La
Symphonie
n
o
9
,
op.
125, de
Ludwig van Beethoven
, est une
symphonie chorale
en
re mineur
en quatre
mouvements
pour
grand orchestre
,
solos
et
chœur mixte
. Elle a ete composee de la fin de l'annee
1822
a fevrier
1824
[
1
]
,
[
2
]
, et creee a
Vienne
le
[
1
]
,
[
2
]
en hommage au roi
Frederic-Guillaume III de Prusse
[
1
]
,
[
2
]
. Son final (
25 minutes
environ)
[
3
]
est a lui-seul aussi long que la totalite de la
Huitieme symphonie
[
4
]
; il introduit des sections chantees sur l'
Ode a la joie
(
Ode an die Freude
) de
Friedrich von Schiller
.
Cette œuvre monumentale, en laquelle
Richard Wagner
voyait ≪ la derniere des symphonies ≫, a marque un tournant decisif dans ce style musical, elle est souvent consideree comme un chef-d'œuvre du repertoire occidental et l'une des plus grandes œuvres musicales de tous les temps.
La composition de la
Neuvieme symphonie
s'etala de la fin de 1822 au
[
1
]
,
[
2
]
a Vienne, ce qui fait d'elle une contemporaine de la
Missa Solemnis
op. 123, des
33 Variations sur une valse de Diabelli
op. 120 et de
La Consecration de la maison
op. 124. Œuvre de la derniere periode creatrice de Beethoven, elle eut une genese extremement complexe, dont la comprehension necessite de remonter a la jeunesse du compositeur et de bien distinguer l'elaboration des trois premiers mouvements de celle du quatrieme et de son
Hymne a la Joie
, dont la synthese s'est operee tres tardivement.
1792 - 1823 : Genese de l'
Hymne a la joie
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]
Dans les ouvrages consacres a la
Neuvieme symphonie
, il est frequent de lire
Ode a la joie
pour le poeme de Schiller et
Hymne a la joie
pour la musique de Beethoven, mais il ne semble pas exister de regle absolue a ce sujet. Cependant, pour davantage de clarte, c'est cette distinction de terminologie qui sera employee dans l'article
[
5
]
.
Des l'epoque de sa jeunesse a
Bonn
, Beethoven manifesta un gout prononce pour la lecture de
Goethe
et de
Schiller
chez qui il puisa certains des ideaux qui allaient plus tard jalonner son œuvre : la nature, l'amitie et la joie. Aussi n'est-il pas etonnant qu'il se soit enthousiasme en
1792
pour l'ode
A la joie
(
An die Freude
) de Schiller, appel a la
fraternite
des hommes dans la conquete de la joie, publie en 1785 a Dresde. A cette epoque, age de vingt-deux ans, le musicien n'avait ecrit que des œuvres mineures dont la plupart restent meconnues aujourd'hui ; cependant son style s'etait deja suffisamment affirme pour etre remarque par les observateurs avises, de
Waldstein
a
Haydn
. A la fin de 1792, peu avant son depart pour
Vienne
, le compositeur se lia d'amitie avec un professeur de droit du nom de Ludwig Fischenich, ami personnel du poete
Friedrich von Schiller
, et lui presenta un poeme qu'il avait mis en musique (la
Feuerfarbe
de
Sophie Mereau
). Fischenich fit part de son admiration a l'epouse de Schiller dans une lettre ou s'annoncait comme une prophetie le futur hymne a la joie :
≪ Je vous envoie une composition de la
Feuerfarbe
[...]. Elle est d'un jeune homme d'ici, dont les talents musicaux deviendront universellement celebres... Il veut aussi mettre en musique
la Joie
de Schiller, et meme toutes les strophes. J'en attends quelque chose de parfait ; car, pour autant que je le connais, il est tout a fait porte au grand et au sublime
[
6
]
. ≫
Son depart pour Vienne et ses annees d'etudes obligerent le compositeur a ajourner son projet. Durant toute sa vie creatrice il revint periodiquement a cette idee, a chaque fois sous forme d'essais, parsemes dans plusieurs de ses œuvres. Tantot il mit en musique des fragments du poeme de Schiller, tantot il s'essaya au theme du futur hymne a la joie. De Schiller, dont il declarait qu'aucun musicien ne pouvait s'elever au-dessus de sa poesie
[
7
]
, il ne mit guere d'autre en musique que
Rasch tritt der Tod
d'apres
Guillaume Tell
,
WoO 104
.
L'
Ode a la joie
dans l'œuvre de Beethoven
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]
Bien avant le finale de la
Neuvieme symphonie
, Beethoven mit en musique des bribes du poeme de Schiller. En
1798
il nota dans un cahier d'esquisses une musique sur le vers
Muß ein lieber Vater wohnen
[
8
]
. Entre
1799
et
1803
, selon son ami
Ferdinand Ries
, Beethoven aurait ecrit un lied entier sur le poeme de Schiller
[
8
]
. Enfin, et c'est certainement l'exemple le plus connu, il utilisa le troisieme vers de la deuxieme strophe,
Wer ein holdes Weib errungen
, pour l'epilogue triomphant de
Fidelio
en
1805
[
9
]
.
L’Hymne a la joie dans l'œuvre de Beethoven
[
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]
Tout au long de sa vie, Beethoven semble avoir ete hante par un theme melodique que Michel Lecompte retrouve deja chez
Mozart
(dans l'
offertoire
Misericordias Domini
K. 222
)
[
10
]
. Ce theme est eparpille dans l'œuvre de Beethoven, sous diverses formes, quoiqu'il semble evident que des le debut le compositeur s'en soit fait une idee precise. On le trouve d'abord dans le lied
Gegenliebe
, WoO 118
n
o
2 (
1795
), sur un poeme d'
August Burger
: la melodie y est presque immediatement reconnaissable, aussi bien que la forme (un theme A et un theme B de deux fois seize temps chacun, chaque theme etant presente sous la forme antecedent-consequent selon la forme A, A', B, B').
Treize ans plus tard, Beethoven reutilise ce theme dans la
Fantaisie chorale
opus 80 pour piano, chœur et orchestre sur un poeme de Christophe Kuffner (
1808
), qui annonce le quatrieme mouvement de la
Neuvieme symphonie
a au moins trois egards : pour la premiere fois, Beethoven introduit des chœurs dans une œuvre orchestrale non religieuse ; la melodie du theme principal de la section chantee derive directement de celle de
1795
, mais cette fois la disposition thematique est tres exactement celle qu'aura l'hymne a la joie (A, A', B, A') ; enfin, l'apologie tres claire que fait de la joie le poeme de Kuffner
[
11
]
elargit encore la comparaison. Quelque peu oubliee de nos jours, la
Fantaisie chorale
ne manque donc pas d'interet historique tant il semble evident que Beethoven s'en est servi d'experience pour la
Neuvieme symphonie
.
En
1810
, dans le lied
Mit einem gemalten Band
opus 83
n
o
3 d'apres
Goethe
, le theme, quoique cite de maniere tres ephemere, fait une apparition sous une forme melodiquement plus proche de l'hymne a la joie
[
7
]
. L'hymne a la joie definitif n'est compose qu'au cours de l'annee
1823
pour integrer le quatrieme mouvement de la
Neuvieme symphonie
ou Beethoven l'utilise avec plusieurs
variations
.
1812 - 1823 : Genese de la Neuvieme symphonie
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]
Symphonie en re mineur, symphonie avec chœurs
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]
L'idee d'une symphonie en
re mineur
germa dans l'esprit de Beethoven au debut de l'annee
1812
, alors qu'il venait d'achever la composition de la
Septieme
et travaillait a la
Huitieme
. En mai
1812
, il ecrivait ainsi a son editeur
Breitkopf & Hartel
:
≪ J'ecris trois nouvelles symphonies, dont l'une est deja terminee ≫
[
12
]
. Mais la troisieme de ces symphonies, hypothetique
Neuvieme
, ne fut pas mise en chantier immediatement, peut-etre a cause des evenements obscurs qui emaillerent la deuxieme moitie de l'annee
1812
dans la vie du compositeur. Ce n'est que dix annees plus tard, apres l'achevement de la
Missa Solemnis
, qu'il revint a ce projet.
