Arabe

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Arabe
?????????????
( al ? arab?ya )
Pays monde arabe et diaspora arabe
Nombre de locuteurs entre 448 825 973 [ 1 ] et 480 000 000 [ 2 ]
Nom des locuteurs arabophone
Typologie VSO , flexionnelle , accusative , a accent d'intensite
Ecriture Voir ecriture de l'arabe
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle 27 ou 28 Etats

Ligue arabe
Organisation de la cooperation islamique
Organisation des Nations unies
Union africaine
Union du Maghreb arabe

Codes de langue
IETF ar
ISO 639-1 ar
ISO 639-2 ara
ISO 639-3 ara
Etendue macro-langue
Type langue vivante
Linguasphere 12-AAC
Glottolog arab1395
Etat de conservation
Eteinte

EX Eteinte
Menacee

CR En situation critique
SE Serieusement en danger
DE En danger
VU Vulnerable
Sure

NE Non menacee
Langue non menacee ( NE ) au sens de l’ Atlas des langues en danger dans le monde
Echantillon
Article premier de la Declaration des droits de l'homme en arabe standard [ 3 ]  :

?????? ?

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Carte
Image illustrative de l’article Arabe
Repartition geographique de la langue arabe.
  • arabe majoritaire
  • arabe minoritaire

L’ arabe (en arabe : ????????????? , al- ? arabiyya [ 4 ] /al?ara?biːa/ Ecouter ) est une langue afro-asiatique de la famille des langues semitiques . Avec un nombre de locuteurs estime entre 448 825 973 [ 1 ] et 480 000 000 de personnes [ 2 ] , au sein du monde arabe et de la diaspora arabe, l'arabe est de loin la langue semitique la plus parlee, bien avant l' amharique (seconde langue semitique la plus parlee).

La langue arabe est originaire de la peninsule Arabique , ou elle devint au VII e  siecle la langue du Coran et la langue liturgique de l' islam . L'expansion territoriale de l' Empire arabe au Moyen Age a conduit a l' arabisation au moins partielle sur des periodes plus ou moins longues du Moyen-Orient , de l' Afrique du Nord et de certaines regions en Europe ( peninsule Iberique , Sicile , Crete , Chypre , territoires d'ou elle a disparu, et Malte , ou le maltais en constitue un prolongement particulier). Parlee d'abord par les Arabes , cette langue qui se deploie geographiquement sur plusieurs continents s'etend sociologiquement a des peuples non arabes, et est devenue aujourd'hui l'une des langues les plus parlees dans le monde . C'est la langue officielle de plus de vingt pays et de plusieurs organismes internationaux, dont l'une des six langues officielles de l’ Organisation des Nations unies .

La langue arabe est marquee par une diglossie entre l' arabe litteral , langue vehiculaire surtout ecrite, et l' arabe dialectal , langue vernaculaire surtout orale. L'arabe litteral comprend l' arabe classique (pre-coranique, coranique, et post-coranique) et l' arabe standard moderne . L'arabe dialectal comprend de nombreuses varietes regionales , pas toutes intelligibles entre elles .

Les vecteurs du rayonnement culturel de la langue arabe sont l' islam , la litterature de langue arabe et les medias audiovisuels contemporains dont la television et Internet. Un vecteur historique important de rayonnement fut l' emprunt lexical de termes arabes dans des langues etrangeres, entre autres les langues romanes dont le francais .

La prononciation de l'arabe comporte un nombre assez eleve de consonnes (28 en arabe litteral) et peu de voyelles (trois timbres et deux longueurs en litteral, souvent un peu plus en dialectal). L'arabe s'ecrit au moyen de l' alphabet arabe .

Par sa grammaire , l'arabe est une langue accusative et flexionnelle qui fait un usage important de la flexion interne . La syntaxe suit dans la proposition l'ordre fondamental verbe-sujet-objet , et le determinant suit le determine dans le groupe nominal .

Des sciences linguistiques complementaires a l'etude de la grammaire sont la semantique et la stylistique de l'arabe , ainsi que sa lexicographie qui etudie le vocabulaire et permet l'elaboration de dictionnaires.

Origine

Inscription trilingue ( grec , syriaque , arabe) de l'eglise Saint Serge a Zabad (sud-est d' Alep ) datee 512 apr. J.-C. [ 5 ] .

L'origine de la langue arabe remonte au II e  siecle, dans la peninsule Arabique .

