Un
tueur en serie
(appele parfois, par
anglicisme
,
serial killer
[
?
s
?
?
i
?
l
?
k
?
l
?
]
[
1
]
) est un criminel auteur d'
homicides
qu'il reitere dans le temps. Selon la definition la plus repandue, ce type de criminel a commis au moins trois
meurtres
, dans un intervalle de temps ? de quelques jours a plusieurs annees ? separant chacun de ces crimes. Il semble, dans de nombreux cas, tirer un certain degre de
plaisir
du fait de tuer ses victimes, qui ne presentent le plus souvent aucun lien avec lui.
Le meurtrier de type ≪ seriel ≫ est generalement defini comme
psychopathe
; il est considere comme
responsable penalement
. Dans de rares cas, il peut etre diagnostique par l'
expertise psychologique
comme ayant un trouble de type
psychotique
; il est alors considere comme n'etant pas responsable de ses actes et ne pourra etre condamne.
Un tueur en serie se caracterise generalement par le fait qu'il n'existe aucun lien entre lui et sa victime. En d'autres termes, il ne connait pas sa victime avant de la choisir, d'ou une difficulte accentuee pour les enqueteurs a retrouver l'auteur des faits.
C'est pourquoi policiers et gendarmes vont avoir recours a la technique dite du ≪
profilage
≫ (ou ≪ analyse criminelle et comportementale ≫) pour tenter de l'identifier. Ils etudieront notamment le
mode operatoire
utilise pour commettre le crime. Cette analyse peut en effet leur permettre de realiser des rapprochements entre differents homicides commis dans une meme region et eventuellement imputables a un meme individu. Une recherche plus approfondie en matiere psychocriminologique peut amener les enqueteurs a identifier la ≪ signature ≫ du criminel, qui se distingue du mode operatoire en ce qu'elle est inconsciente.
Si ce type de criminel semble agir sans mobile apparent, une motivation profonde est pourtant a l'œuvre dans chacun des passages a l'acte. Psychiatres, psychologues et criminologues s'emploient donc a decrypter cette motivation. En effet, le tueur en serie ne tue pas par
ideologie
(meme s'il peut parfois selectionner ses victimes sur des criteres ethniques, religieux, sexuels ou autres), par
fanatisme
, et generalement pas non plus par appat du gain. Le moteur du tueur en serie est frequemment le sentiment de toute-puissance que lui procurent ses crimes, qui melent generalement le sexe et la mort. Il est vrai qu'une forte proportion de tueurs en serie a subi des violences ou des agressions sexuelles durant l'enfance
[
2
]
.
Dans une these presentee par la magistrate francaise Fiammetta Esposito
[
3
]
(qui a fait l'objet d'un livre
[
4
]
), un tueur en serie se definit, independamment du nombre de victimes, par sa motivation intrinseque, issue de
fantasmes
et par un passage a l'acte d'une extreme violence sexualisee. Autrement dit, un meurtrier pourrait etre classe au nombre des tueurs en serie des son premier passage a l'acte, s'il est anime par une
pulsion
specifique. Dans ce cas, son parcours criminel est interrompu, des le premier meurtre, par l'arrestation, ou tout autre motif (maladie, deces…).
Au regard de cette definition les
terroristes
, les
criminels de guerre
, les
tueurs de masse
, les
tueurs a la chaine
, les tueurs passionnels ou les
tueurs a gages
ne sont pas consideres comme etant des tueurs en serie.
D'origine recente, la locution
serial killer
(≪ tueur en serie ≫) s'est imposee progressivement aux
Etats-Unis
a compter des annees 1970-1980 en tant que terme technique policier
[
5
]
. Toutefois, les criminels qui tuent sans motif apparent ont toujours existe. A la fin du
XIX
e
siecle,
Krafft-Ebing
les designait comme des ≪ monstres psychosexuels ≫
[
6
]
.
Le professeur
Alexandre Lacassagne
evoque, a la meme epoque, la ≪ monomanie homicide ≫
[
7
]
, une notion introduite par les alienistes du
XIX
e
siecle pour decrire une maladie mentale ne se manifestant que par le passage a l'acte criminel.
L'universitaire americain Philip Jenkins, qui a etudie les crimes repetes commis aux Etats-Unis entre 1900 et 1940, a identifie vingt-quatre criminels ayant commis au moins dix homicides sans mobile apparent. A l'epoque, aucun d'entre eux n'avait ete identifie comme tueur en serie. Philip Jenkins fait alors ce constat
[
8
]
: ≪ Une societe qui n'a pas l'experience d'une telle notion a moins de chances de reconnaitre le phenomene quand il survient, et donc tend a ignorer les liens existants entre les crimes d'un meme individu ≫.
