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Mouvement autonome en Italie

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Le mouvement autonome se cristallise en Italie en deux vagues. La premiere, en 1973 , s'incarne principalement sous le nom d'≪  Autonomia Operaia  ≫ ( Autonomie ouvriere ), en reference au concept d'≪ autonomie ouvriere ≫ ou d'≪ autonomie proletarienne ≫.

Une deuxieme vague de l'≪ autonomie italienne≫ a lieu en 1977. Celle-ci se distancie nettement de l'operaisme et du marxisme en general et se veut ≪ creative ≫.

Histoire [ modifier | modifier le code ]

L'origine [ modifier | modifier le code ]

L'origine du ≪ mouvement ≫ se place d'abord d'un point de vue theorique autour de la reflexion entreprise sur la nouvelle composition ouvriere en utilisant entre autres l'enquete de terrain : revue Quaderni Rossi ( 1 er  numero en ) animee entre autres par un sociologue du PCI Raniero Panzieri . En 1964, Mario Tronti , Antonio Negri et Romanio Alquati fondent une nouvelle revue Classe Operaia . Cette revue mene un travail sur la transformation de la classe ouvriere italienne et l'arrivee massive de jeunes ouvriers immigres de l'interieur (Sud Italien = Mezzogiorno) qui vont modifier et sa composition et renouveler les methodes de lutte dans les entreprises, peu d'entre eux etant syndiques.

L' operaisme et l' Autonomia de 1973 [ modifier | modifier le code ]

C'est en 1968/1969 que le mouvement gagne l'ensemble du pays : en 1968 d'abord avec la rencontre de militants etudiants et de jeunes ouvriers aux portes des usines comme a Turin, autour de Fiat Mirafiori  : 50 000 salaries, ou a Porto Marghera, dans la zone industrielle de Venise, mais aussi a Milan, Genes et Naples. Ces groupes informels se cristallisent tout au long de l'annee 1969 qui voit une premiere vague de lutte au printemps, puis lors de l'automne chaud de septembre a novembre. C'est a ce moment qu'apparaissent les premieres actions de sabotage de masse comme a la Fiat. Un peu partout se creent des assemblees ouvriers-etudiants qui vont se reunir pendant les vacances 1969 en ≪ congres ≫ a Turin en regroupant les ≪ avant-gardes ≫ des principales usines. A la fin de cette reunion s'opere une separation en plusieurs groupes : se creent alors ≪  Lotta Continua  ≫, ≪  Potere Operaio  ≫ et un ≪ Cercle Lenine ≫, mais beaucoup restent ≪ inorganises ≫ [ref. necessaire] .

C'est a ce moment qu'ont lieu les premiers attentats, qui marquent le debut de ce qu'on appelle la ≪ strategia della tensione ≫ (Strategie de la Tension), attentats qui d'emblee sont imputes a l'extreme gauche (aux anarchistes precisement : voir l'affaire Pinelli ). Ceci s'ajoute a une violence policiere et aux actions armees des neo-fascistes, le resultat est qu'une partie importante du mouvement va penser que l'Etat est pret a tout pour ≪ criminaliser les luttes ≫ et qu'il est ≪ primordial de s'armer pour pouvoir d'abord se defendre, voire riposter ≫.
De plus avec la ≪ crise ≫ qui s'aggrave en 1973 (guerre du Kippour entrainant une hausse du prix de l'essence et les premieres vagues de restructurations industrielles entrainant elles-memes des luttes contre les licenciements) la situation politique se tend dangereusement. D'un cote la Democratie Chretienne multiplie les alliances gouvernementales de centre gauche, de l'autre le PCI theorise sur l'echec du Frente Popular d'Allende au Chili (coup d'etat du ) pour elaborer ce qui se sera appele plus tard le Compromis Historique. Il s'agit pour lui d'obtenir aussi une relative paix sociale, ce qui va l'amener a s'opposer de plus en plus aux differents mouvements ≪ autonomes ≫, y compris physiquement dans les manifestations [ref. necessaire] . Mouvements qui au fil des ans, ont deborde des entreprises pour toucher les quartiers peripheriques des grandes villes ou desormais se pratiquent l'auto reduction des loyers, l'action de masse pour la baisse du prix des transports en commun et au fur et a mesure de la montee de l'inflation l'auto-reduction des prix dans les magasins (certaines actions etant ≪ protegees ≫ par des militant(e)s arme(e)s) La lutte touche aussi les prisons, les militants emprisonnes entrent en contact avec des prisonniers de ≪ droit commun ≫ qui se radicalisent a leur contact (ainsi la commission ≪ prisons ≫ de Lotta Continua constituera l'armature du groupe NAP Nuclei Armati Proletari) [ref. necessaire] .

Toni Negri  : leader de Rosso (1974-1979).

