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Signifer

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Signifer coiffe d'une peau de lion, relief fragmentaire du II e  siecle ? Musee des Beaux-Arts de Boston .

Le mot signifer , ou signiferi (au pluriel), designe durant l'antiquite le porteur d'un ≪  signum  ≫ dans l' armee romaine . Celui-ci avait le statut de sous-officier, et tous les signiferi d'une legion se reunissaient dans le camp au meme endroit et gardaient le tresor. Un signifer se distinguait par le port d'une tete de fauve par-dessus son casque.

Durant l'epoque dite manipulaire, il y en avait un par manipule , puis apres la reforme de Caius Marius il y en eut un pour chaque cohorte et pour chaque centurie d'une legion. Tous les porteurs d'etendard et de drapeaux portaient ce nom avant l'epoque manipulaire, puis ≪  signum  ≫ ne designa plus que le symbole d'une unite, les autres porteurs recevant ensuite des noms particuliers pour chaque etendard.

Terminologie [ modifier | modifier le code ]

Signifer est un mot forme a partir du verbe ferre , ≪ porter ≫, et du nom signum , ≪ enseigne ≫. Ce dernier terme a progressivement pris de nombreux sens lies a l’importance des enseignes, par exemple son pluriel signa peut egalement vouloir dire ≪ les troupes ≫ ou ≪ l’armee ≫ [ 1 ] .

Statut [ modifier | modifier le code ]

Le porte-etendard est un sous-officier appartenant a la categorie des principales , avec une solde moyenne comprise entre une fois et demi et deux fois celles d’un simple legionnaire. Certains d’entre eux sont superieurs en rang a l’ optio , bien que le manque de sources ne permet pas d’etre certain que ce soit toujours le cas. Les porte-etendards sont en effet eux-memes hierarchises en fonction de l’enseigne dont ils sont porteurs. La taille de l’unite joue un role preponderant, les porteurs des enseignes de la legion entiere, comme l’ aquilifer ou l’ imaginifer , etant place plus haut dans la hierarchie que ceux des unites subalternes comme le signifer cohortis ou le draconarius [ 2 ] , [ 3 ] .

Le recrutement des porte-enseigne se fait directement au sein des legionnaires du rang. Les elus doivent toutefois s’etre fait remarquer par une grande bravoure au combat et il semble que les criteres aient requis d’avoir recu au moins une recompense . Du fait de leurs devoirs administratifs, ils devaient egalement savoir lire, ecrire et compter [ 4 ] . Ils sont generalement promus dans la fonction, devant porte-enseigne d’unites de plus en plus grandes jusqu’a atteindre le rang supreme d’ aquilifer [ 2 ] . Toutefois la promotion a d’autres fonction est egalement possible : comme l’ optio , le porte-enseigne peut ainsi esperer devenir centurion [ 5 ] .

Fonctions [ modifier | modifier le code ]

Fonction religieuse [ modifier | modifier le code ]

Les enseignes etant l’incarnation des divinites protectrices de la legion, elles font l’objet des memes soins que les idoles placees dans les temples. Les porte-enseigne en sont ainsi les gardiens : ils veillent sur elles, les oignent d’onguents et les decorent de guirlandes de fleurs [ 6 ] .

Fonction militaire [ modifier | modifier le code ]

Au combat, le porte-enseigne joue un role crucial dans la coordination des manœuvres : place a proximite des officiers, c’est en effet lui qui transmet leurs ordres a l’ensemble de l’unite par les mouvements de son enseigne [ 7 ] . Il a egalement une importance vitale dans le maintien de la cohesion de l’unite, la ligne de bataille pouvant raidement se desorganiser en son absence [ 8 ] .

Pour pouvoir remplir son role il est indispensable que l’enseigne demeure bien visible de toute l’unite en toute circonstance. Cela implique que son porteur soit au premier rang de la ligne de bataille, et donc tres expose a l’ennemi [ 7 ] . Le risque est d’autant plus grand que certains commandants mettent volontairement les enseignes en danger pour inciter leurs troupes a aller de l’avant, en prenant le pari que les legionnaires feront tout leur possible pour empecher l’ennemi de s’en emparer [ 6 ] . Parfois, ce sont les porte-enseigne eux-memes qui se mettent volontairement en danger pour motiver leurs camarades, par exemple lorsque l’ aquilifer de la dixieme legion de Cesar s’elance seuls vers les Bretons pour forcer les legionnaires a debarquer alors que ceux-ci hesitent en raison de la profondeur de l’eau [ 7 ] .

Fonction administrative [ modifier | modifier le code ]

Outre celle des enseignes, les porte-enseigne ont egalement la garde des economies de leurs camarades. Les sommes impliques peuvent etre considerables, etant donne que Domitien en limite le montant a mille sesterces par legionnaire [ 2 ] .

Equipement [ modifier | modifier le code ]

Jusqu’a la fin de la Republique , la tenue des porte-enseigne ne semble pas s’etre distinguee de celles des autres legionnaires ou, a tout le moins, cela n’apparait pas dans l’iconographie. Ce n’est qu’a partir du regne d’ Auguste que celle-ci commence a montrer des porte-enseigne avec des traits distinctifs, meme si leur introduction pourrait etre un peu anterieure etant donne que certaines scenes depeignent des evenements de l’epoque de Jules Cesar [ 9 ] .