En 1932, le commissaire de police berlinois
Ernst Gennat
emploie le terme
Serienmorder
dans un entretien accorde a un journal et publie par le specialiste de medecine legale
Karl Berg
(de)
qui avait examine l'assassin
Peter Kurten
[
9
]
.
Le terme de
mass murder
a egalement ete employe dans un journal populaire dit aussi ≪
News media
≫ des annees 1930 pour qualifier les crimes d'
Albert Fish
.
Le terme de ≪ tueur en serie ≫, ainsi que son stereotype, est une expression provenant directement de l'
anglais
serial killer
cree par l'agent du
FBI
Robert Ressler
de
Quantico
dans les annees 1970
[
10
]
,
[
11
]
. Le terme de ≪ tueur en serie ≫ a ete prononce lors du proces de
Ted Bundy
, l'un des tueurs les plus meurtriers que les
Etats-Unis
aient connu.
La designation
serial murderer
(≪ tueur en serie ≫) apparait en 1961 dans le dictionnaire
Third New International Dictionary
[
12
]
. L'ecrivain anglais John Brophy l'emploie souvent dans son livre
The Meaning of Murder
, sorti en 1966.
Le Centre d'analyse des crimes violents ?
National Center for the Analysis of Violent Crime
(NCAVC) ?, cree au sein du
FBI
, a coutume, depuis 1979, de distinguer quatre types de criminels, selon le nombre de victimes, le nombre de lieux et la chronologie des passages a l'acte repetes : le meurtrier de masse, le meurtrier compulsif, le meurtrier en serie et ? cas plus rare ? le meurtrier en serie de masse
[
13
]
:
- le
meurtrier de masse
(
mass murderer
) tue au moins quatre personnes en un meme endroit lors d'un meme evenement. Les victimes peuvent etre des proches ou des inconnus ;
- le
meurtrier compulsif ou orgiaque
(
spree killer
) tue diverses personnes en des lieux differents mais dans un temps limite (quelques heures ou quelques jours) ;
- le tueur en serie (
serial killer
) tue au moins trois personnes en des lieux et des temps differents (quelques mois ou quelques annees) ;
- le tueur en serie de masse commet au moins deux homicides simultanes, homicides reiteres lors d'au moins trois evenements et en trois lieux differents. Ce type de criminel est rare.
Pour Holmes et Burger, est un tueur en serie celui qui commet au moins trois homicides sur une periode de plus de trente jours
[
14
]
.
Un manuel d'investigation policiere
[
15
]
paru en 1988 est moins restrictif : ≪ Le meurtre en serie est une succession de deux meurtres ou plus, commis separement, le plus souvent par un agresseur agissant seul. Les meurtres sont commis sur une periode pouvant aller de plusieurs heures a plusieurs annees. ≫
En 1991, Hickey classe les tueurs en serie au regard du lieu qu'ils choisissent pour commettre le crime
[
16
]
. Il distingue ainsi :
- le tueur d'un seul lieu (
place specific murderer
), qui tue toujours au meme endroit, dans un lieu qui lui est connu (voisinage domiciliaire, professionnel) ;
- le tueur d'un territoire (
local murderer
), qui commet des homicides dans une meme region ou un meme Etat, dont il est generalement originaire ;
- le tueur itinerant (
traveling murderer
), qui sillonne les routes d'un pays, franchit des frontieres, rendant difficiles les recherches des enqueteurs et les rapprochements.
Les auteurs francais Senninger, Hiegel et Kahn
[
17
]
, rendent compte de diverses statistiques : ≪ Les femmes representent entre 5 et 10 % de ces meurtriers. Le meurtrier en serie agit generalement seul. Dans un quart a un tiers des cas, il a cependant un complice avec lequel il peut former une veritable equipe meurtriere itinerante et au long cours. Entre 73 et 84 % de ces criminels sont de type
caucasien
. Soixante pour cent d'entre eux avaient moins de trente ans lorsqu'ils ont commis leur premier crime […]. Un tiers des tueurs en serie accomplissent un periple meurtrier, voyageant d'Etat en Etat pour commettre leurs forfaits […]. Deux tiers des tueurs en serie sont dits ≪ organises ≫ […], 90 % d'entre eux ont une famille pathogene. ≫
Un tueur en serie ne se distingue pas au niveau physique et social. Il peut mener une vie sociale normale : par exemple, le tueur
Dennis Rader
(dit ≪ BTK ≫), qui sevissait durant les annees 1970 et qui s'est fait arreter dans les annees 2000, avait une femme et des enfants, avait travaille dans une agence de securite avant de travailler dans une eglise.
