L’
Alliance 90/Les Verts
(en
allemand
:
Bundnis 90/Die Grunen
, sans article
Grune
) est un
parti politique
allemand
ecologiste
de
centre gauche
. Fonde en 1980 en
Allemagne de l'Ouest
sous le nom de Les Verts (en
allemand
:
Die Grunen
), il fait son entree au
Bundestag
a l'occasion des
elections federales de 1983
. Il fusionne en 1993 avec l'
Alliance 90
(en
allemand
:
Bundnis 90
), formation fondee en
Allemagne de l'Est
en 1990 a la suite de la
chute du mur de Berlin
et issue de l’opposition au regime communiste.
De 1998 a 2005 l'Alliance 90/Les Verts participent pour la premiere fois au gouvernement federal dans le cadre d'une
coalition rouge-verte
avec le
Parti social-democrate d'Allemagne
(SPD) dans les gouvernements du chancelier
Gerhard Schroder
. En 2021 le parti retrouve le gouvernement federal au sein d'une coalition ≪
en feu tricolore
≫ (allusion aux representations courantes des partis par une couleur) avec le SPD et le
Parti liberal-democrate
(FDP) dans le gouvernement d'
Olaf Scholz
.
Depuis 2011 un membre du parti,
Winfried Kretschmann
, occupe pour la premiere fois un poste de
ministre-president
, dans le
Bade-Wurtemberg
, tout d'abord en coalition avec le SPD, puis dans le cadre d'une
coalition verte-noire
avec l'
Union chretienne-democrate d'Allemagne
(CDU) depuis 2016.
Contexte politique et sociologique dans les annees 1970
[
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]
L'emergence sur la scene politique de listes ecologistes en Allemagne de l'Ouest est permise par les valeurs
post-materialistes
d'une partie des nouvelles classes moyennes qui, ayant grandi dans une periode de paix et de prosperite, mettent la
qualite de vie
au centre de leurs revendications, par la vigueur des mouvements protestataires estudiantins et par l'ampleur des problemes ecologiques auxquels est confronte le pays
[
9
]
. Le
Parti social-democrate d'Allemagne (SPD)
qui, sous la direction du chancelier
Helmut Schmidt
, soutient tant l'
energie nucleaire
que le deploiement des
euromissiles
, n'est pas une option pour ces electeurs
[
9
]
.
L'important mouvement
pacifiste
et apolitique Ostermarsch ? du nom des marches de protestation qu’il organise lors du week-end de Paques ? est ne des 1960
[
10
]
. Il prospere grace a l'opposition a la
guerre du Viet Nam
, organisant notamment a partir de 1967 des manifestations de 150 000 personnes
[
10
]
. En plus de ces grandes manifestations, de nombreux groupements emergent: 38 000 associations et comites sont crees entre la fin des annees 1960 et la fin des annees 1970 sur des questions de developpement urbain, de transports ou d'environnement
[
11
]
. Si la plupart de ces groupements sont actifs au niveau local, d'autres le sont au niveau national comme la
Bundesverband Burgerinitiativen Umweltschutz
(BBU), fondee en juin 1972, ou le
Bund Natur- und Umweltschutz
, cree en juillet 1975
[
11
]
. C'est egalement en 1975 qu'ont lieu les premieres manifestations significatives contre un projet de centrale nucleaire, a
Wyhl am Kaiserstuhl
, dans le
Bade-Wurtemberg
[
11
]
.
Aux luttes environnementales, pacifistes ou antinucleaires s'ajoutent un conflit generationnel tres marque, de nombreux etudiants s'opposant non seulement aux politiques actuelles de l'Allemagne de l'Ouest, mais demandant egalement aux generations precedentes de rendre des comptes sur leurs actions sous le
Troisieme Reich
[
9
]
. Ces etudiants n'adherent pour la plupart pas aux partis politiques preexistants et beaucoup se retrouveront dans les valeurs des listes ecologistes
[
9
]
. Les Verts allemands pourront ainsi compter - davantage que d'autres partis ecologistes europeens - sur un grand nombre de jeunes activistes au benefice d'une formation universitaire et non affilies politiquement
[
9
]
.