Composition des trois premiers mouvements
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]
1824 : Preparatifs et creation de l'œuvre
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]
La Neuvieme Symphonie a ete creee le
au
Theater am Karntnertor
a Vienne
[
13
]
, en meme temps que l'ouverture
La Consecration de la maison
et que les trois premieres parties de la
Missa solemnis
. C'etait la premiere apparition sur scene du compositeur depuis douze ans ; la salle etait bondee. Les parties de soprano et d'alto etaient interpretees par deux jeunes chanteuses celebres :
Henriette Sontag
et
Caroline Ungher
[
14
]
. Le tenor etait
Anton Haizinger
et la basse
Joseph Seipelt
[
14
]
.
Bien que le concert ait ete officiellement dirige par
Michael Umlauf
, le Kapellmeister du theatre, Beethoven partageait la scene avec lui. Toutefois, Umlauf gardait un mauvais souvenir de la tentative, deux ans plus tot, du compositeur de proceder a une repetition generale de son opera Fidelio qui s'etait transformee en desastre. Alors, cette fois, il avait demande aux chanteurs et musiciens d'ignorer les gestes de Beethoven presque totalement sourd. Au debut de chaque partie, Beethoven, qui etait assis pres de la scene, donnait le tempo. Il tournait les pages de sa partition et battait le tempo pour un orchestre qu'il ne pouvait pas entendre.
Il y a un certain nombre d'anecdotes sur la creation de la Neuvieme. Fondees sur les temoignages des participants, il y a des jugements selon lesquels elle n'avait pas ete assez repetee (il n'y avait eu que deux repetitions completes) et que l'execution etait un peu decousue. Cependant, la premiere a ete un grand succes.
Lorsque le public a applaudi ? les temoignages different quant a savoir si c'est a la fin du scherzo ou de toute la symphonie ? Beethoven avait plusieurs mesures de retard et continuait a battre la mesure. De ce fait, la contralto Caroline Unger s'approcha de lui et le fit se retourner pour recevoir les acclamations et les applaudissements du public. Selon un temoin, ≪ le public a acclame le heros musical avec le plus grand respect et sympathie, apres avoir ecoute ses merveilleuses et immenses creations avec l'attention la plus intense ; il a eclate en applaudissements de joie, souvent pendant differentes parties, et a plusieurs reprises a la fin ≫. L'ensemble du public a exprime son enthousiasme debout faisant cinq rappels ; il y avait des mouchoirs en l'air, des chapeaux, des mains levees, de sorte que Beethoven, qui ne pouvait pas entendre ces applaudissements, pouvait au moins voir les gestes d'ovation.
Autant d'annees separent la composition de la
Premiere Symphonie
(
1800
) de celle de la
Huitieme
(
1812
), que celles de la
Huitieme
et de la
Neuvieme
(
1824
), et si la structure generale de cette derniere peut paraitre classique avec ses quatre
mouvements
, chacun d'entre eux innove, se deploie et prend des proportions exceptionnelles : 547 mesures pour le premier mouvement, 1414 pour le deuxieme (avec ses
reprises
, son
da capo
et sa
coda
), 157 pour le troisieme et 940 pour le finale
[
15
]
. Le premier mouvement garde la
forme sonate
avec ses deux themes, son developpement et sa re-exposition ; le
scherzo
est place en deuxieme position ? pour la premiere fois dans une symphonie de Beethoven ? comme dans les
Quatuors a cordes op. 18
n
o
4
et
n
o
5
, le
Trio a l'Archiduc
op. 97
ou la
Sonate Hammerklavier
op. 106 ; le mouvement lent, en troisieme position, est un
adagio
en forme de
theme et variations
; le
finale
particulierement complexe se divise en quatre sections et prend les dimensions d'un
oratorio
avec solistes et chœur.
Outre les developpements thematiques impressionnants, l'exploitation meticuleuse de chaque motif, leur imbrication rigoureuse et homogene, l'œuvre se caracterise par des changements de tempos, de caracteres, de mesures, d'armures et de modes jamais vus jusqu'alors dans une symphonie, ce qui fit ecrire a
Berlioz
[
16
]
: ≪ Quoi qu’il en soit, quand Beethoven, en terminant son œuvre, considera les majestueuses dimensions du monument qu’il venait d’elever, il dut se dire : “Vienne la mort maintenant, ma tache est accomplie.” ≫
En observant le debut de chaque mouvement, les notes de l'arpege descendant sur deux octaves de
re mineur
(re la fa re) ressortent comme un
incipit musical
donnant son unite aux elements thematiques de l'ensemble de l'œuvre. Descentes rythmees et scandees dans le premier mouvement, entrecoupees de silence dans le deuxieme, en fanfare de croches doublees et arpeges brises dans la ritournelle du quatrieme, Beethoven fait le tour de force, dans le troisieme, sur une seule octave, de mettre en relief les quatre notes dans la tonalite pourtant bien affirmee de
si♭ majeur
gardant cette tonique en note centrale.
Ecrite pour
orchestre symphonique
, cette œuvre est la premiere du genre a se voir adjoindre dans le finale des solistes chanteurs (
soprano
,
alto
,
tenor
,
baryton
) et un
chœur
(sopranos, altos, tenors,
basses
). A l'instar du dernier mouvement de la
cinquieme symphonie
, un piccolo pour l'aigu, un contrebasson pour le grave et trois voix de trombone (alto, tenor et basse) pour les cuivres sont aussi ajoutes au finale, toutefois, pour ce qui est des cors, contrairement au finale de la
Cinquieme
, celui de la
Neuvieme
en comprend non pas
deux
mais
quatre
. En outre, pour les
percussions
, l'orchestre est enrichi d'un
triangle
, d'une
grosse caisse
et de
cymbales
. Vue l'
orchestration
exceptionnelle du finale et l'exploitation maximum des tessitures et techniques vocales, la reunion de plusieurs
chorales
de qualite est necessaire pour une bonne audition de l'œuvre. Les trois trombones interviennent egalement pour quelques mesures dans le
Scherzo
.
Instrumentation de la
Neuvieme symphonie
|
Cordes
|
premiers violons
,
seconds violons
,
altos
,
violoncelles
,
contrebasses
|
Bois
|
1
piccolo
,
2
flutes
,
2
hautbois
,
2
clarinettes
en la et si♭,
2
bassons
,
1
contrebasson
|
Cuivres
|
4
cors
en re et en si♭,
2
trompettes
en re et en si♭,
3
trombones
(alto, tenor et basse)
|
Percussions
|
2
timbales
[
17
]
(I :
re/la
, II :
fa/fa
, III :
si
♭
/fa
, IV :
re/la
)
triangle
,
grosse caisse
,
cymbales
|
Voix
|
Solo :
soprano
,
alto
,
tenor
,
baryton
Chœur
: sopranos, altos, tenors, basses
|
Premier mouvement :
Allegro ma non troppo, un poco maestoso
[
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|
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]
Le premier
mouvement
commence par une incertitude, un doute, introduction que
Michel Chion
compare a une rumeur cosmique
[
18
]
: sur une
quinte
(la - mi)
tenue pianissimo jouee aux deux premiers
cors
et en
tremolos
aux deuxiemes
violons
et
violoncelles
, les premiers violons puis les
altos
et
contrebasses
repetent ces deux
notes
, la premiere en
breve appoggiature
de la deuxieme, en mouvement descendant, de maniere interrogative, enigmatique. Les
bois
soutiennent ensuite progressivement les tenues, renforcant le
crescendo
des
pedales
, les deux notes devenant plus
melodiques
se resserrent dans le temps. Il faut attendre, juste apres le
re
de
basse
des
bassons
et des troisieme et quatrieme cors, la dix-septieme mesure pour entendre enfin s'affirmer magistralement la
tonalite
de
re mineur
. Le premier
theme
prend tout l'espace sonore, des instruments les plus graves aux plus aigus ; il debute
fortissimo
a l'
unisson
du
tutti
d'orchestre par l'
arpege
descendant sur deux
octaves
de l'
accord parfait mineur
(re,
la
, fa,
re
, la,
fa
, la, fa,
re
)
, les
timbales
, les troisieme et quatrieme cors et les
trompettes
martelant la
tonique
(re)
et la
dominante
(la)
.