L’element de la tenue des porte-enseigne romains qui est devenue la plus iconique est la peau d’animal. Il s’agit d’un des premiers traits distinctif a apparaitre, au plus tot a l’epoque de Cesar, meme si c’est surtout a partir du I er  siecle que l’usage se repand, avant de tomber en desuetude apres le II e  siecle [ 10 ] . Les animaux utilises sont des predateurs et l’objectif est, d’apres Vegece , d’effrayer l’adversaire. Dans l’iconographie imperiale, les peaux de lion sont associees a la garde pretorienne , tandis que l’ours et le loup sont utilises dans les legions. La peau couvre le dos, les epaules et, la plupart du temps, la tete du porte-enseigne, avec souvent les pattes avant croisees sur sa poitrine [ 11 ] .

Le port du casque sous la peau d’animal n’est pas systematique, meme s’il est frequent. Les modeles utilises sont generalement ceux en usage au meme moment dans la legion, bien que certains montrent des particularites comme l’absence de protege-joues [ 11 ] . Certains porte-enseigne du I er  siecle portent egalement un masque en fer couvrant tout le visage [ 12 ] . Les armures apparaissant dans l’iconographie sont de modeles tres variables et correspondent souvent eux-aussi a ceux en usage chez les legionnaires. Il semble toutefois que les porte-enseignes portent generalement des armures plus legeres : il existe des occurrences de cuirasse musculaire et de lorica segmentata , mais proportionnellement moins nombreux que celles de lorica hamata et plumata . Ces dernieres sont particulierement frequentes chez les aquiliferi et les porte-enseigne de la garde pretorienne, bien que cela ne soit pas non plus une constante [ 13 ] , [ 14 ] . Les porte-enseigne ne semblent pas avoir utilise le scutum , mais plutot des modeles de boucliers plus petits, comme la parma [ 15 ] . Il semble qu’a la fin du IV e  siecle, les porte-enseigne aient pris l’habitude de ne plus porter d’armure, Vegece critiquant vertement cette pratique [ 16 ] .

L’armement des porte-enseigne est le meme que celui des legionnaire, a savoir le gladius , auquel s’ajoute parfois un poignard, dit pugio [ 17 ] . De meme que pour les legionnaires, le gladius cede ulterieurement la place a la spatha ou, plus rarement, a la semi-spatha. A la fin du Bas-Empire apparaissent egalement la hache et du marteau [ 14 ] . Il est egalement possible que l’enseigne elle-meme, en particulier les modeles dotes d’un fer de lance, ait pu servir d’arme [ 18 ] .

Le reste de la tenue differe egalement peu de celle des legionnaires, si ce n’est une la frequence plus eleve du port de capes de type lacerna ou sagum [ 19 ] . A l’instar des centurions, certains portent sur la poitrine un harnais sur lequel sont accrochees les decorations qu’ils ont recu en recompense d’actes de bravoure [ 20 ] .

Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

  • (en) Raffaele D’Amato , Roman Standards & Standard-Bearers (1) : 112 BC-AD 192 , vol.  221, Osprey Publishing , coll.  ≪ Elite ≫, , 64  p. ( ISBN   9781472821805 ) .
  • (en) Raffaele D’Amato , Roman Standards & Standard-Bearers (2) : AD 192-500 , vol.  230, Osprey Publishing , coll.  ≪ Elite ≫, , 64  p. ( ISBN   9781472836496 ) .
  • (de) Kai Topfer , Signa militaria : Die romischen Feldzeichen in der Republik und im Prinzipat , vol.  91, Mayence, Verlag des Romisch-Germanischen Zentralmuseums, coll.  ≪ Monographien des Romisch-Germanischen Zentralmuseums ≫, , 498  p. ( ISBN   9783884671627 ) .

Notes et references [ modifier | modifier le code ]

  1. D’Amato 2018 , p.  4.
  2. a b et c D’Amato 2018 , p.  49.
  3. D’Amato 2019 , p.  46.
  4. D’Amato 2019 , p.  49.
  5. D’Amato 2019 , p.  50.
  6. a et b D’Amato 2018 , p.  5-6.
  7. a b et c D’Amato 2018 , p.  58.
  8. D’Amato 2018 , p.  61.
  9. D’Amato 2018 , p.  49-50.
  10. D’Amato 2018 , p.  50, 52.
  11. a et b D’Amato 2018 , p.  52.
  12. D’Amato 2018 , p.  53.
  13. D’Amato 2018 , p.  53-54.
  14. a et b D’Amato 2019 , p.  53.
  15. D’Amato 2018 , p.  55-56.
  16. D’Amato 2019 , p.  51.
  17. D’Amato 2018 , p.  54.
  18. D’Amato 2019 , p.  53-54.
  19. D’Amato 2018 , p.  56.
  20. D’Amato 2018 , p.  57.