Gorilla beringei beringei
ou
Gorille des montagnes
est une des deux
sous-especes
du
Gorille de l'Est
(
Gorilla beringei
). Present dans la region des
Grands Lacs Africains
, il est
en danger d'extinction
[
1
]
.
Le gorille des montagnes (
Gorilla beringei beringei
) mesure entre 1,40 et 2
m
. Les males pesent entre 140 et 300
kg
et les femelles entre 70 et 110
kg
.
C'est un
animal
d'une taille impressionnante, mais il est cependant sociable et pacifique. Les gorilles de montagne vivent en familles polygames, et chaque famille est guidee par un male a dos argente : c'est le male du groupe, qui est cense proteger toute la famille contre les dangers eventuels. Quand le dos argente meurt, un autre gorille assez age pour supporter cette tache le remplace ; sinon le groupe se dissout. Dans ce dernier cas, les femelles vont rejoindre d'autres groupes et d'autres males.
Les gorilles des montagnes sont des herbivores qui mangent des
lobelies
geantes, des
bambous
, plantes les plus presentes dans les forets de montagne
[
2
]
mais aussi des celeris sauvages, des orties geantes, des chardons, des senecons, des fleurs, de l'ecorce de vernonias
[
3
]
… Ils ont besoin d'une vegetation dense pour se nourrir : jusqu'a 38
kg
par jour pour les males et 25
kg
pour les femelles.
Ils vivent dans la
region des Grands Lacs Africains
, c’est-a-dire dans l'est de la
republique democratique du Congo
(RDC), en
Ouganda
et au
Rwanda
.
Quelques parcs nationaux forment un reseau transfrontalier de protection : le
PN de Mgahinga (Ouganda)
, le
Parc national des Volcans
(Rwanda) et le
Parc national des Virunga
en RDC ainsi que dans le
PN de la foret impenetrable de Bwindi (Ouganda)
. La population du parc de
Kahuzi Biega
, bien que tres proche, appartient a la sous-espece des gorilles de l'Est (
Gorilla beringei graueri
).
Lorsque l’on parle de groupes de gorilles, il est important de faire une distinction entre les groupes qui sont habitues a la presence humaine et ceux qui ne le sont pas. L’
habituation
d’un groupe de gorilles a la presence humaine est necessaire pour rendre ces individus accessibles aux chercheurs et aux touristes. Pour ce faire, il faut qu’il y ait une familiarisation graduelle qui est realisee par le contact quotidien de professionnels avec le groupe de gorilles, un processus qui peut prendre jusqu’a
24 mois
[
4
]
. Ces contacts neutres repetes servent a reduire la peur des individus envers les humains et ultimement, leur permettre d’ignorer la presence humaine. Le processus de l’habituation permet donc d’approcher davantage les individus, parce qu’ils ne s’enfuient pas et tolerent la presence humaine, facilitant l’etude de leur comportement. Cependant, ce n’est pas un processus sans risque pour les individus, de par l’exposition a des maladies, l’exposition aux predateurs et aux changements des comportements sociaux
[
5
]
.
En 2018, selon l'
Union internationale pour la conservation de la nature
, la population totale des gorilles de montagne atteindrait 1 004 individus contre 880 en 2010
[
6
]
et 680 en 2008
[
7
]
.
Le premier recensement de la
population
de gorilles de montagne dans
les Virunga
(regroupant les parcs nationaux de Mgahinga, le parc national des Volcans et le parc national des Virunga, respectivement en
Ouganda
, au
Rwanda
et en
republique Democratique du Congo
) a ete realise au debut des annees 1970. Il faisait etat d’environ
274 individus
, ce qui en categorisait la population comme etant stable ou dans un leger declin. Jusqu’en 1990, la
croissance de la population
etait consideree faible avec un taux de croissance total de 3 %. Cette hausse etait attribuable aux baisses des perturbations humaines et aux efforts de conservation et d’education. Dans les annees 1990, le taux de croissance a diminue en raison d’une degradation de la qualite de l’habitat et de l’interruption des patrouilles associees a des instabilites politiques dans la region
[
8
]
. Il n’y a heureusement pas eu de declins majeurs des effectifs pendant cette periode, puisque l’inventaire realise en 2003 faisait etat d’une population entre 359 et 395 gorilles aux Virunga, soit une augmentation de 0,9 a 1,8 % sur dix ans. Cette augmentation peut cependant etre attribuee a la forte croissance d’un large groupe au sein duquel se retrouvent plusieurs males. Ce groupe est situe dans un habitat de qualite et surtout est habitue aux humains dans le cadre de la recherche. Des groupes habitues aux humains pour les activites touristiques auraient quant a eux presente de hauts taux de mortalite
[
8
]
.