La meme hesitation, le meme flottement se retrouvent pour la mesure et le tempo : les tenues et les tremolos de l'introduction forment une nappe brumeuse d'ou s'echappent les descentes de quartes et quintes des cordes, seul le grand unisson orchestral du premier theme affirmera l'
Allegro ma non troppo, un poco maestoso
titrant cette premiere partie. L'indication de mouvement
Allegro
, normalement rapide et gai, est attenuee par le
mais pas trop
; elle est completee par l'indication d'expression
un peu majestueusement
, avec une certaine solennite. Beethoven, profitant du
metronome
brevete par son ami
Johann Nepomuk Mælzel
, precise meme la pulsation a
88 noires par minute
[
19
]
, ce qui habituellement correspond davantage a un
Moderato
. Malgre cette relative lenteur, en gardant le terme
Allegro
, il impose sa volonte de preserver le caractere dynamique et energique a l'allure et aux rythmes de ce premier mouvement. Comportant 547 mesures a deux temps, le tempo etant de 88 a la noire, la duree theorique, avec les quatre
ritenutos
tres courts, est d'environ
12 minutes
et demie ([547 x 2 x 60] : 88 = 746 secondes).
(ebauche)
Forme sonate
:
- Exposition : deux themes, l'un en re mineur, l'autre en si♭ majeur, sans reprise ;
- Developpement : tres modulant, sur des parties des deux themes, sur-dimensionne,
- Reexposition : les deux themes tres varies, mais principalement en re mineur/majeur
- Coda : en deux parties.
Aucune hesitation quant a la tonalite du deuxieme mouvement : des l'introduction, sur un rythme de sicilienne, les cordes martelent une descente de tonique, dominante
re, la
(souvenir du debut de l'
Allegro
initial), et ce sont les timbales, surprenantes apres un silence, qui fixent le mode mineur avec la
mediante
fa
en octave, puis tout l'orchestre scande la tonique
re
, le
re mineur
s'impose a nouveau. Dans la musique classique dans son sens le plus large, c'est l'un des rares exemples ou les timbales sortent de leur emploi habituel de soutien harmonique ne jouant que des premiers et cinquiemes degres
(tonique et dominante)
; ici, ce sont elles qui determinent le mode, jouant en solo le troisieme degre de la gamme
(fa naturel, mediante de re mineur)
.
La partie centrale, premices a l'
Ode a la joie
du finale, module dans le premier sens du terme : gardant la tonique, le mode change en
re majeur
. Beethoven reutilisant une partie de ce motif dans les treize ultimes mesures de la
coda
, le mouvement s'acheve dans cette tonalite majeure.
Cette deuxieme partie de la symphonie est un
Molto vivace
a
3/4
, la blanche pointee etant de 116
pulsations par minute
. Dans ses œuvres precedentes, Beethoven nous a habitues a ces tempos
tres vif
pris a la mesure, rendant le rythme ternaire la pulsation etant a la blanche pointee. Des la premiere symphonie, bien que le troisieme mouvement soit intitule
Menuetto
, l'indication est
Allegro molto e vivace
, blanche pointee egale 108, les scherzos suivants obeissant au meme principe de tempo a la mesure. Bien sur, dans cette neuvieme, Beethoven va un peu plus loin, precisant pour certains passages
Ritmo di tre battute
et
Ritmo di quatro battute
(
battre a trois temps
comme un 9/4 et
battre a quatre temps
comme un 12/4), precisant exceptionnellement la carrure de ses phrases musicales.
Comme il l'avait deja fait dans la troisieme et la sixieme symphonies, le
trio
de ce scherzo revient a une mesure binaire, un
Presto
a 2/2, mais la encore pris a la mesure en gardant la pulsation precedente, soit la ronde egale 116. Ce
trio
avec son equivalence de pulsation (blanche pointee precedente = ronde) pose, avec l'
Allegro assai vivace - Alla Marcia
du finale, l'un des principaux problemes des indications metronomiques de l'œuvre. Si cette derniere parait beaucoup trop lente, celle-ci semble bousculee, precipitee. Quelques chefs preferent par exemple "noire = noire" soit la ronde autour de 88 (rappel du tempo du premier mouvement), d'autres font un choix intermediaire (+/- 100), rares sont ceux qui imposent cette equivalence de tempo a 116 tres (trop?) rapide
[
20
]
.
Extraits
MIDI
des trois tempos cites :
|
|
|
Avec ses reprises, son da Capo (sans reprises), sa coda, deux
stringendos
tres courts, ce mouvement fait un total de 1 414 mesures a
116
bpm
a la mesure (3/4 ou 2/2), soit un timing theorique [(1414 x 60) : 116 = 731 secondes], avec les acceleres, d'un peu plus de
12 minutes
.
Ce
Molto vivace
est un
Scherzo
de deux reprises avec
Trio
, egalement de deux reprises,
da Capo
sans les reprises et
Coda
.
Apres l'accord de
re mineur
descendant sur un rythme de
sicilienne
entrecoupe de silence vu ci-dessus, la premiere reprise commence par un
fugato
a cinq voix des cordes, d'un caractere tres vif et leger, joue
pianissimo
et
staccato
, chaque voix etant ponctuee graduellement par les bois et les cors. Le theme est ensuite expose fortissimo par l'orchestre, les timbales, trompettes et cordes graves martelant la premiere noire de chaque mesure ; il
module
de
re mineur
a
do majeur
. Sur un
ostinato
rythmique des cordes sur cinq octaves, apparait un nouvel element a deux voix en do majeur joue aux bois. Il s'ensuit un jeu d'alternance entre les bois et les cordes sur les motifs precedents se concluant par une gamme par mouvements contraires, puis le rythme initial de
sicilienne
est repete quatre fois pianissimo en modulant
do majeur
,
la mineur
,
fa majeur
,
re mineur
et… trois mesures de silence ! Reprise au fugato.
Avant la deuxieme reprise, Beethoven reprend la section
"rythme initial de sicilienne modulant"
sur
re mineur, si♭ majeur, sol mineur, mi♭ majeur
. A nouveau, trois mesures de silence, et semblant s'amuser de ces modulations, il enchaine sur ce meme rythme, une kyrielle de tonalites descendantes en tierce et alternant majeur/mineur, pour nous mener, apres un petit
chromatisme
, a la dominante de
mi mineur
(mi♭ M, do m, la♭ M, fa m, re♭ M, si♭ m, sol♭ M, mi♭ m, do♭ M, la♭ m, mi M, do# m, la M + "la, la#, si" sur cinq octaves)
. Sur une carrure de trois mesures
(Ritmo di tre battute)
commence un fugato du theme initial joue par les bois, la timbale rompant la cadence dans tous les sens du terme, imposant un fa majeur, les cors/trompettes ramenant le re mineur. La carrure redevient a quatre temps
(Ritmo di quatro battute)
sur l'entree en
strette
des cordes ; les cors et timbales puis tout l'orchestre martelent le rythme de sicilienne, le theme principal revient fortissimo, sur l'accord de re mineur scande par les cuivres et les basses. Suit une partie plus harmonique, mais toujours rythmee de siciliennes, amenant a nouveau le deuxieme theme au bois d'abord en majeur, puis mineur ; les cuivres et cordes cadencent la tonique. Apres un developpement des elements de ce theme, retour au
"rythme initial de sicilienne modulant"
et reprise de cette deuxieme section.