La tradition donne egalement des origines bien anterieures : la reine de Saba , l'ancien Yemen ainsi que des tribus arabes disparues dont les plus citees sont les tribus ??d ( ??? ) et Tham?d ( ???? ); qui auraient ete de la descendance de Iram, l'un des fils de Sem fils de Noe [ 6 ] ; et qui auraient parle cette langue dans une forme plus ancienne. Voir les langues sudarabiques anciennes .

Les plus anciennes inscriptions arabes preislamiques datent de 267 [ 7 ] .

Les Abd Daghm etaient les habitants de Taif et ce sont les premiers a inventer l'ecriture arabe [ 8 ] .

Repartition geographique actuelle

L'arabe est parle a des degres divers dans les pays arabes du Moyen-Orient , en Iran (province du Khouzistan ), en Turquie (frontiere turco-syrienne), en Israel [ 9 ] , dans les pays d' Afrique du Nord , du Sahara , du Sahel et sur les cotes de la Corne de l'Afrique .

Il est egalement pratique dans la diaspora arabe.

Liste Swadesh (1-100).

Langue officielle

Pays ou la langue arabe est :
  • seule langue officielle
  • langue co-officielle dans un pays a majorite arabophone
  • langue co-officielle dans un pays a minorite arabophone

L'arabe standard moderne est reconnu en tant que langue officielle de 25 Etats [ 10 ] , ce qui le place en troisieme position apres l' anglais et le francais  :

Le Somaliland , non reconnu internationalement, utilise egalement l'arabe comme langue officielle, en plus du somali .

Par ailleurs, la langue officielle de Malte , le maltais , est une langue derivee de l' arabe sicilien du Moyen Age.

Plusieurs organisations internationales ont l'arabe pour langue officielle :

Diglossie

La linguistique distingue differents registres de la langue arabe. La diglossie oppose langue litteraire et langues vernaculaires .

Langue arabe litterale

L’arabe litteral est un terme generique qui regroupe quatre periodes historiques de la meme langue au cours desquelles se deploient successivement l'arabe classique puis l'arabe standard moderne.

Arabe classique

L’arabe ancien est celui de la poesie preislamique.

L’arabe coranique est la langue du texte sacre des musulmans , le Coran , et des textes religieux.

L’arabe classique proprement dit est la langue de la civilisation arabo-musulmane.

Arabe standard moderne

L’arabe standard moderne nait au debut du XIX e  siecle en Egypte , apres l’introduction de l’imprimerie et les publications de livres modernes. Il a ete adopte par les pays de l’Afrique du Nord un siecle et demi plus tard. C’est la langue ecrite commune de tous les pays arabophones.

Langues arabes vernaculaires

Carte des differents dialectes arabes.

Les langues vernaculaires orales, differentes l’une de l'autre dans chaque region, et influencees par l’arabe standard sont appelees arabe dialectal [ 11 ] , les substrats , superstrats et emprunts different selon les regions.

  • Les differences entre des dialectes moins eloignes, comme l’ algerien et le marocain ou le syrien et le libanais ne sont pas tres grandes, mais celles entre ≪ l’arabe marocain ≫ et ≪ l’ arabe syrien  ≫ le sont. (On remarque cette difference par la prononciation et la derivation des mots translates de dialecte en dialecte.) L'arabe est tout de meme generalise via l'arabe litteraire, enseigne a tous dans le systeme scolaire arabe.
  • Les dialectes les plus importants sont l’ egyptien , le chami , le maghrebin , le hedjazi ... Le chami est parle en Syrie , au Liban , en Jordanie et Palestine , le hassanya parle en Mauritanie , au Maroc , au Sahara occidental et dans quelques zones de l'Afrique de l'Ouest.
  • Generalement, entre eux, les locuteurs de dialectes differents utilisent plutot l’arabe litteral, ou une forme simplifiee de l’arabe litteral.

Regroupements de dialectes

Les langues arabes, regroupees en quatre groupes principaux, etant difficilement intercomprehensibles a l'interieur de ces groupes, on est conduit a distinguer une quinzaine de langues tres differentes (au moins autant que les langues latines) au sein desquelles les variantes dialectales sont suffisamment fortes pour etre notees.

Les variantes arabes sont issues d'une matrice elle-meme diverse, la Fassiha, forme semitique heterogene, langue des poetes et sa forme ≪ lingua franca ≫ des negociations inter-tribales.

