Ali Andre Mecili
(en
arabe
:
??? ?????? ??????
) , ne en
1940
a
Kolea
, en
Algerie
, mort
assassine
a
Paris
le
, est un
homme politique
algerien
et
citoyen
francais
.
Tot engage dans la
guerre de liberation algerienne
, il fut l'un des responsables des
services de renseignement de l'ALN
. Apres l'
independance
, il participa a la creation du
Front des forces socialistes
et a son action en faveur du
pluralisme politique
en Algerie. Emprisonne, puis
emigre
en France, il y devint
avocat
et reprit une activite politique aux cotes de
Hocine Ait Ahmed
. Attache a rapprocher les differents courants de l'opposition algerienne, il occupait entre ceux-ci, au moment de sa mort, une position charniere
[
n 1
]
.
Son assassinat constitue le point de depart de
l'affaire Mecili
, ou l'enlisement prolonge de l'enquete a ete denonce par ses proches et certains journalistes comme l'effet d'une collusion des
raisons d'Etat
algerienne et francaise
[
n 2
]
. L'affaire a connu un rebondissement avec l'arrestation le
de Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au
ministere algerien des Affaires etrangeres
algerien et soupconne d'avoir ete l'organisateur du meurtre. Le diplomate a obtenu un non-lieu le
. L'instruction dans son ensemble s'est conclue par un non-lieu prononce le
et confirme en appel le
[
n 3
]
.
Andre Mecili nait a la fin de
1940
de parents
kabyles
etablis a
Kolea
, dans le
Sahel algerois
. Son pere, originaire de
Djemaa Saharidj
, est garde-champetre, sa mere postiere. Ils ont pris, par
naturalisation
, la
nationalite
francaise
: lui-meme la recoit de naissance, par
filiation
.
Ses etudes conduisent le garcon du college de
Boufarik
au lycee de
Ben Aknoun
, ou il rejoint la cellule du
FLN
. La petite ferme acquise par ses parents a Chaiba est un refuge pour les
maquisards
[
1
]
et le jeune Mecili est rapidement implique dans des taches de liaison et de pourvoyeur de caches. Pour ses camarades, il choisit de se prenommer Ali.
La fin de l'annee
1960
est marquee dans les principales villes d'Algerie par de grandes manifestations populaires de soutien au FLN. A
Alger
, Ali Mecili et ses camarades lyceens participent au service d'ordre et assurent les relations avec la presse francaise
[
2
]
. A la meme epoque, les vingt ans du jeune homme lui valent d'etre
appele sous les drapeaux
pour faire ses classes : il fuit le territoire pour rejoindre, via
Marseille
et l'
Italie
, les troupes algeriennes basees en
Tunisie
.
A
Tunis
, c'est le
Ministere de l'Armement et des Liaisons generales
(MALG), le
service de renseignement
de l'
Armee de liberation nationale
, qui detient la haute main sur le filtrage et l'aiguillage des nouvelles recrues. Mecili y est incorpore d'office et rapidement transfere vers la
Base Didouche
, dans les environs de
Tripoli
. Quelques semaines plus tard, il est porte avec le grade de
Lieutenant
a la tete de l'une des deux sections de la base, chargee des activites d'espionnage a l'etranger.
En depit de cette rapide prise de responsabilites, le bilan qu'Andre Mecili tire de son experience est sombre : ≪ [...] j'ai connu les poux et les punaises, la salete, l'hypocrisie, la bassesse humaine, les executions sommaires de ceux qui n'ont rien fait de mal et qui ne pourront plus rien faire. J'ai connu la honte, la peur, l'epuisement, le defaitisme, en d'autres termes, j'ai connu l'homme, a nu [...]
[
3
]
≫.
De 1962 a 1966, dans l'Algerie independante
[
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|
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]
A l'ete
1962
, l'independance acquise, les effectifs du MALG sont envoyes sur Alger pour y soutenir l'alliance formee par le
Bureau politique
et le groupe de
Tlemcen
contre celui de
Tizi Ouzou
. Les camions contournent les
wilayas
II
et
III
, hostiles, pour rejoindre la capitale par l'ouest. A proximite d'Orleansville (aujourd'hui
Chlef
), Mecili s'echappe du convoi. Il prend contact avec les officiers de sa region, la wilaya
IV
, qu'il avertit des risques de transformation du MALG en police politique
[
4
]
.
