L'
acolyte
(du
grec ancien
?κ?λουθο?
/
akolouthos
, ≪ suivant, serviteur ≫) ou
servant d'autel
, ou
servant de messe
, est, dans l'
Eglise catholique
, l'
anglicanisme
ou le
lutheranisme
, une personne dont la fonction est d'assister le
pretre
et le
diacre
lors des celebrations liturgiques. S'agissant souvent d'
enfants
(a partir de 6-7 ans), on emploie traditionnellement le terme d'
enfant de chœur
.
Les ≪ ministeres institues ≫ de lecteur et d’acolyte ont ete crees par un
motu proprio
du pape
Paul VI
en 1972. Pour les
seminaristes
, ils remplacent les anciens
ordres mineurs
de
lecteur
et d’acolyte et l’
ordre majeur
de
sous-diacre
, qui preparaient au ministere presbyteral.
Les ministeres institues de lecteur et d’acolyte peuvent aussi etre proposes a des laics pour favoriser leur participation aux celebrations liturgiques d’une maniere qui valorise le
sacerdoce commun
des fideles, tout en distinguant bien les
ministeres
laics des ministeres ordonnes
[
1
]
.
Ces ministeres institues sont par tradition attribues aux hommes
[
2
]
. Ils sont conferes a titre permanent, durant une celebration liturgique, par l'eveque (ou le superieur majeur pour les religieux).
≪ L'acolyte est institue pour aider le diacre et servir de ministre au pretre. Il lui revient donc de s'occuper du service de l'autel, d'aider le diacre et le pretre dans les fonctions liturgiques et principalement dans la celebration de la messe ; il lui appartient en outre de distribuer la sainte communion, en tant que ministre extraordinaire, chaque fois que les ministres dont il est question au canon 845 du Code de droit canonique, manquent (…), ou encore chaque fois que le nombre des fideles qui s'approchent de la sainte Table est tellement important que la celebration de la messe en serait prolongee. Dans les memes cas extraordinaires, on pourra lui confier le soin d'exposer publiquement le Saint Sacrement a l'adoration des fideles et de le reposer ensuite, mais non de donner la benediction au peuple. Il pourra aussi, s'il en est besoin, veiller a la preparation des autres fideles qui seraient occasionnellement appeles a aider le pretre ou le diacre dans les fonctions liturgiques, en portant le missel, la croix, les cierges, etc.; ou en exercant d'autres charges de ce genre. L'acolyte, destine particulierement au service de l'autel, doit s'initier a tout ce qui se rapporte au culte public de Dieu et s'appliquer a en penetrer le sens intime et spirituel ≫
[
3
]
.
A defaut d’≪ acolyte institue ≫, comme c’est le cas habituel en France, la charge de cette fonction peut etre deputee
[
4
]
de maniere temporaire a une ou plusieurs personnes laiques pour le service de la Parole et a l’autel
[
5
]
, et pour le ministere extraordinaire de la distribution de la
communion
(dans les cas de necessite, en suppleance du ministere ordinaire exerce par l’eveque, le pretre et le diacre)
[
6
]
.
Avec le
motu proprio
Spiritus Domini
(rendu public le lundi 11 janvier 2021), le
pape Francois
a permis aux femmes d'acceder aux ministeres de l'acolytat et du
lectorat
sous une forme stable et institutionnalisee, avec un mandat specifique.
- Service de l'autel
: quand le ministere d'acolyte n'est pas ≪ institue ≫ (cas habituel), l’instruction
Redemptionis Sacramentum
(2004) enonce au n° 47 que ≪ les filles ou les femmes peuvent etre admises a ce service de l'autel, au jugement de l'eveque diocesain ; dans ce cas, il faut suivre les normes etablies a ce sujet ≫. Elles peuvent servir comme
enfant de chœur
.
- Distribution de la communion
: Il n'y a pas d'interdiction ni d'autorisation particulieres requises. Les femmes et les hommes laics peuvent y etre admis aux memes conditions ; cela s'entend clairement du canon 230 § 3 et a ete rappele depuis : ≪ Les femmes […] peuvent aussi etre appelees a distribuer la sainte Communion, comme ministres extraordinaires de l'Eucharistie ainsi qu’a exercer d’autres fonctions, comme il est prevu par le meme canon 230 au § 3. ≫
[
7
]
Le
thuriferaire
prepare et s'occupe de l'
encensoir
avant et pendant la messe. Il peut etre accompagne par un jeune servant en apprentissage qui portera la
navette
contenant les grains d'
encens
. Ce dernier aura alors la fonction de porte-navette ou
naviculaire
.
Les
ceroferaires
portent les cierges en ouvrant les processions (precedes du thuriferaire), en symbole de la lumiere apportee par le Christ. Ils accompagnent le
Saint-Sacrement
, sont a genoux devant l'autel pendant la
consecration
, et suivent les ministres qui distribuent la
communion
. Ils sont toujours par nombre pair.