Ce foisonnement associatif ne se traduit pas immediatement sur le plan politique. Hans Gunter Schumacher, cofondateur de la BBU, voit par exemple des dangers pour les ecologistes d’integrer les parlements
[
10
]
. Un premier pas vers le ralliement a la vie parlementaire a lieu a l'hiver 1971-1972, nombre de sympathisants a la cause anti-imperialiste s’en eloignant en raison des meurtres de la
Bande a Baader
et du ≪ Radikalenerlaß ≫ (decret contre les extremistes) de
[
10
]
. A la fin des annees 1970, le climat de tension cause par l'extreme-gauche est decrit par les films
Les Annees de plomb
de
Margarethe von Trotta
et
L'Allemagne en automne
de
Rainer Werner Fassbinder
.
Les grandes manifestations anti-nucleaires violentes de 1976 et 1977 a
Brokdorf
et
Gorleben
changent encore la donne : elles montrent les limites de l'
opposition extra-parlementaire
[
10
]
,
[
11
]
. L'usage de la force contre les manifestants, notamment a Borkdorf, contribue en revanche a sensibiliser un public plus large aux problematiques environnementales
[
11
]
. A la fin de l'annee 1977, tant le congres du
Parti social-democrate (SPD)
que celui du
Parti liberal-democrate (FDP)
traitent de la question de l'energie nucleaire, mais aucun des deux partis ne se positionne contre son usage, poussant differents leaders ecologistes a entreprendre une action politique
[
11
]
.
A la fin des annees 1970, des sondages creditent un parti vert national d'un potentiel electoral de 6 a 10% et un potentiel de sympathie de 15 a 20 %
[
9
]
,
[
11
]
. Un sondage realise en 1977 montre par ailleurs que 97% des Allemands pensent que la protection de l'environnement est un theme important ou tres important et que 60% des Allemands sont opposes a une croissance economique qui implique de la pollution
[
11
]
.
Premieres listes aux niveaux local et regional
[
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]
A la fin des annees 1970 se constituent alors nombre de listes ecologiques au niveau communal dans la plupart des Lander
[
10
]
,
[
9
]
, independamment les unes des autres, du fait de l’organisation federale du pays
[
10
]
. Leur succes entraine a leur tour la constitution de liste au niveau des
Lander
[
9
]
.
En mars 1978, de premieres listes ecologistes sont ainsi constituees en vue des elections communales dans le
Schleswig-Holstein
et les resultats sont juges encourageants
[
11
]
. En plus des revendications environnementales, ces listes demandent notamment l'
egalite entre les hommes et les femmes
et la suppression du test de loyaute a la Constitution que doivent passer les candidats a la
fonction publique
[
11
]
. Parallelement, la liste ecologiste la plus emblematique de cette periode, la Bunte Liste-Wehrt Euch (BLW), est creee en 1978 pour les elections pour la diete de
Hambourg
[
10
]
. Il s'agit d'un rassemblement d’une cinquantaine de comites antinucleaires et, plus largement, de 196 initiatives citoyennes actives dans differents domaines
[
10
]
,
[
11
]
. Elle decide d’inviter a se coaliser d’autres groupes, collectifs et organisations de tous les domaines et horizons pour former une liste d’≪ Initiative pour la democratie et la protection de l’environnement ≫
[
10
]
. Le 4 juin 1978, cette liste obtient 3.5% des voix lors des
elections
et une autre liste ecologiste, la Liste verte de protection de l'environnement (GLU) 1.1%
[
11
]
. Le meme jour, une liste ecologiste obtient 3.9% des voix lors d'
elections regionales en Basse-Saxe
[
11
]
. Les cadres des listes ecologistes tant a Hambourg qu'en Basse-Saxe sont souvent issus du Parti social-democrate et, moins frequemment, du Parti liberal-democrate
[
11
]
. Si ces trois listes n'atteignent pas le seuil de 5% necessaire pour obtenir des sieges, elles prennent des voix aux autres partis, si bien que le Parti liberal-democrate ne parvient plus a recueillir suffisamment de voix pour se maintenir dans ces deux parlements
[
11
]
.