Autour de l'ancienne ≪
zone autonome d'Alger
≫, des mouvements d'etudiants, de syndicalistes, de femmes et de jeunes s'organisent pour tenter de maintenir la paix civile face a l'affrontement des alliances politico-militaires rivales. Avec eux, Ali Mecili s'investit dans les manifestations de masse qui proclament a l'adresse des chefs du FLN : ≪ Sept ans, ca suffit
[
5
]
! ≫ A l'automne
1962
, il prend contact avec Hocine Ait Ahmed qui, de la tribune de l'
Assemblee constituante
, cherche a preserver les possibilites d'un debat politique pacifique et ouvert
[
6
]
.
En septembre
1963
, les deux hommes se retrouvent pour la creation du
Front des forces socialistes
(FFS). Mecili prend en charge l'impression et la diffusion de la propagande du nouveau
parti
. Tres proche des milieux etudiants, il y impulse la constitution d'un courant favorable a la democratie et a l'autonomie syndicale, face a la direction FLN de l'
Union nationale des etudiants algeriens
(UNEA). Son activite d'organisation porte aussi sur l'action du FFS en faveur d'un
mouvement syndical
libre et du combat des femmes pour leur
emancipation
[
7
]
.
Parallelement, Andre Mecili reintegre les
services secrets
, devenus entretemps
Securite militaire (SM)
. Lorsqu'en reponse a l'assaut de l'armee le FFS souleve la
Kabylie
, sa position lui permet de ≪ desinformer ≫ le pouvoir sur l'etat du mouvement, tout en fournissant a son parti des donnees precieuses sur les projets repressifs qui le visent. Ses fonctions officielles le conduisent par ailleurs a
La Havane
, pour le cinquieme anniversaire de la
revolution cubaine
: c'est pour lui l'occasion de discuter avec
Fidel Castro
et
Che Guevara
. Il apprecie la fraternite du peuple cubain et releve les efforts faits par les dirigeants en faveur des
campesinos
[
8
]
.
Le
, un an apres le debut de l'
insurrection
du FFS, Ait Ahmed et Mecili sont arretes ensemble en Kabylie, au cours d'une de leurs rencontres clandestines. Ali Mecili est sauve de l'execution par la volonte de negociation d'
Ahmed Ben Bella
et l'attentisme des services face aux difficultes du regime. Transfere a la prison militaire d'
Oran
, il est libere le
[
9
]
, peu apres le
coup d'Etat
de
Houari Boumediene
.
Debut
1966
, c'est l'exil en
France
ou le
FFS
cherche a se reorganiser autour de l'
emigration
. Arrive a
Marseille
en avril
1967
, Mecili relance, coordonne et dirige jusqu'au debut de
1968
les activites de son
parti
dans tout le sud du pays
[
10
]
. S'elevant contre la tendance a toujours repousser ≪ une democratisation rendue impossible par les circonstances exceptionnelles que nous sommes censes traverser ≫, il cherche au contraire, par la mise en place de
djemaas
elues, a appliquer la formule selon laquelle ≪ la democratie d'aujourd'hui est egalement la garantie de la democratie de demain
[
11
]
. ≫
Andre Mecili prend alors ses distances a l'egard d'une forme de militantisme qu'il estime inadaptee au contexte du moment : en l'absence de debouches politiques en
Algerie
, l'activite partisane lui parait tourner a l'agitation en vase clos
[
12
]
. En
1969
, a vingt-neuf ans, il entreprend des
etudes de droit
et de
sciences politiques
a
Aix-en-Provence
. Il les y poursuivra jusqu'a leur terme.
En
1973
, ses examens obtenus et son stage d'
avocat
effectue, Maitre Mecili s'installe a
Paris
. Son cabinet devient un lieu d'accueil non seulement pour les
travailleurs immigres d'Algerie
, mais aussi pour les
exiles
de toute appartenance nationale ou politique.
A partir de
1975
, Ali Mecili reprend une activite politique et s'attache a mobiliser les opposants algeriens autour des problemes de
droits de l'homme
[
13
]
. Ne s'en dissocie pas, pour lui, celui des droits culturels et en particulier du droit a l'existence de la
langue
et de la culture
berberes
. En
1978
, il fonde a Paris, avec le soutien financier du
FFS
, une cooperative,
Tiwizi
, qui se donne pour objet l'edition et la diffusion de publications en langue berbere
[
14
]
.
