Charles
VIII
, dit ≪ l'Affable ≫, ne le
au
chateau d'Amboise
, ou il est mort le
, est
roi de France
de
1483
a
1498
.
Fils de
Louis XI
, il est le septieme et dernier roi de la succession directe de la
maison capetienne de Valois
, qui regne sur la France depuis
1328
(
Philippe VI
).
Age de treize ans a la mort de son pere (30 aout 1483), Charles est place sous la tutelle de sa sœur
Anne
, regente du royaume, qui continue de gouverner apres la majorite du roi avec son epoux
Pierre II de Bourbon
,
sire de Beaujeu
.
Fiance en 1482 (
traite d'Arras
) a
Marguerite
, fille de
Maximilien d'Autriche
, alors regent de l'
Etat bourguignon
, Charles VIII entre en conflit avec celui-ci a propos du mariage de la duchesse
Anne de Bretagne
, qu'il epouse en 1491, rompant ses fiancailles avec Marguerite et cassant projet de mariage de Maximilien avec Anne. En contrepartie, il signe le
traite de Senlis
(1493), par lequel il restitue a Maximilien le
comte d'Artois
et le
comte de Bourgogne
(actuelle Franche-Comte).
En 1494, au nom des droits de la
maison d'Anjou
sur le
royaume de Naples
, il lance la France dans la
premiere guerre d'Italie
(1494-1497).
Il meurt accidentellement a la suite d'un choc de sa tete contre le linteau d'une porte du chateau d'Amboise.
Charles de Valois est le fils de
Louis XI
(1423-1483, roi de 1461 a 1483) et de sa deuxieme epouse
Charlotte de Savoie
(1441-1483), epousee en 1451.
Il est leur seul fils (sur cinq) a depasser l'age d'un an. Il a deux sœurs plus agees :
Il est de constitution fragile ; c'est pourquoi le roi, soucieux d'assurer sa succession, se preoccupe plus de sa sante que de son education
[
1
]
. Il met a son service le meilleur medecin de l'epoque, Jean Martin, grace auquel sans doute Charles conserve une bonne sante
[
Note 2
]
.
En ce qui concerne son education, Louis XI choisit comme precepteur
Guillaume Tardif
(vers 1440-1492), un des premiers humanistes francais aux cotes de
Guillaume Fichet
et de
Robert Gaguin
. Louis XI interdit cependant a Charles l'etude du latin, que lui-meme avait appris a l'age de six ans. Il fait aussi rediger a son intention, par son medecin et astrologue
Pierre Choisnet
, un traite historique, politique et ethique, le
Rosier des guerres
.
Projets de mariage de Louis XI pour le dauphin
[
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]
Durant son enfance, Charles joue avant tout le role d'instrument de la politique de son pere, au moyen de fiancailles successives.
D'abord le
, le
traite de Picquigny
qui met fin a la
guerre de Cent Ans
est accompagne d'une promesse de mariage entre Charles et
Elisabeth d'York
, fille d'
Edouard
IV
d'Angleterre
.
Par la suite, apres la mort de
Charles le Temeraire
(janvier 1477), en meme temps que l'armee francaise occupe le
duche de Bourgogne
(fief de France) et le
comte de Bourgogne
(fief d'Empire), Louis
XI
envisage de fiancer Charles avec la duchesse
Marie de Bourgogne
(nee en 1457), afin de prendre le controle de l'
Etat
cree par les
ducs de Bourgogne
de la
maison de Valois
, Etat feodal qui inclut plusieurs fiefs des
Pays-Bas
, notamment le
comte de Flandre
, le
comte d'Artois
(fiefs de France) et le
duche de Brabant
(fief d'Empire). C'est le debut de la
guerre de Succession de Bourgogne
.
Mais Marie ne se soumet pas aux souhaits de Louis XI et choisit un autre parti : l'archiduc
Maximilien d'Autriche
, fils de l'empereur
Frederic III
, qui poursuit une guerre plutot favorable a la France. Marie meurt accidentellement en mars 1482, laissant deux enfants, Philippe (1478-1506) et Marguerite (1480-1530). Maximilien devient regent de Bourgogne, mais l'opposition a la guerre des villes de Flandre (Bruges, Gand) l'oblige a signer le
traite d'Arras
, tres desavantageux.
Une des clauses du traite est les fiancailles de Charles avec
Marguerite
, agee de
3 ans
, la fille de Maximilien et de Marie. Marguerite amene avec elle la promesse d'une dot (en fiefs bourguignons) considerable. Mais le mariage ne peut pas avoir lieu immediatement, vu l'age de la fiancee.
Violant le traite de Picquigny, ce traite d'Arras provoque un conflit avec l'Angleterre, ce qui entraine une bataille au cours de laquelle la marine francaise vainc les corsaires anglais
[
5
]
.
Marguerite de Bourgogne vient vivre a la cour de France, aupres de son fiance
[
5
]
, en attendant l'age du mariage (elle arrive le 24 avril 1483).