Apres un point d'orgue sur l'accord de dominante de re ''
(la do# mi)
, pour amener le
trio
et sa nouvelle mesure, Beethoven utilise un
strigendo il tempo
(accelerer le tempo) pour arriver au
Presto
a
2/2
sur une descente en octaves des cinquieme et premier degres. Les hautbois, doubles des clarinettes sur une basse
staccato
des deux bassons a l'unisson exposent un nouveau theme aux lignes melodiques de plus en plus proche du chant final. Re-expose au cors puis aux bassons, c'est la partie
staccato
qui est developpee par le hautbois solo, retour de ce theme a la flute et aux violons I & II sur le
sempre staccato
en tierces des bassons, altos, violoncelles et contrebasses. Apres la reprise, le developpement de ces deux elements mene au
Scherzo da capo al coda senza repliqua poi la Coda
.
La
Coda
reprend le
strigendo il tempo
pour faire re-entendre le theme du
Presto
s'arretant brutalement sur un silence, suivi, comme precipitee, de la descente en octaves des cinquieme et premier
degres
(la, re)
.
Troisieme mouvement :
Adagio molto e cantabile
[
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|
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]
(
4/4
, noire =
60
,
si ♭majeur
) -
Andante moderato
(
3/4
, noire =
63
,
re majeur
) -
(mesure, tempo et ton primo)
-
(mesure et tempo secondo,
sol majeur
)
-
(mesure et tempo primo,
mi♭ majeur
)
-
Lo stesso tempo
(
12/8
, noire pointee =
60
,
si ♭majeur
)
Deux phrases alternent au depart de ce troisieme mouvement : un
Adagio molto e cantabile
a
4/4
, la noire =
60
et un
Andante moderato
a
3/4
, la noire =
63
.
Aujourd'hui, un
Adagio
est trop souvent synonyme de lenteur ou d'indolence, alors que l'origine du mot "ad agio" signifie "a l'aise" et ici
adagio molto
doit etre compris comme "tres a l'aise". Cette idee est renforcee par le
cantabile
, "bien chante", attenuee sur la partie de premier violon par un
mezzo voce
,
a mi-voix
.
Tres a l'aise et bien chante, mais a mi-voix
, apres l'effervescence febrile du
Scherzo
, Beethoven nous mene dans une quietude sereine, un apaisement melodieux.
L'
Andante moderato
,
(en marchant plutot tranquillement)
, avec l'indication
espressivo
aux premiers et deuxiemes violons, implique une remise en route, une reprise du cheminement. Si les indications
metronomiques
peuvent paraitre assez proches, (60 et 63), ce sont surtout les rythmes utilises qui contrastent les deux phrases : valeurs longues et liees pour la premiere,
syncopes
et doubles-croches pour la deuxieme.
Quand apparait le
12/8
avec l'indication
Lo stesso tempo
,
(la meme vitesse de pulsation, donc la noire pointee a 60 bpm)
, la encore les themes et les variations comme improvisees des premiers violons, sont specifies
dolce
(
avec douceur
) dans le bercement de l'accompagnement
ternaire
, contrastant avec les deux courtes fanfares surprenantes et sonores, appels de ≪ remise en marche ≫ et annoncant le dernier mouvement.
Compte tenu des tempos indiques et d'un
point d'orgue
, la duree theorique est (approximativement) de
9 minutes
50 secondes
.
Le troisieme mouvement allie plusieurs formes et peut etre presente de plusieurs facons.
Les elements :
- un theme
A
en si♭ majeur de seize mesures a 4/4, avec une intro de 2 et une coda de 6 reprenant la derniere partie du theme,
- un theme
B
de 16 mesures en re majeur a 3/4, fondu-enchaine sur la coda precedente et coda de deux mesures avec une cadence rompue et un point d'orgue arpege aux premiers violons sur l'accord de septieme de dominante de la tonalite suivante,
- une premiere variation de
A
a 4/4, theme tres orne aux premiers violons, coda identique, retour en si♭ majeur
- un retour du theme
B
en sol majeur a 3/4, non pas varie mais reorchestre (inversement : theme au bois, accompagnement aux cordes), coda avec une cadence rompue, se terminant sur l'accord de septieme de dominante de la tonalite suivante,
- une deuxieme variation en forme de developpement de
A
a 4/4 commencant en mi♭ majeur, passant en mi♭ mineur, reprenant en do♭ majeur, s'achevant sur l'accord de septieme de dominante de cette tonalite. A noter la vertigineuse partition du quatrieme cor dans cette section : sur un ambitus de plus de trois octaves, il joue d'abord la basse du quatuor avec le basson et les deux clarinettes, une fausse entree en fugato du theme
A
qui s'acheve sur des sons pedales de contrebasse, doublant ensuite a l'octave inferieure (tout de meme) le chant de flute/clarinette, il termine en solo, sans aucun accompagnement, par une cadence de la gamme ascendante et descendante de do♭ majeur.
- une troisieme variation de
A
12/8, si ♭majeur, coda, fanfare de deux mesures
- une quatrieme variation de
A
12/8, si ♭majeur, coda, fanfare de deux mesures
- une coda generale (issue de
A
, ultime variation ?)
La division en quatre parties du "monument" qu'est le
Finale
, s'impose par le jeu des tonalites, des changements de mesures et d'indications de mouvement :
- la premiere section reprend l'alternance de modes du deuxieme mouvement (re mineur/majeur), elle alterne aussi les 3/4 et 4/4 ;
- la deuxieme, entierement a 6/8, rappelle les tonalites des themes du troisieme mouvement (si♭ et re majeur),
- la troisieme, a 3/2, re-alterne les modes cette fois sur sol,
- la derniere, en 6/4 et en 2/2, impose definitivement le re majeur.
Mesure
|
Indication de mouvement
|
Mes.
|
Tempo
|
Tonalite
|
Resume
|
Premiere section
|
1 ? 91
|
Presto
|
3/4
|
= 96
|
re m
|
Grand accord dissonant, introduction orchestrale.
Recitatif des contrebasses et violoncelles
et rappels des themes des 3 premiers mouvements.
|
92 ? 207
|
Allegro assai
|
4/4
|
= 80
|
re M
|
Entree instrumentale du theme de la joie
suivie de trois variations.
|
208 ? 236
|
Presto
|
3/4
|
= 96
|
re m
|
Grand accord dissonant, introduction orchestrale.
Recitatif de la basse soliste :
≪
O Freunde, nicht diese Tone !
≫.
|
237 ? 330
|
Allegro assai
|
4/4
|
= 80
|
re M
|
Trois premieres strophes de l'Ode a la joie :
≪
Freude, schoner Gotterfunken
[...] ≫
≪
Wem der große Wurf gelungen
[...] ≫
≪
Freude trinken alle Wesen
[...] ≫.
Peroraison sur ≪
Und der Cherub steht vor Gott
≫.
|
Seconde section
|
331 ? 492
|
Allegro assai vivace
|
6/8
|
= 84
|
si♭ M
|
Quatrieme strophe, orchestration "a la turque" :
≪
Froh, wie seinen Sonnen fliegen
[...], chantee par le tenor soliste ≫
Intermede instrumental
fugato
.
|
493 ? 594
|
Allegro assai vivace
|
6/8
|
= 84
|
re M
|
Premiere strophe
fortissimo
par tout le chœur :
≪
Freude, schoner Gotterfunken
[...] ≫.
|
Troisieme section
|
595 ? 626
|
Andante maestoso
|
3/2
|
= 72
|
sol M
|
Cinquieme strophe, dans un style solennel :
≪
Seid umschlungen, Millionen
[...] ≫.
|
627 ? 654
|
Adagio ma non troppo, ma divoto
|
3/2
|
= 60
|
sol m
|
Sixieme strophe, dans un style solennel :
≪
Ihr sturzt nieder, Millionen ?