L'arabe, desormais, constitue un ensemble de dialectes qui sont de plus en plus differents les uns des autres, et ressemble au cas de la langue latine qui donna naissance au francais, a l'italien, a l'espagnol,  etc. A titre d'exemple, l'arabe algerien parle en Algerie est aussi different de celui parle au Yemen que le francais peut l'etre de l'espagnol, alors que ces deux derniers sont issus, l'un et l'autre, du latin. Cependant on ne parle pas encore de langues differentes, bien que l'arabe, comme le latin, tende a se differencier en plusieurs langues et dialectes propres. Pour le moment, seule l'ecriture semble faire l'unite de la langue arabe.

En Occident par exemple, l'arabisation a commence par l'implantation de camps arabes en Espagne et en province d'Afrique (Tunisie et Algerie orientale), phenomene a l'origine des langues andalouses et ifriqyennes , il s'est poursuivi par arabisation [pas clair] par contamination commerciale et administrative sur la population ≪ romaine ≫ autochtone, tandis que la ruralite ≪ amazigh ≫ a garde la langue amazighe, les communautes urbaines maures sont apparues avec cette constante influence andalouse et ifriqyenne, notamment a Kairouan, Fes, Tlemcen,  etc. et les necessites liturgiques arabes dans ces centres universitaires, puis de l'arabisation administrative, surtout a partir des Merinides ( XIII e  siecle).

En parallele, depuis le XI e  siecle, et surtout le XIII e  siecle, des populations arabes bedouines (sinaites, libyennes, cyreniennes et peut-etre yemenites) ont peuple le Maghreb central et oriental, ainsi que les espaces sahariens, influencant, chacun avec leur dialecte propre (lie a leur origine singuliere et leurs developpements autonomes propres...) les populations berberes les plus sensibles.

Le groupe maghrebo-hassani, et les trois types de langue maghrebine (≪ aroubi ≫, ≪ maure ≫, ifriquien) et la hassanya, tout en gardant des differences fortes, n'ont cesse d'echanger a l'interieur d'espaces coherents, et sont desormais absorbes par les dialectes nationaux standards. [ref. necessaire]

Ils ne sont pas du tout intercomprehensibles, mais une forme de maghrebin simplifie permet une intercomprehension entre les commercants par exemple, mais souvent le francais prend le pas dans la diplomatie et le grand commerce.

Au Moyen-Orient
Groupe bedouin
  • Bedouin : il s'agit d'un groupe qui connait une unite tres claire et une similitude avec les dialectes sedentaires locaux, surtout le tripolitain, le jazirien, cyrenien, jordano-palestinien et Najdi, le hadramaoui...
    • Libyen
    • Syro-bedouin du nord, nord Syrie, (Liban), sud-jazirien
    • Syro-bedouin du sud (Palestine-Jordanie-sud-Syrie)
    • bedouin peninsulaire (Arabie saoudite et Jordanie)
    • bedouin neguevo-sinaitique (Egypte et Palestine).
Au Maghreb
  • Darija du Maghreb ( arabe maghrebin )
    • Dialectes ≪ citadins ≫ (non-hilaliens) du Maroc : parlers anciens de Rabat , Sale , Tanger , Tetouan , Fes , Meknes , Taza .
    • Dialectes pre-hilaliens montagnards : parlers des Jbalas , Ghomaras
    • Dialectes pre-hilaliens citadins: region de Tlemcen et de l'est algerien ( Jijel , Constantine , Mila , Setif et Skikda )
    • Dialectes hilaliens des plaines atlantiques : parlers de Chaouia , Doukkala , Rhamna , Sraghna , Tadla , Gharb
    • Dialectes hilaliens de l'est du Maroc .
    • Parlers ≪ urbains ≫ (koines) a forte influence hilalienne du Marocain  : parles dans les grandes villes du Maroc , resultat du brassage de differents dialectes a la suite des migrations des populations rurales vers les grandes villes
    • Arabe du Sud (transitionnel Hassani) : parlers de Tafilalet , Giri, Tata
    • Dialectes des Hauts-Plateaux algeriens (traits nomades)
    • Dialectes citadins (traits sedentaires) du centre-nord et de l'est algerien
    • Tunisien  : koines urbaines, parlers citadins et parlers campagnards de Tunisie
  • Hassaniya , entre le Senegal et le Niger au sud et l'anti-atlas au nord.
    • groupe ≪  marocain  ≫ (Daoublali, Yahiaoui, Baamrani...), transitionnel avec ≪ l'arabe du sud ≫
    • groupe sahraoui (de la Sagya a l'Adrar)
    • groupe trarza-tagant
    • oriental (entre Tichit et Niger)

En Europe

Groupe subsaharien
  • Tchadien
    • standard
    • arabya (langue ethnique)
    • darfouri
  • Soudanais
    • khartoumi et post-nubien
    • "arabya" (langue ethnique)
    • nilotique

Vecteurs de rayonnement

Un premier vecteur de rayonnement est la religion musulmane. L'arabe est reste une langue liturgique dans la plupart des pays musulmans, bien que l'arabe coranique se soit eloigne de la langue arabe moderne.

