Theatre de la Renaissance (Paris)

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Theatre de la Renaissance
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Facade du theatre
Type Theatre
Lieu Paris
Coordonnees 48° 52′ 09″ nord, 2° 21′ 23″ est
Architecte Charles de Lalande
Inauguration
Capacite 650
Direction Christian Spillemaecker
Bruno Moynot
Protection Logo monument historique  Classe MH ( 1994 )
Site web www.theatredelarenaissance.com

Carte

Le theatre de la Renaissance est une salle de spectacle parisienne situee au 20, boulevard Saint-Martin ( 10 e arr. ) et inauguree le .

Depuis le , le theatre de la Renaissance est classe monument historique . Ce site est desservi par la station de metro Strasbourg - Saint-Denis .

Historique [ modifier | modifier le code ]

Panneau Histoire de Paris .

Au XIX e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Le theatre de la Renaissance apparait pour la premiere fois sous la forme d'une compagnie theatrale fondee en 1838 par Antenor Joly sur l'initiative de Victor Hugo et Alexandre Dumas , qui souhaitaient disposer d'une troupe dediee a leurs drames romantiques. Installee salle Ventadour , elle inaugure sa programmation le avec la creation de Ruy Blas , avec Frederick Lemaitre dans le role-titre, suivie en des creations de L'Alchimiste et de Paul Jones d' Alexandre Dumas , toujours avec Frederick Lemaitre.

Billet d'entree pour une dame pour un bal masque et travesti donne par la troupe du Theatre de la Renaissance pour la Mi-Careme salle Ventadour - XIX e  siecle .

En 1839 y est donne un celebre bal du Carnaval de Paris . A cette occasion le compositeur et chef d'orchestre belge Jean-Baptiste-Joseph Tolbecque dirige son Galop des tambours qui remporte un immense succes. L'orchestre compte 40 tambours. Le bal du theatre de la Renaissance devient a cette occasion une reference festive du Carnaval de Paris .

De nombreux operas y sont egalement representes, comme Lucie de Lammermoor de Gaetano Donizetti mais victime des intrigues de theatres parisiens concurrents, l'entreprise est contrainte de fermer ses portes le et la troupe est dissoute [ 1 ] .

En 1872 , sur les plans de l'architecte Charles de Lalande , un nouveau Theatre a l'italienne est construit sur l'emplacement du restaurant Deffieux incendie durant les combats de la Commune de Paris [ 2 ] .

L'inauguration a lieu le , sous la direction d' Hippolyte Hostein , avec La Femme de feu d' Adolphe Belot . Therese Raquin , d'apres le roman d' Emile Zola , est creee en , suivi de Pomme d'Api , operette de Ludovic Halevy et William Busnach , et La Jolie Parfumeuse , opera-comique d' Hector Cremieux et Ernest Blum , tous deux sur une musique de Jacques Offenbach en 1873, puis de Girofle-Girofla et La Petite Mariee , deux operas-bouffes d' Albert Vanloo et Eugene Leterrier , musique de Charles Lecocq , en 1874 et 1875.

Victor Koning succede a Hostein en . Plusieurs operas-bouffes et operas-comiques y sont crees : La Marjolaine d'Albert Vanloo et Eugene Leterrier, musique de Charles Lecocq et La Tzigane (version francaise de La Chauve-souris ) d'Alfred Delacour et Victor Wilder, musique de Johann Strauss en 1877, Le Petit Duc d' Henri Meilhac et Ludovic Halevy, musique de Lecocq en 1878, La Petite Mademoiselle des memes en 1879, Belle Lurette d'Ernest Blum, Edouard Blau et Raoul Toche , musique de Jacques Offenbach en 1880 (represente quelques jours apres la mort du compositeur).

Les directions se succedent de 1882 a 1893. Sont crees Fanfreluche , opera-comique de Gaston Hirsch et Saint-Arroman, musique de Gaston Serpette en 1883, La Parisienne et La Navette d' Henry Becque en 1885, Tailleur pour dames de Georges Feydeau en 1886, Madame Chrysantheme , comedie lyrique de Georges Hartmann et Alexandre Andre d'apres Pierre Loti , musique d' Andre Messager , en 1893.

Sarah Bernhardt , qui souhaite etre libre de choisir ses roles, prend les renes du theatre de 1893 a 1899. Sous sa direction sont crees Gismonda de Victorien Sardou et Izeyl d' Eugene Morand et Armand Silvestre , musique de scene de Gabriel Pierne , en 1894, La Princesse lointaine d' Edmond Rostand en 1895, Les Amants de Maurice Donnay et La Figurante de Francois de Curel en 1896, La Ville morte de Gabriele D'Annunzio , L'Affranchie de Maurice Donnay, Le Radeau de La Meduse de Romain Coolus en 1898. Le , elle cree et interprete le role-titre de Lorenzaccio d' Alfred de Musset puis, l'annee suivante, La Samaritaine d'Edmond Rostand.

Lui succedent les freres Millaud en 1899.

Au XX e  siecle [ modifier | modifier le code ]

Le theatre est repris par Firmin Gemier en 1901, avant l'arrivee de Lucien Guitry en . Le comedien Albert Tarride dirige le theatre en 1909, puis Cora Laparcerie en 1913, Marcel Paston de 1928 a 1933, puis Pierre Stuart-Layner vers la fin des annees 1930 [ 3 ] .

