Theatre de la Renaissance
Facade du theatre
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Le
theatre de la Renaissance
est une salle de spectacle parisienne situee au 20,
boulevard Saint-Martin
(
10
e
arr.
) et inauguree le
.
Depuis le
, le theatre de la Renaissance est classe
monument historique
. Ce site est desservi par la
station de metro
Strasbourg - Saint-Denis
.
Le theatre de la Renaissance apparait pour la premiere fois sous la forme d'une compagnie theatrale fondee en
1838
par
Antenor Joly
sur l'initiative de
Victor Hugo
et
Alexandre Dumas
, qui souhaitaient disposer d'une troupe dediee a leurs drames romantiques. Installee
salle Ventadour
, elle inaugure sa programmation le
avec la creation de
Ruy Blas
, avec
Frederick Lemaitre
dans le role-titre, suivie en
des creations de
L'Alchimiste
et de
Paul Jones
d'
Alexandre Dumas
, toujours avec Frederick Lemaitre.
En 1839 y est donne un celebre
bal du Carnaval de Paris
. A cette occasion le compositeur et chef d'orchestre belge
Jean-Baptiste-Joseph Tolbecque
dirige son
Galop des tambours
qui remporte un immense succes. L'orchestre compte 40 tambours. Le bal du theatre de la Renaissance devient a cette occasion une reference festive du
Carnaval de Paris
.
De nombreux operas y sont egalement representes, comme
Lucie de Lammermoor
de
Gaetano Donizetti
mais victime des intrigues de theatres parisiens concurrents, l'entreprise est contrainte de fermer ses portes le
et la troupe est dissoute
[
1
]
.
En
1872
, sur les plans de l'architecte
Charles de Lalande
, un nouveau
Theatre a l'italienne
est construit sur l'emplacement du restaurant Deffieux incendie durant les combats de la
Commune de Paris
[
2
]
.
L'inauguration a lieu le
, sous la direction d'
Hippolyte Hostein
, avec
La Femme de feu
d'
Adolphe Belot
.
Therese Raquin
, d'apres le roman d'
Emile Zola
, est creee en
, suivi de
Pomme d'Api
, operette de
Ludovic Halevy
et
William Busnach
, et
La Jolie Parfumeuse
, opera-comique d'
Hector Cremieux
et
Ernest Blum
, tous deux sur une musique de
Jacques Offenbach
en 1873, puis de
Girofle-Girofla
et
La Petite Mariee
, deux
operas-bouffes
d'
Albert Vanloo
et
Eugene Leterrier
, musique de
Charles Lecocq
, en 1874 et 1875.
Victor Koning
succede a Hostein en
. Plusieurs operas-bouffes et
operas-comiques
y sont crees :
La Marjolaine
d'Albert Vanloo et Eugene Leterrier, musique de Charles Lecocq et
La Tzigane
(version francaise de
La Chauve-souris
) d'Alfred Delacour et Victor Wilder, musique de
Johann Strauss
en 1877,
Le Petit Duc
d'
Henri Meilhac
et Ludovic Halevy, musique de Lecocq en 1878,
La Petite Mademoiselle
des memes en 1879,
Belle Lurette
d'Ernest Blum,
Edouard Blau
et
Raoul Toche
, musique de Jacques Offenbach en 1880 (represente quelques jours apres la mort du compositeur).
Les directions se succedent de 1882 a 1893. Sont crees
Fanfreluche
, opera-comique de Gaston Hirsch et Saint-Arroman, musique de
Gaston Serpette
en 1883,
La Parisienne
et
La Navette
d'
Henry Becque
en 1885,
Tailleur pour dames
de
Georges Feydeau
en 1886,
Madame Chrysantheme
, comedie lyrique de
Georges Hartmann
et Alexandre Andre d'apres
Pierre Loti
, musique d'
Andre Messager
, en 1893.
Sarah Bernhardt
, qui souhaite etre libre de choisir ses roles, prend les renes du theatre de 1893 a 1899. Sous sa direction sont crees
Gismonda
de
Victorien Sardou
et
Izeyl
d'
Eugene Morand
et
Armand Silvestre
, musique de scene de
Gabriel Pierne
, en 1894,
La Princesse lointaine
d'
Edmond Rostand
en 1895,
Les Amants
de
Maurice Donnay
et
La Figurante
de
Francois de Curel
en 1896,
La Ville morte
de
Gabriele D'Annunzio
,
L'Affranchie
de Maurice Donnay,
Le Radeau de La Meduse
de Romain Coolus en 1898. Le
, elle cree et interprete le role-titre de
Lorenzaccio
d'
Alfred de Musset
puis, l'annee suivante,
La Samaritaine
d'Edmond Rostand.
Lui succedent les freres Millaud en 1899.
Le theatre est repris par
Firmin Gemier
en 1901, avant l'arrivee de
Lucien Guitry
en
. Le comedien
Albert Tarride
dirige le theatre en 1909, puis
Cora Laparcerie
en 1913,
Marcel Paston
de 1928 a 1933, puis Pierre Stuart-Layner vers la fin des annees 1930
[
3
]
.
En 1942,
Henri Varna
, deja proprietaire de plusieurs theatres parisiens, acquiert le theatre menace de destruction.