Francois Verove
, dit ≪ le Grele ≫, en est un exemple spectaculaire : apres avoir commis nombre de meurtres et de viols dans les annees 1980-90, ce
gendarme
tres apprecie de ses collegues et de ses amis se marie, fonde une famille, a une vie sociale active et est meme, sur une courte periode, elu local, ne reveillant aucun soupcon jusqu'a son suicide accompagne d'une lettre d'aveux en 2021.
Il a ete constate qu'une forte proportion de tueurs en serie a subi dans l'enfance des sevices sexuels, des violences physiques ou morales. Mais d'autres parametres influent. Tous les enfants battus ou abuses ne deviennent cependant pas des tueurs en serie
[
18
]
.
Un tueur en serie est souvent un
psychopathe
qui se caracterise par son manque d'empathie et son sadisme, par sa boulimie de meurtres, par le
plaisir
qu'il tire de ses actes et par un sentiment tres fort de superiorite ; mais il existe des exceptions
[
18
]
.
Dans certains cas plus rares, le tueur en serie presente un profil psychotique.
Les enqueteurs americains du FBI operent une distinction approchante lorsqu'ils differencient le tueur organise du tueur inorganise. Ils tirent leur tableau comparatif des travaux du BSU (Behavioural Scient Unit), du CISCP (Centre international de Sciences criminelles de Paris) et du NCAVC (National Center for the Analysis of Violent Crime)
[
13
]
:
Tueur organise
|
Tueur inorganise
|
Quotient intellectuel eleve
|
Intelligence moyenne
|
Competent socialement
|
Socialement immature
|
Preference pour un travail qualifie
|
Emploi peu qualifie - instabilite professionnelle
|
Sexuellement competent
|
Incompetent sexuellement
|
Enfant unique ou aine d'une famille
|
Parmi les enfants derniers-nes de la famille
|
Emploi stable du pere
|
Emploi instable du pere
|
Discipline inconsistante durant l'enfance
|
Discipline parentale tres dure durant l'enfance
|
Se controle durant le crime
|
Disposition anxieuse durant le crime
|
Consommation d'alcool au moment du crime
|
Consommation minime d'alcool au moment du crime
|
Une situation de stress (financier, conjugal ou relationnel) precipite l'acte criminel
|
Peu de stress
|
Vit avec un(e) partenaire
|
Vit seul
|
Mobile, avec vehicule en bon etat
|
Vit et travaille pres du lieu du crime
|
Suit le crime dans les medias
|
S'interesse peu aux medias
|
Peut changer d'emploi ou quitter la ville
|
Ne change quasiment rien a son mode de vie
|
Crime planifie
|
Crime spontane
|
Victime inconnue, choisie selon un type specifique
|
Victime et/ou lieu connus
|
Personnalise la victime
|
Depersonnalise la victime
|
Conversation maitrisee avec la victime
|
Pas ou peu d'echange verbal avec la victime
|
Le lieu du crime reflete sa preparation
|
Lieu du crime en grand desordre : beaucoup d'indices
|
Exige une victime soumise
|
Une violence soudaine et quasi immediate est exercee envers la victime
|
Victime attachee
|
Pas ou peu de liens utilises sur la victime
|
Actes agressifs commis avant de donner la mort
|
actes sexuels
post mortem
|
Corps cache ou enterre
|
Corps laisse en evidence
|
Pas d'arme ni de preuves sur les lieux
|
Preuves et arme laissees sur place
|
Transporte le corps de sa victime
|
Corps laisse sur place
|
Le docteur Michel Benezech s'est inspire de ce tableau pour etablir un parallele entre le criminel
psychopathe
et le criminel
psychotique
. Tout comme le FBI, ce psychiatre francais a pris en consideration la biographie du tueur, son comportement social ainsi que son mode operatoire
[
19
]
.