Ces deux elections simultanees sont considerees comme la premiere fois ou les ecologistes deviennent une force avec laquelle il faut compter dans le paysage politique allemand
[
11
]
. Elles incitent les ecologistes a preparer des listes pour les elections regionales en Hesse en octobre de la meme annee et au Schleswig-Holstein au printemps 1979, ainsi que pour les
elections europeennes de 1979
[
11
]
. En juillet 1978,
Herbert Gruhl
, depute de la
CDU
au
Bundestag
depuis 1969, fonde la
Grune Aktion Zukunft
(GAZ), un parti ecologiste national d'inspiration conservatrice qui vient concurrencer les autres listes ecologistes
[
11
]
. Lors des
elections regionales
du
, la Liste verte de Hesse (GLH), menee par Alexander Schubart, n'obtient que 1,1 % des suffrages, et la GAZ seulement 0,9%
[
10
]
. Lors des elections europeennes de 1979, une alliance d'activistes ecologistes obtient 3,2 % des voix au niveau national
[
9
]
.
A
Breme
, le marxiste
Rudi Dutschke
, ex-leader de l'Union socialiste des etudiants allemands (SDS)
[
10
]
, est elu sur la liste des premiers "Verts" en 1979
[
10
]
, puis elu delegue au congres fondateur du futur parti
[
10
]
. A Francfort, les ex-≪ Spontis ≫ s’engageront dans le parti plus tardivement :
Joschka Fischer
en 1982 et
Daniel Cohn-Bendit
en 1984
[
10
]
, dans un contexte d'alliance electorale completement nouveau pour le futur allie, le
Parti social-democrate d'Allemagne
(SPD).
La creation d'un parti national suscite des resistances, certains militants pensant qu'un parti politique est forcement synonyme de hierarchie, de corruption et de carrierisme
[
9
]
. A l'inverse, d'autres voient la une chance de mettre en avant de nouveaux themes
[
9
]
. De plus, le systeme electoral allemand, qui fixe un
seuil electoral
a 5 % pour entrer au
Bundestag
et dans les parlements regionaux et qui donne droit a un financement genereux pour les partis politiques qui obtiennent un certain score aux elections europeennes, legislatives ou regionales, pousse les mouvements ecologistes allemands, pourtant tres heterogenes, a s'unir
[
9
]
.
Le parti vert
allemand
(
Die Grunen
) est officiellement fonde le
a
Karlsruhe
, en Allemagne de l'Ouest, issu du mouvement
ecologiste
et
pacifiste
de la fin des
annees 1970
[
9
]
. Les origines en partie marxistes du parti le rendent davantage similaire a la
Gauche verte
neerlandaise qu'a d'autres partis verts europeens
[
12
]
. Le parti fonde son action sur quatre elements principaux : l'
ecologie
, la
non-violence
, la democratie de proximite et les considerations sociales, meme si des divergences quant a l'application de ces principes ne tardent toutefois pas a apparaitre
[
9
]
. Les Verts adoptent des structures differentes de celles des partis traditionnels : les elus ne peuvent pas occuper de fonction dirigeantes dans le parti, la structure du parti n'est pas professionnalisee et la base dispose de l'essentiel du pouvoir
[
9
]
. De plus, lorsque des Verts seront elus au Bundestag en 1983, ils devront demissionner a mi-mandat, selon le principe dit de rotation, et verser la plus grande partie de leurs salaires pour des projets environnementaux
[
9
]
. Le nombre de membres du parti passe de 18 000 a 40 000 pendant les annees 1980, un chiffre qui reste deux fois plus bas que celui du FDP
[
9
]
.
Au debut des annees 1980, la
CDU
envisage de reclamer la dissolution du jeune parti vert, l'accusant de sympathie pour la lutte armee et d’idees contraires a la Constitution allemande
[
13
]
. Representant alors la gauche radicale et entendant lutter de front pour la justice sociale et la protection de l’environnement, il est tres mal percu par les partis traditionnels. Les Verts remettent en effet en cause le consensus allemand d'apres-guerre incluant appartenance a l'
OTAN
,
croissance economique
,
consumerisme
et citoyennete passive dans le cadre de la
democratie representative
[
9
]
. Les
medias
pensent egalement majoritairement que le parti sera ephemere en raison de sa nature protestataire et sa concentration sur les aspects ecologiques
[
9
]
.