Louis XI sentant sa fin approcher inculque au dauphin quelques notions de gouvernement a partir de
1482
.
Il lui conseille de conserver la majorite du personnel royal pour faciliter la transition, bien que lui-meme n'ait pas fait ainsi, notamment son principal secretaire
Pierre Ier Brulart
[
Note 3
]
,
[
6
]
. Il lui demande aussi d'accepter la tutelle de sa sœur Anne.
Dans les dernieres semaines de la vie du roi, Charles et Marguerite sont confines au chateau d'Amboise, sur l'ordre d'un pere devenu
paranoiaque
[pas clair]
[
7
]
.
Louis XI meurt le
, Charles devient roi a
13 ans
sous le nom de
Charles
VIII
.
En attente de sa majorite a 14 ans
[
8
]
, Charles VIII est, conformement au desir de son pere, place sous la tutelle de sa sœur ainee,
Anne de France
, agee de 22 ans, dite Anne de Beaujeu apres son mariage avec
Pierre de Bourbon
,
sire de Beaujeu
.
Cette tutelle est contestee par
Louis II d'Orleans
. Mais les
Etats generaux
reunis a Tours de janvier a mars 1484 enterinent la regence d'Anne de Beaujeu et de son epoux.
Le sacre de
Charles
VIII
a lieu le
dans la
cathedrale de Reims
, lieu traditionnel de cette ceremonie.
La rebellion nobiliaire contre la regente : la Guerre folle (1485-1488)
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]
Les premiers mois de la regence voient les anciens proches de Louis
XI
adopter des attitudes differentes. Si certains, comme
Philippe de Commynes
, prennent des le debut le parti d'Anne de France, d'autres, plus reserves comme
Imbert de Batarnay
, attendent quelques mois l'affermissement du pouvoir de la famille de Beaujeu pour s'y rallier.
En 1485, un groupe de nobles de haut rang, diriges notamment par
Louis II d'Orleans
, soutenus par Maximilien d'Autriche (qui voudrait reviser certaines clauses du traite d'Arras) et par le duc de Bretagne
Francois II
, s'engagent dans une rebellion appelee la ≪
Guerre folle
≫ (1485-1488).
Le 28 juillet
1488
, Louis d'Orleans est fait prisonnier a la
bataille de Saint-Aubin-du-Cormier
, ou l'armee du duc de Bretagne est severement defaite. Francois II meurt quelques semaines plus tard, laissant le duche a sa fille ainee, agee de 11 ans,
Anne
.
Incarcere pendant trois ans, Louis II d'Orleans est gracie en
1491
.
La question du mariage d'Anne de Bretagne : un enjeu international (1489-1491)
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]
Apres la mort de
Francois II
, la cour de Bretagne tente d'echapper a la tutelle du roi de France en se rapprochant de
Maximilien d'Autriche
, pere de la fiancee (toujours en attente de mariage) de Charles VIII, mais adversaire de la France depuis la mort de Louis XI.
En fevrier 1489, Anne est couronnee duchesse a Rennes. Un accord est conclu entre la cour de Bretagne et l'Angleterre, puis entre Maximilien d'Autriche et l'Angleterre, entre Maximilien et Ferdinand d'Aragon et entre Ferdinand d'Aragon et l'Angleterre, tous visant a empecher la mainmise du roi de France sur la Bretagne.
Ces tractations aboutissent en 1490 au mariage (par procuration dans un premier temps) de la duchesse
Anne de Bretagne
avec
Maximilien
. Mais pour Charles VIII et la cour de France, cela represente un casus belli : il n'est pas possible de laisser le regent des Pays-Bas devenir duc de Bretagne. Charles VIII decide qu'il va imposer une autre solution : son propre mariage avec Anne, moyennant la rupture des fiancailles avec Marguerite et l'annulation du mariage d'Anne avec Maximilien.
En 1491, l'armee francaise envahit de nouveau le duche de Bretagne et vient mettre le siege devant
Rennes
ou se trouve la cour. La ville est prise le
.
Le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne (decembre 1491)
[
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]
Peu apres, les fiancailles de Charles avec Anne sont celebrees dans la
chapelle du monastere des Jacobins de Rennes
.
Anne de Bretagne vient ensuite au
chateau de Langeais
, escortee de son armee, donc apparemment en toute liberte, ce qui est important pour garantir la legitimite de ce mariage aux yeux de l'Eglise (et la legitimite de l'annexion de la Bretagne
[
9
]
). Le mariage est celebre le
. Anne, nee le 25 janvier 1477 (a Nantes), a alors presque 15 ans.
Le contrat de mariage stipule, d'une part, que le duche de Bretagne devient la possession de Charles VIII, et d'autre part, qu'au cas ou Anne deviendrait veuve, elle ne pourrait se remarier qu'avec le successeur de ce dernier
[
10
]
.
En ce qui concerne Maximilien, les problemes resultant du mariage de Charles avec Anne sont regles en 1493 par le
traite de Senlis
[
11
]
.