Criminel psychopathe
|
Criminel psychotique
|
Pere absent, delinquant ou violent
|
Mere pathologique
|
Antecedents penaux frequents
|
Antecedents penaux rares
|
Antecedents psychiatriques rares
|
Antecedents psychiatriques
|
Usage d'alcool et/ou de stupefiants
|
Chimiotherapie psychotrope insuffisante ou arretee
|
Vit en compagnie
|
Vit seul ou avec ses parents
|
Sociable superficiellement
|
Solitaire
|
Voyage beaucoup parfois
|
Voyage peu
|
Antecedents personnels de violences physiques
|
Comportement dangereux annonciateur du crime
|
Premeditation possible
|
Pas de premeditation (sauf pour les paranoiaques)
|
Victime connue ou de rencontre
|
Victime connue ou de proximite
|
Complice parfois
|
Agit toujours seul
|
Long dialogue possible avec la victime
|
Peu de dialogue avec la victime
|
Tortures
ante mortem
possibles
|
Pas de tortures preliminaires
|
Utilise l'arme ou le moyen qu'il porte ou qu'il garde
|
Utilise l'arme qui lui tombe sous la main
|
Maitrise possible de la victime
|
Passage a l'acte desorganise et tres violent (enucleation ou castration possible)
|
Sadisme sexuel possible
|
Acte sexuel sadique possible
|
Alcoolisation au moment du crime
|
Angoisse majeure pendant le crime
|
Absence de productions mentales pathologiques
|
Syndrome hallucinatoire, delirant et/ou depressif
|
Dissimule parfois le cadavre de la victime
|
Abandonne le cadavre sans precaution
|
Quitte les lieux du crime
|
Prostration parfois pres du cadavre de sa victime
|
Suicide rare apres le crime
|
Suicide frequent apres le crime
|
Cherche a echapper a la police
|
Se denonce ou se laisse arreter sans resistance
|
Multiplicite possible des victimes pendant des mois ou des annees
|
Multiplicite possible des victimes dans un court laps de temps
|
Responsable penalement
|
Irresponsable penalement
|
Chaque tueur en serie possede des particularites qui peuvent permettre de l'identifier. L'etude des crimes que l'on soupconne etre l'≪ œuvre ≫ d'un tueur en serie est le domaine du
profilage criminel
ou, selon la terminologie choisie par le Ministere de la Justice
[
20
]
, l'≪ analyse criminelle et comportementale ≫, qui vise a dresser un portrait psychologique du meurtrier.
L'analyse criminelle et comportementale consiste a emprunter le prisme de la criminologie, de la psychiatrie, de la psychologie, de la psychanalyse, de la sociologie, de l'anthropologie et a mettre en œuvre l'interaction logique de ces disciplines afin de dresser la silhouette ? interne et externe ? du criminel
[
4
]
.
Les policiers du FBI eurent ainsi l'idee, a partir des elements d'enquete, et notamment du descriptif de la scene du crime, du profil de la victime, du resultat de l'autopsie, de dresser la personnalite du tueur en serie concerne. Dans les annees 1970, ils rendirent visite, en milieu penitentiaire, a une trentaine de
serial killers
definitivement condamnes afin de recueillir leur temoignage : biographie, necessite imperieuse du passage a l'acte, ressenti au moment du meurtre, etc. Les resultats de leur enquete ont ete publies sous le titre
Sexual Homicide : Patterns and Motives
[
21
]
.
Au nombre des outils d'analyse, les policiers americains ont ainsi pu mettre en exergue, pour chaque criminel, un mode operatoire et une signature. Le mode operatoire et la signature des tueurs sont deux elements distincts. Le mode operatoire est la methode utilisee par le tueur pour attaquer ses victimes, sa facon de les choisir et de les aborder. La signature (
personation
, selon la terminologie du FBI) est un acte compulsif, quelque chose que le tueur ne peut s'empecher de faire et qui est inconscient.
Le psychiatre Michel Benezech
[
22
]
, se referant aux etudes americaines de Gerberth et Ressler, decrit la signature comme ≪ un acte ritualise et repetitif, sans relation avec le moyen de donner la mort, qu'accomplit un meurtrier sexuel en serie sur chaque scene de ses crimes. La signature caracterise un agresseur pour qui elle a une signification psychopathologique intime connue de lui seul, signe individuel en relation avec les processus mentaux (fantasmes deviants) et emotionnels (haine, colere, hostilite) qui sous-tendent ses motivations et son comportement homicide. Il s'agit donc d'un element non necessaire a la realisation pratique du crime mais indispensable a sa reussite psychologique. ≫
A la difference du modus operandi, qui peut etre modifie par le meurtrier en serie, pour des raisons de commodite ou pour brouiller les pistes des enqueteurs, la signature, elle, est toujours la meme. Un tueur en serie qui voudrait en changer ne le pourrait vraisemblablement pas, faute d'en identifier clairement les manifestations exterieures
[
3
]
.