Un deuxieme vecteur de rayonnement est la litterature en prose et poetique. Des ecrivains non arabes ont utilise la langue arabe pour leurs publications, comme le medecin et philosophe perse Avicenne . Les rois normands de Sicile se piquaient de parler l’arabe.

Un troisieme vecteur de rayonnement sont les medias contemporains, journaux, radio, television (chaines d'information panarabes, telles Al Jazeera ou Al-Arabiya ) et les possibilites multiples d' internet .

Un vecteur important plus ancien est l’emprunt a l'arabe de mots et expressions par les langues non arabes, telles les langues romanes, comme le francais.

Interferences entre la langue arabe et la religion

La langue de l' islam etant l'arabe, de nombreux mots du domaine religieux sont d'abord apparus dans cette langue, et certains mots religieux n'existent qu'en arabe, ou possedent un sens plus precis en arabe.

L' arabisation est fortement liee a l'influence culturelle, commerciale et administrative d' Etats se reclamant tout d'abord de la religion coranique .

Ainsi, en dehors du monde arabe proprement dit, plusieurs langues et de nombreux peuples ont ete ou sont marques de maniere plus ou moins importante par la langue arabe et ont souvent adopte l'alphabet arabe.

En Europe

  • Le castillan et le ladino ( judeo-espagnol ) sont influences par la langue arabe et notamment le portugais qui est fortement marque. La variante espagnole andalouse (qui a ete largement ecrite en caractere arabe : langue mudejare ), absorbee et annihilee par la periode castillane (1240 a nos jours) en est une des composantes les plus frappantes, mais son influence sur les deux idiomes plus nordiques se double de l'influence generale de la civilisation islamique sur les royaumes ≪  galiciens  ≫. Depuis le XIII e  siecle, et a fortiori le XVI e  siecle, le castillan a perdu une bonne partie de son vocabulaire arabe.
  • Le sicilien en particulier et l'italien du Sud dans une moindre mesure sont largement marques par la periode arabe ( IX e - XI e  siecle) et la poursuite de sa civilisation sous les Normands au XII e  siecle. L'arrivee massive d'arabophones serviles originaires de Libye s'est poursuivie au cours de l'epoque moderne pour l'exploitation sucriere et a contribue a entretenir et a renouveler le vocabulaire arabe de cette langue latine sicilienne.
  • Le serbo-croate , en particulier celui de Bosnie , et l' albanais ont ete arabises a l'epoque ottomane; ils ont ainsi recu une riche terminologie religieuse, administrative, theorique, issue de l'arabe via le turc ottoman .
  • Le turc de Turquie , le kurde et l' azerbaidjanais du Sud comprennent plus d'un tiers de vocabulaire arabe, en depit d'une entreprise, menee au XX e  siecle par la Republique de Turquie , pour la remplacer par des importations turkmenes et des neologismes, l'emploi du vocabulaire turc-ottoman et anatolien, tres arabise, est reste tres fort.
  • Le tatar a ete influence indirectement par le biais du persan et du turc seldjoukide ( XIII e ??? XV e  siecles) puis le turc ottoman a l'epoque de l'Etat de Crimee ( XVI e ??? XVIII e  siecles). Mais comme les langues caucasiennes plus tardivement musulmanes ( XVII e ??? XIX e  siecles) ( abkhaze , tcherkesse , tchetchene , daguestani , et meme l' azerbaidjanais du nord ), le tatar a ete tres rapidement russifie.