Le recensement de 2010 a fait etat d’une population de gorilles dans les Virunga d’environ
480 individus
. Ils sont repartis de la facon suivante :
349 individus
dans des groupes habitues aux humains et
101 individus
dans des groupes non habitues, en plus des males solitaires et jeunes qui n’auraient pas ete identifies. Cet inventaire est le premier a avoir utilise des analyses genetiques pour realiser les estimations. Le taux de croissance relatif aux effectifs de 2003 se chiffre a 3,7 % par annee, ou 26 % sur toute la periode. Tout comme pour les cinq recensements precedents, la croissance est plus importante dans les groupes qui ont ete habitues aux humains que dans ceux qui n’y ont pas ete habitues. On a observe une croissance respective de 4,7 et de 0,9 %
[
9
]
. Les resultats du recensement de 2010 viennent donc renforcer la theorie selon laquelle les effectifs des populations de gorille du massif des Virunga sont sous la
capacite de support du milieu
. Pour une population de gorilles, la proportion de jeunes peut etre un indicateur de la bonne sante. Dans les groupes habitues aux humains, cette proportion est de 40 %, ce qui en fait des groupes en bonne sante
[
9
]
.
Estimation de la taille de la population
|
Annee du recensement
|
Auteurs
|
274
|
1971-1973
|
Harcourt et Groom (1972)
[
10
]
, Groom (1973)
[
11
]
|
268
|
1976-1978
|
Weber et Vedder (1983)
[
12
]
|
254
|
1981
|
Aveling et Harcourt (1984)
[
13
]
|
293
|
1986
|
Vedder et Aveling (1986)
[
8
]
|
324
|
1989
|
Sholley (1991)
[
8
]
|
359-395
|
2000
|
Kalpers et al. (2003)
[
8
]
|
480
|
2010
|
Gray (2013)
[
9
]
|
Historique de la population du parc de Bwindi
[
modifier
|
modifier le code
]
Le
Parc National Impenetrable de Bwindi
, en Ouganda, abrite une des deux populations de la sous-espece
Gorilla beringei beringei
. La petite taille de la foret au sein du parc et la pression des populations qui l’avoisinent presentent des defis aux gestionnaires du parc. En 1997, le premier recensement complet estimait une population totale de
300 individus
. L’inventaire de 2002 estimait une population de
320 individus
, soit une hausse de 6,7 % par rapport a 1997. Leur patron de distribution demontre une correlation negative entre le niveau de perturbations humaines et le nombre de groupes de gorilles par secteur du parc
[
14
]
.
Le recensement de 2006 au parc de Bwindi faisait etat d’environ
336 individus
, mais des analyses genetiques ont reduit cette estimation a 302 individus
[
15
]
. Dans le dernier inventaire du parc de Bwindi en 2011, l’utilisation d’un double balayage sur le terrain et d’analyses genetiques a permis d’estimer la population totale du parc a environ
430 individus
. Le double balayage sur le terrain a permis d’estimer qu’environ le tiers des gorilles etait manque a chacune des visites. La population serait separee entre environ
260 individus
qui ne sont pas habitues aux humains et environ 165 qui le sont. La grande augmentation du nombre de gorilles par rapport a 2006 serait probablement associee a la plus grande identification des individus qu’a une reelle augmentation du taux de croissance, qui est d’environ 2 % dans les groupes habitues a la presence humaine
[
16
]
.
La population des gorilles de montagne au parc de Bwindi affiche un taux reproductif plus faible que celle des Virunga. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la population s’approche de la limite de support du milieu, ou bien parce que les gorilles de Bwindi ont un rythme de vie plus lent, celui-ci etant dicte par un regime alimentaire comportant plus de fruits. Cela avait aussi ete demontre pour d’autres especes de primates et autres sous-especes de gorilles
[
17
]
.
Estimation de la taille de la population
|
Annee du recensement
|
Auteurs
|
300
|
1997
|
McNeilage et al. (2001)
[
18
]
|
320
|
2002
|
McNeilage et al. (2006)
[
14
]
|
302
|
2006
|
Guschanski, (2008)
[
15
]
|
430
|
2011
|
Roy et al. (2014)
[
16
]
|
Le gorille des montagnes, le
gorille des plaines orientales
et le
gorille de la riviere Cross
sont 3 des 16 especes de primates d'Afrique qui ont ete incluses entre 2000 et 2020 dans la
liste des 25 especes de primates les plus menacees au monde
: le gorille des montagnes est present dans la liste des 25 primates les plus menaces de la planete de 2000, 2002 et 2004.