La formation politique est une autre des priorites de Mecili : en 1978 et
1979
, il organise et anime plusieurs stages pour de jeunes militants venus principalement de
Kabylie
. Le seminaire qu'il encadre en
aboutit a la publication d'un ≪ avant-projet de plate-forme politique ≫, document de synthese qui defend, face aux ≪ fictions socialistes ≫ entretenues par le ≪ colonialisme interieur ≫, la ≪ voie liberatrice ≫ d'un socialisme fonde sur ≪ l'autonomie personnelle, locale et regionale ≫
[
15
]
. Beaucoup des participants de ces sessions se retrouveront en
1980
parmi les animateurs du
printemps berbere
.
Andre Mecili utilise les contacts tisses au fil des ans pour travailler au rapprochement des differents courants de l'opposition algerienne. Il est le principal artisan de l'accord de
Londres
, conclu le
entre le Mouvement pour la Democratie en Algerie (MDA) d'
Ahmed Ben Bella
et le FFS d'
Hocine Ait Ahmed
. C'est encore lui qui, en aout
1986
, lance le journal
Libre Algerie
, auquel collaboreront des militants des deux
partis
. En octobre, l'avocat combat avec succes, en alertant l'opinion publique, la tentative d'
expulsion
de treize militants benbellistes. Il tente egalement d'obtenir, au nom de la
liberte de la presse
, le report des mesures d'interdiction prises en
et mars
1987
contre les revues successives du MDA. C'est au cours d'une reunion du MDA, le
a Paris, qu'il intervient en public pour la derniere fois
[
16
]
.
La question du
terrorisme
est encore un domaine ou Mecili s'oppose au pouvoir algerien. Lui-meme a mis, depuis fin 1985, ses relations et ses talents de mediateur au service de la liberation des
otages
francais
du
Liban
[
17
]
. Et il n'a de cesse de denoncer l'ambiguite du role de l'Algerie vis-a-vis des mouvements terroristes, allant jusqu'a declarer sur
FR3
, le
[
18
]
: ≪ Quand on est terroriste a l'egard de son peuple, il n'y a qu'un pas a franchir pour l'etre aussi sur le plan international [...]
[
19
]
≫
Quelques annees auparavant, se sachant personnellement menace, il a ecrit dans un texte qui sera trouve apres sa mort : ≪ Lorsqu'on ouvrira cette lettre, se sera accomplie une destinee qui, depuis ma plus tendre enfance, n'aura jamais cesse de hanter mon esprit. [...] Je meurs sous des balles algeriennes pour avoir aime l'Algerie. [...] Je meurs seul, dans un pays d'indifference et de racisme. [...] Je meurs pour avoir vu mourir l'Algerie au lendemain meme de sa naissance et pour avoir vu baillonner l'un des peuples de la Terre qui a paye le plus lourd tribut pour affirmer son droit a l'existence
[
20
]
. ≫
Le
, Ali Andre Mecili est assassine a l'entree de son immeuble parisien. Il est inhume au
cimetiere du Pere-Lachaise
(
75
e
division).
- : a 22 h 35, Maitre Mecili,
avocat
au
barreau
de
Paris
et dirigeant de l'opposition
algerienne
en
France
, est
assassine
dans l'entree de son immeuble du 74,
boulevard Saint-Michel
, de trois balles dans la tete.
- : selon
Hocine Ait Ahmed
, quelques heures apres le crime, le
ministre francais de l'Interieur
, le duo Charles Pasqua-Robert Pandreau, respectivement ministre de l’Interieur et responsable de la
securite publique
, ont telephone a l'
ambassadeur
d'Algerie en France pour ≪ l'assurer que l'Algerie n'avait rien a voir avec cette affaire
[
21
]
≫.
- : une information judiciaire est ouverte et confiee a la
juge d'instruction
Francoise Canivet-Beuzit. Pendant pres de six mois il n'en filtrera rien.
- : la police recoit un ≪ renseignement confidentiel ≫ qui accuse un petit truand algerien, Abdelmalek Amellou (Malek), d'avoir commis le meurtre pour le compte des services speciaux de son pays.
- : un second renseignement denonce un commanditaire officier de la
Securite militaire algerienne
, un intermediaire et deux executants : Amellou et un certain Samy.
- : la ligne telephonique qu'Amellou, alors absent de Paris, partage avec sa
concubine
Fatna Beliali, est mise sur ecoute.
