Telescopus fallax
, aussi appele
couleuvre-chat d'Europe
ou
serpent-chat
est une
espece
de
serpents
de la
famille
des
Colubridae
[
1
]
.
Telescopus Fallax
profitant des derniers rayons du Soleil sur la cote de
Malte
. Janvier 2021.
C'est une couleuvre petite a moyenne de forme assez fine et elancee, mais a l'allure assez musculeuse. Le corps est aplati lateralement, avec une section plus haute que large. Elle mesure generalement 50-60
cm
, avec un maximum de 106
cm
. Sa tete est petite mais relativement large, bien distincte de son long cou etroit. Elle a une ecaillure lisse et brillante, avec une coloration grise ou beige comportant des taches plus sombres assez grosses le long du dos, et des taches plus petites et verticales assez irregulieres sur les flancs, intercalees par rapport a celles du dos. Elle a souvent un gros collier sombre, d'ou se detache une pointe qui s'avance sur le dessus de la tete
[
2
]
,
[
3
]
.
C'est la seule couleuvre europeenne dont les yeux ont des pupilles verticales, comme chez les
viperes
.
Cette espece se rencontre en
Grece
, en
Albanie
, dans les regions cotieres de
Croatie
jusqu'a la frontiere nord-est de l'
Italie
, en
Bosnie-Herzegovine
, au
Montenegro
, dans le sud de la
Bulgarie
, en
Turquie
, a
Malte
, a
Chypre
, en
Israel
, en
Syrie
, en
Iran
, en
Irak
, dans le
Caucase
russe
, en
Armenie
, en
Georgie
et en
Azerbaidjan
[
1
]
.
Elle vit dans des habitats mediterraneens varies. On le trouve aussi bien dans des forets de fond de vallees que sur des plateaux steppiques, mais sa preference va aux milieux chauds et pierreux, notamment de type garrigue. C'est surtout une espece de plaine et de moyenne montagne, mais on trouve ce serpent jusqu'a 2 000
m
d'altitude en Armenie
[
2
]
.
Espece crepusculaire et nocturne, elle chasse essentiellement les
geckos
nocturnes, mais aussi d'autres lezards et des scinques (elle consomme souvent des cameleons endormis en Crete). Elle grimpe facilement sur les parois rocheuses pour s'approcher lentement d'une proie. Elle est frequemment presente pres des habitations et on peut l’apercevoir de nuit sur des murs de pierre verticaux. Elle est calme et placide, et ne cherche pas a fuir. L'hivernation n'est que facultative dans le sud de son aire
[
3
]
.
Elle occupe a peu pres la meme niche ecologique que la
coronelle girondine
qui vit quant a elle dans l'ouest du Bassin mediterraneen. Bien que ces deux especes se ressemblent quelque peu et ont des mœurs similaires, elles ne sont pas apparentees.
C'est une
couleuvre
venimeuse a dentition
opisthoglyphe
(petits crochets venimeux non mobiles situes au fond de la gueule), mais elle est consideree comme totalement inoffensive pour l'homme. Aucun cas d'envenimation sur l'homme n'est repertorie. La configuration de ses crochets rend difficile une injection de venin, et le venin de cette espece est probablement tres peu actif sur l'homme
[
3
]
.
Le nom de cette espece,
fallax
, vient du
latin
fallax
, ≪ trompeur ≫, en reference au fait que malgre son œil de
vipere
et ses crochets venimeux il s'agit bien d'une couleuvre
[
4
]
. Les noms vernaculaires ≪ couleuvre-chat ≫ ou ≪ serpent-chat ≫ renvoient egalement a ses pupilles verticales.
Le genre
Telescopus
auquel appartient le serpent-chat d'Europe, fait partie de la famille des
Colubrides
, mais il est assez different des autres genres de Colubrides presents en Europe. Il fait partie d'un groupe important de Colubrides qu'on rencontre en Asie et en Afrique, et qui comprend les genres
Boiga
,
Crotaphopeltis
,
Dispadoboia
,
Toxicodryas
et
Dasypeltis
[
2
]
. Il presente notamment des similitudes morphologiques et comportementales avec le genre
Boiga
.
Selon
The Reptile Database
(20 fevrier 2014)
[
5
]
:
- Telescopus fallax cyprianus
Barbour
&
Amaral
, 1927
- Telescopus fallax fallax
(
Fleischmann
, 1831)
- Telescopus fallax iberus
(
Eichwald
, 1831)
- Telescopus fallax intermedius
Gruber
, 1974
- Telescopus fallax multisquamatus
Wettstein
, 1952
- Telescopus fallax pallidus
?t?panek
, 1944
- Telescopus fallax syriacus
(
Boettger
, 1880)
- Barbour & Amaral, 1927 :
Studies on African Ophidia.
Bulletin of the Antivenin Institute of America,
vol.
1,
n
o
1,
p.
25-27
.
- Boettger, 1880 :
Die Reptilien und Amphibien von Syrien, Palaestina und Cypern
. Bericht uber Senckenbergische Naturforschende Gesellschaft,
vol.
1880,
p.
132-219
(
texte integral
).
- Eichwald, 1831 :
Zoologia specialis, quam expositis animalibus tum vivis, tum fossilibus potissimuni rossiae in universum, et poloniae in specie, in usum lectionum publicarum in Universitate Caesarea Vilnensi.
Zawadski, Vilnae,
vol.
3,
p.
1-404
(
texte integral
).
- Fleischmann, 1831 :
Dalmatiae nova serpentum genera
. Heyder, Erlangen,
p.
1-35
.
- Gruber, 1974 :
Zur Taxonomie und Okologie der Reptilien von der Insel Antikythira
. Salamandra,
vol.
10,
n
o
1,
p.
31-46
.
- Stepanek, 1944 :
Zur Herpetologie Griechenlands
. V?stnik ?eskoslovenske Zoologicke Spole?nosti v Praze,
vol.
9,
p.
123-147
.
- Wettstein, 1952 :
Dreizehn neue Reptilienrassen von den Agaischen Inseln
. Anzeiger der Mathematisch-Naturwissenschaftliche Klasse, Osterreichische Akademie der Wissenschaften, Wien,
vol.
89,
p.
251?256.
Sur les autres projets Wikimedia :
- ↑
a
et
b
Reptarium Reptile Database
, consulte lors d'une mise a jour du lien externe
- ↑
a
b
et
c
Philippe Geniez,
Guide Delachaux des serpents d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient
, editions delachaux et niestle, 2015,
(
ISBN
978-2-603-01955-9
)
.
- ↑
a
b
et
c
J. Speybroeck, W. Beukema, B. Bok, J. van Voort, I. Velikov,
Guide Delachaux des amphibiens et reptiles de France et d'Europe
, editions delachaux et niestle, edition francaise de 2018 (edition originale de 2016),
(
ISBN
978-2-603-02534-5
)
.
- ↑
Jean
Lescure
et Bernard
Le Garff
,
L'etymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe
, Paris,
Belin
,
coll.
≪ Eveil nature ≫,
, 207
p.
(
ISBN
2-7011-4142-7
)
.
- ↑
Reptarium Reptile Database
, consulte le 20 fevrier 2014