Le , 400 delegues se reunissent a Bologne pour fonder la coordination italienne des comites autonomes ouvriers. Regroupement de comites ouvriers et de collectifs de quartiers, l'Autonomie italienne rassemble egalement a partir de 1976 des centaines de bandes de jeunes defendant l'emeute comme forme de lutte contre l'Etat et le capitalisme [ref. necessaire] .

De nombreux autonomes italiens sont directement issus du Parti communiste . Certains viennent egalement de differentes organisations d' extreme gauche comme Il Manifesto , Potere Operaio (Pouvoir Ouvrier), et Lotta Continua . Les partisans de Toni Negri rejoignent l'Autonomie des 1973 . Ils defendent une conception leniniste de l' Autonomie ouvriere qui prone la creation d'un ≪ Parti Autonome ≫ [ref. necessaire] .

A partir de 1975 , l'Autonomie italienne est rejointe par des militants issus de Potere Operaio et de Lotta Continua qui se regroupent autour d' Oreste Scalzone pour creer le Comitato Comunista per il Potere Operaio (Comite Communiste pour le Pouvoir Ouvrier). Le Comitato Comunista per il Potere Operaio (COCOPO) represente la tendance insurrectionnaliste de l'Autonomie italienne. Le COCOPO prone ainsi un exercice direct de la violence militaire. A l'oppose, la tendance representee par Toni Negri , organisee au sein des Collectifs Politiques Ouvriers, entend deleguer la lutte armee aux Brigades Rouges . En 1976 , le COCOPO explose en une multitude de groupes armes : Comitati Comunisti per la Dittatura Proletaria a Rome , Unita Comuniste Combattenti a Florence , Prima Linea a Milan … Quant aux militants regroupes autour d' Oreste Scalzone , ils s'organisent a partir de 1977 au sein des Comitati Comunisti Rivoluzionari [ref. necessaire] .

La vague autonome de 1977 [ modifier | modifier le code ]

L'annee 1977 est consideree comme l'apogee de l'autonomie italienne. La nouvelle vague autonome commence en fevrier, avec l'expulsion de l'Universite de Rome de Luciano Lama, le secretaire de la CGIL , par des etudiants voulant marquer leur refus de toutes les institutions, partis et syndicats. Le , a Bologne, au cours de heurts avec la police, un etudiant membre de Lotta continua , Francesco Lorusso, decede. Cet evenement donne lieu a de nombreuses et violentes manifestations [ 1 ] .

A la suite de ces manifestations, une nouvelle vague de contestation s'etend a travers toutes les grandes villes d'Italie. L'annee 1977 est marquee par une progression de la violence, notamment des attaques contre les biens (sieges de partis, commissariats, entreprises, tribunaux, casernes,  etc. ). Selon le ministere de l'Interieur, un attentat a lieu toutes les quatre heures [ 2 ] .

A la difference de la premiere periode de l'histoire de l'autonomie italienne, il faut distinguer deux composantes radicalement divergentes dans le mouvement de 1977 [ 3 ] .

L'≪ autonomie du desir ≫ [ modifier | modifier le code ]

La premiere tendance se veut spontanee, ≪ creatrice ≫, festive, culturelle. Le discours est moins oriente vers la classe ouvriere. On est loin des revendications salariales habituelles, on scande : ≪ Du travail pour tous, mais tres peu et sans aucun effort ≫. On ne se dit plus tant ≪ militant ≫ mais ≪ Indiens metropolitains ≫ : des jeunes gens qui se barbouillent le visage de toutes les couleurs et disputent les ≪ centres metropolitains ≫ aux ≪ Vestons bleus ≫ et aux ≪ Visages Pales ≫ [ 4 ] .

Le mouvement s'eloigne des fabriques pour se centrer sur les Centri Sociali ( squats ), les fanzines, les radios libres, dont la plus celebre est la Radio Alice de Bologne. Le mouvement donne une large place au feminisme, a l'ecologie, aux revendications homosexuelles, a la depenalisation des drogues. Plutot que de defier le pouvoir, il tend a creer des structures alternatives [ 3 ] , [ 5 ] .

L'≪ autonomie du P38 ≫ [ modifier | modifier le code ]

La deuxieme tendance du mouvement autonome de 1977 est profondement differente. Prenant pretexte des heurts entre manifestants et policiers, et des affrontements entre militants de droite et de gauche, elle prone une culture de la violence. Elle affirme la necessite de se ≪ militariser ≫ et d'organiser les ≪ nouveaux sujets sociaux ≫ pour lancer la lutte armee contre l'Etat [ 3 ] , [ 5 ] .

Une mythologie se cree apres la diffusion de la photo du militant Giuseppe Memeo, militant d'Autonomia Operaia et futur membre des Proletari Armati per il Comunismo (PAC) , qui brandit, cagoule, un pistolet P38 face a la police a Milan [ 6 ] . Lors de chaque manifestation, des groupes masques menacent la police en imitant de leurs doigts la forme du P38 [ 7 ] . Mais ensuite, de reels P38 commencent a remplacer les cocktails Molotov, notamment dans les manifestations de Bologne et de Milan [ 2 ] .