- : une conversation telephonique du couple fait allusion a un risque d'attentats a Paris.
- : Abdelmalek Amellou revient a Paris. Au telephone, son frere cherche a le rassurer sur le ≪ pognon ≫ mis en securite en
Corse
tout en s'inquietant pour sa propre protection.
- : le suspect est arrete et place en
garde a vue
avec sa concubine. Il est porteur d'un ordre de mission officiel de la Securite militaire
[
22
]
, signe du
capitaine
Rachid Hassani. Neanmoins il nie tout rapport avec le crime et, confronte au principal
temoin
, il n'est pas reconnu
[
n 4
]
.
- : Amellou admet connaitre tous les acteurs cites dans le second ≪ renseignement confidentiel ≫, d'autant que les policiers ont decouvert sur lui un papier mentionnant ≪ Samy ≫ avec une adresse en Corse. Un inspecteur est envoye dans l'ile.
- : bien qu'il ait rapidement repere une piste, l'inspecteur est rappele ≪ au plus tot ≫ par sa hierarchie. A Paris, le juge n'estime pas necessaire d'
inculper
le truand. Celui-ci est remis en garde a vue, mais cette fois dans le cadre de l'
instruction
ouverte sur les attentats terroristes de
1986
. Sans resultat, si ce n'est la confirmation qu'il donne, mais a une autre equipe d'enquete, de ses liens avec la Securite militaire.
- : des sa sortie de garde a vue et en application d'un arrete d'
expulsion
[
23
]
pris des le
par
Robert Pandraud
, ministre de la Securite, Abdelmalek Amellou est renvoye en Algerie en compagnie de Fatna Beliali. La decision, motivee par ≪ l'urgence absolue ≫, s'appuie sur des affaires remontant, pour les plus recentes, a 1983.
- : restes comme l'ensemble de l'opinion dans l'ignorance des faits qui precedent, les proches d'Ali Mecili constituent un comite de defense qui denonce l'immobilisme de l'instruction.
- : trois mois et demi apres les faits, l'hebdomadaire
Le Point
revele l'arrestation du principal suspect et son expulsion chez ses probables commanditaires. Le scandale souleve paraitra un moment reactiver l'enquete.
- : les policiers versent au dossier des pieces qu'ils conservaient depuis plusieurs mois
[
n 5
]
: les temoignages de l'entourage d'Andre Mecili sur les menaces qu'il recevait et les auditions menees a partir du
[
24
]
, qui mentionnaient les liens d'Amellou avec les services speciaux.
- : les avocats d'Annie Mecili, veuve de la victime, demandent au juge d'instruction de delivrer une
commission rogatoire
internationale en vue de l'audition du truand en Algerie.
- : l'une des sœurs de Fatna Beliali declare a un inspecteur que celle-ci lui a avoue la culpabilite d'Amellou. Quelques heures plus tard, apres audition par un autre fonctionnaire, elle revient entierement sur son temoignage (en
1992
, par une nouvelle retractation, elle reviendra a sa premiere version
[
25
]
).
- Le
: neuf mois apres l'
expulsion
du suspect, le
juge d'instruction
delivre une
commission rogatoire
internationale a destination des autorites
algeriennes
.
- Le
: on decouvre a
Barbes
le cadavre de Khaled Dahbal militant du parti d'
Ahmed Ben Bella
, il menait ses propres recherches sur l'
assassinat
de l'
avocat
qui avait assure sa defense. L'enquete conclura a un reglement de comptes
[
26
]
.
- Le
: devant la lenteur et les incoherences de l'
instruction
, les avocats d'Annie Mecili deposent une
plainte
pour ≪ forfaiture et attentat aux
libertes publiques
[
27
]
≫.
- Le
: apres trente-trois mois de silence, la justice algerienne repond a la commission rogatoire que ≪ les investigations multiples et reiterees [...] sont demeurees vaines et infructueuses
[
28
]
≫.
- Le
: la
chambre criminelle de la Cour de cassation
designe la
chambre d'accusation
de la
Cour d'appel
de
Lyon
pour instruire la plainte d'Annie Mecili
[
29
]
.
- Le
: la chambre d'accusation lyonnaise juge la plainte irrecevable
[
30
]
, la plaignante etant supposee ne pas ≪ avoir personnellement souffert d'un prejudice cause par les
infractions
alleguees
[
29
]
≫.