Une consequence importante du mariage de Charles est la fin progressive de la tutelle qu'exercait
Anne de France
, d'abord comme regente de droit jusqu'a la majorite de Charles (14 ans, le 30 juin 1484), puis de fait. Elle et son epoux
Pierre de Beaujeu
(1438-1503), devenu
duc de Bourbon
en 1488, se retirent a
Moulins
, capitale du
duche de Bourbon
.
Les six enfants de Charles VIII et Anne de Bretagne meurent tous jeunes. Leur premier fils,
Charles-Orland
, meurt en 1495 age de
3 ans
. En consequence, a sa mort, Charles VIII n'a pas de fils ;
Louis XII d'Orleans
lui succede, epousant Anne en 1499.
Une fois regle a son avantage le probleme de la succession de Bretagne, Charles VIII decide de faire valoir ses droits sur le
royaume de Naples
(officiellement :
royaume de Sicile peninsulaire
)
[
12
]
.
Charles
VIII
fait valoir des droits herites de la
maison d'Anjou
, du fait qu'il descend de
Yolande d'Aragon
, mere du
roi Rene
et grand-mere de Louis XI.
Rene d'Anjou
(1409-1480), aussi
duc de Lorraine
et
comte de Provence
, a ete
roi de Naples
, d'ou l'appellation usuelle de ≪ roi Rene ≫, de 1434 a sa mort, mais seulement en titre.
De fait, le royaume est depuis 1435 aux mains d'une dynastie aragonaise, alors representee par
Ferdinand
I
er
(1423-1494), cousin (eloigne) de
Ferdinand II d'Aragon
.
A la mort du roi Rene, ses droits ont ete transmis a la maison de Valois (Louis XI, puis Charles VIII).
Charles VIII s'assure d'abord la neutralite de plusieurs souverains. Il signe donc :
- le 3 janvier
1492
, le
traite d'Etaples
avec
Henri
VII
d'Angleterre
(Henri VII reconnait le mariage de Charles avec Anne de Bretagne ; Charles regle les dettes du duche envers l'Angleterre ; l'imposteur
Perkin Warbeck
, pretendant au trone d'Angleterre, est expulse ; Charles paie une indemnite a Henri VII) ;
- le 19 janvier
1493
, le
traite de Barcelone
avec le roi d'Aragon
Ferdinand
II
, qui est aussi
roi de Sicile
(insulaire) (le traite vaut aussi pour la Castille, Ferdinand etant l'epoux de la reine
Isabelle de Castille
) ; en contrepartie de sa neutralite en Italie, le roi d'Aragon recupere le
Roussillon
, la
Cerdagne
, le
Conflent
et le
Vallespir
, conquis par Louis XI ;
- le 23 mai
1493
, le
traite de Senlis
avec
Maximilien d'Autriche
, qui est une suite du
traite d'Arras
de 1482, traitant notamment des consequences de la rupture des fiancailles de Charles VIII avec Marguerite d'Autriche (il est aussi lie a la question de la succession de Bretagne, du fait de l'annulation du mariage de Maximiliien avec Anne de Bretagne). Charles VIII abandonne la dot (non versee) de Marguerite ; Maximilien, au nom de son fils
Philippe le Beau
, recupere le
comte de Bourgogne
(fief d'Empire), le
comte de Nevers
et le Charolais (fiefs de France), ainsi que le
comte d'Artois
(fief de France), sauf
Therouanne
.
A la mort du roi
Ferdinand
I
er
de Naples
, en
1494
,
Charles
VIII
prend le titre de
roi de Naples
et de Jerusalem et penetre en Italie. C'est le debut de la premiere
guerre d'Italie
(1494-1497). Opposes a une faible resistance, les Francais entrent a
Florence
en novembre et a
Rome
en decembre.
Le succes de l'expedition est un choc dans la peninsule italique, la superiorite incontestee de l'artillerie francaise
[
13
]
et la violence des combats provoquent une veritable revolution dans la guerre a l'epoque moderne
[
14
]
. Les Francais sont a
Naples
en fevrier
1495
. Cependant, en mars, sous l'impulsion de
Ferdinand
II
d'Aragon
et du
pape
Alexandre
VI
, se constitue la
ligue de Venise
, une alliance quasi generale contre la France. Les troupes francaises sont submergees…
Le retour en France de
Charles
VIII
est perilleux. Il parvient cependant a franchir l'
Apennin
et, remportant de justesse une victoire a la
bataille de Fornoue
, il reussit a echapper a ses ennemis.
Le duc
Louis d'Orleans
, assiege dans
Novare
en raison de ses pretentions sur le
duche de Milan
, est dans une tres mauvaise posture puisque son armee est frappee par la faim et les maladies. La situation se delie grace a l'arrivee de l'armee royale qui negocie avec les troupes italiennes coalisees, les discussions menent a la signature d'une treve qui est prolongee par le
traite de Verceil
en octobre 1495.