A titre d'exemple,
Guy Georges
, surnomme dans les annees 1990 le ≪ tueur de l'Est parisien ≫, utilise, au cours des premieres annees de son periple criminel, un mode operatoire qu'il a du modifier. Alors qu'entre 1991 et 1994, il agresse les femmes durant la nuit dans les parkings ou sous-sols parisiens, son action est un jour interrompue par un resident venant stationner son vehicule, un imprevu qui met le criminel en fuite. A partir de ce moment, Guy Georges se met a agresser les femmes a leur domicile, en les suivant dans les escaliers jusqu'a leur perron
[
23
]
.
Le mode operatoire peut etre similaire a d'autres meurtres, mais la signature est generalement unique, sauf dans le cas des
copycat
ou imitateurs, qui reproduisent les crimes d'autres assassins en serie et dans le cas des
snipers
en serie ? en anglais
serial sniper
?, dont la scene de crime ne montre aucun rituel (exemple :
John Allen Muhammad
et
Lee Boyd Malvo
)
[
24
]
.
Les tueurs en serie ont une forte individualite, et chaque cas est particulier. Certains elements, cependant, peuvent caracteriser leurs crimes. Les crimes commis par les tueurs en serie peuvent posseder une ou plusieurs des caracteristiques suivantes :
- certains tueurs en serie procedent avec methode et cherchent a controler le deroulement du crime, et c'est la maitrise de la situation qui provoque alors leur exaltation ;
- d'autres tentent de realiser un fantasme au travers de leur crime, ce qui est souvent compatible avec l'aspect de maitrise precedent ? certains crimes ont des motivations sexuelles, d'autres non ;
- quelques rares cas, comme
Henri Desire Landru
, integrent a leurs crimes une composante liee a l'appat du gain ;
- comme il a ete dit precedemment, une minorite est atteinte de troubles mentaux tels que la
schizophrenie
, et certains cas rares de tueurs en series sont des psychotiques compulsifs, qui tuent de facon impulsive, desorganisee, mais dont les crimes peuvent s'etaler sur une longue periode de temps, ce qui les distingue des
spree killers
qui, eux, realisent generalement leurs crimes dans un tres court espace de temps.
Le tueur en serie imprime generalement au meurtre commis une connotation sexuelle plus ou moins apparente
[pas clair]
. Pourtant, psychologues et criminologues s'accordent a dire que se borner a considerer ces agissements comme constitutifs de crimes sexuels
sui generis
serait reducteur : ≪ Il est vrai que l'on retrouve, dans l'enfance et l'adolescence des tueurs en serie, une vie fantasmagorique tres developpee. La prise en compte de ces fantasmes erotiques et sexuels est d'une importance fondamentale car ils portent en germe le futur passage a l'acte. Dans ce contexte onirique, le futur criminel maitrise le scenario et peut le modifier a sa guise, associant toujours acte sexuel et agressivite destructrice. ≫
[
25
]
.
Gianluigi Ponti et Ugo Fornari, deux psychiatres italiens, considerent que la motivation des meurtriers en serie est a rechercher dans l'association destructive et sadique du sexe et de la mort. Ce qui caracteriserait alors les
serial killers
serait le meurtre commis ≪ pour le sexe ou en faisant du sexe ≫
[
26
]
.
De la meme maniere, Michele Agrapart-Delmas y voit un dualisme ≪ agressivite-pulsion de mort/sexualite-pulsion de vie ≫
[
27
]
.
Pour Lygia Negrier-Dormont, ≪ ce qui motive ce type de tueur depasse ses besoins de sexualite perverse. Il est mu par un desir exacerbe narcissique (d'auto-admiration) d'exercer un pouvoir extreme de vie et de mort, semblable aux pouvoirs des Forces Superieures (Dieu, Nature). ≫
[
28
]
.
Daniel Zagury
, enfin, voit dans le meurtre commis par un tueur en serie ≪ la necessite d'une economie psychique en perdition, s'accordant un sursis par la mise a mort de l'autre ≫. Pour ce psychiatre ? qui a realise de nombreuses expertises de tueurs en serie francais a la demande de la justice ? ces meurtres sont dits ≪ gratuits ≫ par raccourci et facilite de langage. En realite, ils ne sont pas gratuits : ≪ leur gain concerne de facon effrayante l'economie psychique menacee ≫
[
29
]
.