[...] ≫.
|
Quatrieme section
|
655 ? 762
|
Allegro energico, sempre ben
marcato
|
6/4
|
= 84
|
re M
|
Premiere et cinquieme strophes melees
dans un vaste
fugato
choral.
|
763 ? 850
|
Allegro ma non tanto
|
2/2
|
= 120
|
re M
|
Bribes de la premiere strophe par les solistes
en alternance avec le chœur et l'orchestre.
|
851 ? 940
|
Prestissimo
|
2/2
|
= 132
|
re M
|
Coda : premiere et cinquieme strophes melees.
Peroraison sur ≪
Freude, schoner Gotterfunken
≫
puis conclusion instrumentale.
|
Le texte chante est une partie du poeme de
Friedrich von Schiller
. Le libretto original avec les repetitions peut etre trouve sur la version allemande de
Wikisource
[
21
]
.
Texte original allemand
|
Traduction francaise
|
O Freunde, nicht diese Tone!
Sondern laßt uns angenehmere anstimmen
und freudenvollere.
|
O amis, pas de ces accents !
Mais laissez-nous en entonner de plus agreables,
Et de plus joyeux !
|
Freude, schoner Gotterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Bruder,
Wo dein sanfter Flugel weilt.
|
Joie, belle etincelle divine,
Fille de l'assemblee des dieux,
Nous penetrons, ivres de feu,
Celeste, ton royaume !
Tes magies renouent
Ce que les coutumes avec rigueur divisent;
Tous les humains deviennent freres,
La ou ta douce aile s'etend.
|
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
|
Que celui qui a su trouver la chance,
D'un ami etre un ami;
Qui a faite sienne une femme accorte,
Joigne a nous son allegresse !
Oui, meme celui qui ne nomme sienne
Qu'une seule ame sur tout le pourtour de la terre !
Et qui jamais ne le put,
Qu'il se retire en tristesse de cette union !
|
Freude trinken alle Wesen
An den Brusten der Natur;
Alle Guten, alle Bosen
Folgen ihrer Rosenspur.
Kusse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, gepruft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
|
La joie, tous les etres en boivent
Aux seins de la nature;
Tous les bons, tous les mechants,
Suivent sa trace de rose.
Elle nous donna les baisers et la vigne;
Un ami, eprouve jusque dans la mort;
La volupte fut donnee au vermisseau,
Et le Cherubin se tient devant Dieu.
|
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels pracht'gen Plan,
Laufet, Bruder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
|
Joyeux comme volent ses soleils
Au travers du somptueux plan du ciel,
Allez, freres, votre voie,
Joyeux comme heros a la victoire.
|
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Bruder, uber'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen
[
22
]
.
Ihr sturzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schopfer, Welt?
Such' ihn uber'm Sternenzelt!
Uber Sternen muß er wohnen.
|
Soyez enlaces, millions.
Ce baiser de toute la terre !
Freres ! Au-dessus de la voute etoilee
Doit habiter un tres cher Pere.
Vous fondez a terre, millions ?
Pressens-tu le Createur, monde ?
Cherche-le par-dela le firmament !
C'est sur les etoiles qu'il doit habiter.
|
La Neuvieme symphonie a eu un impact considerable et est devenue un symbole de la culture europeenne.
Apres la Seconde Guerre mondiale, c'est aussi symboliquement, comme message de paix et de fraternite, qu'elle fut choisie pour la reouverture le
du
festival de Bayreuth
, dont le nazisme avait tellement terni l'image. Le chef d'orchestre
Wilhelm Furtwangler
declara :
≪ La Neuvieme symphonie est assurement l'aboutissement et le couronnement des symphonies de Beethoven. Contrairement a ce que pensait Wagner, elle n'est aucunement la fin de la production symphonique, comme le developpement ulterieur de la symphonie l'a montre. Pour Beethoven, elle appartenait aux grandes œuvres de sa derniere periode, comme la
Missa Solemnis
, les dernieres Sonates et les ultimes Quatuors
[
23
]
. ≫
Le musicologue
Harry Halbreich
ecrivit en 1970 a propos de l'interpretation de
Berlin
de 1942 par
Wilhelm Furtwangler
de cette symphonie :
≪ Furtwangler a toujours marque le fosse separant la Neuvieme des autres symphonies et n'hesitait pas
a la projeter dans l'avenir de la Musique. Les morceaux les plus lourds d'avenir de l'œuvre sont le premier mouvement et
surtout l'
adagio
. Cet avenir s'appelle
Anton Bruckner
dans le premier cas (sa
Symphonie
n
o
9
) et
Gustav Mahler
dans le second (ses symphonies
n
os
3
et
4
)
[
23
]
. ≫
Le musicologue
Heinrich Schenker
ecrivit une monographie sur cette symphonie qui est une reference importante
pour la comprehension et l'interpretation de cette œuvre.
Wilhelm Furtwangler
ajouta :
≪ Beethoven n'a jamais songe a ecrire une œuvre d'inspiration populaire. S'il etait quelqu'un qui avait une veritable personnalite, c'etait bien Beethoven. Mais il etait conscient de la valeur que prenait pour lui, dans son isolement, son interpretation dans la grande confraternite humaine et c'est precisement pour se delivrer de cet isolement qu'il eut recours a l'union spirituelle qui le liait aux autres hommes. C'est dans la recherche de l'humain que se revele le veritable Beethoven que nous venerons comme un Saint. Comme le montre l'analyse de l'œuvre, la Neuvieme symphonie est constamment une œuvre de musique pure et la
Fantaisie chorale
est sans aucun doute une etude preliminaire au dernier mouvement de la Neuvieme. A cette epoque la, Beethoven ignorait encore qu'il serait appele a ecrire cette symphonie et, a mon avis, la hauteur d'inspiration est identique dans les quatre mouvements et s'affirme, dans le
finale
, avec la meme intensite malgre l'introduction de la melodie populaire
[
23
]
. ≫
Il declara, en une autre occasion :
≪ Si Beethoven fut amene a utiliser la voix humaine, il le fut par des considerations purement musicales, parce que les trois premiers mouvements avaient en quelque sorte prepare le terrain. La voix humaine n'est que le timbre qui vient fournir son instrumentation a cette melodie parfaite. Dans toute l'histoire de la Musique, je ne vois guere d'exemple montrant plus clairement jusqu'ou peut aller l'autonomie formelle de la musique pure. Ce qui informe ce
finale
, ce n'est pas l'idee de celebrer la joie, mais la puissante imagination musicale de Beethoven capable de metamorphoser cette idee en musique
[
23
]
. ≫
En guise de conclusion, le chef d'orchestre ecrivit :
≪ Autant que je sache, la Neuvieme ne fut executee qu'une seule fois du vivant de Beethoven et ce n'est qu'avec un certain recul du temps qu'on a pu saisir quels problemes cette œuvre nouvelle posait aux executants. Son execution par
Richard Wagner
fut un evenement decisif et il ne faut pas oublier que la tradition n'a de sens que si elle reste vivante et se renouvelle. On ne peut conserver en vase clos des œuvres telles que les symphonies de Beethoven car, comme toute œuvre d'art, celles-ci deviennent lettre morte la ou la confraternite humaine a laquelle elles s'adressent, aurait cesse d'exister. Une musique representative du genie europeen n'existera qu'autant que l'
Europe
elle-meme sera realite
[
23
]
. ≫
La
Neuvieme symphonie
fut editee pour la premiere fois chez
Schott
, en octobre
1826
[
1
]
,
[
2
]
a
Mayence
. Elle portait une dedicace au roi de Prusse
Frederic-Guillaume III
[
1
]
,
[
2
]
.
