Afrique orientale allemande
Schutzgebiet Deutsch-Ostafrika
1885
?
1919
L'Afrique orientale allemande en vert fonce et les autres colonies allemandes contemporaines en vert clair.
Demographie
Population
|
7 700 000 hab. (est.
1913
)
|
Superficie
Superficie
|
995 000 km
2
(
1913
)
|
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(aide)
L'
Afrique orientale allemande
etait une
colonie allemande
qui s'etendait sur les territoires actuels du
Burundi
, du
Rwanda
et de la partie continentale de la
Tanzanie
. Creee dans les
annees 1880
, elle fut conquise par les armees
britannique
et
belge
pendant la
Premiere Guerre mondiale
et fragmentee a l'issue de celle-ci pour donner naissance au
Ruanda-Urundi
(
Empire colonial belge
) et au
Tanganyika
(
Empire britannique
).
L’histoire de la colonie debute avec
Carl Peters
, fondateur de la
Societe pour la colonisation allemande
. Le
, le gouvernement allemand annonca qu’il avait delivre une autorisation imperiale a Peters dans l’intention d’etablir un
protectorat
en
Afrique de l’Est
. Devant les protestations du
sultan de Zanzibar
, qui se considerait egalement souverain sur le continent,
Bismarck
envoya cinq navires de guerre qui attaquerent le palais du sultan le
7 aout
. L’Allemagne et la
Grande-Bretagne
se partagerent alors le territoire de l’actuelle Tanzanie continentale.
L’Allemagne prit rapidement possession de
Bagamoyo
,
Dar es Salaam
et
Kilwa
. La
revolte d'Abushiri
, qui eclata en
1888
, fut maitrisee avec l’aide de la Grande-Bretagne l’annee suivante. En
1890
,
Londres
et
Berlin
signerent le
traite de Heligoland-Zanzibar
, qui donnait
Heligoland
a l’Allemagne et definissait les limites de l’Afrique orientale allemande ? les frontieres exactes ne furent tracees qu’en
1910
.
Le comite economique colonial allemand est cree en 1896, comme une replique de l'Union coloniale francaise fondee en 1893. Les industriels semblent y avoir domine apres 1907 et elle federe 1.120 firmes ou corps constitues en 1913, encaissant 480.000 mark de cotisations, mais aussi diffusant le journal
Der Tropenpflanzer
, fonde par
Otto Warburg
. Ce botaniste de
Hambourg
a ramene de ses voyages en Malaisie, entre 1885 et 1889, de nombreux specimens qu'il a offerts au
Jardin botanique et musee botanique de Berlin-Dahlem
, cree en
1897
, sous la direction d'
Adolf Engler
, professeur de botanique a l'
universite de Berlin
, avec l'objectif d'etudier les plantes des colonies allemandes.
Plusieurs autres chercheurs allemands en botanique, comme Franz Stuhlman et Albrecht Zimmerman y contribuent a
Der Tropenpflanzer
, apres avoir etudie le cafe a Java pour tenter de l'acclimater dans des lieux strategiques comme le port d'Usumbura, sur le lac Tanganyika, ou ils veulent implanter une grande station de recherche en botanique, le futur
Institut de recherche botanique Amani
, qui ne verra le jour qu'en
1901
. Le meneur du projet est
Adolf Engler
, qui, convaincu du grand potentiel agronomique des
Monts Usambara
, s'y investit au debut des
annees 1890
.
Des defrichages massifs sont operes par des planteurs allemands des 1892. Tres vite, des conflits emergent entre investisseurs, qui veulent une rentabilite cafeiere rapide et les scientifiques, qui veulent une station de recherche sur la flore indigene. Leur reve est de tracer une carte tres complete des especes vegetales sur tout le territoire, en gardant la plus grande biodiversite possible et en etudiant leur potentiel, au carrefour de l'economie, de la geographie et de l'agronomie, dans l'esprit des travaux d'
Alexander von Humboldt
et
Charles Darwin
.
En 1899, les planteurs ont deja 6,5 millions de pieds de cafe sur des domaines de plusieurs milliers d'hectares parfois, mais deplorent en 1902 la maladie de centaines de milliers de cafeiers. Un an apres son ouverture, l'institut n'a pas trouve la cause du probleme : une trop grande acidite des sols. Le prix du cafe chute des trois quarts, de 175 marks pour 200 kilos en 1890 a 54 marks en 1903, l'annee ou
Adolf Engler
fait enfin le lien entre la rentabilite insuffisante et l'acidite des sols, et demande l'arret des defrichages.
La foret etant tres dense et conquerante, seulement 2000 hectares sont defriches en 1906. Les planteurs ont fait venir de la main-d'œuvre immigree, sur des parcelles de 100 hectares plutot en face ouest, ou les cafeiers se revelent fragiles et succombent aux parasites et maladies, incitant
Adolf Engler
a demander l'arret de toute culture.
