Tin Hinan
est une reine
berbere
qui aurait vecu au
IV
e
siecle
[
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]
ou a une epoque plus recente. Elle est consideree par les
Touaregs
nobles du
Hoggar
comme leur ancetre originelle
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2
]
.
La tradition orale touaregue la decrit comme ≪ une femme d'une beaute irresistible, grande, au visage sans defaut, au teint lumineux, aux yeux immenses et ardents, au nez fin, l'ensemble evoquant a la fois la beaute et l'autorite ≫. La legende de Tin Hinan est toutefois une creation recente et etrangere au
tombeau de Tin Hinan
et au personnage qu'il contenait.
Etymologie
Selon l'etymologie, Tin Hinan peut vouloir dire ≪ celle des tentes ≫, ou, dans une acception plus recente, ≪ celle qui migre ≫
[
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]
, ≪ celle qui se deplace ≫ ou ≪ celle qui vient de loin ≫, en
tamasheq
[
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]
.
Histoire
Selon la legende locale, Tin Hinan serait arrivee dans le
Hoggar
depuis le
Tafilalet
[
5
]
en traversant le desert du
Sahara
en compagnie de sa servante Takamat (ou Takama), laquelle est pour sa part donnee comme la mere des Touaregs plebeiens du Hoggar
[
6
]
. Tin Hinan fut notamment une ≪
tamenokalt
≫, c'est-a-dire qu'elle possedait le pays, en plus d'etre reine des
Touaregs de l'Ahaggar
[
2
]
. D'apres les chants et recits, Tin Hinan etait une femme charismatique et d'une beaute irresistible
[
2
]
.
Tin Hinan
signifie
≪ Celle des tentes ≫
. Le seul trait commun aux divers recits est la religion islamique de Tin Hinan et c'est precisement une interpretation inventee par les fouilles du monument
[
7
]
. Cette legende doit etre confrontee a l'histoire des populations du Hoggar. La legende de Tin-Hinan est en effet une creation recente, inventee par les Touaregs Kel Rela pour des raisons d'ordre politique, afin de conserver le pouvoir et leur suprematie. Elle est donc totalement etrangere au tombeau et au personnage qu'il contenait
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8
]
.
Il existe des contradictions et des convergences entre les donnees traditionnelles, qui sont sujettes a variations, mais qui s'accordent unanimement sur le haut rang tenu par Tin Hinan, et les donnees tangibles de l'archeologie
[
9
]
. Selon
Gabriel Camps
, une lointaine et vague tradition orale avait conserve le souvenir d'une princesse enterree dans le grand monument d'Abalessa. Son nom avait ete oublie et elle n'etait plus connue que par un sobriquet, Tin Hinan, une expression pouvant recevoir plusieurs interpretations
[
9
]
.
A une epoque plus recente, lors du mariage de Kella, une princesse du
XVII
e
siecle, avec l'
amenokal
Sidi, les Kel Rela, le clan auquel appartenait Kella, s'approprierent la tradition de Tin Hinan et la modifierent a leur avantage. Cette princesse berbere, enterree entre le IVe et le VIe siecle, fut transformee pour des raisons de prestige en une musulmane, fille de roi, venue du lointain Tafilalet, berceau de la dynastie cherifienne qui regne sur le Maroc, et placee a la tete de leur genealogie
[
9
]
.
Les historiens pensent que Tin Hinan et Takama ont effectue leur voyage en compagnie d'une monture et d'animaux domestiques, ce qui leur aurait permis de ne pas perir. Ils pensent notamment qu'elles connaissaient les principales etoiles et savaient decoder le trace d'une route. La route qu'elles ont empruntee pourrait correspondre a une route ancienne dessinee sur les peintures rupestres du
Sahara
, et qui mentionne les points d'eau, rivieres et oasis
[
2
]
.
En 1925, a
Abalessa
, dans le Hoggar, des archeologues decouvrent la
tombe
d'une femme dans lequel ils trouvent un squelette bien conserve, des pieces de monnaie a l'effigie de l'empereur romain
Constantin
, des bijoux en or et en argent, ainsi qu'un mobilier funeraire. La tombe, qui date du
IV
e
siecle, est attribuee alors par
des archeologues
[Lesquels ?]
a Tin Hinan
[
10
]
, bien que les Touaregs eux-memes restent assez sceptiques sur ce point
[
11
]
.
L'examen du squelette retrouve dans le mausolee montre ainsi que la femme souffrait d'un lombarthrose, qui l'obligeait a boiter, ce qui rejoint les details de l'historien
Ibn Khaldoun
au sujet de Tin Hinan, qui precisait que les Touaregs de l'Ahaggar se designaient egalement comme ≪les enfants de Tiski≫, c'est-a-dire ≪ les descendants de la femme qui boite ≫
[
2
]
.
Apres avoir traverse le Sahara sans perir et une fois arrivee a
Abalessa
, dans le Hoggar, Tin Hinan y aurait instaure les conditions necessaires a la survie humaine, organise la vie sociale et developpe des relations commerciales avec les personnes qui traversent le
Sahara
, comme l'indiquent le mobilier et les objets retrouves dans son
mausolee
[
2
]
.
Le
tombeau attribue a Tin Hinan
est aujourd'hui une attraction touristique dans le Hoggar. Le corps et les bijoux retrouves dans la tombe sont quant a eux conserves au
musee du Bardo
a
Alger
.
Litterature
En 1918,
Pierre Benoit
, dans son roman l'
Atlantide
, raconte l'histoire d'
Antinea
, qui correspond a Tin Hinan, dont il a modifie le nom
[
12
]
.
Exposition
Notes et references
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- ↑
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≫, sur
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Annexes
Articles connexes
Liens externes