque
de
Rome
, comme les principaux responsables de l'
Eglise catholique
etaient souvent designes par leur predecesseur, ou par une autorite seculiere. Bien que l'election soit souvent ? d'une maniere ou d'une autre ? la regle, l'election du pape avec une participation significative des
laics
reste l'exception, surtout si l'on considere les revendications du pape sur les
Etats pontificaux
(le
pouvoir temporel
).
Le mode de designation du pape durant cette periode amenera plus tard a l'apparition du
jus exclusivae
,
droit de veto
des Etats catholiques, qui subsistera jusqu'a la
constitution apostolique
Commissum nobis
du
, qui interdira sous peine d'
excommunication
a un cardinal de porter une exclusive ≪
afin d'empecher les chefs d'Etat de s'interposer ou de s'ingerer sous quelque pretexte
≫ dans le conclave
[
1
]
.
L'absence d'un procede clairement defini pour la succession du pape amenera a un certain nombre de
schismes
. Plusieurs papes nommes avant 1059 sont toujours consideres par l'Eglise catholique comme des
antipapes
. Par ailleurs, la necessite d'une approbation seculiere de l'election papale allongeait de maniere significative la periode du
sede vacante
, et fragilisait la papaute.
En
1059
, le pape
Nicolas II
parvient, par le biais de la
bulle pontificale
In nomine Domini
, a restreindre le scrutin de l'election du pape aux seuls
cardinaux
, creant ainsi la premiere regle des futures
elections pontificales
, qui allaient lentement evoluer jusqu'au
conclave
.
S'il n'existe aucun consensus sur la date et les circonstances de l'arrivee de
saint Pierre
a Rome, il est communement admis qu'il y est mort en
64
ou
67
[
B 1
]
. Pour autant, saint Pierre ne fut jamais considere par ses contemporains comme ≪
pape
≫ ou meme comme ≪
eveque
≫
[
B 1
]
.
Alors que le processus de selection des
diacres
est precise dans les
Actes des Apotres
[
2
]
, il n'existe dans la
Bible
aucune methode de designation des eveques. Le premier texte mentionnant la designation d'un eveque est la
Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apotres
, ecrite vers la fin du
I
er
siecle
ou au debut du
II
e
siecle
[
B 2
]
.
Alors que l'election des eveques dans les
premieres communautes chretiennes
est souvent decrite dans des sources contemporaines, les sources romaines les plus anciennes datent des environs de l'an
400
. Elles indiquent que saint Pierre lui-meme avait designe
Lin
,
Anaclet
et
Clement
I
er
? dans cet ordre ? comme ses successeurs
[
B 2
]
. Toutefois, quelques auteurs et historiens, notamment
Tertullien
, estiment que Clement
I
er
a ete le successeur immediat de saint Pierre
[
3
]
. Les premieres listes officielles des
eveques de Rome
posent des problemes, car elles mettent en evidence une continuite de l'autorite papale qui n'existait pas a l'epoque. Le
Liber Pontificalis
, par exemple, redige aux alentours de
354
, est particulierement peu fiable en ce qui concerne les deux premiers siecles de l'Eglise.
Les elections publiques rapportees (236?492)
[
modifier
|
modifier le code
]
L'election de
Fabien
en 236 est decrite dans la legende d'
Eusebe de Cesaree
: une
colombe
se posa sur la tete de Fabien, et ≪
alors la foule, comme inspiree par un souffle divin, l'acclama d'une seule voix en le declarant digne, et immediatement le fit asseoir dans le siege episcopal
≫
[
B 2
]
. Cette anecdote indique clairement que ≪
le choix de l'eveque
[de Rome]
est une preoccupation pour l'ensemble de la communaute chretienne de Rome
≫
[
B 2
]
. Fabien est victime des
persecutions contre les chretiens
de l'empereur
Dece
: le
, Fabien est torture puis decapite sur la
Via Appia Antica
[
4
]
. L'election de son successeur,
Corneille
, n'interviendra que 14 mois plus tard
[
B 2
]
.