Charles
VIII
regagne le royaume de France en arrivant a
Grenoble
a la fin du meme mois et malgre ses ambitions italiennes persistantes, il ne franchit plus les Alpes jusqu'a sa mort. Debut
1497
, l'armee francaise restee a
Naples
capitule devant le capitaine espagnol
Gonzalve de Cordoue
, dit ≪ le Grand Capitaine ≫.
Sur son chemin, le 7 novembre 1495, il fait une entree solennelle pour la seconde fois dans la ville de
Lyon
, ou il avait ete fort marque de sa premiere
entree triomphale
. La ville decore ses rues d'ecussons pendants, comme en Italie, et de chapelets de fleurs. Les ecussons representaient les armes mi-parties du roi, comme le roi de Jerusalem, de Naples, de Sicile et de France, et par dessus etait ajoutee la couronne
[
15
]
.
En sa
cite royale d'Amboise
, Charles fait notamment achever la renovation du
chateau royal
et l'ornementation de la
chapelle Saint-Hubert
. Il y fait en outre realiser le
domaine royal de Chateau-Gaillard
.
Le
, la reine se remet au
chateau d'Amboise
de son dernier accouchement du 20 mars ? encore un enfant mort-ne
[
16
]
. Pour la distraire, Charles l'emmene voir une partie de jeu de paume dans les fosses du chateau. Pour rejoindre le lieu, ils passent par la nauseabonde galerie Hacquelebac. Pressant le pas, le roi heurte violemment de la tete un linteau de pierre d'une porte basse
[
17
]
. Il chancelle mais ne perd pas connaissance, va s'installer pour le spectacle du jeu
[
18
]
qu'il regarde longtemps
[
19
]
, le commente avec ses voisins. Mais vers deux heures de l’apres-midi, il s’ecroule soudainement au sol. Il ne peut plus parler. Il est etendu sur une paillasse en attendant les medecins, et y reste pendant neuf heures jusqu'a sa mort, malgre la proximite de lits confortables dans ses propres appartements
[
18
]
.
Pendant ces neuf heures, ses medecins tentent de le sauver, en vain. D'apres les memoires de
Philippe de Commynes
, il retrouve la parole a trois reprises durant ce laps de temps et ses proches pensent l'entendre dire plus ou moins distinctement
[
20
]
:
≪ Mon Dieu et la glorieuse Vierge Marie, Monseigneur Saint Claude et Monseigneur saint Blaise me soient en aide
[
19
]
. ≫
Le roi Charles VIII rend finalement son dernier soupir dans la soiree du
au terme de presque quinze ans de regne, en son
chateau d'Amboise
, a l'age de
27 ans
. Son cousin Louis d'Orleans, age de trente-cinq ans, lui succede et devient le roi
Louis XII
[
20
]
.
Les hypotheses sur la cause de sa mort sont nombreuses. L'eveque d'Angers, present, parle de ≪ catarrhe [terme parfois utilise a l'epoque comme synonyme d'
apoplexie
[
Note 4
]
] qui lui tomba dans la gorge ≫. Ce ≪ qui lui tomba dans la gorge ≫ peut signifier des troubles de la deglutition, des troubles respiratoires, mais aussi la perte de la parole
[
21
]
.
Dans la semaine precedant l’accident du linteau, Charles s'est plaint de symptomes evoquant nettement une
hypertension arterielle
? ce qui favorise les accidents vasculaires. Or, le tableau clinique rappelle celui d'un
accident vasculaire cerebral
, soit par thrombose, soit par hemorragie ou hematome intracranien. Un accident vasculaire cerebral peut causer une perte de connaissance, une
aphasie
si elle touche la zone temporale gauche, elle est marquee alors par une paralysie plus ou moins complete du cote droit. Une telle hemorragie (hematome sous-dural) est souvent due a un traumatisme cranien, generalement suivi d'une periode de latence puis d'une atteinte neurologique dont les symptomes dependent de l’endroit de l'hematome
[
21
]
.
Aucun recit contemporain ne mentionne une paralysie, meme partielle, ni des convulsions. Mais
Jean Markale
mentionne ≪ une attaque avec hemiplegie temporaire ≫ au printemps 1497
[
21
]
. Une autre question se pose : pourquoi pendant ces neuf heures le roi n'a-t-il pas ete porte dans ses appartements tout proches ? Une hypothese possible pour cette absurdite est qu'il a fait une crise d'
epilepsie
, le ≪ haut mal ≫ que l'on croyait a l'epoque une œuvre du diable et qui effrayait tant medecins et autres gens que personne ne touchait ces malades
[
18
]
. Or, dans le cas d'un degat neurologique, les crises d'epilepsie, sans etre systematiques, ne sont pas une rarete
[
21
]
? notamment au vu de ses antecedents familiaux
[
Note 5
]
.
Charles
VIII
serait donc mort des suites d'un traumatisme cranien ayant engendre un accident vasculaire cerebral avec
hematome sous-dural
et atteinte neurologique.
Les celebrations funebres sont grandioses, rassemblent 7 000 personnes dont 400 pauvres
[
22
]
, et durent jusqu'au
, jour de la fermeture du tombeau a la basilique de Saint-Denis
[
23
]
.