Les regions qui bordent les parcs nationaux du massif des Virunga et du parc de Bwindi dans lesquels sont trouves les gorilles de montagne se retrouvent parmi les regions rurales les plus densement peuplees d’Afrique. En 2003, la densite se chiffrait autour de 400 a 600 personnes par
km
2
[
8
]
. Il y a donc eu une pression tres forte sur l’habitat du gorille, ce qui peut avoir une incidence directe sur la conservation. Les deux populations ont donc en commun le fait de subir comme pression la perte d’habitat. Dans le passe, au parc de Bwindi, des activites minieres et forestieres etaient notamment au cœur de la problematique de perte d’habitat. De plus, meme la creation du parc national n’a pas tout a fait empeche la realisation de ces activites
[
17
]
,
[
19
]
.
En raison de la problematique du partage de l’habitat entre les humains pour des activites economiques humaines et les gorilles dans leur habitat naturel, il est possible qu’il y ait des conflits pour le partage de l’espace et des ressources. D’un cote, les parcs nationaux peuvent en effet freiner le developpement de communautes rurales en manque d’espace, mais d’un autre cote, ne limitent pas le deplacement des humains et animaux puisque les frontieres sont fluides. Plus particulierement, les gorilles peuvent causer des dommages dans les champs agricoles, entre autres lors des saisons seches, alors que la ressource alimentaire se rarefie. Ces intrusions sont la cause de pertes financieres dans des zones ou la possibilite d’accumuler des fonds est limitee, ce qui cause des problemes pour les communautes locales
[
20
]
.
Par la suite, les gorilles de montagne sont la cible de braconnage, meme s’ils ne sont pas chasses pour leur viande. Ils sont souvent des prises accidentelles ou accessoires dans la chasse aux antilopes, par exemple. De plus, les pieges qui sont installes pour plusieurs especes peuvent s’averer letaux pour les gorilles
[
17
]
.
L’interet marque que suscite le gorille de montagne, tant sur le plan du tourisme que dans le domaine de la recherche, peut avoir de graves incidences sur la sante des individus, car en etant rapproches des humains dans l’
arbre phylogenetique
, les primates et les
hominoides
sont particulierement sensibles aux
transmissions de maladies
humaines
[
21
]
. De plus, dans une petite population, chaque individu a une grande valeur genetique, ce qui fait en sorte que le spectre de maladies et d’epidemies grave est un probleme important dans la conservation des gorilles. La proximite qu’ont les touristes, le personnel de recherche et les membres des populations locales avec les gorilles augmente les risques de transmission. Le betail peut egalement etre une source potentielle de maladies pour les gorilles. Il existe deux moyens de transmission principaux de maladies des humains vers les primates :
Il a ete montre que plus une population de gorilles partage son habitat avec les humains et les animaux domestiques, plus ils sont sujets a abriter des
bacteries E.Coli
genetiquement semblables a celles qui sont retrouvees chez ces derniers. Cette transmission n’est pas reservee aux groupes de gorilles qui sont habitues a la presence humaine, puisque des groupes non habitues sont egalement colonises par des bacteries resistantes, ce qui implique que la transmission par voie indirecte est bel et bien un vecteur de maladies. La cohabitation entre les gorilles habitues et les humains est donc liee a cette transmission, puisque les antibiotiques ne sont que tres rarement administres aux gorilles
[
22
]
.
Les autres causes de mortalite importante chez les gorilles de montagne comprennent les traumas (incluant infanticides et agressions par des gorilles ou des humains) qui comptent pour environ 40 % des deces rapportes par le
Mountain Gorilla Veterinary Project
[
23
]
(MGVP). Les causes inconnues (17 %) s’ajoutent aux maladies respiratoires (24 %) dans la liste des causes les plus importantes de mortalite
[
24
]
.
Cranfield a dresse en 2008 une liste de methodes de reduction des transmissions
[
24
]
:
Pour le contact par transmission de particules :
Pour les contacts physiques avec individus infectes :
- l’application stricte des regles de conduite.
Pour les contacts indirects, par exemple avec le sol ou des surfaces contaminees :
- precautions lors de l’hygiene personnelle ;
- personnel necessaire et qualifie seulement dans l’habitat.