Lors des
elections legislatives d'octobre 1980
, les Verts n'obtiennent qu'un score modeste de 1,5 % des voix qui ne leur permet pas d'entrer au
Bundestag
, la chambre basse du parlement allemand
[
9
]
. L'annee suivante, la plus grande partie de l'aile droite des Verts allemands quitte le parti
[
9
]
. Entre 1981 et 1982, les Verts entrent dans quatre parlements regionaux supplementaires
[
9
]
. Ces resultats leur permettent d'obtenir non seulement de l'attention mediatique, mais egalement des ressources financieres, ainsi que de l'experience parlementaire qui sera ensuite utile au niveau national
[
9
]
. Cela intervient egalement a un moment ou les liberaux du
Parti liberal-democrate (FDP)
n'atteignent pas le seuil electoral de 5 % lors de plusieurs elections regionales, renforcant l'importance des Verts et lui donnant parfois la possibilite de jouer les
faiseurs de roi
[
9
]
.
Le
, sur fond de crise causee par le
Deuxieme choc petrolier
, la
coalition sociale-liberale
au pouvoir depuis 1969 en Allemagne, se rompt a la suite de desaccords irreconciliables sur la politique economique et du virage a droite des liberaux.
Helmut Kohl
, chef de la droite, entreprend des negociations avec le FDP en vue de reconstituer une ≪
coalition noire-jaune
≫, majoritaire au
Bundestag
, ce qui oblige le SPD, principal parti de centre-gauche, a chercher un accord sur sa gauche avec les Verts.
Lors de la campagne pour les
elections legislatives de 1983
, les Verts peuvent, en raison des politiques centristes du SPD, revendiquer tant l'heritage des mouvements antinucleaires et pacifistes en particulier que, d'une maniere plus generale, des nouveaux mouvements sociaux
[
9
]
. Ils obtiennent 5,6 % des voix et 27 sieges au
Bundestag
(ou ils se distinguent des autres deputes, arborant cheveux longs, baskets et pulls en laine)
[
9
]
,
[
14
]
. La montee des Verts se fait principalement aux depens du SPD
[
9
]
. Lors des
elections legislatives suivantes
, en 1987, ils obtiennent 8,3 % des voix et 42 deputes
[
9
]
.
Entretemps, ils ont deja obtenu 8,2 % des voix lors des
elections europeennes de 1984
[
9
]
. Ils forment alors avec la Gauche verte neerlandaise et les Italiens de
Democratie proletarienne
et du
Parti d'unite proletarienne
, mais sans les
Verts wallons
et
flamands
, la Federation de l'Alliance verte-Alternative europeenne
[
12
]
. Cinq ans plus tard, lors des
elections europeennes de 1989
, ils acceptent de developper un programme commun avec les autres partis verts europeens base sur un programme clairement ecologiste
[
12
]
. Avec 8,4 % des voix, ils restent stables par rapport aux elections precedentes
[
9
]
.
A la fin des annees 1980, les Verts comptent des elus dans huit des onze parlements regionaux d'Allemagne de l'Ouest, avec des scores culminant a 11,8 % a Berlin en 1989
[
9
]
. Dans plusieurs de ces parlements, ils depassent le FDP, devenant ainsi la troisieme force politique derriere les sociaux-democrates et les democrates-chretiens
[
9
]
. Mordant sur l'electorat du SPD, ils en reduisent l'influence, mais creent en meme la possibilite de nouvelles coalitions electorales avec eux
[
9
]
. Au niveau local, ils comptent environ 7000 elus et sont particulierement presents dans les grandes villes
[
9
]
. Ils beneficient d'une forte presence des thematiques ecologiques dans les medias, que ce soit a cause des
pluies acides
ou de problemes locaux, ou en raison de la
catastrophe de Bhopal
le 3 decembre 1984, de la
catastrophe nucleaire de Tchernobyl
le 26 avril 1986 et de la
catastrophe de Schweizerhalle
a Bale le
1
er
novembre 1986
[
9
]
. Les sondages montrent qu'ils sont juges le parti le plus competent en matiere environnementale
[
9
]
.
