Summum bonum
(≪ souverain bien ≫ en
latin
) est une
locution latine
utilisee en philosophie pour decrire l'
importance ultime
(en)
, ou le bien supreme, qui est l'objectif final recherche par tout etre humain. La
summum bonum
(expression du
philosophe
romain
Ciceron
) est generalement consideree comme une fin en soi, dont le principe fondamental repose sur une conduite morale qui conduit a la meilleure vie possible. En
metaphysique
, le souverain bien ou
summum bonum
exprime l'idee du Bien en soi.
Pour
Ciceron
, le souverain bien n'est pas une quete de plaisir, comme chez
Epicure
ou les philosophes
cyrenaiques
, mais une ethique qui dirige la vie des Hommes et leur apporte le bonheur et la satisfaction morale de faire le Bien
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]
.
En
philosophie chretienne
, la
summum bonum
est typiquement definie comme etant la
droiture
, une vie vecue en
communion
avec
Dieu
en respectant ses preceptes.
Aristote
, dans l'
Ethique a Nicomaque
, soutient que le but de l'existence humaine, en accord avec la cause finale de l'Homme, doit etre le Bien, en soutenant qu'une vie contemplative ne se borne pas
≪ aux choses humaines et aux choses mortelles ≫
car l'esprit humain doit
≪ s’immortaliser et vivre selon la partie la plus noble en lui. S’il est vrai que l’intellect est le plus degre de l’Homme, cette vie la est donc la plus heureuse ≫
(1177 b, 26)
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]
. Aussi l'Homme doit-il preferer une vie contemplative dans l'intellection morale a une vie de plaisir ou une vie politique, c'est-a-dire une vie de gloire et d'honneur fondee sur la validation sociale et le pouvoir. Le Bien doit etre une fin en soi pour l'Homme et non un moyen de se contenter, puisque que la nature de l'Homme est de se conduire de maniere raisonnable en acte. Suivre sa propre nature raisonnable est ce qui rend l'Homme
heureux
.
Cependant, la morale chez
Aristote
n'est pas et ne doit pas etre purement theorique mais repose sur un exercice de vertu :
≪ la fin ne consiste pas dans l’etude et la connaissance purement theorique des differentes actions mais dans leurs executions ≫
;
≪ il n’est pas suffisant de savoir ce qu’est la vertu, mais on doit s’efforcer de la mettre en pratique ≫
(1179 b 35)
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]
.
Aristote aborde le souverain bien en tant que question politique, car il s'agit d'une conduite morale qui ne convient pas seulement a un individu, mais a ses
≪ concitoyens en general, puisque l’Homme est par nature un animal politique ≫
(1097 b, 10)
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]
. Ainsi, l'accomplissement d’une vie humaine ne peut pas se penser en dehors de la sphere politique. En autre, parce que l’education est necessaire a un comportement vertueux
[
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]
.
En philosophie medievale, la synthese
thomiste
de
l'Aristotelisme
et de la
Chretiente
, le souverain bien est defini comme une vie vertueuse et/ou une vie en communion avec
Dieu
, qui suit les preceptes divins.
Chez
Kant
, ce concept decrit la fin de la raison poursuivie par l'Homme, en mettant la raison au service du Bien.
- Laurent Gallois
,
Le souverain bien chez Kant
, Vrin, 2008
- Marceline Morais,
Le souverain bien et la fin derniere de la philosophie. Vers une interpretation teleologique de la philosophie kantienne
, 2010
- Jean-Louis Bischoff
,
Conversion et souverain bien chez Blaise Pascal
, L'Harmattan, 2012
- Thomas Giraud,
La doctrine kantienne du bien et du souverain bien
, Universite Europeenne, 2017