Mais l'election de
Corneille
provoque un
schisme
avec
Novatien
. Chacun elu eveque par sa faction, ils ecrivent tous deux a
Cyprien
, eveque de
Carthage
[
B 3
]
, pour obtenir son soutien. Cyprien se range aux cotes de Corneille, considerant que ≪
Par ailleurs, Corneille a ete fait eveque
[de Rome]
par le choix de Dieu et du Christ, par le temoignage favorable de pratiquement tout le clerge, par le vote des laics presents, et par l'assemblee des eveques
≫
[
B 3
]
. Cyprien note egalement que Corneille a ete sacre par six eveques de la region, alors que Novatien ne l'a ete que par trois d'entre eux. C'est la premiere preuve ecrite d'un schisme au sein de l'Eglise romaine
[
B 3
]
. En
251
, Novatien est excommunie par un synode reuni a Rome par Corneille
[
5
]
. Le
Premier concile de Nicee
ordonnera en
325
qu'il n'y ait qu'un et un seul eveque par ville
[
B 3
]
. En
341
, le
concile d’Antioche
precise qu’il est interdit a un eveque de designer son successeur
[
6
]
.
Marc
decide que l'eveque d'
Ostie
aura le privilege de consacrer le nouvel
eveque de Rome
. L'
eveque d'Ostie
est traditionnellement le
doyen du College des cardinaux
[
B 4
]
. Toutefois, l'influence de l'empereur
Constatin
I
er
, contemporain des papes
Sylvestre
I
er
et
Marc
, permet de conforter le role de l'
empereur de Rome
dans le choix de l'eveque de Rome. Constantin choisit
Jules
I
er
. Son fils
Constantin II
exile le pape
Libere
, et installe l'
antipape
Felix II
? un
arien
? a la place du pape dechu
[
B 4
]
. Le schisme se poursuit avec l'antipape
Ursin
, face au pape
Damase
I
er
. Ce dernier, aide du gouverneur de Rome
Pretextat
, triomphe de la rebellion dans un veritable bain de sang. Damase devient le premier eveque de Rome a pouvoir reellement etre appele
pape
? παππα?, ou
pappas
? de maniere non
anachronique
[
B 4
]
.
Damase persuade l'empereur de le decreter ≪
eveque des eveques
≫, une proclamation qui causera de nombreuses dissensions parmi les eveques orientaux, conduisant au
premier concile de Constantinople
en
381
, qui porte notamment sur la question de la suprematie de l'eveque de Rome
[
B 5
]
.
Ce nouveau titre ne modifie toutefois pas en profondeur le mode de designation de l'eveque de Rome. Les clercs et les laics continuent a participer a l'election, avec les personnalites politiques locales imperiales
[
B 5
]
. On note aussi certaines designations moins classiques, comme la succession pere/fils entre
Anastase
I
er
et son fils
Innocent
I
er
[
B 5
]
. L'empereur
Flavius Honorius
intervient pour mettre fin au schisme entre l'antipape
Eulalien
et le pape
Boniface
I
er
? tous deux elus ? se rangeant d'abord aux cotes d'Eulalien, puis finalement aux cotes de Boniface
[
B 6
]
. Honorius decide que les futurs schismes devront etre regles par un vote unanime. Bien que ce decret n'ait jamais ete utilise pour resoudre les elections papales contestees, il indique neanmoins l'interet croissant des empereurs romains pour la succession du pape
[
B 6
]
. Ce rescrit est neanmoins insere dans les collections du droit canonique, sous l’appellation
Si duo
. Il dispose :
≪ En cas d’election contestee entre deux pretendants, aucun d’eux ne sera jamais eveque, mais seulement celui qu’une nouvelle election designera d’un consentement unanime ≫
[
7
]
. Ce rescrit imperial a, par ailleurs, eu pour consequence, selon
Yves Chiron
, de favoriser une ingerence toujours plus importante du pouvoir civil dans les elections pontificales
[
7
]
.
Les elections continuent ainsi sans veritable contestation, jusqu'a l'election de
Simplice
, gravement malade durant la majeure partie de son pontificat. Il ne consacre pas le temps necessaire aux questions de succession, et decrete que le general romain
Odoacre
aura le pouvoir d'approuver son successeur. En effet, a cette epoque, il n'y a plus d'
empereur romain d'Occident
,
Romulus Augustule
ayant ete depose en
476
. A la mort de Simplice, c'est
Felix III
qui est elu pape, devenant le premier pape
patricien
[
B 6
]
.
Le schisme electoral suivant a lieu entre
Symmaque
et
Laurent
, qui en appellent tous les deux a
Theodoric le Grand
,
roi des Ostrogoths
en Italie ? qui est un
arien
. Cette affaire devient le premier cas de
simonie
papale documente, chacune des parties tentant de corrompre les conseillers de Theodoric ? et peut-etre Theodoric lui-meme ? pour faire pencher la balance en sa faveur. Theodoric se range aux cotes de Symmaque, qui publie un decret selon lequel les eveques en place ont desormais la possibilite de designer leur successeur, mettant ainsi fin a la participation des laics a ce processus pour un demi-siecle
[
B 7
]
.