D'une maniere plus generale, les motivations des tueurs de type seriel sont a rechercher dans les replis de leur psychisme pathologique. Leurs declarations ulterieures, devant les juridictions de jugement ? et relatant l'instant du passage a l'acte ? constitueront, pour les praticiens (officiers de police judiciaire, magistrats, avocats et psychiatres), une mine de renseignements au service de l'analyse criminelle et comportementale :
- Joseph Vacher
: ≪ A chaque fois, je suis pris d'une espece de fievre, d'un tremblement nerveux, je ne veux pas tuer, ni violer, mais il faut que je le fasse. ≫ ;
- Francis Heaulme
: ≪ A l'epoque, j'etais malade. J'avais des crises. Je sentais ca monter en moi […]. Mes veines gonflent et je deviens raide. Je vois rouge. J'ai le gout du sang dans la bouche. ≫ ;
- Patrice Alegre
: ≪ Je ne peux pas expliquer pourquoi j'ai tue Valerie. Je regrette sa mort mais je ne peux pas expliquer ce qui m'a pousse. Si je pouvais l'expliquer, je n'aurais pas recommence […]. En fait, entre les moments ou je degoupille completement, j'ai des passages ou j'ai le comportement d'une personne normale. ≫ ;
- Guy Georges
: ≪ Quand je frappais, j'etais dans un etat que je n'explique pas. J'ai conscience sans etre conscient. Dans ces moments-la, je n'ai aucune pitie. ≫ ;
- Jacques Plumain
: ≪ Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela, je n'etais pas moi-meme. Je ne crois pas avoir eprouve une pulsion sexuelle a son egard. ≫.
Enquete et recours aux fichiers informatises
[
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|
modifier le code
]
En France, depuis le debut du
XXI
e
siecle
, deux fichiers d'analyse serielle pouvaient permettre d'esperer reperer un lien de serialite, distinguant l'acte unique du crime en serie : le
SALVAC
(Systeme d'analyse des liens de la violence associee aux crimes) pour la police, et l'
ANACRIM
(logiciel d'Analyse criminelle) pour la gendarmerie
[
30
]
.
Aujourd'hui, tant les policiers que les gendarmes ont recours au seul fichier SALVAC. La France a mis en place ce systeme au debut de l'annee 2003 et cree un centre SALVAC au sein de l'O.C.R.V.P. (Office central de la repression des violences aux personnes), situe a Nanterre.
SALVAC est une base de donnees permettant d'effectuer des rapprochements et des recoupements en matiere criminelle et de mettre en evidence, le cas echeant, une serialite.
Confrontes a certains faits non elucides, les enqueteurs se doivent desormais de remplir un questionnaire tres complet, les interrogeant sur cent soixante-huit points, et de le faire parvenir au centre SALVAC. Les procedures pour lesquelles le questionnaire SALVAC est rempli sont les suivantes
[
4
]
:
- homicides et tentatives d'homicide dont l'auteur est inconnu ;
- homicides et tentatives d'homicide dont l'auteur est connu, presentant un caractere seriel et/ou sexuel ;
- decouvertes de cadavres non identifies laissant presumer la commission d'un crime ou d'un delit ;
- disparitions inquietantes de personnes, mineures ou majeures, avec cause criminelle supposee ;
- viols et tentatives de viol (excepte les affaires intrafamiliales) ;
- agressions sexuelles ;
- enlevements et tentatives d'enlevement.
Le questionnaire interroge les enqueteurs sur la victime (caracteristiques physiques, style de vie…), l'agresseur (apparence au moment des faits, habitudes…), la scene de crime, les vehicules eventuellement utilises, le mode operatoire, les informations
post mortem
(compte-rendu d'
autopsie
), ou encore l'arme du crime.
Au cours des dernieres annees, la justice francaise s'est dotee d'autres fichiers, qui constituent autant d'outils pour faciliter l'enquete, notamment en matiere de criminalite serielle :
- Le
FNAEG
[
31
]
(Fichier national automatise des empreintes genetiques) gere les
empreintes genetiques
utiles a la resolution d'enquetes visant les criminels, les delinquants. Il collecte egalement les empreintes
ADN
non identifiees, prelevees sur les lieux des crimes.
- Le F.A.E.D.
[
32
]
(Fichier automatise des empreintes digitales) sert a la recherche et a l'identification des auteurs de crimes ou delits au moyen de la
dactyloscopie
, et repertorie les empreintes digitales des personnes mises en cause dans une procedure penale ou condamnees a une peine privative de liberte.
- Le F.I.J.A.I.S.