En Asie

  • Le persan et les autres langues iraniennes sont tellement influences par le vocabulaire arabe, dans tous les domaines, que certains linguistes y ont vu une langue semitique [ref. necessaire] au XIX e  siecle. Seul le tadjik du nord a subi une nette influence russe au XIX e  siecle et surtout au XX e  siecle.
  • Les langues turques d'Asie Centrale ( ouzbek - ouighour , kazakh - kirghize , turkmene ) sont elles aussi tres marquees par une influence persane certaine. Les neologismes, comme en persan, sont souvent issus de neologismes de l'arabe standard contemporain.
  • Les langues ourdou - hindi , sindhi , panjabi , rajasthani et marahsti , et dans une moindre mesure le bihari , le bengali et certaines langues dravidiennes, sont tres fortement influencees par la langue arabe. De son cote, l' ourdou a opte pour la ≪ politique du hindi le plus arabise (et persanise) ≫ afin de creer la langue pakistanaise et, comme ses voisins afghan et iranien, a conserve les caracteres arabes.
  • Le hui de Chine peut etre ecrit encore aujourd'hui en caracteres arabes. Les originalites du dialecte ont mene a distinguer cette langue du mandarin et du jin , les deux groupes han voisins. Ses locuteurs composent jusqu'a 20 % de la petite region autonome du Ningxia .
  • Le javanais et le malais sont superficiellement arabises, plus ou moins dans la meme mesure que le tatar , le kazakh ou le wolof .

En Afrique

  • Au Maghreb le processus d'arabisation est entame des le VIII e  siecle, a partir duquel l'arabe devient langue religieuse et administrative, tandis que le vocabulaire arabe entre dans les dialectes puniques, latins et berberes des plaines et des cites les plus importantes. Les invasions hilaliennes accelerent l'arabisation des populations, introduisant encore plus de vocabulaire courant, bien au-dela du vocabulaire religieux ou d'origine proprement coranique.
  • Les populations musulmanes du Tchad , du Soudan et de la corne de l'Afrique ( toubou , nubiens , darfouris , afars , oromos , somalien ) sont a des degres divers si arabises que la plupart des hommes sont arabophones, si bien que leurs langues en ont subi une influence claire et directe depuis plus de cinq siecles (en particulier en Somalie ).
  • Les populations bantoues de l'est sont toutes largement marquees par la civilisation swahili . A l'instar du persan , cette famille de langue presente une structure non arabe, mais un vocabulaire forme jusqu'a 50 % d'emprunts a l'arabe. Si le swahili s'ecrit aujourd’hui en caracteres latin, l'ecriture arabe reste tres repandue.
  • En Afrique de l'Ouest , de la meme maniere, l'islamisation et l'arabisation du commerce au Moyen Age, puis les invasions bedouines ont produit deux couches de forte arabisation. Les langues de cette region s'ecrivaient depuis le XII e  siecle en caracteres arabes, ce qui a augmente l'influence de cette langue, surtout sur les peuples sahelo-sahariens ( songhai , peuls , touaregs ), et dans une moindre mesure en wolof , bambara , mossi et haoussa , ces langues n'etant reellement influencees par l'islam que vers la fin de l' epoque moderne .

La litterature arabe

Quelques ecrivains arabes celebres sont :

Les medias contemporains

L'arabe est une langue internationale . Toutefois, en dehors du monde arabe, il est moins enseigne en tant que langue etrangere que d'autres langues internationales. On ne le trouve guere que dans les universites et certains instituts specialises. Le manque de volonte politique pour promouvoir la langue ainsi que l'ecart plus ou moins important entre l'arabe litteral et les differentes formes d'arabe dialectal sont peut-etre des obstacles a l'internationalisation reelle de l'arabe [ 13 ] . Mais, l'essor de nouvelles chaines d'information panarabes, telles Al Jazeera , Al-Arabiya , ou encore l'utilisation de l'arabe par des chaines etrangeres telles que la chaine francaise France 24 , BBC Arabic Television , Russia Today , la Television centrale de Chine , Euronews ou l'americaine Al-Hurra entrainent un renouveau de la langue arabe, atteste par la creation depuis quelques annees de tests, comme CIMA developpe par l' Institut du monde arabe avec le CIEP , pour certifier le niveau de langue.

Les emprunts lexicologiques a l'arabe

L’arabe a legue une serie de mots aux langues romanes (et de la aux autres langues d’Europe dont le francais), surtout a l' espagnol , a l' italien et au portugais .