Apres sa mort, la succession revient a son cousin et heritier Louis d'Orleans, sacre roi sous le nom de
Louis
XII
, qui fait annuler son mariage avec
Jeanne de France
(qui fonde l'
ordre de l'Annonciade
et sera canonisee en 1950) pour epouser la veuve de son cousin,
Anne de Bretagne
[
24
]
.
Charles est un homme de tres petite taille et de mauvaise sante, decrit comme monstrueux par les Italiens, a tel point que Jacopo d’Atri se sent oblige de communiquer a la marquise
Isabelle d’Este
que le roi ≪n’est pas aussi deforme que notre peuple le decrit≫
[
25
]
. Il a une grosse tete, de courtes jambes tordues, six orteils par pied
[
26
]
. Il est egalement afflige d’un tremblement persistant dans ses mains. Selon le chroniqueur Marin Sanudo, il ne porte pas de casque car sa faible complexite ne lui permet pas de le faire. Les contemporains conviennent que sa seule beaute est le regard, dans lequel il y a une certaine noblesse
[
27
]
.
≪ En fait, toutes les meilleures sources contemporaines sont unanimes pour noter la laideur de Carlo. Il etait petit et rabougri, avait une grosse tete, un nez grand, des jambes collantes, des yeux blancs et myopes, dans lesquels certains trouvaient la dignite, de grandes levres et presque toujours ouverts. Il parlait peu, car il avait du mal a s’exprimer. Brantume lui-meme, qui etait aussi son admirateur, observe : ≪ Petit, l’appelle-je, comme plusieurs de son temps et apres, par une certaine habitude de parler, l’ont appele tel, a cause de sa petite stature et debile complexion, mais tres grand de courage, d’ame, de vertu et de valeur ≫. En fait, Carlo petito l’appelle Pistoia dans fils. 320 de l’apographe de Trivulziano. ≫
? Alessandro Luzio et Rodolfo Renier,
Delle relazioni d’Isabella d’Este Gonzaga con Lodovico e Beatrice Sforza.
L’ambassadeur venitien Zaccaria Contarini le decrit en 1492
[
28
]
,
[
29
]
:
≪ La majeste du roi de France a vingt-deux ans, petite et mal composee de la personne, laide de visage qui a de grands yeux blancs, et beaucoup plus apte a voir peu que beaucoup, le nez aquilin pareillement grand et epais beaucoup plus que ce qu'il faudrait, ses levres sont grandes, et restent continuellement ouvertes, et elle a quelques mouvements de main spasmodiques qui semblent tres laids a voir, et elle est
tardus in locutione
[d'elocution lente]. Selon mon opinion, qui peut etre tres bien fausse, je tiens pour certain que
de corpore et de ingenio parum valga
[qu'il vaut peu physiquement et intellectuellement] ; cependant il est loue par tous a Paris pour tres bien jouer au ballon, a la chasse et a la joute, exercices bons ou mauvais dans lesquels il passe beaucoup de temps. ≫
? Luigi Settembrini,
Lezioni di letteratura italiana, dettate nell’Universita di Napoli, Volume 2, 1868, p. 16
Il est considere comme ambitieux et fanatique, admirateur des anciens paladins du cycle carolingien au point de vouloir les imiter avec son entreprise en Italie. Il est surnomme
l’Affable
ou le Courtois pour sa gentillesse a disposer avec tout
le
monde. En ces termes, en effet, la duchesse
Beatrice d’Este
en parle a sa sœur Isabelle
[
30
]
:
Vers midi [le roi Charles] est venu nous voir d'une maniere tres domestique avec ses courtisans les plus riches et est reste environ trois heures avec moi et mes dames, avec une telle familiarite et une telle affection qu'on ne pouvait pas desirer plus d'un prince dans le monde. Il voulait voir danser mes dames, puis moi, et il y prenait un plaisir singulier. ? Lettre de Beatrice d'Este a Isabelle d'Este, 12 septembre 1494.
L’historien
Philippe de Comines
en dit : ≪ il n’y a jamais eu d’homme aussi mesquin et inintelligent que le roi, mais il n’etait pas possible de trouver dans le monde une meilleure creature que lui-meme ≫, a propos du fait que, selon lui, Charles s’etait console tres tot avec la mort de son fils unique, Charles Orlando, soupconnant que l’enfant, audacieux et courageux deja age de trois ans, ≪ continuait dans cette inclination aurait fini par lui enlever son autorite et son pouvoir ≫
[
31
]
.
Charles est un coureur de jupons impenitent, en effet il a une veritable obsession pour les femmes: ecrit le chroniqueur Girolamo Priuli que, de retour en France en 1495, Charles a ete attaque par le ≪
mal de la cote
≫ du au coit excessif pratique en Italie; et ajoute qu’il est compte parmi les hommes les plus obscenes de France, que ≪ quand il avait eu affaire a l’un d’eux, il ne se souciait pas plus qu’elle ≫, et que, bien qu’il ait pris soin de ne pas toucher les femmes des autres, il a parfois ≪ utilise aussi la tyrannie pour prendre les vierges et les femmes des autres, tant la beaute les enchantait ≫
[
32
]
.
