Stefano Porcari
(ne a
Rome
au debut du
XV
e
siecle et mort dans la meme ville le
) est un homme politique et un
humaniste
italien, connu pour une tentative d'insurrection contre le pape
Nicolas V
et le pouvoir pontifical, dans le but d'etablir un gouvernement republicain a Rome ou, selon certains, son pouvoir personnel, similaire a celui exerce au
XIV
e
siecle, par
Cola di Rienzo
, qui l'a inspire
[
1
]
.
Apparente a l'ancienne famille romaine des Porcari, Stefano, qui est cependant de modeste lignage
[
2
]
, recoit une formation humaniste. Il prefere
Ciceron
, qui semble reunir en lui seul toutes les grandes vertus de l'epoque romaine. Il s'installe a
Florence
ou il est elu
podestat
pour deux mandats consecutifs en
1427
et
1428
, grace a la protection du pape
Martin V
. Il voyage ensuite en
Allemagne
et en
France
[
3
]
,
[
1
]
.
A son retour en Italie en
1430
, il occupe diverses fonctions publiques dans les gouvernements de plusieurs
communes
: il est podestat de
Bologne
en
1432
, de
Sienne
en
1434
, d'
Orvieto
en
1435
et occupe egalement le poste de gouverneur de la place forte de
Trani
. Il revient a Rome dans les dernieres annees du pontificat d'
Eugene IV
, pape qui vient de rentrer dans la ville eternelle apres en avoir ete chasse en
1434
. A la mort de ce dernier, dans les jours precedant l'election du nouveau pontife, le cardinal Parentucelli, futur pape
Nicolas V
, Porcari presse a plusieurs reprises ses concitoyens de renverser definitivement le gouvernement papal et de proceder immediatement a la restauration d'un regime inspire du modele republicain de la
Rome antique
, dans la ville et dans les
Etats de l'Eglise
[
4
]
,
[
1
]
.
Le pape Nicolas V, bien qu'il soit au courant des manœuvres de Porcari, lui pardonne mais l'eloigne de Rome en lui confiant diverses missions. En 1448, Il est nomme recteur de la province de
Campagne et Maritime
, puis s'installe quelque temps a
Ferentino
. Il fomente de nouveaux complots, peut-etre a l'occasion du couronnement imminent de l'empereur
Frederic III
a Rome, ce qui incite le pape a confiner l'agitateur dans la ville de
Bologne
[
5
]
. Bien que Porcari soit libre de se deplacer a l'interieur des murs de la ville, il a l'obligation de ne pas la quitter sans autorisation des autorites locales et, sur la volonte expresse du cardinal
Basilio Bessarione
, legat du pape dans la ville a partir de
1450
, de se presenter tous les jours pour attester de sa presence. Dans les derniers jours de decembre
1452
, malgre le controle strict dont il fait l'objet, Stefano Porcari parvient a abandonner la cite emilienne et a rejoindre Rome
[
4
]
,
[
1
]
.
A Rome, Porcari trouve refuge aupres de son beau-frere, Angelo Masi, qui, en accord avec lui, participe activement a l'organisation d'une insurrection contre le gouvernement papal
[
5
]
. Il s'agit de faire un coup d'etat et d'occuper le
chateau Saint-Ange
, d'inciter les Romains a se revolter et, une fois le pape emprisonne avec les plus hautes dignitaires de l'Eglise, de proclamer la republique. Stefano Porcari pourrait ainsi devenir le tribun de la ville, tout comme
Cola di Rienzo
son modele. Les deux conjures commencent a recruter des mercenaires et a entrer en contact avec des sympathisants: l'insurrection doit eclater le
, a l'occasion de la fete de l'
Epiphanie
. A la veille de la revolte, Porcari peut compter sur une petite
condotta
[
2
]
d'environ trois cents soldats et quatre cents proscrits
[
6
]
.
Dans l'intervalle, le pape Nicolas V, averti par le cardinal
Bessarione
de la disparition de l'exile, donne l'ordre de fouiller a Rome la maison de Porcari, de sa famille et de ses amis les plus proches. Decouverts, les rebelles sont extermines le
avant meme de pouvoir entrer en action
[
4
]
. Porcari, qui a reussi a s'echapper, est arrete le lendemain apres avoir tente en vain de se refugier au domicile du prince
Latino Orsini
. Au proces, il est reconnu coupable et est pendu avec certains de ses complices au Chateau Saint-Ange le
. Sa mort est accueillie avec indifference par le peuple romain
[
5
]
,
[
1
]
.