Par ailleurs, le
, Symmaque reunit un concile a Rome pour fixer les premieres veritables regles de l’election pontificale
[
8
]
. Ce concile edicte, en effet, quatre canons : l’interdiction, sous peine d’excommunication, de se declarer candidat a la succession d’un pape encore en vie ou de faire des demarches en ce sens ; l’interdiction de promettre sa voix, ou d’effectuer des demarches de reunion de signatures, a quelqu’un, du vivant du pape alors en place, sous peine, la encore, d’excommunication ; l’affirmation que l’election d’un nouveau pape doit s’effectuer a l’unanimite ?
in unum totius
? ou, a defaut d’unanimite, a la majorite des voix au sein du clerge ; et enfin la necessite de ne pas punir, voire de recompenser, quiconque rapportera une contravention aux trois canons precedents
[
8
]
.
Cette methode est utilisee sans reel probleme jusqu'a la mort du pape
Felix IV
, qui, sur son lit de mort, donne son
pallium
a
Boniface II
et decrete que quiconque refusera cette succession sera
excommunie
[
B 7
]
. Le
Senat romain
desapprouve l'absence d'election, et denonce Felix IV, mettant en avant un decret d'
Anastase II
, qui interdit a un pape de designer son successeur
[
B 7
]
. Boniface II n'est soutenu que par une minorite de clercs, la plupart du clerge soutenant l'antipape
Dioscore
. La mort de Dioscore met fin au schisme
[
B 7
]
.
Boniface II tente de reintroduire la pratique de la nomination de son successeur, mais le tolle provoque par cette decision est immense. A la mort de Boniface II, l'election de
532
est extremement contestee : on parle de coercition et de corruption quasi generalisees. Elle debouche finalement sur l'election de Mercurius, qui devient le
56
e
pape de l'Eglise catholique sous le nom de
Jean II
. Il est le premier pape a prendre un
nom de regne
[
B 8
]
.
La question est portee devant le
Senat romain
et devant la Cour du roi
ostrogoth
a
Ravenne
. Il en resulte le dernier decret (
Senatus Consultum
) connu du Senat de
Rome
dirige contre la simonie durant l'election papale ; le decret limite les sommes d'argent qui peuvent etre engagees dans le cadre d'une election papale. Il est confirme par le roi ostrogoth
Athalaric
qui ordonne de le graver sur du marbre et de le placer dans l'
atrium
de l'
antique basilique Saint-Pierre
en l'an
533
, et force Jean II a l'approuver
[
B 8
]
. En fait, Athalaric reussit a forcer l'election du pape
Silvere
, le fils du pape
Hormisdas
, a la mort de Jean II
[
B 8
]
.
En
537
, lors de son invasion de la peninsule italienne,
Justinien
force
Silvere
a abdiquer pour installer a sa place
Vigile
, ancien
legat pontifical
a
Constantinople
. Toutefois, Vigile montrera, malgre cette accession au pontificat par la grace de l’empereur byzantin, une certaine independance puisque son long pontificat sera marque par un conflit doctrinal d’importance l’opposant a Justinien, au point qu’il sera exile, avant de finalement mourir le
[
9
]
. A la mort de Vigile, Justinien impose a nouveau son candidat au moyen d'un simulacre d'election :
Pelage
I
er
. Ensuite, Justinien se contentera d'approuver l'election du pape, comme il le fit pour celle de
Jean III
[
B 8
]
. Les successeurs de l'empereur byzantin conserveront cette pratique durant plus d'un siecle
[
B 8
]
.
Le pouvoir constant d'approbation de l'empereur byzantin est mentionne dans la legende du pape
Gregoire
I
er
qui aurait ecrit a Constantinople, demandant que l'empereur
Maurice
desapprouve son election
[
B 8
]
. Le pape
Boniface III
publie, en
607
, un decret interdisant, sous peine d'
excommunication
, toute discussion sur la succession du pape dans les trois jours suivant le deces de l'eveque de Rome. Il publie egalement un autre decret stipulant que les clercs et les laics doivent se reunir pour elire un successeur en votant selon leur conscience
[
B 9
]
. Ce decret reduit considerablement l'influence des factions dans l'election du pape, permettant des elections et des approbations imperiales plus rapides pour les quatre elections suivantes
[
B 9
]
. Le decret precise egalement la composition de l’electorat charge de designer le nouveau pape : il s’agit du
≪ clerge et des fils de l’Eglise reunis ≫
[
10
]
. A cette epoque, l’expression
≪ fils de l’Eglise ≫
designe en realite, non pas l’ensemble du peuple chretien, mais les senateurs romains ; le decret indique donc que le clerge et le Senat romain elisent ensemble le nouveau pape
[
10
]
.