Emprunts arabes du francais

On trouve des mots d'etymologie arabe en francais. Ces emprunts se sont faits soit :

  • directement ( alfa , almee , amiral , arack , baobab , baraka , barbacane , barde , bedouin , bled , bordj , bouracan , cadi , cafard , caid , calife , camaieu , came , caoua , chiffre , chott , clebs , fellah , gazelle , harem , hasard , henne , jarre , kandjar , laiton , luth , maboul , maghrebin , mechoui , oued , salamalec , tambour , toubib etc. ,
  • a partir d’une variete de l’ arabe dialectal ,
    • Maghrebin ( barda , bezef , chouya , kif-kif)
    • Algerien ( matraque , nouba , razzia , youdi )
    • Marocain ( argan - d'origine berbere-, flouze , tajine )
    • Egyptien ( cange , goudron , mamelouk ) ;
  • par l’intermediaire du latin medieval ou scientifique ( alchimie , alcool , algebre , alidade , amalgame , ambre , arcanne , avives , azur , benjoin , benzine , bourrache , camphre , chiffre , estragon , jupe , momie , orcanette , safran , sirop , zenith etc. ) ;
  • par l’intermediaire d’autres langues europeennes, notamment romanes
    • principalement l’ espagnol ( abricot , alcade , alcarazas , alcove , alezan , alfange , algarade , alguazil , almanach , aman , arrobe , aubergine (catalan), azerole , azimut , basaner , carmin , epinard , felouque , recif etc. ),
    • l' italien ( arsenal , artichaut , assassin , aval , avanie , avarie , berner , cafe , calfeutrer , calibre , carafe , coton , douane , girafe , hegire , magasin , sirocco , tare , tarif , zero etc. )
    • et le portugais ( argousin , abricot ) ;

Il n'est pas toujours possible de determiner s'il y a eu un intermediaire occitan ou non, entre l'espagnol ou l'italien et le francais [ Note 1 ] .

D’autre part, l’arabe a transmis au francais des mots originaires d’autres langues, notamment l’ hindi ( bonduc , candi ) [ref. necessaire] , le persan ( alkekenge , alkermes , aniline , aubergine , azur , babouche , borax , bore , douane , orange , timbale , etc.) [ref. necessaire] , mais aussi le grec ( alambic , almanach , antimoine , etc.) [ref. necessaire] .

Citons enfin le cas du mot abricot , qui vient du latin praecoquum (qui a donne le doublet precoce ) et qui est revenu en francais sous cette forme apres un voyage par l’intermediaire du grec ancien πραικ?κιον  / praikokion , de l’arabe ???????????? (?al-barq?q) (qui veut dire prune ou pruneau), de l’ espagnol albaricoque  ; un intermediaire catalan albercoc avait donne aubercot , mot qui ne s’est cependant pas impose contre albricot de l'occitan pour abricot [ 14 ] .

En ce qui concerne les noms propres, beaucoup de noms d’etoiles viennent egalement de l’arabe : Aldebaran , Betelgeuse , Algol , Alioth , Vega , Mizar , Fomalhaut , Altair , Saiph (Kappa Orionis),  etc.

Une theorie : l'emprunt de l’article defini de l'arabe

L’article defini dans les langues romanes derive des demonstratifs latins comme ille , illa [ 15 ] . Il existe par ailleurs, independamment, dans les langues germaniques (par exemple l'allemand der , die , das ), ou en grec ancien et moderne. De meme, l’article indefini provient du nombre signifiant ≪ un ≫ dans les langues indo-europeennes ( uno , una dans certaines langues romanes, ein en allemand,  etc. ).

Mais une theorie [De qui ?] croit y voir un emprunt a l’arabe dans les langues romanes [ref. necessaire] , se fondant sur la ressemblance avec a- ou al , l’unique article defini arabe (on a al normalement quand le mot arabe commence par une ≪ consonne lunaire ≫, c’est-a-dire principalement q , m , k et b  ; et a- quand il commence par une ≪ consonne solaire ≫, c’est-a-dire principalement d , r , s , t et z .

Dans de nombreux mots empruntes a l'arabe, le castillan notamment, a souvent conserve cet article defini et l’a agglutine au substantif. En revanche, ce phenomene est beaucoup plus rare en italien dans les emprunts populaires. Par exemple a l'espagnol aduana , algodon , azucar correspondent doana (ancien italien > douane ), cotone (> francais coton ), zucchero (> francais sucre ). En francais, les mots qui conservent l'article sont generalement des emprunts a l'espagnol ou au latin medieval, par exemple : alcool (< espagnol alcohol ), alcali (< latin medieval sal alkali ), algebre (< latin medieval algebra ),  etc. et du temps de Voltaire on parlait de l' Alcoran .