Un mystere est lie a son cadavre qui n'a jamais ete retrouve, peut-etre jete dans le
Tibre
ou enterre sous terre dans l'
eglise de Santa Maria in Traspontina
.
Buste en bronze de Niccolo V, le pape contre lequel Stefano Porcari a complote
L'ouvrage principal consacre a la conspiration de Porcari est
De Conciuratione Porcaria
des dialogues de Pietro Godi
[
7
]
de Vicence. Le texte est tire de trois manuscrits dont l'un a fait l'objet d'une edition critique de Maximilian Lehmert
[
8
]
..
Une description de la revolte a ete faite, dans un style deliberement neutre, a la maniere des historiens grecs, par
Leon Battista Alberti
dans l'epitre
De porcaria conjuratione
[
9
]
.
Au
XIX
e
siecle, sa figure a ete exploitee par les politiciens du nouveau royaume d'Italie apres la breche de la
Porta Pia
. Ils ont exalte Porcari comme un exemple de liberalite refoulee dans le sang
[
10
]
.
Il reste seize discours de Porcari, tous datant de la periode florentine (1427-1428), lorsque, occupant le poste de capitaine du peuple, il s'adressait aux citoyens ou a leurs representants, chaque fois qu'il le jugeait approprie, generalement en conjonction avec des evenements d'importance. Il s'agit de discours sur les themes les plus varies, relatifs a la bonne gouvernance de la ville, sur les avantages de la forme republicaine de gouvernement, jusqu'a la commodite ou non de recourir a des troupes mercenaires pour la defense de la ville.
Le style de ces discours, bien que revelant l'erudition de leur auteur font souvent appel a des citations, en particulier celles d'auteurs latins, de
Titus
et
Tite-Live
a Virgile, avec une nette preference pour Ciceron. Parmi les Grecs, le seul a etre mentionne a plusieurs reprises est
Aristote
. Certains critiques, cependant, attribuent ces discours non pas a Porcari, mais a Buonaccorso da Montemagno
[
11
]
.
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b
c
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, primum edidit ac praefatus est Maximilianus Lehnerdt; accedit Pietro Godi Vicentini
De coniuratione Porcaria dialogus
e codice Vaticano erutus, Lipsiae: in aedibus B. G. Teubneri, 1907.
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Saggi romani
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(consulte le
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- ↑
Une plaque a ete installee sur la porte principale de la maison ou Porcari est ne (via delle Ceste
n
o
25). Elle se lit comme suit :
STEFANO PORCARI PATRIZIO ROMANO NACQUE E DIMORO IN QUESTA CASA PERCHE LAMENTANDO LA SERVITU DELLA PATRIA LEVO IN TEMPI DI OPPRESSIONE UN GRIDO DI LIBERTA FU MORTO IL DI 9 GENNAIO 1453 PER ORDINE DI NICOLO V S.P.Q.R. 1871.
- ↑
books.google.it
Stefano Porcari capitano del popolo.
- Niccolo Machiavelli
,
Istorie fiorentine
, libro VI, cap. 29, riportato da
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, Cappelli,
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Ferdinand Gregorovius
,
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Oreste Raggi,
≪ La congiura di Stefano Porcari contro Nicolo papa V ≫
, dans
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lire en ligne
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p.
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- Anna Modigliani,
La famiglia Porcari tra memorie repubblicane e curialismo
, in
Un pontificato e una citta. Sisto IV (1471-1484)
. Atti del Convegno Roma 3-7 dicembre 1984, Roma, 1986, pp. 317-353.
- AA.VV,
Enciclopedia Cattolica
, Citta del Vaticano (parte editoriale curata da G. C. Sansoni SpA, Firenze), 1952, Vol. IX, p. 1763
- Massimo Miglio,
"Viva la liberta e populo de Roma". Oratoria e politica: Stefano Porcari
, in AA. VV.,
Palaeographica Diplomatica et Archivistica. Studi in onore di
Giulio Battelli
, Roma, 1979, pp. 387?421.