Toutefois, le pape
Severin
, elu en
638
, doit attendre l'approbation imperiale durant 20 mois, et ne la recoit qu'en
640
, quelques mois avant sa mort. Le pape
Martin
I
er
refuse d'attendre l'approbation de l'empereur, et exige d'etre consacre quelques jours seulement apres son election. Ce geste provoque la colere de
Constant II
, qui fait arreter Martin
I
er
, et le fait conduire a Constantinople, ou il est condamne a l'exil
[
B 9
]
. Les sept papes suivants sont approuves rapidement par Constantinople, mais
Benoit II
doit attendre l'approbation de l'empereur pendant pres d'un an. Il obtient que la confirmation soit donnee non plus par l'empereur, mais par l'
exarque de Ravenne
, gouverneur byzantin de l'Italie centrale, qui inclut le
duche de Rome
[
B 9
]
. Le pape espere ainsi que l'exarque, plus faible politiquement que l'empereur, approuvera plus facilement les decisions de Rome.
Pendant le pontificat de
Benoit II
(
684
-
685
),
Constantin IV
renonce a l'approbation imperiale de l'election du pape, reconnaissant le profond changement demographique de la ville et de son clerge
[
B 10
]
. Le successeur de Benoit II, le pape
Jean V
, est elu par ≪
l'ensemble de la population
≫, revenant a la ≪
pratique ancienne
≫
[
B 10
]
. Les dix successeurs grecs d'
Agathon
sont vraisemblablement le resultat escompte par Constantin IV lors de sa concession
[
B 11
]
. Durant cette periode, les
elections papales
se tiennent dans la
basilique Saint-Jean-de-Latran
? le titulaire de la basilique, eveque de Rome, etant reconnu comme le pape legitime en cas de schisme ? bien qu'on ne connaisse pas avec exactitude le nombre d'elections y ayant eu lieu
[
B 12
]
. Les laics participent toujours a l'election du pape durant cette periode, mais les dimensions ? necessairement restreintes ? de la basilique font que l'expression ≪
elu par l'ensemble de la population
≫ ne peut plus etre prise au sens litteral a partir de cette epoque
[
B 12
]
.
L'armee romaine ? controlee par les aristocrates locaux ? intervient pour la premiere fois dans les affaires papales en
686
, a la mort du pape
Jean V
en s'emparant du Latran et en chassant le clerge, imposant ainsi la consecration du pape
Conon
et du pape
Serge
I
er
[
B 12
]
. Les deux election suivantes ? celles de
Jean VI
et de
Jean VII
? sont egalement controlees par l'armee romaine, mais de maniere moins brutale
[
B 12
]
.
Zacharie
, elu en
741
, est le dernier pape a faire part de son election aux autorites byzantines ou a demander leur approbation
[
B 12
]
.
Etienne II
franchit les Alpes pour demander l'aide de
Pepin le Bref
lors de son election en
752
, a la suite de la reprise de
Ravenne
par les
Lombards
. Cette demarche conduit a la
donation de Pepin
, aussi appelee
traite de Quierzy
, qui enterine
de facto
la creation des
Etats pontificaux
et limite ainsi les interventions etrangeres dans l'election des papes
[
B 13
]
. La mort du successeur d’Etienne II ? qui etait egalement son frere ? le pape
Paul
I
er
, conduit a une opposition sanglante entre
Etienne III
et
Toto de Nepi
. Apres que Toto eut les yeux creves et fut emprisonne, Etienne III decrete que l'ensemble du clerge romain participe a l'election du pape, mais restreint l'eligibilite aux
cardinaux-pretres
et aux
cardinaux-diacres
. C'est la premiere fois dans l'histoire de l'Eglise qu'il est fait mention du terme ≪
cardinal
≫ pour designer les prieurs des
eglises titulaires de Rome
ou aux sept diacres. Les
cardinaux-eveques
, qui ont soutenu Toto, sont exclus de la succession
[
B 13
]
. Rapidement apres le decret d'Etienne III les laics romains retrouvent leur role dans l'election du pape, qu'ils garderont jusqu'a la
bulle pontificale
In nomine Domini
du pape
Nicolas II
en
1059
, qui restreint le scrutin de l'election du pape aux seuls
cardinaux
[
B 13
]
.
