La
South African Broadcasting Corporation
(en
afrikaans
:
Suid-Afrikaanse Uitsaaikorporasie
;
litt.
Compagnie sud-africaine de telediffusion
) est la compagnie de radio et de television de la republique d'
Afrique du Sud
. Basee a
Johannesburg
, elle opere trois chaines de television (
SABC 1
,
SABC 2
et
SABC 3
) ainsi que dix-huit stations de radio nationales et regionales.
Elle succede a la Radiodiffusion sud-africaine (
Suid-Afrikaanse Uitsaaiwet
) le
et conserve durant plusieurs decennies un monopole total sur les ondes dans le pays. Elle joue un role important dans le developpement des medias en
Namibie
(anciennement
Suidwes-Afrika
), pays que l'Afrique du Sud occupe jusqu'en
1990
.
Longtemps placee sous l'influence du
Parti national
(
Nasionale party
) et organisee dans le cadre des lois d'
apartheid
avec des programmes et des chaines communautaires, elle est reorganisee en profondeur en 1996 pour correspondre aux valeurs de l'Afrique du Sud post-apartheid et prend pour devise ≪
Vuka Sizwe
≫ (Le reveil de la nation).
La
South African Broadcasting Corporation
est membre associe de l'
union europeenne de radio-television
(UER).
Le porte-parole, Kaizer Kganyago, est membre du Comite Consultatif International de l'
Organisation de la presse africaine
(APO).
Les premieres emissions experimentales de la radio sud-africaine debutent a partir du
, sous l'impulsion de la societe sud-africaine de chemins de fer (
Suid-Afrikaanse Spoorwee
). Quelques mois plus tard (
), celle-ci met en place une equipe technique chargee de la diffusion d'emissions regulieres dans la region de
Johannesburg
. Une experience similaire est menee par la
Cape Peninsula Publicity Association
a partir du
dans la region du
Cap
, puis dans le courant du mois de decembre a
Durban
par l'intermediaire de la
Durban Corporation
[
1
]
.
Neanmoins, des difficultes economiques liees au nombre restreint d'auditeurs ne tardent pas a mettre en peril les trois stations, qui sont sauvees in extremis par un homme d'affaires, Isidore William Schlesinger. Sous son impulsion, les trois stations s'organisent en une compagnie de radiodiffusion (
South-african brodcasting company
ou
Suid-afrikaanse uitsaaiwet
). Celle-ci est nationalisee par le gouvernement du premier ministre de l'epoque, le general
James B. Hertzog
, le
. Elle prend alors son nom actuel,
South african broadcasting corporation
[
2
]
.
Diffusant essentiellement en
anglais
et en
afrikaans
a l'origine, elle ne laisse que peu de place aux programmes consacres a la majorite noire. Toutefois, les premieres emissions en
zoulou
,
sesotho
et
xhosa
debutent des
1940
.
En
1948
, l'arrivee au pouvoir du
parti national
se traduit par une politique centree avant tout sur les attentes et les besoins de la minorite blanche. Ainsi nait le concept d'
apartheid
, un neologisme traduisant l'idee de ≪ vie a part ≫ ou plus exactement de developpement separe. En mai 1950 nait la premiere radio commerciale du pays,
Springbok Radio
[
3
]
. Trois ans plus tard, afin de contenir les populations noires des
townships
, une radio emettant dans les principales
langues bantoues
est autorisee a diffuser ses programmes a Johannesburg, puis dans d'autres agglomerations du pays.
Les premieres stations de radio regionales et ≪ ethniques ≫ voient le jour dans le courant des
annees 1960
. Parmi les nouveaux programmes voient ainsi le jour
Radio Zulu
(
1960
),
Radio Lebowa
(
1962
) et
Radio Tsonga
(
1965
).
Radio Good Hope
commence ses emissions dans la region du Cap cette meme annee. En
1966
nait
Radio RSA
(
Voice of South Africa
), le service exterieur de la radiodiffusion sud-africaine, diffusant au depart en
anglais
,
francais
,
neerlandais
,
allemand
,
portugais
et
swahili
.