Emprunt des chiffres arabes

Les chiffres arabes, utilises dans la numerotation occidentale, ont ete empruntes aux Arabes , qui les avaient eux-memes empruntes aux Indiens [ 16 ] .

Actuellement, dans le monde arabe , seuls les pays du Maghreb (Tunisie, Algerie, Maroc, Libye, Mauritanie) utilisent les chiffres ≪ arabes ≫ dans leur forme occidentale ; les autres pays utilisent les anciens chiffres arabes, appeles naturellement ≪ indiens ≫ (mais ils sont differents des vrais chiffres hindis).

Les ≪ chiffres arabes ≫ dans leur forme actuelle ont ete introduits en Europe par le mathematicien italien Fibonacci qui en a appris l’usage dans la ville de Bejaia capitale de la petite Kabylie ( Algerie ) au Moyen Age . En 1202, Fibonacci publie Liber abaci (≪ Le livre des calculs ≫), un traite sur les calculs et la comptabilite fondee sur le calcul decimal a une epoque ou l’ Occident utilisait encore les chiffres romains et calculait sur abaque . Ce livre est fortement influence par sa vie dans les pays arabes ; il est d’ailleurs redige en partie de droite a gauche. Par cette publication, Fibonacci introduit le systeme de notation arabe en Europe. Ce systeme est bien plus puissant et rapide que la notation romaine, et Fibonacci en est pleinement conscient. Il peina cependant a s’imposer avant plusieurs siecles. L’invention sera mal recue car le public ne comprenait plus les calculs que faisaient les commercants. En 1280, Florence interdit meme l’usage des chiffres arabes par les banquiers. On jugea que le 0 apportait de la confusion et des difficultes au point qu'ils appelerent ce systeme cifra (de sifr , zero en arabe), qui prit la signification de ≪ code secret ≫ en latin , tout comme le mot chiffre en francais.

Etude linguistique

La linguistique tient compte de la diversite de la langue arabe qui se presente sous les formes diglossiques d'une langue classique, coranique et litteraire, mais aussi sous une multiplicite de formes dialectales.

La linguistique, appliquee a chacun de ces ≪  niveaux de la langue  ≫, etudie successivement l'arabe aux points de vue suivants.

Prononciation

La prononciation de l'arabe est etudiee par trois sciences linguistiques complementaires qu'il convient de ne pas confondre, la phonetique , la phonologie , et l' orthophonie . Cette derniere est normative et comprend l'etude de la cantillation des textes arabes liturgiques.

Ecriture

Exemple d'ecriture arabe.

L'ecriture de l'arabe est un phenomene qui peut etre etudie, soit en tant que systeme graphique de l'arabe, soit au point de vue des modalites techniques de cette ecriture.

Panneau stop a Marrakech .

L'etude du systeme graphique s'attache a decrire l' alphabet arabe et les signes diacritiques de l'arabe parmi lesquels se detachent les particularites de l' ecriture de la hamza . Les chiffres arabes integrent aussi ce systeme graphique de l'arabe. La linguistique etudie aussi les problemes de translitteration (telle la translitteration baha'ie ) et de transposition, mais aussi l'usage du systeme graphique arabe pour ecrire des langues non arabes (comme le urdu ) qui exige des adaptations de l'alphabet arabe a ce nouvel usage.

Les modalites techniques de l'ecriture arabe sont la calligraphie , la typographie , la dactylographie , et l'usage contemporain des programmes informatiques .

L'arabe s'ecrit de la droite vers la gauche.

Grammaire

La grammaire arabe etudie la formation des mots, la morphologie , et leur composition en phrases, la syntaxe .

Semantique

L'etude semantique de la langue arabe s'attache au sens des mots.

Lexicographie

La lexicographie de l'arabe etudie le vocabulaire de cette langue et la composition de dictionnaires .

Plus specifiquement, elle etudie le vocabulaire de l'islam , ainsi que la formation de prenoms arabes et de noms propres arabes .

Stylistique

La stylistique de l'arabe etudie la litteralite des textes arabes, et l'usage qu'ils font des figures de style , tant en prose qu'en poesie .