Le musicologue britannique
Jonathan Del Mar
a edite en 1996 chez
Barenreiter
une version
urtext
de la symphonie.
La partition manuscrite de la
Neuvieme symphonie
a ete acquise par l'
UNESCO
en
2001
et classee au registre
Memoire du monde
[
24
]
.
http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-5/ludwig-van-beethoven-symphony-no-9-d-minor-op-125/
La
Neuvieme symphonie
dans la culture populaire
[
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|
modifier le code
]
Un extrait du
presto
final de l'
Ode a la joie
, du
4
e
et dernier mouvement de la symphonie, tel qu'il a ete rearrange par
Herbert von Karajan
, est devenu l'
hymne de diverses institutions europeennes
, dont le
Conseil de l'Europe
et l'
Union europeenne
.
- Oskar Fried
,
Orchestre du Staatsoper de Berlin
,
1929
(
Naxos
)
[
29
]
.
- Felix Weingartner
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
1935
(
Naxos
)
[
30
]
- Wilhelm Furtwangler
,
Orchestre philharmonique de Berlin
,
1937
(
Harmonia Mundi
/
Tahra
).
- Willem Mengelberg
,
Royal Concertgebouw Orchestra
,
1940
(
Archipel
) et (
Andromeda
)
[
31
]
- Wilhelm Furtwangler
,
Orchestre philharmonique de Berlin
,
1942
(SWF) et (
Tahra
)
[
32
]
,
[
33
]
,
[
34
]
,
[
35
]
.
- Herbert von Karajan
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
1947
(
EMI Classics
)
[
36
]
,
[
37
]
- Hermann Abendroth
,
Orchestre symphonique de la Radio de Berlin
,
1950
(
Tahra
)
[
38
]
- Wilhelm Furtwangler
,
Chœurs et Orchestre du Festival de Bayreuth
,
1951
(
EMI Classics
)
[
39
]
,
[
40
]
,
[
41
]
.
- Wilhelm Furtwangler
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
1951
(
Orfeo
)
[
42
]
.
- Arturo Toscanini
,
Orchestre symphonique de la NBC
1952
, (
RCA
)
[
43
]
,
[
44
]
.
- Hermann Scherchen
,
Orchestre de l'opera de Vienne
,
1953
(
Tahra
)
[
45
]
.
- Bruno Walter
,
New York Philharmonic
,
1949
-
1953
[
46
]
(
Columbia
) reedition (United Archives)
2010
[
35
]
.
- Wilhelm Furtwangler
,
Orchestre Philharmonia
,
1954
(
Music & Arts
) et (
Tahra
)
[
47
]
,
[
48
]
,
[
49
]
.
- Herbert von Karajan
,
Philharmonia orchestra
,
1955
(
EMI Classics
)
[
50
]
- Otto Klemperer
,
Orchestre Philharmonia
,
1957
, (
EMI Classics
)
[
51
]
- Carl Schuricht
,
Orchestre de la Societe des Concerts du Conservatoire
,
1957
(
EMI Classics
)
[
52
]
- Ferenc Fricsay
,
Orchestre philharmonique de Berlin
,
1958
, (
DG
)
[
53
]
.
- Bruno Walter
,
Columbia Symphony Orchestra
,
1959
(
RCA
)
- Josef Krips
,
London Symphony Orchestra
,
1960
(Musidisc) et (Everest)
- Fritz Reiner
,
Orchestre symphonique de Chicago
,
1961
(
RCA
)
[
54
]
- George Szell
,
Orchestre de Cleveland
,
1961
(
Sony
)
- Herbert von Karajan
,
Berliner Philharmoniker
,
1962
(
DG
)
[
55
]
,
[
56
]
,
[
57
]
- Kurt Masur
,
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
,
1975
(
Philips
) reedition (Pentatone Classics)
2004
- Leonard Bernstein
,
Wiener Philharmoniker
,
1978
(
DG
)
[
58
]
- Herbert von Karajan
,
Berliner Philharmoniker
,
1977
(
DG
)
[
59
]
,
[
60
]
- Karl Bohm
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
1981
(
DG
)
[
61
]
,
[
62
]
- Herbert von Karajan
,
Berliner Philharmoniker
,
1984
(
DG
)
- Robert Shaw
,
Atlanta Symphony Orchestra et Chorus
,
1985
(
Telarc
).
- Gunter Wand
,
Orchestre symphonique de la NDR
,
1986
(
RCA
).
- Roger Norrington
,
London Classical Players
,
1987
(
EMI Classics
) reedition (
Virgin Records
)
2001
[
63
]
.
- Lorin Maazel
,
Cleveland Orchestra
,
1989
(
CBS
) reedition (
Sony Classical
).
- Leonard Bernstein
,
Chœurs et Orchestre de la Radiodiffusion bavaroise
[
64
]
,
1989
(
DG
)
[
65
]
.
- Sergiu Celibidache
,
Muncher Philarmoniker
,
1989
(
EMI Classics
)
[
66
]
- Nikolaus Harnoncourt
,
Orchestre de chambre d'Europe
,
1991
(
Teldec
)
[
67
]
,
[
68
]
,
[
69
]
- Claudio Abbado
,
Orchestre philharmonique de Berlin
,
2001
(
DG
)
[
70
]
- Simon Rattle
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
2002
(
EMI Classics
)
[
71
]
,
[
72
]
- Jos van Immerseel
, Orchestre
Anima Eterna
,
2007
(
Zig-Zag Territoires
)
[
73
]
,
[
74
]
- Emmanuel Krivine
,
La Chambre philharmonique
,
2010
(
Naive
)
[
75
]
,
[
76
]
,
[
77
]
- Riccardo Chailly
,
Orchestre du Gewandhaus de Leipzig
,
2011
(
Decca
)
[
78
]
- Christian Thielemann
,
Orchestre philharmonique de Vienne
,
2011
(
Sony BMG
)
[
79
]
- Daniel Barenboim
,
West-Eastern Divan Orchestra
,
2012
(
Decca
)
- Mariss Jansons
,
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
,
2013
(
BR Klassik
)
[
80
]
,
[
81
]
≪ O extase ! Extase divine. C’etait splendeur et splendosite faits de chair. C’etait comme un oiseau tisse en fil de Paradis, comme un nectar argente coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie
[
82
]
. ≫
- La neuvieme de Beethoven, une histoire politique
par Esteban Buch - Gallimard 1999 -
(
ISBN
978-2-07-075118-1
)
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
Barry Cooper
(
trad.
de l'anglais par Denis Collins),
Dictionnaire Beethoven
[≪
Beethoven compendium
≫],
Lattes
,
coll.
≪ Musiques et musiciens ≫,
, 614
p.
(
ISBN
978-2-7096-1081-0
,
OCLC
25167179
)
,
p.
340.
- ↑
a
b
c
d
e
f
et
g
Jean
et
Brigitte Massin
,
Ludwig van Beethoven
,
Fayard
,
(
1
re
ed.
1955), 845
p.
(
ISBN
978-2-213-00348-1
)
,
p.
699.
- ↑
Vingt-quatre minutes dix secondes dans
Les 9 Symphonies
par
Herbert von Karajan
, Coffret CD Label : Emi Classics, ASIN : B000ZBPQF8
- ↑
Vingt-cinq minutes vingt-huit secondes dans
Les 9 Symphonies
par Herbert von Karajan, Coffret CD Label : Emi Classics, ASIN : B000ZBPQF8
- ↑
Certains musicologues ont propose, afin de les distinguer, de nommer
ode
le poeme et
hymne
l'ensemble poeme et musique de la
9
e
Symphonie
. Cf.