Cependant, lors des elections generales qui suivent la
reunification allemande
, fin 1990, ils enregistrent un revers et ne sont plus representes. En revanche,
Alliance 90
(
Bundnis 90
), un groupe oppositionnel de l'ex-Allemagne de l'Est de tendance
alternative
, allie au
Parti vert de l'ex-RDA
[
15
]
, obtient quelques sieges sur le quota reserve a l'ex-
RDA
a la faveur des dispositions transitoires specifiques a ce scrutin de la reunification. Verts et Alliance 90 decident de fusionner en 1993, le parti prenant alors son nom actuel.
Entre 1998 et 2005 : participation au gouvernement federal
[
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]
Joschka Fischer
participe a la fondation des Verts en 1982, avec notamment
Otto Schily
, qui fut notamment l’un des avocats de la
Fraction armee rouge
, qui deviendra quant a lui ministre de l’interieur du gouvernement Schroder. Ces deux hommes auront avec
Cohn-Bendit
une influence decisive au debut de la coalition rouge-verte : la suppression du droit du sang dans l’attribution de la nationalite allemande et l’engagement dans le maintien de la paix, avec l’envoi de soldats au
Kosovo
.
Une partie des membres historiques des Verts quittent le parti en 1999 pour protester contre la decision des instances federales d’approuver la participation allemande a la
guerre du Kosovo
. L’abandon du pacifisme entraine peu a peu le depart de nombreux militants et le deplacement du parti plus a droite
[
13
]
.
En 2000, a l’
universite Humboldt de Berlin
, Joschka Fischer appelle a la relance de l’
Union europeenne
grace a l’adoption d’une constitution et a une avant-garde d’une federation europeenne a venir. Apres la chute des
talibans
en
Afghanistan
, il aide a la reconstruction avec l’organisation de la conference de Petersberg a la fin de l’annee 2001. En 2003, il semble interesse par le poste de ministre des Affaires etrangeres de l’UE.
A la conference sur la securite de Munich, il desapprouve l’intervention americaine en Irak en lancant en anglais a
Donald Rumsfeld
:
≪
I’m not convinced.
≫
(
≪ Je ne suis pas convaincu. ≫
).
A propos de la coalition rouge-verte, Fischer declare en 2005 :
≪ Le chapitre rouge-vert, ecrit par ma generation, est irrevocablement clos. Le chapitre suivant sera ecrit par des plus jeunes, les moins de quarante ans. ≫
Sur les questions economiques, le parti se prononce en faveur des baisses d’impots octroyees durant les annees Schroder aux menages les plus fortunes. Il soutient egalement les
reformes Hartz
qui instaurent l'un des systemes d’assurance-chomage les plus coercitifs d’Europe. Pour ces raisons, le parti est beaucoup plus apprecie des classes aisees et moyennes que des classes populaires
[
13
]
..
Apres un score historique de 10,7 % des voix aux
elections federales de septembre 2009
, Les Verts s'associent au SPD pour reprendre au
centre droit
le Land de
Rhenanie-du-Nord-Westphalie
, en 2010.
L'annee suivante, l'ecologiste
Winfried Kretschmann
, grace a une coalition avec les sociaux-democrates, devient
ministre-president du Bade-Wurtemberg
et le premier Vert a diriger un gouvernement en
Allemagne
. A la fin de l'annee, ayant depasse les 5 % des voix en
Mecklembourg-Pomeranie-Occidentale
, le parti est present dans tous les parlements du pays.
Au cours de l'annee 2012, leur candidat
Fritz Kuhn
remporte la mairie de
Stuttgart
.
En
, dans une election sans precedent, les membres du parti choisissent
Jurgen Trittin
et
Katrin Goring-Eckardt
pour figurer en tete de la liste des candidats pour les elections au
Bundestag
prevues pour 2013.
Historiquement positionne a gauche et allie naturel du SPD, le parti evolue cependant au debut du
XXI
e
siecle vers des positions plus centristes, ce qui ne rend des 2013 plus improbable la creation d'une coalition federale entre les Verts et les conservateurs de la
CDU
, ce type d'alliance ayant, de plus, deja eu lieu localement. Les positions ecologistes de la chanceliere
Angela Merkel
sur le nucleaire jouent aussi dans cette evolution
[
16
]
.