Notes et references

  1. a et b Ethnologue [ara] .
  2. a et b ≪  Arabic  ≫, sur University of Birmingham .
  3. Texte en ligne sur le site www.un.org .
  4. Translitteration ALA-LC qui permet la translitteration de l' alphabet arabe en caracteres latins .
  5. (en) ≪  Zebed Inscription: A Pre-Islamic Trilingual Inscription In Greek, Syriac & Arabic From 512 CE  ≫, sur Islamic Awareness .
  6. Cf. Genese X, 23.
  7. (en) J. F. Healey & G. R. Smith, Jaussen-Savignac 17 - The Earliest Dated Arabic Document (A.D. 267) , Atlal, The Journal Of Saudi Arabian Archaeology , 1989, vol.  12, p.   77-84 .
  8. Toufic Fahd, Etudes d'histoire et de civilisation arabes , voir bibliographie.
  9. (en) ≪  Arabic in Israel: an official language and a cultural bridge  ≫, sur mfa.gov.il , (consulte le )
  10. Wright, 2001, p.  492 .
  11. ≪  Le substrat berbere dans l’arabe maghrebin  ≫ ( Archive.org ? Wikiwix ? Archive.is ? Google ? Que faire ? ) (consulte le )
  12. Borg and Azzopardi-Alexander Maltese (1997:xiii) "The immediate source for the Arabic vernacular spoken in Malta was Muslim Sicily, but its ultimate origin appears to have been Tunisia. In fact Maltese displays some areal traits typical of Maghrebine Arabic, although during the past eight hundred years of independent evolution it has drifted apart from Tunisian Arabic".
  13. Jacques Leclerc , ≪  L'arabe  ≫, sur L'amenagement linguistique dans le monde , Universite Laval , (consulte le ) .
  14. Explication de Bernard Cerquiglini en images et Louis Alibert dans sa Gramatica occitana
  15. Maria Iliescu, Aspects de l’evolution de l’article defini en francais et en roumain , Travaux de linguistique , 2009/2, n o  59.
  16. ≪  Encarta 2006  ≫ (consulte le )

Voir aussi

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Il existe une categorie consacree a ce sujet : Langue arabe .

Bibliographie

Les ouvrages sont classes par date d'edition :

  • (en) T. F. Mitchell, Colloquial Arabic , collection ≪ Teach Yourself Books ≫, Hodder and Stoughton Ltd, London 1962, dixieme impression 1980, ( ISBN   978-0-340-26519-2 )
  • Boutros Hallaq, L'arabe pour tous , collection ≪ les langues pour tous ≫, Presses Pocket, 1984, ( ISBN   978-2-266-01340-6 )
  • Michel Neyreneuf et Ghalib Al-Hakkak, Grammaire active de l'arabe , collection ≪ les langues modernes ≫, Le Livre de poche, Paris 1996.
  • (en) Thomas Bauer, Arabic Writing , The World's Writing Systems , ouvrage collectif sous la direction de Peter T. Daniels et William Bright, Oxford University Press , 1996.
  • Toufic Fahd, Etudes d'histoire et de civilisation arabes , editions Isis, 1997, ( ISBN   975-428-106-8 ) presentation en ligne
  • Mathieu Guidere, Arabe grammaticalement correct ! Grammaire alphabetique de l'arabe , Editions Ellipses, Paris 2001, ( ISBN   2-72980923-6 )
  • Ghani Alani , L'Ecriture de l'ecriture : Traite de calligraphie arabo-musulmane , ed. Dervy, 2002.
  • Regis Blachere et Maurice Gaudefroy-Demombynes, Grammaire de l'arabe classique , Maisonneuve et Larose, cinquieme edition, 2004.
  • (en) Kristen Brustad, Mahmoud Al-Batal, Abbas Al-Tonsi, A Textbook for Arabic: Part Two . Georgetown University, Washington, DC, 2005 ( ISBN   978-1589010963 ) , 1 re  edition 1997, ( ISBN   0-87840-350-7 )
  • Boutros Hallaq, Quarante lecons pour parler arabe , collection ≪ langues pour tous ≫, Univers Poche, Pocket, Paris 2009, ( ISBN   978-2-266-18910-1 )
  • Dictionnaire Mounged de poche (francais arabe ─ ?????? ????? ) , editions Dar el-Machreq, dixieme edition, Beyrouth.
  • Alain Rey , Le voyage des mots : De l'Orient arabe et persan vers la langue francaise , editions Guy Tredaniel, , ( ISBN   978-2-266-18910-1 ) .
  • Jean Pruvost, Nos ancetres les Arabes , Paris, JC Lattes, coll.  ≪ Essais et documents ≫, , 300  p. ( ISBN   978-2-7096-5941-3 , BNF   45237509 )

Articles connexes

Liens externes


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