Massin 1967
.
- ↑
Extrait d'une lettre de Ludwig Fischenich a Charlotte Schiller, epouse du poete, reproduite dans :
Massin 1967
,
p.
39.
- ↑
a
et
b
Maynard Solomon
(
trad.
de l'anglais par Hans Hildenbrand et Jean Nithart),
Beethoven
, Paris,
Fayard
,
, 570
p.
(
ISBN
2-213-61305-2
,
OCLC
53859243
,
BNF
38960806
)
,
p.
428.
- ↑
a
et
b
Solomon 2003
,
p.
427.
- ↑
Livret de
Fidelio
, dans :
www.karadar.com
- ↑
M. Lecompte,
Guide illustre de la musique symphonique de Beethoven
, Fayard, 1995,
p.
180-181
.
- ↑
Voir le poeme et sa traduction sur
www.cledut.net
- ↑
Ludwig
Van Beethoven
(
trad.
de l'allemand),
Les lettres de Beethoven : L'integrale de la correspondance 1787-1827, preface de Rene Koering (traduction d'apres l'allemand par Jean Chuzeville, suivant l'edition anglaise etablie en 1960 par Emily Anderson
, Arles,
Actes Sud
,
coll.
≪ Beaux Arts ≫,
, 1737
p.
(
ISBN
978-2-7427-9192-7
)
,
p.
412
- ↑
≪
Edutheque - Symphonie
n
o
9 de Ludwig van Beethoven
≫, sur
edutheque.philharmoniedeparis.fr
(consulte le
)
- ↑
a
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b
Elisabeth
Brisson
,
Guide de la musique de Beethoven
, Paris,
Fayard
,
coll.
≪ Les Indispensables de la musique ≫,
, 878
p.
(
ISBN
2-213-62434-8
,
EAN
9 782213 624341
)
,
p.
762
- ↑
Soit au total 3058 mesures. Pour comparaison, la
derniere symphonie
de
Mozart
,
34 ans
plus tot
, en comporte 1028.
- ↑
Hector Berlioz,
A travers chants : Etudes musicales, adorations, boutades et critiques
, 1862, Paris
- ↑
N.B. : premiere symphonie ou les deux timbales changent d'accord entre chaque mouvement.
- ↑
Michel Chion,
La Symphonie a l'epoque romantique de Beethoven a Mahler
, Fayard 1994
p.
59
- ↑
Bien qu'elles font encore couler beaucoup d'encre, les indications metronomiques prises en compte sont celles de la partition. Les plus contestables (comme l'
Allegro assai vivace - Alla Marcia
, noire pointee = 84 du dernier mouvement, le plus souvent joue a 120 pulsations par minute) seront signalees au fur et a mesure de l'analyse.
- ↑
N.B. * 88 a la ronde = 176 a la blanche = 352 a la noire
* 100 a la ronde = 200 a la blanche = 400 a la noire
* 116 a la ronde = 232 a la blanche = 464 a la noire
- ↑
(de)
"An die Freude" (Beethoven)
(
Wikisource
germanophone)
- ↑
Selon Reinhard Breymayer les vers de
Friedrich Schiller
"Bruder ? uberm Sternenzelt/ muß ein lieber Vater wohnen" ("Freres ! Au-dessus de la voute etoilee | Doit habiter un pere bien-aime") qui reflechissent la philosophie de l'amour du poete, sont une reference a la theologie de l'amour de l'astronome et theologien
Philipp Matthaus Hahn
. Cf. Reinhard Breymayer: Erhard Weigels Schuler Detlev Cluver und sein Einfluss auf
Friedrich Christoph Oetinger
(1702?1782) […] In: Katharina Habermann, Klaus-Dieter Herbst (Ed.):
Erhard Weigel (1625?1699) und seine Schuler
. Universitatsverlag Gottingen, Gottingen 2016,
p.
269?323, ici
p.
317?322 : Nachweis einer Verbindung zwischen dem mit
Mozart
und Beethoven vertrauten Franz Joseph Reichsgraf von
Thun und Hohenstein
, dem Mechaniker Philipp Gottfried Schaudt und dem Pfarrer Philipp Matthaus Hahn. Findet sich eine Spur von Hahns Theologie in Schillers Ode "An die Freude"? - Reinhard Breymayer,
Astronomie, Kalenderstreit und Liebestheologie. Von Erhard Weigel
[...]
uber Friedrich Christoph Oetinger und Philipp Matthaus Hahn zu Friedrich Schiller, Johann Andreas Streicher, Franz Joseph Graf von Thun und Hohenstein, Mozart und Beethoven
. Heck, Dußlingen, 2016.
(
ISBN
978-3-924249-58-8
)
.
- ↑
a
b
c
d
et
e
Texte accompagnant le CD de la
9
e
de Beethoven de Furtwangler a Lucerne en 1954,
Tahra
, 1994
- ↑
portal.unesco.org
- ↑
Concert de la
Societe Philharmonique
dirige par Sir George Smart
- ↑
Dans la bande son originale du film, parue chez
Warner
,
Wendy Carlos
adapte plusieurs passages de la
Symphonie
n
o
9 de Beethoven
en utilisant les premiers
vocoders
. On entend egalement un extrait de l'enregistrement de
Herbert von Karajan
chez
DG
1963
- ↑
≪
La
IX
e
Symphonie
≫, sur
Bejart Ballet Lausanne
(consulte le
)
.
- ↑
(en)
William Gibson,
Unlimited Replays : Video Games and Classical Music
,
Oxford University Press
,
, 208
p.
(
ISBN
978-0-19-026526-7
,
lire en ligne
)
,
p.
99
- ↑
Un des tout premiers enregistrements de la
9
e
dans son integralite
- ↑
≪
Weingartner
le pionnier. L'auteur de la premiere integrale discographique des symphonies de Beethoven. Un style lumineux et rigoureux ≫
.
Le guide 1996 du CD : Tome 1, Repertoire Classique
, Marabout,
(
ISBN
978-2-501-02361-0
)
,
p.
86
- ↑
Enregistre en public au
Royal Concertgebouw Orchestra
d'
Amsterdam
le 2 mai 1940
- ↑
Concert public 22/24 mars 1942
- ↑
≪ [Une] vision de Dieu ou Beethoven, grace a un interprete digne de lui, rejoint et egale en puissance le Michel-Ange de la Sixtine ≫ Texte d'
Harry Halbreich
accompagnant le CD de la Symphonie
n
o
9 de Beethoven de Furtwangler, societe Wilhelm Furtwangler, 2001 SWF 891R 1972.
- ↑
≪ L'enregistrement de Furtwangler-Berlin 1942 retient avant tout par son extreme violence [...] Le
finale
offre une cruaute inimaginable, avec des moments d'intense expressionnisme [...] Le romantisme echevele de Furtwangler, la vivacite de certains tempos exaltent ici une Neuvieme severe, purificatrice. Mais ce n'est certainement pas la Joie que l'on chante dans le
finale
, a la grandeur plutot apocalyptique ! ≫
.
Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistree
, Paris,
Robert Laffont
,
, 964
p.
(
ISBN
2-221-50233-7
)
,
p.
127
.
- ↑
a
et
b
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
504 du mois de juin 2003
- ↑
≪ L'enregistrement fait a Vienne en 1947 est souleve d'un veritable souffle lyrique et revele une sensibilite tres directe, que le chef autrichien n'atteindra plus par la suite ≫
.
Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistree
,
Robert Laffont
,
, 1062
p.
(
ISBN
978-2-221-50233-4
)
,
p.
126
.
- ↑
≪ Un quatuor vocal de legende est emmene par un chef de trente-neuf ans qui ne retrouvera plus cette ardeur ni cette expressivite directe dans ses quatre versions ulterieures ≫
.