Marin Sanudo dit : ≪ Selon la coutume francaise de vouloir avant tout etre en plaisir avec les femmes, et son climat est donne a Venus, donc ce roi suivait beaucoup ses plaisirs, a la fois pour etre a un age convenable pour cela, et parce que sa nature l’exigeait. Et il a essaye differents types de femmes ici en Italie, qui lui ont ete apportees par ses Francais ≫
[
33
]
.
Pour cette raison, la duchesse
Beatrice d’Este
, en venant lui rendre hommage a Asti, amene avec elle les quatre-vingts plus belles dames de Milan, qu’il veut embrasser toutes sur la bouche selon la coutume francaise, y compris la duchesse et la tres jeune Bianca Giovanna Sforza, fille de
Ludovico il Moro
. Avec certaines de ces dames, le roi prend alors plaisir, leur offrant des bagues en or en echange
[
35
]
. En meme temps, il se rejouit de voir Beatrice elle-meme danser et de lui faire essayer une vingtaine de robes, afin de choisir celle qu’elle porterait dans le portrait qu’il a demande, sous pretexte de montrer les vetements de sa femme Anna la duchesse
[
36
]
. Il Moro ecrit a Caterina Gonzaga, une noble courtisane de Romagne, pour la faire venir d’urgence a Asti pour satisfaire le roi pour une somme tres riche, mais il semble que la femme a refuse d’y aller parce qu’elle est amoureuse de
Ferrandino d’Aragona
[
37
]
. Dans les memes jours, le marquis
Guillaume IX de Montferrat
invite le roi a Casale chez sa mere Maria, que Charles desire beaucoup connaitre car, bien qu’elle soit mariee a un vieil homme, elle est encore jeune et avait la reputation d’etre belle
[
38
]
. A Naples, Charles VIII est fou d’amour pour Eleonora Piccolomini d’Aragona, fille du defunt duc d’Amalfi, poussee par sa mere Maria Marzano d’Aragon a se prostituer afin de reconquerir le
comte de Celano
. En meme temps, il a comme favorite une Gonzaga qu’il rencontre a Guastalla, qui est suppose etre la meme Caterina qui a initialement refuse l’offre du Moro
[pas clair]
. C’est ce qui ressort du chroniqueur Marin Sanudo et d’un rapport des ambassadeurs venitiens de mai 1495
[
39
]
.
Pendant la
bataille de Fornoue
, un album contenant les portraits licencieux de toutes les maitresses qu’il a eues en Italie lui est vole. Pour le recuperer, il prie longuement le marquis
Francois II Gonzaga
, qui l’a envoye a sa femme a Mantoue
[
40
]
. Toujours le 6 octobre, a la fin de son expedition infructueuse et lors des negociations pour la paix de Verceil, il ne cesse de penser aux femmes : ayant recu la visite de quelques chanteurs de Mantoue, il les interroge sur les traits de la marquise Isabelle d’Este, son caractere et sa facon de s’habiller, voulant aussi savoir si elle est aussi belle que sa sœur Beatrice d’Este
[
25
]
,
[
27
]
.
Bref, Charles aime les femmes de petite taille parce que lui aussi est petit. Jacopo d’Atri fait part a la marquise de ses soupcons que le roi viendrait a Mantoue pour l’embrasser ≪ mille fois ≫, mais la rencontre n’a jamais lieu, car peu de temps apres son retour en France
[pas clair]
[
25
]
.
Le manuscrit
Les dictz des femmes de diverses nations
contient une miniature de la ≪ duchesse de Bar ≫, accompagnee d’une legende rimee: ≪ Pour haultain port pour gaye contenance / Riche acoultrure en nouuelle ordonnance / Pour bel acueil et beaulte prinse au chois / Nulle nen est dont on a souuenance / Qui tant pleust onc a Charles roy francoys ≫. Se referant a l’accueil somptueux des Milanais a Asti et a son exuberance vestimentaire reelle, qui impressionnait tant les visiteurs francais, l’historien
Rene Maulde-La-Claviere
identifie cette femme en la duchesse de
Bari
,
Beatrice d’Este
[
41
]
. En fait, son mari Ludovic est aussi appele ≪ duc de Bar ≫ en francais
[
42
]
et Charles lui-meme s’adresse a lui avec ce titre : ≪ notre tres cher et tres ame cousin, le seigneur Ludovic, duc de Bar ≫
[
43
]
. L'hypothese serait confirmee par le fait que Louis d'Orleans appelait sans equivoque Beatrice ≪ la duchesse de Bar ≫
[
44
]
. La miniature montre une jeune femme chevauchant une mule, portant un chapeau a plumes voyant, une robe a rayures horizontales, une baguette a la main et un poignard ceinture a ses cotes. Cependant, il ne semblerait pas qu'il s'agisse d'un portrait de Beatrice, et elle n'a jamais ete l'amante du roi, donc les vers ne doivent etre compris qu'en relation avec des receptions galantes, et non dedies a une ≪ maitresse ≫ du roi, comme le supposent certains. D’autres historiens
[Lesquels ?]
identifient cette femme a la
duchesse de Bar
,
Philippe de Gueldres
(1467-1547), qui meurt comme religieuse et en odeur de saintete, et meme dans ce cas, il ne semble pas qu'elle ait jamais ete l'amante de Charles
[
45
]
.