[
33
]
(Fichier automatise des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes) permet de ficher non seulement les auteurs de crimes et delits sexuels, mais egalement ceux qui se sont rendus coupables d'homicide avec torture, actes de barbarie ou en
recidive
. Cree par la loi
n
o
2004-204 portant adaptation de la justice aux evolutions de la criminalite, il etait initialement consacre aux seuls auteurs d'infractions sexuelles. La loi
n
o
2005-1549 du
relative au traitement de la recidive des infractions penales a permis d'etendre le champ d'application du F.I.J.A.I.S. aux crimes les plus graves d'atteinte aux personnes. La personne inscrite au F.I.J.A.I.S. a pour obligation, apres sa liberation, de justifier de son domicile tous les six mois ou un an, selon qu'elle a commis un
crime
ou un
delit
, faute de quoi elle est immediatement recherchee.
Dans la societe contemporaine, le crime de type seriel peut susciter une peur specifique. Pour certains auteurs, cette inquietude est paradoxale
[
34
]
:
≪ Statistiquement, il y a plus de probabilites de mourir sur la route ou d'etre assassine par l'un de ses proches que d'etre tue par un inconnu au coin d'une rue. La peur engendree par les tueurs en serie pourrait paraitre demesuree si l'on considere que ce type de criminalite est assez rare. Mais le crime gratuit provoque un sentiment irrationnel de terreur : chacun se sent menace. Que le tueur frappe ses victimes au hasard est l'un des aspects les plus terrifiants de ces meurtres. ≫
Pourtant, le psychiatre
Daniel Zagury
[
35
]
considere que ≪ la monstruosite de leurs actes demeure tragiquement et pitoyablement humaine. ≫
Si le tueur de type seriel fait peur lorsqu'il est en liberte, il fait encore peur apres son interpellation et sa condamnation car se pose alors la problematique de sa dangerosite future, lorsqu'il aura fini d'executer sa peine. Les psychiatres constatent qu'au cours de ces quinze dernieres annees, les attentes de la justice vis-a-vis de l'expert psychiatre ont evolue
[
36
]
: ≪ De nombreux magistrats, juges d'instruction comme presidents d'assises insistent sur le fait que leur attente depasse la simple demarche psychiatrique de recherche clinique d'une pathologie psychiatrique pouvant permettre de discuter une abolition ou une alteration du discernement. Ils attendent une analyse psychopathologique permettant d'eclairer le passage a l'acte criminel et, de plus en plus frequemment, des elements permettant d'evaluer la dangerosite. ≫
Si les psychiatres sont a meme d'evaluer la dangerosite psychiatrique d'un criminel, ils considerent que l'evaluation de sa dangerosite criminologique est tres incertaine. Au demeurant, la definition meme de la dangerosite est tres floue. En
, le rapport de la commission Sante-Justice
[
37
]
evoquait la variabilite de cette notion. Les rapporteurs reprenaient finalement la definition donnee en 1953 par Christian Debuyst lors du cours international de criminologie de Paris
[
38
]
: ≪ La dangerosite peut se definir comme un phenomene psychosocial caracterise par les indices revelateurs de la grande probabilite de commettre une infraction contre les personnes ou les biens. ≫
En 1981,
Michel Foucault
[
39
]
s'inquiete de la derive securitaire que cette notion de dangerosite peut entrainer :
≪ En mettant de plus en plus en avant, non seulement le criminel comme sujet de l'acte mais aussi l'individu dangereux comme virtualite d'actes, est-ce qu'on ne donne pas a la societe des droits sur l'individu a partir de ce qu'il est […] par nature, selon sa constitution, selon ses traits caracteriels ou ses variables pathologiques ? […] Peut-etre pressent-on ce qu'il y aurait de redoutable a autoriser le droit a intervenir sur les individus en raison de ce qu'ils sont : une terrible societe pourrait sortir de la. ≫
D'anciennes chansons remontant au
XVI
e
siecle ou des contes populaires peuvent avoir un lien avec l'existence de tels actes dans les societes traditionnelles europeennes. La population aurait eu connaissance de ce type de faits extraordinaires mais se trouvait dans l'impossibilite d'en referer aux autorites laiques ou ecclesiastiques. L'histoire des mentalites ne permet cependant pas d'assimiler totalement l'
ogre
des contes au tueur en serie contemporain. Voir
Gilles de Rais
.