En
1969
, le gouvernement se lance dans la creation d'une premiere station de radio dans ce qui est alors le
Suidwes-Afrika
(actuelle
Namibie
, alors occupee par l'Afrique du Sud).
Parallelement a la creation de ces nouveaux medias, la grille des programmes des differentes stations publiques laisse une plus grande place a la musique en vogue a cette epoque, meme si l'ideologie conservatrice du parti national conduit a restreindre la diffusion des groupes juges subversifs (
Rolling Stones
,
The Beatles
) au profit de groupes moins engages (
Bread
).
La creation de chaines de television est decidee en
1971
. L'introduction de ce nouveau media intervient cependant tardivement, les premiers tests ne debutant pas avant le mois de mai
1975
. A l'origine, fidele a l'ideologie de l'apartheid, le gouvernement envisage la creation de deux chaines de television, une pour les blancs (
TV 1
) et l'autre pour les noirs (
TV Bantu
). Ce projet etant freine par des considerations financieres, le principe retenu est celui d'une chaine de television unique. Celle-ci nait officiellement le
.
En
1981
, le gouvernement institue la
Compagnie de radio-television du sud-ouest africain
(
Suidwes-Afrikaanse Uitsaaikorporasie
), ancetre de la radio-television namibienne.
L'annee suivante, le pays se dote de sa seconde chaine, reprenant le format ≪ ethnique ≫ envisage quelques annees plus tot. Au contraire de la premiere chaine (
TV1
), la seconde chaine (emettant sous differentes appellations en fonction de l'heure de la journee :
TV2
et
TV3
puis
Contemporary Community Values
quelques annees plus tard) diffuse des programmes specifiques en
zoulou
,
xhosa
,
tswana
et
sotho du Sud
. Le slogan de la premiere chaine, TV1, indique
≪ Celle-ci est pour vous ≫
, emettant des programmes en
anglais
et en
afrikaans
, a destination principale des Blancs
[
4
]
.
Toutes les chaines sud-africaines adoptent le standard
Pal
, comme nombre de pays d'Europe occidentale (en dehors de la France et de la plupart des pays du
bloc de l'est
, qui utilisent le
Secam
).
Pendant le boycott lance contre l'Afrique du Sud en raison de sa politique d'apartheid, la plupart des programmes diffuses sont d'origine americaine ou francaise (
Les Brigades du Tigre
,
Les Chevaliers du ciel
,
La Dame de Monsoreau
) voire des coproductions internationales tournees tout en partie en Afrique du Sud (
Pour tout l'or du Transvaal
,
Sam et Sally
,
Shaka Zulu
,
Bonne Esperance
), auxquels s'ajoutent des productions locales - essentiellement en afrikaans (
Haas Das se Nuus Kas
,
Oscar in Asblikfontein
...). Le
voit le lancement d'une troisieme chaine dediee aux sports (
TV4
, bientot rebaptisee
Topsport Surplus
, puis
National Network TV
).
La fin de l'apartheid permet de reequilibrer la representation des populations noires au sein de la compagnie publique. Mais en 1993, le renouvellement du conseil d'administration de la SABC s'avere difficile, malgre la mise en place, pour la premiere fois d'une commission independante, designee d'un commun accord par les partis et le gouvernement, pour selectionner les candidats
[
5
]
. En
1996
, deux ans apres l'arrivee au pouvoir de l'
ANC
, la
South African Broadcasting Company
est reorganisee en profondeur
[
4
]
,
[
6
]
. La television nationale est ainsi formee depuis lors de trois chaines :
SABC 1
,
SABC 2
et
SABC 3
.
- ↑
(en)
Funso S. Af?layan,
Culture and Customs of South Africa
, Greenwood Publishing Group,
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The Voice of Apartheid Goes Multicultural
≫,
The New York Times
,
(
lire en ligne
)
- ↑
≪
Afrique du Sud : les difficultes du changement La nomination des responsables de la television suscite une vive polemique
≫,
Le Monde
,
(
lire en ligne
)
- ↑
Frederic Chambon, ≪
Ensemble, nous ne faisons qu'un !
≫,
Le Monde
,
(
lire en ligne
)
- (en)
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