Le guide 1996 du CD : Tome 1, Repertoire Classique
, Marabout,
(
ISBN
978-2-501-02361-0
)
,
p.
86
.
- ↑
Suggeree meilleure version disponible dans la revue
Diapason
du mois d’avril 2003,
p.
30
- ↑
Enregistre en public au
Festival de Bayreuth
le
. Ce concert inaugura la reouverture du festival, suspendu par les allies, apres la Seconde Guerre mondiale
- ↑
≪ L'acte solennel, l'accomplissement sublime, c'est Furtwangler qui l'assuma : comme Wagner, en 1876, avant d'inaugurer son
palais des Festivals
, qui serait voue a sa propre musique, avait sollicite l'auguste parrainage de Beethoven, dirigeant lui-meme la
9
e
symphonie au theatre de la Margravine, ainsi, la veille du grand jour (et trois quarts de siecle tout juste apres Wagner), Furtwangler benissait Bayreuth renaissant en dirigeant la
9
e
symphonie. De l'œuvre immense, il a donne des lectures plus incandescentes et plus furieusement sublimees. Mais aucune fois la circonstance n'avait ete si venerablement solennelle. Le disque etait la. Ce qu'il a fixe, c'est un instant mystique de l'histoire de l'Occident ≫
.
Andre
Tubeuf
,
CD Symphonie
n
o
9 de Beethoven 7 69801 2
, EMI,
,
p.
4
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
563 du mois de novembre 2008,
p.
123
- ↑
Enregistre en public le
au
festival de Salzbourg
- ↑
Robert Shaw, assistant habituel de Toscanini, dirigeait le chœur
- ↑
≪ Malgre un final inferieur aux autres mouvements, cette lecture de la neuvieme symphonie allie un volontarisme imperieux a un chant souverain ≫
.
Le guide 1996 du CD : Tome 1, Repertoire Classique
, Marabout,
(
ISBN
978-2-501-02361-0
)
,
p.
87
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
574 du mois de novembre 2009,
p.
112
- ↑
L'enregistrement initial date du 16 avril 1949 pour les trois premiers mouvement et du 4 mai 1949 pour le final. Le resultat de ce final ne satisfait pas Bruno Walter qui convainc Columbia de le re-enregistrer. Ce fut fait le 7 mars 1953
- ↑
Cet enregistrement public, au festival de Lucerne le
, est l'ultime neuvieme interpretee par Furwangler, trois mois avant sa disparition
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
558 du mois de mai 2008,
p.
116
- ↑
Enregistrement salue par un
Gramophone Award
1995 historique
- ↑
≪ La premiere integrale de
Karajan
, plus spontanee, plus bigarree que celles qui suivirent chez
Deutsche Grammophon
. Le chef joue sur les contrastes de dynamique avec un art (deja) consomme ≫
.
Le guide 1996 du CD : Tome 1, Repertoire Classique
, Marabout,
(
ISBN
978-2-501-02361-0
)
,
p.
79
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
du mois de fevrier 2013,
p.
74
- ↑
≪ L'integrale
Schuricht
est pleine de rigueur, de severite. Ce sont les grandes annees de la
Societe des Concerts
. La ferveur humble mais constante du chef revele Beethoven dans son entiere objectivite ≫
.
Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistree
,
Robert Laffont
,
, 1062
p.
(
ISBN
978-2-221-50233-4
)
,
p.
115
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
480 du mois d'avril 2001
- ↑
≪
Reiner
pousse l'orchestre beethovenien dans ses derniers retranchements ≫
Jean-Charles Hoffele
,
Diapason
avril 2003,
p.
31
- ↑
Grand Prix Du Disque de l'
Academie Charles Cros
1963
- ↑
≪ Reedite dans un double album luxueux (avec la
8
e
), le son est admirable, au service de ce que Karajan a pratiquement fait de mieux dans ce domaine ≫ Critique de Thierry Soveaux,
Diapason
decembre 2008,
p.
83
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
n
o
564 du mois de decembre 2008,
p.
83
- ↑
Enregistrement salue par une note de
5 diapasons
dans la revue
Diapason
du mois de novembre 2007,
p.
74
- ↑
Enregistrement salue par une note de
5 diapasons
dans la revue
Diapason
du mois de decembre 2008,
p.
83
- ↑
≪ Un Must ≫:
La Discotheque ideale
, sous la direction de
Bertrand Dermoncourt
, Actes Sud, 2012,
p.
40
- ↑
Dernier temoignage de Karl Bohm au disque, cet enregistrement d'une duree de
79 minutes
figure parmi les plus longs de cette symphonie
- ↑
≪ Une neuvieme grave, austere, majestueuse, enregistree par
Bohm
peu avant sa mort. Le testament emouvant d'un grand chef ≫
.
Le guide 1996 du CD : Tome 1, Repertoire Classique
, Marabout,
(
ISBN
978-2-501-02361-0
)
,
p.
85
- ↑
enregistrement sur instruments anciens
- ↑
Avec le concours de musiciens des orchestres suivant :
Staatskapelle de Dresde
,
Kirov Orchestra de Leningrad
,
Orchestre symphonique de Londres
,
Orchestre philharmonique de New York
et l'
Orchestre de Paris
- ↑
Concert enregistre a Berlin le 25 decembre 1989 pour celebrer la chute du mur de Berlin. A l'occasion de ce concert exceptionnel, Bernstein, fera chante ≪ Freiheit ≫ (≪ liberte ≫) au lieu de ≪ Freude ≫ (≪ Joie ≫)
- ↑
Enregistre en public a la
philharmonie du Gasteig
a Munich le 17 mars 1989
- ↑
Integrale elue comme
Disque de l’Annee 1992
par la revue
Gramophone
- ↑
Integrale saluee a sa sortie par un Choc de la revue
Le Monde de la musique
, par un 10 de Repertoire de la revue
Classica-Repertoire
, par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
et par un 4fff de la revue
Telerama
.
- ↑
≪ Le resultat est incroyable de dynamisme, de fraicheur et d'intelligence ≫:
La Discotheque ideale
, sous la direction de
Bertrand Dermoncourt
, Actes Sud, 2012,
p.
41
- ↑
Enregistrement salue par la note de
5 diapasons
dans la revue
Diapason
du mois de septembre 2008,
p.
92
- ↑
Enregistre en public au
Musikverein
de
Vienne
en mai 2002
- ↑
Enregistrement salue par un
Diapason d'or
dans la revue
Diapason
du mois d'avril 2003,
p.
80
- ↑
Enregistrement sur instruments anciens
- ↑
Enregistrement salue par un
Gramophone Editor's Choice
de la revue
Gramophone
du mois de juin 2008
- ↑
La Chambre Philharmonique joue sur instruments d'epoque
- ↑
Enregistrement public (juin 2009) a la maison de la culture
MC2 de Grenoble
,
Opera de Vichy
&
Cite de la musique
- ↑
Enregistrement salue par un 4fff de la revue
Telerama
(mars 2010) et par un
Gramophone Editor's Choice
de la revue
Gramophone
du mois de juillet 2011
- ↑
Enregistrement salue par une note de
5 diapasons
dans la revue
Diapason
du mois d'octobre 2011
- ↑
Enregistrement salue par une note de
5 diapasons
dans la revue
Diapason
du mois d'avril 2012,
p.
82
- ↑
Enregistre en public au
Suntory Hall
de
Tokyo
le
- ↑
Enregistrement salue par un Choc de la revue
Classica
du mois novembre 2013,
p.
82
- ↑
≪
Oh bliss! Bliss and heaven! Oh, it was gorgeousness and gorgeousity made flesh. It was like a bird of rarest-spun heaven metal or like silvery wine flowing in a spaceship, gravity all nonsense now.
≫
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