Les
Hehe
, menes par leur chef
Mkwawa
, resistent a l’expansion allemande jusqu’en
1894
mais sont vaincus apres que plusieurs tribus se soient ralliees a l’Allemagne. Apres avoir tente d’entretenir la guerilla, Mkwawa se suicide en
1898
.
Les forces d’occupation allemandes peu nombreuses s’appuient sur quelques officiers pour maintenir l’ordre, collecter les impots et gerer les cultures commerciales telles que le
coton
, le
cafe
et le
sesame
. Il en resulte un systeme fortement centralise et autoritaire. Contrairement a d’autres puissances coloniales telles que la Grande-Bretagne, la
France
ou le
Portugal
, l’Allemagne est inexperimentee en Afrique, ce qui se fait ressentir sur sa maniere de gerer ses colonies.
La
rebellion des Maji-Maji
qui eclate en
1905
est rapidement maitrisee par le gouverneur d’alors, le comte
Gustav Adolf von Gotzen
. Cependant, les methodes de l’administration coloniale sont vivement critiquees, ce qui pousse le
chancelier
Bulow
a ordonner une reforme de l’administration coloniale en
1907
. L’organisation traditionnelle des societes locales est davantage prise en compte ; on s’inspire egalement des methodes francaises et portugaises, mais en comparaison de ces deux dernieres puissances, les colonies allemandes restent largement centralisees.
L’histoire de l’Afrique orientale allemande au cours de la
Premiere Guerre mondiale
est essentiellement liee a une personnalite, celle du General
Paul Emil von Lettow-Vorbeck
. A la tete d’une force minuscule de 3 000
Europeens
et 11 000
Askaris
, il s’efforce de tenir tete aux 300 000 hommes de l’
armee britannique
(dont 100 000 porteurs), aux troupes coloniales belges (5 000 hommes et 100 000 porteurs). Il ne s'agissait donc pas seulement de combattants, la majorite des effectifs etant composee de services, d'une lourde intendance et d'un tres grand nombre de porteurs. Ainsi, Lettow-Vorbeck remporte la
bataille de Tanga
contre une centaine de milliers d'adversaires, dont seulement vingt mille combattants. Ce n'en etait pas moins un exploit puisqu'il n'a engage que 10 000 hommes. Ensuite, adoptant une tactique de guerilla, il provoque par ses raids meurtriers la perte de 60 000 Britanniques et Askaris (egalement victimes de maladies). Cependant, avec l’arrivee en renfort des troupes du
Congo belge
et la mise en œuvre par les Belges de bateaux demontables qui aneantissent la flotte fluviale allemande du
lac Tanganyka
, avec l'appui de quelques avions, nouveaute en
Afrique
, Lettow-Vorbeck,
battu par les Belges a Tabora
, puis a
Mahenge
se retire vers le
Mozambique
, puis en
Rhodesie du Nord
. Apprenant la defaite allemande en
Europe
, il accepte un cessez-le-feu trois jours apres l’
armistice du 11 novembre 1918
signe dans la
foret de
Compiegne
.
D'un point de vue strategique, meme si les Allemands continuent le combat jusqu'en
, les Britanniques controlent sur la cote les villes de Dar es Salam et Tanga, et Tabora a l'interieur des terres, des mars
1916
, Tanga ne tombant qu'en juillet. Au meme moment, l'integralite du chemin de fer est sous controle britannique. A la mi-1916, les Allemands presque vaincus ne commettent plus que actes de guerilla en des regions tres isolees et peu strategiques.
Le
traite de Versailles
partage la colonie allemande. La
Belgique
recoit le
Rwanda-Urundi
et en plus, la concession d'une ligne de chemin de fer partant du Congo belge vers l'Est africain, a travers l'ancienne colonie allemande et aboutissant a un
port franc
sur l'
ocean Indien
. Le Portugal obtient le
triangle de Quionga
au sud du
Rovuma
, rattache a l’actuel
Mozambique
, et la Grande-Bretagne herite du reste, soit le territoire de l’actuelle Tanzanie qu'elle baptise Tanganyka, mais sans l’archipel de Zanzibar auquel est devolu un statut de protectorat britannique.