Jean Darcante
monte les spectacles.
En
, la comedienne
Vera Korene
prend la direction du theatre qui est restaure dans le style
Second Empire
. Le
a lieu la creation des
Sequestres d'Altona
de
Jean-Paul Sartre
avec
Serge Reggiani
, suivie en 1960 de
L'Etouffe-chretien
de
Felicien Marceau
avec
Arletty
, en 1961 de
Louisiane
de
Marcel Ayme
, en 1962 de
Qui a peur de Virginia Woolf ?
d'
Edward Albee
, et en 1968 du spectacle
Le Valet
de
Robin Maugham
, adapte en francais par
Jacques Perry
, mis en scene par
Frith Banbury
(en)
, et jouee par
Marika Green
,
Daniele Evenou
, et Anne-Marie Azzopardi
[
4
]
. En 1970 est creee
Douce-Amere
, la premiere piece de
Jean Poiret
.
En 1978,
Francis Lopez
succede a Vera Korene et met a l'affiche ses
operettes
. De 1981 a 1988,
Michele Lavalard
dirige le theatre. Elle est remplacee par
Niels Arestrup
(1989-1993). En 1990, creation de
La Cuisse du Steward
de
Jean-Michel Ribes
.
Il y a changement de direction en 1993, la nouvelle societe La Francaise de Theatre SA, reprenant le theatre de la Renaissance. Sous la direction de
Christian Spillemaecker
et
Bruno Moynot
(les deux dirigent egalement le
Splendid Saint-Martin
), le theatre accueille des pieces et spectacles comiques qui remportent des grands succes.
Le
, le theatre de la Renaissance est classe
monument historique
[
5
]
.
En 2010, cinquante theatres prives parisiens reunis au sein de l’Association pour le soutien du theatre prive (ASTP) et du Syndicat national des directeurs et tourneurs du theatre prive (SNDTP), dont fait partie le theatre de la Renaissance, decident d'unir leur force sous une enseigne commune : les
Theatres parisiens associes
[
6
]
.
La facade en pierres de taille, precedee d'un petit parvis, est divisee en trois etages et autant de travees. Les trois arcades surmontes de mascarons sur motif de cuir decoupe sont encadrees par quatre piliers sur lesquels
Albert-Ernest Carrier-Belleuse
(1824-1887) a sculpte des couples de
cariatides
engainees qui portent le balcon de l'etage-noble
[
2
]
.
Celui-ci presente un portique corinthien aux colonnes geminees entre lesquelles se placent trois baies rectangulaires coiffees d'œils-de-bœuf dans des oculi. Devant, des enfants jouent de la musique. La corniche comporte l'inscription Theatre de la Renaissance
[
2
]
.
Le dernier niveau, en retrait, est entoure d'une balustrade, sur laquelle deux statues allongees tiennent un cuir decoupe ou l'on lit la date 1872. Il est eclairee par trois baies, dont la centrale est plus large et plus haute et coiffee d'un attique au fronton a arc coupe. Au-dessus, le toit a pan brise est couvert en ardoise, et perce de lucarnes
[
2
]
.
A l'interieur, le foyer circulaire s'ouvre sur une salle de spectacle d'environ 14 metres de largeur et de profondeur. Au-dessus du parterre ceinture de plusieurs baignoires se deploient trois niveaux de balcons et le poulailler. Les loges du premier etage sont encadres par des cariatides en platre et ornees d'enfants portant un lyre
[
2
]
. Les cariatides ailees bordant les deux grandes loges de milieu et soutenant la galerie superieure sont de
Jules Dalou
[
7
]
.
Le plafond est forme par une coupole, ornee d'une toile marouflee de Rube et Chaperon figurant les allegories de la
Comedie
au masque souriant, de la
Musique
avec baguette et partition, de la
Tragedie
portant un poignard, et de la
Danse
en ballerine
[
2
]
.
La salle est eclairee par un lustre en bronze a douze branches
[
2
]
.
Sa capacite actuelle est de 650 places.
- 1901
- 1902
- ↑
Philippe Chauveau,
op. cit.
, p.564
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
Emmanuel Luis,
Cherbourg-Octeville, le theatre a l'italienne
, Parcours du Patrimoine, Direction de l'Inventaire general du patrimoine culturel, Region Basse-Normandie, 2011
- ↑
The Sydney Morning Herald (NSW, Australie), 27 decembre 1939 p. 5
.
- ↑
≪
Le spectacle : Le Valet : Paris (France) : Theatre de la Renaissance 1968
≫, sur
BNF
,
(consulte le
)
.
- ↑
Notice
n
o
PA00086516
, sur la plateforme ouverte du patrimoine,
base Merimee
,
ministere francais de la Culture
.
- ↑
Le theatre de la Renaissance
sur le site officiel des Theatres parisiens associes.
- ↑
Maurice Dreyfous,
Dalou, sa vie et son œuvre
, Librairie Renouard - H.Laurens editeur, Paris, 1903, p.200.
- Philippe Chauveau,
Les Theatres parisiens disparus (1402-1986)
, ed. de l'Amandier, Paris, 1999
(
ISBN
978-2-907649-30-8
)
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