Adrien
I
er
et
Leon
III
sont elus selon les regles d'
Etienne III
, mais les suivants ont ete obliges de demander l'aide de
Charlemagne
[
B 14
]
. Apres deux elections a l'unanimite, le fils de Charlemagne,
Louis le Pieux
, est oblige d'intervenir en faveur d'
Eugene II
[
B 14
]
. En
824
, la
Constitutio Romana
revient au statut anterieur en reincorporant dans le corpus electoral les laics nobles romains, qui domineront le processus electoral du pape pendant les deux siecles a venir. La constitution apostolique oblige egalement le pape a jurer loyaute au representant franc
[
B 14
]
. La consecration de
Gregoire IV
est reportee de six mois dans l'attente de l'approbation de
Louis le Pieux
[
B 14
]
.
Quand en
844
le clerge et les nobles elisent des candidats differents, l'empereur
Lothaire
I
er
prend le parti de
Serge II
, elu par la noblesse. Trois ans plus tard le pape
Leon IV
est consacre sans l'approbation imperiale, quasiment impossible a obtenir du fait de l'effondrement de l'Empire carolingien
[
B 14
]
.
Lothaire II
echoue dans un premier temps a imposer son candidat, le futur
Benoit III
, jusqu'a ce que le futur
Adrien II
refuse son election en
855
. C'est le premier refus de l'election dont on ait trace
[
B 15
]
.
Nicolas
I
er
est elu en
858
avec le soutien de
Louis II d'Italie
. Nicolas
I
er
interdit a tout etranger en dehors de Rome d'intervenir de quelque maniere que ce soit dans l'election du pape. Suivant ce principe,
Adrien II
est consacre en
867
sans meme que les Francs en soient informes
[
B 15
]
.
L'assassinat de
Jean VIII
ouvre une periode marquee par les pontificats courts. Durant cette periode, douze papes sont assassines ? parfois apres avoir du
renoncer
?, trois sont deposes, et deux autres abdiquent. Cette periode est connue des historiens sous le nom de
pornocratie
? qui vient du grec, ≪
le regne des prostituees
≫ ? ou d'
age sombre
? en latin ≪
saeculum obscurum
≫
[
B 15
]
.
Grace a l'alliance entre
Serge III
et
Theophylacte
I
er
de Tusculum
? le pere de
Marozie
, maitresse de Serge III et mere du fils de ce dernier ? et son epouse
Theodora
I
re
, Theophylacte reussit a mettre sur le trone quatre des cinq papes suivants
[
B 16
]
. Le fils de Serge III et de Marozie devient pape sous le nom de
Jean XI
, avant d'etre depose par son demi-frere
Alberic II de Spolete
. Alberic controle l'election des quatre papes suivants, allant jusqu'a placer son propre fils Octavien sur le trone de Pierre sous le nom de
Jean XII
. Jean XII est surtout connu pour avoir couronne
Otton
I
er
comme souverain du
Saint-Empire romain germanique
[
B 16
]
.
En
963
, un
synode
depose Jean XII et elit a sa place
Leon VIII
, mais les Romains le deposeront a son tour apres le depart d'Otton
I
er
. Ils elisent alors
Benoit V
[
B 16
]
. De retour a Rome, Otton depose et exile Benoit V et remet Leon VIII sur le trone. A la mort de ce dernier, en
965
, Otton
I
er
favorise l'election de
Jean XIII
[
B 17
]
.
Le successeur d'
Otton
I
er
,
Otton II
, est force d'intervenir en force a Rome en
980
pour deposer l'
antipape
Boniface VII
, avant de mettre en place son candidat,
Jean XIV
, sans meme prendre la peine de convoquer une election
[
B 17
]
.
Jean XV
, le candidat de la noblesse romaine au moment de la mort d'Otton II, ne survit pas assez longtemps pour etre depose par
Otton III
. Le nouvel empereur organise l'election de son cousin, Brunon de Carinthie, qui prend le nom de
Gregoire V
et rejoint Rome en
996
[
B 17
]
. Mais il ne peut se maintenir apres le depart d'Otton III pour la Germanie, et les Romains le remplacent par l'antipape
Jean XVI
, jusqu'au retour de l'empereur
[
B 17
]
. Otton III reinstalle alors Gregoire V sur le trone papal. En 999, il favorise l'election de son successeur
Sylvestre II
, qui meurt en 1003, quelques mois apres l'empereur. Les Romains pourront alors choisir les trois papes suivants
[
B 17
]
.