- Le
: concernant l'assassinat, le
procureur de la Republique
parisien prend des requisitions tendant a un
non-lieu
[
29
]
.
- Le
: en application des requisitions du procureur, le juge Gilles Riviere (qui a remplace Francoise Canivet-Beuzit) prononce le
non-lieu
[
30
]
. Les avocats d'Annie Mecili forment rapidement un appel contre cette ordonnance.
- Le
: lors de l'examen de l'appel d'Annie Mecili par la chambre d'accusation de la
Cour d'appel de Paris
, le
parquet
general se prononce pour la poursuite de l'enquete
[
31
]
.
- Le
: la chambre d'accusation parisienne ordonne la continuation de l’instruction, confiee a la juge Chantal Perdrix
[
32
]
.
- Le
: une nouvelle commission rogatoire internationale est adressee aux autorites algeriennes
[
33
]
. Elle restera sans reponse.
- Le
: le
ministre francais de la Justice
demande aux autorites algeriennes de lui faire connaitre la nature des obstacles a l’execution de cette commission rogatoire
[
33
]
.
- Le
: les autorites francaises adressent une nouvelle demande d'eclaircissement a la justice algerienne
[
33
]
.
- Le
: dans un entretien au
Nouvel Observateur
,
Hichem Aboud
, ancien chef de cabinet du directeur central de la
Securite militaire algerienne
, affirme connaitre Rachid Hassani (le signataire de l'ordre de mission d'Amellou) et que celui-ci lui a confie etre l'organisateur de l'assassinat
[
34
]
. En juillet, entendu sur convocation par le juge Baudoin Thouvenot (qui a repris le dossier), il reitere ses declarations
[
35
]
.
- Le
: a la demande de Maitre Antoine Comte, avocat d'Annie Mecili, le juge Thouvenot entend le temoignage du
colonel
Mohammed Samraoui, ex-officier de la Securite militaire refugie en
Allemagne
: trois mois apres le crime, il a vu un certain Mohamed Ziad Hassani (ainsi prenomme sur sa carte de visite, mais se presentant lui-meme comme ≪ Rachid ≫) remettre a Amellou, en reglement de son ≪ contrat ≫, une forte somme d'argent
[
36
]
.
- Le
: en depit de ces elements nouveaux, le parquet estime que ≪ la delivrance d’un mandat d'arret ne s’impose pas
[
37
]
≫.
- Le
: contre l'avis du parquet, le juge Baudoin Thouvenot lance un double
mandat d'arret international
contre Abdelmalek Amellou et Mohamed Ziane (ou Rachid) Hassani
[
37
]
.
- : Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au
ministere des Affaires etrangeres
algerien
, est arrete a l'
aeroport de Marseille Provence
a l'arrivee d'un vol en provenance d'
Alger
: malgre le passeport diplomatique dont il est porteur, il n'est pas repertorie parmi les beneficiaires de l'
immunite diplomatique
[
38
]
.
- : Hasseni est transfere a
Paris
et defere devant la
juge Goetzmann
, Baudouin Thouvenot, son collegue charge du dossier, etant en conges. Le diplomate algerien est
mis en examen
pour ≪
complicite
d'
assassinat
≫, en depit de la position du
parquet
qui obtient en revanche qu'il ne soit pas place en
detention
mais laisse en liberte sous
controle judiciaire
[
39
]
.
- 1
er
septembre
: entendu par le juge Thouvenot, Hasseni, se declarant victime d'une
homonymie
, fait appel de sa mise en examen et de son placement sous controle judiciaire mais refuse de se soumettre aux expertises ADN et graphologiques
[
40
]
.
- : Maitre Antoine Comte depose pour la famille Mecili une demande de confrontation entre Hasseni et son accusateur Mohammed Samraoui
[
41
]
.
- : la
Cour d'appel
de Paris confirme la mise en examen de Hasseni ainsi que son placement sous controle judiciaire, contre l'avis du parquet general qui avait requis le non-lieu
[
42
]
.
- : Hasseni se soumet a des tests ADN et graphologiques
[
43
]
.
- : Hasseni demande a etre confronte a son accusateur Mohammed Samraoui
[
44
]
. Hichem Aboud, l'autre temoin, est entendu par le juge Thouvenot ; il indiquera ensuite avoir defendu l'innocence de Hasseni et designe comme commanditaires du crime l'ancien
president
Chadli Bendjedid
et son
chef de cabinet
Larbi Belkheir
[
35
]
.
