Bataille d'Agnadel

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Bataille d'Agnadel
Description de cette image, également commentée ci-après
Bataille d'Agnadel , Pierre-Jules Jollivet (1837).
Informations generales
Date
Lieu Agnadel , entre Milan et Bergame ( Italie )
Casus belli Ligue de Cambrai decretee par le Pape
Issue Victoire francaise decisive
Changements territoriaux Lombardie
Belligerants
Drapeau du Royaume de France  Royaume de France Drapeau de la République de Venise  Republique de Venise
Commandants
Louis XII
Louis II de la Tremoille
Charles d'Amboise
Antoine le Bon
Bartolomeo d'Alviano
Niccolo di Pitigliano
Forces en presence
30 000 hommes 15 000 hommes
Pertes
500 environ Au moins 10 000 [ 1 ]

Quatrieme guerre d'Italie

Batailles

Coordonnees 45° 27′ nord, 9° 34′ est
Geolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille d'Agnadel

Le , la republique de Venise est vaincue a Agnadel , non loin de Milan , par la coalition de pays regroupes dans la Ligue de Cambrai , a savoir le pape Jules II , le roi de France Louis XII , l'empereur d'Allemagne Maximilien I er et le roi d'Aragon Ferdinand .

Le contexte des guerres d'Italie [ modifier | modifier le code ]

Cette ligue de circonstance est une peripetie parmi d'autres dans les guerres d'Italie .

L'initiateur de la ligue est le Pape Jules II lui-meme. Il a pris les armes pour defendre les Etats pontificaux menaces de dislocation. Des 1504, il a soumis la Romagne et conquis Bologne et Perouse .

Mais il ne tarde pas a se heurter a Venise . La Serenissime Republique pretend en effet etendre ses possessions de Terre ferme et conquerir la Romagne.

C'est ainsi que le , le pape Jules II constitue la ligue de Cambrai .

La bataille [ modifier | modifier le code ]

Le , l'armee francaise menee par Louis XII quitte Milan et s'enfonce en territoire venitien. Pour entraver sa progression, Venise leve une armee de mercenaires commandee par les cousins Orsini, Bartolomeo d'Alviano et Niccolo di Pitigliano, qu'elle stationne devant Bergame . Les Orsini ont recu l'ordre d'eviter toute confrontation directe et de s'en tenir a des demonstrations et des escarmouches pour harceler l'ennemi.

Pourtant, le , Louis XII , a la tete de 30 000 hommes dont 6 000 Suisses et 2 000 cavaliers, fait traverser a son armee l' Adda a hauteur de Cassano d'Adda . Alviano et Pitigliano, dont l'armee, de force egale [ 2 ] , campe sous les remparts de Treviglio , hesitent sur l'attitude a tenir : Alviano est partisan d'enfreindre les consignes des doges et d'attaquer de front l'envahisseur ; mais finalement ils se decident a decrocher sur le Po afin de tenir des positions plus solides.

Le , alors qu'il faisait marche vers le sud, Alviano se heurte a un detachement francais commande par Charles d'Amboise , qui stationnait ses troupes autour du village d'Agnadel. Alviano range son armee, environ 8 000 hommes, en ordre de bataille, sur un coteau surplombant un vignoble. Les Venitiens engagent l'action et se heurtent a l'avant-garde francaise. Chaumont-d'Amboise repond par une charge de cavalerie, puis fait monter les piquiers suisses a l'assaut, mais ses troupes sont ralenties dans l'ascension de la colline par le franchissement d'un fosse de drainage et par la pluie. Dans ces conditions, les positions venitiennes soutiennent le premier choc.

Lorsque Pitigliano, qui est deja plusieurs kilometres au sud, recoit un message d'Alviano l'appelant a la rescousse, il fait repondre qu'il vaut mieux interrompre la bataille, et quant a lui, poursuit sa marche vers le sud.

Dans l'intervalle, le gros de l'armee francaise, dirige par Louis XII , arrive a Agnadel et encercle Alviano et son armee. Les bataillons francais et venitiens se combattent dans une terrible melee, sans pouvoir presque se reconnaitre, et dans un tel tumulte que les ordres sont a peine entendus par les soldats. Le roi Louis ayant fait disposer son artillerie dans les broussailles, hors de la vue des ennemis, la fit tirer, eclaircissant les rangs venitiens. Il fit ensuite donner ses gens d'armes, mettant en fuite les forces ennemies.

Les Francais, notamment le chevalier Bayard , s'illustrent aux cotes de leurs allies. La cavalerie venitienne s'enfuit, puis en l'espace de trois heures, l'armee venitienne est detruite et compte 4 000 morts, cependant qu' Alviano , blesse [ 3 ] , est fait prisonnier.

Une victoire decisive, pour peu de temps [ modifier | modifier le code ]

Bien que Pitigliano eut evite d'engager les troupes ennemies, l'issue de la bataille lui fut connue dans la soiree, et au matin la moitie de ses troupes avait deserte. Confronte a l'avance inexorable de l'armee francaise, il precipite sa retraite sur Trevise et Venise, laissant le roi de France prendre possession de toute la Lombardie. La victoire francaise met la republique de Venise a la merci d'une invasion, voire d'une disparition. Machiavel a pu dire de cette bataille qu'en un jour, les Venitiens avaient perdu ce qu'ils avaient mis 800 ans a arracher [ 4 ] .

Mais le pape Jules II renverse les alliances et se retourne contre les Francais. Avec le doge de Venise et le roi d' Espagne , il cree cette fois une Sainte Ligue contre le roi Louis XII .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. A Global Chronology of Conflict: From the Ancient World to the Modern Middle East, Vol. II, ed. Spencer C. Tucker, ABC-CLIO, 2010", 479 p.
  2. Dictionnaire historique des sieges et bataille , Vol. 1.
  3. Durant le combat, Bartolomeo d'Alviano fut renverse de son cheval et recut un coup de lance qui lui fit perdre un œil.
  4. Cf. Nicolas Machiavel , Le Prince , ≪ Chap. 12 ≫  ; allusion reprise dans le Discours sur la premiere decade de Tite-Live , livre I, chap 6.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

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Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

Liens externes [ modifier | modifier le code ]