Le ≪ Congres ≫ de Bologne [ modifier | modifier le code ]

Les 23, 24 et , un congres du ≪ Mouvement ≫, informel, est organise a Bologne. La ville, dont la mairie communiste s'est montree tres hostile a l'autonomie, est choisie comme ≪ symbole de l'hypocrisie sociale-politique du compromis historique ≫. 80'000 personnes participeront aux manifestations et aux activites. Devant le stade, les deux tendances, l' Autonomie creative et l'Autonomie P trente-huitarde , s'affrontent physiquement. Les partisans de l' Autonomie violente sont surnommes ≪ Volcheviques ≫, du nom du cercle romain de la rue des Volsci, qui abrite leurs principaux theoriciens [ 4 ] .

Apres la fin de la vague de 1977 [ modifier | modifier le code ]

Progressivement, l'Autonomie italienne se militarise, chaque collectif autonome creant son propre groupe arme pour organiser hold-up, incendies, attentats a l'explosif, et ≪ jambisations ≫ (tirs d'armes a feu dans les jambes). Le mouvement autonome italien s'effondre subitement en 1979  : sur les 25 000 militants incarceres ou sur les plusieurs centaines qui s'exilent a l'etranger, (la plupart en France et en Amerique latine ou ils beneficieront de l'asile politique) certains viennent des secteurs de l'Autonomie, d'autres de groupes plus ≪ leninistes ≫ comme Brigate Rosse (Brigades Rouges) qui restera le plus important des groupes armes italiens par le nombre de militants ou sympathisants ≪ actifs ≫. Une partie importante des Autonomes se replie dans les Centres Sociaux des grandes villes comme Turin ou Milan [ ref.  souhaitee] .

En , Oreste Scalzone est de retour en Italie apres vingt-six ans d'exil.

En 2012 a Tarente, lors d'un mouvement de protestation contre la fermeture par decision de justice (≪ Le , le tribunal de Tarente apres une longue enquete, avait annonce la fermeture des hauts-fourneaux et de la cokerie pour cause de pollution… ≫), mouvement regroupant et la direction de l'usine, les syndicats et les partis de gauche ≪ traditionnels ≫, on voit apparaitre ≪ un groupe d’abord minuscule rassemblant quelques ouvriers de l’usine dont les plus anciens ont connu les belles annees de l’autonomie ouvriere, des ouvriers d’autres usines, des habitants du quartier, des jeunes, des chomeurs ≫. Groupe qui va declarer qu'a contrario de se battre pour rouvrir une usine polluante, c’est ≪ a l’Etat et a la famille Riva de payer les consequences du desastre pour la sante qu’ils ont cree ≫ [ ref.  souhaitee] .

Son nom Comitato cittadini operai Taranto (Comite habitants-ouvriers de Tarente) dans un premier temps, puis Comitato cittadini e lavoratori liberi e pensanti (Comite habitants et travailleurs libres et pensants) il va mobiliser tout au long du mois d'aout 2012 plusieurs milliers de personnes… C'est la plus importante ≪ resurgence ≫ de l'autonomie ouvriere en Italie de ces dernieres annees (source : Refuser le chantage sante contre travail, lutter pour le revenu garanti : l’exemple de l’ILVA a Tarente (Italie) Mouvement Communiste/Kolektivn? proti Kapit?lu Bulletin n o  2, ) [ ref.  souhaitee]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. (it) Margherita Morini , ≪  Un “printemps romain?”: il ≪movimento '77≫ visto dalla stampa francese.  ≫, Storicamente , vol.  10,‎ ( ISSN   1825-411X , DOI   10.12977/stor571 , lire en ligne , consulte le )
  2. a et b Isabelle Sommier, La violence revolutionnaire, Paris, SciencesPo, 2008, 164 p. ( ISBN   978-2-7246-1062-8 ) , p. 73.
  3. a b et c (it) ≪  La sinistra rivoluzionaria italiana dopo il Sessantotto Esperienze, orizzonti, linguaggi / link18  ≫, Storicamente ,‎ ( ISSN   1825-411X , lire en ligne , consulte le )
  4. a et b Maria-Antonietta Macciocchi, Apres Marx, avril , Paris, Seuil , , 191  p. ( ISBN   2-02-004788-8 ) , p.  33-34, 102-123
  5. a et b ≪  Insurrection des desirs et Italie des annees 1970  ≫, sur Chroniques critiques (consulte le )
  6. Alessandro Placidi, Divise forate. Storie di vittime dimenticate delle forze dell'ordine , p.  56
  7. (de) UB , ≪  Autonomia Operaia: Die 77er-Bewegung  ≫, sur UB (consulte le )

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]