En
, les Verts se retrouvent au centre d'une polemique sur la
pedophilie
alors qu'un chercheur revele que le parti et plusieurs personnalites notables, dont son porte-parole au Bundestag, Jurgen Trittin, ont milite dans les
annees 1980
pour la depenalisation des relations entre enfants et adultes ; des archives revelent egalement que le parti a finance des associations poursuivant cet objectif
[
17
]
,
[
18
]
. En depit du mea-culpa de Trittin, les Verts patissent de ce scandale alors que la campagne pour les
elections legislatives
suit son cours ; credites de 15 % un an auparavant, ils chutent alors a 9 %
[
19
]
. Ils obtiennent finalement 8,4 % des voix, soit 2,3 points de moins qu'en 2009
[
20
]
et ne sont plus que la quatrieme force politique du pays, derriere
Die Linke
. En consequence de cet echec, Jurgen Trittin et Katrin Goring-Eckardt demissionnent de leurs fonctions a la tete du parti
[
21
]
.
L'annee 2016 est marquee par des performances contrastees dans les Lander. Si le parti se maintient au pouvoir dans le
Bade-Wurtemberg
, au moyen d'une
coalition avec les chretiens-democrates
, il regresse en
Rhenanie-Palatinat
, ou il reste au gouvernement dans le cadre d'une
coalition avec les sociaux-democrates et les liberaux
, en
Saxe-Anhalt
, ou il accede au pouvoir avec une
coalition avec la CDU et le SPD
, et
Mecklembourg-Pomeranie-Occidentale
, ou il se trouve exclu du Landtag. A cette occasion, il n'est plus represente dans l'ensemble des assemblees parlementaires allemandes.
Les Verts sont passes de 65 000 membres en 2017 a 85 000 en 2019. Leur electorat est plutot jeune et feminin, mais possede surtout un fort capital culturel et un capital financier confortable. Leurs zones de faiblesse se trouvent d’ailleurs dans les Lander les plus pauvres, notamment dans l'est de l’Allemagne
[
22
]
.
Retour dans le gouvernement federal (depuis 2021)
[
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]
A la suite des
elections federales de septembre 2021
, qui voient les Verts remporter 118 sieges au
Bundestag
soit 51 de plus que lors des precedentes elections, le parti annonce son intention d'entamer des negociations pour la formation d'un gouvernement aussi bien avec les dirigeants du
SPD
que de la
CDU/CSU
[
23
]
. Le 6 octobre, les Verts se disent pret a ouvrir des negociations exploratoires avec le parti social-democrate dans l'optique de mettre en place une
coalition en feu tricolore
incluant le
parti liberal-democrate
[
24
]
. Le 15 octobre, les dirigeants des trois partis annoncent s'etre mis d'accord sur la formation d'un gouvernement et meme si des tensions apparaissent a la mi-novembre notamment sur la question des mesures de lutte contre le rechauffement climatique, l'accord-cadre de gouvernement est maintenu
[
25
]
. Le 8 decembre,
Olaf Scholz
est alors elu
chancelier
par le Bundestag a la tete d'un gouvernement de coalition incluant les Verts et le Parti liberal-democrate
[
26
]
. Il s'agit la de la premiere coalition en feu tricolore au niveau federal. En 2021, face aux menaces russes de couper le gaz, le ministre ecologiste
Robert Habeck
relance les centrales au charbon, a rebours de toutes ses convictions
[
27
]
.
Lors de la campagne electorale de 2021, le parti decrit la
Chine
comme une ≪ rivale systemique ≫ de l’Europe et indique qu'il ≪ faut exercer davantage de pression ≫ sur la
Russie
[
28
]
.