Le
cruciferaire
ou porte-croix : son role est de porter la croix de procession lors de l'entree du
clerge
au
chœur
et lors de son retour a la
sacristie
. Plus generalement, on doit porter la croix de procession des qu'il y a deplacement en procession. Il est encadre par deux acolytes avec leur cierge.
D'autres fonctions peuvent exister lors de certaines liturgies. Ainsi on peut avoir besoin d'un porte-
missel
, pour le presenter ouvert au celebrant ; des porte-insignes (un porte-crosse et un porte-mitre pour les liturgies pontificales, celebrees solennellement par l'
eveque
ou un abbe mitre), un porte-ombrelle (dans les
basiliques
) et, avec la modernite, un porte-micro, notamment lors des celebrations a l'exterieur de l'
eglise
.
Le role du
ceremoniaire
est de gerer le bon deroulement de la
liturgie.
Il est charge de connaitre les fonctions a accomplir par chacune des personnes, celebrant compris. Cette fonction, generalement accomplie par un pretre, peut aussi l'etre par un acolyte experimente.
La tenue de l'acolyte, en tout cas au service de l'autel, est un vetement liturgique de couleur blanche, l'
aube
; elle peut etre serree a la taille par un cordon ou pas. Pour ceux qui portent la soutane, on utilise alors une aube courte nommee
surplis
. Si le col ne masque pas les vetements de ville, l'
amict
, porte sous l'aube, doit les envelopper, cet accessoire etant prescrit dans ce cas
[
8
]
. Le seul accessoire admis par-dessus l'aube ? dans le cadre du
rite romain
? est une croix, portee sur la poitrine, supportee par un cordon, parfois aux couleurs liturgiques, qui peut etre prolonge d'un gland dans le dos. Il faut cependant noter que c'est un usage recent d'origine francaise, et non une tradition de l'Eglise. L'usage d'ajouter un
scapulaire
ou autre chose sur l'aube n'a aucune legitimite, c'est un usage des protestants americains, eux-memes inspires par les anglicans.
Le vetement liturgique est obligatoire pour toute personne qui effectue un ministere dans le
chœur
: ≪ Le ministre qui ne sera pas revetu du vetement sacre ou d'une soutane et d'un surplis ou d'un autre vetement legitimement approuve, n'entrera pas dans le chœur durant les celebrations sacrees. ≫
[
9
]
. Traditionnellement, le vetement de ville n'est tolere que pour les messes non chantees, non encensees et servies par une seule personne.
Les acolytes anglicans sont l'equivalent des enfants de chœur catholiques. Ils sont vetus de la soutane et du surplis plus souvent que ces derniers.
Dans l'
Eglise orthodoxe
, le terme ≪ acolyte ≫ designe le plus vieux des
servants d'autel
, mais n'a pas de tache specifiquement differente.
Par extension, on appelle ≪ acolyte ≫ quelqu'un qui est au service d'une autre personne, ou son compagnon.
Chateaubriand
ecrit ainsi dans ses
Memoires d'outre-tombe
: ≪ La princesse Frederique a traine depuis ses jours aux bords de la Tamise, dans ces jardins de Kew qui me virent jadis errer entre mes deux acolytes, l'illusion et la misere. ≫ Le terme est familier, parfois pejoratif
[
10
]
.
- ↑
Lettre apostolique Ministeria Quaedam (1972)
- ↑
Lettre apostolique Ministeria Quaedam (1972) n° 7 : en raison de ≪ la venerable tradition de l’Eglise ≫ ; Code de droit canonique (1983), canon 230 § 1.
- ↑
Lettre apostolique Ministeria Quaedam (1972) n° 6 ; Code de droit canonique (1983), canon 910 § 2 ;
Presentation Generale du Missel Romain
(2000) n° 98 [decrit aussi toutes ses fonctions liturgiques] ; Instruction Redemptionis Sacramentum (2004) n° 155-156.
- ↑
Instruction Redemptionis Sacramentum (2004) n° 44.
- ↑
Code de
droit canonique
(1983), canon 230 § 2 ; precise par Responsio ad propositum dubium (1992) ; confirme par la
Presentation Generale du Missel Romain
(2000) n° 100 ; et par l’instruction Redemptionis Sacramentum (2004) n° 44.
- ↑
Code de droit canonique (1983), canon 230 § 3 et 910 ;
Presentation Generale du Missel Romain
(2000) n° 100.
- ↑
Lettre sur les fonctions liturgiques exercees par des laics (1994), n° 3 (La precision ne vient pas d'un doute sur la question mais de la valorisation de cette possibilite pour les femmes afin de mieux leur faire accepter l'eventualite de ne pas servir a l'autel (Sur le ministere extraordinaire de l’eucharistie voir, il faut se rapporter au
Code de droit canonique
(1983), canon 230 § 3 et canon 910 ; instruction Redemptionis Sacramentum (2004) n° 88 et 154-160.
- ↑
Ceremonial des eveques
, n°65
- ↑
Ceremonial des eveques
, n°50
- ↑
Selon l'article
"acolyte"
du
Tresor de la langue francaise informatise
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