Pour la transmission par voie fecale-orale :
- l’enfouissement des selles ;
- l’institution d’un systeme d’hygiene personnelle pour la sortie des matieres fecales de l’environnement naturel.
Pour la transmission indirecte, comme celle mediee par les insectes.
- utiliser des insecticides lors de la presence dans l’habitat.
Dans les montagnes des Virunga, il a ete estime qu’entre
12 et 17 individus
auraient ete tues entre 1992 et 2000 en raison d’activite militaire. Cela represente environ 5 % de la population de la region lors du recensement de 1989, avant le debut des conflits. L’importance du bouche-a-oreille dans cette region a fait en sorte que les autorites des differents parcs ont pu avoir connaissance de la mort de ces gorilles, mais le chiffre pourrait etre legerement superieur a celui declare
[
8
]
.
Si la mort d’un male dominant peut de prime abord sembler moins dommageable pour la croissance de la population que la perte d’une femelle reproductrice, ce n’est pas necessairement le cas. En effet, la mort d’un male dominant enclenche une serie de changements sociaux pendant lesquels le groupe dudit male peut soit se separer soit se preparer a l’arrivee d’un nouveau male dominant. Dans tous les cas, le nouveau male dominant peut commettre des
infanticides
pour que les femelles ovulent plus rapidement que si le jeune avait survecu
[
8
]
. C’est donc dans cette optique que la perte de quelques individus peut etre dommageable a long terme et que les effets pourraient encore se faire sentir aujourd’hui
[
17
]
. Aux fins de comparaison, les populations de gorilles appartenant a la sous-espece
Gorilla beringei graueri
ont davantage souffert de l’instabilite politique que leurs proches cousins des Virunga. En effet, les populations du parc national de Kahuzi-Biega en Republique Democratique du Congo auraient chute de
245 a 130 individus
entre 1996 et 2000
[
8
]
.
Il existe deux types de classes lorsque vient le temps de distinguer les mesures de
conservation
. Il y a les mesures dites conventionnelles, qui comprennent l’application des lois et reglements ainsi que le developpement de projets communautaires. Toutes ces initiatives ont pour but de reduire l’impact negatif de la presence humaine sur une espece, un habitat ou un ecosysteme. L’autre classe de mesures, regroupee sous le terme de conservation extreme, comprend des actions dont le but est d’accroitre les effets positifs des humains sur les individus d’une population ou d’une espece en danger. Ces actions peuvent etre des soins veterinaires, ou un suivi regulier des individus
[
19
]
.
Dans le cas des gorilles de montagne, la conservation aux Virunga se fait selon ces deux categories. Sur le terrain, il y a plus de
50 employes
par 100
km
2
, ce qui est plus de vingt fois superieur a la moyenne mondiale des parcs nationaux. Le role de ces employes est entre autres de s’occuper du retrait de pieges potentiellement dangereux pour les gorilles. 1 500 pieges seraient ainsi enleves par annee. D’ailleurs, des gardes suivent les groupes de gorilles habitues aux humains durant les heures d’ensoleillement. La conservation extreme est surtout dirigee vers le suivi de la sante des gorilles et le traitement des maladies. Aux Virunga, le suivi extreme sur le plan medical aurait une tres grande influence sur les taux de croissance des populations habituees. En effet, ces populations demontreraient une croissance six fois superieure a celle des groupes non habitues, et de cette difference, 40 % pourrait etre attribuee aux soins medicaux. Pour la conservation des gorilles, il se pourrait que l’augmentation du taux de survie soit plus importante que l’augmentation du taux de fertilite, en raison son impact superieur sur la croissance des populations. C’est une des raisons qui favorise la continuite des programmes de conservation extreme
[
19
]
. Pour qu’il y ait une optimisation des efforts de conservation pour le gorille de montagne, un melange de conservation conventionnelle et extreme devrait etre deploye
[
19
]
. Le recensement de 2013 vient confirmer cette affirmation puisque les populations sont en croissance a la suite d’une application des deux methodes de conservation
[
9
]
.