Annee
|
%
|
Mandats
|
Rang
|
Tete(s) de liste
|
Gouvernement
|
1980
|
1,5
|
|
4
e
|
|
Extra-parlementaire
|
1983
|
5,6
|
|
4
e
|
Petra Kelly
|
Opposition
|
1987
|
8,3
|
|
4
e
|
Petra Kelly
|
Opposition
|
1990
|
3,8
|
|
4
e
|
Petra Kelly
|
Opposition
|
1994
|
7,3
|
|
3
e
|
Antje Vollmer
|
Opposition
|
1998
|
6,7
|
|
3
e
|
Joschka Fischer
|
Cabinet Schroder I
|
2002
|
8,6
|
|
3
e
|
Joschka Fischer
|
Cabinet Schroder II
|
2005
|
8,1
|
|
5
e
|
Joschka Fischer
|
Opposition
|
2009
|
10,7
|
|
5
e
|
Jurgen Trittin
|
Opposition
|
2013
|
8,4
|
|
4
e
|
Jurgen Trittin
et
Katrin Goring-Eckardt
|
Opposition
|
2017
|
8,9
|
|
6
e
|
Katrin Goring-Eckardt
et
Cem Ozdemir
|
Opposition
|
2021
|
14,8
|
|
3
e
|
Annalena Baerbock
|
Cabinet Scholz
|
Annee
|
%
|
Sieges
|
Position
|
Gouvernement
|
1980
|
5,3
|
|
4
e
|
Opposition
|
1984
|
8,0
|
|
3
e
|
Opposition
|
1988
|
7,9
|
|
3
e
|
Opposition
|
1992
|
9,5
|
|
4
e
|
Opposition
|
1996
|
12,1
|
|
3
e
|
Opposition
|
2001
|
7,7
|
|
4
e
|
Opposition
|
2006
|
11,7
|
|
3
e
|
Opposition
|
2011
|
24,2
|
|
2
e
|
Kretschmann
I
|
2016
|
30,3
|
|
1
er
|
Kretschmann
II
|
2021
|
32,6
|
|
1
er
|
Kretschmann
III
|
Annee
|
%
|
Sieges
|
Position
|
1982
|
6,5
|
|
3
e
|
1986
|
7,1
|
|
3
e
|
1990
|
5,5
|
|
4
e
|
1994
|
7,4
|
|
3
e
|
1998
|
7,0
|
|
3
e
|
2003
|
7,6
|
|
4
e
|
2008
|
8,0
|
|
4
e
|
2013
|
13,7
|
|
3
e
|
2017
|
8,7
|
|
3
e
|
2022
|
14,54
|
|
3
e
|
Annee
|
%
|
Sieges
|
Position
|
Gouvernement
|
1998
|
5,7
|
|
3
e
|
Opposition
|
2003
|
7,7
|
|
3
e
|
Opposition
|
2008
|
9,4
|
|
4
e
|
Opposition
|
2013
|
8,6
|
|
4
e
|
Opposition
|
2018
|
17,5
|
|
2
e
|
Opposition
|
Annee
|
%
|
Sieges
|
Position
|
1980
|
2,9
|
|
4
e
|
1985
|
2,5
|
|
4
e
|
1990
|
2,6
|
|
5
e
|
1994
|
5,53
|
|
3
e
|
1999
|
3,2
|
|
3
e
|
2004
|
5,6
|
|
3
e
|
2009
|
5,9
|
|
5
e
|
2012
|
5,0
|
|
5
e
|
2017
|
4,0
|
|
5
e
|
2022
|
4,99
|
|
4
e
|
En gras, le meilleur resultat et en italique le moins bon resultat dans chaque Land.