L'actrice Jane Hading (1905)

En 1942, Henri Varna , deja proprietaire de plusieurs theatres parisiens, acquiert le theatre menace de destruction. Jean Darcante monte les spectacles.

En , la comedienne Vera Korene prend la direction du theatre qui est restaure dans le style Second Empire . Le a lieu la creation des Sequestres d'Altona de Jean-Paul Sartre avec Serge Reggiani , suivie en 1960 de L'Etouffe-chretien de Felicien Marceau avec Arletty , en 1961 de Louisiane de Marcel Ayme , en 1962 de Qui a peur de Virginia Woolf ? d' Edward Albee , et en 1968 du spectacle Le Valet de Robin Maugham , adapte en francais par Jacques Perry , mis en scene par Frith Banbury   (en) , et jouee par Marika Green , Daniele Evenou , et Anne-Marie Azzopardi [ 4 ] . En 1970 est creee Douce-Amere , la premiere piece de Jean Poiret .

En 1978, Francis Lopez succede a Vera Korene et met a l'affiche ses operettes . De 1981 a 1988, Michele Lavalard dirige le theatre. Elle est remplacee par Niels Arestrup (1989-1993). En 1990, creation de La Cuisse du Steward de Jean-Michel Ribes .

Il y a changement de direction en 1993, la nouvelle societe La Francaise de Theatre SA, reprenant le theatre de la Renaissance. Sous la direction de Christian Spillemaecker et Bruno Moynot (les deux dirigent egalement le Splendid Saint-Martin ), le theatre accueille des pieces et spectacles comiques qui remportent des grands succes.

Le , le theatre de la Renaissance est classe monument historique [ 5 ] .

Au XXI e  siecle [ modifier | modifier le code ]

En 2010, cinquante theatres prives parisiens reunis au sein de l’Association pour le soutien du theatre prive (ASTP) et du Syndicat national des directeurs et tourneurs du theatre prive (SNDTP), dont fait partie le theatre de la Renaissance, decident d'unir leur force sous une enseigne commune : les Theatres parisiens associes [ 6 ] .

Architecture [ modifier | modifier le code ]

Le theatre de la Renaissance en 2011.
Plan de 1925, prix des places et administration.

La facade en pierres de taille, precedee d'un petit parvis, est divisee en trois etages et autant de travees. Les trois arcades surmontes de mascarons sur motif de cuir decoupe sont encadrees par quatre piliers sur lesquels Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887) a sculpte des couples de cariatides engainees qui portent le balcon de l'etage-noble [ 2 ] .

Celui-ci presente un portique corinthien aux colonnes geminees entre lesquelles se placent trois baies rectangulaires coiffees d'œils-de-bœuf dans des oculi. Devant, des enfants jouent de la musique. La corniche comporte l'inscription Theatre de la Renaissance [ 2 ] .

Le dernier niveau, en retrait, est entoure d'une balustrade, sur laquelle deux statues allongees tiennent un cuir decoupe ou l'on lit la date 1872. Il est eclairee par trois baies, dont la centrale est plus large et plus haute et coiffee d'un attique au fronton a arc coupe. Au-dessus, le toit a pan brise est couvert en ardoise, et perce de lucarnes [ 2 ] .

A l'interieur, le foyer circulaire s'ouvre sur une salle de spectacle d'environ 14 metres de largeur et de profondeur. Au-dessus du parterre ceinture de plusieurs baignoires se deploient trois niveaux de balcons et le poulailler. Les loges du premier etage sont encadres par des cariatides en platre et ornees d'enfants portant un lyre [ 2 ] . Les cariatides ailees bordant les deux grandes loges de milieu et soutenant la galerie superieure sont de Jules Dalou [ 7 ] .

Le plafond est forme par une coupole, ornee d'une toile marouflee de Rube et Chaperon figurant les allegories de la Comedie au masque souriant, de la Musique avec baguette et partition, de la Tragedie portant un poignard, et de la Danse en ballerine [ 2 ] .

La salle est eclairee par un lustre en bronze a douze branches [ 2 ] .

Sa capacite actuelle est de 650 places.

Repertoire [ modifier | modifier le code ]

Affiche de La Dame aux Camelias avec Sarah Bernhardt , en 1896.

Mises en scene de Firmin Gemier [ modifier | modifier le code ]

1901
1902

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. Philippe Chauveau, op. cit. , p.564
  2. a b c d e f et g Emmanuel Luis, Cherbourg-Octeville, le theatre a l'italienne , Parcours du Patrimoine, Direction de l'Inventaire general du patrimoine culturel, Region Basse-Normandie, 2011
  3. The Sydney Morning Herald (NSW, Australie), 27 decembre 1939 p. 5 .
  4. ≪  Le spectacle : Le Valet : Paris (France) : Theatre de la Renaissance 1968  ≫, sur BNF , (consulte le ) .
  5. Notice n o  PA00086516 , sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Merimee , ministere francais de la Culture .
  6. Le theatre de la Renaissance sur le site officiel des Theatres parisiens associes.
  7. Maurice Dreyfous, Dalou, sa vie et son œuvre , Librairie Renouard - H.Laurens editeur, Paris, 1903, p.200.

Voir aussi [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • Philippe Chauveau, Les Theatres parisiens disparus (1402-1986) , ed. de l'Amandier, Paris, 1999 ( ISBN   978-2-907649-30-8 ) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes [ modifier | modifier le code ]

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Liens externes [ modifier | modifier le code ]