Pour reduire la mortalite des gorilles directement causee par les humains, il pourrait etre necessaire de mettre sur pied davantage de patrouilles, particulierement pour les groupes qui ne sont pas suivis ni habitues a la presence humaine. Pour minimiser les probabilites de transmission de maladies des humains vers les gorilles, les differentes regles de conduite devraient etre renforcees, et des controles devraient etre appliques
[
19
]
. Plusieurs strategies permettent de reduire le risque de transmission des maladies. D’abord, les humains ne devraient pas faire leurs besoins ni rien jeter en foret, en plus de se laver les mains avant et apres leur sejour. Le port des masques pourrait reduire le taux de transmission de maladies par voie respiratoire, qui sont une importante cause de mortalite chez les gorilles. Ce sont des simples mesures qui peuvent potentiellement ameliorer la sante des gorilles et aider les efforts de conservation
[
22
]
. Les interventions medicales sur des groupes de gorilles habitues aux humains pourraient permettre des augmentations de 40 % du taux de croissance de la population en comparaison aux groupes qui ne sont pas suivis sur le plan medical
[
21
]
. Il est cependant important que des groupes restent non habitues aux humains dans la nature, pour minimiser la probabilite de transmission de maladies et parce que les mesures de conservation extreme pourraient modifier les comportements et favoriser la survie des individus les plus faibles
[
19
]
.
En ce qui concerne le parc de Bwindi, des signes tendent a demontrer que la population pourrait approcher de la limite qui peut etre supportee par le milieu. Ainsi, une des solutions pour que la population puisse continuer de croitre serait d’augmenter l’aire du parc, notamment dans la partie est. Cette section abritait des gorilles jusque dans les annees 1980, mais ils ont tous ete chasses et les gorilles n’y sont pas retournes depuis
[
17
]
.
La taille du parc des Virunga est petite, ce qui facilite le controle et les patrouilles. Les communautes locales reconnaissent la valeur economique du tourisme des gorilles de montagnes et meme pendant les conflits armes, des groupes ont demontre la volonte de proteger cette espece. Les mesures de conservation adoptees dans les annees 1970 ont eu un effet sur les attitudes des citoyens, qui ont pu beneficier du soutien constant de plusieurs organisations internationales
[
8
]
.
Le tourisme exerce egalement un role vital de support a la conservation en financant les employes du parc et en engendrant des retombees economiques pour les communautes adjacentes, qui ont en retour un incitatif de plus pour la conservation du gorille de montagne
[
17
]
. Les employes des parcs nationaux peuvent contribuer aux efforts scientifiques mis en place pour l’etude des gorilles en recoltant des donnees. Tout en necessitant un investissement en formation, cela permet de mener a bien le suivi des populations et de maximiser les benefices de l’habituation des gorilles aux fins touristiques notamment
[
17
]
.
L’interet marque que les humains portent aux especes en danger, particulierement les
especes charismatiques
comme le gorille de montagne, est reflete par l’augmentation de la demande et de l’offre dans le domaine du tourisme naturel et de l’ecotourisme. Cette incitation au tourisme d’espece en
danger d’extinction
peut etre expliquee par le desir d’observer ces populations dans la nature avant une possible extinction
[
25
]
. Le tourisme nature peut etre une source de revenus importante pour la conservation de la biodiversite, en plus de jouer un role educatif. Des politiques de partage de revenus font beneficier les programmes de conservation et les communautes locales. Craig Stanford, directeur du
Jane Goodall Research Center
[
26
]
et professeur de sciences biologiques a la University of Southern California affirme que pour lui, l’ecotourisme est considere comme le sauveur de l’espece
[
27
]
.
Le Rwanda et l’Ouganda ont fait du tourisme des gorilles de montagne une activite haut de gamme. Cependant, la plus grande part du profit du tourisme des gorilles dans les Virunga n’est pas generee au niveau local
[
28
]
.
Les touristes ont un certain nombre de regles a respecter lors de leur presence dans les parcs nationaux abritant les gorilles :
- ils doivent declarer toute maladie ou inconfort ;
- ils doivent garder une distance minimale de 5 a 7
m
;
- ils doivent enterrer leurs feces ;
- ils ne peuvent que passer une heure en presence des gorilles et le nombre de touristes par groupe ne devrait pas depasser huit individus.
Les touristes ne respecteraient pas tout a fait toutes les regles, alors qu’ils passeraient en moyenne
15 minutes
par heure a moins de 5
m
des gorilles. Cependant, cette regle est difficile a appliquer, les individus au sein d’un groupe de gorilles etant souvent disperses, et certains d’entre eux pouvant meme amorcer le rapprochement. Le nombre croissant de touristes par groupe peut egalement etre responsable de rapprochements, en raison de l’espace qui manque et la difficulte d’observation des gorilles dans des environnements denses. Le point le plus proche entre les visiteurs et les gorilles par visite serait a moins de 3
m
en moyenne. Il n’y aurait pas de relations entre la proximite des touristes en fonction du guide qui accompagne, ni de lien entre la proximite des touristes et le pourboire accorde au guide
[
29
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