- : Mohammed Samraoui, que les dernieres declarations de Hichem Aboud accusent aussi de complicite dans l'assassinat
[
35
]
, ne se rend pas a la convocation du juge Thouvenot
[
45
]
.
- : selon le quotidien en ligne
TSA - Tout sur l'Algerie
, les resultats des tests ADN subis par Hasseni sont negatifs, ceux de l'expertise graphologique n'ayant pas ete communiques
[
46
]
.
- : d'apres
Rue89
, un requisitoire ecrit du
parquet
se prononce pour le maintien du
controle judiciaire
de Mohamed Ziane Hasseni
[
47
]
.
- : selon la meme source, un second requisitoire, identique au precedent ≪ au mot et a la virgule pres, portant la meme signature ≫, se conclut pourtant dans le sens oppose
[
47
]
.
- : la defense de Hasseni plaide une nouvelle fois l'annulation de son inculpation et de son placement sous controle judiciaire devant la
chambre de l'instruction
de la
Cour d'appel
de
Paris
[
48
]
. Au cours de l'audience, d'apres
Rue89
, le representant du parquet explique son revirement en faveur de la levee du controle judiciaire ≪ par le fait que s’agissant d’un "dossier suivi", il l’avait "transmis" a sa hierarchie
[
47
]
. ≫
- : la chambre de l'instruction decide la levee partielle du controle judiciaire du diplomate mis en examen, le laissant libre de quitter la France
[
49
]
.
- : le
juge
Alain Philibeaux (qui a succede a Baudoin Thouvenot debut 2009), assiste de Corine Goetzman, confronte Hasseni, dont les tests graphologiques se sont reveles negatifs, avec les temoins Hichem Aboud et Mohammed Samraoui. Ce dernier est en visioconference depuis l'Allemagne
[
50
]
. Apres avoir fait etat de pressions et de tentatives de corruption venues du
DRS
, il nuance sa conviction quant a l'identification de Hasseni avec le capitaine Rachid Hassani
[
51
]
.
- Fin aout: Hasseni depose devant la justice une ≪ requete aux fins de non-lieu ≫
[
52
]
.
- : le
parquet
de
Paris
requiert le
non-lieu
en faveur de Mohamed Ziane Hasseni
[
53
]
.
- : le
juge
Alain Philibeaux ecarte le non-lieu, juge ≪ premature ≫ faute de suffisamment ≪ d'elements averes mettant hors de cause ≫ Hasseni. Il fait toutefois passer ce dernier du statut de
mis en examen
a celui de
temoin assiste
et demande la poursuite d'investigations en
Algerie
[
54
]
,
[
55
]
.
- :
Rue89
annonce avoir eu connaissance d'ecoutes telephoniques versees au dossier en
et etablissant les pressions subies par Mohammed Samraoui pour qu'il revienne sur son temoignage contre Hasseni
[
56
]
.
- : dans une declaration au quotidien en ligne
TSA - Tout sur l'Algerie
, Samraoui confirme le contenu des ecoutes telephoniques
[
57
]
.
- : la
chambre de l'instruction
de la
Cour d'appel
de
Paris
accorde a Hasseni le non-lieu qu'il demandait. Cette decision est motivee par le ≪ caractere evolutif ≫ des declarations de Samraoui ainsi que par les resultats de l'expertise graphologique realisee sur l'ordre de mission signe ≪ capitaine Hassani ≫
[
58
]
.
- Le
: la juge d'instruction chargee de l'enquete sur l'assassinat, Anne Bamberger, constatant notamment l'inexecution des deux commissions rogatoires internationales en Algerie, ordonne le non-lieu ; la famille de la victime fait appel
[
59
]
.
- Le
: la cour d'appel de Paris confirme le non-lieu rendu en
[
60
]
.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
99-100.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
92-94.
- ↑
Extrait d'une lettre d'Ali Mecili a des amis italiens (
Ait Ahmed 2007
,
p.
75).
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
89.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
97-98.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
113-114 et 243-244.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
119-120.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
147-148.
- ↑
Ait Ahmed 2007
,
p.
167.
- ↑
Redjala 1988
, note,
p.
202.
- ↑
A. Mecili,
FFS - Djemaa provisoire pour l'Europe - Djemaa du District Sud : Rapport d'activite
(
Redjala 1988
, annexe VII,
p.
194-202).
- ↑
Ait Ahmed 2007
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