La criminalite serielle exerce parfois sur les observateurs un indeniable pouvoir de fascination/repulsion que certains experts ont tente d'analyser. Lors d'une intervention publique a Rouen, en
sur le theme ≪ Crime et fascination ≫, la psychiatre Magali Bodon-Bruzel estime que l'observateur, saisi par l'horreur du crime, prend la mesure de sa propre capacite monstrueuse. La repulsion naitrait alors de la force a employer pour ne pas etre ≪ aspire par l'extraordinaire du crime ≫
[
40
]
. Lors de la meme intervention, le psychologue-clinicien Andre Ciavaldini declare a l'assemblee : ≪ Ce qui a ete refoule de notre psyche fait lien avec le crime. C'est le monde auquel nous avons echappe. C'est un ticket pour 'anxiete-primitive-park'. Le criminel nous donne a voir en negatif le chemin parcouru pour etre dans cette salle aujourd'hui : nous avons domestique nos pulsions. Mais en est-on bien sur ? ≫.
Quoi qu'il en soit, cet attrait pour le crime seriel a amene les scenaristes de cinema a reprendre les figures du tueur en serie dans toute une gamme de
films d'horreur
, de policiers, de
slasher
movies
et de
thrillers
. Le stereotype du tueur qui dechaine la violence dans la societe civilisee est cependant plus une evocation du
berserker
sanglant et sanguinaire imbu de violence sans limites, que des tueurs en serie de la vie reelle.
Ces personnages fournissent facilement le ≪
mechant
≫ de base ? comme pourrait tres bien le faire le machiavelique ≪
genie du mal
≫ ? parce que leur protagonisme justifie l'action violente de la part du heros, de maniere a retourner a un espace public pacifie, une fois que la redemption par leur elimination a eu lieu.
Les
berserkers
sont donc des figures obligees du cinema d'action violent : ils ramenent a la perception de la lutte non negociable
civilise
/
barbare
.
Il y a un autre stereotype de tueur en serie : celui qui planifie ses meurtres avec grande intelligence et en les signant de maniere tres esoterique. Il s'oppose au tueur barbare du fait qu'il ne va pas tuer spontanement sur son passage, et c'est sa traque qui fait l'objet de l'histoire, la confrontation directe etant secondaire. On peut citer a ce titre le psychopathe intelligent du film
Le Silence des agneaux
, ou encore l'assassin meticuleux de la serie
Dexter
.
Il existe neanmoins des films qui echappent aux stereotypes cinematographiques, en montrant de facon plus froide et objective le quotidien et les faits a l'etat brut de meurtriers desœuvres. C'est le cas du film
Henry, portrait d'un serial killer
, mettant en scene un tueur qui n'a aucun lien avec ses victimes ou presque, qui agit manifestement sans but ni ideologie et dont on sait uniquement qu'il a eu une enfance difficile.
Une equipe de chercheurs s'est penchee sur les differences de
modus operandi
entre tueurs en serie selon leur
genre
sexuel
[
41
]
. Ils mettent en avant les
≪ tendances ancestrales ≫
psychologique et sociales pour decrire ces differences
[
41
]
. Selon eux, le tueur en serie male (TSM) agirait sur un modele de
≪ chasseur ≫
alors que la tueuse en serie feminine (TSF) suivrait un modele de
≪ cueilleuse ≫
[
41
]
, se basant sur un modele de
division du travail
ancestrale ou les hommes
chassent
les
proies
et les femmes
cueillent
les plantes et les fruits
[
41
]
. Cette theorie expliquerait la tendance des TSM a choisir des victimes qu’ils ne connaissent pas et qu’ils vont poursuivre, eventuellement sur de longues distances alors que les TSF preferent
≪ cueillir ≫
des victimes qu’elles connaissent tout en restant a la meme place pour commettre leurs crimes
[
41
]
.
Les TSM agiraient donc sur un mode de predateur, suivant leurs victimes a la trace et utilisant l’effet de surprise ainsi que des armes pour parvenir a leurs fins
[
41
]
. Leurs victimes sont souvent
torturees
ou violemment executees ; le male en retirerait du plaisir et aurait tendance a garder des
≪ trophees ≫
, par exemple des effets personnels de la victime
[
41
]
. Les TSF, quant a elles, ont tendance a tuer de maniere plus
≪ silencieuse ≫
, avec peu de violence additionnelle. Lorsque les TSF commettent un crime particulierement violent, elles ont tendance a le faire d’une maniere plus organisee
[
42
]
. Leurs victimes sont souvent des enfants et generalement des personnes qui ne peuvent pas se defendre.
Les femmes seraient le plus souvent motivees par le gain financier et les hommes par la gratification sexuelle
[
41
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