L'Allemagne n'a pas eu de tradition coloniale avant 1885. Quand l'administration coloniale arrive en 1885, la langue vehiculaire sur la cote Est de la future Tanzanie, est l'
arabe
. Pourtant, a l'epoque, les
Arabes
, souvent originaires du
sultanat d'Oman
, ou du
Yemen
, sont tres minoritaires, entre 5 000 et 10 000 representants, sans compter ceux du
Sultanat de Zanzibar
qui va devenir un
protectorat
britannique. Cependant, a l'epoque, un dialecte local indigene matine de vocabulaire arabe s'etend : le
swahili
. Depuis les annees
1860
et
1870
, des missions religieuses allemandes
catholiques
et
protestantes
existent (dont des orphelinats), surtout sur la cote a
Dar es Salaam
et
Tanga
. Les autorites coloniales allemandes recrutent alors dans ces institutions des jeunes gens, bilingues
allemand
/arabe ou allemand/swahili, mais ils ne sont pas tres nombreux vers 1885.
Les autorites allemandes, conscientes que l'administration doit se faire dans une langue coloniale pour s'etendre en un vaste territoire, fait le choix de l'
allemand
, car il est difficile de communiquer, meme si des militaires ou rares coloniaux allemands apprennent et parlent l'arabe ou le swahili. De plus, une multitude de langues et dialectes etant parles a l'interieur, l'usage d'une langue coloniale s'impose pour maintenir une administration efficace. Aussi, l’administration coloniale allemande s'inspire des modeles coloniaux francais et portugais. Avant 1914, le swahili, langue vehiculaire de la cote, est tres peu parle a l'interieur des terres, ou dominent surtout des
langues bantoues
.
L'administration allemande favorise alors les missions religieuses
[
2
]
, pour limiter le cout de l'education. Des enfants qui parlent une ou plusieurs langues locales, precedemment delaisses, recoivent une education. Certains seront militaires dans l'armee coloniale allemande. Plus tard, l'
Empire allemand
s'impliquera plus dans la politique d'education de la colonie. Un meme modele sera applique aux autres colonies (
Cameroun
,
Togo
, etc.). A l'epoque aussi, les missions religieuses sont plutot percues par les populations locales comme un espace neutre, d'autant plus qu'il y a des dispensaires qui soignent les populations locales. Dans un but de ≪ bon civilisateur ≫, l'Etat allemand construira lui aussi des hopitaux, dont l'Hopital allemand de
Dar es Salam
.
Dans les
annees 1890
, les iles de Zanzibar et
Pemba
sont cedees aux Britanniques, en echange de l'ile de
Heligoland
(pres de l'Allemagne).
A partir de
1890
, une ecole, la
Deutsche Koloniale Schule
, s'ouvre pour les enfants des elites de la colonie, souvent des enfants des commercants arabes de Dar es Salaam ou des grandes villes, des enfants de chefs coutumiers ou de commercants. Au
Rwanda
, la favorisation des elites va accentuer les heurts entre les
Hutus
et les
Tutsis
. Dans le meme temps, des commercants ou militaires allemands apprennent les langues locales. Une monnaie est mise en place : la
roupie
(
Rupien
) de l'Afrique orientale allemande (1 roupie = 100
Hellers
). Cette roupie a la meme valeur que la
roupie indienne
alors en usage sur la cote, soit 11,58 grammes d'argent (178 grains).
L'armee devient aussi une passerelle sociale, et les indigenes y apprennent progressivement l'allemand. De plus, les militaires allemands integrent une centaine de mots du vocabulaire swahili, ceux qui sont le plus adaptes au langage militaire.
Les infrastructures (routes, ponts et chemins de fer), se developpent rapidement. Dans la perspective de collecter des impots, et pour rendre la colonie rentable, l'administration coloniale allemande est tres centralisee, et le travail force est impose de maniere courante aux populations (ex : construction des lignes de chemins de fer, ponts).
En 1905, l'enseignement de l'allemand est generalise dans les gros bourgs. L'autorite allemande s'etend alors comme une toile d'araignee. A la meme epoque, le swahili est adapte pour s'ecrire avec l'alphabet
latin
et l'arabe est maintenu comme l'une des langues vehiculaires de la cote, en face de Zanzibar. A la veille de la
Premiere Guerre mondiale
, en 1914, l'Allemagne a etendu son systeme administratif et son autorite sur tout le territoire, malgre des troubles de 1905 a
1907
(Maji-Maji), en protestation contre les impots juges ecrasants et le travail force. On estime qu'en 1914, entre 5 et 10 % au moins des moins de 40 ans savent parler allemand, et l'avenir de la langue en Tanzanie semble prometteur.
De 1914 a 1918, ce systeme est perturbe par la Premiere Guerre mondiale. La cote Est est definitivement prise par les Britanniques, en 1917. L'interieur resiste, mais, en 1916, l'Ouest du pays est conquis par les Belges et, en 1918, la defaite de l'Empire allemand en Europe contraint les dernieres troupes imperiales africaines a se rendre.