Charles
VIII
est inhume a la
basilique Saint-Denis
tandis que son cœur rejoint la
basilique Notre-Dame de Clery
, afin qu'il puisse etre pres de ses parents,
Louis
XI
et
Charlotte de Savoie
.
Le tombeau de
Charles
VIII
est alors l'un des plus riches de
Saint-Denis
, realise en grande partie en bronze dore et en email. Comme tous les tombeaux qui n'ont pas de pierre, il est fondu par les revolutionnaires des
1792
. Les derniers vestiges disparaissent en
1793
.
Charles
VIII
n'est pas inhume dans la chapelle etablie par
Charles
V
, qui est devenue la chapelle Saint-Jean-Baptiste, chapelle des ≪ rois Charles ≫, comme son nom peut l'y predisposer. La place manque dans cette chapelle. Il est enterre dans l'un des lieux les mieux exposes de l'eglise : a la croisee du transept, au nord-ouest du maitre-autel. Ce secteur n'a connu aucune modification depuis l'enterrement de
Jeanne
II
de Navarre
aux pieds de son pere
Louis
X
en
1349
.
La reine
Anne de Bretagne
supervise la conception du tombeau, puis les travaux. L'execution en est confiee a
Guido Mazzoni
,
≪ chevalier, painctre et enlumineur ≫
que
Charles
VIII
a ramene de ses conquetes italiennes, et qui est passe au service de
Louis
XII
. De fait, ce tombeau surpasse tous les autres a
Saint-Denis
par ses dimensions et son ornementation somptueuse. Le monument mesure
8 pieds
et demi de long et
4 pieds
et demi de large. Il domine les gisants medievaux en avant desquels il est place. La statue monumentale en bronze dore represente le roi en orant. Celui-ci est revetu de la robe bleue a
fleurs de lys
dorees realisee en email.
Le soubassement rectangulaire est orne de figures feminines dans des medaillons ? comme au tombeau de
Francois
II
de Bretagne
a
Nantes
. Des rubans de ≪ K ≫ entrelaces se deroulent entre ces figures feminines, sur tout le pourtour du soubassement. L'embleme personnel de
Charles
VIII
(epee flamboyante ou palmee) orne egalement le tombeau. Aux quatre angles du socle, des anges en bronze polychrome portent des ecus avec les armes de France (d'azur a trois fleurs de lys d'or) et de Naples et Jerusalem ecartelees (ecartele en 1 et 4 seme de fleurs de lys d'or au lambel de gueules et, en 2 et 3, d'argent a la croix potencee d'or, cantonnee de quatre croisettes du meme).
Ce tombeau influence les realisations posterieures de la basilique, notamment a cause de la representation du souverain en priere, sans couronne. Elle est reprise au
XVI
e
siecle dans les tombeaux a transis (
Louis
XII
,
Francois
I
er
et
Henri
II
).
Le cœur de
Charles
VIII
rejoint la
basilique Notre-Dame de Clery
ou reposent ses parents. En
1873
, il est retrouve sous le dallage de la collegiale. Une dalle offerte en
1892
par la Societe francaise d’archeologie en marque depuis l’emplacement.
La figure de
Charles
VIII
connait depuis toujours un traitement severe. Depuis son epoque, il a l'image d'un jeune roi fragile et instable dont le portrait physique disgracieux correspond en tout point a son mental deficient. C'est en tout cas ce qui ressort des descriptions utilisees par les historiens, celle de
Philippe de Commynes
dans ses
Memoires
ou encore dans les ecrits de l'ambassadeur venitien Zaccaria Contarini
[
46
]
.
Le
XIX
e
siecle francais connait une production historique importante et l'etude de
Charles
VIII
n'echappe pas a la regle. L'historien renomme
Jules Michelet
dans son
Histoire de France
lui fait une place au sein du roman national.
Charles
VIII
est le roi qui engage les
guerres d'Italie
, en cela, il allume l'etincelle, permet a la culture italienne de rencontrer la civilisation francaise et provoque ainsi le brasier de la Renaissance
[
47
]
.
Les ouvrages de Paul Pelicier
[
48
]
en 1882 puis de Delaborde
[
49
]
en 1888 sont des travaux d'erudition qui ne bouleversent pas l'image du regne de
Charles
VIII
. La vision dominante dans l'historiographie est celle d'une periode d'insuffisance royale. Ce souverain immature et mal conseille aurait dilapide les energies du royaume dans ≪ l'Entreprise italienne ≫, une aventure chevaleresque irrationnelle
[
50
]
. En effet,
Charles
VIII
pour se lancer pleinement dans les
guerres d'Italie
a concede des terres a des souverains etrangers lors des
traites d'Etaples
, de
Barcelone
et de
Senlis
ce qui est contraire au processus de construction territoriale du royaume, resultat de la politique de son pere,
Louis
XI
.