- a la tete du gouvernement
- membre de la coalition gouvernementale
- dans l'opposition
Annee
|
BW
|
BY
|
BE
|
BB
|
HB
|
HH
|
HE
|
MV
|
NI
|
NW
|
RP
|
SL
|
SN
|
ST
|
SH
|
TH
|
1980
|
5,3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3,6
|
|
2,9
|
|
|
|
|
1981
|
7,2
|
1982
|
4,6
|
7,7
6,8
|
8,0
|
6,5
|
1983
|
5,4
|
5,9
|
4,5
|
3,6
|
1984
|
8,0
|
1985
|
10,6
|
4,6
|
2,5
|
1986
|
7,6
|
10,4
|
7,1
|
1987
|
10,7
|
7,0
|
9,4
|
5,9
|
3,9
|
1988
|
7,9
|
2,9
|
1989
|
11,8
|
1990
|
6,4
|
5,0
|
9,3
a
|
9,3
b
|
5,5
|
5,0
|
2,6
|
5,6
|
5,3
|
6,5
|
1991
|
11,4
|
7,2
|
8,8
|
6,5
|
1992
|
9,5
|
5,0
c
|
1993
|
13,5
|
1994
|
5,9
|
2,9
|
3,7
|
7,4
|
5,5
|
4,1
|
5,1
|
4,5
|
1995
|
13,2
|
13,1
|
11,2
|
10,0
|
1996
|
12,1
|
6,9
|
8,1
|
1997
|
13,9
|
1998
|
5,9
|
2,7
|
7,0
|
3,2
|
1999
|
9,9
|
1,9
|
9,0
|
7,2
|
3,2
|
2,6
|
1,9
|
2000
|
7,1
|
6,2
|
2001
|
7,7
|
9,1
|
8,5
|
5,2
|
2002
|
2,6
|
2,0
|
2003
|
7,7
|
|
12,8
|
10,1
|
7,6
|
2004
|
3,6
|
12,3
|
5,6
|
5,1
|
4,5
|
2005
|
6,2
|
6,2
|
2006
|
11,7
|
13,1
|
3,6
|
4,6
|
3,6
|
2007
|
16,5
|
2008
|
9,4
|
9,6
|
7,5
|
8,0
|
2009
|
5,7
|
13,7
|
5,9
|
6,4
|
12,4
|
6,2
|
2010
|
12,1
|
2011
|
24,2
|
17,6
|
22,5
|
11,2
|
8,7
|
15,4
|
7,1
|
2012
|
11,3
|
5,0
|
13,2
|
2013
|
8,6
|
11,1
|
13,7
|
2014
|
6,2
|
5,7
|
5,7
|
2015
|
15,1
|
12,2
|
2016
|
30,3
|
15,2
|
4,8
|
5,3
|
5,2
|
2017
|
8,7
|
6,4
|
4,0
|
12,9
|
2018
|
17,6
|
19,8
|
2019
|
10,8
|
17,4
|
8,6
|
5,2
|
2020
|
24,2
|
a
Bundnis 90: 6,4 %, Grune: 2,8 %
b
Grune: 4,2 %, Neues Forum: 2,9 %, Bundnis 90: 2,2 %
c
Precisement 4,97 % donc sous la barre des 5 % necessaire pour obtenir une representation
1980
|
August Haußleiter (apres son depart en
, Dieter Burgmann),
Petra Kelly
, Norbert Mann
|
1981-1982
|
Dieter Burgmann, Petra Kelly, Manon Maren-Grisebach
|
1982-1983
|
Manon Maren-Grisebach, Wilhelm Knabe,
Rainer Trampert
|
1983-1984
|
Wilhelm Knabe, Rainer Trampert, Rebekka Schmidt
|
1984-1987
|
Rainer Trampert, Lukas Beckmann,
Jutta Ditfurth
|
1987-1989
|
Jutta Ditfurth, Regina Michalik, Christian Schmidt
|
1989-1990
|
Ralf Fucks, Ruth Hammerbacher, Verena Krieger
|
1990-1991
|
Renate Damus,
Heide Ruhle
,
Hans-Christian Strobele
|
1991-1993
|
Ludger Volmer, Christine Weiske
|
1993-1994
|
Marianne Birthler, Ludger Volmer
|
1994-1996
|
Krista Sager,
Jurgen Trittin
|
1996-1998
|
Jurgen Trittin, Gunda Rostel
|
1998-2000
|
Gunda Rostel,
Antje Radcke
(de)
|
2000-2001
|
Renate Kunast
,
Fritz Kuhn
|
2001-2002
|
Fritz Kuhn,
Claudia Roth
|
2002-2004
|
Angelika Beer
,
Reinhard Butikofer
|
2004-2008
|
Reinhard Butikofer, Claudia Roth
|
2008-2013
|
Claudia Roth
,
Cem Ozdemir
|
2013-2018
|
Cem Ozdemir,
Simone Peter
|
2018-2022
|
Robert Habeck
et
Annalena Baerbock
|
depuis 2022
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Omid Nouripour
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Wahlergebnisse ? Sachsen-Anhalt (Landtagswahl)
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www.wahlrecht.de
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Wahlergebnisse ? Thuringen (Landtagswahl)
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Hors Union europeenne
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