Les mœurs de
Benoit IX
? le seul pape a avoir accompli trois pontificats non consecutifs ? provoquent de nombreux soucis. Lors de son arrivee a Rome pour etre couronne
empereur du Saint-Empire
en
1046
,
Henri III
se retrouve face a trois papes. Henri III decide de deposer les trois pontifes et convoque un
synode
pour faire elire
Clement II
[
B 18
]
.
Saint-Empire romain germanique (1048?1059)
[
modifier
|
modifier le code
]
Henri III
installe les trois successeurs du pape
Leon IX
?
Victor II
,
Etienne IX
et
Nicolas II
? sans veritable scrutin
[
B 18
]
. La mort d'Henri III et l'accession au trone de son fils
Henri IV
, age de six ans, permet au pape Nicolas II de promulguer la
bulle pontificale
In nomine Domini
, qui restreint le scrutin de l'election du pape aux seuls
cardinaux
, creant ainsi la premiere regle des futures
elections pontificales
[
B 18
]
.
- (en)
Frederic J.
Baumgartner
,
Behind Locked Doors : A History of the Papal Elections
,
Palgrave Macmillan
,
, 288
p.
(
ISBN
978-0-312-29463-2
,
lire en ligne
)
![Document utilisé pour la rédaction de l’article](//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Icon_flat_design_plume.svg/20px-Icon_flat_design_plume.svg.png)
- (en)
Andrew J.
Ekonomou
,
Byzantine Rome and the Greek Popes : Eastern influences on Rome and the papacy from Gregory the Great to Zacharias, A.D. 590?752
,
Lexington Books
,
, 358
p.
(
ISBN
978-0-7391-1978-5
)
![Document utilisé pour la rédaction de l’article](//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Icon_flat_design_plume.svg/20px-Icon_flat_design_plume.svg.png)
- ↑
a
et
b
Baumgartner 2003
,
p.
3
- ↑
a
b
c
d
et
e
Baumgartner 2003
,
p.
4
- ↑
a
b
c
et
d
Baumgartner 2003
,
p.
5
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
6
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
7
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
8
- ↑
a
b
c
et
d
Baumgartner 2003
,
p.
9
- ↑
a
b
c
d
e
et
f
Baumgartner 2003
,
p.
10
- ↑
a
b
c
et
d
Baumgartner 2003
,
p.
11
- ↑
a
et
b
Ekonomou 2007
,
p.
215
- ↑
Ekonomou 2007
,
p.
216
- ↑
a
b
c
d
et
e
Baumgartner 2003
,
p.
12
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
13
- ↑
a
b
c
d
et
e
Baumgartner 2003
,
p.
14
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
15
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
16
- ↑
a
b
c
d
et
e
Baumgartner 2003
,
p.
17
- ↑
a
b
et
c
Baumgartner 2003
,
p.
18
- ↑
Philippe Boutry
, ≪ Les conclaves et leurs mysteres ≫, emission
Concordance des temps
sur
France Culture
, 22 mars 2013
- ↑
(fr)
Actes des Apotres
,
chapitre 6
, versets 1 a 5.
- ↑
Yves Chiron
,
Histoire des conclaves
, Editions Perrin,
,
p.
15
.
- ↑
(fr)
Saint Fabien
, notice sur le site
Nominis
.
- ↑
Chiron 2013
,
p.
18
- ↑
Chiron 2013
,
p.
19
- ↑
a
et
b
Chiron 2013
,
p.
21
- ↑
a
et
b
Chiron 2013
,
p.
23 et 24
- ↑
Chiron 2013
,
p.
28
- ↑
a
et
b
Chiron 2013
,
p.
29
Conclaves et elections pontificales
|
|
XI
e
siecle
|
|
![Armes du Saint-Siège](//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/81/Emblem_of_the_Papacy_SE.svg/100px-Emblem_of_the_Papacy_SE.svg.png) |
XII
e
siecle
|
|
XIII
e
siecle
|
|
XIV
e
siecle
|
|
XV
e
siecle
|
|
XVI
e
siecle
|
|
XVII
e
siecle
|
|
XVIII
e
siecle
|
|
XIX
e
siecle
|
|
XX
e
siecle
|
|
XXI
e
siecle
|
|