Apres 1918, la plus grande partie du territoire devient un mandat de la
Societe des Nations
(SDN) qui, en 1921 est confie aux Britanniques, qui le nomment
Tanganyika
. Les Belges heritent du Ruanda (Rwanda) et Urundi (
Burundi
), a l'ouest. L'allemand n'est plus enseigne des 1917, et l'ensemble des colons, enseignants, missionnaires et militaires allemands, sont expulses en janvier
1919
. De nombreux colons allemands partent pour l'
Afrique du Sud
.
L'allemand est ensuite oublie. Les purs indigenes et les metis, coupes de la langue allemande, se rarefient et ceux qui parlaient jadis allemand ne le parlent plus que par bribes en
1961
, lors de la creation de la
Tanzanie
independante. Les derniers locuteurs tanzaniens de l'allemand s'eteignent dans les
annees 1970
.
L'arrivee tardive de la
langue anglaise
, a partir de
1922
, et du
francais
amene par les Belges au Ruanda-Urundi, va favoriser le statut du swahili. Des la prise en main du pays, en
1921
, les Britanniques optent pour le swahili pour la transition, le swahili etant parle aussi au Kenya voisin, et ecartent l'allemand pour l'administration. L'anglais n'arrivera a avoir un nombre de locuteurs suffisants qu'a la fin des
annees 1930
, l'administration etant prise en main par des
Blancs
britanniques. Au Ruanda Urundi, le swahili connaitra, par contagion naturelle, un developpement de fait sous l'administration belge qui, par ailleurs impose le francais, y compris dans l'enseignement.
A tort, de nos jours, certains disent que la Grande-Bretagne fut la puissance coloniale de la Tanzanie, ce qui est faux : la Grande-Bretagne ne fut que la puissance tutelaire et mandataire du Tanganyika, sauf a Zanzibar, qui etait un protectorat britannique. Le devoir de la Grande-Bretagne etait de former des cadres et une elite dirigeante, pour amener le pays vers l'independance dans le cadre de la mission definie par la Societe des Nations (SDN) Cet objectif sera vite oublie par la suite.
Pour la diplomatie actuelle (
ONU
) et l'histoire, la Tanzanie actuelle est donc une ancienne colonie allemande (1885?1921), a l'exception de Zanzibar, ancien protectorat britannique. Le dernier temoignage du passe colonial allemand semble etre le grand nombre des
lutheriens
parmi la communaute protestante tanzanienne. La langue allemande a decline dans le pays, effacee par l'administration britannique.
A la veille de la Premiere Guerre mondiale, la population de l'Afrique orientale allemande est essentiellement composee d'Africains, les autres groupes etant les suivants :
La population europeenne est composee
[
4
]
, en plus des Allemands, de :
Il y a egalement des etrangers non-europeens :
- Asiatiques, surtout des
Chinois
, provenant de la zone d'influence allemande de la baie de
Kiautschou
(
Qingdao
aujourd'hui), en
Chine
, comptant le comptoir allemand de Kiao-Tcheou (Kiautschou, avec le port de
Tsingtau
). Il y a aussi des
Indiens
, issus des Indiens du
Kenya
britannique, en provenance de
Mombassa
, ou
Nairobi
.
- Des metis, surtout issus d'unions entre des militaires coloniaux allemands, et des indigenes. Le nombre des metis reste inconnu. Tres peu partiront pour l'Allemagne, apres 1919, et les autres resteront, se fondant dans la population locale.
- ↑
Michael Pesek:
Das Ende eines Kolonialreiches.
Campus, Frankfurt a. M./New York 2010,
(
ISBN
978-3-593-39184-7
)
, S. 86/90.
- ↑
Comme les
missionnaires de Sainte-Odile
, qui fondent l'
abbaye de Ndanda
, ou les
benedictines missionnaires de Tutzing
.
- ↑
(en)
Bertil Egero,
Colonization and Migration
, 1979,
The Scandinavian Institute for African Studies. Upssala
.
- ↑
(en)
Christopher Molnar, Review of Soldenwagner, Philippa, ≪ Spaces of Negotiation: European Settlement and Settlers in German East Africa 1900-1914 ≫, H-German,
H-Net Reviews
, juillet 2008,
H-Net Reviews, Humanities and Social Sciences Online
.
- (en)
Assa Okoth,
A History of Africa
, Vol. 1 (1800 ? 1914), pp. 213-223 et 328-329.
- (en)
Entretien du gouverneur Gustav Adolf von Gotzen le
, publie le
dans
The New-York Times
,
query.nytimes.com
.
- Andre-Bernard Ergo,
Congo belge. La colonie assassinee
, 2009, L'Harmattan, chapitre 2 : ≪ Les campagnes de la Force publique du Congo belge a Tabora et a Mahenge en Afrique orientale allemande ≫.
- (de)
August Schynse
M.Afr.
,
Mit Stanley und Emin Pascha durch Deutsch-Ostafrika
, 1890, Cologne, Karl Hespers, J.-P. Bachem.
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