Il faut attendre la seconde moitie du
XX
e
siecle pour voir emerger une nouvelle historiographie le concernant. Yvonne Labande-Mailfert est certainement pionniere dans ce processus et d'autres historiens lui ont ensuite emboite le pas. L'historienne rehabilite aussi bien le portrait moral de
Charles
VIII
que ses actions politiques en les expliquant dans leur contexte intellectuel et politique (entre autres dans le chapitre nomme ≪ les origines des guerres d'Italie et le vouloir du roi ≫)
[
51
]
. Elle rappelle qu'il ne faut pas transposer notre rationalite politique dans le monde de la fin du
XV
e
siecle.
Les prophetes et predicateurs sont alors detenteurs d'un pouvoir important dans les cours princieres. Les attentes messianiques etaient tres fortes autour de
Charles
VIII
, nombre d'auteurs mettaient en lui leur espoir d'une Reforme de l'Eglise et allaient jusqu'a lui presager un avenir imperial
[
52
]
. Le milieu dans lequel evolue
Charles
VIII
dispose donc d'une logique interne qu'une reflexion marquee par une interpretation deterministe de l'histoire ne peut entendre. C'est notamment en tenant compte de ce cadre que les historiens du
XXI
e
siecle developpent leur reflexion
[
53
]
.
-
Double tournois ou niquet sous
Charles
VIII
.
-
Ecu d'or au soleil sous
Charles
VIII
.
-
Karolus ou dizain sous
Charles
VIII
.
Charles
VIII
et Anne de Bretagne ont eu six enfants, tous morts en bas age
[
54
]
:
- Charles-Orland de France
(11 octobre 1492 - 16 decembre 1495),
dauphin
du Viennois a sa naissance ;
- Francois (Courcelles, aout 1493 - idem), ne avant terme. Il est inhume en l'
eglise Notre-Dame de Clery
;
- Fille mort-nee (Lyon, 15 mars 1494) ;
- Charles de France
(Plessis-les-Tours,
-
), dauphin du Viennois a sa naissance ;
- Francois de France
(juillet 1497 - fin 1497), dauphin du Viennois a sa naissance ;
- Anne de France (
Tours
, mort-nee le
).
Charles VIII aurait eu cinq filles naturelles
[
55
]
: Christine, Francisque, Charlotte (enfant dont il est le parrain), Louise et Marguerite. Mais on n'a pas de preuves certaines de sa paternite en ce qui les concerne.
Ascendance de Charles VIII de France
En 1492,
Charles
VIII
prend pour devise la formule ≪ Plus qu'aultre ≫", elle est par exemple visible sur le frontispice de ≪ Le Livre des faiz monseigneur saint Loys ≫
[
56
]
. L'interpretation proposee par l'historienne Yvonne Labande Mailfert est que le roi de France veut alors montrer a tous sa volonte de partir en croisade. Et ainsi de faire encore plus pour la chretiente que ne l'ont fait les souverains iberiques qui viennent pourtant d'achever la
Reconquista
avec la
Prise de Grenade
[
57
]
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3
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1490-1493
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1494-1495
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- ↑
Le roi expedia une lettre a Francois de Genas, le 27 juillet 1480 : ≪ Monsr le general, je vous ay ja escript que vous m'envoyssiez maistre Jehan Martin, medecin, pour ce que maistre Guillaume Girard, qui estoit medicen de Monsr le daulphin est trespasse, et que on m'a conseille que je prinsse en son lieu ledit maistre Jehan Martin ; mais il ne va ne vient, dont je m'esbays
[
2
]
… ≫ Jean Martin etait doyen de la faculte de medecine de Montpellier, ≪ qui avait, a Montpellier, etudie au ≪ College des douze medecins ≫ fonde au
XIV
e
siecle par le pape
Urbain
V
[
3
]
. ≫ Apres le sacre de
Charles
VIII
, ce physicien illustre du roi devint maitre de la
Chambre des comptes
de Paris
[
4
]
.
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- ↑
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hemorragie meningee
liee au choc frontal. Un traumatisme cranien peut provoquer des symptomes semblables et entrainer notamment paralysie, coma pouvant conduire au deces.
- ↑
Son pere Louis
XI
a eu de frequentes crises d’epilepsie, et plusieurs episodes d'hemiplegie dont le dernier lui a ete fatal
[
21
]
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, 1401-1500
(
lire en ligne
)
.
- ↑
Labande-Mailfert 1986
,
p.
157.
- ↑
≪
Hector Carballo, le monarque francais a la sauce espagnole
≫, sur
La Montee Iberique
,
https://plus.google.com/u/1/b/102225422411390937325/102225422411390937325/posts
(consulte le
)
.
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